DP Expo Electro - Philharmonie de Paris · 2019. 4. 11. · Jean-Michel Jarre dévoile les instruments novateurs qui ont accompagné sa carrière, ... La Philharmonie de Paris présente

P H I L H A R M O N I E D E PA R I SMUSÉE DE LA MUSIQUE

EXPO

DE KRAFTWERK À DAFT PUNK

BANDE-SON : LAURENT GARNIERSCÉNOGRAPHIE : 1O24

9 AVRIL−11 AOÛT 2O19

DOSSIER

DE PRESSE

SCÉNO : 1024 ARCHITECTURE

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ÉLECTRO, LE SON DU FUTUR ?

En 2013, dans l’album Random Access Memories, Daft Punk mettait en musique une interview du mythique Giorgio Moroder. Trônant en maître d’un âge d’or musical, Moroder y retraçait la genèse de sa vocation, et surtout la découverte sur un Moog Modular 3P d’un son séquencé qui devait renouveler le disco et irriguer bientôt toutes les musiques électroniques. « I knew that it could be a sound of the future. But I didn’t realize how much impact it would be. » Cet hommage fait à l’homme-machine Moroder est-il simple nostalgie, masquant aujourd’hui les difficultés pour la musique électronique à se réinventer ? Ou est-il au contraire un plaidoyer pour le potentiel futuriste des sons électroniques, capables de libérer encore et toujours une créativité inouïe ?

La question préoccupe plus d’un critique, et fut à juste titre discutée lors de la préparation de cette expo-sition. Car la véritable révolution opérée par la house notamment, comme par la techno, date de plusieurs décennies. Nées à Chicago et à Détroit dans les années 1980, ces musiques faisaient alors émerger, des machines elles-mêmes, des paysages sonores inédits, commandant une extase physique peu commune. Indéniablement, l’expansion puis l’explosion de ces mouvements dans les années 2000 ont conduit à leur démocratisation et, diront certains, à une forme de saturation. Notre exposition défend une vision pour le moins optimiste, appuyée sur les remarquables recherches de son commissaire Jean-Yves Leloup et les collaborations exceptionnelles développées avec les pionniers de l’avant-garde électronique comme avec leurs héritiers. Les unes et les autres autorisent bien deux constats : la sève première des révolutions électroniques du XXe siècle survit aujourd’hui dans l’énergie de différentes scènes et labels – justifiant de ne pas céder à la nostalgie et de scruter aussi bien le présent musical que les grandes œuvres du passé. Par ailleurs, libérant un imaginaire non plus seulement musical, mais visuel et social, la musique électro-nique nourrit, au présent, des projets artistiques et politiques notables.

L’exposition est née en effet d’un engagement créatif des artistes qu’elle a mobilisés. Les musiciens appelés, par exemple, n’ont pas vu dans cet événement une manière de patrimonialiser leurs faits d’armes ; tous se sont approprié l’exposition comme un vrai terrain d’expériences. Laurent Garnier signe ainsi onze mix inédits retraçant l’histoire des musiques électroniques. De son côté, Daft Punk conçoit intégralement une installation inspirée du clip Technologic, quand Kraftwerk livre un montage audiovisuel fait sur mesure pour l’exposition, et programme trois concerts sur la grande scène de la Philharmonie. Jean-Michel Jarre dévoile les instruments novateurs qui ont accompagné sa carrière, notamment sa harpe laser, tandis que Jacques et Molécule développent, pour l’occasion, des créations sonores et vidéo. L’actualité de notre projet tient aussi à sa forte identité visuelle, née de collaborations actives avec de grands photographes et plasticiens, comme Andreas Gursky, Xavier Veilhan ou encore Claude Lévêque, tous engagés dans la mise en forme de l’exposition, au point d’éditer ou concevoir spécialement des œuvres. Confiée au collectif 1024 Architecture, la scénographie achève l’ambition visuelle du projet : plus qu’un système d’accrochage, elle crée un espace détonant, tout de structures échafaudées et de lumières mouvantes, à l’image des lieux où se produisent et se vivent ces musiques. Le renouvellement de la culture électronique s’observe enfin dans l’intention sociale et politique qu’elle porte aujourd’hui. Dans une société atomisée et individualiste, la house, la techno ou l’électro deviennent des vecteurs importants de rassemblement, offrant sur les dancefloors, les réseaux sociaux ou à travers l’activisme de nombreux collectifs, des relais pour tisser le lien social. Certes éphémères, mais bien vivantes, ces communautés permettent d’éprouver non seulement le partage, mais la fierté de la culture queer, comme la résistance féministe. D’où notre tentation d’actualiser, en 2019, ces mots de Juan Atkins livrés vingt ans plus tôt dans le film Modulations de la Brésilienne Iara Lee : « Les ovnis n’existent pas. La musique des machines est le seul moyen d’aller de l’avant. »

Marie-Pauline Martin

Directrice du Musée de la musique

Laurent Bayle

Directeur général de la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris

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La Philharmonie de Paris présente une exposition d’envergure sur la musique électronique à travers l’exploration de son imaginaire, ses innovations, ses mythologies ainsi que ses correspondances avec les arts plastiques.

De Kraftwerk à Daft Punk, Laurent Garnier a mis l’exposition sous tension en créant la bande-son de l’expo : un grand mix dédié à l’histoire et à l’amour de la musique électronique.

À plus de 120 BPM, l’électro fait danser la planète. La jeunesse de Paris ou de Berlin, les clubbers d’Ibiza, les nouveaux punks des teknivals comme les millenials de New York ou de Los Angeles, sans oublier la génération post-révolutionnaire de Tunis ou les gamins des favelas de Rio.

Jacob Khrist, La DJ et musicienne Ellen Allien, Festival N.A.M.E., Roubaix, 2017

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LA RÉVOLUTION ÉLECTRO

La dance music électronique, dont les genres fondateurs sont la house et la techno, est née il y a plus de trente ans à Chicago et Détroit, grâce au talent de musiciens et DJ noirs américains.

Accompagnant la révolution numérique et détrônant la culture du rock, cette musique a conquis l’Europe par le phénomène clandestin des rave-parties. Désormais, la musique électro ne se réduit plus aux seuls fêtes, raves et festivals auxquels elle est associée : elle s’impose comme une tendance artistique majeure de la culture contemporaine.

Au même titre que le rock ou le hip-hop, l’électro constitue désormais un reflet de la culture et des mutations de notre société. Comme si ses utopies, son énergie et ses BPM parvenaient à donner le pouls et le tempo de notre époque.

UNE EXPOSITION-EXPÉRIENCE

La bande-son immersive, confiée au DJ Laurent Garnier, suit le parcours de l’exposition. Elle revisite l’histoire de l’électro, du disco des années 1970 à la techno futuriste actuelle, sous la forme d’une dizaine de mix thématiques qui synthétisent l’esprit d’une époque à l’aide de classiques, de tubes ou de raretés.

Dégagée des codes de présentation classique, la scénographie brute et volontairement urbaine, dont la structure en échafaudage rappelle les scénographies de concerts, a été imaginée par le duo 1024 Architecture. Spécialement conçue pour l’exposition et placée au cœur de la scénographie, Core, leur installation numérique, dont les sculptures de lumière réagissent à la bande-son, invite à la contemplation hypnotique et à la danse.

Alfred Steffen, extraits de la série Portrait of a Generation: The Love Parade Family, Berlin, 1996

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DE KRAFTWERK À DAFT PUNK, DES PRÊTS EXCEPTIONNELS

Instruments novateurs des années 1910 à nos jours, art contemporain (Xavier Veilhan, Peter Keene, Christian Marclay), photographies (Andreas Gursky, Massimo Vitali, Bill Bernstein, Jacob Khrist…), graphisme et BD (Abdul Qadim Haqq, Alan Oldham), installations musicales et visuelles (Molécule et son dispositif de réalité virtuelle, Jacques et son « Phonochose »), le corpus exceptionnel des œuvres de l’exposition tient à la générosité des musiciens et artistes qui ont collaboré à la mise en œuvre de l’exposition :

Kraftwerk conçoit pour l’exposition une série de vidéos projetées en 3D et diffusées à l’aide d’un son spatialisé.

Jean-Michel Jarre présente un « studio imaginaire » issu de sa collection personnelle de synthétiseurs rares, rendant hommage aux technologies révolutionnaires qui l’ont accompagné au cours de sa carrière.

Daft Punk : à travers une installation inédite inspirée de leur clip « Technologic », le duo met en abyme son univers de fiction, tout en levant le voile sur une partie de la fabrication de leur esthétique.

Daft Punk, alive 2007, Image : DJ Falcon © Daft Trax

Jean-Michel Jarre US Tour by Mike Kvackay, 2018 © EDDA

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PARCOURS DE L’EXPOSITION

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L’exposition est composée de 4 grandes sections thématiques. Tout au long d’un parcours très libre, les villes mythiques de la musique électronique sont évoquées et forment des repères chronologiques pour le visiteur.

En ouverture de l’exposition, les images grand format d’Andreas Gursky accueillent le visiteur. Elles figurent les foules de gigantesques rave-parties que le photographe allemand a documentées au cours des années 1990.

Andreas Gursky, May Day I, 1997 © Andreas Gursky ADAGP, 2019, Courtesy Sprüth Magers,ZKM – Museum of Contemporary Art, Karlsruhe


MAN & WOMAN-MACHINE

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L’aventure de la musique électronique est avant tout une histoire d’hommes et de femmes qui, depuis les inventeurs d’instruments du début du XXe siècle jusqu’aux producteurs pionniers de la techno de Détroit en passant par les compositeurs de l’âge des studios de recherche, ont imaginé la musique de l’an 2000. Cette esthétique futuriste traduit l’esprit visionnaire d’artistes qui puisèrent tour à tour leur inspiration dans l’idéalisme du progressisme scientifique, l’espoir d’une culture neuve bâtie sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, l’imaginaire de la science-fiction, et enfin l’idée, plus utopique, d’une possible expansion de notre conscience et de nos capacités grâce à une fusion harmonieuse entre l’homme et la machine. L’imaginaire d’innovation qui l’a guidée depuis ses origines perdure à travers ses croisements avec l’art numérique et la vague des « live audiovisuels », ainsi que la créativité d’une génération de luthiers qui imagine, à nouveau, les instruments de demain.

Kraftwerk, The Robots 3D concert, Neue Nationalgalerie, Berlin, 2015 © Peter Boettcher, Courtesy Sprüth Magers

ARP 2500, appartenant à Jean-Michel JarrePhoto : Éric Cornic @ EDDA-JMJ


Xavier Veilhan, Giorgio Moroder, 2015,Courtesy Perrotin,Collection privée

© Guillaume Ziccarelli © Veilhan / ADAGP Paris, 2019

Xavier Veilhan, Thomas Bangalter & Guy-Manuel de Homem-Christo, 2015,

Courtesy Perrotin© Claire Dorn © Veilhan / ADAGP Paris, 2019

Gmebaphone 2, Christian Clozier, France, 1975, Musée de la musique / Anglès

Peter KeeneForbidden planet, a closer look at Bebe & Louis Barron, 2011


DÉTROIT

Au cours des années 1990, la ville de Détroit, ses DJ et ses musiciens (Juan Atkins, Derrick May, Carl Craig, Jeff Mills…), ainsi que son environnement urbain incarnent l’un des mythes fondateurs de la révolution électro. L’exposition évoque la ville et ses artistes à travers les photographies de Marie Staggat et Jarod Lew, ainsi que les graphismes de Frankie Fultz, Alan Oldham et Abdul Qadim Haqq, réalisés pour le label Underground Resistance.

Alan Oldham, Say Nice Things About Detroit, 2007

Avec l’installation MR-808 Interactive, l’Allemand Moritz Simon Geist a conçu une boîte à rythmes géante, ludique et interactive, qui rend hommage à l’un des plus célèbres instruments de l’histoire électro, la TR 808 de Roland.

Moritz Simon Geist, MR 808, 2013


DANCEFLOOR

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Expérience esthétique et sensorielle, le dancefloor est le cœur battant de la culture électro, sur lequel les danseurs se retrouvent immergés dans un même bain de lumière et de musique. La musique électro a été la première à délaisser les codes restrictifs des boîtes de nuit pour investir de nouveaux espaces. Club intimiste, vaste hangar désaffecté, ancienne usine transformée en discothèque ou champ perdu en rase campagne, le dancefloor, espace de fête et d’oubli, peut prendre une dimension plus politique en devenant lieu de communion, notamment pour la culture gay, ou de brassage des minorités et des classes sociales.

Depuis le New York des années 1970, lieu de naissance de la discothèque moderne et de la culture des DJ, jusqu’à la trépidante scène parisienne actuelle, de nombreuses « tribus » se sont succédé sur les dancefloors.

Ravers épris d’hédonisme et d’utopie du Second Summer of Love britannique et des grandes raves clandestines des années 1990 ou militants libertaires des free-parties, jeunes des ghettos de Durban ou de Rio, clubbers en quête d’exotisme partis danser sur les plages de Goa, candy ravers de la classe moyenne américaine qui brûlent leur énergie au son de l’EDM… Les codes, les musiques et les danses adoptés par ces groupes font écho au contexte social et culturel de l’époque qu’ils traversent.

Dans l’univers des arts, la culture des dancefloors est telle qu’elle inspire désormais des chorégraphes et metteurs en scène, particulièrement en France, comme Gisèle Vienne, Christian Rizzo et Alexandre Roccoli, qui participent à l’exposition.

Roger Kisby, extrait de la série Electric Daisy Carnival, 2014 Jean-Christian Meyer, extrait de la série Lunacy, 1993


THE SECOND SUMMER OF LOVE

En 1987 et 1988, au cours de fêtes sauvages, la jeu-nesse britannique danse jusqu’au petit matin et plonge dans une bulle d’hédonisme. Une décen-nie après le punk, ce Second Summer of Love (référence à la convergence par milliers en 1967 de hippies à San Francisco) marque son époque et pénètre rapidement la pop culture à travers la mode et surtout le graphisme, comme la créa-tion de flyers ou d’affiches. Le célèbre designer anglais Peter Saville présente ses affiches réalisées pour le groupe New Order et le club Hacienda de Manchester.

NEW YORK

New York est considérée comme la ville qui a inventé la discothèque moderne et la culture des clubs. C’est pendant l’ère du disco, au cours des années 1970, dont témoignent les photos de Bill Bernstein, que les fondements esthétiques et techniques de la culture électro s’inventent ou se démocratisent. Le début des années 1990 marque l’âge d’or de la house new-yorkaise, grâce à sa musique énergique et festive, mélodieuse et vocale, dont les racines puisent dans l’héritage du disco et des musiques afro-américaines, devenant dès lors l’une des matrices de la dance music moderne.

Peter Saville, Hallucienda Poster, 1989

Bill Bernstein, The Fun House, 1979, Courtesy of the David Hill Gallery, London


MIX & REMIX

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Au-delà de sa culture musicale et de sa capacité à faire danser les foules, le talent du DJ relève d’un art de l’assemblage. À partir d’une technique qui lui permet de synchroniser deux disques, il par-vient à créer une bande sonore dans laquelle les musiques se mêlent et les accords se fondent.

On peut voir dans l’exercice du mix, initié au cours des années disco, développé par les DJ du hip-hop, puis au sein de la house et de la techno, une sorte de transposition dans la culture musicale des techniques de collage expérimentées dans les arts plastiques par les avant-gardes. Réciproquement, le travail des DJ, dont le disque vinyle peut être consi-déré comme l’emblème, a exercé, à partir des années 1990, une influence considérable sur les arts visuels, du graphisme à la vidéo.

CHICAGO

À travers une série de photographies, planches de bandes dessinées, objets et flyers, l’exposition évoque cette ville qui fût le théâtre de l’émergence de la house music au cours de la seconde moitié des années 1980, dans ses clubs gays et noirs. Une musique qui deviendra dès lors la matrice de la dance music moderne.

Olivier Degorce, Sextoy (FR), American Center, Paris, 1995, extrait du livre Plastic Dreams Rave & Club Scene 1991-1999 – Headbangers Publishing, 2018


Christian Marclay : depuis plus de trente ans, l’artiste suisse poursuit une exploration des connexions entre territoires visuels et sonores, à travers une production d’œuvres ayant recours à des techniques de collage, à l’image de ses Body Mix et Recycled Records, présentés dans l’exposition, qui font naturellement écho aux pratiques des DJ.

Sculpture : ce duo britannique est l’auteur de vinyles imprimés qui sont autant des œuvres plastiques, que de véritables disques utilisés lors de leurs performances. Composés de centaines d’images en forme de photogrammes disposés de façon circulaire, leurs disques deviennent de véritables petits films d’animation lorsqu’ils sont joués sur une platine.

Recycled Records, 1983 et 1984 © Christian Marclay, Courtesy Paula Cooper Gallery, New York

The Zoetropic Gallery 2 Conception : Reuben Sutherland pour Sculpture

Photo : Dan Hayhurst


IMAGINAIRES & UTOPIES

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Les différents courants de la musique électronique partagent des esthétiques et des imaginaires communs que l’on retrouve sur les pochettes de disques et mis en scène dans les clips et les concerts. Porteurs d’utopies, ils possèdent également une dimension politique.

Faisant écho aux paysages sonores inédits que la musique électronique a générés, l’abstraction géométrique est une constante esthétique commune aux avant-gardes d’hier comme à la dance music actuelle. Héritée du romantisme, la représentation du paysage offre aussi une forme de correspon-dance au caractère abstrait et instrumental de la musique électro.

Célébrant le mariage entre l’homme et la machine, cultivant une forme d’expression désincarnée, et renouvelant la question du genre, la musique électronique a favorisé le recours à la figure du masque, du monstre et de l’alter ego. Ce terrain de jeu fertile lui permet de pousser plus loin encore la création d’univers où la fiction le dispute à l’imaginaire, comme en témoignent par exemple les alter-robots inventés par le duo Daft Punk.

Décrite comme purement fonctionnelle par certains, l’électro, consacrée à la danse ou à l’évasion, possède néanmoins une dimension politique et revendicatrice. Dès ses débuts, elle est un vecteur important de rassemblement, mélangeant les populations et permettant aussi aux communautés de se retrouver dans la fraternité de ses clubs.

Son avènement a favorisé la naissance de safer places, des clubs et des soirées communautaires où les minorités notamment LGBTQ+ ont appris à s’entraider, s’émanciper et être fières, à l’abri des discriminations.

Daft Punk, Technologic set 2005Photo : Jeaneen Lund © Daft Trax 2005


BERLIN

La capitale allemande occupe une place à part dans l’imaginaire de la culture électro. Dès 1989, la techno joue en effet le rôle de ciment culturel pour la jeunesse allemande et accompagne tout le processus de réunification. Des clubs comme le Tresor, le Watergate et désormais le Berghain y célèbrent une nouvelle musique, la techno, ainsi qu’une nouvelle liberté de mœurs.Avec « I’ve Never Been To Berghain », l’artiste Philip Topolovac a créé une sculpture qui évoque l’architecture imposante du lieu et les activités secrètes qu’elle abrite. La ville doit aussi son statut de capitale moderne et symbolique de la scène techno grâce à une vaste diaspora inter-nationale de musiciens, d’artistes, de freaks et de DJ, documentée par le photographe George Nebieridze à travers son installation Berlinights, The Occasional Feel-Good.

Une culture du masque : L’exposition présente une série de masques portés par des musiciens et DJ issus de scènes très variées, du Britannique Squarepusher aux Sud-Américains de Dengue Dengue Dengue. Sans oublier les créations de la scène queer, à l’image des personnages actuels des club kids (ci-dessous).

Jean Ranobrac, Klaus, 2017

Philip Topolovac, I’ve never been to Berghain, sculpture, 2018

© Ingo Lawaczek

George Nebieridze, extrait de l’installation photo, Berlinights, The Occasional Feel-Good, 2019.


COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION : JEAN-YVES LELOUP

Journaliste, DJ, artiste sonore et commissaire d’exposition, Jean-Yves Leloup fut l’un des témoins privilégiés de l’émergence du mouvement techno et rave en France, et de la musique électronique au cours de ces trente dernières années, dont il se fît l’écho à travers de nombreux articles, émissions de radio et projets artis-tiques (Audiolab, L’Écouteur, expos Global Techno et Electrosound, sans oublier le duo Radiomentale). Ses articles et ses reportages, consacrés à la musique, au son, à l’art contemporain et aux arts numériques, ont été publiés dans Libération, Actuel, Tsugi, Trax ou Le Journal des Arts. Ses émissions de radio, chroniques, reportages, créations sonores et interviews ont été diffusées sur Radio FG, Radio Nova, France Musique et France Culture. Il est l’auteur d’ouvrages comme Techno 100 (2018), ElectroSound : machines, musiques et culture (2016), Musique Non-Stop (2015), Digital Magma (2006) et Global Techno (1999, grand prix de littérature musicale de l’Académie Charles-Cros).

BANDE-SON : LAURENT GARNIER

Le célèbre DJ Laurent Garnier a été invité à créer la bande-son de l’exposition. Il a conçu onze mix de trente minutes environ, qui racontent à leur manière l’histoire de la dance music, depuis le disco new-yorkais des années 1970 jusqu’à la techno futuriste des années 2010.

Le DJ et musicien français, qui a débuté sa carrière en 1987, est l’un des pionniers et l’une des figures tutélaires de la scène techno internationale, grâce à son label F Communications, dont il fût le cofondateur dès 1994, à ses nombreux albums comme 30 (1997) Unreasonable Behaviour (2000) ou ses tubes comme Crispy Bacon ou The Man With The Red Face.

SCÉNOGRAPHIE ET ARTISTES INVITÉS :1024 ARCHITECTURE

Composé de Pier Schneider et François Wunschel, le duo d’artistes 1024 Architecture est, depuis dix ans, l’auteur de nombreuses installations audiovisuelles et de dispositifs scéniques dans lesquels se mêlent conception architecturale, programmation informatique et musique électronique. Concepteurs de la scénographie, 1024 présente plusieurs de ces œuvres marquantes comme Square Cube, dont la maquette est présentée dans l’exposition, le Walking Cube et Core. Cette dernière, spécialement imaginée pour la Philharmonie de Paris, est une installation immersive et lumineuse, et constitue le cœur battant du parcours : une invitation à la danse et à la contemplation hypnotique.

Laurent Garnier © GB

Square Cube, 1024 architecture et Étienne de Crécy, 2007© Yves Malenfer


WEEK-END ÉLECTRO DU 13 AU 14 AVRIL 2019

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Ce week-end, qui prolonge l’exposition sur les musiques électro au Musée, met l’accent sur la scène française, avec Étienne de Crécy et Arnaud Rebotini en têtes d’affiche.

Samedi 13 avril - 20h30 Concert

ÉTIENNE DE CRÉCY Grande salle Pierre Boulez – PhilharmonieTarif : 32€

Ayant plongé dans le grand bain de la musique électronique au début des années 1990, Étienne de Crécy se lance alors lui-même dans la production avec son ami Philippe Zdar. Ensemble, sous le nom de Motorbass, ils enregistrent notamment le splen-dide album Pansoul (1995). À la même époque, Étienne de Crécy fonde le label Solid et sort Super Discount, premier volet d’une série de compilations de référence. En 2000, il publie Tempovision, son premier véritable album studio qui intensifie son aura au sein de la galaxie French Touch. Par la suite, il gagne encore en amplitude grâce aux concerts très spectaculaires qu’il propose avec le Cube, scintillant dispositif lumineux et musical (conçu par 1024 architecture). Il revient à présent au live avec un tout nouveau projet.

Étienne de Crécy - Space Echo © DR

Dimanche 14 avril - 20h30 Concert

ARNAUD REBOTINI JOUE 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Salle des concerts - Cité de la musiqueTarif : 35€

Arnaud Rebotini démarre son parcours musical dans les années 1990, d’abord au sein de Black Strobe, duo à l’électro sombre et sensuelle qu’il forme alors avec Ivan Smagghe. Après le départ de Smagghe en 2007, Rebotini poursuit le projet avec divers col-laborateurs ponctuels, mais se consacre désormais avant tout à ses productions en solo et enregistre notamment l’excellent album Music Components (2008), conçu uniquement avec des machines ana-logiques. Il vient d’atteindre un plus large public en signant la musique de 120 Battements par minute, le film de Robin Campillo qui retrace les débuts de l’association Act-Up sur fond de house et de techno. Jouant avec un ensemble orchestral, Arnaud Rebotini offre ici une ample version live de la BO du film.

Arnaud Rebotini © Quentin Caffier



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Samedi 13 avril - 15h et 17h30 Spectacle

L’HISTOIRE PROBABLE DE LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE

GRAMI, Groupe de Recherche et d’Analyse de la Musique et des InstrumentsLe Studio - PhilharmonieTarif : 18€

Une conférence ludique et musicale, où trois cher-cheurs un peu farfelus, entourés de synthétiseurs modulaires, séquenceurs, theremin et enregistreurs à bande, ouvrent la porte de leur studio et mettent en musique différentes techniques de synthèse sonore et de composition électroacoustique. Progressivement, la musique s’installe et les trois fins collaborateurs révèlent, preuves à l’appui, les secrets bien gardés d’une « musique du futur », de Robert Moog à Daft Punk.

GRAMI © Yann Servoz

Samedi 13 avril - 11h00 Dimanche 14 avril - 11h00 SPECTACLE JEUNE PUBLIC

L’ÉCUREUIL COIFFEUR ET AUTRES PEINTURES CHINOISES LES GORDON Amphithéâtre - Cité de la musiqueTarifs : 10€ (enfant) / 12€ (adulte)

L’Écureuil coiffeur et autres peintures chinoises, trois productions animées des studios de Shanghai des années 1960 à 1980, raffinées, poétiques et pleines d’humour, ont inspiré le musicien Les Gordon, qui allie sons acoustiques et synthétiques pour distiller une musique électro pop ambient, claire et lumineuse. Dans ce monde haut en couleur, de la peinture à l’encre de Chine au papier découpé, on suit les péripéties d’un écureuil malicieux et peu conformiste, d’un singe têtu et d’un petit hérisson en plein apprentissage.

Les Gordon © Maiwenn Nicolas


Dimanche 14 avril Concert-promenade 14h30 et 15h30 au Musée

LE MUSÉE S’ÉLECTRISE

Musée de la musique - Cité de la musiqueTarif : 8€

Les concerts-promenades permettent à des musi-ciens, conteurs ou danseurs d’investir le Musée en proposant concerts, performances, ateliers ou ren-contres. Grâce à ces artistes, le musée se fait lieu de musiques et d’art vivant, d’où naissent la ren-contre et la découverte. Des premiers instruments électroniques aux inventions loufoques comme la baignoire sonore ou le Stylophone, le Musée vous invite à « péter » un câble sonore. Dans une atmos-phère poético-électro-onirique sont notamment mises à l’honneur les pionnières des musiques élec-troniques, de Clara Rockmore à Björk.

Samedi 13 avril - 9h30 Colloque

EXISTE-T-IL UNE CULTURE ÉLECTRO ? Salle de conférence – PhilharmonieEntrée libre sur réservation

Dans le prolongement de l’exposition Electro, de Kraftwerk à Daft Punk, cette journée propose une lecture historique, sociologique et esthétique de la musique électronique. Les témoignages d’artistes, de producteurs et d’acteurs des dancefloors, croi-sés avec les analyses des chercheurs, permettront d’identifier les codes, les motifs esthétiques, mais aussi les mots d’ordre et les pratiques qui ont traversé la culture électro. L’électro s’est nourrie de tous les genres, et ses caractéristiques : le flux, le sample, la basse rebondie irriguent désormais l’ensemble de la culture populaire, du cinéma à la publicité.

En partenariat avec l’INA.


MARDI 9 AVRIL, 19H

RENCONTRE AVEC LAURENT GARNIERET JEFF MILLSanimée par Jean-Yves LeloupSalle de conférence – Philharmonie Entrée libre

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VISITE DE L’EXPOSITION

DATES

Du 9 avril au 11 août 2019

HORAIRES

Du mardi au jeudi : 14h à 20h

Vendredi : 14h à 22h

Samedi et dimanche : 12h à 20h

Pendant les vacances scolaires (printemps et été) ouverture de 12h à 20h + nocturne le vendredi jusqu’à 22h

TARIFS (comprenant l’entrée à la collection permanente du Musée de la musique)

Tarif plein : 11€

Tarif réduit : 6€Jeunes de moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux.

GratuitéEnfants de moins de 6 ans, personneshandicapées et leurs accompagnateurs.

ATELIER-EXPOSITION

ELECTRO EN FAMILLE

L’atelier-exposition invite à partager en famille un moment de découverte etde jeux musicaux autour des thématiques de l’exposition Electro. Il est conclu par une courte présentation de l’exposition, que les participants peuvent ensuite visiter librement.

Tous les dimanches du 14 avril au 23 juinde 14h30 à 16h30

Pour tous dès 8 ans

Tarif : 10€ (enfant) – 14€ (adulte)

CATALOGUE DE L’EXPOSITION

ELECTRO DE KRAFTWERK À DAFT PUNK

sous la direction de Jean-Yves Leloup

Le catalogue de l’exposition Electro offre un panorama d’envergure sur la musique électro-nique à travers l’exploration de son imaginaire, ses innovations et ses mythologies. Il opère des correspondances avec les arts plastiques, menées par des observateurs passionnés et des artistes engagés dans ce mouvement.

Format 24 x 32 cm, broché – 256 p. – 45€

Éditions Textuel

DE KRAFTWERK À DAFT PUNK

EXPOSITION DU 9 AVRIL AU 11 AOÛT 2019

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CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS 221, AVENUE JEAN-JAURÈS

75019 PARIS

01 44 84 44 84 • PHILHARMONIEDEPARIS.FR/ELECTRO

CONTACT PRESSE

Hamid Si [email protected]

+ 33 (0)1 44 84 45 78

Documents

DP Expo Electro - Philharmonie de Paris · 2019. 4. 11. · Jean-Michel Jarre dévoile les instruments novateurs qui ont accompagné sa carrière, ... La Philharmonie de Paris présente