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ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

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Page 1: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

MEMBRES DU GROUPE

Noms et prénoms Matricules

1. TATANG KEMBOU JEAN GABRIEL CMO4-06SCI0286

2. NANFACK Hervé Martial CMO4-07SCI0605

3. NGOUEYIWOUO Issofa CMO4-06SCI0190

4. NANTCHOUANG Stéphane Basile CMO4-07SCI0379

5. NGUETSOP Christel Julio CMO4-07SCI0355

6. EMOMUAH Romus Chafac CMO4-07SCI0340

7. MAGNI Odette CMO4-07SCI0293

8. TCHOFFO NGOMADA Guy.B. CMO4-07SCI0368

9. TSAFACK ZANGUE Diane Floriane CMO4-07SCI0578

10. TACHAMAYAH Flaubert CMO4-07SCI0834

11. SAHA Moïse Bertrand CMO4-06SCI0231

12. FON Cajetan Bertrand CMO4-07SCI1223

13. TSAGUE OUAMBA Sandrine CMO4-06SCI0265

14. MULUH Réné CMO4-06SCI1299

15. ACHIRI Eric Choabora CMO4-06SCI0246

16. YUYUN Mark NYUYKONGE CMO4-07SCI

Dirigé par :

Dr TELEFO P. BRUNO

1

THEME DE L’EXPOSE : PATHOLOGIES LIEES AU METABOLISME DES

BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES : CAS DE LA GOUTTE

EXPOSE DE BIOCHIMIE CLINIQUE II

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

*********************UNIVERSITE DE DSCHANG

***************FACULTE DES SCIENCES

************DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE

******************OPTION CLINIQUE

REPUBLIQUE DU CAMEROUNPaix-Travail-Patrie

******REPUBLIC OF CAMEROON

Peace-Work-Fatherland******

Page 2: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

ANNÉE ACADÉMIQUE 2009-2010

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Page 3: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

PLAN

INTRODUCTION………………………………………………………………………………..1

I- METABOLISME DES BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES……………………….2

a) Dégradation

- Bases pyrimidiques

- Bases puriques

b) Biosynthèse

- Bases pyrimidiques

- Bases puriques

c) Régulation du métabolisme des bases puriques et pyrimidiques

- Bases pyrimidiques

- Bases puriques

II- UNE MALADIE METABOLIQUE : LA GOUTTE…………………………………………6a) Description

b) Causes

c) Formes

- La forme aigue- la forme chronique

d) Epidémiologie

e) Symptôme, manifestations cliniques et complications physiologiques.

f) Diagnostic

g) Traitements cliniques (chimiothérapie)

- Traitement de la crise fluxionnaire- Traitement de la maladie goutteuse- Prévention des crises de gouttes sous traitement

h) Mesures préventives

i) Autre pathologie liée au métabolisme des bases puriques et pyrimidiques

CONCLUSION…………………………………………………………………………….13

REFERENCES

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Page 4: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

INTRODUCTION

Le métabolisme des bases puriques et pyrimidiques est l’ensemble des réactions

de dégradations et de biosynthèses des acides nucléiques se déroulant dans les

systèmes vivants. Au cours de ce métabolisme, certains composés tels que l’acide urique

peuvent être formés et leur défaut d’élimination conduit à la goutte. La goutte est un

trouble du métabolisme dû à un déséquilibre entre la formation et l’élimination d’acide

urique dans le corps. Cette maladie peut apparaître toute seule ou, comme c’est souvent

le cas, accompagnée de calculs biliaires, d’artériosclérose, d’hypertension artérielle,

d’obésité, de psoriasis ou de diabète, tous connus sous l’étiquette de " maladies de la

civilisation ". La goutte se manifeste par une inflammation et une douleur aigue au niveau

des articulations. Notre travail consiste à étudier les pathologies liées au métabolisme

(biosynthèse et dégradation) des bases puriques et pyrimidiques en mettant l’accent sur la

goutte.

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Page 5: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

I. MÉTABOLISME DES BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES

a) Dégradation

Bases pyrimidiques

La dégradation de la thymine donne un exemple de dégradation des pyrimidines. La

thymine est dégradée en béta-aminoisobutyrate qui est métabolisé comme si c’était un

acide aminé. Le groupe aminé est éliminé par transamination pour donner le

méthylmalonate sémialdéhyde qui est converti en méthylmalonyl CoA. La conversion du

méthylmalonyl CoA en succinyl CoA, point d’entrer dans le cycle de Krebs

Bases puriques

Les nucléotides de la cellule subissent un renouvellement continuel. Les

nucléotides sont dégradés par hydrolyse en nucléosides par les nucléotidases. Le clivage

phosphorolytique des nucléosides en bases libres et ribose 1-phosphate (ou désoxyribose

-1-phosphate) est catalysé par les nucléosides phosphorylases .le ribose-1- phosphate est

isomérisé par la phosphoribomutase en ribose 5- phosphate qui est un substrat dans la

synthèse du PRPP. Une partie des bases est réutilisée pour former les nucléotides par les

voies de récupération.

Les voies de dégradation de l’AMP comporte une étape supplémentaire. L’AMP est

dégradé en IMP par l’adénylate désaminase.

Par dégradations digestives successives, les bases puriques libérées peuvent

aussi servir à l’édification de nouveaux nucléotides ou être transformées en acide urique

par désamination oxydative : la guanine donne la xanthine ; l’adénosine, l’hypo xanthine.

L’hypo xanthine se transforme en xanthine et la xanthine en acide urique. Ces deux

dernières étapes se font grâce à la xanthine oxydase, enzyme qu’inhibe l’allopurinol.

L‘acide urique est le terme ultime du catabolisme puisque l’absence d’uricase chez

l’homme ne permet pas sa dégradation en allantoïne (voir schéma).

b) Biosynthèse

Bases pyrimidiques

Le noyau pyrimidique est formé à partir du carbamyl phosphate et de l’aspartate. Il

est tout d’abord assemblé puis lié au ribose phosphate pour former un nucléotide

pyrimidique, contrairement à la séquence de réactions de la synthèse de novo des

nucléotides puriques. Le PRPP (5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate) est le donneur de

ribose phosphate dans la synthèse des nucléotides pyrimidiques, tout comme dans celle

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Page 6: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

des nucléotides puriques. Les précurseurs du noyau pyrimidique sont le carbamyl

phosphate et l’aspartate.

La synthèse des pyrimidines commence par la formation du carbamyl phosphate

qui est également un intermédiaire dans la formation de l’urée. La synthèse de ce donneur

de carbamyl activé est compartimentée chez les Eucaryotes. Le carbamyl phosphate

consommé dans la synthèse des pyrimidines est formé dans le cytosol tandis que celui qui

est utilisé dans la synthèse de l’urée est formé dans les mitochondries. Il y’a 2 carbamyl

phosphate synthétases différentes. Autres différences c’est la glutamine et non le NH4

Qui est le donneur d’azote dans la synthèse cytosolique du carbamyl phosphate

Glutamine +2ATP+HCO3 carbamyl phosphate+2ADP+Pi+glu

L’étape qui engage la biosynthèse des pyrimidines est la formation des N-

carbamylaspartate à partir du carbamyl phosphate et de l’aspartate. Cette carbamylation

est catalysée par l’aspartate transcarbamylase une enzyme régulatrice particulièrement

intéressante

Bases puriques

Le noyau purique est entièrement élaboré, essentiellement au niveau hépatique, à

partir de fragments de molécules simples disponibles en quantité abondant dans

l’organisme. Ces “ précurseurs ” se fixent sur le phospho-ribosyl pyrophosphate qui agit

comme donneur de ribose phosphate. Le PRPP se forme de son côté à partir d’ATP et de

ribose 5-phosphate grâce à la phospho-ribosyl synthétase. La première étape voit la

fixation de la glutamine sur le PRPP pour donner le phosphoribosylamine sous l’action

d’une aminotransférase spécifique. Cette première étape est irréversible. Le noyau

purique se forme ensuite en plusieurs étapes successives. Il est toujours porteur du ribose

phosphate de départ. Ainsi, la première étape aboutit non pas à une base purique mais

d’emblée à un nucléotide. L’acide inosinique est une véritable plaque tournante dans le

métabolisme, car se transforme en AMP et GMP qui s’incorporent dans les molécules

complexes des acides nucléiques (voir schéma).

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Page 7: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

Schéma illustrant la purinosynthèse

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Page 8: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

c) Régulation du métabolisme des bases puriques et pyrimidiques

Bases pyrimidiques

La synthèse des nucléotides pyrimidiques est régulée par rétro inhibition. L’étape qui

engage la biosynthèse des nucléotides pyrimidiques chez E.coli est la formation de N-

carbamyl aspartate à partir de l’aspartate et du carbamyl phosphate. L’aspartate

transcarbamylase (enzyme qui catalyse cette réaction est rétro inhibée par le CTP (produit

final de la voie). Un deuxième point de contrôle est le carbamyl phosphate synthétase qui

est rétro inhibé par L’UMP. Le degré d’inhibition exercé par le CTP peut atteindre 90% il

dépend des concentrations des substrats. L’ATP est un activateur de l’ATcase, l’affinité de

l’enzyme est augmentée par l’ATP sans que le Vmax en soit affecté ; de plus, la fixation de

l’ATP et de CTP sur le site régulateur de l’ATcase est compétitive. Des taux élevés d’ATP

déplacent le CTP de l’enzyme de telle façon qu’il ne puisse exercer son effet inhibiteur.

Bases puriques

L’AMP et le GMP sont le rétro inhibiteur de la biosynthèse des nucléotides puriques.

Cette synthèse est contrôlée par rétro inhibition en différents points :

i. La rétro inhibition de la 5- phosphoribosyl-1-pyrophosphate

synthétase par les nucléotides puriques règle le taux de PRPP. Cette synthase est

inhibée par l’AMP le GMP et l’IMP

ii. l’étape qui engage la biosynthèse des nucléotides puriques est la

conversion du PRPP en phosphoribosylamine par transfert du groupe aminé de la

chaîne latérale de la glutamine. La glutamine PRPP amidotransférase est rétro

inhibée par de nombreux ribonucléotides puriques. Il est à remarquer que l’AMP et le

GMP, produits finaux de la voie sont synergiques dans l’inhibition de cette enzyme

iii. l’inosinate est le point de divergence de la synthèse de l’AMP et du

GMP. Les réactions partant de l’inosinate sont des points de rétro inhibition. L’AMP

inhibe la conversion l’inosinate en adénylosuccinate, son précurseur immédiat. De

même, le GMP inhibe la conversion de l’inosinate en xanthylate. Lui aussi son

précurseur immédiat.

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Page 9: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

II. UNE MALADIE MÉTABOLIQUE : LA GOUTTE

a) Description

La goutte est un type d'arthrite, qui se caractérise par l'apparition de crises graves

soudaines de douleurs articulaires, qui s'accompagnent de rougeurs, d'un réchauffement

et d'un gonflement de la région touchée. De façon générale, une seule articulation est

attaquée à la fois. Le gros orteil est le plus souvent en cause (le trouble est alors appelé

podagre), mais d'autres articulations peuvent aussi être touchées. La goutte apparaît

généralement à un âge moyen et est plus fréquente chez les hommes que chez les

femmes (10 fois plus souvent). Elle est inhabituelle chez les personnes de moins de 30

ans, et plutôt rare chez les femmes, avant la ménopause. L'âge moyen de la première

crise est de 47 ans. La goutte est fréquente dans les pays industrialisés, principalement en

raison du fait que l'alimentation joue un rôle important dans l'apparition de ce trouble. La

goutte touche environ 840 personnes sur 100 000.

b) Causes

La douleur et la tuméfaction provoquées par une attaque de goutte s'expliquent par

l'accumulation de cristaux d'acide urique dans l'articulation touchée, ce qui entraîne une

inflammation. L'organisme synthétise normalement de l'acide urique lorsqu'il dégrade les

cellules et les protéines, et le libère dans la circulation sanguine. L'acide urique reste

généralement sous forme dissoute dans le sang, avant d'être éliminé par le rein. S'il y a

une quantité excessive d'acide urique dans le sang (hyper uricémie), ou si les reins ne

peuvent l'éliminer assez rapidement, des cristaux peuvent se former et s'accumuler dans

les articulations, ou même dans les reins, la peau et d'autres tissus mous. Même si les

patients qui souffrent de la goutte ont souvent une hyper uricémie, environ 3 sur 10

présentent des concentrations normales d'acide urique au cours d'une attaque. Par

Inhibé par IMP, AMP, et GMP

Ribose 5 phosphate Phosphoribosyle

amineIMP

Adénylo succinate

Xanthylate

AMP

GMP

Inhibé par AMP

Inhibé par GMP

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Page 10: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

ailleurs, l'hyper uricémie ne signifie pas en elle-même que la personne souffrira de la

goutte. En fait, moins d'une personne sur cinq ayant une concentration élevée d'acide

urique finit par présenter la goutte.

Certains aliments à forte teneur en protéines peuvent entraîner la production dans

l'organisme d'une quantité excessive d'acide urique, ce qui déclenche la goutte. Les

boissons comme le thé, le café, le cacao et plus particulièrement l'alcool, sous toutes ses

formes, entraînent l'élimination d'une quantité supplémentaire d'eau par l'organisme, ce

qui peut provoquer une crise. Certains médicaments peuvent restreindre la capacité du

rein à éliminer l'acide urique, notamment les diurétiques administrés souvent contre

l'hypertension artérielle et l'AAS (acide acétylsalicylique). Enfin, des changements

soudains dans l'alimentation : (un gain ou une perte de poids) peuvent également

provoquer la goutte

c) Formes

Les crises de goutte se présentent sous deux formes : la forme aiguë et la forme

chronique

La forme aigue

Les crises aigues se caractérisent par de fortes douleurs dans les articulations,

souvent dans le gros orteil, mais parfois aussi au niveau de la cheville, du genou, des

phalanges, des épaules, du poignet ou du coude. En général, la crise débute brutalement,

l’articulation gonfle, devient rouge, enflammée et sensible. Sans traitement, une crise peut

durer de quelques jours à une semaine ou plus. Des crises peuvent conduire à la goutte

chronique.

La forme chronique

Des cristaux d’acide urique s’incrustent alors sous forme de carcretions blanches et

crayeuses dans les tissus mous de l’organisme. Autour des articulations où ils provoquent

des bursites (inflammation des bourses enveloppées des tissus fibreux, remplis des

liquides et bordés par la membrane synoviale) et une destruction. Des dépôts importants

peuvent se produire sur les bordures externes de l’oreille qu’ils déforment, constituant un

des traits caractéristiques de la maladie. La goutte chronique peut aussi provoquer des

lésions rénales à cause de la formation des calculs (néphrotie goutteuse).

d) Epidémiologie

La fréquence de cette maladie n’est pas influencée par le climat ou les saisons et

les hommes représentent environ 95% des malades. La maladie est rare chez les

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Page 11: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

personnes de moins de trente ans et dans 10% à 20% de cas on retrouve une

composante héréditaire.

e) Symptômes, manifestations cliniques et complications physiologiques

Les symptômes d'une crise de goutte peuvent difficilement passer inaperçus. De

façon générale, la personne atteinte se couche le soir en se sentant parfaitement bien,

puis s'éveille pendant la nuit en souffrant d'une douleur intense dans le gros orteil (les trois

quarts des cas de goutte se situent dans cette articulation). Au début, la personne a la

sensation qu'un seau d'eau froide a été versé sur son articulation, mais une sensation très

douloureuse de cisaillement apparaît bientôt, de même qu'une sensation de pression et

d'oppression. La région devient très sensible au toucher, et même la présence d'un drap

ou d'une personne qui marche dans la pièce peut accroître les douleurs. Le gonflement

s'étend souvent à l'ensemble du pied, rendant impossible le port d'une chaussure. Une

fièvre bien différenciée peut également apparaître souvent.

L'attaque disparaît généralement d'elle-même après 3 à 10 jours, mais un

traitement rapide peut accélérer le soulagement. Après une crise de cet ordre, appelée

goutte aiguë ou arthrite goutteuse aiguë, plus de la moitié des patients présentent un autre

épisode dans l'année qui suit. Les crises semblent être de plus en plus fréquentes,

persistent pendant plus longtemps et touchent un plus grand nombre d'articulations avec

le temps.

Chez certaines personnes, par contre, les crises ne disparaissent pas et persistent,

se transformant alors en goutte chronique. Si l'inflammation se poursuit, les cristaux

peuvent endommager et déformer de façon permanente l'articulation touchée. En outre,

des cristaux d'acide urique peuvent s'accumuler dans des tissus autres que les

articulations, formant des dépôts appelés tophus, qui prennent la forme de masses friables

blanchâtres ou jaunâtres sous la peau, particulièrement dans les doigts, les orteils, la

partie arrière des coudes, derrière les talons et autour de la partie externe de l'oreille. Les

tophus traversent parfois la peau, entraînant la formation d'ulcérations.

f) Diagnostic

Le diagnostic est bien souvent évident sur la description de l'atteinte articulaire et il

n'est pas alors besoin de pousser plus avant les explorations. En cas de doute, la

recherche des microcristaux d'urate au microscope dans le liquide de ponction de

l'articulation atteinte assure le diagnostic. Le taux sanguin d'acide urique (uricémie) peut

diminuer, voire se normaliser, durant la crise et un dosage normal n'exclut donc pas le

diagnostic. Il faut alors répéter le dosage quelques semaines plus tard. Le seuil normal

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Page 12: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

d'acide urique dans le sérum est de 70 mg/l, soit 420 µmol/l. Au-dessus de ce chiffre, on

parle d'hyper uricémie. Attention à ne pas faire un faux diagnostic de goutte chez une

personne avec une simple arthrose du gros orteil ou du genou et une hyper uricémie.

Les radiographies sont normales au début et ne servent qu'à exclure un autre

diagnostic. En revanche elles servent à rechercher les conséquences osseuses ou

articulaires de la goutte chronique (arthropathie goutteuse).

Une fois le diagnostic fait, il faut vérifier le fonctionnement du rein (créatininémie

avec sa clairance), mais aussi rechercher les composants du syndrome métabolique:

hypertension artérielle, diabète sucré, excès de lipides sanguins (hypertriglycéridémie,

taux bas de "bon" cholestérol HDL) et augmentation du périmètre de l'abdomen.

g) Traitement clinique (chimiothérapie)

Il y a trois vecteurs de traitement pour la goutte :

Soulager la douleur des crises de goutte,

Réduire le taux d'acide urique dans le sang (emploi d'un

hypouricémiant),

Prévenir la récidive des crises de goutte sous traitement

hypouricémiant

Traitement de la crise fluxionnaire

La plupart du temps, c'est le soulagement de la douleur qui est le traitement

principal. On utilise alors des anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS, comme

l'indométhacine, le naproxène), et les antalgiques simples (paracétamol). Appliquer de la

glace localement, en protégeant bien la peau avec un linge (10 à 30 minutes 4 fois par

jour) raccourcit la durée de la crise et soulage aussi la douleur.

La colchicine est employée fréquemment en France mais beaucoup moins dans les

pays anglo-saxons en raison de ses effets secondaires (diarrhée, etc.). Toutefois cette

différence s'explique par la connaissance imparfaite de sa prescription : elle est aussi

efficace qu'un AINS et bien tolérée à condition de :

1- commencer le traitement le plus tôt possible, dès les premiers symptômes que

chaque patient connaît bien (avoir la boite de colchicine sur soi, dans la poche).

2- prendre d'abord un comprimé d'un mg (en France) ou deux comprimés à 0,6 mg

(dans les pays anglo-saxons) que l'on renouvelle une heure plus tard à raison d'un demi

comprimé à 1 mg (en France) ou un comprimé à 0,6 mg (dans les pays anglo-saxons),

soit 1,5-1,8 mg le premier jour, à poursuivre les jours suivants à raison d'un ou d'un

comprimé et demi pendant 10-15 jours.

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Page 13: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

D'autres traitements, quoique non vérifiés médicalement, peuvent soulager le

patient durant une crise :

Bicarbonate de soude: 1/2 cuillère à thé dans un verre d'eau, toutes les 2-4 heures

Cerises: grâce à ses propriétés anti-oxydantes et sa haute teneur en anthocyanine, un

anti-inflammatoire naturel

Vinaigre de cidre de pomme: 2 cuillères à thé de vinaigre et 2 cuillères à thé de miel dans

un verre.

Traitement de la maladie goutteuse

L'objectif du traitement est de diminuer l'uricémie en dessous de 60 mg/l (360 µmol/l),

voire 50 mg/l (300 µmol/l) pour les rhumatologues britanniques. Il fait appel à des mesures

non médicamenteuses (régime et modifications diététiques) et médicamenteuses

(hypouricémiant). Il faut veiller à arrêter quand les médicaments qui augmentent l'acide

urique comme les diurétiques utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle.

Un amaigrissement est souhaitable ainsi qu'une diminution significative de la prise

d'alcool. La principale mesure est de réduire ou d'arrêter l'alcool. En particulier la bière doit

absolument être arrêtée car elle contient des purines qui vont être dégradées en acide

urique (curieusement la bière SANS ALCOOL expose au même risque d'hyper uricémie).

Les alcools forts (cognac, whisky,) doivent aussi être arrêtés. Le vin peut encore être

consommé en quantité acceptable (2-3 verres par jour chez l'homme; 1-2 verres par jour

chez la femme).

Les boissons sucrées riches en fructose sont aussi un élément à réduire drastiquement

en les remplaçants par des boissons allégées. Le fructose que les sodas contiennent

expose à une hyper uricémie et à la goutte. Le régime diététique est encouragé avec une

nourriture pauvre en purines : Éviter les abats, les anchois, les consommés, les fruits de

mer, les asperges, les épinards, les légumineuses. Consommer de préférence : cerises,

céleri, fraises, bleuets, produits laitiers faible en gras, pain (sans farine blanche), thon,

saumon. D'une façon globale il faut réduire les apports caloriques.

La prise de vitamine c (500 mg/j pendant 2 mois) diminue l'uricémie et peut-être le

risque de survenue de goutte.

Lorsque les crises sont trop fréquente, lorsqu'il y a des tophi ou lorsque la goutte dégrade

le cartilage et l'os, il faut alors réduire le taux d'acide urique dans le sang. Le médicament

le plus prescrit est l'allopurinol. Il est bien connu des médecins, est efficace et peu

onéreux. Sa tolérance est bonne. Toutefois des éruptions cutanées peuvent survenir ;

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Page 14: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

En cas d'allergie en particulier cutanée à l'allopurinol, ce médicament doit être

immédiatement arrêté et ne jamais être repris : le risque est de développer alors un

syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse ou un DRESS très sévère.

En cas d'allergie ou d'intolérance (maux de tête par exemple), ou d'efficacité

partielle, d'autres médicaments sont aussi capables de faire baisser l'acide urique en

excès en augmentant son élimination par les reins (on parle d'uricosurique): il s'agit en

Europe du probénécide et de la benzbromarone. En France, le premier est disponible en

pharmacie d'officine, le second nécessite une autorisation temporaire d'utilisation préparée

par un médecin hospitalier. Dans les deux cas ils sont contre-indiqués en cas de calculs

rénaux d'acide urique ou de maladie du foie. Ils sont remarquablement efficaces. Leur

surveillance est simple : assurer des boissons suffisantes pour diluer les urines et

alcaliniser les urines avec de l'eau de Vichy, du jus de citron frais ou des préparations

pharmaceutiques ad hoc.

Depuis 2008, un autre hypo uricémiant, le febuxostat a obtenu son AMM

(autorisation de mise sur le marché) en Europe mais il n'est pas encore disponible en

France. Aux USA, il a eu l'agrément de la FDA en Février 2009 et est désormais

disponible. Il pourra trouver un intérêt en cas d'insuffisance rénale (contre-indication au

probénécide, limitation de la dose journalière d'allopurinol) ou d'allergie cutanée à

l'allopurinol. Les prises d’eau semblent aider durant une crise en changeant le pH du sang

Prévention des crises de goutte sous traitement

La baisse de l'acide urique va faire fondre, en quelque sorte, les amas de cristaux

articulaires, les tophi, et être alors la cause de nouvelles crises de goutte. Ces crises sont

prévisibles et on peut les éviter en partie en prenant en même temps que l'allopurinol par

exemple, de la colchicine à faible dose (1 mg/j) tous les jours pendant plusieurs mois : au

moins 3 mois, au mieux 6 mois, voire plus. Cela permet de réduire le nombre des crises

de goutte sans les faire disparaître totalement.

Cela doit bien être expliqué et compris du patient qui pourrait sinon croire que le traitement

hypouricémiant n'est pas efficace. Au contraire ces accès en début de traitement assurent

que les stocks d'urate se réduisent peu à peu. Les accès goutteux vont s'espacer et il faut

donc accepter cet inconvénient car, de fait, le traitement venant à bout des stocks

d'urates, la goutte va guérir. Les crises vont s'espacer puis disparaître, de même que les

tophi. C'est d'ailleurs la seule maladie rhumatologique que les médecins peuvent guérir

h) Mesures préventives

La prévention est un élément tout aussi important du traitement de la goutte.

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Page 15: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

Il importe de maintenir un poids santé, d'éviter l'hypertension artérielle et de boire au

moins trois litres de liquide (de préférence de l'eau) tous les jours, afin de prévenir les

crises. Les crises peuvent également être évitées en réduisant la consommation de divers

produits : Boissons qui provoquent une déshydratation, par exemple l'alcool (bière, vin,

etc.), le café, le thé et le cacao, protéines animales, les fruits de mer, le foie, les reins, le

cœur, le gésier, les pains sucrés, les extraits de viande et les jus de viande, Légumes

comme les pois, les fèves, les épinards et les lentilles. Grâce à un diagnostic et un

traitement précoce, il est possible d'éliminer la goutte, de prévenir les dommages

articulaires et de mener une vie normale.

i) Autres pathologies liées aux métabolismes des bases puriques et

pyrimidiques : Syndrome de Lesch-Nyhan.

Une absence presque totale d’hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase a

des conséquences dramatiques. L’expression la plus frappante de cette erreur héréditaire

du métabolisme appelée syndrome de Lesch-Nyhan, est un comportement

autodestructeur impulsif. A l’âge de deux ou trois ans, les enfants atteints de cette

maladie commencent à se mordre les doigts et les lèvres. La tendance à l’automutilation

est si prononcé qu’il est nécessaire de protéger ces malades par des mesures telles que

l’enveloppement des mains dans de la gaze. Ceux qui ne sont affectés ont aussi tendance

à être agressifs envers les autres. Un retard mental et des troubles moteurs

extrapyramidaux sont d’autres caractéristiques du syndrome de Lesch-Nyhan. Les taux

élevés d’urate dans le sérum conduisent à la formation de calculs dès le plus jeune âge

puis aux symptômes de la goutte les années suivantes. La maladie est transmise selon

le mode récessif liée au sexe.

Les conséquences biochimiques de l’absence pratiquement totale d’hypoxanthine-

guanine phosphoribosyltransférase sont une surproduction d’urate et une concentration

élevée de PRPP. Il y a également une augmentation arquée de la vitesse de la

biosynthèse de purines par la voie de novo. Les relations entre l’absence de transférase

et les signes neurologiques bizarres demeurent une énigme. Le cerveau est peut-être très

dépendant de la voie de récupération pour la synthèse de l’IMP et du GMP. Le taux

normal de l’hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase est plus élevé dans le

cerveau que dans aucun autre tissu. Par contre, l’activité de l’amidotransférase qui

catalyse l’étape qui engage la voie de novo est plutôt limitée dans le cerveau. L’allopurinol

est efficace pour diminuer la synthèse d’urate dans le syndrome de Lesch-Nyhan.

Cependant, il n’a pas d’effet sur la vitesse de la synthèse de novo des purines et il ne

permet pas d’améliorer les manifestations neurologiques de la maladie. Les patients

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Page 16: ExposBIOCHIMIE CLINIQUE

atteints du syndrome de Lesch-Nyhan ne convertissent pas l’allopurinol en ribonucléotide

car ils manquent d’hypoxanthine –guanine phosphoribosltransférase. L’administration

d’allopurinol n’abaisse donc pas le taux de PRPP chez ces individus et la synthèse de

novo des purines n’est donc pas diminuée.

Le syndrome de Lesch-Nyhan démontre que la voie de récupération pour la

synthèse de l’IMP et du GMP n’est pas accessoire. La voie de récupération joue

évidemment un rôle essentiel. Qui n’est pas encore totalement compris. En outre,

l’équilibre entre les voies de novo et de récupération pour la synthèse des purines reste à

établir. Par ailleurs ; le syndrome de Lesch-Nyhan révèle qu’un comportement anormal, tel

qu’une automutilation ou une très grande agressivité peut être causé par l’absence d’une

seule enzyme. Cette constatation a des conséquences importantes pour le

développement futur de la psychiatrie.

CONCLUSION

La goutte reste la seule maladie rhumatismale que l’on peut guérir dans la très

grande majorité de cas par un traitement médical bien conduit. Les gouttes persistantes

sont principalement le fait d’un sujet « en rébellion » contre un traitement qu’il n’a pas

compris ou de la prise d’alcool non maîtrisée, ou de médecins ne maîtrisant pas toutes les

particularités du traitement et de la prise en charge. Les rares allergies à l’allopurinol

doivent être prises encharge en milieu hospitalier spécialisé. De nouveaux traitements

viendront demain améliorer la prise en charge médicale qui ne doit pas se limiter à un

unique prescription médicamenteuse mais doit se fonder sur une véritable prise en charge

de plusieurs maladies métaboliques associées et sur l’éducation du malade

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- La voie du paysan

Santé 12 Janvier 2009

- Un article de wiki pedia : L’encyclopédie libre.

- Wiki pedia Foundation, INC

- Copyright C 2004-2006-Womens

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- Microsoft Encarta 2009

- Kornberg.A.1980.D.N.A Replication Freeman.

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