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Econom´ etrie non-lin´ eaire ethodes de moments Bernard Salani´ e Econom´ etrie non-lin´ eaireM´ ethodes de moments – p. 1/3

Econom´etrie non-lin´eaire M´ethodes de moments...th´eor`eme de Slutsky appliqu´e `a θˆn = e−1(ˆe) et de la normalit´e asymptotique jointe des eˆi. Econom´etrie non-lin´eaireM´ethodes

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  • Econométrie non-linéaire

    Méthodes de moments

    Bernard Salanié

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 1/32

  • Origine : méthode des moments classique

    Problème : estimer les paramètres θ de la loi de Y

    On observe Y1, . . . , Yn

    On définit les moments théoriques ei(θ) = EθYi pour

    i = 1, . . . , pθ

    On suppose que

    θ −→ (e1(θ), . . . , epθ(θ))

    est bijective.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 2/32

  • Idée

    on estime les moments théoriques par les momentsempiriques et on résout le système d’équations.

    “Conditions de moments” : EY i − ei(θ0) = 0.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 3/32

  • Soit êi =1n

    ∑nj=1 Y

    ij .

    On résout en θ̂n :

    êi = ei(θ̂n), i = 1, . . . , pθ

    Convergence : triviale, quand n −→ ∞, êi −→ ei(θ0).Normalité asymptotique et écarts-types : se déduisent du

    théorème de Slutsky appliqué à θ̂n = e−1(ê) et de la

    normalité asymptotique jointe des êi.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 4/32

  • Généralisations

    θ̂n est moins précis que le maximum de vraisemblance −→peut-on améliorer sa précision en rajoutant des conditionsde moments ?

    peut-on tester le modèle sous-jacent ?

    peut-on exploiter des conditions de moments plusgénérales ?

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 5/32

  • Trois méthodes liées

    GMM (méthode des moments généralisée)

    vraisemblance empirique

    MCA (moindres carrés asymptotiques).

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 6/32

  • La méthode des moments généralisée

    Modèle Pθ(y, x), échantillon (yi, xi)ni=1 i.i.d.

    On écrit les conditions de moments

    Eg(yi, xi, θ0) = 0

    Idée : on estime Eg(yi, xi, θ) par son analogue empirique

    Ĝn(θ) =1

    n

    n∑

    i=1

    g(yi, xi, θ)

    et on essaie de rendre Ĝn(θ) aussi petit que possible.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 7/32

  • Si pg = pθ : on résout simplement Ĝn = 0.

    Si pg > pθ, on ne peut pas annuler Ĝn(θ). On minimise enθ

    ∥Ĝn(θ)

    2

    Sn= Ĝn(θ)

    ′SnĜn(θ)

    où Sn est définie positive.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 8/32

  • On a donc un estimateur θ̂n qui dépend du choix de Sn.

    convergence et normalité asymptotique ?

    choix optimal de Sn ?

    variance asymptotique ?

    test du modèle ?

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 9/32

  • Convergence

    Si :

    g est continue

    Ĝn(θ) converge uniformément vers Eg(yi, xi, θ)

    Sn converge vers S∞ définie positive

    identification : si Eg(yi, xi, θ)′S∞Eg(yi, xi, θ) = 0, alors

    θ = θ0.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 10/32

  • Normalité asymptotique

    Ne pose pas de problème, avec des conditions de régularité enplus.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 11/32

  • Estimateur des GMM optimal

    Dans le cas pg > pθ, le choix de la norme compte.

    On montre qu’il faut choisir

    S∞ = (V g(yi, xi, θ))−1

    et qu’alors la variance asymptotique de θ̂n est

    (

    E∂g

    ∂θ′(yi, xi, θ0)S∞

    ∂g′

    ∂θ(yi, xi, θ0)

    )

    −1

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 12/32

  • Méthode en deux étapes

    on calcule un premier estimateur θ̃n avec Sn quelconque

    on estime S∞ par

    Ŝn =

    (

    1

    n

    n∑

    i=1

    g(yi, xi, θ̃n)g(yi, xi, θ̃n)′

    )

    −1

    et on réestime avec Sn = Ŝn.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 13/32

  • Test de suridentification

    Si pg > pθ, alors il y a plus de conditions de moments que

    nécessaire, et on ne peut pas annuler Ĝn(θ).

    On peut tester le modèle en regardant si Ĝn(θ̂n) est“petit”.

    En pratique : on prend Sn comme pour l’estimateur GMMoptimal, et sous l’hypothèse nulle de bonne spécification,

    n∥

    ∥Ĝn(θ̂n)

    2

    Snsuit asymptotiquement un χ2(pg − pθ).

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 14/32

  • Exemple d’application : condition d’Euler

    Problème d’optimisation sur le cycle de vie pour leconsommateur i

    u′(cit, θ) = β(1 + rt+1)Etu′(ci,t+1, θ)

    Si xit est un ensemble de variables connues de i en t, alorson a les conditions de moments

    Exit(u′(cit, θ) − β(1 + rt+1)u′(ci,t+1, θ)) = 0

    et si on a des données de panel (2 dates suffisent) on peutestimer β et θ, et tester le modèle.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 15/32

  • Développements récents des GMM

    l’estimateur en une étape

    la vraisemblance empirique (empirical likelihood).

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 16/32

  • L’estimateur en une étape

    on choisit simplement

    Sn(θ) =

    (

    1

    n

    n∑

    i=1

    g(yi, xi, θ)g(yi, xi, θ)′

    )

    −1

    qui dépend donc de θ

    on minimise

    ‖Gn(θ)‖Sn(θ)L’estimateur résultant est asymptotiquement équivalent àl’estimateur GMM optimal.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 17/32

  • La vraisemblance empirique

    Idée : on estime à la fois la loi inconnue de (y, x) et leparamètre θ

    Pour estimer la loi de (y, x), on essaie de se rapprocher dela vraisemblance empirique= masses de Dirac 1/n surchaque (yi, xi)

    mais on doit aussi prendre en compte les conditions demoments.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 18/32

  • La vraisemblance empirique en pratique

    soient πi les probas inconnues de (yi, xi), et e le vecteur(1/n, . . . , 1/n)

    On minimise en π et θ une distance entre π et e sous lescontraintes

    π ≥ 0 et∑n

    i=1 πi = 1∑n

    i=1 πig(yi, xi, θ) = 0

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 19/32

  • Intérêt de la vraisemblance empirique

    on peut fonder un test de suridentification sur la valeurdes multiplicateurs de Lagrange des conditions demoments à l’optimum

    Ce test a (peut-être) de meilleures propriétés à distancefinie que le test GMM habituel.

    Méthode encore peu répandue en pratique mais rechercheactive.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 20/32

  • Les moindres carrés asymptotiques

    estimateur de distance minimum

    système de pg ≥ pθ équations estimantes reliantparamètres auxiliaires π0 et paramètres d’intérêt θ0 :

    g(π0, θ0) = 0

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 21/32

  • On suppose que

    on a un estimateur convergent et asymptotiquementnormal (CAN) de π0

    √n(π̂n − π0) −→ N(0,Ω0)

    θ0 est identifiable : si g(π0, θ) = 0, alors θ = θ0.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 22/32

  • Exemple : la méthode des moments classique

    Ici les moments e jouent le rôle de π

    Ils sont estimés par les moments empiriques ê.

    Et les équations estimantes sont e − e(θ0) = 0.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 23/32

  • Idée : rendre g(π̂n, θ) aussi petit que possible.

    Si pg = pθ : on résout simplement g(π̂n, θ̂n) = 0.

    Si pg > pθ, on ne peut pas annuler g(π̂n, θ). On minimiseen θ

    ‖g(π̂n, θ)‖2Sn = g(π̂n, θ)′Sng(π̂n, θ)

    où Sn est définie positive.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 24/32

  • En général, on a donc un estimateur θ̂n qui dépend du choix deSn.

    convergence et normalité asymptotique ?

    choix optimal de Sn ?

    variance asymptotique ?

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 25/32

  • Propriétés asymptotiques

    θ̂n est convergent si :

    g est continue

    Sn converge vers S∞ définie positive

    identification : si g(π0, θ)′S∞g(π0, θ) = 0, alors θ = θ0.

    Pour la normalité asymptotique, il faut des conditions derégularité en plus (notamment : dérivées de g de plein rang).

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 26/32

  • Estimateur des MCA optimal

    On montre qu’il faut choisir

    S∞ =

    (

    ∂g

    ∂π′(π0, θ0)Ω0

    ∂g′

    ∂π(π0, θ0)

    )

    −1

    et qu’alors la variance asymptotique de θ̂n est

    (

    ∂g

    ∂θ′(π0, θ0)S∞

    ∂g′

    ∂θ(π0, θ0)

    )

    −1

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 27/32

  • Méthode en deux étapes

    on calcule un premier estimateur θ̃n avec Sn quelconque

    on estime S∞ par

    Ŝn =

    (

    ∂g

    ∂π′(π̂n, θ̃n)Ω̂

    ∂g′

    ∂π(π̂n, θ̃n)

    )

    −1

    et on réestime avec Sn = Ŝn.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 28/32

  • Application pratique des MCA la plus courante

    (attention aux changements de notation !)

    Test d’une hypothèse mixte

    ∃a, g(θ0, a) = 0

    avec pg > pa.

    On suppose qu’on a un estimateur CAN de θ0 :

    √n(θ̂n − θ0) −→ N(0, V0)

    on estime a en minimisant

    Gn(a) = g(θ̂n, a)′Sng(θ̂n, a)

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 29/32

  • Si on a choisi Sn de manière optimale, alors à l’optimum etsous l’hypothèse nulle,nGn(ân) suit asymptotiquement un χ

    2(pg − pa)Donc on a à la fois un test et un estimateur de a sousl’hypothèse nulle.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 30/32

  • Exemple : test d’un polynôme retard commun

    On part d’un ARMA

    Φ(L)Xt = Θ(L)εt

    et on veut tester l’existence d’un monôme commun :

    Φ(L) = (a − L)Φ0(L) et Θ(L) = (a − L)Θ0(L)

    (si c’est le cas, on peut rendre le modèle plusparsimonieux).

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 31/32

  • Revient à tester

    ∃a, Φ(a) = Θ(a) = 0

    Ici pg = 2 et pa = 1.

    Donc on estime l’ARMA non contraint, puis on appliqueles MCA et on obtient un test du χ2(1) ainsi qu’unestimateur de a sous l’hypothèse nulle.

    Econométrie non-linéaireMéthodes de moments – p. 32/32

    {small Origine : méthode des moments classique}{small Idée}{small }{small Généralisations}{small Trois méthodes liées}{small La méthode des moments généralisée}{small }{small }{small Convergence}{small Normalité asymptotique}{small Estimateur des GMM optimal}{small Méthode en deux étapes}{small Test de suridentification}{small Exemple d'application : condition d'Euler}{small Développements récents des GMM}{small L'estimateur en une étape}{small La vraisemblance empirique}{small La vraisemblance empirique en pratique}{small Intérêt de la vraisemblance empirique}{small Les moindres carrés asymptotiques}{small }{small Exemple : la méthode des moments classique}{small }{small }{small Propriétés asymptotiques}{small Estimateur des MCA optimal}{small Méthode en deux étapes}{small Application pratique des MCA la plus courante}{small }{small Exemple : test d'un polynôme retard commun}{small }