78
[06 | 0| 12] your best friend ever

Ernest 06

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Ernest magazine gratuit et bilingue édité par l’Association Tecrew à Chamonix.

Citation preview

Page 1: Ernest 06

[06 | 0€ | 12]

your best friend ever

Page 2: Ernest 06

BAR À BRUSHING & MANUCURE - SANS RENDEZ-VOUS 09 51 95 68 66211, avenue Michel Croz - 74400 Chamonix

www.lesalonchamonix.com

Page 3: Ernest 06

SALON DE COIFFURE 04 50 53 17 75 - INSTITUT DE BEAUTÉ 04 50 55 92 7513, rue du Lyret - 74400 Chamonix

www.lesalonchamonix.com

Phot

o : P

aul V

enni

ng

Page 4: Ernest 06

[04] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Page 5: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [05]

Page 6: Ernest 06

[06] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Les guerres, la crise, les famines, la perte du triple A, les fachos aux portes du pouvoir, les seins au mazout… Rien à secouer, on a un bowl !A trop l’avoir rêvé, on avait � ni par ne plus y croire. Des promesses de skatepark, la population chamoniarde en avait essuyé un paquet. Mais cette fois, ce n’était pas du bidon. Début septembre, les pelleteuses se sont mises au travail et quelques veinards ont pu tâter le béton � n novembre. Judicieusement situé entre les tennis et l’aire d’atterrissage des parapentes, le nouveau skatepark de Chamonix se compose d’une aire de street bien ré� échie et d’une piscine profonde à souhait. Pour une fois que la vacuité est une qualité ! Sur le côté, il y a même une “pump track” (sorte de mini piste bicross) pour les vélos.Merci à ceux qui ont permis cette superbe réalisation : la mairie et la commission sport du conseil municipal, la commission skate créée pour l’occasion par Perrine Dumas, soutenue par la MJC et composée de Benoît Moscatello et Adrian Poncet, SCC Skateboard de Montpellier et Place to Ride (pour les plans). Mais de quoi se plaindra encore la jeunesse ? Il y a bien ce projet d’espace culturel qui nous tient à cœur chez Ernest et que nous continuerons à suivre de près.

HIP, HIP, HIP, HOURRA ! HIP, HIP, HIP, HOURRA !

“TOUT VIENT À POINT À QUI SAIT ATTENDRE” PROVERBE CHAMONIARD

Page 7: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [07]

Wars, crisis, the loss of our Triple A economic rating, young Africans with � ies in their eyes, antibiotics loosing their effectiveness... couldn’t care less, we have a bowl! We dreamt so much; we ended up not believing, as they say. The promises of a skatepark had caused enough heartache already. But this time it wasn’t a lie. In early September excavators were put to work and a few lucky devils were able to test out the concrete at the end of November. Conveniently located between the tennis courts and the paragliding landing � eld, the new skatepark of Chamonix consists of a well thought-street area and a bowl as deep as you could ever dream of. On the side there is even a pump rack (a sort of mini BMX track) for bikers.Thank you to those who achieved this: the mayor and the municipal sports council, the board created for this project by Perrine Dumas which was supported by the MJC and composed of Benoît Moscatello and Adrian Poncet. Thanks to CSC skateboard Montpellier and ‘Place to ride’ for making the plans. But what will the youth � nd to complain about now? There is of course the project of making a cultural space. This one is close to our hearts at Ernest, we will be keeping an eye on developments.

CHAMONIARD PROVERB “EVERYTHING COMES TO THOSE WHO WAIT”

Chyk

o

Chyk

oCh

yko

Page 8: Ernest 06

[08] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

SOM-MAIRESOM-[28]SOM-MAIRE[54]MAIRE

[12][12][12]

SOM-[28]SOM-[28]SOM-[28]SOM-MAIRE[42]MAIRE[42]MAIRE[42]MAIRE

[62][62][62]

[18][18][18]

SOM-[32]SOM-[32]SOM-[32]SOM-MAIRE[50]MAIRE[50]MAIRE[50]MAIRE

[68][68][68]

[22][22][22]

SOM-[36]SOM-[36]SOM-[36]SOM-MAIRE[54]MAIRE[54]MAIRE[54]MAIRE

[72][72][72]

NEWSNEWSNEWS AGENDAAGENDAAGENDA FLASHFLASHFLASH

FILM SKIFILM SKIFILM SKISOM-FILM SKISOM-FILM SKISOM-FILM SKISOM-MAIREPORTFOLIOMAIREPORTFOLIOMAIREPORTFOLIOMAIRE

MODEMODEMODE DES LIVRESDES LIVRESDES LIVRES DIYDIYDIY

MAIRECINÉMAIRECINÉMAIRECINÉMAIREMAIRETRIPMAIRETRIPMAIRETRIPMAIRERENCONTRERENCONTRERENCONTRESOM-RENCONTRESOM-RENCONTRESOM-RENCONTRESOM-WHAT’S UPWHAT’S UPWHAT’S UPSOM-WHAT’S UPSOM-WHAT’S UPSOM-WHAT’S UPSOM-

Page 9: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [09]

Faux pas, tous au spa*

C’en était trop, il fallait qu’on s’al-longe sur le divan et qu’on vide notre sac, du moins en partie. Un mauvais plan comme ça, c’est moche, surtout venant de la part d’un meilleur poto. Vous laisser tomber sans publication l’été der-nier ce n’était pas digne d’un best friend ever. Notre petite équipe étant exclusivement composée d’intrépides bénévoles, il a suf� que certains rouages s’en aillent glaner quelques connaissances sur les bancs de l’école républi-caine pour que l’amitié se dilate. Nous voilà beaux !

Nonobstant, la vallée n’a jamais quitté nos cœurs de cancres modèles et, après avoir mené la belle vie et réussi par miracle nos examens, nous voilà de retour dans une forme post-candidature olympique. Attention, ça va démé-nager plein tube. Vous pouvez dès à présent monter le son, en� ler un fuseau et bomber le torse. En avant vers 2012 !

Oops, off to the spa*

It was all too much for us, sorry, we were collapsed on the couch not even emptying our rucksacks. It was a sneaky move, totally not on, especially coming from a good mate. We left you guys without a publication last summer and that’s not worthy of a best friend ever. In our small team (being composed solely of intrepid volunteers) it seemed the time for certain mem-bers to go away to glean some knowledge at school and expand our friendships. Hard times…

Notwithstanding, the valley has never lost faith in us imbeciles and, after living the good life and miraculously passing our exams, we’re back in shape post Olympic bid. Watch out, we’re coming back at full throttle. So crank up the volume, slip on your denim salopetes, � ex those muscles and make like its 2012!

* This isn’t the Society for the Protection of Animals, but the new name of the public baths, privatized of course.

*Il n

e s

’ag

it p

as d

e la

So

cié

té d

e P

rote

ctio

n d

es

An

imau

x m

ais

de

la n

ouv

ell

e a

pp

ell

atio

n d

es

bai

ns

pub

lics

, pri

vati

sés

bie

n s

ûr.

Page 10: Ernest 06

[010] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Ernest MagazineAssociation Te Crew - Chamonix

[email protected]

Directeur de la rédaction

Flo Tomei / �[email protected]

Directrice artistique

Kimberley Blanc Conseiller de la rédaction

Antoine Grospiron-Jaccoux

Contrôle maquette

Philou Azaïs

Rédacteurs

Fanny Gras / Antoine Grospiron-Jaccoux / Laurent Carlesso / Yoann Brighenti /

Amélie Couillaud et Raphaëlle Aviat pour deslivres.com Photographes

Fabian “Chiko” Bodet / Sigurd Fandango / Flora Koko Gaal (cargocollective.com/gorillakoko)

Sébastian Dahl (www.sebastiandahl.com) / William Bunce (www.willbunce.com) / Stéphane Perche (www.stephaneperche.com)

Illustrateurs

Fanny Gras / Gaël Beullier (gaelbeullier.com)

Traducteurs

Iris Bee Hawk / Charlotte Butterworth / Penn Schrader / Abigail Pickett / Zoe Smalley

Models

Charlotte Fearn / Jo Muskus / Klein Martin Il y en a qui nous soutiennent et nous les remercions :

Jules Mataly / Mahé Corolleur / Charlotte Quint / Lelene et Anne / Lio / Bel Ami et Véronique / Gaia, Loic et Kippy

Sebastian Dahl

[ LA FAMILLE ]

Page 11: Ernest 06

PARKING - FREE WIFI

OUVERT TOUS LES JOURS 9H-2H HAPPY HOURS 18H-20H

BAR - LIVE MUSIC

La Yaute Café - 2100 Route d'Argentiere 74400 Chamonix +33 (0)4 50 54 03 52 / +33 (0)6 16 44 00 79 / [email protected]

AU PIED DES GRANDS-MONTETS

CHECK OUT OUR FACEBOOK PAGE FOR INFO AND UPCOMING EVENTS.

RESTAURANT

Page 12: Ernest 06

[012] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Knotweed Records

Philippe Petit, alias Philgood, DJ bien connu des nuits chamoniardes, vient de lancer son label techno Knotweed Records. Le premier opus du plus chamoniard des Belges, Rain in the Valley, a vu le jour en octobre. Myk Derill, DJ et producteur allemand, bien immergé dans la scène techno berlinoise, a également sorti son EP Enclosure sur ce nouveau label. Un troisième disque est prévu pour début janvier, Invasion. Le tout produit sur vinyle, s’il vous plaît !www.knotweed-records.com

Philippe Petit, alias Philgood, the well-known Chamonix DJ, has just launched his own techno label called Knotweed Records. The � rst creation of the Belgian Chamoniard Rain in the Valley was born in October. Myk  Derill, German DJ and producer involved in the Berlin techno scene, has also released the EP Enclosure on this new label. A third record is scheduled for release in early January Invasion. Available on vinyl! www.knotweed-records.com

Les Bosses sont de retour

Les drilles de chez Black Crows s’allient à l’association Tecrew (celle-là même qui édite votre imprimé favori) pour vous concocter une nouvelle compétition festive, mélangeant ski de bosses et épreuves de ski libre extravagant : The Hot Dog Day. Inclus au programme de l’édition 2012 du Black Weekend, ce sera l’occasion de dépoussiérer votre attirail old school et de vous offrir une bonne journée de chicane sur les planches. 6 équipes s’affronteront en duel sur un parcours parallèle. Des bosses, mais aussi de la bonne musique, des poèmes, des déguisements, à manger et à boire, oui monsieur.Le rendez-vous est donc pris le vendredi 9 mars sur le domaine des Grands Montets (sous le télésiège de la Herse). La bataille est ouverte à tous, il vous suf� t de constituer une équipe (mixte !) de 5 protago-nistes (dont, au minimum, 3 skieurs, 1 snowboardeur, 1 télémarkeur ou 1 monoskieur) et d’envoyer votre liste de noms, prénoms et disciplines à : [email protected]

The folks at Black Crows are hooking up with the Tecrew association (the same one that publishes your fave magazine) to concoct a new festive event. Mixing the moguls and extravagant free skiing: The Hot Dog Day Part of the 2012 edition of the Black Weekend it’s the perfect opportunity to dust off your old school gear and get involved in a good day of squabbling on sticks. Teams will compete on a parallel duel course. Bumps yes, but good music, poetry, costumes, food and drink, yes sire. Therefore, the meeting is set for Friday, March 9 at Grands Montets (under the Herse chairlift). The battle is open to all, so long as you comprise a team (mixed!) of 5 riders (including at least 3 skiers, 1 snowboarder, and 1 telemarker or 1 monoskier) and send your list of names, surnames and disciplines here: hotdogday@ blackweekend. com

[ NEWS ]

Page 13: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [013]

Mister T

Salut l’artiste. 2012 est là, on te rejoint bientôt.

Goodbye friend. 2012 is here; we will be joining you soon.

Rencontre du troisième type

Et oui, même notre bon vieux cinéma de quartier est passé au numérique. On radote, mais plus d’excuses pour �ler en douce à Sallanches pour vous taper des images en relief. Tous au Vox place Balmat, bon sang !

And yes even our good old neighbourhood theatre has gone digital. Sorry to witter on about it but now there are no more excuses for you to sneak down to Sallanches to get some three dimensional images. Everyone to the Ciné Vox, damnit!

To Toya with love

Toya Westberg, suédo-chamoniarde (ou l’inverse), mais surtout illus-tratrice de talent, exposait ses dessins multiformes le temps d’une soirée événement au Salon. Gardez un œil ouvert à ses créations, elle nous en promet beaucoup plus pour très bientôt.

Toya Westberg, a Swedish-Chamoniard (or vice versa) and an especially talented illustrator. She exhibited her drawings at an evening event at Le Salon. Keep an eye out for her creations, she has promised us there’ll be more coming soon.

Deslivres.com

Mauvaise passe pour le site Deslivres.com, notre �dèle fournisseur de critiques littéraires. La loi du marché de la vente en ligne a pris dans sa nasse impitoyable cette épatante librairie de quartier sur internet. Stand-by, mais pas d’adieu, on continue d’avoir la foi. Continuez donc à vous y balader. Qui vivra verra !www.deslivres.com

Tough times for the website Deslivres.com, our faithful supplier of literary reviews. The market trend for online sales has caught this amazing Internet bookstore in its ruthless trap. On Standby then, but we have faith. So keep on going, only time will tell! www.deslivres.com

[ NEWS ]

Page 14: Ernest 06

[014] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Winter Sessions

Les roastbeefs remettent le couvert. L’équipage Winter Session reprend sa position stratégique au Podium pour organiser ses bringues tout au long de l’hiver. Toujours la même formule qui roule depuis maintenant 3 ans : deux salles, deux ambiances et du gros son. Et pour terminer la saison en beauté : The Winter Session Week-ender, les 30 et 31 mars, un festival sur deux jours mêlant sports de glisse et musique. Bonne nouvelle pour les locaux : une réduction sur le pass deux jours vous est offerte sur présentation de votre forfait saison.www.wintersessions.net

The roastbeefs are reopening their doors. The Winter Sessions crew returns to its strategic position at the podium to organize their parties throughout the winter. The same formula they’ve been running for 3 years now, two rooms, two line-ups and a big sound. And to �nish the season on the high there is The Winter Session Week-ender, 30th and 31st of March; a two-day festival of snowsports and music. Good news for locals, you get deal on the two day pass if you show them your season pass.www.wintersessions.net

L’in�ltré Chamoniard

On réclamait la traduction en français du blog Chamonixinsider.com, l’affront sera bientôt réparé puisque Mr Trey Cook, son intenable capi-taine, nous promet une version francophone dans les plus brefs délais. www.chamonixinsider.com

We’ve asked for the French translation of the blog Chamonixinsider. com. This insult should be recti�ed since Mr Trey Cook, the frivolous captain, has promised us a French version as soon as possible. To read inbetween Ernest releases.www.chamonixinsider.com

Gâteau Gâteau !

Ils sont sur mesure, appétissants, préparés avec amour… ce sont les gâteaux de Ô Petits Délices. Les pâtisseries de Rachel épouseront vos goûts et raviront vos papilles. Et comme Rachel a la pêche, toutes ces merveilles sont livrées à domicile.www.opetitsdelices.fr

They are customised, tasty and made with love... They are the cakes from Ô Petits Deslices. The patisseries from Rachel delight your taste buds. And be-cause Rachel is great, all these wonders are home delivered.www.opetitsdelices.fr

Jazz radio

Bonne nouvelle pour les amateurs de bonnes ondes. La radio lyonnaise Jazz Radio étend sa couverture jusqu’à Cham. 94.3, c’est ici que ça se passe.

Good news for lovers of good vibes. Lyon radio station Jazz Radio has extended its coverage to Cham. 94.3, this is where it happens.

photo : Klaus Madengruber

[ NEWS ]

Page 15: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [015]

Messieurs, chapeau bas !

Le Tecrew, représenté par Alex Marchesseau, Rémi Peschier et Florent Gex s’est offert un joli 7 000 m à ski, le Satopanth Peak, dans la région du Garhwal (Himalaya indien). C’est dans des conditions bien rudes qu’ils ont réalisé cette première ascension hivernale récoltant ainsi de jolies gelures aux pieds et aux mains. The Marchess s’en tire, lui, avec une première descente à monoski. Bien joué les poulains.Massala Deeluxe, le �lm de leur périple, sera bientôt disponible sur tvmountain.com.

The Tecrew association represented by Alex Marchesseau, Florent Gex and Rémi Peschier achieved a massive 7000 m ski ascent, the Satopanth Peak, in the region of Garhwal (Indian Himalayas). In these very harsh conditions they achieved their �rst winter ascent collecting at the same time pretty frostbitten feet and hands. The Marchess getting away with a �rstmono-ski descent to boot. Well done kids.Masala Deeluxe, the �lm of their journey will soon be available online at tvmountain.com.

Chevaucheurs Chamoniards

Un petit moment que l’association Chamrider était en stand-by. Elle revient cet hiver avec un nouveau site internet. Des vidéos, locales ou non, du ski, du snowboard, du skate, et même des bons plans soirées. On y retrouve tout ce qui fait la richesse de la cuvette du Mont-Blanc.www.chamriders.fr

For a wee moment the Chamrider association was on standby. They return this winter with a new website. Films and footage from Chamonix and everywhere else, skiing, snowboarding, skateboarding and even special parties planned. A bit of everything that makes up the rich stew of Mont-Blanc.www.chamriders.fr

[ NEWS ]

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / P

UB

LICI

TÉ /

/

Page 16: Ernest 06

[016] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Loupe pas le bus

Charlie Bus est une jeune boîte de production de �lms basée à Bourg-en-Bresse. Née en 2010 de la rencontre entre Charlène Favier et Didier Ballivet, elle a pour vocation de produire des �lms documentaires et des courts métrages. La jeune société af�che déjà de belles réalisations avec Lili, j’étais et Too late, deux courts métrages �ction, Tropic Moon, un

court expérimental, et Everything is possible, Darling?, un documentaire sur les modes de vie alternatifs. Des projets plein les cartons (un documentaire sur le centre pénitencier de Bourg Saint-Maurice et un autre sur l’avant printemps arabe), le bus a pris le bon train. www.charliebus.com

Charlie Bus is a new �lm production company based in Bourg-en-Bresse. Born in 2010 with the meeting between Charlène Favier and Didier Ballivet, it aims to produce documentaries and short �lms. The young group is already showing great achievements with “Lili, j’étais” and Too late, two �ctional short �lms, Tropic Moon, an experimental short and Everything is possible, Darling?, a documentary about alternative lifestyles. With a box full of projects (a documentary on the detention center of Bourg Saint-Maurice and another on the Arab Spring), the bus took the right train. www.charliebus.com

Ultimate test tour

Rendez-vous immanquable si vous avez envie de tester vos planchons avant de débourser, l’Ultimate Test Tour reprend la route cet hiver. Véritable salon du matériel itinérant, il vous permet de tester gratuitement les planches de ski et de snow, mais il a la particularité de mélanger artisans shapers et marques références. Il propose également des ateliers sécurité et des sorties hors-pistes encadrées par des guides. Le tout pour pas un kopeck. Foncez !

Unmissable if you want to test your skis before you shell out all your moolah, the Ultimate Test Tour hits the road this winter. A true mobile salon for ski equipment, you can test boards and skis for free, with the unusual bene�t of stocking a mix of homemade brands as well as the more well known ones. It also offers mountain safety workshops and off-piste days supervised by mountain guides. For not even a centime. Go for it.

Prochaine étape / Next Stop: 18/19 Février, La Grave

[ NEWS ]

Page 17: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [017]

Page 18: Ernest 06

[018] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Page 19: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [019]

Page 20: Ernest 06
Page 21: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [021]

On va remettre les choses en perspective, tu rayonnais. Alors on va s’écouter un bon morceau de zique, ouvrir quelques bières et regarder l’un de ces couchers de soleil cristallin sur les aiguilles. Puis on va trinquer à l’amitié et à la montagne, qui t’allaient si bien, à la vie, que tu aimais tant, et à la joie, celle que tu inspires quand on pense à toi.La belle, Maxime

Let’s put things into perspective, Max, you were a shining light. So we are going to listen to a good tune, open a few cans of beer and watch one of those crystalline sunsets over the aiguilles of Chamonix. Then we will make a toast to friendship and to the mountains that suited you so well, to life, that you loved so, and to happiness, the happiness that we are inspired with when we think of you.Goodbye Maxime.

[ HOMMAGE ]

MAX

Page 22: Ernest 06

[022] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Une exposition qui roule comme une planche à roulettes.

Retour sur l’évènement itinérant des centres d’art “board culture”, les bien-nommés Spacejunk (“Espace de saloperies”).

Tandis que l’univers skate et l’art qui le compose sont de plus en plus prisés dans les salons d’art contemporain - en témoigne l’exposition Public Domaine de l’été dernier au centre culturel La Gaîté

Lyrique - et que la frontière est devenue poreuse entre art urbain éphémère et art contemporain marchand, Spacejunk prône une vision protéiforme de l’univers créatif du XXIème siècle.En témoigne leur expo à roulettes Skateboarding is not a crime : Une culture qui façonne un

regard dans  l’art contemporain.

LE SKATEBOARD

N’EST PAS UN CRIME

Lionel Scoccimaro

mots : floimages : flora koko gaal

[ FLASH ]

Page 23: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [023]

L’exposition réunissait de sacrées pointures avec, entre autres, Takashi Murakami, Damien Hirst ou Sheppard Fairey (the Obey master, à qui l’on doit le célèbre Hope d’Obama).

Comme à leur habitude, les galeries Spacejunk se sont re�lées le bébé et, après un vernissage à Bayonne, l’expo faisait halte à Lyon puis Grenoble. Comme son titre l’indique, l’intention de cette exposition n’était pas de se limiter à la culture skate, mais de s’interroger sur sa présence dans l’univers créatif de différents artistes, qu’ils soient skateurs ou non. Citadine et populaire, la culture urbaine, née aux États-Unis et aujourd’hui mondialisée, est de plus en plus présente dans les manifestations d’art contemporain. Skateboarding is not a crime proposait donc quelques pistes pour comprendre son in�uence sur le travail d’artistes majeurs.

SUIVEZ LE GUIDEL’exposition rassemblait une multitude d’œuvres de tous les formats : vidéos, toiles, dessins, sérigra-phies et installations. En voici un petit �orilège.

Chauvins comme nous sommes, attaquons par les frenchies. Raphaël Zarka, l’artiste photographe et plasticien, présentait sa Topographie  anecdotée  du  skateboard. Un montage réalisé à partir d’extrait d’une quarantaine de �lms, plus ou moins cultes, dressait une typologie des espaces du skate, mettant en avant la relation entre les espaces trouvés (appropriés par les vils skateurs) et les espaces construits. L’artiste Fabien  Bonzi présentait son œuvre Le  skate c’est…  pour eux…, un châssis de toile déglingué après avoir été placé sous la planche et skaté deux jours durant. Inversant les rôles, le skate devenait alors support et le châssis sujet, produisant une impression directe de la pratique sur un support traditionnel. Le fakir du skate, un titre volontairement inversé pour exprimer l’incongruité et le surréalisme d’une œuvre de Benoit Alcouffe, a fait forte impression. Cette planche recouverte de métal et de clous, enfermée dans une valise de verre, interrogeait la sacralité de cet objet manufacturé et la liaison forte qu’il existe entre skate et douleur. Depuis toujours en cheville avec le street-art, on retrouvait aussi le travail de quelques artistes urbains. Zevs, trouble fête Parisien, présentait son œuvre intitulée Graf�ti  illumination  :  un néon

prélevé dans le métro de Londres, peint en noir et gratté à certains endroits pour sculpter la lumière, puis remis en place et photographié.

Du coté des artistes internationaux, l’ancien pro au style rocambolesque et à la créativité légendaire, Andy Howel, faisait bien sûr partie du voyage. Éternelle �gure de proue de la scène arty skateboard, on retrouvait son univers coloré et délirant fait de dessins aux personnages chimériques. Flottaient dans l’air ses Flying Succexual, des mobiles construits à partir de plateaux de skate, peints à l’acrylique et découpés selon les contours de ses personnages fétiches. Une exposition sur le sujet n’aurait pas été complète sans les images du photographe et réalisateur Larry Clark. Il a été l’un des premiers à avoir documenté à la �n des années 70, une jeunesse sans repère mais empreinte de la culture skate. On retrouvait également beaucoup de graphisme de planches : des triptyques dont la plupart étaient le fruit de la collaboration entre marques et artistes. Parmi eux, Murakami et ses �gurines à mi-chemin entre le pop art américain et la tradition culturelle japonaise, John Baldessari et ses nez absurdes ou encore Georges Condo et ses portraits décomposés des symboles de l’Amérique.

En somme, cette exposition soulevait plusieurs questions : l’invasion des marques dans une pratique qui se veut libertaire, ou encore l’arrivée d’artistes en recherche de �nancement, attirés par une pratique qui, on ne peut le nier, se vend bien. Skateboarding is not a crime proposait plusieurs éclairages sur l’une des cultures les plus vigoureuses du paysage de la jeunesse moderne. Belle initiative que celle de rendre hommage à la pratique fondatrice de la “board culture”, un voyage intense.

Et que les ayatollahs se rassurent, on peut toujours faire du skate et s’exprimer visuellement dans la rue. Si, si.

“SKATEBOARDING IS NOT A CRIME PROPOSAIT PLUSIEURS

ÉCLAIRAGES SUR L’UNE DES CULTURES LES PLUS VIGOUREUSE DU PAYSAGE DE

LA JEUNESSE MODERNE.”

X

[ FLASH ]

Page 24: Ernest 06

(01 )

- s

hep

ar

d f

air

ey

(02 )

- r

ap

ha

Ël Z

ar

Ka

, to

po

gr

ap

hie

an

eCd

oté

e d

u s

Kat

ebo

ar

d(0

3 ) -

lio

nel

sCo

CCim

ar

o, C

ust

om

iZed

ben

Ch

(04 )

- s

paCe

Jun

K l

yon

(0

5 ) -

Jo

hn

ba

ldes

sar

i(0

6 ) -

la

rr

y Cl

ar

K

(07 )

- f

ab

ien

bo

nZi

, le

sKat

e C’

est

po

ur

eu

X (0

8 ) -

spa

CeJu

nK

lyo

n, d

am

ien

hir

st, t

aK

ash

i mu

ra

Ka

mi

(09 )

- b

eno

it a

lCo

uff

e -

la f

aK

ir d

u s

Kat

e (1

0 ) -

an

dy

ho

Wel

l -

flyi

ng

su

CCeX

ua

l (1

1 ) -

sh

epa

rd

fa

irey

- o

bey

/ st

ereo

(((010101)))

(((040404

)))(((0

50505)))

(((060606

)))

(((020202

)))

(((030303

)))

Page 25: Ernest 06

(01 )

- s

hep

ar

d f

air

ey

(02 )

- r

ap

ha

Ël Z

ar

Ka

, to

po

gr

ap

hie

an

eCd

oté

e d

u s

Kat

ebo

ar

d(0

3 ) -

lio

nel

sCo

CCim

ar

o, C

ust

om

iZed

ben

Ch

(04 )

- s

paCe

Jun

K l

yon

(0

5 ) -

Jo

hn

ba

ldes

sar

i(0

6 ) -

la

rr

y Cl

ar

K

(07 )

- f

ab

ien

bo

nZi

, le

sKat

e C’

est

po

ur

eu

X (0

8 ) -

spa

CeJu

nK

lyo

n, d

am

ien

hir

st, t

aK

ash

i mu

ra

Ka

mi

(09 )

- b

eno

it a

lCo

uff

e -

la f

aK

ir d

u s

Kat

e (1

0 ) -

an

dy

ho

Wel

l -

flyi

ng

su

CCeX

ua

l (1

1 ) -

sh

epa

rd

fa

irey

- o

bey

/ st

ereo

(((070707

)))(((0

80808)))

(((111111)))

(((101010

)))(((0

90909)))

Page 26: Ernest 06

[026] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

SKATE-BOARDING X IS NOT X

A CRIME

Return on the well-appointed Spacejunk’s itinerant exhibition.As the skate world and its art are becoming more and more popular in contemporary art galleries (just take a look at the Public Domaine exhibition, showcased in the Cultural Centre La Gaite Lyrique last summer), and the border between ephemeral street art and contemporary art dealing becomes more and more � uid, Spacejunk advocates a diverse vision of the twenty-� rst century creative scene. We took a look at their recent exhibition, Skateboarding is not a crime: a culture that shapes a look into contemporary art.

The exhibition of monumental size showcased, among others, Takashi  Murakami, Damien Hirst and Sheppard Fairey (bow down to the master, to whom we owe the famous

Obama Hope). As expected, Spacejunk’s expo didn’t stop at their opening show at Bayonne they let it roll on, making stops at both Lyon and Grenoble. As the title would indicate, the purpose of this exhibition wasn’t to limit itself exclusively to skate culture, but to question the presence of skate culture in the contemporary art world.

FOLLOW THE GUIDE

The exhibition brought together a multitude of works in all formats: video, painting, drawing, screen-prin-ting and installation. Let’s start with the Frenchies. We are French, after all… First off, Raphael Zarka. The photographer and visual artist presented his “Topographie anecdotee du skateboard“, a video montage made from forty classic skateboarding � lms which explored the relationship between spaces adopted by skaters, and spaces which are usually prohibited from skaters. Very interesting work. Next up was Fabien Bonzi- whose piece “Le skate c’est… pour eux“ challenged ideas about the role of art within skating by giving a canvas to a skateboarder to put under his board for two days. The result was a direct impression of the recrea-tion itself, and offered an interesting comment on the interchangeable roles of art and the subject it’s

trying to represent. “Le Fakir du skate“, a title deli-berately invoked to express the incongruity and surrealism of the work of Benoit Alcouffe, made a strong impression on us. This work questioned the relationship between pain and skateboarding, and the sanctity of skateboards themselves- a board covered in metal and nails enclosed in a glass case. Naturally, we also witnessed our fair share of street-artists. Zevs a Parisian artist who celebrates disor-der, showed off his work Graf� ti Illumination, illumi-nated ad-boards from which the posters had been taken, painted black, scratched in places to reveal light, then returned and photographed. In terms of international artists, the former pro-stylist and creative legend Andy Howel was of course a highlight. Eternal � gurehead of the arty skateboard scene, we entered his delirious and colourful universe of fantasy characters. His work Flying Succexual consisted of � oating mobiles made from skateboards, cut and coloured in the shape of his favourite characters. Of course, no exhibition on this subject would be complete without the work of photographer and � lmmaker Larry Clark one of the � rst to take an interest in the alternative youth culture of the late 1970s, thus having a signi� cant in� uence on the documentation of skate culture today. There was also a lot of board-art, triptychs- a lot of which were collaborations between artists and brands. Among them, Murakami’s � gurines- a mixture of American pop art and traditional Japanese culture; John Baldessari and his bizarre noses; and George Condo and his portraits of broken American symbols.

As we can see, this exhibition raises several ques-tions: for example, the invasion of brands in a culture that is traditionally libertarian, or the arri-val of artists looking for funding in a culture which, one cannot deny, sells. Skateboarding is not a crime offers many interesting insights into one of the most extreme cultures in the landscape of modern youth, an interesting and engaging exposition that pays homage to the founders of board culture. Good stuff. Skate veterans and street-artists don’t worry, the street is still our home.

AN EXHIBITION

THAT ROLLS LIKE A SKATEBOARD

X

[ FLASH ]

LA POTINIÈRECHAMONIX MONT-BLANC

Brasserie située en plein cœur de ChamonixIncroyable panorama sur la chaîne du Mont-Blanc

Service non stop de 7h30 à 23h30Venez découvrir une carte variée qui ravira toute la famille :

pizzas, pâtes, spécialités savoyardes et saveurs du monde, crêpes, salades, viandes, fruits de mer…

38 place Balmat, Chamonix - tél : 04 50 53 02 84 - www.lapotiniere-chamonix.com

Page 27: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [027]

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

LA POTINIÈRECHAMONIX MONT-BLANC

Brasserie située en plein cœur de ChamonixIncroyable panorama sur la chaîne du Mont-Blanc

Service non stop de 7h30 à 23h30Venez découvrir une carte variée qui ravira toute la famille :

pizzas, pâtes, spécialités savoyardes et saveurs du monde, crêpes, salades, viandes, fruits de mer…

38 place Balmat, Chamonix - tél : 04 50 53 02 84 - www.lapotiniere-chamonix.com

Page 28: Ernest 06

[028] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ SKI MOVIE ]

C’était l’un des � lms les plus attendus de cette rentrée skinématographique ; la deuxième réalisation de la maison de productions Sherpas Cinema ouvre la

voix à une nouvelle génération de � lms de glisse.

Le projet était ambitieux, deux ans de tournage sur les 6 continents pour proposer une approche documentaire ultra-soignée, mêlant ski libre moderne et considérations environnementales. Le résultat est largement à la hauteur des espérances que le teaser et les rumeurs de la toile avaient fait naître. Le � lm propose une nouvelle dimension dans l’esthétique des � lms de ski. La photographie, les cadrages, les animations, les effets spéciaux, ou encore le choix de la musique et le montage, tout

a été travaillé à la perfection. C’est naturellement que le � lm grignote encore un peu plus la frontière déjà poreuse entre � lms spécialisés et cinéma. La technique n’a pas pris le pas sur la créativité, mais est plutôt au service de l’inventivité de quelques skieurs esthètes… le segment urbain de JP Auclair est simplement excellent.

La narration du � lm s’appuie sur trois parties cha-cune d’elle divisée en chapitres (une dizaine au total) qui réunies forment le titre. “All”, cherche à illustrer comment nous sommes tous mouillés dans ce sale guêpier qu’est le réchauffement climatique. “I” illustre les fantastiques talents de l’individu, en l’occurrence Kye Petersen qui signe ici un segment démentiel (chapitre 3 “Perseverance”). En� n “Can” nous unit tous autour de la passion du ski, jeunes loups fougueux comme vieux matelots (le cha-pitre de l’équipe de Mary Woodward et ses joyeux ski-bums septuagénaires). Et nous invite à recon-naître notre hypocrisie, nos erreurs, pour établir un monde plus vert.

Beau programme non ? Bien sûr franchouillard comme nous sommes, le ton américain nous fait craindre un in� me soupçon de tartuferie. Mais si un � lm si bien � nit peut changer nos vilaines habi-tudes de gosses de riches pourquoi pas.

ALL. I. CAN. 2011 L'ODYSSEE DE L'ESPACE

ALL. I. CAN. 2011 L'ODYSSEE DE L'ESPACE

TRACES OBLIQUESErnest s’est penché sur deux productions cinématographiques qui ont bourdonné sur la toile lors de leurs sorties à l’automne dernier. All. I. Can. est une production mirobolante, sorte d’alchimie entre Baraka (odyssée visuelle et musicale réalisée par Ron Fricke en 1992) et les exploits de meilleurs skieurs nord-américains. The Ordinary Skier, est à contrario un � lm intimiste et sobre sur Seth Morrison et son apprentissage de la montagne dans le massif du Mont-Blanc.

Page 29: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [029]

[ SKI MOVIE ]

THE ORDINARY SKIER

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST?

Pas de time-lapse, pas de � are, pas de ralenti suspendu ou de gros plan sur des � ocons qui tombent et des aiguilles de sapin ruisselantes, ce � lm est avant tout un documentaire sur la vie de Seth

Morrison, skieur américain emblématique qui a vécu la révolution freeride depuis le début des années 1990.

Chronologie d’une vie passée sur les planches, 37 � lms à son actif et plus de 20 récompenses en tous genres. Le gars né en 1973 dans le Kentucky et qui a grandi à Vail dans le Colorado, symbolise à lui seul l’explosion médiatique du ski libre. Ce � lm est bi-angulaire avec d’un côté la carrière de Seth passée au peigne d’interviews croisées de ses proches et de ses pairs, et de l’autre son initiation au ski de pente alpin sous l’aile bienveillante du chamo-californien Nathan Wallace.

On y découvre les failles d’un skieur légendaire, dindon de la farce d’un système qu’il a lui-même contribué à installer, mais également sa métamor-phose en un skieur ordinaire à mesure qu’il se confronte au ski de montagne dans le massif du Mont Blanc. C’est donc une double lecture de la gloire évanescente et de la fragilité de l’être der-rière la parure du skieur rock star. La mise en scène dépouillée des arti� ces habituels de la cinémato-graphie du genre – les fameux � ocons au ralenti et les cascades les plus folles – sert admirablement le propos en replaçant Seth, connu pour ses sauts périlleux ébouriffants sur des faces alaskiennes, dans la peau qui est la sienne : un skieur ordinaire confronté à un milieu extraordinaire.

Seule discordance de ce � lm charismatique et non conformiste - dont la moitié de l’histoire se passe à Chamonix - la surdramatisation de certaines séquences, notamment chamoniardes. En dépit de la tangible retenue du réalisateur Constantine Papanicolaou, ce documentaire n’arrive pas à se défaire complètement des canons habituels de la surenchère américaine. Ce qui a parfois pour conséquence de brusquer l’œil modérateur du public Français, et plus encore Chamoniard et plus encore amateur de pente raide.

CONFESSIONS D'UN SKIEUR ORDINAIRETHE ORDINARY SKIER

as de time-lapse, pas de � are, pas de ralenti suspendu ou de gros plan sur des � ocons qui tombent et des aiguilles de sapin ruisselantes, ce � lm est avant tout un documentaire sur la vie de Seth

Morrison, skieur américain emblématique qui a vécu la révolution freeride depuis le début des

Chronologie d’une vie passée sur les planches, 37 � lms à son actif et plus de 20 récompenses en tous genres. Le gars né en 1973 dans le Kentucky et qui a grandi à Vail dans le Colorado, symbolise à lui seul l’explosion médiatique du ski libre. Ce � lm est bi-angulaire avec d’un côté la carrière de Seth passée au peigne d’interviews croisées de ses proches et de ses pairs, et de l’autre son initiation au ski de pente alpin sous l’aile bienveillante du chamo-californien Nathan Wallace.

On y découvre les failles d’un skieur légendaire, dindon de la farce d’un système qu’il a lui-même contribué à installer, mais également sa métamor-phose en un skieur ordinaire à mesure qu’il se confronte au ski de montagne dans le massif du Mont Blanc. C’est donc une double lecture de la gloire évanescente et de la fragilité de l’être der-rière la parure du skieur rock star. La mise en scène

as de time-lapse, pas de � are, pas de ralenti suspendu ou de gros plan sur des � ocons qui tombent et des aiguilles de sapin ruisselantes, ce � lm est avant tout un documentaire sur la vie de Seth

Morrison, skieur américain emblématique qui a vécu la révolution freeride depuis le début des

Chronologie d’une vie passée sur les planches, 37 � lms à son actif et plus de 20 récompenses en tous genres. Le gars né en 1973 dans le Kentucky et qui a grandi à Vail dans le Colorado, symbolise à lui seul l’explosion médiatique du ski libre. Ce � lm est bi-angulaire avec d’un côté la carrière de Seth passée au peigne d’interviews croisées de ses proches et de ses pairs, et de l’autre son initiation au ski de pente alpin sous l’aile bienveillante du chamo-californien Nathan Wallace.

On y découvre les failles d’un skieur légendaire, dindon de la farce d’un système qu’il a lui-même contribué à installer, mais également sa métamor-phose en un skieur ordinaire à mesure qu’il se confronte au ski de montagne dans le massif du Mont Blanc. C’est donc une double lecture de la gloire évanescente et de la fragilité de l’être der-rière la parure du skieur rock star. La mise en scène dépouillée des arti� ces habituels de la cinémato-graphie du genre – les fameux � ocons au ralenti et les cascades les plus folles – sert admirablement

CONFESSIONS D'UN SKIEUR ORDINAIRE

Page 30: Ernest 06

[030] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

Lundi - Half price chicken wings - DJ Jimbo Mardi - Live Music The Coolwahs 21:00Mercredi - Hockey Night in Chamonix NHL Vendredi - Live Music Danger Gary Bigham & The Crevassholes 21:00 Food and Fresh Beer... Beer ya soon !

350 route du BouchetRestauration: 16h00 - 23h00

Ouverture: 13h00 - 01h00

TRACKS OBLIQUE

ALL. I. CAN. THE ORDINARY SKIER 2011. A SKI ODYSSEY

No time-lapse, no � are, no slow motion or close ups of snow� akes falling or pine needles dropping; this � lm is primarily a

study of the life of Seth Morrison the iconic American Skier who has lived the freeride revolution since the early 90’s. A history of a life spent on stage with 37 � lms to his credit and over 20 different awards. The guy born in 1973 in Kentucky and who grew up in Vail, Colorado, epitomizes the media explosion in free-skiing. The � lm takes two angles, one showing us Seth’s career and giving us interviews with close friends and family, the other his introduction into alpine steep skiing under the kind wing of the Chamo-Californian Nathan Wallace.

We discover the � aws of a legendary skier who becomes the fall guy for a community he helped create, then his metamorphosis into an ordinary skier as he faces the skiing on Mont Blanc. So it’s a lesson on evanescent glory, and on the fragility behind the glamour of a rock star skier. The � lming, stripped of the usual fancy tricks of the genre (those famous � akes and crazy stunts) really serves the purpose of putting Seth, known for his hair-raising somersaults in Alaska, into the position of a normal skier facing an extraordinary environment.

The only discrepancy in this charismatic non-conformist � lm - half of the story takes place in Chamonix - is the over-dramatization of certain sequences, most especialy the Chamonix ones. Despite the director Constantine Papanicolaou’s best efforts the documentary can’t quieten those canons of escalating American drama, which may irritate the moderate French public somewhat, needless to say the Chamoniards and lovers of steep slope skiing.

One of the most anticipated � lms of this sea-son; the second release from production company Sherpas Cinema opens the door

on a new style of ski cinematography.

The project was ambitious; two years shooting over six continents using an ultra-precise documentary-style approach with modern free-skiing and envi-ronmental considerations in there too. The high ex-pectations after watching the trailers, and hearing the rumours, are largely lived up to. The � lm adds another dimension to the aesthetics normally used in ski movies and the photography, framing, anima-tion, special effects, music and editing have been worked to perfection. It’s natural that niche mar-ket � lms like this one are trying to edge closer to cinematography but fortunately these techniques haven’t taken precedence over creativity. They ac-centuate the inventiveness of the skiers style (the urban segment with JP Auclair is excellent).The narration of the � lm is structured around three parts (divided into chapters; ten in total) following the form of the title. ‘All’ seeks to illustrated how we are all culpable in this dirty global warming trap we have created. ‘I’ represents the fantastic talents of I’ represents the fantastic talents of Ithe individual, in this instance Kye Petersen giving us a mental segment (in chapter 3 ‘perseverance’). ‘Can’ uni� es us with our passion for skiing, � ery young guns as much as the old sailors (see the section with Mary Woodward and her merry septuagenarian ski bum team) and invites us to recognise our hypocrisies and mistakes so to build a greener world.

Nice idea right? Of course, cynical Frenchies as we are, we fear the American tone has a tiny hint of hypo-crisy. But if a � lm like this one might eventually change some of our dirty rich-kid habits, then why not.

[ SKI MOVIE ]

Ernest is sneaking a look at two new � lms which have already zoomed onto the internet since their Ernest is sneaking a look at two new � lms which have already zoomed onto the internet since their Ernest is sneaking a look at two new � lms which have already zoomed onto the internet since their releases last autumn. All. I. Can.All. I. Can.All. I. Can. is a masterful production, a concoction something like Baraka (a visual and musical odyssey directed by Ron Fricke in 1992) mixed with the exploits of the best skiers in and musical odyssey directed by Ron Fricke in 1992) mixed with the exploits of the best skiers in and musical odyssey directed by Ron Fricke in 1992) mixed with the exploits of the best skiers in North America. The Ordinary SkierThe Ordinary SkierThe Ordinary Skier; a biopic on Seth Morrison and his learning experiences in the Mont-Blanc range.

Page 31: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [031]

Pata_Cham_Ernest_Fall11.indd 1 04/01/2012 16:20:10

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

Lundi - Half price chicken wings - DJ Jimbo Mardi - Live Music The Coolwahs 21:00Mercredi - Hockey Night in Chamonix NHL Vendredi - Live Music Danger Gary Bigham & The Crevassholes 21:00 Food and Fresh Beer... Beer ya soon !

350 route du BouchetRestauration: 16h00 - 23h00

Ouverture: 13h00 - 01h00

Page 32: Ernest 06

[032] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Du haut de ses 21 ans, Gaël Beullier, a déjà un robuste parcours graphique. Originaire de l’île de la Réunion où il s’est joyeusement adonné à l’art du graf� ti, il émigre en métropole courant 2009 pour suivre les cours de la prestigieuse école d’illustration Émile Cohl basée à Lyon. Lui qui a commencé dans la rue avec “des plans vandales” n’a cessé de développer et d’intensi� er sa pratique de la peinture. Aujourd’hui, il peut jouer sur une grande variété de supports et de techniques. De la bombe et du béton, du posca et du papier, de l’acrylique et de la toile, c’est un touche-à-tout de talent.

L’univers de Gaël déborde de second degré avec des dessins acides et subversifs, souvent à la lisière du trash. Personnages à la gueule déglinguée et lettrages soignés, Gaël joue avec humour de créatures étranges qui peuplent son imaginaire pour piquer le public. Alors qu’il vient de réaliser sa première exposition à la Galerie Lyonnaise Datta, Ernest est allé à la ren-contre de ce jeune artiste énergique et promet-teur qui avait collaboré au précédent numéro.

GAËL BEULLIER: DES GUEULES À COUP DE BÉLIER

Portrait d’un artiste urbain venu grossir les rangs d’Ernest.

[ RENCONTRE ]

COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Page 33: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [033]

Ernest : Raconte-nous, comment tu as commencé le graf� ti ?

Gaël : J’ai débuté en 2007 plutôt dans le vandale, avec des sorties de minuit à cinq heures du ma-tin à se faire des murs. Mais, au fur à mesure, j’ai rencontré les bonnes personnes et mon goût pour la fresque s’est développé. En arrivant à Lyon, j’ai rencontré plusieurs graffeurs dont Krea et Ogre qui m’ont poussé à progresser. Maintenant, on peut dire que je suis presque passé par toutes les étapes du graf� ti : du plan vandale au plan légal avec cette expo.

Ernest : Tu as un crew avec lequel tu of� cies ?

Gaël : Je n’en ai pas un particulier et je n’en cherche pas spécialement. C’est vrai qu’à la Réunion, il y avait du gros niveau. Du graf� ti de très bonne qualité et une scène très active grâce à des artistes comme Kid Kreol et Boogie, Jace, les Mob crew, ou encore Prc…

Ernest : Et à l’école Émile Cohl comment ça se passe ?

Gaël : Au début, c’était compliqué, je n’étais pas habitué à tant de rigueur. Mais, heureusement, la roue commence à tourner.

Ernest : De quoi est-ce que tu t’inspires ?

Gaël : Mon inspiration me vient du réel, des gens un peu cabossés par la vie, de ces tatouages fait maison comme ceux de certains gangs du Salvador ou encore des prisonniers sud africains et russes. Mais aussi des kaïras, des détraqués, des gravures anciennes et du Lettrisme.

Ernest : Qu’est-ce donc que le “Lettrisme” ?

Gaël : Il s’agit d’un mouvement artistique révolutionnaire qui a fait suite au Dadaïsme et au Surréalisme. Isidore Isou, son créateur, proclame la destruction de la poésie à mots au pro� t d’une esthétique basée sur la lettre et le signe.

Ernest : Tu t’inscris dans un courant particulier ? Tu as des artistes de référence ?

Gaël : Je ne pense pas m’inscrire dans un courant particulier. En revanche, des artistes de références, j’en ai énormément ! ARYZ, un artiste connu pour ses fresques gigantesques. Mike Giant, un dessi-nateur qui travaille beaucoup à l’encre de chine. Il est connu pour son univers très sombre et ses tatouages minutieux. Brecht Evens et Brecht Van-denbroucke, deux artistes issus du graf� ti belge. La liste est longue…

Ernest : Qu’est-ce que tu fais lorsque tu ne dessines pas ?

Gaël : Je peins ! Sinon, il y a de fortes chances pour que je sois sur mon vélo.

Ernest : Des projets ?

Gaël : Plein ! Mais pour l’instant, je manque cruellement de temps.

[ RENCONTRE ]

Page 34: Ernest 06

[034] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

GAËL BEULLIER: BATTERING RAM FACES

Portrait of an urban artist who’s signed up to the Ernest team.

The 21-year-old Gaël Beullier already has a healthy graphics background. From the “Ile de la Reunion” and his happy addiction to graf� ti, he emigrated to the mainland in 2009 to enroll at the prestigious school of illustration, Émile Cohl, based in Lyon. He started on the street with vandalism tendencies and hasn’t stopped developing and strengthening his painting skills. Today Gaël works with variety of media and techniques. Spray paint and concrete, marker pens and paper, acrylic and canvas, he’s a jack of all trades.Gaël’s world is over� owing with hallucinogenic subversive drawings often close to being consig-ned to the bin. Combining curious looking characters and fancy lettering, Gaël plays around with the strange creatures that inhabit his imagination to provoke people. Opening his � rst exhibition at Gallery Datta in Lyon, Ernest went to meet the energetic and promising young artist who we have already featured.

[ RENCONTRE ]

Page 35: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [035]

Ernest: Tell us, how did you start doing graf� ti?

Gaël: I started in 2007 as a bit of a vandal, working from 0:00 to 5:00 in the morning painting walls. But over time I met the right people and my wall piece style developed. Arriving in Lyon I met several graf� ti artists like Krea and Ogre who pushed me to progress. Now I can say that I’ve almost completed my graf� ti education; from the level of small-time criminal to achieving legality with this show.

Ernest: Are you af� liated with any crew?

Gaël: None in particular and I’m not looking for one really. It’s true that in La Reunion there was a really high level; graf� ti of an amazing quality and a very active scene thanks to artists like Kid Kreol and Boogie, Jace, the Mob crew, Prc...

Ernest: And the Emile Cohl School ? How’s it going?

Gaël: At � rst it was hard, I wasn’t used to so much strictness, but thankfully I’m getting into the rhythm of it now.

Ernest: What inspires you?

Gaël: My inspiration comes from reality, people a little battered by life like the gangs in El Salvador with their homemade tattoos or South African and Russian prisoners. Also chavs, the mentally deran-ged, old etchings and Lettrism.

Ernest: So what is “Lettrism”?

Gaël: It’s a revolutionary art movement, begun in Paris in the 1940s with roots in Dadaism and Surrealism. Isidore Isou, its creator, calls for the destruction of poetry with words in favor of a more aesthetic form based on letters and punctuation.

Ernest: Do you subscribe to a particular art movement? Do you have artists of reference?

Gaël: I don’t stick to a particular group. Howe-ver when it comes to artists that inspire me I have a lot! ARYZ, an artist known for his massive pain-tings. Mike Giant a designer who works extensively with Indian ink. He is well known for his very dark worlds and highly detailed tattoos. Brecht Evens and Brecht Vandenbroucke, two graf� ti artists from Belgium... The list is long.

Ernest: What do you do when you’re not drawing?

Gaël: I paint! Otherwise, there’s a good chance I’m on my bike

Ernest: Any projects?

Gaël: Loads! But right now I just don’t have enough time.

[ RENCONTRE ]

Do you subscribe to a particular art movement? Do you have artists of reference?

I don’t stick to a particular group. Howe-ver when it comes to artists that inspire me I have a lot! ARYZ, an artist known for his massive pain-tings. Mike Giant a designer who works extensively with Indian ink. He is well known for his very dark worlds and highly detailed tattoos. Brecht Evens and Brecht Vandenbroucke, two graf� ti artists from

What do you do when you’re not

I paint! Otherwise, there’s a good chance

Loads! But right now I just don’t have

Page 36: Ernest 06

[036] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ WHAT’S UP ]

21 12

12

La bande était partie, me laissant seul, hagard, perdu dans le labyrinthe d’une nuit de rêveries où de jeunes scandinaves dansaient au coin d’un bar derrière lequel se tenaient un rasta russe

et un basketteur. Nous avions dignement fêté le passage à 2012, l’année qui nous foutait les miches avec toutes ses prédictions de mauvais augure. Les calendriers de civilisations lointaines ne voyant pas d’un super-œil le prochain solstice d’hiver et son déplacement des pôles qui entraînerait une pluie de galère pour tout le monde. On était mal. Alors, évidemment, la veille, la discussion était arrivée sur le tapis. Ce même tapis sur lequel dérivait une bouteille qui emplissait nos verres.

Il y eut les réquisitoires contre la théorie du com-plot et l’intoxication de la toile par les fondamen-talistes américains, convaincus des prédictions apocalyptiques de l’apôtre Jean quand il se la cou-lait douce sur son île de Patmos. Il y avait aussi le calendrier Maya, le I Ching chinois et une pléthore de sorciers qui venaient mettre de l’huile sur le feu. Si on écoutait ce fouillis, il fallait commencer à construire un abri, mais un abri bien étanche avec sous-marin de poche pour pouvoir visiter Chamo-nix submergé et grappiller quelques diots sauvés des eaux. Comme on n’avait pas de quoi �nancer de telles installations, on pouvait tenter d’accéder

à un niveau de conscience supérieure pour faire partie des quelques survivants triés sur le volet (144 000 terriens parvenus à un niveau de spiritua-lité suf�sante pourraient s’incruster chez les Mayas galactiques d’après le “messager” José Argüelles). Mais comment s’y prendre ? Devions-nous médi-ter tels des bonzes pendant les quelques mois qui nous séparaient de la date fatidique ? Allions-nous pouvoir rattraper toutes ces années de paganisme et de refus du mysticisme religieux ? Cela s’avé-rait hors de portée, à moins de partir sur le champ trouver une grotte dans le désert et d’attendre un ange pour se taper la belotte. Damnation, nous étions faits comme des rats.

C’est alors que l’un d’entre-nous proposa d’ouvrir le frigo. La légère euphorie qui nous avait gagnés à mesure que nos verres se vidaient nous incita à la plus vive curiosité. S’agissait-il d’une pharmaco-pée traditionnelle pour soigner les �ns du monde ?

LE FRIGO EST OUVERTFréquence 12:60

“NOUS AVIONS DIGNEMENT FÊTÉ LE PASSAGE À

2012, L’ANNÉE QUI NOUS FOUTAIT LES MICHES AVEC

TOUTES SES PRÉDICTIONS DE MAUVAIS AUGURE.”

mots : JAG

Page 37: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [037]

[ WHAT’S UP ]

Déjà, nos organismes réagissaient à la perspec-tive de se synchroniser sur la fréquence énergé-tique universelle par un chatouillement du système nerveux central qui dépêchait de � nes impulsions électriques dans tous nos membres.

- “Halte !” � t notre hôte, qui déjà prenait la stature d’un gourou auquel nous aurions con� é nos âmes et nos économies avec un aveuglement jubilatoire. “Il ne s’agit pas de tenter de fuir vos responsabili-tés universelles en allant danser en solitaire sous les lasers. Vous allez devoir vous mettre à nu et faire le lien entre l’in� niment petit et l’in� niment grand. Vous allez pénétrer le lien cosmique qui relie toute forme de vie. Faites � de vos repères, une fois le cri primal derrière vous, il vous faudra vous dématé-rialiser pour entrer en communication avec le cos-mos. Tout se fera par échange énergétique guidé par votre conscience. Celle-ci est à votre image, vous n’avez rien à craindre”.

La cuisine parut se vider d’un seul coup. Chacun semblait avoir un truc super-urgent à faire et la porte du chalet se mit à résonner à mesure que les rats quittaient le navire. Plus personne à part une � lle et le shaman. Cela dit, la � lle était rousse et montée sur bottes, ce qui m’incita à rester plus longtemps. Le shaman ouvrit le frigo et, à l’intérieur, je vis un petit coléoptère brillant, symbole, me dit

le shaman, de la renaissance. L’insecte s’envola et vint se poser sur ma main. À cet instant, tout ne fut plus qu’un tourbillon de couleurs imprimées sur une surface s’évanouissant vers le divin. À la bonne heure, il y avait bien un ange dans les parages pour me conseiller en matière de submersible. J’aurais dû emporter une casquette de capitaine de U-Boat pour guinder le cérémonial. Je me retrouvais sub-séquemment dans un désert, marchant côte à côte avec un petit prince et un renard qui discutaient de l’amour contraint de Saint Exupéry. C’est alors que surgit une grande table. Mes acolytes s’évanouirent en une fumée � ottante et une toute jeune créature qui m’avait l’air d’une vieille connaissance me � t signe de m’asseoir. Je m’exécutais et elle me ser-vit derechef un scotch délicieux en me tendant une clope parfaitement roulée. Tout à fait à mon aise, je voulus lui paraître de bonne intention.

- Vous voulez bien m’épouser ?

- Déconne pas, je suis une de tes lointaines ancêtres.

- Merde, c’est une entourloupe de psychogénéa-logie votre truc ? Faites-moi un topo de la situation.

- Vaudrait mieux pas, ça pourrait attirer des gens louches. Je vais simplement solliciter ta glande pi-néale pour réactiver ton équilibre.

Flora koko gaal

Page 38: Ernest 06

[038] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ WHAT’S UP ]

- Ça fait mal votre truc ? J’aime pas trop qu’on m’ex-cite la pinéale. Elle est sensible vous savez… Vous avez l’air d’en connaître un rayon. On peut discuter rugby si vous voulez ? Vous ne pensez pas que les Français méritaient une pénalité en � n de match…

- Regarde-moi dans les yeux.

À peine avais-je plongé mes yeux dans les siens, qui me paraissaient fort apaisants, qu’un cri venant des con� ns de mon être se rua en moi. Je hurlais à tout rompre avec satisfaction puis dérivais en ape-santeur.

J’atterrissais au sommet d’une montagne avec un hélicoptère qui décrochait derrière une arête. Une surface molle m’enveloppait. Étais-je endormi ou éveillé ? Avais-je mon Arva ? Mon angoisse s’allé-gea quand je pris conscience d’être simplement affalé dans un canapé blanc crème avec des cous-sins en poils devant un écran géant qui balançait des snowboarders à grande vitesse dans des faces alaskiennes. Je me relevais, ne sachant pas très bien où je me trouvais. L’atmosphère me rappelait une série américaine avec � ashbacks incessants. Des diodes lumineuses me guidèrent à travers des escaliers en surbrillance et des rangées d’objets polychromes. Une porte transparente s’ouvrit et je me retrouvais au beau milieu d’une foule de gens multicolores, marchant en tout sens, parlant de multiples dialectes et transportant quantité de sacs. Partout brillaient des lumières, la neige gar-nissait délicatement les toitures et une atmosphère enchanteresse et mercantile enveloppait la scène. Que faisais-je donc à Disneyland ? C’est alors que le voile se leva sur une évidence : je reconnus l’horloge et l’avenue Michel Croz. J’étais en plein cyclone des fêtes à Chamonix ! Evitant de justesse une poussette montée en roadster, je m’adossais à la vitrine pour me garder de la marée humaine lancée tels des troupeaux de gnous à travers la savane. Il était temps de faire le point.

Je bus une gorgée de malt. Étions-nous déjà en 2012 ? L’horloge marquait 18h30. J’essayais de ras-

“J’AURAIS DÛ EMPORTER UNE CASQUETTE DE CAPITAINE

DE U-BOAT POUR GUINDER LE CÉRÉMONIAL.”

sembler mes esprits, mais ceux-ci étaient accapa-rés par une grande rousse dans un manteau rouge. Était-ce la � lle de la cuisine ? Je la suivis, contraint par un instinct que je soupçonnais d’être sauvage. Elle s’engouffra dans la rue des Moulins. Je cavalais tant bien que mal et la vis remonter vers la place du Mont-Blanc. Sitôt arrivé en haut de la petite côte, j’aperçus sa silhouette glisser en direction du lycée. Arrivé à hauteur des tennis, mon cœur battant à tout rompre, je la découvris adossée à un grand chêne. Quand je m’approchais, elle ouvrit son manteau. Je me serrais contre son corps nu. J’avais envie de la conduire dans une décapotable au bord d’une mer chaude. Et tandis que je repérais un petit restaurant de pêcheurs où l’on pourrait casser une croûte, un scarabée doré vint se poser sur mon front. La synchronicité de toutes choses m’enveloppa et la lumière se � t. Simplement je n’avais pas mes lu-nettes de soleil et je dus fermer les yeux. Diablerie, je n’avais plus qu’à espérer que les Mayas galac-tiques prenaient les stoppeurs.je n’avais plus qu’à espérer que les Mayas galac-

Page 39: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [039]

desert and waited for the angel’s orders. We were doomed.

Then somebody amongst us suggested opening the fridge. The euphoria that had grown each time we re� lled our glasses incited a vivid curio-sity. Would it be some traditional herbal remedies against the end of the world? Already, our bodies reacted to the idea of tuning into the universal ener-gy frequence with a gentle vibration of the central nervous system sending small electric impulses throughout our body. Stop! Ordered our host, who had already transfor-med into the sort of guru to who you con� de your souls and savings with a jubilant blindness. “This isn’t about trying to � ee your universal responsibi-lities by dancing alone under a laser. You have to strip naked and become a conducter between the in� nitely small and the in� nitely large. You have to penetrate the cosmic web that links every living creature. Take note of your surroundings, once the primordial cry has sounded, you will dematerialise and enter into communication with the cosmos. Everything will happen with the energy exchange guided by your consciousness. This is created in your image, so you have nothing to fear.” The kitchen suddenly emptied. Everyone had so-mething urgent to do and the chalet door banged repeatedly as the rats jumped ship.No one else was left except one girl and the sha-man. Yet the girl was a redhead in high-heeled

[ WHAT’S UP ]

“2012 HAD BEGUN WITH ONE HELL OF A PARTY, THIS CURSED YEAR WHICH GAVE US THE CREEPS

WITH ALL IT’S DOOMSDAY PREDICTIONS..”

12 21

12 THE FRIDGE IS OPENFrequency 12:60

Everyone had left, leaving me alone and bedraggled in a nocturnal labyrinth of confused memories with young scandi-navians dancing in the corner of a bar, behind which was a Russian rasta and

basketball player. 2012 had begun with one hell of a party, this cursed year which gave us the creeps with all it’s doomsday predictions. Calendars from long lost civilisations which had strange ideas for the next winter solstice and the shifting of the poles which would cause trouble for us all. We were in trouble. So obviously, the discussion around the table had moved on to this topic. This same table that had been � lled with bottles and constantly re� l-led glasses. Some people raved of conspiracies theories and the in� ltration of the web by American fundamen-talists, convinced by the apocalyptic predictions of the apostle John while he was living the easy life in Patmos. Then there’s the Maya calendar, the Chinese I Ching and a whole bunch of mystics who came to add fuel to the � re. If we listened to all this madness, we’d have to build ourselves a bun-ker, and a very waterproof one, with an in� atable submarine to visit the submerged Chamonix val-ley and rescue a few diots which had avoided the � ooding. Seeing as we didn’t have the money for this kind of equipment, we’d have to try and reach a higher state of consciousness in order to be accep-ted as one of the survivors (144,000 earth-dwellers with a suf� ciently high level of consciousness would be allowed to join the galactic mayas according to the ‘messenger’ Jose Arguelles) But how? Did we have to meditate like monks for the few remaining months before the fateful day? How could we ever make up for all the years of paganism and abso-lute refusal of religious mysticism? It all seemed far out of reach, unless we set off for a cave in the

Page 40: Ernest 06

[040] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ WHAT’S UP ]

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

boots so I decided to stay a while longer. The sha-man opened the fridge and, inside, was a shining beetle which the shaman told me was the symbol of rebirth. The insect took � ight and landed on my hand. At that instant, everything became a whir-lwind of colours printed on a surface which could only be described as heavenly. There really was an angel to tell me what type of submarine I would need when the time came, though I should have taken my U-boat captain’s hat to direct the cere-monies. Then I found myself in the desert walking alongside a little prince and a fox who talked of the strange love of Antoine Saint Exupery. A large table suddenly appeared. My companions disappeared in a puff of smoke and a young creature who looked vaguely familiar motioned me to sit down. I did as she said and she gave me a glass of � ne scotch and a perfectly rolled cigarette. Feeling very at ease, I decided to show my good intentions.

- Will you marry me?

- Don’t be ridiculous, I’m one of your distant ancestors.

- Shit, is this some dirty mind trick? Can you explain to me what’s going on?

- I doubt that’s a good idea. I just need to manipu-late your pineal gland and reactivate your internal balance.

- Will it hurt? I don’t like people playing with my pineal. It’s very sensitive you know… You seem to know something about it. Can we talk about rugby instead? You don’t think the French deserved a pe-nalty at the end of the match?

-Look me in the eyes.

My eyes had hardly met hers, which were strangely calming, when a scream surged from the depths of my soul. I begged for it to stop then found myself � oating weightlessly. I landed on the summit of a mountain with a helicop-ter rising up behind the ridge. I was on a soft sur-

face. Was I asleep or awake? Did I have my ARVA? The anguish disappeared when I realised I was ac-tually curled up on a white sofa with furry cushions in front of a giant screen showing snowboarders hurtling down steep Alaskan faces. I stood up, not knowing where I was. The atmosphere was that of cheap American series with constant � ashbacks. Some LEDs guided me down the shining stairs and through piles of multicoloured objects. A transpa-rent door opened and I found myself in the middle of a bustling crowd of colourfully dressed people, walking in every possible direction, speaking all kinds of languages and carrying a abundance of bags. Light’s shone everywhere I looked, snow de-corated the roofs and added a magical sparkling touch to the atmosphere. Why was I in Disneyland? Then the reality hit me as I came face to face with the clock tower in the Avenue Michel Croz. I was in Chamonix during the madness of the Christmas holidays! Dodging a 4WD pushchair, I sank back against a glittering window display to avoid being swept away by the powerful human tide, moving like a herd of wildebeest across the savanna. Time to get myself together. I took a swig of malt whisky. Was it 2012 already? The clock said 6.30pm. I tried to get a clear picture of what had happened, but then I saw a tall redhead in a red cloak. Was it the girl from the kitchen? I  fol-lowed her, driven by a strangely animal instinct. She disappeared into the Rue des Moulins. I followed as best I could and saw her climb up to the Place du Mont-Blanc. As soon as I arrived at street level, I saw her silhouette near the high school. Arriving at the tennis courts, my heart ready to explode, I found her leaning against a giant oak tree. As I approached, she unfastened her jacket, and I hug-ged her naked body. I wanted to drive her away in a convertible to a warm ocean. And as I noticed a small seafood restaurant where we could go for din-ner, a golden beetle landed on my forehead. The synchronicity of it all envelopped me and a bright light appeared. Except I didn’t have my sunglasses so I had to close my eyes. Damn, I will just have to hope that the galactic mayas pick up hitchhikers.

“I SHOULD HAVE TAKEN MY U-BOAT CAPTAIN’S HAT TO DIRECT THE CEREMONIES”

so I had to close my eyes. Damn, I will just have to

Page 41: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [041]

[ WHAT’S UP ]

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

Les rhododendronsHotel - Restaurant - Bar

LA FLÈGÈRE

à 200m100 route des Tines - LES PRAZ - 74400 CHAMONIX MONT-BLANC

Tél: (33) 450-530-639 - Fax: (33) 450-535-576 - email: [email protected]

Après-Ski - LoungeMusique - BoissonsShot - Bière

After-Ski - LoungeMusic - drinksShot - beer

Aussi sur facebookFANF RHODOS

Check Our facebookFANF RHODOS

Music live

LEs rhododENDroNs

Pizzas à 8,50 € tous les lundis Pizzas at 8,5O€ every monday

terrasse face au mont-blanc

Bar - Pizza - RestoRba a RPizz esto--

lesrhodos.indd 1 23/01/12 12:46

Page 42: Ernest 06

[042] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

AFRICAN MIDDLE CLASSCAN MIDDLE CLASS[ PORTFOLIO ]

PORTRAIT DU QUOTIDIEN AFRICAIN.

Pour ce portfolio, c’est du côté de la photographie documentaire qu’Ernest s’en est allé lorgner. Et plus particulièrement à la rencontre d’un jeune photographe Norvégien de 25 ans, Sigur Fandango, dont les reportages connaissent un vif succès dans la presse scandinave. Trimbalant son appareil autour de la planète, il s’est déjà intéressé aux gardes frontières volontaires of� ciant entre les États-Unis et le Mexique, aux problèmes d’addiction à l’héroïne dans le centre d’Oslo, aux habitants des taudis d’Afrique du Sud ou encore aux protagonistes du mouvement de l’autosuf� sance en Scandinavie.

Nous avons choisi de vous présenter un travail qu’il a effectué pour le journal Aftenposten (l’équivalent Norvégien du Monde) à travers trois pays d’Afrique - le Kenya, l’Angola et le Ghana - pour témoigner de l’émergence d’une classe moyenne africaine. Pour Fandango, documenter n’exclut pas de mélanger les genres et il a choisi un éclairage et des tonalités qui ne sont pas sans rappeler l’esthétique habituel-lement associée aux photographies couleurs des classes moyennes américaines. Cela lui permet à la fois de se démarquer des reportages tristes et tragiques que nous servent communément les médias occidentaux sur le “malheur” africain, mais également de réduire la distance qui nous sépare de femmes et d’hommes qui, comme les classes moyennes des pays du nord, vivent au rythme d’in-ternet et de la mondialisation.African Middle Class a récemment été exposé au musée national de photographie de Norvège.Pour en voir plus sur le travail de Sigurd, c’est par ici : www.sigurdfandango.com

Le plus grand centre commercial de l’Angola. Luanda, AngolaAngola’s largest shopping centre. Luanda, Angola.

Page 43: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [043]

CAN MIDDLE CLASSCAN MIDDLE CLASS[ PORTFOLIO ]

Page 44: Ernest 06

[044] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ PORTFOLIO ]

A PORTRAIT OF AN AFRICAN LIFESTYLE.

For this portfolio Ernest is sticking his nose into some documentary photography. In particular meeting a young Norwegian photographer of 25 years, Sigurd Fandango, whose reporting has been strikingly succesful in the Scandinavian press. By lugging his camera all over the place he has already photographed volunteer guards on the USA – Mexico border, heroin addiction in central Oslo, the slum dwellers of South Africa and also the people involved in the self-suf�ciency movement in Scandinavia.

Les travailleurs de la plantation d’Oserian. Oserian exporte avec succès des fleurs dans toute l’Europe. Lac Naivasha, KenyaWorkers at the Oserian plantation, Oserian succesfully export flowers to Europe. Lake Naivasha, Kenya.

Page 45: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [045]

[ PORTFOLIO ]

We chosen to show you the work he did for the newspaper Aftenposten (Norway’s equivalent of Le Monde or The Times) covering three African countries - Kenya, Angola and Ghana - presenting the emergence of a middle class Africa. For Fandango, documentary photography doesn’t exclude mixing genres. Here he has used light and tones reminiscent of those usually associated with colour photos of middle class Americans. This creates images different from the sad and tragic reports commonly used in the Western media about African misfortune. At the same time they diminish our perceived distance from men and women who live and work with the Internet and globalization, just like the middle classes from our northern countriesAfrican Middle Class was recently exhibited at the National Museum of Photography in Norway. To see more about the work of Sigurd, go to: www.sigurdfandango.com.

La famille Babanawo devant leur nouvelle maison d’Accra. GhanaThe Babanawo familiy outside their new home in Accra. Ghana

Page 46: Ernest 06

[046] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ PORTFOLIO ]

Joseph Indangasi avant un match de foot à l’université de Nairobi, KenyaJoseph Indangasi before a soccer game at the university of Nairobi, Kenya

Page 47: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [047]

[ PORTFOLIO ]

Des étudiants se relaxent un dimanche à l’université de Nairobi, KenyaStudents at the University of Nairobi relaxing on a sunday, Nairobi, Kenya.

Page 48: Ernest 06

[048] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

[ PORTFOLIO ]

Un ouvrier de la centrale géothermique de la plantation Oserian. Lac Naivasha, KenyaWorker at the geothermal powerplant at the Oserian plantation. Lake Naivasha, Kenya.

Page 49: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [049]

[ PORTFOLIO ]

Décorations de Noël à Shoprite. Luanda, AngolaChristmas decoration at Shoprite, Luanda, Angola.

Page 50: Ernest 06

[050] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

gaël

beu

llier

Page 51: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [051]

Après avoir quitté les tréfonds humides de la terre pour retrouver les émois de sa vie d’antan, c’est la bave aux lèvres que le mort-vivant arpente la surface, pour � na-lement trouver un refuge de choix sur les

bobines encore vierges de l’histoire du cinéma.

Le potentiel dramatique d’un être ramené à la vie est une source d’inspiration qui s’avérera aussi sanglante que féconde pour les cinéastes. Ainsi, dès 1932, White Zombie établira les premiers codes d’un genre aux possibilités inépuisables. Ici, pas d’explosion nucléaire qui enfanterait une armée de morts-vivants cradingues (les � lms de l’écurie Troma) ou d’injections � uo zarbis (Re-animator) ; la transformation s’opère par un cérémonial issu de la croyance Vaudou. Le zombie n’est pas encore cet être disloqué poussé par l’irrépressible envie de chair fraîche, mais un être vivant envoûté qui semble avoir passé l’arme à gauche.

Ma chair est tendre...

VOODOO CHILDIl faut leur couper la tete ou

detruire leur cerveau

GOOD morning vietnam

Un tartare pour la 7

Ah, ce besoin irrépressible de se nourrir de la chair et du sang des vivants…

Pour assouvir vos appétits insatiables, Ernest en� le sa frontale et s’en va explorer l’un des trésors du 7ème art. Des séries B oubliées aux � lms Z les plus con� dentiels, une chose est sûre : il y’en aura pour tous les goûts… Et dégoûts. C’est avec l’un des mythes les plus repoussants du bestiaire cinématographique qu’Ernest vous organise un tête-à-tête : les zombies. Vous reprendrez bien un peu de cervelle pour accompagner ce délicieux Chianti ?

Il faudra attendre 1968 pour que George Romero, maître incontesté du genre, en révolutionne l’ima-gerie avec son cultissime : La Nuit des morts vivants.Cette fois-ci, les faces crayeuses sont en pleine possession de leurs moyens et croqueraient bien un morceau de chair fraîche pour agrémenter leurs endives. Cette � gure zombi� que devient dès lors le symbole d’une société sclérosée par l’angoisse latente d’une catastrophe nucléaire et tourmentée par les démons de la guerre du Vietnam. De nos

jours, le cinéma s’empare de notre “chair” com-pagnon de manière particulièrement explosive et innovante. Le Retour des morts-vivants viendra par la suite stigmatiser l’avènement de la société de consommation, avec une véhémence qui � nira par anémier la frontière subsistante entre les hommes et leur pendant mortifère.

Les zombies se propulsent hors de terre (Dance of the dead), poursuivent leur gibier comme des bêtes véloces (28 jours plus tard) et se retrouvent même à manger du vinyle (Shaun of the Dead) ! Mais, ne nous y méprenons pas. Au XXIe siècle, les morts ont � nalement quitté la pellicule pour trouver refuge chez les vivants, donnant un nouveau visage à l’(in)humanité. Le � an humain voit alors sa plus vibrante incarnation dans l’homo oeconomicus, errant sans envie dans les hauts lieux de la conso-culture, là ou les sacs Louis Vuitton côtoient cyniquement les productions du 7ème art. La virulence de la contagion est telle que le cerveau ne semble plus réagir, sauf pour accélérer sa propre dégénérescence par une consommation inepte.

Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, l’un des meilleurs remèdes contre l’épidémie.Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore, Le cinéma restera alors, et pour longtemps encore,

[ CINÉ ]

mots : yoann “soda poop” brighenti

Page 52: Ernest 06

[052] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Rising from the moist depths of the earth to � nd their long lost loved ones and former life, zombies climb to the putrid surface sali-vating with hunger to � nally � nd their way

onto the unsoiled cinema culture.

Voodoo Child

The dramatic potential of the living dead is an ins-piration source that will promptly become as fero-ciously bloody as fertile for cinematographers. As such, that in 1932, White Zombie will put down the � rst guidelines of a genre with in� nite possibilities. Here you won’t � nd a nuclear explosion that births an army of repulsive living dead (as Troma portrays the invasion) nor the injections of � uorescent snot green liquids (Re-Animator); the transformation is ceremonial, of the Voodoo religion to be precise. The zombie is not yet this dislocated being driven by the gluttonous need of freshly bled � esh, but an enchanted spirit, possessed by sorcery who seems like they have crossed to the other side.

Good morning Vietnam

The wait is over in 1968, when George Romero, the undeniable master of the horror genre, revo-lutions the world of imagination with the ever cult:≈The Night of the Living Dead.This time the swallow specters are fully mobile and wouldn’t mind taking a bit or two of fresh meat to sa-tisfy their animal instincts. This portrayal of zombies becomes hence the symbol of a society plagued by the never-ending angst of nuclear catastrophes and and tormented by demons of the Vietnam War.

Slowly but surely, this � lm inspired by a short story by Richard Matherson; I am a legend, will stigmatize the beginning of a consumer society by braking the barrier between man and their mortal selfs.

BY REMOVING THE HEAD OR DESTROYING

THE BRAIN

Nowadays, the cinema really takes possession of our carnal alter egos in a particularly explosive and innovative way. Zombies are thrust from the earth (Dance of the dead) hunt their pray like crazed beasts (28 Days Later) and even � nd themselves as vinyl record players (Shaun of the Dead). But don’t fool yourselves, in this modern time of the 21st century, the deceased have � nally left the projector to � nd refuge with the living, giving (in)humanity a new facade. The human race therefore experiences its most vibrant personi� cation in the Homo Oeconomicus, wandering, lifeless, in the hight streets of consumerism culture, where Louis Vuitton hand bags ironically go and in hand with 7th Art productions. The earnestness of the contagion is to strong for the brain to react anymore, unless it is to accelerate its auto degradation by a brainless consumption.

The cinema will continue to stay the only remedy for this growing contagion.

Flesh and chipsA tartar for the 7th kind.

Oh, the unquenchable need to feed on � esh and blood of the living....

To satisfy your voracious appetites, Ernest is well equipt to shine some light and go exploring one of the treasures of the 7th art. From forgotten B movies to the more intimate Z list, one thing is certain you will all want to take a bite of them... Or not. It is with one of the foulest myths of cinema legends that Ernest has organized a private meeting with; zombies. May we offer you a little more sweet breads to accompany this delicious Chianti before we carry on?

[ CINÉ ]

Page 53: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [053]

FESTIVAL ALTERNATIF DE MUSIQUE ET DE NEIGE AU CŒUR DES ALPES

CHAMONIX, FRANCE 30 & 31 MARS 2012www.wintersessions.net WEEKENDER

ZERO 7 (DJ SET)

NORMAN JAY (GOOD TIMES)

TROJAN SOUND SYSTEMMR THING | DK (NINJA TUNES)SOUNDCRASH DJs

BOARDS AND SKIS

FLY FREE

H A U T E P U R S U I TB E S P O K E C O R P O R A T E E V E N T S

WWW.OFFTHEPISTE.COMVACANCES DISPONIBLE A PRIX BAS!

LAZY HABITS SOUND SYSTEM | CHEEBA |RUNNING NUMBERS | JON KENNEDY | RUSS JONES | ROB SOUNDCRASH | MR ELECTRIC | DA GRANDMAN SAVILLE

Ernest Advert.indd 1 21/12/2011 22:13

/ / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / PUBLICITÉ / /

Page 54: Ernest 06
Page 55: Ernest 06

Fanny, dessinatrice de la maison Ernest, revient sur son périple féminin en Terre de Baf� n. Quatre � lles parties descendre des couloirs majestueux en autonomie complète.

Au printemps dernier, quatre jouvencelles ont mis le cap au nord, destination l’Arctique, et l’Île de Baf� n, pour une expédition de trois semaines en autonomie. Chloé Laget, Mélanie Martinot, Marion Poitevin et Fanny Gras, skieuses et snowboardeuses averties dans les Alpes, se sont mis en tête de rider de gros couloirs coincés entre les grands murs granitiques qui

émergent des fjords glacés. Pourquoi se laisser gentiment aller jusqu’à l’été en sortant les robes à � eurs alors qu’on peut passer un mois entre poules à moins trente degrés ? On vous le demande les � lles ! Pour cette expédition originale, pas de problème d’altitude ou de sommets en vue, mais une navigation délicate sur la banquise et un froid de tous les diables. De retour du pays des ours, les phalanges intactes, les � lles ont laissé carte blanche à Fanny pour réaliser un � lm expérimental mêlant animation et images de l’expédition. Associée à Anaïs Blondet, une jeune réalisatrice de clip en stop motion, elle a produit un objet visuel non identi� é qui vient d’être récompensé au Festival de Freeride de Saint-Lary. Il sera bientôt disponible sur Internet, alors n’hésitez pas à le visionner pour un bon trip bien givré.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

GLAGLAGLAGLA.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH. BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH. BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH. GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.GLAGLAGLAGLA.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

BRRRRHHHHHHBRRRRHHHHHHBRHHHHHHHBRHHHH.

[ TRIP ]

Page 56: Ernest 06

[056] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

RETOUR SUR UN MOIS AU PAYS DU FROID

Le 4 avril 2011, nous quittons la France en direction du Grand Nord Canadien et, plus particulièrement, l’île de Baf� n. Un no man’s land glacé, espace blanc où terre et ciel se confondent, bref un congel’ géant qui sera notre lieu de vie pour un mois. Le projet est de se faire déposer dans les fjords, puis d’établir plusieurs camps de base a� n de skier les couloirs alentours. À l’issue de ces étapes, il faudra rentrer en tirant nos traîneaux sur 120 km en une semaine de raid, le tout en autonomie complète et entre poulettes s’il vous plaît.

ICE, ICE BABY!

Après un vol Paris - Montréal, un petit coucou nous dépose à Clyde River, dernier village avant le grand blanc. Nous voilà en� n arrivées en Arctique, à l’orée du printemps boréal. Notre première nuit sous la tente, ou le baptême du froid avec un mer-cure qui tombe à -30°. On s’engouffre dans nos du-vets en se rêvant baleines boréales avec une bonne couche de graisse. Ces quelques jours passés au village inuit sont consacrés aux derniers préparatifs et à une toute relative acclimatation au froid. Le jour du départ, nous embarquons sur des traîneaux ti-rés par des motoneiges pour être déposées à notre premier camp de base. Cet intermède mécanique sera la transition entre la civilisation et le début de notre aventure. Dès les premières heures de voyages, les gyrophares sensoriels de nos extrémi-tés inférieures se mettent au rouge. Il fait très froid et ce n’est que le début. Plus nous avançons et plus

RE

TO

UR SUR

AU

AU

APAPAP

YA

YA

SDUFRORORID

llllll

llllll

llllllllll

llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

lllllll

lllll 11

MOISMOISl

[ TRIP ]

Page 57: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [057]

Ce qui aura été le plus éprouvant, c’est ce froid sans répit. Un monstre vicieux et invisible qui happe toute notre énergie et transforme l’action la plus anodine en mission. La Mecque du couloir sauvage est un pèlerinage qui se mérite. Il nous faut du temps et du repos pour réaliser où l’on est. Et la beauté des lieux n’est réellement appréciée que lorsque le corps cesse, pour quelques ins-tants, de lutter. Puis la période de ride se termine. Il nous faut plier le camp et mettre en branle nos pulkas pour un raid de 120 kilomètres. Ce retour vers Clyde River se fait en une semaine d’itiné-rance et de contemplation, au rythme du thé, des bivouacs et du parfum des orteils infectés. Nous croisons quelques locaux de retour de la chasse. Tous prennent le temps de s’arrêter pour évoquer notre chemin, celui des ours et nous proposer un poisson… Les Inuits semblent dégager la même sérénité que leurs paysages.

Ce voyage, loin de tout, est une expérience particulière. Pour nous, � lles de vallées parfois surfréquentées, cette forme d’engagement fut une expérience insolite. Nous avons, avec nos personnalités respectives, formé une équipe très complémentaire. Sans hommes parmi nous, il a toujours fallu prendre l’initiative et, forcément, cela nous a amenées à prendre con� ance en nous. Toujours motivées pour aller rider, à l’écoute les unes des autres, nous avons découvert que notre vaillance n’avait rien à envier à celle des gaziers.

le paysage devient minéral. Les délicats mamelons font place à des falaises de granite de plus en plus abruptes. Huit heures plus tard, les pilotes nous dé-posent dans Sam Fjord où nous établissons notre premier camp à l’ombre du glacier de Broad Peak. C’est à partir de là que nous allons rayonner pour rider les couloirs alentour.

POLAR STAR

Seules parmi ces paysages démesurés, nous croi-sons parfois des traces d’ours ou devinons la visite d’un renard dans le froid sauvage. Des cinq couloirs que nous avons descendus, le plus impression-nant reste Polar Star, 1200 m rectilignes entre des murailles de granit. Et, comme nous ne sommes pas des rigolotes, nous partons un jour bien froid et bien venteux, histoire de rendre l’ambiance de cet incroyable couloir encore plus hostile. Entre ces remparts immenses, nous n’avons pas traîné pour ne pas nous exposer davantage. Nous skions la pente en pesant bien nos virages sur cette neige dure et abrasive, qui fait parfois place à une pou-dreuse posée sur de la glace.

POLAR STAR

[ TRIP ]

Page 58: Ernest 06

[058] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Fanny, illustrator from the house of Ernest, discusses her voyage to Baf� n Island. Four girls who left to descend the majestic couliors completely alone:

Last spring four maidens headed north, destination Baf� n Island in the Arctic, for an expedition of three weeks on their own. Chloe Laget, Melanie Martinot, Marion Poitevin and Fanny Gras, skiers and snowboarders trained up in the Alps, climbed to the top of large couloirs to ride down between the big granite walls emerging from the icy fjords. Why go gently into the summer wearing � owery dresses when

you can spend a month with girlfriends at minus thirty degrees? We ask you girls! For this expedition there was no altitude problem or peaks in sight, but a delicate navigation on the ice � oe and a devilish cold. Once back from the land of polar bears, � ngers and toes intact, the girls left Fanny a free hand to make an experimental � lm combining ani-mation and footage from the expedition. Working with Anais Blondet, a young stop-mo-tion � lmmaker, they produced an inde� nable visual piece, which has been recognised at the Saint-Lary Freeride Festival. It will soon be available on the Internet, so why not take a look for a nice frosty experience.

RECAP TO ONE MONTH IN THE LAND OF COLD

On April 4, 2011, we left France in the direction of Northern Canada, speci� cally Baf� n Island. An icy no man’s land, a white void where the earth meets the sky. In short, a giant freezer which would become our home for a month. The project; to be dropped off in the fjords and to establish several base camps to ski the surrounding couloirs. After which returning by pulling our sledges over a 120 km route, completely alone, just girls by the way.

ICE, ICE, BABY !

After the Paris – Montreal � ight it’s a quick hello to Clyde River, the last village before the great white. We have � nally arrived in the Arctic, at the end of the northern spring. It is our � rst night in tents and our baptism of cold, with temperatures falling to -30 °. We disappear into our sleeping bags dreaming of northern whales with a good layer of blubber. These few days at the Inuit village are devoted to � nal preparations and a bit of cold acclimation too. The day of departure we embark on sleds pulled by snowmobiles to be dropped at our � rst base camp. This mechanically aided part will be the transition between civilization and the beginning of our adventure. In the � rst few hours of travel, warning lights start blinking red on our lower extremities. zIt’s very cold and it’s only just beginning. The further we go on the more elemental the scenery becomes. The delicate nipples are replaced by granite cliffs becoming steeper and steeper.Eight hours later, the drivers drop us off on Sam Fjord where we establish our � rst camp in the shadow of the Broad Peak glacier. It is from here that we will tour to ride the couloirs.

*

PANI KBAFFINà

* “PANIK” MEANING “GIRL” IN INUIT

à

Fanny, illustrator from the house of Ernest, discusses her voyage to Baf� n Island. Four girls who left to descend the majestic couliors completely alone:

PANBAFFINMEANING “GIRL” IN INUIT

blubber. These few days at the Inuit village are devoted to � nal preparations and a bit of cold acclimation too. The day of departure we embark on sleds pulled by snowmobiles to be dropped at our � rst base camp. This mechanically aided part will be the transition between civilization and the beginning of our adventure. In the � rst few hours of travel, warning lights start blinking red on our lower extremities. zIt’s very cold and it’s only just beginning. The further we go on the more elemental the scenery becomes. The delicate nipples are replaced by granite cliffs becoming steeper and steeper.Eight hours later, the drivers drop us off on Sam Fjord where we establish our � rst camp in the shadow of the Broad Peak glacier. It is from here that we will tour to ride the couloirs.

[ TRIP ]

Page 59: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [059]

[ TRIP ]

Page 60: Ernest 06

[060] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

POLAR STAR

Only among these huge landscapes do we occa-sionally come across bear tracks or suspect a visit from a fox in the cold wilderness. And of the �ve couloirs that we descended the most impressive still remains Polar Star; 1200 m straight drop between walls of granite. And since we’re so clever we go on a really cold and windy day. Just to make the feel of the tale of this incredible couloir even more hostile. We haven’t dragged ourselves between these huge ramparts to make it look easy. We ski the slope with hard turns on the packed and abrasive snow, occa-sionally replaced by powder on ice.

BRRRRRRRRRHHHHHHHHHH

The most challenging part has been the relentless cold. A vicious invisible monster that grabbed all our energy and transformed a minor task into a mission. The Mecca that is a wild couloir is a gift that must be earned. We needed time and rest to take in where we really were. The beauty of the place isn’t truly appreciated until the body stops �ghting for a moment. We had �nished the riding bit. We packed

up camp and pushed off our pulkas for the home straight of 120 kilometres. The return to Clyde River was a week of roaming and contemplation; to the rhythm of tea, bivouacs and the scent of infected toes. We met some locals back from hunting. They took the time to stop and discuss our route, the bears and to give us a �sh... The Inuit appear to exude the same serenity as their landscapes.

Getting far away from everything on this trip was a special experience. As girls from -sometimes- over-crowded valleys, this form of engagement made for an unusual experience. With our different per-sonalities we formed a very complementary team. With no men among us and so nobody to constantly take the lead, we inevitably gained con�dence in ourselves. We were always motivated to go riding, always listening to each other. We discovered that our courage was not inferior to any man.

[ TRIP ]

Page 61: Ernest 06

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ P

UB

LICI

TÉ /

/

Page 62: Ernest 06

[062] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

En ces temps de crise, on vous a concocté une rubrique mode un tantinet alternative. Tous les vê-tements présentés proviennent de circuits plus ou moins parallèles : friperies, Secours Populaire ou Catholique, bourses aux skis et, bien sûr, Emmaüs, saint des saints du défricheur vintage. Tous sont d’excellents moyens de garnir votre garde-robe à moindre coût sans lésiner sur le style. Bienvenue dans un monde fait de pulls fabriqués en France, de t-shirt moulés à la louche et d’escarpins inoxy-dables. Qui sait ? Vous y trouverez peut-être même des vêtements fabriqués par des adultes digne-ment payés… Debout adeptes du recyclage ! La chasse au trésor commence à l’entrée des scouts de Cluses. Une bonne manière de posséder un modèle original tout en évitant la gabegie. En fouillant bien, vous chinerez de quoi vous adapter à toutes les situations, du thé chez mamie aux plus obscures after party. Un très bon plan pour se frin-guer avec classe sans avoir à gagner plus… bien plus malin que de se ruer chez les grossistes des-potiques de la mode en barre.

LA CLASSEà

DIX BALLES

Charlotte : Pull - Scouts de Cluses 2 €. Leggings - Oh my dressing, retro vintage Shop 5 €. Lunettes Emmaüs 1 €. / Jo : Lunettes – Emmaüs 1 €. Pull – Secours Catholique 2 €. Leggings – Scouts de Cluses 1 €. / Klein : T-shirt – Emmaüs 2 €

[ MODE ]

Page 63: Ernest 06

Nope, we’re not talking about a Chamonix celebs selling their designer wardrobe for a worthy cause (who would it be anyway?) we are talking fashion from charity shops, fashion that is a little bit worthy but mainly cheap!Those of you new in town won’t know about the lo-vely Secours Catholique ladies, selling clothes and homewares for charity, or have left the valley to visit Emmaus or Scouts de Cluses who’s pro�ts go to the homeless and international aid. Many may think it bizarre to rummage through the clothes of the (possibly) deceased. But there you will �nd items to �t any occasion, occasionally high quality and de�nitely original. Sorry Chamionards we may have let the cat out of the bag.

FASHIONFOR

CHARITY

Jo : Cuir - Scouts de Cluses 12 €. Top – Emmaüs 1 €. / Klein : Pull – Secours Populaire 3 €. Pantalons – Emmaüs 3 €. / Charlotte : Fourrure – Scouts de Cluses 8 €. Top - Secours Catholique 1 €.

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [063]

[ MODE ]

Page 64: Ernest 06

[064] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Charlotte : Veste – Secours Catholique 5 €.Top cachemire - Scouts de Cluses 5 €. Ceinture – Scouts de Cluses 1 €. Pantalon - Vide grenier 2 €. Jo : Veste - Bourse aux skis de Sallanches 10 €. Chemise – Emmaüs 1 €. Ceinture – Scouts de Cluses 1 €. Pantalon – Vide grenier 2 €.

[ MODE ]

imag

es :

Chyk

o -

Flo

- W

illia

m B

unce

- S

tylis

me

: Iri

s B

ee H

awke

Page 65: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [065]

Sac a dos – Vide Grenier 1 €. / Charlotte : Chemise - Emmaüs 1 €. Jean – Secours Catholique 5 €. / Jo : Chemise – Secours catholique 1 €. Leggins velours - Scouts de Cluses 2€. / Klein : Cardigan – Scouts de Cluses 3 €. T-shirt – Emmaüs 1 €.

[ MODE ]

Page 66: Ernest 06

[066] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Page 67: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [067]

Page 68: Ernest 06

[068] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Un petit bijou contemplatif qui rend hommage à la presse quoti-dienne régionale et un roman qui nous transporte dans Londres et sa communauté pakistanaise. C’est un grand écart entre les genres que l’on vous propose avec ces deux critiques littéraires. Une fois de plus on se délecte des billets du site deslivres.com. Dans une mauvaise passe économique, on lui souhaite de très vite se remettre en selle. Et on compte sur vous pour lui rendre visite.

A contemplative little gem that pays homage to the local daily press and a novel that transports us into London and its Pakistani community. So a big gap between the two books that these literary critics are recommending. Once again we must thank the delight-ful deslivres.com. In these hard times, we wish them every suc-cess. And we’re counting on you readers to visit.

AUCUNE PHOTO NE PEUT RENDRE

LA BEAUTÉDE CE DÉCORTAROOP ET GLABEL

Repéré par Amélie CouillaudJ’étais au café avec Pierre. Il a sorti de son sac un livre vert et carré et m’a dit : “Regarde, tu vas adorer”.À première vue, l’objet a l’allure d’un ouvrage d’art contemporain que l’on soupçonne d’être (très) pointu : le vert �uo, le titre elliptique, le format, la typographie. Dedans, rien ne peut être plus simple. Tellement simple que l’on s’agace de ne pas avoir eu l’idée soi-même : Taroop et Glabel ont collecté 140 photos en noir et blanc, qui ont à leur heure illustré les articles de journaux locaux. Les voilà réunies, chacune avec sa légende. C’est tout.On ne sait rien ni de la date, ni du lieu, ni de l’article d’origine. Mais on a là le panorama mi-affectueux mi-caustique des petits faits du quotidien : les décorations de Noël, la fête municipale, les

[ DES LIVRES ]

Page 69: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [069]

AUCUNE PHOTO NE PEUT RENDRE

THE BLACKA LBUM

aménagements de la voirie, les faits divers… C’est drôle et attachant, moins acide que Strip Tease, moins complaisant que certains discours en vogue sur les joies de la vie rurale.Parfois, la légende se donne du mal : “On virevolte sur la piste de danse” lit-on sous la photo d’une grande salle des fêtes quasiment vide. Ailleurs, les deux sont en adéquation simple et parfaite : “Un banc bien au calme, près du monument aux morts”. Il est là, bien au calme, près du monument au mort. Incontestable. L’on glane aussi, au détour d’une page, quelques informations utiles : “L’autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon”. Voilà.Ca ne change pas la face du monde, ça en découvre une petite partie, sans commentaires, j’adore. Il faut dire que Pierre me connaît bien.

I was in a cafe with Pierre. He took a square green book out of his bag and said “Look at this, you’re going to love it”.At �rst glance, the thing looked like a work of contemporary art: the �uo green, elliptical title, for-mat, and typography. Inside though, nothing could be more simple. So simple in fact, that you wonder why you didn’t come up with the idea yourself. Taroop and Glabel have collected 140 black and white photos previously used to illustrate articles in french local papers. They have gathered them together, each one with its by-line. That’s it.There is nothing about either the date or place or the original article. But we are given a part affectio-nate, part abrasive view of the little facts of daily life: Christmas decorations, the town fete, the develop-ment of local roads, the news in brief... It’s funny and touching, less cutting, than Strip Tease (the french TV program), less sentimental than most popular works on the joys of rural life.Sometime the legend tries too hard “We twirl on the dance �oor” read underneath the picture of a large hall, which is almost empty. In others the two are a simple and perfect match; “A tranquil bench near the war memorial.” and there it is, nice and quiet, near the monument to the dead. Indisputable. We glean even more useful information with the turn of the page; “Ostriches can die of a heart attack on hearing the sound of a lawnmower.” There it is.It doesn’t change our view of the world but it shows a small part of it, without opinion. I love it. Pierre knows me too well.

Repéré par Raphaëlle AviatGrand plongeon dans Londres ! De quoi revigorer n’importe quel lecteur blasé. D’autant que c’est Londres inédit, Londres côté immigrés, Londres à la sauce paki. C’est là que l’auteur, Hanif Kureishi, est né. De mère anglaise et de père pakistanais. Juste assez de distance de part et d’autre pour mûrir une opinion originale... De fait, le regard que porte Hanif Kureishi sur sa communauté est décapant. Mais il n’épargne pas non plus les Anglais et c’est ça qui est drôle. L’histoire se déroule dans un foyer universitaire du nord-ouest de Londres. C’est le repère d’étudiants pakistanais en rupture avec la société occidentale qu’ils jugent décadente et amorale. Parmi eux, Riaz, leader charismatique et ses sbires sont à la recherche de nouvelles recrues pour la mosquée. Shahid, le personnage central, est une cible idéale. D’origine pakistanaise lui aussi, solitaire et discret, il vient de perdre son père et cherche des nouveaux amis. Mais à la différence de ses voisins de chambrées, Shahid croque la vie sans ménagement et s’intéresse à des tas de choses.

[ DES LIVRES ]

Page 70: Ernest 06

[070] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Amoureux de sa professeur de littérature, une jeune bourgeoise de gauche libérée, il louvoie tant bien que mal entre les exigences obtuses de ses amis pakis et la liberté de pensée de sa nouvelle égérie. Il se retrouve bientôt à faire le grand écart entre les cérémonies religieuses et les soirées échangistes. Mais Shahid s’en fout, il veut tout goûter.Jusqu’au jour où paraît “le Livre” qui provoque le tollé dans la commu-nauté musulmane. Riaz et ses amis fondamentalistes réagissent immé-diatement. Ils organisent un grand rassemblement dans l’enceinte de l’université pour brûler publiquement le Livre…

C’est le début des années quatre-vingt-dix. On se souvient de l’affaire des Versets Sataniques. Hanif Kureishi raconte avec beaucoup d’hu-mour les aventures de Shahid et comment la publication du “Livre” a marqué une étape dans l’évolution des mentalités. Pour Shahid, c’est la �n du parcours initiatique et l’heure de faire des choix. Pour les autres, c’est le début de la radicalisation.

Plunge head�rst into London! That should invigorate any jaded rea-der. Especially since it’s a new London, the immigrant side of London, London Pakistani. This is where the author, Hanif Kureishi, was born to an English mother and Pakistani father. Just removed enough from both sides to develop an original opinion...In fact, the view that Hanif Kureishi takes on his community is scathing. But he doesn’t spare the English either and that’s where he’s funny. The story unfolds in he student halls of northwest London University. It’s a spot with some Pakistani students at odds with the Western society they consider so decadent and immoral. Among them is Riaz, a charismatic leader, he and his minions are looking for new recruits for the mosque.Shahid, the central character, is the ideal victim. Originally from Pakistan, lonely and quiet, he just lost his father and wants to make new friends. But unlike his student neighbours, Shahid lives a carefree life and is interested in loads of stuff. In love with his literature professor, a young bourgeois left wing liberal, he navigates somehow between the demands of his close-minded Pakistani friends and the freethinking of his new muse. He soon �nds himself doing the splits between religious ceremonies and swinger parties. But Shahid doesn’t care; he wants to try it all.Until the day when “The Book” appears, causing an uproar in the Muslim community. Riaz and his fundamentalist friends react immediately. They organize a rally on the grounds of the university to publicly burn “The Book”...

It’s the start of the 90’s. Back to the time of Rushdies “The Satanic Verses”. Hanif Kureishi tells the tale of Shahids adventures with great humor and how the publication of “The Book” was a milestone in the evolution of extremist mentalities. For Shahid, it’s the end of his voyage of discovery and time to make his choice. For the rest, it is the begin-ning of radicalisation.

HANIF KUREISHI

[ DES LIVRES ]

Page 71: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [071]

07/07/11 10:03

Pour toute information ou renseignement :Karine Marin • 5e étage Mairie de Chamonix • 04 50 54 78 35 • [email protected]

RECENSEMENT 2012 DE LA POPULATION CHAMONIARDEDU 19 JANVIER AU 18 FEVRIER

LA COMMUNE COMPTE SUR VOUS ! La population chamoniarde sera recensée du 19 janvier au 18 février 2012 : durant cette brève période, l’ensemble des habitations de la commune seront visitées par des agents recenseurs dûment accrédités et chargés de vous faire remplir deux questionnaires : l’un portant sur les conditions de logement, l’autre destiné à compter, individuellement, les personnes faisant partie de la commune.

Cette opération, qui se déroule tous les cinq ans, est essentielle à double titre :• car elle fournit des informations très précieuses sur les conditions de vie et de logement qui seront étudiées par l’INSEE et permettront de mieux répondre aux besoins qui sont les vôtres ;• car établir le compte exact de la population de la commune détermine une part importante de ses ressources, ce qui veut dire que la qualité de service offerte par la commune et la réalisation des projets dépendent en partie de l’identification complète des habitants de Chamonix. Nous vous confirmons que ce questionnaire est purement statistique et vous assure une confidentialité et un anonymat dont nous nous portons garants.

Vous êtes vivement invités à participer à ce recensement et à accueillir avec bienveillance l’agent recenseur, dans la mesure où votre contribution constitue autant un acte de responsabilité civique que d’appartenance à la communauté chamoniarde.

THE COMMUNITY IS COUNTING ON YOU! A census of the Chamoniard population will be carried out between 19th January and 18th February 2012. During this brief period, all homes in the community will be visited by accredited census agents, responsible for ensuring that you complete two questionnaires. One concerns the conditions of the accommodation, the other is to count, individually, the number of persons who make up the community.

This operation, which takes place every five years, is doubly important :• it provides very precise information about living and accommodation conditions which will be studied by INSEE (National Institute of Statistics and Economic Studies) and will enable a better response to your needs ;• it establishes an exact figure for the population of the community, which plays an important role in resourcing, that is in the quality of service offered by the municipality and the realisation of its projects, which are partly dependant upon a full identification of the inhabitants of Chamonix. Rest assured that this « identification » remains purely statistical and that we guarantee you confidentiality and complete anonymity.

You are strongly invited to participate in this census and to kindly welcome the census agent, bearing in mind that your contribution will be as much an act of civic responsibility as a sign of belonging to the Chamoniard community.

Ernest_pg recensement.indd 1 10/01/12 13:23

Page 72: Ernest 06

[072] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

SALUT LES LARDONS !SALUT LES LARDONS !

En� n une rubrique “Fais le toi-même” pour vous les loupiots ! Un magni� que dessin à relier et à colorier rien que pour vous. De quoi vous occuper un peu et laisser papa aller se dégourdir le gosier au bistrot.

Merci Tonton nenest !

HEY KIDS!HEY KIDS!

Here’s a Do it Yourself section especially for you wee wolf cubs! A magni� cent dot to dot to make and colour in all on your own! So get busy and let your daddy go and eat goose in the bistro.

Thanks Uncle Ernest!

Page 73: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? BAMBOOHH [073]

1/8

2

34

5

67

9

1014

1516

17

18

1312

19

11/20

21

22

23

242526

31

30

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

51

52

53

54

55

56

58

60

61

62

63

64

65

6667

68

69

70

7172

73

7475

7677

78

8081

82

8384 85

86 87

89

909192

93

94

95

96

98

99 100101

102

103

104

105

106

108

110 111112

113

114115116

109/117

97/107

59

57/88

27

28

29/79

109/117

93

105

4

66

16

100101

110

115115

THE SPLENDID GAME !

LE FANTASTIQUE à RELIER !

DU

JEU

[ DIY ]

Page 74: Ernest 06

[074] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ? UN PILOTE-DÉCÈS.

[ NEXT ]

7image : flora koko gaal

“LOVE, EXCITING AND NEW

COME ABOARD, WE’RE EXPECTING YOU

LOVE, LIFE’S SWEETEST REWARD

LET IT FLOW, IT FLOATS BACK TO YOU.“

“L’AMOUR, EXCITANT ET NOUVEAU,

MONTEZ SUR LE PONT, NOUS VOUS Y ATTENDONS.

LAISSEZ LE FLOTTER, COMME UNE DOUCE RÉCOMPENSE,

LAISSEZ LE FLOTTER, IL REVIENDRA PLUS VITE QU’ON NE LE PENSE.”

Jack Jones, 1979, La croisière s’amuse - The love boat: the next wave

Page 75: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [075] WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [075]

7 Vous vous en doutez, Ernest a mis ses meilleurs traducteurs sur le coup pour vous proposer, en avant-première internationale, la première traduction en français du générique de La croisière s’amuse. Et à l’instar de votre feuilleton préféré, c’est décidé, plus la moindre saison estivale sans une croisière avec Ernest. Imaginez. Isaac au bar, luisant de crème, pilant la glace d’une caïpirinha sur le pont du Paci� c Princess. Vous, alangui au soleil, assistant au spectacle du monde par le hublot de votre imprimé favori. C’est bon, vous y êtes ? Alors on la garde !

À très bientôt donc, prenez soin de vous. En plus, d’ici là, les services de l’été auront déblayé la neige des rues. Construisez, existez, résistez, remuez un peu la gelée chamoniarde. On se voit pendant le Black Weekend, entre les bosses du Hot Dog Day.

Bécots, les agnelets.

As you can imagine, Ernest has put its best translators on the case to present, for the � rst time ever in an international preview, the translation in French of the theme song of The Love Boat. And, just like you favourite TV soap opera, we promise not to leave your another summer without cruising with Ernest. Just Imagine, Isaac at the bar, all glistening with cream, crushing ice for a caipirinha on the deck of the Paci� c Princess. And there you are, languid in the sun, looking at the world through the porthole of yourfavourite wallpaper. Are you there yet?

So, see you shortly and until then, take care. Also, by then, the summer will have cleared the snow off the ground. Construct, exist, resist, stir up the chamoniard jelly. Let’s meet again on the Black Weekend, between the Hot Dog Day moguls

Kisses, you little ones.

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / /

/ / P

UB

LICI

TÉ /

/

Page 76: Ernest 06

[076] COMMENT APPELLE-T-ON UN CHAUFFEUR DE CORBILLARD ?

Page 77: Ernest 06

WHAT DO YOU GET IF YOU CROSS BAMBI WITH A GHOST? [077]

Page 78: Ernest 06