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Protection de l'enfance Les 4 es assises à Marseille La DPJJ au cœur de la protection judiciaire de l'enfance. p. 2 Concours Prix Initiatives Justice Primer les innovations au service des justiciables. p. 2 Décrocheurs scolaires DPJJ et DGESCO Un même objectif de retour aux dispositifs de droit commun. p. 3 Réparation pénale Développer les lieux d'accueil Le Val-d'Oise mutualise ses partenaires. p. 5 parcours du goût Le goût de l’excellence Une compétition qui valorise les activités de jour. p. 8-9 points de vue La mesure judiciaire d’investigation Christine EINAUDI, directrice du STEMO d'Arnouville-les-Gonesse. Didier PODEVIN, juge des enfants au TGI de Dijon. p. 10 portrait Cœur d'or Cyril Moré, parrain du Michelet. p. 12 © MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET DES LIBERTÉS / DPJJ / SCORE / LAURENCE CAVÉ LES DIRECTEURS DE SERVICE DE LA PJJ Profession manager LES DIRECTEURS DE SERVICE DE LA PJJ Profession manager Que ce soit en milieu ouvert ou en hébergement, les directeurs de service de la PJJ sont sur tous les fronts. Secondés par les responsables d'unités éducatives (RUE) et en prise directe avec l'ensemble des acteurs de la justice des mineurs, ils sont désormais investis d'un rôle politique d'envergure. Suite pages 6 et 7

es Profession - Ministry of Justice · le garde des Sceaux. La jus-tice des mineurs, qu'elle soit pénale ou civile, s'inscrit résolument dans le champ de la protection de l'enfance

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Les 4es assises à MarseilleLa DPJJ au cœur de la protectionjudiciaire de l'enfance. p. 2

CCoonnccoouurrss

Prix Initiatives JusticePrimer les innovations au service des justiciables. p. 2

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DPJJ et DGESCOUn même objectif de retour aux dispositifs de droit commun. p. 3

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Développer les lieux d'accueilLe Val-d'Oise mutualise ses partenaires. p. 5

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Le goût de l’excellenceUne compétition qui valorise les activités de jour. p. 8-9

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La mesure judiciaired’investigationChristine EINAUDI, directrice du STEMO d'Arnouville-les-Gonesse.Didier PODEVIN, juge des enfants auTGI de Dijon. p. 10

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LES DIRECTEURS DE SERVICE DE LA PJJ

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Que ce soit en milieu ouvert ou en hébergement, les directeurs de service de la PJJ sont sur tous les fronts. Secondés par lesresponsables d'unités éducatives (RUE) et en prise directe avecl'ensemble des acteurs de la justice des mineurs, ils sont désormaisinvestis d'un rôle politique d'envergure.

Suite pages 6 et 7

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1 400 PROFESSIONNELS du sec-teur de la protection de l'en-fance se sont retrouvés les28 et 29 juin à Marseille. Pourla première fois cette année,une centaine de représen-tants de la Protection judi-ciaire de la Jeunesse (PJJ)étaient présents. La loi du5 mars 2007, votée à l'unani-mité par le Parlement, aréaménagé le cadre d'inter-vention administratif et judi-ciaire en matière de protec-tion de l'enfance. La premièrejournée de ces assises a étéconsacrée aux incidencespolitiques de cette réformede grande ampleur, dont leseffets s'inscriront nécessaire-ment dans la durée.Une synthèse de la réflexionconjointe menée, en mai der-nier, entre la DPJJ et del'Observatoire national audéveloppement de l'actionsociale (ODAS), a fait appa-

raître la nécessité, au niveauterritorial, de coordonner leschamps de compétencesdans l'intérêt des parcoursdes mineurs, avec une réver-sibilité et des passerellespossibles entre les deuxcadres d'intervention, admi-nistratif et judiciaire.Dans son discours, Philippe-Pierre Cabourdin, directeurde la PJJ, a réaffirmé l'enga-gement de la DPJJ, rappelantque la prise en charge desmineurs délinquants a toutesa place au sein de la protec-tion de l'enfance. Dans ce

contexte, il a redit « avecforce » que « le travail édu-catif au pénal n'est pas moinséducatif qu'au civil ». Tousles acteurs, PJJ en tête, ontdémontré une volonté com-mune de se situer au cœur dela protection de l'enfance.Cette évolution, dans le sensdu dialogue avec les conseilsgénéraux, est le fruit d'unevolonté politique portée parle garde des Sceaux. La jus-tice des mineurs, qu'elle soitpénale ou civile, s'inscritrésolument dans le champ dela protection de l'enfance.

actualitésactualités2

VViiddééooEpisode 3 : l'EPELe troisième reportage de lasérie " Au cœur de la justicepénale des mineurs ", visible surwww.mineurs.justice.gouv.fr,porte sur un établissement deplacement éducatif. Tourné àl'EPE de Fleury-les-Aubrais (45),le film montre au grand public lequotidien de cette structured'hébergement collectif et letravail éducatif mené en directiondes mineurs.

DDééccoouuvveerrtteeBreak à Roland Garros

Invités par la Fondation PNB-Paribas, des mineurs, impliquésdans une activité sportive, ontassisté aux matchs du 26 mai àRoland Garros. Un partenariatest en cours entre la PJJ et laFédération française de tennis. Aterme, des accords avec desligues régionales permettront auxmineurs de pratiquer ce sport etde participer, dans le cadre destages, à l'encadrement d'untournoi (accueil, entretien).

CChhaannttiieerrEmbellir les obstaclesGrâce à la convention signée le16 novembre 2009 entre laDIRPJJ Grand-Est et les Harasnationaux, 12 mineurs, duService territorial éducatif demilieu ouvert et d'insertion deNancy vont réaliser lasignalétique d'entrée du sitelorrain de Rosières. Dans lecadre d'un chantier, ils vontréaliser le panneau d'entrée,repeindre les barrières decarrière et les obstacles de saut.

PROTECTION DE L'ENFANCE

Les 4es assises nationales à Marseille

LE MINISTÈRE de la Justice etdes Libertés organise unconcours visant à promouvoiret récompenser les initiativesinnovantes des personnels dejustice ou participant à sesmissions (magistrats, fonc-tionnaires et contractuels desservices judiciaires, del'Administration pénitentiaire,de la Protection judiciaire dela Jeunesse et de l'adminis-tration centrale). Les candi-dats peuvent concourir, enindividuel ou par équipe,dans deux catégories.La première, « Rapprocher lajustice des citoyens »,regroupe toutes les initiativesdestinées à mieux faire com-prendre les institutions(organisation, fonctionne-

ment, métiers), mieuxaccueillir les publics ouencore mieux accompagnerles citoyens (simplificationdes démarches, justice enligne, dématérialisation,publics aux besoins spécifi-ques, handicap…).La seconde, « Innover aubénéfice de l'institution »,récompensera une initiativeparticulièrement novatrice(amélioration des outils pro-fessionnels, de méthodes oude conditions de travail, pro-positions en matière de sécu-rité ou de développementdurable ; développement desrelations interprofessionnel-les avec les auxiliaires de jus-tice, experts, collectivités ter-ritoriales ou les autres admi-

nistrations). Pour chaquecatégorie, les lauréats paréquipe se verront attribuerun prix de 1 000 € et lesdeux gagnants en individuel,un prix de 700 €.Dossiers de candidature àtélécharger sur le site intra-net du Secrétariat général oucelui de la DPJJ. Date limitede remise des dossiers : le8 octobre 2010. Email :[email protected] / ou parcourrier : Comité de sélectiondes Prix Initiatives Justice2010 - ministère de la Justiceet des Libertés - Secrétariatgénéral -13, place Vendôme -75001 Paris.

PREMIÈRE ÉDITION

Prix Initiatives Justice

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De g. à d. : P.-P. Cabourdin, DPJJ, M. Amiel, Conseil généralBouches-du-Rhône, J.-L. Sanchez, président de l’ODAS, P. Adam,

présidente du GIPED, et P. Didier-Courbin, adjoint au DGCS.

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CONCOURS PHOTO

La justice vue par ses élèvesLES ÉLÈVES

des quatreécoles duministèrede la Jus-tice et desL i b e r t é s(ENPJJ, ENAP, ENM, ENG)sont invités à donner leurvision de l'institution judi-ciaire.Pour participer au concours" Justimages ", il suffit deréaliser une ou plusieursphotos numériques, couleurou noir et blanc, sur lethème de la justice(acteurs, lieux, etc.).Le lauréat de chaque école,gagnera un cadre photonumérique et sera invité àvisiter l'hôtel de Bourvallais.Date limite de candidature :29 octobre 2010. Rens. :01.44.77.66.82 / 70.30 [email protected].

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METTRE en œuvre des mesu-res de réparation pénalenécessite pour les services de la PJJ une rechercheconstante de partenaires sus-ceptibles d'accueillir lesmineurs. C'est dans ce butque la direction territoriale dela PJJ du Val-d'Oise et l'asso-ciation Mars 95 ont formalisé,le 3 juin, en présence deleurs partenaires institution-nels et associatifs, la mutua-lisation des partenairesauprès desquels les mineurseffectuent les mesures.Dorénavant, toutes lesconventions signées avec unpartenaire seront desconventions partagées sec-

teur public et secteur asso-ciatif. Les mineurs du dépar-tement du Val-d'Oise aurontdésormais accès, quel quesoit le service mandaté, à unvivier de lieux d'accueil etd'activités plus large. Cettediversité permet d'adaptermieux encore la mesure à lasituation et à la problémati-que de chaque mineur.La réparation pénale est unemesure éducative prononcéeà l'égard d'un mineur auteurd'une infraction pénale,auquel il est proposé de réa-liser une activité d'aide ou deréparation au bénéfice de lavictime ou dans l'intérêt de lacollectivité. La mesure vise à

conduire le mineur à recon-naître sa responsabilité etpeut être prononcée à tousles stades de la procédure.Chaque année, en France,33 000 mineurs font l'objetd'une réparation pénale. Plusde 66% d'entre eux ne récidi-vent pas dans l'année qui suitl'exécution de la mesure.

3actualitésactualités

llee CChhiiffffrree cclleeff

50%C’est le taux de réussite des

élèves de la classe préparatoireintégrée de l’ENPJJ aux épreuvesdu concours externe d’éducateur

2010. Sur les 21 candidatsretenus sur dossier, 20 ont réussiles épreuves d’admissibilité et 10

feront leur rentrée, le 1er septembre prochain à Roubaix,

en tant qu’éducateurs stagiaires.

RReeppoorrttaaggeeAvant-première

Le documentaire d'O. Delacroix etH. Lopez " Centres éducatifs

fermés : la dernière chance " a étéprojeté en avant-première à la

presse, dans le grand auditoriumde l'administration centrale de la

PJJ, le 7 juin, en présence del'équipe éducative. Tourné au CEF

de Tonnoy (54), il a été diffusé le30 juin sur France 4.

EEPPMM ddee LLaavvaauurr Fours solaires

Le service éducatif et l'enseignantde l'établissement pénitentiairepour mineurs de Lavaur (Tarn)

sensibilisent, depuis janvier, lesjeunes détenus à la protection del'environnement (création de jeux

de société, construction denichoirs). En juillet, les mineursfabriqueront des fours cuiseursécologiques, avec l'association

Four solaire développement et lafondation Mohamed VI qui lutte

contre la déforestation del'arganier. Une fois achevés, cesfours seront envoyés au Maroc.

Ce projet, financé par la mairie deMillau et le conseil régional, a été

présenté lors du festival deslycéens et apprentis de la région.

RÉPARATION PÉNALE

Le 95 mutualise ses partenaires

DÉCROCHEURS SCOLAIRES

DPJJ et DGESCO : un même objectifLE DÉCROCHAGE SCOLAIRE estune priorité partagée par ladirection de la Protectionjudiciaire de la Jeunesse(DPJJ) et la direction généralede l'Enseignement scolaire(DGESCO). Philippe-PierreCabourdin et Michel Blanquer,respectivement directeurs dela DPJJ et de la DGESCO ontorganisé, le 18 juin, unevisite conjointe de deuxstructures prenant en chargedes adolescents en ruptureavec le système scolaire. Ilsse sont rendus à Aubervillierspour échanger, tout d'abord,avec les professionnels del'établissement de placementéducatif. La plupart desmineurs qui y sont placéssont déscolarisés. Pour yremédier, les éducateursprennent, dès l'arrivée dumineur, rendez-vous avec leCentre d'information etd'orientation qui va chercherla solution la plus adaptée.Diverses activités de jour

sont, par ailleurs, proposéespar les éducateurs au sein del'EPE (atelier d'écriture, cui-sine, sport) pour que lesmineurs retrouvent unrythme compatible avec lascolarité. La visite s'est pour-suivie à la classe relais ducollège Rosa Luxembourg.Les élèves ont témoigné de lapertinence du dispositif. Pourl'Education nationale, il s'agitde proposer aux élèves ensituation de décrochage sco-laire une classe à effectif trèsréduit avec un encadrementadapté. Les deux administra-tions visent un même objec-tif : la réintégration de cesélèves dans un dispositif dedroit commun.

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Visite de l’EPE d’Aubervilliers.

Développer et diversifier les lieux d’accueil.

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EN SITUATION d'échec scolaireou " décrocheurs ", lesmineurs suivis par laProtection judiciaire de laJeunesse (PJJ) ont souventdéveloppé une appréhensionet un sentiment de rejet àl'égard des apprentissagesscolaires. Le temps de leurprise en charge peut êtrel'occasion pour eux, accom-pagnés de leurs éducateurs,professeurs techniques etenseignants, de découvrir oude retrouver le goût d'ap-prendre. Passer par le biaisd'actions culturelles permetun accès aux savoirs de based'une manière autre que lavoie scolaire classique.Depuis 1991, en partenariatavec la Cité internationale dela bande dessinée et del'image d'Angoulême, les ser-vices de la PJJ, du secteurpublic et du secteur associatifhabilité, organisent Bulles enfureur, un concours qui per-met aux mineurs d'êtreacteurs en tant que votants.Pendant un an, ils lisent avecl'aide de leurs éducateursune sélection de bandes des-sinées qu'ils analysent avantd'élire celles qu'ils préfèrentselon deux catégories (adoset pré-ados).En Gironde, deux structuresPJJ s'appuient de manièredifférente sur ce dispositiféducatif pour remobiliser lesmineurs autour de la lectureet du français.A l'Unité éducative d'activitésde jour (UEAJ) de Bordeaux,les professionnels proposentun atelier dans le cadre desactivités de jour. Encadré par

Sylvie Monin et MagalieOutrey, éducatrices à l'UEAJ,il est animé par LaurelineMattiussi, auteur de BD.« L'objectif est avant tout des'inscrire dans un principe denarration et de constructiond'un propos », explique l'in-tervenante.Pour que les mineurs partici-pent et s'impliquent, plu-sieurs activités sont propo-sées : lecture, dessin, travailsur les volumes.A Gradignan, la Maison d'en-fants à caractère social del'association Saint-François-Xavier a aussi choisi de s'ap-puyer sur ce support éducatifet prépare activement lajournée du 16 octobre.Véronique Castet, bibliothé-caire de la structure, accom-pagne sept mineurs, une foispar semaine depuis plusieursmois, dans la lecture et ledécryptage des bandes dessi-nées sélectionnées.Pour les aider à structurerleur réflexion et la retrans-crire, la bibliothécaire aconçu et réalisé des carnets

baptisés " J'argumente et jechoisis ". Cet outil, remis àchaque mineur participant àl'atelier encadré par EvaPallas, éducatrice, permet desusciter la réflexion et unesprit critique. « A chaqueséance, les mineurs prennentdes notes, rédigent des com-mentaires et évaluent cha-cune des bandes dessinésétudiées. Nous les aidons àdévelopper une argumenta-tion, à dépasser le simplej'aime-j'aime pas ». Maisl'objectif de Bulles en fureurc'est aussi bien sûr la simpledécouverte du plaisir de lire,volonté première des créa-teurs de la manifestation,André-Georges Hamon, édu-cateur, et André Noblet,libraire et ancien éducateur.« Nous réduisons, souventpar habitude, la lecture à unefonction utilitaire. Mais lirec'est aussi se retrouver en soipour s'évader un instant et seplonger dans d'autres universimaginaires. Rêver, laisservagabonder ses émotions entoute liberté ».

BULLES EN FUREUR

La fureur de lireCe concours propose aux mineurs d’élire un album parmi une sélection de sixouvrages (catégories ados et pré-ados). Lire, écrire, développer son sens critique,mineurs et éducateurs se préparent pendant un an dans les structures. Illustrations de ce travail en Gironde avant la remise des prix le 16 octobre à Rennes.

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Lire et créer avec le 9e art

La journée de remise des prix,qui a lieu chaque année enoctobre au théâtre de La Pailletteà Rennes, permet de réunirmineurs et éducateurs pourrécompenser les auteurs lauréatset présenter les ouvrages quiseront en lice pour l'éditionsuivante. Apprendre à formulerson opinion, développer desarguments pour la défendredevant les autres, apprendre àécouter ceux des autres, savoirque son avis sera entendu et prisen compte, tels sont les objectifsproposés aux jeunes jurés.Cette action inscrit lesadolescents dans un processus àlong terme, dans lequel ilspeuvent s'impliquer pleinement etreconsidérer l'image qu'ils ontd'eux-mêmes. Depuis 2003, laCité internationale de la bandedessinée et de l'image propose,tout au long de l'année, dans lecadre de l'opération Bulles enfureur, des formations de 3 joursaux professionnels de la PJJ.Marie Restoin, formatrice,témoigne : « La formationpoursuit trois objectifs :désinhiber les participants face àla BD, leur apporter suffisammentde connaissance pour leurpermettre de transmettre leursavoir aux mineurs ». Cesformations sont proposées surtout le territoire. « C'est unexcellent moyen de noussensibiliser à la BD, témoigneEva Pallas, éducatrice ayantsuivi la formation cette année,cela nous permet de mieuxanticiper la manière dont lesjeunes vont pouvoir réagir ».Renseignements auprès deM. Restoin : 05 45 38 65 67.

Atelier dessin à l’UEAJ de Bordeaux.

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ONZE délégations représen-tant les neuf inter-régions dela Protection judiciaire de lajeunesse (PJJ), et deux délé-gations européennes invi-tées, belge et espagnole, sesont affrontées avec fair-playlors des épreuves sportivesdu 17 au 22 mai.Athlétisme, football, basket-ball, escalade, cross et nata-tion, c'est dans une ambiancede fête et de solidarité ques'est déroulée la manifesta-tion. Plus qu'une compéti-tion, c'est une aventurehumaine. Les jeunes athlètessont choisis sur leurs résul-tats sportifs bien sûr maiségalement sur leur motiva-tion à s'investir dans un pro-jet collectif et leur capacité àrespecter les règles.Sur place, tous ont fait hon-neur à l'esprit du Challenge.Les équipes se sont soute-nues dans l'effort et ontapplaudi les performances deleurs adversaires. Les vain-queurs ont même fait unehaie d'honneur à leurs chal-lengers arrivés à la secondeplace, et réciproquement.Sur les visages des jeunessportifs, il y a eu de la joie etde la fierté. La fierté d'avoirdonné le meilleur de soi, et lajoie de se sentir valorisé.L'inter-région Centre-Est,organisatrice 2010, avaitchoisi le thème de la rencon-tre pour décliner les ateliersproposés en marge desépreuves. Rencontre avecl'Histoire, en mémoire del'engagement d’Edmond

Michelet et de celui duVercors, dans la Résistance.Rencontre de la montagne etses métiers, avec un échangeavec des guides et dessecouristes de haute monta-gne. Rencontre avec soi, àtravers des ateliers santé,massage, et des activités cul-turelles. Et enfin, rencontreavec l'autre et sa différence,avec la participation de laLICRA ou encore de sportifshandisport, comme CyrilMoré, parrain depuis deuxans (voir son portrait p. 12).L'organisation de cet événe-ment national a, par ailleurs,été l'occasion pour la DIRCentre-Est de créer unedynamique particulière.Les services PJJ de l'inter-région se sont impliqués etont su mobiliser les mineursautour de projets éducatifs

(création des podiums,signalétique, trophées affi-ches, expositions, confectiondes buffets).Grâce au soutien des parte-naires (mairie de Grenoble,préfectures de l'Isère et duRhône, Conseil général del'Isère, Comité régionalolympique et sportif deRhône-Alpes, magistrats), àl'implication des éducateurset aux efforts des jeunes,l'édition 2010 a été, une foisencore, une belle fête dusport.« Vous étiez tous dignes degagner. C’est d’abord cettedignité-là qui importe », alancé le DPJJ à l’ensembledes challengers lors de lacérémonie de clôture.Rendez-vous est pris pourl’édition 2011 qui se tiendra àBayonne en mai prochain.

CHALLENGE MICHELET 2010

Rencontres sportives au sommetLe 38e Challenge Michelet, organisé par la PJJ et l’association Edmond Michelet-Henri Bailly, a réuni plus de 300 mineurs sous mandat judiciaire à Grenoble (Isère).Ce sont toutes les valeurs véhiculées par le sport qui ont rassemblé les participants.

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Pour la première fois depuis lacréation du Challenge, c'est la

délégation Centre-Est qui aremporté cette 38e édition,

suivie des athlètes du Sud-Estet du Grand-Ouest. Le prix du

fair-play a été décerné à ladélégation Grand-Nord.

Classement final1. Centre-Est 285 points2. Sud-Est 279,53. Grand-Ouest 270,54. Sud 264,05. Grand-Est 247,06. Grand-Nord 216,57. Belgique 188,58. Centre 165,59. Sud-Ouest 131,510. Ile-de-France/OM 105,011. Catalogne 72,5

Manifestation nationale, crééeen 1972 par Henri Bailly en

l'honneur de l'ancien garde desSceaux, le Challenge Michelet

vise à favoriser l'insertionsociale des adolescents par la

pratique sportive.

Pour préparer cette semaineintensive, les délégations

s'entraînent et organisent desrassemblements sportifs toutau long de l'année. L’édition

2009 avait été remportée par ladélégation du Sud-Est, suiviede celle du Centre-Est et duGrand-Est pour la troisième

marche du podium.

Tous les résultats surwww.challenge-michelet.org

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« J’AIME que ça bouge ! ».Claire-Amélie Bertrand,directrice du service territo-rial éducatif de milieu ouvert(STEMO) Val-de-Seine, nes'est pas trompée de métier.Son agenda bien rempli enatteste. A 31 ans, elle estresponsable des trois unitéséducatives de milieu ouvert(UEMO) des Yvelines (LesMureaux, Mantes-la-Jolie,Houilles) et d'une perma-nence éducative à Poissy.Avec 38 personnels sous sonautorité, les journées de ladirectrice se suivent et ne seressemblent jamais. Investispar le directeur territoriald'une responsabilité budgé-taire, administrative, éduca-tive et pédagogique, lesdirecteurs de service accom-plissent des tâches trèsvariées qui requièrent uneorganisation sans faille.

PORTER LES ORIENTATIONS

DE LA PJJDépart le matin de l'UEMOdes Mureaux, la " maisonmère " de son service, direc-tion l'UEMO de Mantes-la-Jolie, où Jean-MarcVermillard, récemmentnommé directeur territorialadjoint des Yvelines vient seprésenter à l'équipe éduca-tive. « Garante du cadreauprès de mes équipes, j'as-sure un rôle institutionnel,explique la jeune femme. Ledirecteur territorial porte lapolitique, le directeur de ser-vice est chargé de sa mise enœuvre sur ses unités ».A l'écoute, Claire-AmélieBertrand anime la réunion etfait le lien entre ses person-

nels et le directeur territorialadjoint. « Je développe desstratégies et porte les orien-tations de la PJJ auprès despersonnels et des partenai-res ».Elle participe aux réunions depolitiques publiques de sonsecteur (contrats locaux desécurité et de prévention dela délinquance et contratsurbains de cohésion sociale).« J'y présente les missions dela PJJ. Je rencontre égale-ment nos partenaires du sec-teur associatif, les servicespénitentiaires d'insertion etde probation et les servicesdu Conseil général ». Depuissa prise de fonction, endécembre 2009, elle a égale-ment rencontré les magis-trats du secteur.La fonction de directeur deservice a résolument évoluéavec la délégation de la ges-tion directe de l'action éduca-tive et du suivi des mineurs,missions désormais dévoluesaux responsables d'unitéséducatives (RUE). « Ce pas-sage de relais nous laissemaintenant du temps pour lamise en place du dispositifaccueil-accompagnement etla gestion des ressourceshumaines (recrutement, suivide carrières de tous les per-sonnels, entretiens profes-sionnels), chronophage ».Claire-Amélie Bertrand inter-vient aussi en cas de diffi-culté particulière sur l'une deses unités. « Le directeur sedoit d'être réactif et assurealors une présence accrueaux côtés du RUE pourapporter des solutions ».Idem quand une difficulté

d'articulation dans la prise encharge d'un mineur estconstatée. « Cela se règleentre directeurs de service demilieu ouvert et d'héberge-ment par exemple ».Un directeur est partout etjongle avec toutes ces cas-quettes. La directrice estimeconsacrer 30% de son tempsaux tâches administratives,50% aux ressources humai-nes et au travail de coordina-tion, 20% aux politiquespubliques. Chaque semaine,elle s'astreint à assister à uneréunion de fonctionnementsur l'un de ses services, àune réunion de politiquespubliques et à un entretienapprofondi avec l'un de sesresponsables d'unité éduca-tive. « La communication estpermanente entre Claire-Amélie Bertrand et moi,constate Jacques Roux, RUEde milieu ouvert de Mantes-la-Jolie. Je lui fais remonterles infos des terrains. Ladirectrice fait l'interface entreles services et le directeur

LES DIRECTEURS DE SERVICE DE LA PJJ

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Que ce soit en milieu ouvert ou en hébergement, les directeurs de service de la PJJ sont sur Secondés par les responsables d'unités éducatives (RUE) et en prise directe avec l'ensembledes mineurs, ils sont désormais investis d'un rôle politique d'envergure.

ddaannss lleess tteexxtteess

Le corps des directeurs deservice de la PJJ est composéde deux grades. Il est accessiblepar concours externe, concoursinterne, 3e voie, détachement oupromotion interne (décret du 24mai 2005 portant statutparticulier du corps desdirecteurs de service de la PJJmodifié par le décret du 30 avril2007 / décret du 23 décembre2006 relatif aux règles duclassement d'échelon consécutifà la nomination dans certainscorps de catégorie A de lafonction publique de l'Etat /arrêté du 26 mai 2005 fixant leséchelonnements indiciairesapplicables aux emplois desdirecteurs territoriaux et desdirecteurs fonctionnels et aucorps des directeurs de servicede la PJJ).Les directeurs de service suiventune formation de 2 ans quialterne enseignementsthéoriques, apprentissagestechniques, mises en situationdispensées par l'Ecole nationalede protection judiciaire de lajeunesse à Roubaix, avec desstages auprès de professionnelsde l'institution et de sespartenaires. Le directeur deservice assure la direction desétablissements et servicesterritoriaux du secteur public dela PJJ. Il organise et garantit lamise en œuvre des moyensnécessaires à l'actiond'éducation. Garant de la qualitéde la prise en charge éducativeet du maintien de la continuitédes parcours des jeunes, il pilotela représentation des intérêts dela mission de la PJJ et assure lacoordination des unités placéessous son autorité. Avec la miseen place des responsablesd'unité éducative à partir de2010, les fonctions du directeurde service comporteront àl’avenir une dimension politiqueet de pilotage plus importante.

Claire-Amélie Bertrand, directrice du STE

aavveenniirrss nn°°1166 //// ééttéé 22001100 7dossierdossier

territorial. C'est la voix detransmission de la hiérarchie,à nous RUE de transmettre lesmessages aux éducateurs ».

DIRECTEUR DE SERVICE : UN NOUVEAU MÉTIER

Retour à l'UEMO des Mureaux,un coup d'œil sur ses mails,des coups de fil à passer, desrendez-vous à caler, un déjeu-ner sur le pouce et Claire-Amélie Bertrand remonte envoiture. Cap sur la directionterritoriale à Versailles pourune réunion de préparationdes Parcours du goût. C'estl'heure pour la directrice d'en-dosser son habit de gestion-naire, de parler devis et orga-nisation de cette manifesta-tion qui accueille à Buc 35services de la PJJ et 2 équipeseuropéennes (espagnole etallemande) pour une compéti-tion de haut niveau culinaire(voir p. 6).A l'occasion de la créationd'une interdépartementalitéCôte-d'Or / Saône-et-Loire,une unité éducative d'héber-

gement diversifié (UEHD) vaêtre créée dans le 71, auxcôtés de l'unité éducatived'hébergement collectif(UEHC) du 21.Alain Charmoille, directeur del'établissement de placementéducatif (EPE) de Dijon, cha-peautera donc deux respon-sables d'unité éducative au1er janvier 2011.« Actuellement, je vois beau-coup les mineurs », expliquele directeur de cet établisse-ment mixte qui accueille 12mineurs. « Mes missionsaujourd'hui vont de la ques-tion des lessives à la gestionde situations complexes avecles magistrats. Aujourd'hui, jeconsacre 90% de mon tempsà écouter les personnels et lesmineurs placés. Ce sont lesRUE qui vont désormais tenirce rôle ». Selon lui, l'institu-tion, les familles et lesmineurs pris en charge onttout à gagner à cette nouvellerépartition des tâches.

« Sortir du quotidien va nouspermettre de mieux appré-hender le fonctionnementd'un établissement et l'actionéducative en général ».Chaque unité éducative dispo-sera d'un binôme de direction.« C'est la première fois quel'on comptera, sur une mêmeunité, deux cadres à desniveaux de responsabilité dif-férents ». Le RUE est l'interlo-cuteur privilégié du directeur.« Le RUE pilote l'action édu-cative, le directeur de serviceen demeure l'instructeur ».En hébergement, le directeurde service est le chef d'or-chestre qui garantit le rôle etla place de chacun des mem-bres des équipes. « C'est cequi lui permet de jouer lamême partition, à l'unissonavec le RUE. Pouvoir partagerles décisions et les responsa-bilités avec eux va nous per-mettre de rompre un senti-ment de solitude. Cela vaaussi résoudre le problème

des astreintes et des congés.Dorénavant il y aura toujoursun cadre à la tête du ser-vice ». Pour l'heure, le direc-teur n'a que peu de temps àconsacrer au volet politiquede sa fonction. Il se réjouit depouvoir développer les parte-nariats et participer davan-tage aux politiques publiques.Alain Charmoille a débuté sacarrière à la PJJ en 1994comme éducateur en héber-gement à Chaumont (Haute-Marne) puis chef de serviceéducatif. Devenu directeur parla voie de la liste d'aptitude, ila assuré la direction par inté-rim du Centre éducatif ferméde Châtillon-sur-Seine avantd'être affecté à l'EPE de Dijonen septembre 2007. A terme,il souhaite devenir auditeurpuis rejoindre une directionterritoriale. Une preuve parl'exemple que la PJJ offre desopportunités de carrières,riches de responsabilitésdiverses.

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tous les fronts. des acteurs de la justice

EDUCATEUR PJJ enmilieu ouvert àTourcoing puis enhébergement àP o i x - d u - N o r d ,Hakim Hamadi apassé le concoursde directeur deservice en 2008.La formation àl'Ecole nationalede protection judi-ciaire de la jeunesse (ENPJJ)nous prépare la premièreannée à appréhender ladimension politique de nosfonctions. La rencontre del'ensemble des partenaires dela PJJ (magistrats, Aidesociale à l'enfance, Educationnationale, police locale) et lesstages de terrain nous fontprendre conscience des réali-tés de chacun. Le métier a

beaucoup évolué.La fonction politi-que a pris de l'am-pleur. Ce quicompte c'est laqualité de la délé-gation, au respon-sable d'unité édu-cative (RUE)notamment.L'articulation doitêtre pensée et

s'appuyer sur le projet de ser-vice. La deuxième année deformation à l'ENPJJ est axéesur la lettre de mission dudirecteur territorial qui donneun cadre précis aux directeursde services. Une attentionparticulière est portée à leurmission fondamentale : laprise en charge des mineursdélinquants. Chaque décisiondoit être prise dans le sens

d'une plus-value. Ma forma-tion s'achève en juillet 2010par un stage de 7 semainesdont 2 pendant lesquellesj'assurerai l'intérim du direc-teur de l'EPE de Bruay-LaBuissière (Pas-de-Calais). Unefois mon rang de classementconnu, je souhaite débuterma carrière en hébergement.Les qualités requises pourfaire un bon directeur ?Respecter l'articulation de lachaîne hiérarchique, être pré-voyant, rigoureux, empathi-que pour tendre vers la justedécision.C'est sur son éthique que ledirecteur peut construire sonautorité auprès de sonéquipe. Dans cette optique,j'ai envie de susciter de lamotivation et de me position-ner en manager.

Garantir la qualité de l’action éducative

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EMO Val-de-Seine, et Jacques ROUX, RUE.

Hakim Hamadi, directeur stagiaire.

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150 MINEURS sous mandatjudiciaire, venus des quatrecoins de France et d'Europe,avec deux équipes catalaneet allemande invitées, se sontdonné rendez-vous les 12 et13 juin à Buc (Yvelines), pourparticiper aux Parcours duGoût 2010. Exercice imposé :réaliser devant plusieursjurys une recette en 40 minu-tes sur le thème " Les festinsdu Roi ".« La cuisine permet de mobi-liser les mineurs autour d'ac-tivités structurantes, de favo-riser l'apprentissage de larigueur, de l'écoute et du res-pect et du suivi des consi-gnes », a rappelé Philippe-Pierre Cabourdin, directeurde la Protection judiciaire dela Jeunesse, venu inaugurercette 11e édition des Parcoursdu Goût. Dès 9 heures, l'ef-

fervescence est palpable. Lesjeunes se frayent un chemin,plateaux chargés à la main,dans les allées du chapiteaude Buc pour mettre en appé-tit les visiteurs et faire décou-vrir les saveurs de leurrégion. Foie gras, rillons, ali-got, kouign aman, partout,narines et papilles sont enéveil.Les 28 stands, réalisés ettenus par les différenteséquipes, témoignent detalents de création. Chacun aapporté un peu de son terroir,de sa région et de sa culturepour les faire découvrir etpartager. C'est le cas d'André,16 ans, fier de participer àl'événement « pour montrerce que vaut la Lorraine ».Bientôt, il sera temps pourles équipes de monter sur lepodium pour aller chercher sa

toque de cristal, récompen-sant les meilleures recetteset les plus beaux stands.Cette année, c'est MichelRoth, chef étoilé des cuisinesdu Ritz, qui a accepté d'être

PARCOURS DU GOÛT

Apprendre le goût de l’excCette compétition gastronomique annuelle de haut niveau met à l'honneur le travail réalisé tau sein des 37 ateliers cuisine et des 51 restaurants d'application de la Protection judiciaire dans le cadre des activités de jour.

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L’UEAJ de Nevers en coulisses

Après deux participations dans lacatégorie amateurs, et un 1er prixdécroché en 2006, l'Unitééducative d'activités de jour(UEAJ) de Nevers a concourucette année dans la catégorieprofessionnelle, avec un dessertbaptisé “ La fleur aux cinqsaveurs “, composé de cinqcoulis de fruits et de légumes, et de fruits de saison.Dans ce service, homologuécentre de formation avec deuxprofesseurs techniques, lesmineurs ont le statut destagiaires dans le cadre d'une re-mobilisation et découverte desmétiers.Dans cette UEAJ, le travailéducatif est notamment axé surla restauration et les métiers debouche. Dans le cadre desactivités de jour, les mineurs prisen charge travaillent (cuisine etservice) au restaurantd'application de la PJJ deNevers, à l'atelier pâtisserie etpréparent des buffets pour diversévénements.Préparé dès janvier, le concoursdes Parcours du goût a mobilisél'ensemble des personnels, lescuisiniers, l'infirmièredépartementale, ainsi que neufmineurs. La recette a été répétéemaintes fois pour être parfaite lejour J. Pour le stand, une touecabanée de 2 mètres a étéfabriquée et des spécialitésnivernaises ont été concoctéespour les visiteurs des Parcours.Chaque année, en moyenne, 8 mineurs de l'UEAJ signent uncontrat d'apprentissage, et 3 obtiennent un CAP.

Les mineurs réalisent des plats codevant un ju

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LES LAURÉATS 2010

Le stand :1er : CER de Climont - CER de Kreutzweg2e : EPE de Mont-de-Marsan3e : EPE Rennes STEI Bouguenais

Catégorie “ Occasionnels “ :1er : AJES Réalise2e : UEMO Chalon-sur-Saône3e : STEMOI Nancy EPE Laxou

Catégorie “ Professionnels “ :1er : Foyer de Razimont2e : EPE Rennes STEI Bouguenais3e : Maison d'enfants de Quézac

Jury Jeunes :EPE de Maubeuge et STEMOI de Verdun

Prix Coup de Cœur :Un mineur, pris en charge à l'EPE de Mont-de-Marsan, particulièrement impliqué, passeraune journée avec Michel Roth dans les cuisi-nes du Ritz à Paris.

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le parrain d'honneur desParcours du goût.Pour gagner leurs galons, lesmineurs, encadrés et encou-ragés par leurs éducateurs etprofesseurs techniques, vont

se succéder deux joursdurant sur le podium et pro-poser leurs réalisations à ladégustation des jurys.Sur l'estrade, les gestes sontprécis, les équipes solidaires.Chacun est à sa place.Chacun sait ce qu'il a à fairepour avoir " répété " l'exer-cice plusieurs semainesauparavant, au sein desstructures où ils sont pris encharge. Les recettes ont ainsiété perfectionnées de jour enjour pour atteindre le résultatsouhaité.

DES GESTES

PROFESSIONNELS

Emincer, tailler, dresser,autant de gestes profession-nels qui n'ont plus de secretpour eux. Quand les assiettesarrivent sous les yeux desjurys et des visiteurs, tousles sens sont sollicités. C'estun sans faute : la présenta-tion, les couleurs, les par-fums, tout y est ! Le profes-sionnalisme aussi. « Tout cequi a été servi ici aujourd'huiaurait pu l'être dans un res-

taurant », témoigne le prési-dent du jury occasionnel,professeur de cuisine.L'esprit de cette manifesta-tion, créée en 1998, est restéle même. C'est un momentphare pour les ateliers cuisi-nes et les restaurants d'appli-cation, qui viennent, le tempsd'un week-end, montrer lerésultat d'un travail de plu-sieurs mois.Les Parcours du goût sontaussi l'occasion de mobiliserautour d’une activitéconcrète les jeunes cuisiniersen herbe, placés et/ou suivispar des services de milieuouvert.Pour chacun des participants,les Parcours du goût sont unevictoire, une démonstrationde la qualité du travailaccompli, un premier pasvers une insertion réussie.« La cuisine est un merveil-leux vecteur d'insertion,témoigne Michel Roth. Celapermet d'apprendre à travail-ler en équipe, à recevoir desordres et à respecter lesrègles. C'est, en outre, trèsvalorisant pour ces jeunes.Le cuisinier donne du bon-heur aux personnes quidégustent ses plats ».

cellencetoute l'année, de la Jeunesse,

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La cuisine,vecteur d’insertion

Les services de la PJJrecherchent la meilleure

insertion sociale etprofessionnelle possible des

mineurs dont ils ont la charge.

La cuisine et le serviceconstituent des supports

éducatifs particulièrementintéressants et deux secteurs

vecteurs d'emploi.Il existe actuellement37 ateliers cuisine et

51 restaurants d'application,secteurs public et associatifconfondus de la Protection

judiciaire de la Jeunesse, oùles mineurs se voient proposerune sensibilisation ou une pré-

formation aux métiers de lacuisine et du service en salle.

Ces 88 structures sont autantde lieux de resocialisation pources adolescents en manque de

repères et de règles (rigueur,ponctualité, respect des règles

d'hygiène et de sécurité,contact avec un public, écoute).51 d'entre elles leur permettent

d'acquérir une formation pré-professionnalisante. Ces

activités de jour et formationsconstituent un tremplin pour

accéder aux formations de droitcommun et décrocher un stage

ou un emploi.

lorés et savoureux en 40 minutes ury exigeant.

Philippe-Pierre Cabourdin, DPJJ,a visité les stands.

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Préparatifs au Centre éducatif renforcé de Climont (67).

Des tours de main maîtrisés.

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Les Parcours du goût sontnés dans les Vosges.Organisé jusqu'en 2004 àEpinal, le concours a ensuitepris ses quartiers en Loire-Atlantique, à Nantes en 2005(Parfums exotiques) puis àRezé en 2006 (Saveurs frui-tées). En 2007, les Parcoursdu goût ont traversé laFrance pour s'installer enSaône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône (Du chocolat danstous ses éclats). En 2008,direction Aubagne dans les

Bouches-du-Rhône (Panierméditerranéenet saveurs duSud). En 2009,la manifesta-tion a eu lieu à Perpignandans les Pyrénées-Orientales(Entre mer et montagne, uncru catalan). En 2010, c'est àBuc (Yvelines) que la direc-tion inter-régionale Ile-de-France/Outre-Mer a organisécette 11e édition.

Michel Roth,parrain 2010.

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ONZE ÉDITIONS DE CHOIX

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1188 eett 1199 sseepptteemmbbrreeLes journées du patrimoine Depuis 2009, le ministère de laCulture et de la Communicationet la PJJ souhaitent sensibiliserau patrimoine les mineurs sousmandat judiciaire, éloignés del’offre culturelle. Les servicessont invités à entreprendre desactions éducatives à vocationculturelle, en prenant attacheavec un site du patrimoine pourconstruire des actionspérennes.Inscription auprès de la DRACde votre région. Informations :www.culture.gouv.frTél. 01 44 77 70 00.

DDuu 1177 aauu 2200 nnoovveemmbbrreeFestival du film d'éducation

Ce festival, organisé depuis6 ans à Evreux, présente desfilms, des courts métrages ainsique des documentaires sur desthématiques liées à l'éducation.Ouvert à un public large deparents, responsablespolitiques, associations,collectivités locales,enseignants et éducateurs, ilpermet aux différents acteursconcernés de se retrouveraprès les projections pour desdébats et des tables rondes.www.festivalfilmeduc.net

POUR NOUS, magistrats, lamesure d'investigation est unplus.Elle doit nous apporter desinformations dont nous nedisposons pas déjà quant à lasituation d'un mineur. Toutesles situations, uniques parnature, ne requièrent ni lesmêmes recherches, plus oumoins poussées, ni donc lemême temps. Nous offrir lapossibilité de moduler l'inves-tigation selon les situationsque l'on va découvrir m'appa-raît donc comme une bonnechose. Cela devrait permettrede tenir compte du degré decomplexité de chaque cas.En tant que magistrats, noussommes les ordonnateurs decette mesure. A ce titre, ilnous appartient d'en déter-

miner les contours. Si laréforme de l'investigationvise une amélioration del'évaluation, notammentgrâce à une approche pluri-disciplinaire, c'est une bonnechose.Je suis déjà satisfait au seinde ma juridiction des écritsque nous remettent les édu-cateurs. Je les trouve déjàélaborés et structurés. Mais ily a peut-être un effort desynthèse à réaliser, notam-ment en ce qui concerne lecroisement des informationsrelatives aux différentes dis-ciplines.Il faut trouver un équilibre,un juste milieu entre larichesse des contenus desrapports qui nous sont trèsutiles et la restitution synthé-

tique que les éducateurs doi-vent nous en faire pour éclai-rer, de la façon la plus com-plète et la plus efficiente pos-sible, nos décisions.

« Moduler l'investigation est une bonne chose »Didier PODEVIN, juge des enfants au TGI de Dijon

J’AI FAIT PARTIE du groupe quia conduit une réflexion surl'élaboration de la circulairesur la mesure d'investigationjudiciaire socio-éducative,mené par l'administrationcentrale.Professionnels de la PJJ et dusecteur associatif habilité(éducateurs, directeurs deservice, psychologues), nousavons été animés par unephilosophie commune surl'objectif et le contenu de lamesure. Au civil comme aupénal, celle-ci poursuit lamême finalité : la recherched'informations sur la situationet la personnalité du mineur,la plus objective et la plusprécise possible, pour aider lemagistrat à prendre sa déci-sion, de la manière la pluséclairée possible. Au moment

où l'on constate une baissede l'enquête sociale et unrecours accru au recueil derenseignement socio-éducatifau pénal, il était nécessairede re-situer l'investigationdans un contexte d'actualitéqui tienne compte de l'évolu-tion législative. La qualité dutravail d'investigation est

essentielle car elle intervientau début de l'interventionjudiciaire. Une investigationréussie concourt à une priseen charge de qualité. La cir-culaire permet une formalisa-tion plus grande du travail.L'accent est mis sur l'indis-pensable approche pluridisci-plinaire qui permet de croiserles regards sur la situationd'un mineur.La mesure d'investigationcomprendra un module debase, enrichi par des modulescomplémentaires, s'il existedes problématiques particu-lières. Il appartient au magis-trat d'en déterminer lecontour. Les éducateurs dis-poseront d'outils, d'uneméthode et d'une formationdédiée pour mener à biencette mission.

« Pour une prise en charge de qualité »Christine EINAUDI, directrice du STEMO d'Arnouville-les-Gonesse

LA MESURE JUDICIAIRE D'INVESTIGATION

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STEMO : Service territorial de milieu ouvertTGI : Tribunal de grande instance

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cceennttrreeÀ BONNE ÉCOLEEncadrés par deux éducatri-ces, sept mineurs placés àl'EPE d'Auxerre ont passé le30 juin à l'école nationale depolice de Sens (Yonne).Chacun a été pris en chargepar un élève-tuteur. Cetteaction visait à faire se rencon-trer jeunes et représentantsde l'autorité pour changer lesregards. Pour préparer cettejournée, le major ThierryGoblet s'était rendu au préa-lable à l'EPE pour exposer sonparcours aux mineurs et leurfaire part de son expérience.

ssuuddCITOYENS DE FOIX

Quatre mineurs ont étéconvoqués et accueillis les 8et 9 juin par la vice-procu-reur du tribunal de grandeinstance pour le premierstage de citoyenneté organisépar l'UEMO de Foix (Ariège).D'abord sensibilisés aux dan-gers de l'alcool, ils se sontensuite entretenus avec unélu sur les conséquences desincivilités et dégradations sursa commune. En parallèle, leséducateurs du service ontaccompagné les mineurs pourune action de nettoyage desberges de l'Ariège avec le clubde kayak local. Chaquemineur a rédigé, à l'issue dustage, un bilan personnalisé.

iillee--ddee--ffrraannccee//oouuttrree--mmeerrNOUVELLESIMPRESSIONSEpigraph, atelier d'imprimerierattaché à l'UEAJ de Saint-Denis, a inauguré ses nou-veaux locaux à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

Cet espace, plus vaste, a per-mis l'acquisition de nouveauxmatériels pour un apprentis-sage plus étendu des métiersde l'imprimerie. Depuis plusde 25 ans, Epigraph accueille30 jeunes en difficulté par anpour des stages de décou-verte notamment. L'ateliertend aujourd'hui vers la pré-professionnalisation dans lecadre du module acquisition àdominante professionnelle.

ggrraanndd--oouueessttMINEURS PROGRAMMATEURSDans le cadre du dispositifaccueil-accompagnement, lesmineurs pris en charge à l'EPEdes Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire) remettent en état desordinateurs de la PJJ Grand-Ouest qu'ils donneront, dansle cadre d'une cession à titregratuit, à une associationhumanitaire qui les achemi-nera à Behi-Mellal au Maroc.Deux après-midis parsemaine, les jeunes, avecdeux éducateurs, démontent,nettoient, réparent et réin-stallent les disques durs.

ggrraanndd--eessttSUR LES PLANCHES12 mineurs des EPE de Bar-le-Duc et Laxou, du STEMO deNancy et des STEMOI deVerdun, Epinal et Metz, ontparticipé à un camp théâtre,du 5 au 10 juillet à Epinal. Auprogramme, écriture et créa-tion d'un spectacle, avec deuxcomédiennes professionnellesengagées sur ce projet, qui afait la part belle à l'improvisa-tion mais aussi à des notionstelles que l'investissementpersonnel, la vie en collecti-vité ou la prise de parole enpublic avec une représenta-tion sur scène le 9 juillet qui afait l'objet d'une captation, envue d'un montage vidéo parl'UEAJ de Montbéliard.

ssuudd--oouueessttRÉPARATION ADAPTÉEL'UEMO de Bayonne a mis enœuvre 73 mesures de répara-tion pénale de janvier à mai2010, parmi lesquelles 52ordonnées par le parquet enalternative aux poursuites.Sollicitées par le procureur,les équipes éducatives ontélaboré des fiches thémati-ques destinées à faciliter lalisibilité des mesures.Contenu, partenaires, inter-venants, faisabilité, mise enœuvre, ces fiches techniquespermettront aux magistratsde prescrire la mesure deréparation pénale la plusadaptée possible au regard dudélit commis.

ggrraanndd--nnoorrddRAID AVENTURE40 mineurs pris en chargedans les structures de la DIRGrand-Nord ont participé auRaid aventure, du 23 au 26juin aux alentours deBeauvais (Oise). Organisédepuis dix ans, ce rassemble-ment sportif comporte desépreuves exigeantes. Coursed'orientation nocturne, vélotout chemin, randonnéepédestre, canoë-kayak, leséquipes se sont affrontéesdans le respect des valeurs duraid : fair-play, solidarité, res-pect de soi et des autres.

cceennttrree--eessttUNE BIBLIOTHÈQUE À L’EPMOutre l'organisation de nom-breuses activités culturelles(théâtre, danse...), le serviceéducatif de l'EPM du Rhône aouvert au mois de juillet unebibliothèque constituée d'unfonds de 1 800 ouvragesachetés par la PJJ, auxquelss'ajouteront des abonne-ments et 300 livres mis à dis-position par la médiathèquede Meyzieu. Les mineursincarcérés pourront y accéderchaque semaine en périodede vacances scolaires et, tousles 15 jours, à partir de sep-tembre, pour y emprunter 7livres ou revues. La bibliothè-que sera animée par des pro-fessionnels de la PJJ, formés àdes logiciels professionnels.Elle accueillera également desexpositions. Des rencontres-débats avec des écrivainsseront aussi proposées.

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ssuudd--eessttCULTIVER LES TALENTSAu cœur de la campagneaixoise, le STEMOI Relais dusoleil prépare les jeunes àconstruire leur projet de vie,dans le cadre des activités dejour. Grâce aux partenariats locaux tissés avec l'Educationnationale et les entreprises alentours, un large éventail d'ac-tivités leur est proposé : suivi scolaire, environnement et hor-ticulture, restauration, second œuvre bâtiment et carénage,découverte des métiers, pratiques artistiques. En 2009-2010,la majorité des 50 mineurs suivis par la PJJ ou la Missionlocale a réintégré un dispositif scolaire ou de professionnalisa-tion de droit commun, à l'issue de sa prise en charge.

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GlossaireDIR : direction inter-régionaleEPE : établissement de place-ment éducatifEPM : établissement péniten-tiaire pour mineursPJJ : protection judiciaire de lajeunesseSTEMOI : service territorial demilieu ouvert et d'insertion UEAJ : unité éducative d'activi-tés de jourUEMO : unité éducative demilieu ouvert

aavveenniirrss nn°°1166 //// ééttéé 22001100 portraitportrait12

Avenirs / DPJJ / Ministère de la Justice - 13, place Vendôme - 75042 Paris Cedex 01 - Tél. : 01 44 77 69 78Directeur de la publication Philippe-Pierre Cabourdin

Rédacteur en chef Amandine Martin • Rédactrice en chef déléguée Laurence CavéRédaction Stéphane Idrac, Eugénie Marie, Guillaume Merzi

Chargés de communication régionaux Sébastien Arnault, Gilles Belair, Marine Guinle, Amélie Le Goupil, Emilie Nicolle-Mennrath, Elsa Palandjian, Christelle Philippot, Jean-Romain Pinguet, Marie-Laure Tenaud

Réalisation graphique Estelle Aguilera (DICOM) - Alain Jaspart • Impression-Routage K.L.I.N° ISSN 1956-3094 - Dépôt légal à parution

« ON PEUT toujours rebondirdans la vie ! ». Cyril Moré faitpartie de ces personnes àl'optimisme communicatif. Sapersonnalité, son histoire etson parcours en ont fait leparrain naturel d'une mani-festation comme le ChallengeMichelet (voir p. 5).C'est en 2008 que tout a com-mencé. Cyril, multi-médailléd'or aux championnats dumonde et d'Europe d'escrimehandisport, et 4e aux Jeuxparalympiquesde Vancouveren ski alpin, estsalarié chezEDF, entreprisepartenaire de la délégationCentre-Est. Entant que sportif de hautniveau, il est égalementmembre du team EDF. C'estnaturellement que l'entreprisese tourne vers cet athlèteaffable et aux convictionsaffirmées et lui propose deparrainer la délégation.« J'avais déjà été amené àm'engager dans des actionsauprès de jeunes en difficulté.J'étais convaincu de l'intérêtde cette mission. Alors j'aiaccepté d'accompagner cesjeunes ». Au fil des rencon-tres entre le champion et lesmineurs PJJ, les liens se sontrenforcés. Courage, respectde l'autre et de sa différence,toutes ces valeurs ont été pal-

pables à chacune de leursentrevues. « Il y a eu notam-ment ce match de baskethandisport que nous avionsorganisé avec le club handi-basket de Meylan-Grenoble,se souvient Cyril Moré. J'ai dûles bousculer pour qu'ils finis-sent par accepter de jouer enfauteuils ».En janvier 2010, quelquesjeunes de la délégation ontfait le déplacement àSestrières pour le soutenir

lors des qualifi-cations pour lesJO. « J'ai ren-contré des ado-lescents adora-bles. Quand jeleur parle deseconde chance

et de clichés à dépasser, celafait doublement sens auregard de ma situation et dela leur ». Cyril Moré leur parlesans détour de son parcoursde vie. A 20 ans, il perdl'usage de ses jambes suite àun accident de ski. S'en suitun séjour dans un centre derééducation où il prépare sonbac avec l'aide de profes-seurs. « Quand tu es soutenuet que l'on te guide, tu t'aper-çois que tu n'es pas plus can-cre qu'un autre ». C'est làqu'il découvre l'escrime et lehandisport. Une révélationpour le sportif qu'il a toujoursété. « C'était comme unefenêtre qui s'ouvrait. J'ai vu

que je pouvais maîtriser mondestin, prendre des risques,ne pas être dans une démar-che d'assistanat ». Avec letemps, le jeune homme par-vient à envisager les chosesautrement. Son bac en poche,il entame des études de droitet obtient un DESS en res-sources humaines.C'est son engagement à lafédération handisport quil'amènera à décrocher sonpremier poste chez EDF. Sadisponibilité et son implicationlors des deux dernières édi-tions du Challenge, à Quimper

en 2009 et à Grenoble en maidernier, ont été totales. « Jeme suis senti utile et j'ai prisaussi beaucoup de plaisir àêtre avec les jeunes et res-sentir leur ferveur ». Voir desjeunes qui auraient pu entreren conflit parvenir à transcen-der la compétition en unebelle fête a ému le champion.Et le fidèle parrain d'encoura-ger une énième fois ses jeu-nes protégés : « Continuezles gars ! Ne lâchez rien etallez le plus loin possible.Vous en avez les capacités.Donnez le meilleur ».

CYRIL MORÉ, CHAMPION PARALYMPIQUE, PARRAIN DU CHALLENGE MICHELET

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«Donner

le meilleur»

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Depuis deux ans, ce sportif au palmarès impressionnant,s'implique aux côtés de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et du Challenge Michelet.