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Le magazine qui fait circuler les idées NUMÉRO 1179 – JUIN-AOÛT 2017 WWW.REVUETRANSPORTPUBLIC.FR EXPERTISES Nicolas Blain : « Défendre au niveau européen une valeur comme la mobilité est essentiel » Page 44 TERRITOIRES Vectalia remodèle l’offre de mobilité de Perpignan Page 18 EN COUVERTURE Opérateurs sans frontières (2) Page 28 Transport public

EN COUVERTURE Opérateurs sans frontières (2) · 2020. 6. 5. · sans frontières (2) • Page 28 • • Transportpublic. Pour l’info au quotidien, rendez-vous sur 3 ... des bus

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  • L e m a g a z i n e q u i f a i t c i r c u l e r l e s i d é e s

    N U M É R O 1 1 7 9 – J U I N - A O Û T 2 0 1 7 W W W . R E V U E T R A N S P O R T P U B L I C . F R

    EXPERTISESNicolas Blain : « Défendre au niveau européen une valeur comme la mobilité est essentiel » Page 44

    TERRITOIRESVectalia remodèle l’offre de mobilité de Perpignan Page 18

    EN COUVERTUREOpérateurs sans frontières (2)Page 28•

    Transportpublic

  • P o ur l ’ info au qu ot id ien , rendez- v o us sur 3

    Éditorial

    Robert ViennetRédacteur en chef

    CO N JO N CTU RE

    Tous les mois dans Transport Public ............... 4

    TE RRITOIRE 6Urbain Aix-en-Provence va construire sa ligne de BHNS ........................................................... 6Urbain Le réseau de La Roche-sur-Yon réduit son impact environnemental............... 10Urbain Caen la Mer développe l'usage du vélo avant l'arrivée de son futur tram ..... 16Urbain Vectalia remodèle l'offre de mobilité du réseau de Perpignan .......................................... 18

    E COM O B ILITÉS 22Environnement Orléans Métropole teste des bus électriques chinois .................................. 22Autopartage Wattmobile intègre la nouvelle ZOE dans sa flotte .................................................... 24 Autocar Le premier car électrique d'Europe circulera à Paris.......................................................... 25Covoiturage BlaBlaCar compte 11 millions d'utilisateurs en France ........................................ 26

    E N CO UVE RTU RE 28International Opérateurs sans frontières (2) ................................................................ 28MENA Les groupes français, de l'Afrique du Nord au Moyen-Orient ................................... 36

    EXPE RTISES 40Technologie Mobilty crée Cway pour recharger les bus électriques ............................. 40Résultats 2016 Alstom poursuit sa mue ... 42Europe Nicolas Blain, UITP : « Défendre la mobilité au niveau européen » ..................... 44Stratégie La SNCF repart à la conquête des voyageurs avec inOUI ................................... 48

    AN N O N CES LÉ GALES 52

    Effet de groupes

    N ous publions dans ce numéro le second volet de notre dossier consacré à la conquête des marchés internationaux par les groupes français. Quoi de plus naturel ? En une vingtaine d'années, Transdev, Keolis et RATP Dev sont devenus des leaders mondiaux du transport public. Présents sur tous les continents et sur tous les modes de transport, ils réalisent désormais plus de la moitié de leurs chiffres d'affaires respectifs à l'international. Et cette aventure est loin d'être achevée si l'on considère que la part du marché du transport public mondial ouvert à la concurrence reste encore très minoritaire. Au-delà de l'énumération des positions des uns et des autres sur l'échiquier mondial des transports publics, ce qui est intéressant à analyser, c'est l'impact qu'a eu cette conquête depuis ses débuts sur la structuration des groupes français. Ils ont appris, parfois

    dans la douleur, à s'adapter aux cultures très différentes des pays qu'ils ont investis.Partis avec, en bandoulière, leurs expertises dans les trains régionaux, les métros automatiques, les tramways ou la gestion des réseaux de bus, ils sont revenus avec des compétences nouvelles dans des domaines aussi divers que le marché dérégulé des bus en Angleterre, les taxis ou les VTC groupés aux Etats-Unis, le transport de personnel minier en Australie, le transport à la demande, les bus touristiques... Surtout, les opérateurs français ont su croiser ces expériences venues d'horizons différents en créant des Tech factories ou autres Living labs, ce qui permet d'essaimer dans l'ensemble de leurs filiales. S'il ne fallait retenir qu'une seule leçon de cette période, ce serait celle-là : c'est bien l'international qui a façonné et structuré ces champions nationaux que l'on connaît aujourd'hui. •

    Photo de couverture : Todd Darling.

    Transport public (ISSN : 0249-5643 UTP), mensuel édité par l'Union des transports publics et ferroviaires. Commission paritaire 0621 G 83830. Dépôt légal : 2e trimestre 2017. L'UTP n'est pas solidaire des opinions émises dans les articles publiés par Transport public lorsque ceux-ci sont signés par leur auteur. Éditeur délégué : Institutionnel Médias, 104 avenue du Général Michel Bizot, 75012 Paris. Directrice de la publication : Frédérique Landowski. Comité de rédaction : M. Dujeancourt, S. Geng, S. Klein, C. Pasqualini, S. Viala. Rédacteur en chef : R. Viennet (01 40 24 19 99). E-mail : [email protected] – Secrétaire de rédaction : H. Baer. Ont collaboré à ce numéro : C. Cabiron, C. Guillemin, M. Fressoz, F. Guernalec. Photos : C. Recoura. Abonnements : Institutionnel Médias - BP 95 - 92244 Malakoff cedex, tél. : 01 40 92 70 58 - France : 153 euros, Étranger + DOM-TOM : 172 euros. Publicité - Responsable commerciale : Valérie Devay, IM régie, 104 avenue du Général Michel Bizot, 75012 Paris, tél. : 01 40 24 21 24, [email protected]. Réalisation : en PAO à la revue. Flashage et impression : Imprimerie de Champagne, tél. : 03 25 87 08 34 - fax : 03 25 87 73 10.

  • Conjoncture

    4 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    Conjoncture

    Le redressement des ratios de la profession se poursuit avec succès

    TENDANCE EN ANNÉE GLISSANTE

    Les résultats du premier trimestre 2017 indiquent que la stratégie de rétablissement des ratios financiers des réseaux urbains se poursuit avec succès. Optimiser l'offre permet en effet

    de s'ajuster de manière pertinente à la demande de transport public. Stéphanie Lopes d'Azevedo

    Production : nombre total de kilomètres (y compris haut-le-pied). Trafic : nombre total de voyages payants, réduits et gratuits. Recettes : ventes de titres, hors compensations et hors taxes. Evolutions sur deux ans, avec une base en indice 100 en début de période.

    (Indices en volume base 100 sur 24 mois)

    • Si les résultats pour chaque indicateur d'activité du transport public urbain (production, voyages, recettes) diffèrent selon les tailles d'agglomérations, il apparaît que la tendance reste la même depuis près de deux ans, quelles que soient les strates de réseaux. Ainsi, l'offre kilométrique évolue très peu dans

    les réseaux grands ou moyens (+ 0,5 %), tandis qu'elle recule légèrement dans les petits. La maîtrise des dépenses d'exploitation étant leur priorité, les services sont optimisés pour réduire l'ensemble des coûts de fonctionnement et privilégier les lignes à attractivité avérée. L'évolution du trafic est, quant

    à elle, orientée à la hausse pour tous, avec une moyenne de progression de l'ordre de 1 %. Elle témoigne de la fidélité de la clientèle malgré les ajustements de l'offre. En atteste également la croissance des recettes commerciales, qui est passée de 2 % à 3,7 % entre les douze derniers mois et les douze mois précédents. •

    M A R S

    PRODUCTION • + 0,5 % TRAFIC • + 1,0 % RECETTES • + 3,5 %

    PRODUCTION

    CLASSE 1 : • + 0,5 % CLASSE 2 : • + 0,5 % CLASSE 3 : • - 0,6 %

    TRAFIC

    CLASSE 1 : • + 1,2 % CLASSE 2 : • + 0,1 % CLASSE 3 : • + 0,8 %

    RECETTES

    CLASSE 1 : • + 3,7 % CLASSE 2 : • + 2,3 % CLASSE 3 : • + 2,0 %

  • Conjoncture

    P o ur l ’ info au qu ot id ien , rendez- v o us sur 5

    Conjoncture

    MARS

    GLISSEMENT ANNUEL

    Panel ˬ 100 réseaux de province : 24 réseaux de classe 1 (100 % des agglomérations de plus

    de 250 000 habitants), 31 réseaux de classe 2 (84 % des agglomérations de 100 000 à 250 000 habitants), et 45 réseaux de classe 3 (68 % des agglomérations de moins de 100 000 habitants). Révision possible des indicateurs jusqu'à trois mois après leur publication en cas de modification du panel ou de transmission de nouvelles valeurs.

    (Variations en volume par rapport au même mois de l'année précédente)

    • Le trafic s'inscrit en nette hausse au mois de mars après une légère baisse en février (- 0,6 %), si bien qu'il s'établit à des volumes inégalés jusqu'ici. Il en va de même pour la production kilométrique qui avait reculé de 3 % en glissement annuel et dont le rebond observé en mars a permis de se positionner à un niveau qui n'avait pas été atteint depuis deux ans. Seules les petites agglomérations n'ont pas suivi cette tendance, poursuivant leur stratégie d'optimisation de l'offre afin

    de rétablir des ratios financiers qui ont été particulièrement malmenés ces dernières années. A l'instar des autres strates de réseaux, elles peuvent compter sur le dynamisme de leurs recettes commerciales pour y parvenir. Celles-ci ont en effet progressé de 4,6 % en moyenne ; et même si la hausse est moindre dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants, elle tranche avec les évolutions nettement plus faibles traditionnellement observées. •

    PRODUCTION • + 0,6 % TRAFIC • + 1,9 % RECETTES • + 3,2 %

    PRODUCTION CLASSE 1 : • + 0,7 % CLASSE 2 : • + 0,7 % CLASSE 3 : • - 0,4 %

    TRAFIC CLASSE 1 : • + 2,4 % CLASSE 2 : • - 0,3 % CLASSE 3 : • + 0,8 %

    RECETTES CLASSE 1 : • + 3,5 % CLASSE 2 : • + 2,1 % CLASSE 3 : • + 1,1 %

    • Les résultats du premier trimestre 2017, comparés au premier trimestre 2016, permettent d'affirmer que les stratégies d'optimisation de l'offre et de redressement des recettes mises en place depuis bientôt deux ans sont maintenues avec succès. L'observation, plus fine, par taille d'agglomération montre cependant que ce sont les grands réseaux qui, malgré un net ralentissement de l'offre (+ 0,7 %), parviennent à accroître significativement le trafic (+ 2,4 %) et à répercuter cet effet sur leurs recettes (+ 3,5 %). Pour les autres, l'impact de la diminution de la production kilométrique sur la demande est plutôt négatif, notamment dans les agglomérations de taille moyenne. Mais il n'entame pas les performances commerciales. •

    PRODUCTION • + 3,0 % TRAFIC • + 4,0 % RECETTES • +4,6 %

    PRODUCTION

    CLASSE 1 : • + 3,3 % CLASSE 2 : • + 3,3 % CLASSE 3 : • - 0,3 %

    TRAFIC

    CLASSE 1 : • + 4,7 % CLASSE 2 : • + 1,0 % CLASSE 3 : • + 2,2 %

    RECETTES

    CLASSE 1 : • + 4,7 % CLASSE 2 : • + 4,3 % CLASSE 3 :• + 2,1 %

    CUMUL DEPUIS LE DÉBUT DE L'ANNÉE

  • 6 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    Territoires

    URBAIN

    Aix-en-Provence va construire sa ligne de BHNS

    C' est un véritable change-ment de comportement en matière de déplace-ments, que les élus du territoire du Pays d'Aix veulent impulser avec la construction d'une ligne de bus à haut niveau de service. Cet axe, qui portera le nom commercial « Aix-press », traversera la ville du nord-

    Les élus du territoire du Pays d'Aix ont décidé la construction d'une ligne de bus à haut niveau de service, qui sera mise en service en 2019. Elle permettra notamment d'accélérer la transition énergétique du réseau, puisqu'elle sera opérée avec des véhicules électriques. Christine Cabiron

    ouest au sud sur 7,2 km. Il devien-dra, lors de sa mise en service en 2019, la colonne vertébrale des transports publics de la ville et per-mettra d'accroître leur attractivité. « Les élus du Pays d'Aix ont voulu construire un BHNS dans l'esprit d'un tramway », rappelle André Hémery, directeur des infrastruc-

    tures de transport du territoire du Pays d'Aix. A savoir des fréquences de passage élevées – de sept minutes – et des opérations de requalifica-tion urbaines de façade à façade. Il s'accompagnera d'une réduction de l'espace accordé aux voitures. « Le long du tracé, il y aura une baisse assez sensible du nombre de places de

    • La future ligne de BHNS s'étendra sur 7,2 kilomètres.

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  • Territoires

    P o ur l ' inf o au qu ot id ien , rendez- v o us sur 7

    • Plus d'infos sur Mobilicités.com en flashant les QR Codes

    ////////// En brèves ////////// LILLE La fraude a fortement baissé en 2016

    La fraude a baissé de 10 % dans les transports publics de la Métropole européenne de Lille. En 2016, le taux de fraude était de 12,9 %. Ce résultat découle des 141 000 opérations de

    contrôle menées par Transpole, mais aussi des actions de prévention visant à encourager les voyageurs à ne pas frauder. Ce phénomène représente encore un manque à gagner de 7,7 millions d'euros par an.

    TOULOUSE Tisséo renforce la lutte contre la fraude et les incivilités

    Tisséo, syndicat mixte en charge du réseau urbain de Toulouse, veut réduire la fraude et les incivilités. L'objectif ? Limiter ces phénomènes qui coûtent 10 millions d'euros par an

    à la collectivité et créent un sentiment d'insécurité. Le transporteur va sanctionner plus fortement celles et ceux qui dégradent l'espace des transports en commun et ne paient pas leur titre de transport. 

    ANNECY La Sibra lance son application mobilités

    L'appli mobilités lancée par le Grand Annecy et la Sibra, le 2 mai, permet de combiner six modes de déplacement : le bus, le car, le vélo, la voiture, le TER et la marche à

    pied. Les personnes déficientes ou atteintes d'un handicap peuvent également connaître l'arrêt le plus proche et les horaires en temps réel grâce à la lecture à voix haute. Courant 2018, elle permettra d'acheter un titre de transport via son smartphone.

    MARSEILLE La RTM reprend la mer

    Avec la belle saison, la RTM a relancé, le 29 avril, son service régulier de navettes maritimes jusqu'au 1er octobre 2017. Depuis le Vieux-Port, ces navettes desservent l'Estaque,

    au nord, et la Pointe-Rouge, au sud. Mais s'agit-il de capter la clientèle touristique ou d'apporter un service supplémentaire aux abonnés du réseau ?

    stationnement qui sera largement compensée par l'offre proposée dans les parcs relais situés aux terminus du BHNS. » Il est notamment prévu de construire une telle infrastruc-ture au carrefour de la route de Ga-lice, à l'entrée principale de la ville. Ce parking, qui sera souterrain, comptera 600 places. « Nous souhai-tons inciter les automobilistes à res-ter en périphérie de la ville et bascu-ler vers les transports collectifs. » Par ailleurs, les voies de circulation seront réduites : les voitures ne cir-culeront plus que sur deux voies sur l'avenue de l'Europe contre quatre actuellement. Sur cette voirie, deux voies seront par ailleurs consacrées à la nouvelle ligne de BHNS. Même scénario pour l'avenue Robert-Schu-man où l'espace dédié aux voitures sera limité au profit des transports publics et des piétons. « L'ensemble des zones de stationnement disparaî-tront. Aujourd'hui, nous avons une offre pléthorique de places qui, pour autant, ne satisfait ni les commer-çants ni les riverains à cause des voi-tures ventouses qui stationnent à la journée, voire à la semaine », rap-pelle le directeur des infrastruc-tures du territoire du Pays d'Aix.La future ligne de BHNS sera proté-gée à 80 % et comptera 19 stations. Elle desservira plusieurs quartiers d'habitat dense ainsi que la plupart des pôles générateurs de dépla-cements. A savoir : les facultés de

    lettres et de droit, le centre-ville d'Aix-en-Provence –  notamment la place de la Rotonde –, la biblio-thèque, le centre de chorégraphie, le conservatoire et le grand théâtre de Provence. Actuellement, ces équipements sont desservis par des lignes de bus « classiques », dont la performance est moindre en raison de la circulation. Le BHNS permet-tra aux usagers de bénéficier d'un gain de temps de dix minutes, soit un temps de parcours de vingt-cinq minutes entre les deux terminus. Le tracé sera ponctué d'aménage-ments afin de favoriser les déplace-ments à vélos au travers de bandes ou de pistes cyclables, ainsi que de zones 30. La part belle sera faite aux adeptes de la marche à pied avec, notamment, la matérialisation de cheminements piétons.

    Quinze mille voyageurs attendus par jourCe nouveau projet de bus à haut niveau de service s'accompagnera d'une restructuration en profon-deur du réseau urbain. « Nous n'inventerons rien, mais nous appli-querons les principes qui portent leurs fruits, à savoir un système de rabattement vers cet axe struc-turant », confie André Hémery. Actuellement, le réseau Aix-en-Bus est opéré par Keolis, dont le contrat de délégation de service public arrivera à terme à la fin de l'année

    • Le projet « Aixpress » représente un investissement de plus de 99 millions d'euros.

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  • Territoires

    8 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    • La future ligne de bus à haut niveau de service, qui traversera la ville du nord-ouest au sud, sera en site propre à 80 %.

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    2019. En 2016, ce réseau a enregis-tré plus de 14 millions de voyages. La fréquentation attendue sur la future ligne de BHNS est estimée à 15 000 voyages par jour. Il s'agirait d'un trafic « largement supérieur à celui des lignes de bus actuelles qui desservent ces secteurs », précise André Hémery. « En comparant l'offre actuelle à celle qui sera mise en œuvre en 2019 suite à la restructura-tion du réseau urbain, nous devrions passer de 16 000 à 23 000 voyages par jour », projette-t-il.

    Près de 100 millions d'euros d'investissementCe projet de nouvelle ligne de BHNS représente un investisse-ment global de 99,20 millions d'eu-ros sur lesquels 66,2 millions seront consacrés à la construction de la

    plate-forme du bus à haut niveau de service, dont les appels d'offres viennent d'être lancés. Le parc relais souterrain nécessitera un budget de 18 millions d'euros, tan-dis que le matériel roulant dispo-sera d'une enveloppe budgétaire de 15 millions d'euros. La future ligne sera principalement financée par la métropole Aix-Marseille-Provence, la nouvelle autorité organisatrice de transport. La ligne bénéficie égale-ment d'une subvention d'Etat de 5,4  millions d'euros, une subven-tion octroyée dans le cadre du deu-xième appel à projets « Transports collectifs et mobilité durable ».Afin d'opérer ce BHNS, les élus ont opté pour des bus électriques de 12 mètres de long. Le contrat porte sur l'acquisition de 15  véhicules, dont l'appel d'offres devrait être

    lancé au début de l'été. « Le choix de la technologie de recharge n'est pas encore totalement arrêté, mais nous partons sur un système de rechar-gement partiel en bout de ligne », explique André Hémery. Au regard de cette technologie innovante, une chose est sûre : l'industriel retenu devra assurer la maintenance et l'entretien des véhicules pendant cinq ans, avec deux tranches condi-tionnelles qui devraient l'engager pendant dix ou quinze ans. L'acqui-sition de bus électriques amorce la transition énergétique voulue par la collectivité, alors que l'actuel parc d'Aix-en-Bus fonctionne au diesel. « Pour le renouvellement de ces véhi-cules, nous étudions deux pistes : l'électrique et le GNV [gaz naturel pour véhicules, ndrl] », complète André Hémery. •

  • www.rencontres-transport-public.fr

    L'ÉVÉNEMENT NATIONALDE LA MOBILITÉ

    Marseille10 -12 octobre 2017

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  • 1 0 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    Territoires

    • Le réseau Impulsyon est au service d'un territoire de 94 000 habitants.

    Le réseau de La Roche-sur-Yon réduit son impact environnemental

    URBAIN

    C' est pour leur engagement dans la transition éner-gétique que l'aggloméra-tion de La Roche-sur-Yon et la Com-pagnie des Transports du Yonnais (CTY) ont été récompensées. Elles ont en effet reçu, le 22 février der-nier, le trophée de la collaboration entre une collectivité et son exploi-

    L'agglomération de La Roche-sur-Yon et la Compagnie des Transports du Yonnais ont été récompensées par l'Ademe et l'AFT pour les actions qu'elles ont menées pour réduire les gaz à effet de serre. Et pour augmenter la fréquentation des transports publics. Christine Cabiron

    tant de transport urbain. Cette récompense a été décernée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et l'Association pour le développe-ment de la formation profession-nelle dans le transport (AFT), à l'occasion de la première édition des Trophées Objectif CO², qui découle

    des engagements pris lors du Gre-nelle de l'environnement.Le transporteur yonnais a engagé des actions, dès 2014, pour limiter son impact environnemental. Il a tout d'abord travaillé sur les véhi-cules avec l'objectif de réduire leur consommation et, par conséquent, les émissions de gaz à effet de serre.

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    • David Dacher (2e en partant de la g.) : « Entre 2014 et 2016, tous les anciens bus ont été remplacés par des véhicules Euro 6 qui sont [...] plus respectueux de l'environnement. »

    « Entre 2013 – l'année de référence – et 2016, la consommation moyenne de carburant est passée de 34,5 à 32,2  litres aux 100  km », explique David Dacher, directeur de la Com-pagnie des Transports du Yonnais, la filiale de RATP  Dev qui opère le réseau urbain Impulsyon. « Ce qui représente un gain d'émissions de CO² de 160 tonnes en 2015 et de 163 tonnes en 2016. »

    Moteur, huile, maintenance et formation à l'écoconduitePour cela, plusieurs actions ont été conduites. Tout d'abord sur les véhi-cules eux-mêmes, avec l'utilisation de lubrifiants moteur à économie d'énergie et de produits auxiliaires de combustion, mais également avec l'amélioration du plan de maintenance, l'analyse des huiles moteur, ainsi que la systématisation des gonflages de pneus. Les actions ont ensuite portées sur la formation à l'écoconduite des conducteurs de bus. « Les engagements pris dans le cadre de la charte Objectif  CO² reposent à la fois sur ce type d'actions relevant de l'opérateur de transport, mais aussi sur des décisions incom-bant à l'autorité organisatrice tel que le renouvellement du parc », précise David Dacher. « Entre 2014 et 2016, tous les anciens bus ont été rempla-cés par des véhicules Euro 6 qui sont moins énergivores et plus respec-

    tueux de l'environnement. » La tran-sition énergétique passe également par une augmentation de la part des transports publics et des modes alternatifs dans les déplacements. Ainsi, la communauté d'aggloméra-tion a adopté un plan global de dépla-cement (PGD) en 2015. L'objectif est de réduire la part modale de la voiture pour la faire passer de 74 à 65 % d'ici à 2025, d'augmenter celles du vélo (de 2 à 4 %), de la marche à pied (de 19 à 25 %) et des transports collectifs (de 5 à 6 %). A ce titre, la Compagnie des Transports du Yon-nais et la collectivité ont retravaillé ensemble l'offre de transport afin d'améliorer le ratio du nombre de voyages par kilomètre. « Dès 2014, nous avons défini des engagements annuels pour améliorer l'efficacité du réseau urbain. Nous étions au milieu de notre convention, et le réseau com-mençait à vivoter avec une baisse de la performance sur certaines lignes. » Aussi, toutes les lignes ont été scru-tées à la loupe, et des itinéraires ont été revus pour accroître l'attracti-vité des transports publics. Résul-tat, le ratio voyages/km est passé de 1,12 en 2013 à 1,22 en 2016. Concrè-tement, la fréquentation du réseau, avec 2,8 millions de voyageurs en 2016, a progressé de 12 % pour une offre en augmentation de 2 %. « Ces modifications nous ont permis de tes-ter de nouveaux services en prévision

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    • En janvier, l'opérateur RATP Dev a été renouvelé à la tête du réseau de la Roche-sur-Yon pour une durée de sept ans.

    du nouveau réseau qui sera mis en œuvre en septembre 2017. » Soit six mois après la signature d'une nou-velle convention de délégation de service public. En effet, l'opérateur RATP Dev a été renouvelé, en jan-vier, à la tête du réseau Impulsyon pour une durée de sept ans.

    Une baisse de l'offre de 10 % mais de nouveaux servicesCe nouveau contrat s'accompagnera « d'une légère restructuration » de l'offre. « Nous devons faire mieux avec moins de kilomètres », précise David Dacher. Une baisse qui se chiffre à 10 %, ce qui correspond à une réduction de 200 000  km. « Sur la période antérieure, nous produisions des kilomètres en heures creuses et pendant les vacances sco-laires, qui étaient trop importants par rapport à la fréquentation. Nous avons donc proposé de réduire cette offre. Par contre, nous n'avons pas

    touché aux fréquences sur les lignes les plus fréquentées. » Pour résumer, les 15 lignes du réseau Impulsyon seront hiérarchisées. Ce service régulier couvre 9 des 13 communes de l'agglomération. Les autres le sont par du transport à la demande (TAD). Malgré cette réduction de l'offre, le nouveau réseau comp-tera de nouveaux services. Ce sera le cas en direction de Rives de l'Yon, la dernière commune de la première couronne périphérique à ne pas être desservie par une ligne régu-lière. Par ailleurs, l'offre sera den-sifiée pour mieux desservir les trois pôles commerciaux de l'aggloméra-tion. Autre nouveauté : la desserte de trois zones d'activités (ZAC). Deux zones le seront par des modi-fications d'itinéraires de lignes exis-tantes. La troisième ZAC disposera d'une navette spécifique, organisée matin et soir en rabattement vers le réseau urbain. « Les horaires et la

    fréquence ont été conçus en lien avec les besoins des entreprises », précise le directeur de la CTY.

    Cap sur l'électrique et le gaz naturel pour véhiculesDans cette agglomération forte de 94 000 habitants, la transition éner-gétique passe aussi par la sortie du diesel. Depuis janvier 2017, la Com-pagnie des Transports du Yonnais teste un minibus 100 % électrique développé par Gruau et RATP Dev. Celui-ci a été affecté au service de transport à la demande et de per-sonnes à mobilité réduite. Lors des prochaines fêtes de fin d'an-née, le réseau Impulsyon comptera un Bluebus de Bolloré de 6 mètres. Il sera mis en exploitation sur une ligne de centre-ville qui fonction-nera mercredi, vendredi et samedi après-midi. Par ailleurs, la collec-tivité envisage d'acquérir un bus standard au GNV en 2018. •

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  • Territoires

    1 4 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    Bagnolet : sous les logements sociaux, le PCC de la ligne 11 du métro

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    • Le futur PCC de la ligne 11 sera situé à deux pas de la Porte de Bagnolet.

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    L ogis Transports n'en est pas à son premier coup d'essai. La filiale de la RATP, qui avait été créée en 1959 pour aider les agents à se loger, est devenue au fil des années un véritable promoteur immobilier qui construit des loge-ments sociaux, des bureaux et des commerces sur les sites industriels

    Logis Transports, la filiale logement de la RATP, mène à Bagnolet une opération de promotion immobilière qui se traduira par la construction de 105 logements sociaux, répartis dans deux résidences. Et entre lesquelles s'insérera le nouveau PCC de la ligne 11 du métro. Robert Viennet

    de la RATP, comme les dépôts de bus. L'idée est clairement de valori-ser un espace devenu de plus en plus rare dans Paris et la petite cou-ronne, tout en gardant les dépôts et les autres installations de la RATP, au plus près des lignes qu'ils des-servent. Dernière réalisation d'im-portance en date : le dépôt de bus de

    Lagny implanté dans le 12e arron-dissement. Construit en grande partie en sous-sol, celui-ci est sur-plombé par 30 000 m² de bureaux, un collège et une crèche.A Bagnolet, l'opération est un peu différente. La RATP, dont la poli-tique est de rapprocher les PCC des lignes de métro qu'ils supervisent,

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    • Les deux immeubles au-dessus desquels se trouvera le futur PCC de la ligne 11 seront livrés en 2019.

    cherchait un lieu pour implanter celui de la ligne 11, dont les travaux de prolongement au-delà de la sta-tion Mairie-des-Lilas sont en cours. Par chance, dans ce secteur, Logis Transports menait une opération de promotion immobilière pour construire, sur un terrain appar-tenant à la RATP, 105  logements sociaux, dont une partie est réser-vée aux agents de la Régie. Décision fut prise d'y intégrer le PCC. Ainsi, entre les deux immeubles d'habitation de sept étages, situés dans l'îlot Bagnolet-Pasteur, à deux pas de la Porte de Bagnolet, et qui seront livrés début 2019, un PCC ultra moderne est en cours de construction. Bénéficiant d'un éclairage naturel zénithal – ce qui est rare pour ce type d'équipe-ment  –, il s'intègre parfaitement entre les deux immeubles d'habita-tion séparés par un jardin intérieur. Son accès est bien sûr sécurisé.Pour la RATP, l'intérêt de ces opé-

    rations est multiple. Cela permet de financer en partie, voire en totalité, comme dans l'opération du dépôt de bus de Lagny, la modernisation de ses équipements ; cela offre aux agents de la Régie des opportunités

    de logement au plus près de leur lieu de travail ; enfin, cela positionne la RATP, qui a signé un accord avec la mairie de Paris en 2014, comme un acteur important du logement social en Île-de-France. •

  • Territoires

    1 6 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    URBAIN

    C' est une page qui se tourne à Caen la Mer. En janvier 2018, le TVR, un tramway sur pneu guidé par un rail conçu par Bombardier, sera définitivement arrêté, tandis que débuteront les travaux de la future ligne de tramway sur fer, dont la mise en ser-vice est prévue en septembre 2019. Pendant cette période de transition, la communauté urbaine développe-ra l'usage du vélo afin de faciliter les déplacements. En outre, « un impor-tant dispositif de substitution avec une quarantaine de bus articulés sera mis en place pour assurer le service et maintenir les dessertes », explique Rodolphe Thomas, vice-président de Caen la Mer, chargé des trans-ports et des infrastructures. « Nous souhaitons profiter du lancement des travaux du tramway pour redynami-ser ce mode, car nous estimons que la politique vélo n'est pas à la hauteur. » Actuellement, cette collectivité, forte de 50 communes et 265 000 ha-bitants, dispose, depuis une dizaine d'années, d'un système de vélos en libre-service géré par Clear Chan-nel. « Ce service est trop rigide et n'est concentré que sur Caen. Résultat, la part de déplacement réalisée avec ce mode est minime. » Aussi, il a été dé-cidé d'intégrer ce service à la future délégation de service public, actuel-lement en cours de négociation, pour l'ex ploitation du réseau Twisto. « Nous avons demandé aux trois candidats en lice – Keolis, Transdev et RATP Dev – de déployer près de 300  vélos classiques et à

    Caen la Mer développe l'usage du vélo avant l'arrivée de son futur tram La collectivité souhaite développer l'usage du vélo en prévision de l'arrêt du tramway sur pneu prévu le 1er janvier 2018. Et pendant la construction de la plate-forme qui accueillera le futur tramway sur fer. Celui-ci doit être mis en service en 2019. Christine Cabiron

    assistance électrique. Nous souhai-tons également que ce service soit présent dans les communes de la pre-mière couronne de Caen. » En atten-dant, la collectivité a lancé une cam-pagne de communication pour inciter les habitants à opter pour ce mode et à délaisser leur voiture pen-dant les travaux. Les premiers por-tant sur la déviation des réseaux souterrains ont débuté en juin. Ceux concernant la plate-forme du tramway sont programmés en jan-vier 2018 et devraient durer un an et demi. Après des années de galère liées au TVR, l'arrivée d'un tram sur

    fer est, pour les élus, un enjeu essen-tiel. Il s'agit de faire oublier aux Caennais les frasques liés aux dys-fonctionnements et aux nom-breuses défaillances du TVR.

    Un investissement de 245 millions d'eurosIl s'agit aussi de ga ra ntir le développement économique de la communauté urbaine. « Ce tramway accélèrera tous les processus d'amé-nagement urbain et précèdera l'urba-nisation, un peu comme le chemin de fer dans le Far West ! C'est ce qui fera ou pas l'attractivité de Caen la mer. »

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    • Le futur délégaire du réseau Twisto, qui sera connu en septembre, devra déployer 300 vélos en libre-service.

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    ////////// En brèves ////////// RHÔNE-ALPES Valence et Romans se mettent à l'autopartage

    Depuis le 4 mai, les habitants de l'agglomération de Valence-Romans Sud Rhône-Alpes disposent d'un service d'autopartage. Proposé par Citiz, ce service compte, pour

    l'instant, six véhicules en libre-service qui sont disponibles dans quatre stations. D'ici cinq ou six ans, il pourrait y en avoir une vingtaine.

    UTP L'UTP représente les opérateurs de transport urbain et de la branche ferroviaire à 100 %

    L'Union des transports publics et ferroviaires affiche un taux de représentativité patronale de 100 % chez les opérateurs de transport urbain et de la branche ferroviaire. C'est le résultat

    des mesures d'audience effectuées et présentées, le 26 avril, par la Direction générale du travail.

    GRAND PARIS Les travaux du Grand Paris boostent NGE… et les prix

    Petit poucet du secteur, le groupe indépendant de travaux publics NGE tire son épingle du jeu dans le programme des infrastructures de transport du Grand Paris. Mais plus de concurrence ne signifie

    pas toujours de meilleurs prix pour la SGP et le Stif.

    ÎLE-DE-FRANCE Fermeture du RER A : la RATP dévoile ses solutions de transport alternatives

    L'entreprise propose plusieurs solutions aux voyageurs qui ne pourront échapper à la fermeture du tronçon central du RER A du 29 juillet au 27 août inclus : une offre de taxi sur-mesure, des solutions

    de covoiturage ou encore des espaces de coworking.

    La région Île-de-France adopte son plan véloLe conseil régional d'Île-de-France présidé par Valérie Pécresse a adopté, le 18 mai, un plan vélo doté d'un budget de près de 100 millions d'euros sur cinq ans. L'objectif ?

    Développer la pratique du vélo au quotidien et tripler le volume des déplacements à vélo d'ici à 2021.

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    A charge au futur délégataire – dont le nom sera connu en septembre – de réussir cette mise en service. La future ligne s'étendra sur 16 km et comprendra 26 stations. Elle sera opérée avec 24 rames construites par Alstom et devrait être emprun-tée par 64 000 voyageurs par jour contre 42 000 aujourd'hui. La ligne du TVR sera transformée pour accueillir le tramway sur fer. Une extension d'environ 1 000  mètres sera construite pour desservir le futur centre de maintenance et la ZAC des Hauts de l'Orne. Par ail-leurs, il est prévu de créer une branche de 1,7 km destinée à desser-vir la presqu'île de Caen, un secteur en cours d'urbanisation. Cette branche, nécessitant la construc-tion d'un pont sur l'Orne, a engen-dré une hausse du montant de l'in-vestissement. Celui-ci est estimé à

    245 millions d'euros. C'est bien plus que les 230 millions d'euros prévus au départ. « L'ancienne équipe avait prévu d'investir 300 millions d'euros pour construire une deuxième ligne », ne manque pas de rappeler Ro-dolphe Thomas. « En 2014, quand nous avons été élus, nous savions que l'agglomération n'était pas mesure de financer un tel projet. Si nous l'avions fait, nous n'aurions pas pu mener les autres investissements que les habi-tants sont en droit d'attendre. » Pour autant, la collectivité n'a pas tiré un trait sur une deuxième ligne. « A partir de 2020, nous prendrons une décision soit en faveur d'un deu-xième axe lourd, soit en faveur d'un bus à haut niveau de service. ». Une chose est sûre : le réseau de bus sera restructuré lors de la mise en ser-vice de la première ligne afin de mailler le territoire de la commu-nauté urbaine. « Nous voulons tisser une toile harmonieuse et équilibrée des mobilités entre les communes. » Ce souhait s'est traduit par la mise en place d'une complémentarité entre les services de Twisto et ceux des Bus Verts, opérés par le conseil départemental du Calvados. « La séparation des deux services était une ineptie », constate Rodolphe Thomas. Depuis janvier – Caen la Mer avait alors accueilli 15  nou-velles communes –, il est possible d'utiliser les cars dans le PTU avec la tarification urbaine. Des négocia-tions seront prochainement enga-gées avec la région Normandie, qui sera compétente pour les trans-ports interurbains et scolaires à compter de septembre, afin d'har-moniser les tarifications et les offres des deux services. •

    • Une campagne de communication a été mise en place pour inciter les habitants à prendre leur vélo.

    Caen teste deux bus électriquesEn 2025, transition énergétique oblige, Caen la Mer devra disposer d'une flotte de bus 100 % électrique. L'agglomération va tester deux bus – fournis par Irizar et Heuliez Bus – dès juin. Ces tests permettront d'évaluer la consommation d'énergie, l'autonomie, le confort, la maintenance et la fiabilité du matériel. « Les bus électriques coûtent horriblement cher. Aujourd'hui, la question est de savoir jusqu'où nous pouvons aller, mais nous n'avons aucune garantie ni d'assurance sur la longévité de ces véhicules », s'interroge Rodolphe Thomas.

  • Territoires

    1 8 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    • Le contrat de Vectalia à Perpignan court jusqu'en 2021.

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    E n 2018, Vectalia célèbrera ses vingt ans de présence sur le territoire de la métropole Perpignan Méditerranée. Son contrat de délégation de service pu-blic, qui avait été initialement renouvelé en 2011 pour huit ans, a été prolongé jusqu'en 2021. L'objec-tif est de donner un nouvel élan au réseau urbain, qui a été rebaptisé

    Sankéo, le 18 avril dernier, et, plus globalement, à la politique de mobi-lité de la Métropole. En 2018, une nouvelle organisation des services de transport public sera ainsi mise en place, trois ans après une pre-mière restructuration. « Le réseau était arrivé à un tournant de son his-toire, car la dynamique de fréquenta-tion observée au cours des dernières

    années était moins soutenue. Le ré-seau s'essoufflait et peinait à gagner des parts de marché sur la voiture in-dividuelle », explique François Be-noist, directeur général de Vectalia France. Partant de ce constat, les nouveaux élus ont souhaité engager, dès 2014, un état des lieux technique et financier à la suite d'une hausse significative des coûts au kilomètre.

    Nouveaux services de mobilité, transfert de l'investissement portant sur le matériel roulant, transition énergétique... L'opérateur franco-espagnol prépare une nouvelle réorganisation du réseau Sankéo pour une mise en service effective en septembre 2018. Christine Cabiron

    Vectalia remodèle l'offre de mobilité du réseau de Perpignan

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    Cela résulte, en fait, de l'extension du périmètre des transports ur-bains qui, au début des années 2000, est passé de 6 à 36 communes. « La filiale n'était pas en déficit, mais il y avait souvent un abondement du budget général de la communauté d'agglomération à celui des trans-ports qui s'élève à 32,5 millions d'eu-ros. » Aussi, Vectalia et son parte-naire technique – les Transports métropolitains de Barcelone (TMB) – ont analysé tous les flux de dépla-cement pour identifier les lignes qui étaient les plus et les moins fréquen-tées. « Au fil du temps, le réseau s'était beaucoup développé avec une fréquentation qui n'était pas au ren-dez-vous sur certains axes, ce qui dé-gradait les ratios de performance », décrypte François Benoist. De cet état des lieux est née, en 2015, une nouvelle organisation des services, assortie d'une réduction de l'offre de 6 %. Ce qui représente pour la collectiv ité une économie de 1,3 million d'euros. Les 9 millions de kilomètres produits ont été concen-trés sur les lignes où les potentiels de fréquentation (10  millions de voyages en 2016) sont les plus éle-vés. « Nous avons supprimé des ser-vices pas ou peu fréquentés dans cer-tains secteurs ou en heures creuses. » Les itinéraires ont été simplifiés pour accroître la vitesse commer-ciale. Une boutique en ligne a été créée afin de pouvoir recharger les titres de transport. Par ailleurs, il a été décidé d'augmenter la contribu-tion payée par les voyageurs. « La grille tarifaire n'avait pas évolué de-puis dix ans. Cette hausse des prix a permis au taux de couverture de se redresser de 16 à 18 %. »

    Vectalia France prévoit d'acheter 17 bus hybridesCette première vague de réorga-nisation s'appuie sur un avenant au contrat de délégation de service public. Alors qu'elle avait été renou-velée en 2011 pour huit ans, cette délégation a été prolongée jusqu'en 2021. Elle génère pour cette filiale de Vectalia un chiffre d'affaires annuel

    Quel est le poids de Vectalia en France ?FRANÇOIS BENOIST : La société emploie près de 730 salariés et exploite 400 véhicules pour un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros. Nous transportons 26 millions de voyageurs par an. Nous sommes présents en transport urbain à Perpignan, Antibes et Cambrais. Nous avons également une activité interurbaine – en cours de structuration – qui est plus modeste avec des contrats en Occitanie : dans les Pyrénées-Orientales et dans l'Aude. Notre ambition est de nous développer dans ce secteur, y compris par croissance externe, comme cela a été le cas avec les transports Michaud, rachetés il y a quelques années. Nous avons également un pôle de formation pour nos conducteurs.

    Quelle est votre stratégie de développement ?Nos objectifs de développement sont raisonnables mais ambitieux. Depuis trois ans, nous avons la volonté de redynamiser le groupe en France, en le dotant de toutes les expertises que nous procurent les Transports métropolitains de Barcelone, notre partenaire technique depuis 2010. Ce travail de refondation se traduit par des actions que nous avons et allons déployer à Perpignan. Ce réseau est, pour nous, une vitrine, puisque cela fait près de vingt ans que nous l'opérons. Nous souhaitons renforcer notre position dans l'Hexagone en répondant à des appels d'offres de la taille de cette collectivité. Nous travaillons actuellement sur la consultation lancée par Arles et nous allons répondre à d'autres marchés. Nous sommes également très attentifs et portons un grand intérêt au Grand Paris et aux opportunités qui peuvent se présenter à des opérateurs alternatifs privés plus modestes. Nous souhaitons aussi nous implanter au Maroc où nous ne sommes pas encore présents : nous attendons le résultat de l'appel d'offres à Nador et nous nous sommes positionnés

    sur ceux de Rabat et de Casablanca. Nous dévoilerons plus en détail notre stratégie lors des prochaines Rencontres nationales du transport public, qui se dérouleront à Marseille en octobre 2017.

    Quel est le rôle des Transports métropolitains de Barcelone dans votre stratégie ?Ce partenariat est très important pour nous, car c'est un moyen de renforcer nos positions en France et de nous développer. L'expertise de TMB sur des sujets tels que la transition énergétique du matériel roulant, le digital et la relation client nous permet de proposer des solutions adaptées aux territoires, sur lesquels nous allons nous positionner. •

    Directeur général de Vectalia France, François Benoist nous explique la stratégie et les objectifs « ambitieux » du groupe dont il tient les rênes.

    « Nous souhaitons aussi nous implanter au Maroc »

  • Territoires

    2 0 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    • Le réseau Sankéo a réalisé 10 millions de voyages en 2016.

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    de 32,5 millions d'euros. Dix mois de négociation ont été nécessaires pour rédiger cet avenant qualifié de « contrat de confiance » par François Benoist. Dans ce document figurent la définition des nouveaux services de mobilité, la nouvelle politique de lutte contre l'insécurité mais surtout le transfert au délégataire de l'investissement portant sur le matériel roulant. « La collectivité a estimé que le délégataire a le savoir-faire dans ce domaine pour opérer les choix techniques. Cette opération s'inscrit aussi dans un contexte où la Métropole a des contraintes d'endet-tement et de budget. » Vectalia s'est donc engagé à investir un peu plus de 11 millions d'euros sur la durée du contrat. A charge au groupe fran-co-espagnol d'amorcer la transition énergétique du parc Sankéo en lien

    avec l'Agenda 21 de la Métropole, qui a pour ambition de devenir le pre-mier territoire européen à éner-gie positive. « Suite aux études que nous avons menées avec TMB, nous avons considéré que l'hybridation diesel-électrique était la motorisa-tion la plus adaptée au territoire de la Métropole », explique François Benoist. Il est donc prévu d'acqué-rir 17 bus de ce type d'ici à 2021, ce qui correspondra au renouvelle-ment du tiers du parc. « L'hybride est une étape de transition vers l'électri-fication complète du réseau Sankéo. Nous savons que la généralisation de cette motorisation dépend de la dis-ponibilité et des coûts de cycle de vie des véhicules électriques. »En septembre 2018, le réseau San-kéo évoluera avec l'objectif de tou-jours plus accroître sa performance.

    Les grands principes de réorganisa-tion verront la mise en œuvre de complémentarités entre le réseau urbain et les transports départe-mentaux des Pyrénées-Orientales. « Nous étudions actuellement les sy-nergies qui peuvent être trouvées en termes d'offre, de tarif et d'informa-tion voyageurs afin d'améliorer la desserte du territoire », indique François Benoist. La collectivité souhaite aussi intégrer au service de transport public les nouvelles mo-bilités autour d'une organisation du covoiturage, l'autopartage et le vélo. « Actuellement, il existe un service de vélos en libre-service opéré par Clear Channel. L'année prochaine, la Métropole reprendra les commandes de ce service. Ce qui signifie que nous allons intégrer cette dimension dans le nouveau plan transport. » •

  • UNE MOBILITÉDURABLEET RESPONSABLE

    Avec ses GX HYBRIDES et GX ELEC, Heuliez Bus se positionne comme un acteur majeur du développement des autobus à faibles ou 0 émissions.

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  • Écomobilités

    2 2 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    Écomobilités

    D epuis le 9 mai dernier, la mé-tropole d'Orléans et son dé-légataire Keolis testent deux autobus électriques. De 12 mètres de long chacun, ces deux véhicules ont été mis à disposition par les constructeurs chinois Yutong et BYD. L'expérimentation se déroule

    en conditions réelles d'exploitation sur les lignes 1, 2 et 4 du réseau Tao, qui transportent chaque jour 24 000 voyageurs. Ces autobus sont rechargés la nuit au dépôt, en six heures minimum. Une installation spécifique a été réalisée dans le remisage couvert du dépôt de bus de

    Saint-Jean-de-Braye. Une com-mune limitrophe d'Orléans à l'est. Mais pourquoi avoir uniquement choisi des constructeurs chinois ? « C'est un choix technique et financier de notre délégataire qui ne concerne que cette expérimentation. Nous n'excluons pas de tester les modèles

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    ENVIRONNEMENT

    Écomobilités

    • Ces bus seront rechargés la nuit, en six heures minimum.

    Depuis mai, Orléans expérimente des bus électriques sur son réseau. Pour ces premiers tests, son délégataire Keolis a choisi deux véhicules de constructeurs chinois. L'objectif visé est de vérifier l'exploitabilité de ces autobus. Et notamment leur autonomie. Christophe Guillemin

    Orléans Métropole teste des autobus électriques chinois

  • P o ur l ’ info au qu ot id ien , rendez- v o us sur 2 3

    Écomobilités

    • Plus d'infos sur MobiliCités.com en flashant les QR Codes

    d'autres constructeurs. Et cela n'im-plique nullement que le choix final se portera sur ces premiers véhicules testés », fait remarquer Charles-Éric Lemaignen, président d'Or-léans Métropole. Les deux bus Yutong et BYD ont été loués pour une durée de cinq ans, ce qui corres-pond à une phase expérimentale. Un premier bilan des tests sera dressé fin 2017. « Nous nous donnons du temps pour tester les perfor-mances et les coûts d'exploitation de ces véhicules sur la durée », poursuit Charles-Éric Lemaignen.Le principal enjeu est de tester l'au-tonomie des véhicules. La ligne  1 mesure ainsi 250 km de long, soit la limite de l'autonomie annoncée par Yutong et BYD. Les tests devront donc déterminer s'ils peuvent atteindre cette limite et, surtout, dans quelles conditions (impacts du chauffage, de la climatisation, du nombre de passagers, etc.). Cette expérimentation doit aussi porter sur le confort ressenti par les voya-geurs, ainsi que sur la maintenance et la fiabilité du matériel. Ces tests s'inscrivent dans une perspective de mise en conformité avec la loi de transition énergétique et pour la croissance verte, précise la métro-pole orléanaise. Rappelons que ce texte impose aux grandes agglomé-rations d'acheter progressivement, à partir de 2020, un pourcentage de plus en plus important de « bus propres », pour parvenir à 100 % en 2025. Le réseau Tao compte aujourd'hui 190 bus. •

    « Nous nous donnons du temps pour tester les performances et les coûts d'exploitation de ces véhicules sur la durée. » Charles-Eric Lemaignen,président d'Orléans Métropole.

    ///////// En brèves ///////// VÉLO Un programme vélo pour l'habitat social

    Le bailleur social Habitation Moderne a signé, le 10 mai, la première convention liée au programme Alvéole porté par la FUB. Les habitants

    du quartier du Neuhof à Strasbourg vont bénéficier de trois locaux à vélos et de séances d'apprentissage de la bicyclette. Un programme éligible aux certificats d'économies d'énergie.

    INCUBATEUR Via ID lance un appel à projets nouvelles mobilités

    L'incubateur Via ID lance son deuxième appel à projets nouvelles mobilités. Les start-up ont jusqu'au 19 juin pour candidater. De plus, l'accélérateur propose

    un nouveau programme de pré-incubation et un coaching pour les jeunes pousses en création.

    AUTOPARTAGE La RATP prend une participation dans Communauto

    La nouvelle filiale dédiée à l'investissement dans les start-up, RATP Capital Innovation, a pris sa toute première participation dans le service

    d'autopartage Communauto Paris. Les deux acteurs misent sur leur complémentarité.

    NAVETTE SANS CHAUFFEUR Une navette autonome Navya pour 9 500 euros par mois

    Avec son partenaire NEoT Capital, le français Navya propose sa navette autonome Arma à des entreprises et des collectivités publiques. Une offre de service clé en main qui

    comprend l'assurance et la maintenance à partir de 9 500 euros par mois sur 48 ou 60 mois.

    Une PME française invente le VAE « hybride »Un vélo à assistance électrique (VAE) capable de se recharger au freinage. Tel est le principe du « Debut Hybride » développé par la société Thirty One. Créée en 2013, cette PME de Haute-Garonne est spécialisée dans la fabrication de vélo à assistance électrique pour les particuliers, les entreprises et les collectivités. Depuis 2014, une cinquantaine de ses vélos équipent le système de vélos en libre-service de la ville de Vannes. « La batterie de notre VAE hybride, qui est intégrée dans le moyeu, peut être rechargée en rétropédalant. Ce système permet de doubler l'autonomie du vélo par rapport à un VAE classique. Nous tablons ainsi sur 150 à 200 km d'autonomie pour le Debut Hybride, contre 50 à 80 km pour les modèles traditionnels », explique Christophe Baeza, cofondateur de l'entreprise. Ce VAE peut être également rechargé sur secteur ou sur une borne, en trois ou quatre heures. D'un poids de 18 kg, il s'agit par ailleurs d'un « vélo connecté ». La puissance de son assistance électrique peut ainsi être réglée depuis une application mobile. « Dès ce printemps 2017, nous commercialisons ce vélo hybride auprès des particuliers. Mais fin 2018-début 2019, nous prévoyons de le proposer dans le cadre de systèmes de vélos en libre-service », indique le responsable. Le Debut Hybride est vendu 2 659 euros. Malgré ce prix élevé, Thirty One compte en écouler 300 unités en 2017 puis 600 en 2018.

  • Écomobilités

    24 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    S pécialisé dans l'autopartage électrique aux abords des gares, le service Wattmobile était jusqu'alors centré sur les pe-tits véhicules urbains que sont le Renault Twizy et le scooter Peugeot e-Vivacity. L'idée était de permettre aux professionnels arrivant en TGV dans une grande ville de se rendre rapidement à leurs rendez-vous, en se faufilant dans le trafic urbain et en se garant facilement. Si ce prin-cipe reste au cœur de son offre, Wattmobile souhaite séduire les clients cherchant un véhicule doté d'une plus large autonomie et d'une plus grande capacité de transport.

    La jeune pousse, rachetée par Indi-go en 2016, intègre donc, depuis mai dernier, la Renault ZOÉ ZE 40 à son catalogue. « La f lotte proposée s'étend désormais du deux-roues à la citadine, soit de 50 à 300 km d'auto-nomie selon les véhicules pour cou-vrir tous les besoins. L'autonomie et le confort de conduite de ce nouveau modèle garantissent aux utilisateurs d'assurer l'ensemble de leurs ren-dez-vous dans un rayon [qui soit] le plus large possible », indique Watt-mobile. À titre de comparaison, la Twizy offre une autonomie réduite de 60 km et n'intègre pas de GPS ou de coffre pouvant être fermé à clé,

    Désormais, la start-up propose la Renault ZOÉ ZE 40 en autopartage aux abords des gares. Les professionnels arrivant en TGV peuvent ainsi se déplacer en voiture dans un périmètre d'environ 300 km pour se rendre à leurs rendez-vous. Christophe Guillemin

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    ce qui est bien entendu le cas de la ZOÉ. Et l'autonomie de la nouvelle ZOÉ est d'environ 300 km. Côté ta-rifs, il en coûte 9 euros de l'heure (63 euros la journée) pour louer ce véhicule, contre 7 euros (49 euros la journée) pour la Twizy et 5 euros (35 euros la journée) pour le Peu-geot e-Vivacity. Wattmobile a dé-ployé 14 Renault ZOÉ dans sept de ses dix stations. Courant 2017, la start-up va également ajouter un nouveau modèle de scooter à son catalogue  : le BMW  C  evolution, équivalent à un 125  cm3, complé-mentaire du Peugeot e-Vivacity qui correspond à un 50 cm3. •

    AUTOPARTAGE

    • Wattmobile a été racheté par Indigo en 2016.

    Wattmobile intègre la nouvelle Renault ZOÉ dans sa flotte

  • Écomobilités

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    AUTOCAR

    • Estimée à huit ans, la durée de vie des batteries de l'autocar est garantie par le constructeur chinois BYD.

    L e constructeur chinois BYD a livré, le 17 mai, à B.E. Green, le premier autocar électrique qui sera mis en exploitation en Europe. « Il sera opérationnel cou-rant juin », assure la filiale verte des Autocars Dominique, un opérateur spécialisé dans la location multi-marque de véhicules électriques. Cet autocar de type «  C9  » offre notamment une autonomie d'envi-ron 200 km, avec une capacité de transport de 51 places. Il ne sera pas utilisé pour une ligne régulière mais pour du transport occasion-nel, principalement du tourisme. Et s'il commence son exploitation en région Île-de-France, B.E.  Green verrait bien ce type de véhicule cir-culer dans d'autres agglomérations. « Ce C9 étoffe notre offre pour propo-ser des city tours, des excursions en périphérie de grandes villes ou encore la découverte de sites touristiques », résume ainsi Patrick Mignucci, fon-dateur et gérant de B.E. Green. Avant de poursuivre : « Ces activités nécessitent rarement une autonomie supérieure à 180 km par jour. » Le contrat qui a été signé, en 2016,

    La vente de véhicules électriques va tripler en France d'ici à 2020Selon une étude du cabinet Xerfi*, les ventes françaises de véhicules électriques (VE) et de véhicules hybrides rechargeables (VHR) devraient dépasser les 180 000 unités d'ici à 2020 et représenter 7 % du marché. Cela constituerait un triplement du marché par rapport aux 34 791 véhicules immatriculés en France, en 2016. « Entre une action efficace des pouvoirs publics,

    des constructeurs nationaux offensifs, des prix de l'électricité bas et un maillage du territoire satisfaisant en termes de bornes, la France fera partie des pays les plus avancés dans ces technologies à moyen terme », prédit Xerfi. « Même les constructeurs les plus réfractaires à cette technologie, à l'image de Volkswagen ou encore Toyota, ont fini par céder à la pression du marché. Parallèlement,

    les marques premium (Audi, Volvo, Mercedes...) affichent leurs ambitions en termes de motorisation hybride rechargeable : il s'agit d'équiper la majorité, voire la totalité, des nouveaux modèles thermiques. »

    * « Le marché des véhicules électriques et hybrides en France et dans le monde. Perspectives du marché et du jeu concurrentiel à l'horizon 2020 », Xerfi, mars 2017, 150 pages.

    Le premier car électrique d'Europe circulera à Paris

    entre l'autocariste et BYD, porte sur l'achat de trois autocars électriques. Deux autres véhicules devraient donc être livrés prochainement avec, cette fois, une capacité de 59 places. Leur autonomie doit éga-

    lement être de l'ordre de 200 km. Quant à la durée de vie des batteries, elle est estimée par le constructeur à huit ans. Une durée de vie qui est garantie contractuellement, pré-cise-t-on chez B.E. Green. •

  • Écomobilités

    2 6 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

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    Les ventes de la Bluecar en chute libre en ce début d'année 2017Sur les quatre premiers mois de l'année 2017, le groupe Bolloré n'a vendu que 14 Bluecar auprès de particuliers. Des ventes en chute libre qui font suite à une année 2016 plutôt difficile avec 429 unités commercialisées, soit près de 15 % de moins qu'en 2015. Rappelons que ce véhicule électrique, popularisé par le service Autolib', est également commercialisé depuis 2013 auprès du grand public. Sauf qu'il ne semble plus trouver preneur auprès des particuliers.Il faut dire que la concurrence des grands constructeurs automobiles s'est considérablement accrue depuis 2013.

    Et ces grands groupes possèdent une force de frappe marketing et commerciale bien supérieure à celles de Blue Solutions, la filiale du groupe Bolloré dédiée aux véhicules électriques. « Nous n'envisageons pas d'arrêter la commercialisation de la Bluecar auprès des particuliers, mais ce n'est pas notre priorité. Nous nous concentrons sur les services d'autopartage de type Autolib', ainsi que sur les ventes de la Bluecar aux entreprises et collectivités », indique le groupe Bolloré. Il faut rappeler par exemple que la société Atos possède une vingtaine de Bluecar en autopartage pour

    ses employés et que la ville de Drancy, dans le département de Seine-Saint-Denis, en possède 37 pour ses services administratifs. En 2017, une nouvelle version de la Bluecar est prévue. Elle sera destinée principalement à l'autopartage, aux entreprises et aux collectivités, même si des particuliers pourront en faire l'acquisition. Livrée à l'automne, elle devrait notamment intégrer des sièges rabattables, un niveau de sécurité accru et un GPS amélioré. Elle sera commercialisée au prix de 13 300 euros, bonus écologique déduit, contre 12 300 euros pour le modèle actuel.

    COVOITURAGE

    J usqu'à présent, le leader eu-ropéen du covoiturage n'a jamais vraiment fait preuve d'une grande transparence sur son volume de clientèle, et se contentait de communiquer sur des chiffres mondiaux. Mais, lors de la présen-tation du nouveau service « BlaBla-Lines », le 2 mai dernier, Frédéric Mazzella, PDG et cofondateur de BlaBlaCar, a lâché le chiffre de 11 millions d'utilisateurs français pour sa plate-forme. Après vérifica-tion auprès de la jeune pousse, le chiffre évoqué semble bien être celui du nombre d'utilisateurs de BlaBlaCar dans l'Hexagone.Au niveau mondial, la start-up compte, en effet, 40  millions de clients dans 22 pays. Avec 11 mil-lions d'utilisateurs, la France est en première place des pays comptant le plus de clients du servcie de covoi-turage longue distance, au coude à coude avec la Russie. « D'ici la fin de l'année, la Russie devrait être notre premier marché », confie-t-on en interne. La concurrence y est pour-

    BlaBlaCar compte 11 millions d'utilisateurs en France

    tant rude. Depuis février 2017, le portail Internet russe « Mail.ru » propose son service de covoiturage « BeepCar ». Lequel se positionne clairement comme le concurrent direct de BlaBlaCar. « Mail.ru » ne

    communique cependant aucun chiffre sur sa clientèle. Mais le por-tail russe nourrit bien l'ambition de dominer le marché du covoiturage d'ici la fin de l'année et de détrôner la pépite hexagonale. •

    • Dans le monde, BlaBlaCar peut se targuer d'avoir 40 millions de clients.

  • Le portail des transports publics et de la mobilité

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  • En couverture

    2 8 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    INTERNATIONAL

    Opérateurs sans frontières (2)

    Après vingt ans de conquête sur les marchés internationaux pour les plus anciens – Transdev et Keolis – et un peu plus de dix ans pour le plus récent – RATP Dev –, les opérateurs français font désormais partie du cercle fermé des leaders mondiaux du transport public. Ils ont su exporter les savoir-faire acquis sur le marché hexagonal et en développer de nouveaux en se frottant à des règlementations et à des cultures très différentes d'un pays à l'autre. Focus sur les marchés de l'Asie, de l'Australasie et ceux de la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).  Christine Cabiron et Robert Viennet

  • En couverture

    P o ur l ’ info au qu ot id ien , rendez- v o us sur 2 9

    L' Asie et l'Australasie – qui regroupe l'Australie et la Nouvelle-Zélande – ont apparemment peu de choses en commun... si ce n'est leur très re-lative proximité géographique, leur croissance écono-mique continue depuis quelques décennies et leur besoin impérieux de développer leurs infrastructures de transport. De quoi aiguiser l'appétit des groupes de transport en général et celui des opérateurs français en particulier. Ces derniers sont implantés en Australie depuis la fin des années 1990 et sont présents en Asie depuis le milieu des années 2000.

    Australasie : des pays matures« L'Australie est confrontée à un défi démographique et à une saturation de ses réseaux routiers dans les zones urbaines. D'où une volonté forte d'investir dans les infrastructures et une recherche affirmée de la valeur ajou-tée apportée par des opérateurs étrangers », analyse Ber-nard Tabary, directeur exécutif international de Keolis. Si les groupes français ont planté très tôt leur drapeau dans ce pays-continent à la fin des années 1990, c'est parce que, comme le dit Bernard Tabary, ils y retrou-vaient leurs repères et leurs principaux fondamentaux. A savoir « une gouvernance claire, lisible et saine, et une volonté d'ouverture à la concurrence », même si cette der-nière est encore partielle – notamment dans le ferro-viaire – et d'intensité variable selon les Etats. « Il y a une tradition assez forte d'ouverture à la concurrence dans l'Etat du Victoria – autour de Sydney –, dans le Queensland dont la capitale est Brisbane, et qui se développe en Nou-velle-Galles du Sud où se trouve Melbourne », fait-il obser-ver. Dans ce pays mature, la concurrence est clairement organisée, les appels d'offres tiennent leur calendrier, les demandes sont explicites, et les attributions se font sur des critères de choix objectifs. Surtout, précise le direc-teur international de Keolis, « les processus de consulta-tion en amont des appels d'offres intègrent les remarques des opérateurs ». Un constat partagé par Laurence Bro-seta, directrice de Transdev à l'international : « Au début

    de l'ouverture à la concurrence, les opérateurs étaient can-tonnés à la fonction de producteur de kilomètres, mais ce modèle évolue, et les autorités sont de plus en plus enclines à réfléchir à des politiques globales de mobilité. » Bernard Tabary va même plus loin : « Les autorités australiennes sont très ouvertes à des modèles qui stimulent la créati-vité de l'opérateur et la prise de risque sur la fréquenta-tion à laquelle s'ajoutent des critères de qualité incitatifs avec un système de bonus-malus. »Autre évolution manifeste : les Australiens montrent un véritable intérêt pour les solutions de nouvelles mobili-tés. « Les Australiens sont de plus en plus intéressés par les solutions de type "transport à la demande" qui n'existent pas encore dans le pays. La Nouvelle-Galles du Sud vient de lancer un appel d'offres et des appels à manifestation d'in-

    « L'Australie est confrontée à un défi démographique et à une saturation de ses réseaux routiers dans les zones urbaines. D'où une volonté forte d'investir dans les infrastructures. »Bernard Tabary

    • Depuis 2013, Transdev exploite un tiers du réseau de bus de Melbourne.

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  • En couverture

    3 0 Transport Public J U I N -AO Û T 2017 N O 1179

    térêt auprès des opérateurs et des start-up pour dévelop-per une nouvelle génération de TAD », explique Laurence Broseta. En Nouvelle-Zélande, les choses sont compa-rables à ceci près que l'ouverture à la concurrence a été engagée plus tardivement et que le pays, moins grand et nettement moins peuplé, semble offrir moins de pers-pectives de développement.

    La longue marche des groupes français en AsieL'Asie est le continent le plus peuplé de la planète, le mar-ché le plus prometteur, mais aussi le plus difficile à pé-nétrer pour les opérateurs étrangers. « Dans cette région du monde, notre développement est lent parce que, plus en-core qu'ailleurs, il faut être Chinois en Chine, Indien en Inde ou Coréen en Corée. Cela demande un long appren-tissage, d'autant que la culture de ces pays est plus éloi-gnée de la nôtre que celles de l'Australie ou de la Nou-velle-Zélande », décry pte Laurence Broseta. Un apprentissage en effet pour le moins difficile, car chacun de ces marchés possède ses spécificités et sa vision du développement économique et urbain. Ainsi, l'Inde, qui

    demeure fortement marquée par la présence britan-nique, est plutôt ouverte aux concessions et aux parte-nariats publics-privés (PPP), à l'instar de la Corée. Mais ce type de partenariat se fait plutôt rare en Chine. Dans ces pays « compliqués », les groupes français visent d'abord les infrastructures lourdes, comme les tramways et les métros. Un domaine où leur expertise est claire-ment reconnue. Pourtant, cela ne suffit pas : « En Chine, la valeur ajoutée d'un opérateur étranger est source d'in-térêt mais pas nécessairement source de passion, d'où notre approche du marché chinois par alliances, comme on le fait avec Shentong », indique Bernard Tabary. Quant à Transdev et RATP Dev, ils ont choisi d'y chasser en meute via une co-entreprise.

    Keolis, des tramways de Melbourne au métro d'HyderabadL'opérateur est présent en Australie depuis 2009, soit l'année où il a arraché à Transdev Yarra Trams, le réseau de tramway de Melbourne, qui est le plus important du monde avec 500 rames. Ce premier contrat, qui devait

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    • Keolis opère le réseau de tramway de Gold Coast, dans le nord-est de l'Australie, depuis juillet 2014.

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    s'achever sept ans plus tard, a finalement été reconduit en 2016 pour une durée de huit ans. Keolis l'opère avec son partenaire australien Downer EDI qui est chargé de la maintenance. Il a créé, avec ce dernier, une joint-ven-ture baptisée KDR Downer (51 % Keolis). Fort de cette première implantation, le groupe français et son par-tenaire ont poursuivi leur développement en rempor-

    tant l'exploitation de la nouvelle ligne de tramway de Gold Coast, une station balnéaire de 540 000 habitants située dans l'Etat du Queensland (dans le nord-est de l'Australie). La construction de cette ligne en partenariat public-privé a été confiée à un consortium dont fait partie KDR Downer qui en assure l'exploitation depuis juillet 2014 pour une durée de quinze ans. Curiosité de cette ligne longue de 13 km, les 14 rames qui y circulent com-portent des espaces dédiés pour accueillir des planches de surf. En 2018, la ligne sera rallongée de 7,3 km. Une extension dont l'exploitation a également été confiée à Keolis. Un an après cette mise en service, Keolis Downer annonce le rachat de ATE, le cinquième opérateur privé de bus australien, pour 115 millions d'euros. Basé à Bris-bane, ATE dispose d'une flotte de près de 1 000 bus et exploite des lignes urbaines, interurbaines et sco-laires dans trois États : Australie-Méridionale (Ade-laïde), Australie-Occidentale (Perth) et Queensland (Brisbane). L'entreprise compte aujourd'hui 1 600 col-laborateurs. Cette acquisition – la plus importante du groupe depuis le rachat d'Effia – accroît la présence ter-

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    • A Melbourne, le groupe Keolis assure l'exploitation du plus important réseau de tramway du monde avec 500 rames.

    En Australasie, « il y a peu de contrats qui intègrent plusieurs modes de transport, mais cela pourrait venir, surtout dans les villes moyennes. C'est l'un de nos objectifs parce que la valeur ajoutée d'un réseau intégré est plus intéressante. »Laurence Broseta

  • En couverture

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    ritoriale de Keolis dans le pays. Elle le positionne égale-ment dans une stratégie de développement multimodal qui a trouvé sa consécration en décembre 2016, avec le gain du réseau urbain de Newcastle en Nouvelle-Galles du Sud. C'est le premier réseau multimodal australien – tramways, ferries et bus – attribué à un groupe privé pour une durée de dix ans. Un réseau dont le chiffre d'af-faires cumulé atteint 312 millions d'euros. Le contrat remporté par Keolis Downer prévoit la conception du réseau et la gestion des opérations d'exploitation et de maintenance pour les bus, les ferries ainsi que le futur réseau de tramway de la ville, dont une première ligne de 2,7 km sera mise en service en 2019. « Il s'agit du pre-mier contrat australien qui s'inspire de la délégation de service public à la française. Les autorités locales nous ont confié la gestion de l'ensemble des modes avec un objectif d'augmentation de la fréquentation », se félicite Bernard Tabary. Keolis ne cache pas ses ambitions pour un mar-ché qualifié par ses dirigeants de « stratégique pour la croissance du groupe ». Mais l'opérateur reste discret sur les appels d'offres auxquels il pourrait répondre dans les

    prochains mois. Superstition ou humilité ? En 2015, le consortium auquel il appartenait pour construire et opé-rer le futur tramway de Canberra s'était qualifié, mais il a été battu sur le fil par un concurrent.Changement de continent... Keolis a débuté sa conquête de l'Asie il y a tout juste cinq ans, en mai 2012, en signant avec Larsen & Toubro – le leader indien de la construc-tion et l'ingénierie – un contrat pour l'exploitation et la maintenance du futur métro d'Hyderabad, ville située au centre de l'Inde. Après plusieurs reports, liés notam-ment à des problèmes de politique intérieure, cette pre-mière ligne devrait être inaugurée cet été.Pour pénétrer le marché chinois, Keolis a adopté sa stra-tégie habituelle d'alliances avec des acteurs locaux. En avril 2013, l'opérateur a signé un partenariat avec Shan-ghai Shentong Metro Group, qui exploite le réseau de métro de Shanghaï. « Notre ambition est de comprendre le marché et son environnement en commençant par Shan-gaï, avec des ambitions de développement progressives et modestes par rapport à la taille du pays », explique Ber-nard Tabary. Premier effet concret de ce partenariat :

    • En Australasie, Transdev est présent sur tous les modes : des ferries (comme ici à Sydney) aux autobus, en passant par les trams et les trains régionaux.

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    l'exploitation par Keolis, à partir de décembre 2017, de la première ligne de métro automatique de Shangaï (la ligne 8.3). Le groupe a signé un second accord avec le groupe Wuhan Transportation Engineering Construc-tion Investment, pour la construction et l'exploitation du nouveau hub de l'aéroport de Wuhan. Dans ce pôle

    multimodal qui comptera une nouvelle autoroute, ainsi qu'une ligne de métro et une ligne de train de banlieue, Keolis sera chargé d'organiser l'intermodalité et de gérer le stationnement, autrement dit de créer un lien entre l'aéroport et le centre-ville de Wuhan.

    Transdev : seul en Australie mais avec RATP Dev en AsieCes vingt dernières années, la saga de Transdev en Australie illustre parfaitement les hauts et les bas que peuvent connaître les opérateurs hexagonaux à l'inter-national. Le groupe français, qui fut l'un des tout pre-miers à s'implanter dans le pays en 1997 (sous le nom de Connex), en gagnant l'exploitation d'un réseau de bus à Perth, puis l'emblématique monorail de Sydney, réus-sit un premier grand coup deux ans plus tard. Il rem-porte alors, pour une durée de quinze ans, le réseau ferroviaire régional de Melbourne. La même année, le « Transdev ancienne formule »