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MEMBRES DU GROUPE
Noms et prénoms Matricules
1. TATANG KEMBOU JEAN GABRIEL CMO4-06SCI0286
2. NANFACK Hervé Martial CMO4-07SCI0605
3. NGOUEYIWOUO Issofa CMO4-06SCI0190
4. NANTCHOUANG Stéphane Basile CMO4-07SCI0379
5. NGUETSOP Christel Julio CMO4-07SCI0355
6. EMOMUAH Romus Chafac CMO4-07SCI0340
7. MAGNI Odette CMO4-07SCI0293
8. TCHOFFO NGOMADA Guy.B. CMO4-07SCI0368
9. TSAFACK ZANGUE Diane Floriane CMO4-07SCI0578
10. TACHAMAYAH Flaubert CMO4-07SCI0834
11. SAHA Moïse Bertrand CMO4-06SCI0231
12. FON Cajetan Bertrand CMO4-07SCI1223
13. TSAGUE OUAMBA Sandrine CMO4-06SCI0265
14. MULUH Réné CMO4-06SCI1299
15. ACHIRI Eric Choabora CMO4-06SCI0246
16. YUYUN Mark NYUYKONGE CMO4-07SCI
Dirigé par :
Dr TELEFO P. BRUNO
1
THEME DE L’EXPOSE : PATHOLOGIES LIEES AU METABOLISME DES
BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES : CAS DE LA GOUTTE
EXPOSE DE BIOCHIMIE CLINIQUE II
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
*********************UNIVERSITE DE DSCHANG
***************FACULTE DES SCIENCES
************DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE
******************OPTION CLINIQUE
REPUBLIQUE DU CAMEROUNPaix-Travail-Patrie
******REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland******
ANNÉE ACADÉMIQUE 2009-2010
2
PLAN
INTRODUCTION………………………………………………………………………………..1
I- METABOLISME DES BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES……………………….2
a) Dégradation
- Bases pyrimidiques
- Bases puriques
b) Biosynthèse
- Bases pyrimidiques
- Bases puriques
c) Régulation du métabolisme des bases puriques et pyrimidiques
- Bases pyrimidiques
- Bases puriques
II- UNE MALADIE METABOLIQUE : LA GOUTTE…………………………………………6a) Description
b) Causes
c) Formes
- La forme aigue- la forme chronique
d) Epidémiologie
e) Symptôme, manifestations cliniques et complications physiologiques.
f) Diagnostic
g) Traitements cliniques (chimiothérapie)
- Traitement de la crise fluxionnaire- Traitement de la maladie goutteuse- Prévention des crises de gouttes sous traitement
h) Mesures préventives
i) Autre pathologie liée au métabolisme des bases puriques et pyrimidiques
CONCLUSION…………………………………………………………………………….13
REFERENCES
3
INTRODUCTION
Le métabolisme des bases puriques et pyrimidiques est l’ensemble des réactions
de dégradations et de biosynthèses des acides nucléiques se déroulant dans les
systèmes vivants. Au cours de ce métabolisme, certains composés tels que l’acide urique
peuvent être formés et leur défaut d’élimination conduit à la goutte. La goutte est un
trouble du métabolisme dû à un déséquilibre entre la formation et l’élimination d’acide
urique dans le corps. Cette maladie peut apparaître toute seule ou, comme c’est souvent
le cas, accompagnée de calculs biliaires, d’artériosclérose, d’hypertension artérielle,
d’obésité, de psoriasis ou de diabète, tous connus sous l’étiquette de " maladies de la
civilisation ". La goutte se manifeste par une inflammation et une douleur aigue au niveau
des articulations. Notre travail consiste à étudier les pathologies liées au métabolisme
(biosynthèse et dégradation) des bases puriques et pyrimidiques en mettant l’accent sur la
goutte.
1
I. MÉTABOLISME DES BASES PURIQUES ET PYRIMIDIQUES
a) Dégradation
Bases pyrimidiques
La dégradation de la thymine donne un exemple de dégradation des pyrimidines. La
thymine est dégradée en béta-aminoisobutyrate qui est métabolisé comme si c’était un
acide aminé. Le groupe aminé est éliminé par transamination pour donner le
méthylmalonate sémialdéhyde qui est converti en méthylmalonyl CoA. La conversion du
méthylmalonyl CoA en succinyl CoA, point d’entrer dans le cycle de Krebs
Bases puriques
Les nucléotides de la cellule subissent un renouvellement continuel. Les
nucléotides sont dégradés par hydrolyse en nucléosides par les nucléotidases. Le clivage
phosphorolytique des nucléosides en bases libres et ribose 1-phosphate (ou désoxyribose
-1-phosphate) est catalysé par les nucléosides phosphorylases .le ribose-1- phosphate est
isomérisé par la phosphoribomutase en ribose 5- phosphate qui est un substrat dans la
synthèse du PRPP. Une partie des bases est réutilisée pour former les nucléotides par les
voies de récupération.
Les voies de dégradation de l’AMP comporte une étape supplémentaire. L’AMP est
dégradé en IMP par l’adénylate désaminase.
Par dégradations digestives successives, les bases puriques libérées peuvent
aussi servir à l’édification de nouveaux nucléotides ou être transformées en acide urique
par désamination oxydative : la guanine donne la xanthine ; l’adénosine, l’hypo xanthine.
L’hypo xanthine se transforme en xanthine et la xanthine en acide urique. Ces deux
dernières étapes se font grâce à la xanthine oxydase, enzyme qu’inhibe l’allopurinol.
L‘acide urique est le terme ultime du catabolisme puisque l’absence d’uricase chez
l’homme ne permet pas sa dégradation en allantoïne (voir schéma).
b) Biosynthèse
Bases pyrimidiques
Le noyau pyrimidique est formé à partir du carbamyl phosphate et de l’aspartate. Il
est tout d’abord assemblé puis lié au ribose phosphate pour former un nucléotide
pyrimidique, contrairement à la séquence de réactions de la synthèse de novo des
nucléotides puriques. Le PRPP (5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate) est le donneur de
ribose phosphate dans la synthèse des nucléotides pyrimidiques, tout comme dans celle
2
des nucléotides puriques. Les précurseurs du noyau pyrimidique sont le carbamyl
phosphate et l’aspartate.
La synthèse des pyrimidines commence par la formation du carbamyl phosphate
qui est également un intermédiaire dans la formation de l’urée. La synthèse de ce donneur
de carbamyl activé est compartimentée chez les Eucaryotes. Le carbamyl phosphate
consommé dans la synthèse des pyrimidines est formé dans le cytosol tandis que celui qui
est utilisé dans la synthèse de l’urée est formé dans les mitochondries. Il y’a 2 carbamyl
phosphate synthétases différentes. Autres différences c’est la glutamine et non le NH4
Qui est le donneur d’azote dans la synthèse cytosolique du carbamyl phosphate
Glutamine +2ATP+HCO3 carbamyl phosphate+2ADP+Pi+glu
L’étape qui engage la biosynthèse des pyrimidines est la formation des N-
carbamylaspartate à partir du carbamyl phosphate et de l’aspartate. Cette carbamylation
est catalysée par l’aspartate transcarbamylase une enzyme régulatrice particulièrement
intéressante
Bases puriques
Le noyau purique est entièrement élaboré, essentiellement au niveau hépatique, à
partir de fragments de molécules simples disponibles en quantité abondant dans
l’organisme. Ces “ précurseurs ” se fixent sur le phospho-ribosyl pyrophosphate qui agit
comme donneur de ribose phosphate. Le PRPP se forme de son côté à partir d’ATP et de
ribose 5-phosphate grâce à la phospho-ribosyl synthétase. La première étape voit la
fixation de la glutamine sur le PRPP pour donner le phosphoribosylamine sous l’action
d’une aminotransférase spécifique. Cette première étape est irréversible. Le noyau
purique se forme ensuite en plusieurs étapes successives. Il est toujours porteur du ribose
phosphate de départ. Ainsi, la première étape aboutit non pas à une base purique mais
d’emblée à un nucléotide. L’acide inosinique est une véritable plaque tournante dans le
métabolisme, car se transforme en AMP et GMP qui s’incorporent dans les molécules
complexes des acides nucléiques (voir schéma).
3
Schéma illustrant la purinosynthèse
4
c) Régulation du métabolisme des bases puriques et pyrimidiques
Bases pyrimidiques
La synthèse des nucléotides pyrimidiques est régulée par rétro inhibition. L’étape qui
engage la biosynthèse des nucléotides pyrimidiques chez E.coli est la formation de N-
carbamyl aspartate à partir de l’aspartate et du carbamyl phosphate. L’aspartate
transcarbamylase (enzyme qui catalyse cette réaction est rétro inhibée par le CTP (produit
final de la voie). Un deuxième point de contrôle est le carbamyl phosphate synthétase qui
est rétro inhibé par L’UMP. Le degré d’inhibition exercé par le CTP peut atteindre 90% il
dépend des concentrations des substrats. L’ATP est un activateur de l’ATcase, l’affinité de
l’enzyme est augmentée par l’ATP sans que le Vmax en soit affecté ; de plus, la fixation de
l’ATP et de CTP sur le site régulateur de l’ATcase est compétitive. Des taux élevés d’ATP
déplacent le CTP de l’enzyme de telle façon qu’il ne puisse exercer son effet inhibiteur.
Bases puriques
L’AMP et le GMP sont le rétro inhibiteur de la biosynthèse des nucléotides puriques.
Cette synthèse est contrôlée par rétro inhibition en différents points :
i. La rétro inhibition de la 5- phosphoribosyl-1-pyrophosphate
synthétase par les nucléotides puriques règle le taux de PRPP. Cette synthase est
inhibée par l’AMP le GMP et l’IMP
ii. l’étape qui engage la biosynthèse des nucléotides puriques est la
conversion du PRPP en phosphoribosylamine par transfert du groupe aminé de la
chaîne latérale de la glutamine. La glutamine PRPP amidotransférase est rétro
inhibée par de nombreux ribonucléotides puriques. Il est à remarquer que l’AMP et le
GMP, produits finaux de la voie sont synergiques dans l’inhibition de cette enzyme
iii. l’inosinate est le point de divergence de la synthèse de l’AMP et du
GMP. Les réactions partant de l’inosinate sont des points de rétro inhibition. L’AMP
inhibe la conversion l’inosinate en adénylosuccinate, son précurseur immédiat. De
même, le GMP inhibe la conversion de l’inosinate en xanthylate. Lui aussi son
précurseur immédiat.
5
II. UNE MALADIE MÉTABOLIQUE : LA GOUTTE
a) Description
La goutte est un type d'arthrite, qui se caractérise par l'apparition de crises graves
soudaines de douleurs articulaires, qui s'accompagnent de rougeurs, d'un réchauffement
et d'un gonflement de la région touchée. De façon générale, une seule articulation est
attaquée à la fois. Le gros orteil est le plus souvent en cause (le trouble est alors appelé
podagre), mais d'autres articulations peuvent aussi être touchées. La goutte apparaît
généralement à un âge moyen et est plus fréquente chez les hommes que chez les
femmes (10 fois plus souvent). Elle est inhabituelle chez les personnes de moins de 30
ans, et plutôt rare chez les femmes, avant la ménopause. L'âge moyen de la première
crise est de 47 ans. La goutte est fréquente dans les pays industrialisés, principalement en
raison du fait que l'alimentation joue un rôle important dans l'apparition de ce trouble. La
goutte touche environ 840 personnes sur 100 000.
b) Causes
La douleur et la tuméfaction provoquées par une attaque de goutte s'expliquent par
l'accumulation de cristaux d'acide urique dans l'articulation touchée, ce qui entraîne une
inflammation. L'organisme synthétise normalement de l'acide urique lorsqu'il dégrade les
cellules et les protéines, et le libère dans la circulation sanguine. L'acide urique reste
généralement sous forme dissoute dans le sang, avant d'être éliminé par le rein. S'il y a
une quantité excessive d'acide urique dans le sang (hyper uricémie), ou si les reins ne
peuvent l'éliminer assez rapidement, des cristaux peuvent se former et s'accumuler dans
les articulations, ou même dans les reins, la peau et d'autres tissus mous. Même si les
patients qui souffrent de la goutte ont souvent une hyper uricémie, environ 3 sur 10
présentent des concentrations normales d'acide urique au cours d'une attaque. Par
Inhibé par IMP, AMP, et GMP
Ribose 5 phosphate Phosphoribosyle
amineIMP
Adénylo succinate
Xanthylate
AMP
GMP
Inhibé par AMP
Inhibé par GMP
6
ailleurs, l'hyper uricémie ne signifie pas en elle-même que la personne souffrira de la
goutte. En fait, moins d'une personne sur cinq ayant une concentration élevée d'acide
urique finit par présenter la goutte.
Certains aliments à forte teneur en protéines peuvent entraîner la production dans
l'organisme d'une quantité excessive d'acide urique, ce qui déclenche la goutte. Les
boissons comme le thé, le café, le cacao et plus particulièrement l'alcool, sous toutes ses
formes, entraînent l'élimination d'une quantité supplémentaire d'eau par l'organisme, ce
qui peut provoquer une crise. Certains médicaments peuvent restreindre la capacité du
rein à éliminer l'acide urique, notamment les diurétiques administrés souvent contre
l'hypertension artérielle et l'AAS (acide acétylsalicylique). Enfin, des changements
soudains dans l'alimentation : (un gain ou une perte de poids) peuvent également
provoquer la goutte
c) Formes
Les crises de goutte se présentent sous deux formes : la forme aiguë et la forme
chronique
La forme aigue
Les crises aigues se caractérisent par de fortes douleurs dans les articulations,
souvent dans le gros orteil, mais parfois aussi au niveau de la cheville, du genou, des
phalanges, des épaules, du poignet ou du coude. En général, la crise débute brutalement,
l’articulation gonfle, devient rouge, enflammée et sensible. Sans traitement, une crise peut
durer de quelques jours à une semaine ou plus. Des crises peuvent conduire à la goutte
chronique.
La forme chronique
Des cristaux d’acide urique s’incrustent alors sous forme de carcretions blanches et
crayeuses dans les tissus mous de l’organisme. Autour des articulations où ils provoquent
des bursites (inflammation des bourses enveloppées des tissus fibreux, remplis des
liquides et bordés par la membrane synoviale) et une destruction. Des dépôts importants
peuvent se produire sur les bordures externes de l’oreille qu’ils déforment, constituant un
des traits caractéristiques de la maladie. La goutte chronique peut aussi provoquer des
lésions rénales à cause de la formation des calculs (néphrotie goutteuse).
d) Epidémiologie
La fréquence de cette maladie n’est pas influencée par le climat ou les saisons et
les hommes représentent environ 95% des malades. La maladie est rare chez les
7
personnes de moins de trente ans et dans 10% à 20% de cas on retrouve une
composante héréditaire.
e) Symptômes, manifestations cliniques et complications physiologiques
Les symptômes d'une crise de goutte peuvent difficilement passer inaperçus. De
façon générale, la personne atteinte se couche le soir en se sentant parfaitement bien,
puis s'éveille pendant la nuit en souffrant d'une douleur intense dans le gros orteil (les trois
quarts des cas de goutte se situent dans cette articulation). Au début, la personne a la
sensation qu'un seau d'eau froide a été versé sur son articulation, mais une sensation très
douloureuse de cisaillement apparaît bientôt, de même qu'une sensation de pression et
d'oppression. La région devient très sensible au toucher, et même la présence d'un drap
ou d'une personne qui marche dans la pièce peut accroître les douleurs. Le gonflement
s'étend souvent à l'ensemble du pied, rendant impossible le port d'une chaussure. Une
fièvre bien différenciée peut également apparaître souvent.
L'attaque disparaît généralement d'elle-même après 3 à 10 jours, mais un
traitement rapide peut accélérer le soulagement. Après une crise de cet ordre, appelée
goutte aiguë ou arthrite goutteuse aiguë, plus de la moitié des patients présentent un autre
épisode dans l'année qui suit. Les crises semblent être de plus en plus fréquentes,
persistent pendant plus longtemps et touchent un plus grand nombre d'articulations avec
le temps.
Chez certaines personnes, par contre, les crises ne disparaissent pas et persistent,
se transformant alors en goutte chronique. Si l'inflammation se poursuit, les cristaux
peuvent endommager et déformer de façon permanente l'articulation touchée. En outre,
des cristaux d'acide urique peuvent s'accumuler dans des tissus autres que les
articulations, formant des dépôts appelés tophus, qui prennent la forme de masses friables
blanchâtres ou jaunâtres sous la peau, particulièrement dans les doigts, les orteils, la
partie arrière des coudes, derrière les talons et autour de la partie externe de l'oreille. Les
tophus traversent parfois la peau, entraînant la formation d'ulcérations.
f) Diagnostic
Le diagnostic est bien souvent évident sur la description de l'atteinte articulaire et il
n'est pas alors besoin de pousser plus avant les explorations. En cas de doute, la
recherche des microcristaux d'urate au microscope dans le liquide de ponction de
l'articulation atteinte assure le diagnostic. Le taux sanguin d'acide urique (uricémie) peut
diminuer, voire se normaliser, durant la crise et un dosage normal n'exclut donc pas le
diagnostic. Il faut alors répéter le dosage quelques semaines plus tard. Le seuil normal
8
d'acide urique dans le sérum est de 70 mg/l, soit 420 µmol/l. Au-dessus de ce chiffre, on
parle d'hyper uricémie. Attention à ne pas faire un faux diagnostic de goutte chez une
personne avec une simple arthrose du gros orteil ou du genou et une hyper uricémie.
Les radiographies sont normales au début et ne servent qu'à exclure un autre
diagnostic. En revanche elles servent à rechercher les conséquences osseuses ou
articulaires de la goutte chronique (arthropathie goutteuse).
Une fois le diagnostic fait, il faut vérifier le fonctionnement du rein (créatininémie
avec sa clairance), mais aussi rechercher les composants du syndrome métabolique:
hypertension artérielle, diabète sucré, excès de lipides sanguins (hypertriglycéridémie,
taux bas de "bon" cholestérol HDL) et augmentation du périmètre de l'abdomen.
g) Traitement clinique (chimiothérapie)
Il y a trois vecteurs de traitement pour la goutte :
Soulager la douleur des crises de goutte,
Réduire le taux d'acide urique dans le sang (emploi d'un
hypouricémiant),
Prévenir la récidive des crises de goutte sous traitement
hypouricémiant
Traitement de la crise fluxionnaire
La plupart du temps, c'est le soulagement de la douleur qui est le traitement
principal. On utilise alors des anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS, comme
l'indométhacine, le naproxène), et les antalgiques simples (paracétamol). Appliquer de la
glace localement, en protégeant bien la peau avec un linge (10 à 30 minutes 4 fois par
jour) raccourcit la durée de la crise et soulage aussi la douleur.
La colchicine est employée fréquemment en France mais beaucoup moins dans les
pays anglo-saxons en raison de ses effets secondaires (diarrhée, etc.). Toutefois cette
différence s'explique par la connaissance imparfaite de sa prescription : elle est aussi
efficace qu'un AINS et bien tolérée à condition de :
1- commencer le traitement le plus tôt possible, dès les premiers symptômes que
chaque patient connaît bien (avoir la boite de colchicine sur soi, dans la poche).
2- prendre d'abord un comprimé d'un mg (en France) ou deux comprimés à 0,6 mg
(dans les pays anglo-saxons) que l'on renouvelle une heure plus tard à raison d'un demi
comprimé à 1 mg (en France) ou un comprimé à 0,6 mg (dans les pays anglo-saxons),
soit 1,5-1,8 mg le premier jour, à poursuivre les jours suivants à raison d'un ou d'un
comprimé et demi pendant 10-15 jours.
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D'autres traitements, quoique non vérifiés médicalement, peuvent soulager le
patient durant une crise :
Bicarbonate de soude: 1/2 cuillère à thé dans un verre d'eau, toutes les 2-4 heures
Cerises: grâce à ses propriétés anti-oxydantes et sa haute teneur en anthocyanine, un
anti-inflammatoire naturel
Vinaigre de cidre de pomme: 2 cuillères à thé de vinaigre et 2 cuillères à thé de miel dans
un verre.
Traitement de la maladie goutteuse
L'objectif du traitement est de diminuer l'uricémie en dessous de 60 mg/l (360 µmol/l),
voire 50 mg/l (300 µmol/l) pour les rhumatologues britanniques. Il fait appel à des mesures
non médicamenteuses (régime et modifications diététiques) et médicamenteuses
(hypouricémiant). Il faut veiller à arrêter quand les médicaments qui augmentent l'acide
urique comme les diurétiques utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle.
Un amaigrissement est souhaitable ainsi qu'une diminution significative de la prise
d'alcool. La principale mesure est de réduire ou d'arrêter l'alcool. En particulier la bière doit
absolument être arrêtée car elle contient des purines qui vont être dégradées en acide
urique (curieusement la bière SANS ALCOOL expose au même risque d'hyper uricémie).
Les alcools forts (cognac, whisky,) doivent aussi être arrêtés. Le vin peut encore être
consommé en quantité acceptable (2-3 verres par jour chez l'homme; 1-2 verres par jour
chez la femme).
Les boissons sucrées riches en fructose sont aussi un élément à réduire drastiquement
en les remplaçants par des boissons allégées. Le fructose que les sodas contiennent
expose à une hyper uricémie et à la goutte. Le régime diététique est encouragé avec une
nourriture pauvre en purines : Éviter les abats, les anchois, les consommés, les fruits de
mer, les asperges, les épinards, les légumineuses. Consommer de préférence : cerises,
céleri, fraises, bleuets, produits laitiers faible en gras, pain (sans farine blanche), thon,
saumon. D'une façon globale il faut réduire les apports caloriques.
La prise de vitamine c (500 mg/j pendant 2 mois) diminue l'uricémie et peut-être le
risque de survenue de goutte.
Lorsque les crises sont trop fréquente, lorsqu'il y a des tophi ou lorsque la goutte dégrade
le cartilage et l'os, il faut alors réduire le taux d'acide urique dans le sang. Le médicament
le plus prescrit est l'allopurinol. Il est bien connu des médecins, est efficace et peu
onéreux. Sa tolérance est bonne. Toutefois des éruptions cutanées peuvent survenir ;
10
En cas d'allergie en particulier cutanée à l'allopurinol, ce médicament doit être
immédiatement arrêté et ne jamais être repris : le risque est de développer alors un
syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse ou un DRESS très sévère.
En cas d'allergie ou d'intolérance (maux de tête par exemple), ou d'efficacité
partielle, d'autres médicaments sont aussi capables de faire baisser l'acide urique en
excès en augmentant son élimination par les reins (on parle d'uricosurique): il s'agit en
Europe du probénécide et de la benzbromarone. En France, le premier est disponible en
pharmacie d'officine, le second nécessite une autorisation temporaire d'utilisation préparée
par un médecin hospitalier. Dans les deux cas ils sont contre-indiqués en cas de calculs
rénaux d'acide urique ou de maladie du foie. Ils sont remarquablement efficaces. Leur
surveillance est simple : assurer des boissons suffisantes pour diluer les urines et
alcaliniser les urines avec de l'eau de Vichy, du jus de citron frais ou des préparations
pharmaceutiques ad hoc.
Depuis 2008, un autre hypo uricémiant, le febuxostat a obtenu son AMM
(autorisation de mise sur le marché) en Europe mais il n'est pas encore disponible en
France. Aux USA, il a eu l'agrément de la FDA en Février 2009 et est désormais
disponible. Il pourra trouver un intérêt en cas d'insuffisance rénale (contre-indication au
probénécide, limitation de la dose journalière d'allopurinol) ou d'allergie cutanée à
l'allopurinol. Les prises d’eau semblent aider durant une crise en changeant le pH du sang
Prévention des crises de goutte sous traitement
La baisse de l'acide urique va faire fondre, en quelque sorte, les amas de cristaux
articulaires, les tophi, et être alors la cause de nouvelles crises de goutte. Ces crises sont
prévisibles et on peut les éviter en partie en prenant en même temps que l'allopurinol par
exemple, de la colchicine à faible dose (1 mg/j) tous les jours pendant plusieurs mois : au
moins 3 mois, au mieux 6 mois, voire plus. Cela permet de réduire le nombre des crises
de goutte sans les faire disparaître totalement.
Cela doit bien être expliqué et compris du patient qui pourrait sinon croire que le traitement
hypouricémiant n'est pas efficace. Au contraire ces accès en début de traitement assurent
que les stocks d'urate se réduisent peu à peu. Les accès goutteux vont s'espacer et il faut
donc accepter cet inconvénient car, de fait, le traitement venant à bout des stocks
d'urates, la goutte va guérir. Les crises vont s'espacer puis disparaître, de même que les
tophi. C'est d'ailleurs la seule maladie rhumatologique que les médecins peuvent guérir
h) Mesures préventives
La prévention est un élément tout aussi important du traitement de la goutte.
11
Il importe de maintenir un poids santé, d'éviter l'hypertension artérielle et de boire au
moins trois litres de liquide (de préférence de l'eau) tous les jours, afin de prévenir les
crises. Les crises peuvent également être évitées en réduisant la consommation de divers
produits : Boissons qui provoquent une déshydratation, par exemple l'alcool (bière, vin,
etc.), le café, le thé et le cacao, protéines animales, les fruits de mer, le foie, les reins, le
cœur, le gésier, les pains sucrés, les extraits de viande et les jus de viande, Légumes
comme les pois, les fèves, les épinards et les lentilles. Grâce à un diagnostic et un
traitement précoce, il est possible d'éliminer la goutte, de prévenir les dommages
articulaires et de mener une vie normale.
i) Autres pathologies liées aux métabolismes des bases puriques et
pyrimidiques : Syndrome de Lesch-Nyhan.
Une absence presque totale d’hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase a
des conséquences dramatiques. L’expression la plus frappante de cette erreur héréditaire
du métabolisme appelée syndrome de Lesch-Nyhan, est un comportement
autodestructeur impulsif. A l’âge de deux ou trois ans, les enfants atteints de cette
maladie commencent à se mordre les doigts et les lèvres. La tendance à l’automutilation
est si prononcé qu’il est nécessaire de protéger ces malades par des mesures telles que
l’enveloppement des mains dans de la gaze. Ceux qui ne sont affectés ont aussi tendance
à être agressifs envers les autres. Un retard mental et des troubles moteurs
extrapyramidaux sont d’autres caractéristiques du syndrome de Lesch-Nyhan. Les taux
élevés d’urate dans le sérum conduisent à la formation de calculs dès le plus jeune âge
puis aux symptômes de la goutte les années suivantes. La maladie est transmise selon
le mode récessif liée au sexe.
Les conséquences biochimiques de l’absence pratiquement totale d’hypoxanthine-
guanine phosphoribosyltransférase sont une surproduction d’urate et une concentration
élevée de PRPP. Il y a également une augmentation arquée de la vitesse de la
biosynthèse de purines par la voie de novo. Les relations entre l’absence de transférase
et les signes neurologiques bizarres demeurent une énigme. Le cerveau est peut-être très
dépendant de la voie de récupération pour la synthèse de l’IMP et du GMP. Le taux
normal de l’hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase est plus élevé dans le
cerveau que dans aucun autre tissu. Par contre, l’activité de l’amidotransférase qui
catalyse l’étape qui engage la voie de novo est plutôt limitée dans le cerveau. L’allopurinol
est efficace pour diminuer la synthèse d’urate dans le syndrome de Lesch-Nyhan.
Cependant, il n’a pas d’effet sur la vitesse de la synthèse de novo des purines et il ne
permet pas d’améliorer les manifestations neurologiques de la maladie. Les patients
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atteints du syndrome de Lesch-Nyhan ne convertissent pas l’allopurinol en ribonucléotide
car ils manquent d’hypoxanthine –guanine phosphoribosltransférase. L’administration
d’allopurinol n’abaisse donc pas le taux de PRPP chez ces individus et la synthèse de
novo des purines n’est donc pas diminuée.
Le syndrome de Lesch-Nyhan démontre que la voie de récupération pour la
synthèse de l’IMP et du GMP n’est pas accessoire. La voie de récupération joue
évidemment un rôle essentiel. Qui n’est pas encore totalement compris. En outre,
l’équilibre entre les voies de novo et de récupération pour la synthèse des purines reste à
établir. Par ailleurs ; le syndrome de Lesch-Nyhan révèle qu’un comportement anormal, tel
qu’une automutilation ou une très grande agressivité peut être causé par l’absence d’une
seule enzyme. Cette constatation a des conséquences importantes pour le
développement futur de la psychiatrie.
CONCLUSION
La goutte reste la seule maladie rhumatismale que l’on peut guérir dans la très
grande majorité de cas par un traitement médical bien conduit. Les gouttes persistantes
sont principalement le fait d’un sujet « en rébellion » contre un traitement qu’il n’a pas
compris ou de la prise d’alcool non maîtrisée, ou de médecins ne maîtrisant pas toutes les
particularités du traitement et de la prise en charge. Les rares allergies à l’allopurinol
doivent être prises encharge en milieu hospitalier spécialisé. De nouveaux traitements
viendront demain améliorer la prise en charge médicale qui ne doit pas se limiter à un
unique prescription médicamenteuse mais doit se fonder sur une véritable prise en charge
de plusieurs maladies métaboliques associées et sur l’éducation du malade
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- La voie du paysan
Santé 12 Janvier 2009
- Un article de wiki pedia : L’encyclopédie libre.
- Wiki pedia Foundation, INC
- Copyright C 2004-2006-Womens
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13
- Microsoft Encarta 2009
- Kornberg.A.1980.D.N.A Replication Freeman.
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