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Distribution générale UNESCO/ED/205 PARIS, le 31 août 1964 Original anglais-français ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE CONFERENCE DES MINISTRES DE L’EDUCATION DES PAYS D’AFRIQUE RAPPORT FINAL TABLE DES MATIERES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Travaux de la Conférence en séances plénières . . . . . . 4 Rapport de la Première Commission. . . . . . . . . . . Résumé analytique des déclarations relatives aux différents pays (Point 9) . . . . . . . . . . . . . . Résumé analytique des déclarations relatives aux différents pays (Point 11) . . . . . . . . . . . . Rapport de la Deuxième Commission . . . . . . . . . 20 26 34 41 ANNEXES : I. Ordre du jour II. Règlement intérieur III. Liste des participants IV. Composition des Commissions I et II V. Discours prononcés lors de la séance inaugurale VI. Déclaration faite par M. René Maheu, directeur général, à la deuxième séance plénière VII. Déclaration faite par M. Ato Rifle Wodajo, Secrétaire général par intérim de l’OUA, en séance plénière (18 mars) VIII. Déclaration faite par M. René Maheu, directeur général, en séance plénière (20 mars) IX. Discours prononcés lors de la séance de clôture Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page.

Distribution générale UNESCO/ED/205 PARIS, le 31 …unesdoc.unesco.org/images/0011/001159/115915f.pdf · ED/205 - page 2 INTRODUCTION 1. La Réunion des Ministres de l’ éducation

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Distribution générale UNESCO/ED/205PARIS, le 31 août 1964Original anglais-français

ORGANISATION DES NATIONS UNIESPOUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

CONFERENCE DES MINISTRES DE L’EDUCATIONDES PAYS D’AFRIQUE

R A P P O R T F I N A L

TABLE DES MATIERES

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Travaux de la Conférence en séances plénières . . . . . . 4

Rapport de la Première Commission. . . . . . . . . . .Résumé analytique des déclarations relatives auxdifférents pays (Point 9) . . . . . . . . . . . . . .Résumé analytique des déclarations relatives auxdifférents pays (Point 11) . . . . . . . . . . . .

Rapport de la Deuxième Commission . . . . . . . . .

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ANNEXES :

I. Ordre du jour

II. Règlement intérieur

III. Liste des participants

IV. Composition des Commissions I et II

V. Discours prononcés lors de la séance inaugurale

VI. Déclaration faite par M. René Maheu, directeur général,à la deuxième séance plénière

VII. Déclaration faite par M. Ato Rifle Wodajo,Secrétaire général par intérim de l’OUA,en séance plénière (18 mars)

VIII. Déclaration faite par M. René Maheu, directeur général,en séance plénière (20 mars)

IX. Discours prononcés lors de la séance de clôture

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INTRODUCTION

1. La Réunion des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, qui s’est tenue à Paris du 26au 30 mars 1962 afin de suivre la mise en oeuvre du Plan d’Addis-Abéba, avait à étudier le

mécanisme et les procédures les plus efficaces pour suivre l’exécution des programmes élaborésconformément à ce plan.

2. La Réunion a décidé d’instituer une “Conférence des Ministres de l’éducation des paysd’Afrique participant au plan de développement de l’éducation en Afrique, adopte par la

Conférence d’Addis-Abéba” et a adopté les statuts de cet organisme.

3. La Conférence générale de l’Unesco, à sa douzième session, a adopté une résolution (12 C/1.313) autorisant le Directeur général “à fournir à ladite conférence, dans le cadre des ac-

tivités de l’Organisation relatives à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, et en coopération avec laCommission économique de l’organisation des Nations Unies pour l’Afrique, les services néces-saires au déroulement de ses sessions”, conformément aux dispositions de la résolution instituantla Conférence.

4. La première session de la Conférence s’est tenue à Abidjan, du 17 au 24 mars 1964, surl’invitation du Gouvernement de la Côte-d’Ivoire.

5. Des invitations avaient été adressées par le Directeur général de l'Unesco, en l’absenced’un président, aux Ministres de l’éducation de tous les pays énumérés dans une note jointe

à la résolution 12 C/1.313.

6. Toutefois, la Conférence a revisé l’article 2 de ses statuts, relatif à sa composition, pourtenir compte des changements intervenus dans la situation politique de certains pays afri-

cains depuis la réunion qui s’était tenue à Paris en mars 1962.

7. Après que la Conférence eut décidé d’admettre les Ministres de l’éducation de l’Algérie, duRwanda, du Burundi et de la Rhodésie du nord, la liste des pays appelés à participer à la

Conférence s’établissait comme suit : Algérie, Basutoland-Bechuanaland-Swaziland, Burundi,Cameroun, République centrafricaine, Congo (Brazzaville), Congo (Léopoldville), Côte-d’ivoire,Dahomey, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Haute-Volta, Kenya, Libéria, Libye, Mada-gascar, Mali, Maroc, Mauritanie, île Maurice, Niger, Nigeria, Nyassaland, Ouganda, Républiquearabe unie, Rhodésie du nord, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanganyika,Tchad, Togo, Tunisie et Zanzibar.

8. Des observateurs des Etats membres non africains suivants : République fédérale d’Alle-magne, Australie, Canada, Etats-Unis d’Amérique, France, Inde, Pays-Bas, Royaume-Uni,

Suède, Union des républiques socialistes soviétiques, Viêt-nam, ont suivi les travaux de la Confé-rence. L’Organisation des Nations Unies et sa Commission économique pour l’Afrique, le Fondsspécial, le Bureau de l’assistance technique des Nations Unies, la Banque internationale (BIRD)et l’Association internationale de développement, l’OIT, la FAO, l’OMS et le FISE étaient égale-ment représentés par des observateurs.

9. La Conférence a également admis en qualité d’observateurs le Secrétaire général par inté-rim de l’Organisation de l’Unité africaine, M. Kifle Wodajo, et les représentants de plu-

sieurs organisations internationales, tant intergouvernementales que non gouvernementales.

10. La Conférence a élu le Bureau suivant :

Président : S.Exc. M. L. Amon Tanoh,Ministre de l’éducation de la Côte-d’Ivoire

Vice-Présidents : S.Exc. M. M. Colin,Ministre de l’éducation du Congo (Léopoldville)

S.Exc. M. J. Luyimbasi Zake,Ministre de l’éducation de l’Ouganda

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Vice-Présidents : S.Exc. M. Belkacem Chérif,(suite) Ministre de l’orientation de l’Algérie

Rapporteur : M. E.S.J. MosesDirecteur de l’enseignement au Minist&re fédéralde l’éducation de la Nigeria

11. M. René Maheu, directeur général de l’Unesco, a assisté aux séances plénières de laConférence.

12. M. C. Vieyra, directeur par intérim de l’Institut africain pour le développement économiqueet la planification, représentait U Thant, secrétaire général de l’Organisation des Na-

tions Unies, et M. R. K. A. Gardiner, secrétaire exécutif de la Commission économique des Na-tions Unies pour l’Afrique.

13. Le Secrétaire de la Conférence était M. F. Bartels, chef de la Division de l’Afrique au Dé-partement de l’enseignement scolaire et supérieur de l’Unesco.

14. La Conférence a décidé de créer deux commissions, chargées respectivement des questionsrelatives aux plans nationaux d’éducation et au financement de ces plans.

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TRAVAUX DE LA CONFERENCE EN SEANCES PLENIERES

1. La Conférence a tenu six séances plénières, les 17, 18, 19, 20 et 21 mars, au cours des -quelles elle a pris les décisions suivantes.

2. Comme on l’a indiqué ci-dessus, la Conférence a modifié l’article 2 de ses statuts en ad-mettant parmi ses membres l’Algérie, le Burundi, le Nyassaland, la Rhodésie du nord et le

Rwanda. Cependant, la Rhodésie du sud n’a pas été admise. Le Directeur général a exprimé sasatisfaction au sujet de l’admission des nouveaux membres, mais il a tenu à faire une déclarationsur le fait que la Rhodésie du sud n’avait pas été admise. Tout en reconnaissant que la Conférence,organe autonome, était pleinement en droit de prendre cette décision, il a rappelé que la Rhodésiedu sud figurait parmi les pays “appelés à participer à la Conférence des Ministres de l’éducation”sur la liste qui accompagnait la résolution 12 C/l.313 de la Conférence générale de l’Unesco.

Le Directeur général a mentionné aussi la résolution 12 C/8.2 relative au rôle de l’Unescoen faveur de l’accession des pays et des peuples coloniaux à l’indépendance. Conformément àcette résolution, l’Unesco accorde une aide substantielle, au titre de ses divers programmes, auxpays qui se préparent à l’indépendance. Le Directeur général a exprimé l’espoir que la décisionprise par la Conférence ne compliquera pas l’exécution de cette tâche. Le texte intégral de la dé-claration du Directeur général fait l’objet de l’annexe V du présent rapport.

3. La Conférence a modifié ses statuts en portant de deux à trois le nombre des vice-présidentset en décidant d’élire un rapporteur.

4. La Conférence a également modifié l’ordre du jour provisoire, et, notamment, ajouté unnouveau point 12 sur la nature des relations entre la Conférence des Ministres de l’éduca-

tion des pays d’Afrique et les Commissions spéciales de l’Organisation de l’Unité africaine pourl’éducation et la culture et pour la science et la recherche scientifique.

5. Dans la déclaration qu’il a faite à la Conférence, le Secrétaire général par intérim de l’OUA,Ato Rifle Wodajo, a souligné que les deux organisations ont pour tâche commune de dévelop-

per l’éducation en Afrique. Il a déclaré que les efforts de l’OUA ne devaient pas faire double em-ploi avec ceux de l’unesco, mais les compléter. Il a mentionné le mandat spécial de la Commis-sion de l’OUA pour l’éducation et la culture, chargée de favoriser les activités de coopération qui,dans les domaines de sa compétence, ont une influence directe sur l’élévation du niveau de vie despeuples, et qui, en même temps, préparent la voie de l’unité africaine. Lé Secrétaire général parintérim a mentionné aussi la question des ressources et de l’assistance demandée à l’Unesco pourla préparation de programmes et d’études techniques et pour l’envoi d’experts. Il a analysé lesarguments en faveur de la fusion de la Conférence des Ministres avec la Commission de l’OUApour l’éducation et la culture, qui avait été recommandée à Léopoldville, puis décidée par leConseil des Ministres. Il reste entendu, toutefois, qu’il appartient à l’Unesco d’évaluer l’exécu-tion du Plan d’Addis-Abéba. Le Secrétaire général par intérim a déclaré que les modalités de fu-sion des deux organisations devaient être mises au point au niveau des secrétariats de l’OUA etde l’Unesco. Le texte de la déclaration du Secrétaire général par intérim figure à l’annexe VI duprésent rapport.

6. Un comité ad hoc a élaboré un projet de résolution sur ce point de l’ordre du jour (UNESCO/AFMIN/DR.11) ; le texte de cette résolution, tel qu’il a été adopté en séance plénière, est le

suivant :

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique participant à l’exécution duPlan d’Addis-Abéba,

Appréciant les efforts accomplis par l'Unesco dans la mise en oeuvre de ce plan,

Se félicitant de la coopération fructueuse qui s’est ainsi instaurée entre les pays africainset l’Unesco,

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Considérant que, depuis la dernière réunion des Ministres de l’éducation des pays d’Afriqueparticipant à l’exécution du plan d’Addis-Abéba tenue au Siège de l'Unesco en mars 1962, unfait nouveau s’est produit, à savoir la création, en mai 1963, de l’Organisation de l’Unitéafricaine,

Considérant en particulier que la Charte de l’Unité africaine a créé, par son article 20,entre autres commissions spécialisées, une commission de l’éducation et de la culture etune commission scientifique, technique et de la recherche,

Ayant examiné la résolution EDC/S/RES/4 (i) adoptée par la Commission de l’OUA pourl’éducation et la culture au cours de sa réunion tenue à Léopoldville du 3 au 8 janvier 1964,

Recommande aux organes compétents de l’OUA et de l’Unesco de négocier et de conclure,dans les meilleurs délais, un accord définissant dans leurs principes et dans leurs modali-tés les relations entre les deux organisations en vue de rationaliser, d’harmoniser et d’in-tensifier la coopération entre elles,

Admett en conséquence, le principe de la dissolution de la Conférence des Ministres del’éducation des pays d’Afrique participant à l’exécution du plan d’Addis-Abéba."

7. Le Directeur général a indiqué qu’il considérait cette résolution comme parfaitement adap-tée aux nécessités de la situation, puisqu’il y avait lieu de rationaliser le travail au niveau

régional et international. Il s’est félicité de la recommandation relative à la négociation d’un ac-cord sur les relations entre les deux organisations et a annoncé son intention de la soumettre auConseil exécutif. Le Directeur général a souligné l’importance du rôle joué jusqu’à présent parla Conférence. Le texte complet de sa déclaration est reproduit à l’annexe VII.

8. La Conférence a consacré le reste de ses débats à l’examen du point 8 : “Incidences desrecommandations de certaines conférences régionales africaines sur la mise en oeuvre du

plan d’Addis-Abéba”. Depuis son adoption, en 1962, la recommandation de la Conférence d’Addis-Abéba a été complétée par celles de la réunion des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique,qui s’est tenue à Paris en 1962, de la réunion d’éxperts sur l’adaptationdes programmes de l’en-seignement secondaire général en Afrique (Tananarive, juillet 1962), de la Conférence sur l’ave-nir de l’enseignement supérieur en Afrique (Tananarive, septembre 1962), et de la Conférencerégionale sur la planification et l’organisation des programmes d’alphabétisation en Afrique(Abidjan, mars 1964). La Conférence était appelée à faire des recommandations sur l’organisa-tion de la recherche et la formation de personnel en Afrique, en ce qui concerne l’étude, la con-servation et l’utilisation des ressources naturelles, que l’Unesco prépare en coopération avec laCEA et qui doit se tenir en juillet 1964.

9. Toutes ces conférences ont élargi le domaine sur lequel doivent porter les plans visant audéveloppement de l’éducation en Afrique, et la portée des recommandations de la Conférence

d’Addis-Abéba. Il était donc d’autant plus nécessaire de fixer un ordre de priorité strict entretoutes ces exigences complémentaires.

10. Des déclarations ont été faites par les représentants du Secrétariat sur la suite donnée auxrecommandations de ces conférences.

11. En ce qui concerne la réunion des Ministres qui a eu lieu à Paris, les recommandations por-taient sur les mesures à prendre pour la planificationde l’éducation, la formationdes maîtres,

l’étude des objectifs de l’enseignement secondaire, l’éducation des adultes, les problèmes de l’en-seignement des langues et de la coopération interafricaine pour l’étude de problèmes importantsrelatifs à l’enseignement. L’exposé introductif fait par des membres du Secrétariat de l'Unescoaussi bien que les déclarations qui ont été faites par les délégations ont montré que, dans tous cesdomaines, des activités ont été entreprises pour donner suite à ces recommandations.

12. Pour ce qui est de la planification de l’éducation, il est apparu que les recommandationsfaites à la Conférence d’Addis-Abéba et à la réunion de Paris sont mises à exécution. Des

dispositifs de planification de l’éducation, sous forme de bureaux, de services ou d’autres or-ganes ont été créés dans la plupart des pays, souvent avec l’aide de l’Unesco. Les plans ont étéétablis pour des périodes allant de deux à dix ans et des efforts sont faits pour les intégrer dansles plans généraux de développement, chaque fois qu’il y a lieu et pour transposer sur le plan des

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objectifs nationaux, autant que faire se peut, les buts et les objectifs définis à Addis-Abéba. Il estintéressant de noter que des pays qui avaient commencé à planifier leur enseignement indépendam-ment du plan d’Addis-Abéba sont parvenus à des conclusions, à des prévisions, et à des mesurespratiques très semblables à celles du Plan.

13. Jusqu’à présent, treize pays ont mis sur pied des groupes de planification de l’éducationavec l’aide d’experts de l'Unesco ; dans deux cas, une seconde mission a déjà eu lieu.

D’une façon générale, les pays intéressés ont exprimé leur satisfaction des résultats ainsi obtenuset un pays, la Rhodésie du nord, a proposé de mettre le rapport établi à son intention par les ex-perts à la disposition des autres gouvernements. Un pays a souligné, toutefois, la nécessité dechoisir des experts mieux préparés à travailler dans les conditions propres au pays où ils doiventexercer leurs fonctions. Selon les circonstances, les mesures à prendre pour consolider les ré-sultats acquis grâce à la mission peuvent prendre la forme soit d’une deuxième mission de brèvedurée, soit d’une aide à long terme fournie par des experts spécialistes de domaines déterminés.

14. Dans un certain nombre de pays, des efforts ont déjà été faits pour recruter le personneldes organes responsables de la planification de l’éducation. Cependant, il reste encore

beaucoup à faire pour assurer la formation de spécialistes nationaux dans ces domaines. L’Insti-tut africain pour le développement économique et la planification, créé par la CEA à Dakar, avecl’aide du Fonds spécial, organise à cet effet, avec le concours de quatre experts de l'Unesco, desstages de formation qui s’adressent à de futurs spécialistes de la planification de l’éducation. Plu-sieurs pays ont déjà envoyé des participants au stage de planification de l’éducation qui a lieu ac-tuellement au Caire sous les auspices de la CEA, du BIT et de l’Unesco. D’autres bourses serontaccordées pour permettre à des Africains de suivre des cours à l’Institut international de planifi-cation de l’éducation, établi à Paris.

15. La Conférence d’Addis-Abéba et la réunion des Ministres de Paris avaient souligné l’im-portance essentielle de la formation des maîtres, non seulement du point de vue quantitatif,

pour assurer l’expansion des effectifs scolaires, mais aussi du point de vue qualitatif, puisque lerendement d’un système d’enseignement est largement fonction de la valeur professionnelle desmaîtres. Ces recommandations sont, elles aussi, suivies d’effet. Avec le concours du Fonds spé-cial, l'Unesco a aidé les pays africains à ouvrir 13 écoles normales supérieures, et la créationde 6 nouvelles écoles est à l’étude. Ces établissements formeront un total de 1.500 professeurs dusecond degré par an. L'Unesco a également organisé des cours de formation de professeursd’écoles normales primaires au collège de Makerere (Ouganda) et à l'Institut national pédagogiquede Bangui (République centrafricaine).

16. Mais si la formation des maîtres apparaît bien comme la solution à long terme du problème,un certain nombre de délégués ont fait remarquer qu’au cours d’une période intérimaire,

les services de professeurs recrutés par l'Unesco, pour pallier l’insuffisance numérique de leurpersonnel enseignant, n’en restaient pas moins nécessaires.

17. La Conférence a souligné l’importance de la fonction des maîtres en adoptant la résolutionsuivante (UNESCO/AFMIN/DR.9), présentée par le Burundi :

“Considérant, d’une part, les projets en cours de réalisation ainsi que lesrésultats déjà atteints en ce qui concerne l’adaptation des programmes;

Considérant, d’autre part, les efforts déployés par les pays membres en cequi concerne la formation des professeurs nationaux pour l’enseignement se-condaire ; considérant par ailleurs, l’urgence et l’extrême importance de dis-poser de professeurs nationaux pour tous les niveaux de l’enseignementsecondaire;

Enregistre avec satisfaction l’existence de pareils projets et se félicite desréformes déjà réalisées;

Prie les pays membres qui n’auraient pas encore entamé la réforme des pro-grammes, d’en accélérer le processus ;

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Prie ces mêmes pays, quant à ce qui concerne la formation de professeurs,de prendre toutes les dispositions visant à disposer, à courte échéance, deses propres professeurs ;

Invite l’Unesco à encourager et à favoriser toute initiative visant la forma-tion sur place de professeurs nationaux.”

18. Les débats ont clairement mis en lumière les efforts tentés par les pays africains pourrepenser les objectifs, les structures, les articulations et le contenu de leur enseignement.

De nombreux pays, en même temps qu’ils modifient leur système d’examens, ont apporté deschangements à la durée de leurs cycles scolaires. Beaucoup, en visant à former les spécialistesrequis pour le développement, s’attachent aussi à éviter les effets sociaux d’un enseignement maladapté, tels que la désertion des campagnes et le chômage des jeunes éléments qui ont été attiréspar les villes. On a évoqué les mesures prises par certains pays pour affecter au secteur produc-tif les enfants sortis de l’école primaire, et qui comportent, comme en Guinée, la mise au pointd’un enseignement technique, professionnel et agricole, suffisamment développé, et bien adapté.Certaines expériences ont été mentionnées, telles que celles des centres d’enseignement rural deHaute-Volta, qui dispensent un enseignement de rattrapage, fondé sur des connaissances de ca-ractère pratique, à des enfants jusqu’ici non scolarisés.

19. Le problème du passage d’un cycle et d’un type d’enseignement à l’autre, et le rôle desservices d’orientation scolaire et professionnelle, ont été mis en lumière.

20. Cet effort pour adapter l’enseignement à ces objectifs de rentabilité économique et d’inté-gration sociale est apparu comme une tendance très générale de son évolution actuelle en

Afrique. Depuis la Conférence d’Addis-Abéba et la réunion des Ministres de Paris, les pays afri-cains sont conscients de la nécessité de pouvoir utiliser pleinement, aux fins de leur développe-ment, des élèves issus de systèmes scolaires qui absorbent un pourcentage important de leursbudgets nationaux.

21. C’est à ces préoccupations que répond une résolution adoptée sur la proposition de la Côte-d’Ivoire et de la Guinée (UNESCO/AFMIN/DR.7) et dont le texte est le suivant :

“Considérant que, malgré les efforts accomplis pour le développement del’enseignement. il n’est pas possible d’offrir à tous les élèves sortant ducycle primaire: la possibilité d’entrer dans le second degré et qu’il existeà ce niveau un goulot d’étranglement qui se resserrera davantage encorependant les prochaines années ;

Considérant en outre qu’à ce nombre important d’enfants qui quittent l’écoles’ajoutent tous les écoliers qui, en raison de la déperdition grave d’effectifs,ont été obligés de renoncer à poursuivre les études primaires,

S’est émue de l’avenir qui doit être réservé à ces enfants, jetés dans lavie économique et sociale sans formation technique et professionnelle,même très générale,

S’inquiète de ce que les années de scolarité ont pu faire naître des espoirset des intentions de quitter le milieu familial rural et de ce qu’il en ré-sulte de graves déceptions qui constituent un lourd handicap pour les indi-vidus et la nation,

Considérant qu’il est du devoir des gouvernements africains de se penchersur ces graves problèmes de l’orientation des élèves provenant de l’en-seignement primaire,

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Souhaite que l’Unesco aide les Etats à entreprendre une enquête assez vasteet précise sur cet ensemble de jeunes gens, dont il serait possible de valori-ser l’apport pour le milieu rural si on en connaissait au préalable les menta-lités, les comportements et les destinations actuelles, après la fin de leursétudes primaires,

Demande à l’Unesco d’aider les Etats à étudier les voies et moyens pour don-ner à ces écoliers la formation technique et professionnelle qui leur permet-tra de se fixer dans le milieu rural dont ils sont originaires et pour lequel ilsseront les éléments moteurs de l’animation rurale,

Recommande à l’Unesco de faire connaître aux Etats les expériences tentéesdans différents pays du monde en vue d’orienter l’éducation. Ces expériences(classes de fin d’études, ateliers ruraux, fermes-écoles) permettront demieux comprendre la nécessité d’une formation technologique polyvalente quidéveloppe l’ingéniosité de l’esprit et l’habileté de la main dans le cadre d’unenseignement national largement adapté aux nécessités du pays.”

22. C’est la question de l’adaptation des programmes de l’enseignement secondaire général quise trouvait posée dans son ensemble, a l’occasion des recommandations formulées par la

réunion d’experts organisée à Tananarive en juillet 1962. La réunion, partant de la notion, for-mulée à Addis-Abéba, des objectifs propres à l’éducation indépendamment de son rôle comme fac-teur de développement économique, avait fourni l’occasion à quarante-cinq éducateurs africainsde formuler ces objectifs et, notamment, la formation d’un type humain harmonieux et d’individuséquilibrés. La réunion avait formulé des recommandations relatives aux mesures à prendre pourla revision des programmes ; le rôle des universités et des instituts de recherche à cet égard ; laconstitution de comités nationaux de réforme des programmes ; et la constitution d’un comité d’ex-perts africains sous les auspices de l'Unesco.

23. En adaptant le contenu de l’enseignement à ces fins, les pays africains ont été naturelle-ment amenés à élargir la place faite à l’enseignement des sciences et des langues. Dans

cet ordre d’idées, l’Unesco a confié au Centre régional de documentation et d’études pédagogiquesd’Accra deux enquêtes, l’une sur les programmes liés au passage de la langue maternelle à unelangue de plus grande diffusion et l’autre sur l’enseignement des sciences dans les établissementsd’enseignement du second degré en Afrique, cette dernière devant donner lieu à un guide pratiqueà l’intention des maîtres. Les résultats de ces deux séries de travaux permettront d’établir lesdocuments de travail pour la prochaine réunion, prévue pour septembre 1964, du Comité africaind’experts sur l’adaptation des programmes scolaires. Il y a lieu d’espérer que, notamment grâceà la collaboration des écoles normales et des instituts de recherche, les données acquises sur leplan national pourront être utilisées sur le plan sous-régional et régional.

24. L’action entreprise en vue de la réforme des programmes et le cas échéant du systèmed’examens s’accompagne naturellement des mesures prises par les pays africains, en vue

de produire des manuels scolaires mieux adaptés. Diverses expériences et notamment celle del’Ethiopie ont été évoquées à cet égard. Le Centre de production de matériel scolaire de Yaoundécréé avec l’aide de l'Unesco publie depuis plusieurs mois des manuels et autres publications etdivers pays européens se sont offerts, par l’entremise de l’Unesco, à assurer l’impression demanuels rédigés en Afrique.

25. La Conférence a longuement examiné en séance plénière les incidences des recommanda-tions de la Conférence de Tananarive sur l’avenir de l’enseignement supérieur en Afrique.

Ces recommandations portaient sur la planification du développement de l’enseignement supérieur,les besoins en personnel des institutions d’enseignement supérieur, leur financement, le choix etl’adaptation des programmes de l’enseignement supérieur à ses tâches nouvelles et la coopérationinternationale dans ce domaine.

26. Le développement de l’enseignement supérieur pose bien un problème de planification gé-nérale, puisque les fonctions nouvelles qui lui incombent dans le développement économique,

la formation des cadres supérieurs, l’utilisation des ressources naturelles, et dans la vie cultu-relle, économique et sociale des pays africains, exigent des ressources importantes qui doivent

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être prélevées sur le montant disponible pour l’ensemble des plans de développement de l’éduca-tion. L’africanisation du personnel enseignant au cours d’une phase de transition entraînera uneaugmentation de ces coûts.

27. Il est apparu clairement qu’un grand nombre de pays africains très conscients de l’impor-tance que présentait pour eux l’enseignement supérieur, ont pris des mesures pour le dé-

velopper ou, le cas échéant, pour créer les institutions nécessaires. Le principe de la coopérationinterafricaine dans ce domaine, en vue d’assurer une utilisation rationnelle des ressources, prin-cipe qui avait été formulé avec beaucoup de force à Tananarive, a été accepté par l’ensemble desmembres de la Conférence. Une majorité s’est cependant dégagée pour estimer que la créationd’institutions universitaires devait être décidée en fonction des besoins nationaux, sans que lenombre de ces institutions puisse être fixé une fois pour toutes.

28. La Conférence, à cet égard, a pris acte de la création de trois institutions nouvelles de-puis la conférence de Tananarive. Sur la proposition de la République du Congo (Léopold-

ville), elle a adopté une résolution (UNESCO/AFMIN/DR.5 rev. ) dont le texte est le suivant :

“La Conférence des ministres de l’éducation des pays d’Afrique, qui s’est réu-nie à Abidjan du 17 au 24 mars 1964,

Prenant note des recommandations de la Conférence sur l’avenir de l’enseigne-ment supérieur en Afrique qui s’est tenue en septembre 1962,

Partageant le sentiment que le développement de l’enseignement supérieur enAfrique doit être planifié dans le cadre des plans d’éducation et dans les li-mites des ressources financières disponibles à cet effet,

Notant l’accroissement des coûts que doivent-entraîner le rôle accru de l’en-seignement supérieur en ce qui concerne le développement économique despays africains, la formation des cadres supérieurs requis pour le développe-ment économique et social, et le rôle assigné aux universités dans la vie éco-nomique, sociale et culturelle des pays africains,

Notant les coûts accrus en personnel qu’il faudra assumer au cours des pre-mières étapes du développement de l’enseignement universitaire et de l’afri-canisation du personnel universitaire,

Attire l’attention des membres de la Conférence sur la nécessité de réduireau maximum les coûts unitaires de l’enseignement universitaire, notammenten utilisant le plus efficacement possible toutes les ressources disponiblesen matière d’enseignement universitaire,

Ajoute à la liste des universités d’Afrique établie par la Conférence deTananarive, l’Université du Rwanda, l’université de Stanleyville (Congo-Léopoldville) et l’université de la Rhodésie du nord ;

Recommande qu’une coopération étroite soit assurée entre les institutionsuniversitaires existantes en particulier dans les domaines où les coûts sontle plus élevés.”

29. D’autre part, la Conférence a adopté, en l’amendant, un projet de résolution présenté parles délégations de la République arabe unie, du Sénégal et du Soudan. Le texte de cette ré-

solution (UNESCO/AFMIN/DR.12 rev. ) est le suivant :

‘Tenant compte des conclusions et des recommandations de la Conférence deTananarive (3-12 septembre 1962),

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Considérant que le développement de l'enseignement l’enseignement supérieur dans les paysd’Afrique est une des conditions déterminantes de l’évolution économique et so-ciale de ces pays,

Consciente de la nécessité d’établir une coopération plus étroite et plus effi-cace entre les universités et autres établissements d’enseignement supérieurd’Afrique qui ont la charge de former la jeunesse africaine,

Considérant que la mise en commun des instruments de promotion humaineactuellement disponibles en Afrique est une nécessité impérieuse, dans lecadre d’une planification de l’éducation à l’échelle du continent et dans la pers-pective de la réalisation de l’unité africaine,

Fait sienne la résolution adoptée par la Conférence des recteurs d’universitéset chefs d’établissements d’enseignement supérieur africains, réunie àKhartoum en septembre 1963, tendant à créer une association des universitéset autres éetablissements d’enseignement supérieur africains,

Recommande

que soient définis les critères du niveau et de la structure d’un enseignementsupérieur africain pleinement efficace, et que ces critères soient adoptés,dans toute la mesure du possible, par chacun des Etats d’Afrique, afin de fa-ciliter les échanges d’étudiants et les comparaisons des études et des re-cherches entreprises et des diplômes délivrés;

que cette harmonisation s’étende aux instituts ou centres rattachés aux fa-cultés ou aux établissements d’enseignement supérieur proprement dits, etque la création de ces instituts ou centres spécialisés soit étudiée avec leplus grand soin, en fonction de leur utilité sur le plan régional et continental;

qu’un effort particulier soit entrepris pour que les résultats obtenus dansla recherche sur le milieu physique et humain en Afrique, soient mobilisésà l’échelon de l’enseignement supérieur, afin d’être utilisés pour une afri-canisation rapide et sûre des programmes des enseignements des premieret second degrés.

Demande instamment aux universités et aux gouvernements non africains d’ac-cueillir en plus grand nombre les étudiants d’Afrique comme partie de leurdevoir envers notre continent parvenu au seuil de la vie moderne;

Invite enfin l'Unesco, ainsi que les Etats extérieurs à l’Afrique, à accroîtreleur aide à la recherche scientifique en particulier en envoyant dans les paysqui leur en feront la demande des chercheurs hautement qualifiés en vue depermettre d’intensifier la formation des personnels de recherche nationaux.”

30. La planification de l’éducation devra, en outre, porter désormais sur deux secteurs quin’avaient pas fait l’objet de recommandations détaillées lors de la Conférence d’Addis-

Abéba et de la réunion des Ministres de Paris, à savoir : l’alphabétisation des adultes et la re-cherche scientifique.

31. S’agissant d’alphabétisation des adultes, la Conférence a examiné les recommandations durapport final de la Conférence régionale sur la planificationet l’organisationdes programmes

d’alphabétisation en Afrique (UNESCO/AFMIN/7) qui était présenté par le Président de cette Con-férence. Le Directeur général de l'Unesco a souligné l’importance de ce document qui pourra ser-vir de base à une action en Afrique dans le cadre, espère-t-on, d’une campagne mondiale pourl’alphabétisation universelle.

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32. Le Président a rappelé le sens de l’action ainsi définie : l’alphabétisation n’est pas une finen soi, mais s’inscrit dans le processus d’éducation générale et, faisant appel aux motiva-

tions appropriées, vise à valoriser l’individu comme producteur et à l’intégrer dans l’effort de dé-veloppement économique, en le préparant à compléter sa formation. Les différentes stratégies uti-lisables en matière d’alphabétisation, soit campagnes massives, soit action par secteur, ont étéévoquées. Le financement de tels programmes, tout en nécessitant un appoint extérieur, reposeen premier lieu sur l’effort des gouvernements intéressés. C’est d’ailleurs l’appui de toutes lesforces politiques et sociales et l’utilisation du personnel enseignant, des formateurs bénévoles etmême, le cas échéant, des enfants ainsi que de tous les moyens d’information qui sont nécessairespour le succès d’une action de ce genre. Mais l’action nationale doit se compléter par une colla-boration internationale que peut assurer l'Unesco et qui implique notamment la création de Centresde documentation, l’échange de spécialistes et la diffusion d’une documentation relative aux expé-riences des différents pays. La Conférence a adopté à ce sujet un projet de résolution (UNESCO/AFMIN/DR.2) présenté par la République de Côte-d’Ivoire. Le texte de cette résolution est lesuivant :

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique participant àl’exécution du Plan d’Addis-Abéba,

Après avoir pris connaissance des rapports et résolutions de la Conférencerégionale sur la planification et l’organisation des programmes d’alphabéti-sation en Afrique (Abidjan, 9 - 14 mars 1964),

Rappelant les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et de laConférence générale de l’Unesco concernant la campagne mondiale d'alphabé-tisation,

Considérant que le pourcentage élevé d’analphabètes en Afrique constitue unfrein à l’évolution du continent africain dans tous les domaines,

Consciente de ce que l’alphabétisation, point de départ d’une formation profes-sionnelle minimum et de la valorisation de la main-d’oeuvre dans le cadre pluslarge d’une éducation permanente des adultes, contribue à l’accroissement dela productivité, au développement de l’industrie et, par voie de conséquence,à une meilleure utilisation des ressources naturelles et à la prospérité générale,

Considérant la nécessité de prévoir une action d’alphabétisation articulée auniveau du secteur productif organisé où les motivations fondamentales sont lesplus vives et les plus soutenues,

Considérant que le démarrage au niveau de ce secteur est la base d’un effortconstant visant à l’extension et à l’approfondissement de l’action d’alphabéti-sation,

Considérant que les fonds consacrés à la réalisation des programmes d’alpha-bétisation ont été jusqu’ici insuffisants faute d’une étude systématique desmoyens de les réunir,

Fait siennes les recommandations et les résolutions de la Conférence précitée;

Recommande à tous les Etats membres d’entreprendre une alphabétisation ra-tionnelle en tenant compte du système économique, du contexte social, despossibilités et des besoins de chaque pays ;

Recommande aux gouvernements des pays africains :

de fixer, lors de l’élaboration des plans de développement économique etsocial, la part du revenu national qui doit être dévolue aux fins d’éducationen général, y compris l’alphabétisation des adultes ;

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de consentir les sacrifices qui s’imposent pour accroître, dans la mesuredu possible, le budget affecté à la lutte contre l’analphabétisme ;

de déterminer les modalités d’une participation plus grande des entre-prises publiques et privées et des organisations coopératives à l’action enfaveur de l’alphabétisation des travailleurs employés dans ces différentssecteurs d’activité ;

d’envisager au besoin une aide de l’Etat pour la réalisation des projetsd’alphabétisation dans les usines et les coopératives, en profitant des mo-tivations accrues des travailleurs pour l’alphabétisation et la formationprofessionnelle ;

Invite la CEA à entreprendre, en collaboration avec l’Institut africain de dé-veloppement économique et de planification, une étude préalable sur les meil-leures modalités de financement de l’alphabétisation. Cette étude, qui est àeffectuer en fonction des structures des économies africaines, devra per-mettre de réaliser rapidement l’alphabétisation de la main-d’oeuvre active,tant au niveau des entreprises publiques et privées que des coopératives, sansprovoquer de grandes distorsions dans le développement économique des Etatsafricains et en tenant compte de la compétitivité nécessaire de l’industrieafricaine ;

S’adresse aux organismes internationaux et aux Etats membres oh l’analpha-bétisme ne représente plus un grave obstacle, pour que dans les relationsbilatérales et les programmes d’assistance technique, les projets d’alphabé-tisation bénéficient d’un haut degré de priorité ;

S’adresse à l’Unesco pour lui demander :

de continuer ses études sur la stratégie de la lutte contre l’analphabétisme,sur les coûts et le financement, sur les modalités et les moyens à mettreen oeuvre en vue des activités, des programmes ou des campagnes d’alpha-bétisation tant au niveau national que régional et mondial ;

d’intensifier ses efforts auprès des gouvernements et des organismes in -ternationaux afin que soit assignée à l’alphabétisation une place plus impor-tante dans la promotion humaine et sociale ;

d’insister pour que les moyens matériels et financiers soient coordonnéset réunis afin d’assurer le succès de l’entreprise ;

Recommande à cet effet que l’Unesco puisse bénéficier de possibilités finan-cières supplémentaires afin d’intervenir plus largement et plus efficacementsous l’angle de l’aide internationale multilatérale en matière d’alphabétisation.”

33. Le problème de l’alphabétisation, dans les pays dont la population est en grande partie no-made, pose des problèmes particuliers. L’aide de l’Unesco en personnel et en équipement

a été demandée à cet effet.

34. S’agissant de recherche scientifique, la Conférence a ensuite entendu un exposé du Secré-tariat relatif à la Conférence sur l’organisation de la recherche et la formation du person-

nel en Afrique en ce qui concerne l’étude, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles.Cette Conférence a fait l’objet d’une note d’information (UNESCO/AFMIN/8),

35. Une réunion préparatoire a déjà défini les objectifs de cette Conférence qui sera organiséeen coopération avec la Commission économique pour l’Afrique, ainsi que ses grands thèmes

de discussion : politique d’organisation de la recherche scientifique, formation et recrutement dupersonnel scientifique et technique, et finalement par les ressources nationales et l’aide interna-tionale. La Conférence bénéficiera notamment des recommandations du stage d’études de Rabat

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sur l’enseignement des sciences fondamentales dans les Universités africaines. Cette Conférencese présentera comme l’un des éléments de l’action entreprise en Afrique avec l’aide de l’Unescopour promouvoir le développement économique et social par l’éducation, la science et la culture etses recommandations, ainsi que leurs incidences économiques et financières devront s’inscriredans le cadre de la planification générale de l’éducation. Les mesures à prendre dans ce domaine,ainsi que celles que requiert l’organisation de programmes d’alphabétisation, tendent donc à élar-gir la portée du plan d’Addis-Abéba et à en accroître le coût.

36. Une telle situation rend plus nécessaire, au cours de la période suivante, de définir avec laplus grande précision les priorités et les objectifs des plans nationaux de développement

de l’éducation, et de mettre au point les mesures propres à assurer le rendement optimum dessystèmes d’enseignement, et à réduire les coûts unitaires, pour chaque degré et pour chaque typed'éducation.

37. Le large débat consacré par la Conférence aux thèmes précédemment mentionnés a mis enlumière certains aspects des relations entre les pays africains et l'Unesco, d’une part, et

entre pays africains, d’autre part.

38. Comme l’a indiqué le Directeur général, l’action des pays africains et leur collaborationaux activités de l'Unesco se situent d’abord dans un cadre continental.

39. Les interventions des délégués ont nettement fait apparaître le désir des pays africains dese définir par rapport à eux-mêmes, de prendre conscience de leur propre réalité, de fi-

xer les objectifs de leur propre développement en matière d’éducation, de science et de culture.Les progrès réalisés depuis la Conférence d’Addis-Abéba, pour dessiner les contours d’une édu-cation africaine originale, les nombreuses expériences tentées pour adapter les systèmes d’édu-cation aux réalités nationales, attestent cette volonté d’affirmation spécifique. Deux corollairess’en dégagent : (1) tout d’abord, les pays africains, riches désormais de leur propre expérience,peuvent s’aider les uns les autres en se communiquant les leçons tirées de leurs réalisations.L’intérêt d’une aide mutuelle de ce genre par l’échange d’information a été fortement souligné ;(2) d’autre part, l’assistance de l’Unesco doit s’inscrire dans cette réalité nouvelle que constitueune Afrique maitresse de son propre destin, orientée vers des solutions adaptées aux situationsnationales particulier-es, aux rythmes nouveaux de l’évolution du continent, aux impératifs du dé-veloppement technique comme aux conditions politiques, culturelles, physiques et humaines dumilieu. La Conférence a exprimé le sentiment que l’assistance de l'Unesco devait pleinement tenircompte de ces données nouvelles et le Directeur général lui a donné l’assurance qu’il en seraitainsi.

La Conférence s’est fait l’écho de ces préoccupations en adoptant, sur la proposition del’Algérie et du Cameroun, la résolution suivante (UNESCO/AFMIN/DR.6) :

Considérant que les problèmes du développement socio-culturel se posent avecacuité dans tous les pays africains,

Considérant l’importance que les Etats africains attachent à la définition desobjectifs fondamentaux de leur politique en matière d’éducation, de science etde culture,

Constatant que, pour hâter le développement socio-culturel de l’Afrique entière,il est des pays qui ont, plus que d’autres, un grand besoin d’aide matérielleet technique,

Considérant, à la lumière des débats de ses séances plénières et des inter -ventions judicieuses des différentes délégations, que la contribution del’Unesco à cet effet, tout en tenant compte de la situation propre à chaque paysne se réfère pas toujours à des critères clairement établis,

Recommande aux Etats africains de communiquer à l’Unesco leur doctrine gé-nérale en matière d’éducation, de science et de culture, afin que l’aide de

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l'Unesco et son assistance technique soient accordées de manière plus ra-tionnelle et plus efficace,

Recommande à cet effet que cette aide et cette assistance technique soientproportionnelles :

aux besoins spécifiques de chaque pays ;

aux efforts entrepris et aux sacrifices consentis par les gouvernementset les peuples africains pour leur propre développement social, éco-nomique et culturel ;

au soutien et à l’assistance fraternels que les différents pays africainsaccordent à leurs frères en matière d’éducation, de science et deculture ;

Recommande, en outre, que l’aide et l’assistance de l'Unesco ainsi quecelles des autres organisations internationales encouragent, partout oùelle se manifeste la recherche scientifique et technique et s’attachent toutparticulièrement à développer les études qui ont trait aux différents aspectsde la culture africaine.”

40. Mais les pays africains, comme l’a également fait remarquer le Directeur général, parti-cipent aussi au sein de l’Unesco à une oeuvre de coopération internationale. Ils échangent

des idées avec les pays d’autres continents, reçoivent, dans le cadre de l’assistance de l’Organi-sation, le concours de spécialistes d’autres régions du monde et fournissent à l'Unesco l’apportpropre de l’Afrique. De nombreux délégués, au cours des débats, ont insisté sur le fait que lespays africains, tout en affirmant leur spécificité, ne voulaient pas se couper du reste du monde ettenaient à participer à ce système d’échange au sein de la Communauté mondiale.

41. Cette double volonté d’utiliser l’aide de l'Unesco en vue de résoudre les problèmes propresau Continent africain, tout en s’associant aux grands mouvements d’idées qui se mani-

festent sur le plan international, a été clairement attestée par une résolution adoptée par la Con-férence sur la proposition de l’Algérie. Le texte de cette résolution (UNESCO/AFMIN/DR.3) estle suivant :

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique réunieà Abidjan du 17 au 24 mars 1964,

Soulignant l’action efficace de l’Organisation des Nations Unies pour l’éduca-tion, la science et la culture en faveur des pays africains pour les aider àrésoudre les problèmes que pose leur sous-développement économique etsocial,

Pleinement satisfaite, d’une part, de l’activité que mène l’Unesco en colla-boration avec l’ONU, ses organes et ses institutions spécialisées et, d’autrepart, du rôle efficace qu’elle joue en liaison avec ces organismes pour veniren aide aux pays africains,

Rappelant que l’Unesco ne s’est pas seulement contentée d’être un organismetechnique, chargé de l’éducation, la science et la culture, mais a suivi unepolitique courageuse devant certains problèmes de la condition humaine telsque le racisme, le colonialisme et la course aux armements,

1. Exprime sa vive satisfaction que l’avant-projet de programme et de bud-get pour 1965-1966 fasse mention des points fondamentaux suivants :

Décolonisation :Lutte contre le racisme ;Désarmement ;

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2. Se félicite de l’identité de ces objectifs politiques d’engagement entrel'Unesco et l’OUA :

3. Demande au Directeur général de poursuivre et de renforcer son actionpour la défense de ces principes et la réalisation des objectifs qui endécoulent ;

4. Invite le Directeur général à soumettre à la Conférence générale un pro -gramme efficace et concret portant sur ces trois grandes questions, et con-forme aux besoins en matière d’éducation, de science et de culture, de dé-veloppement économique, tels qu’ils se sont dégagés au cours des débats dela Conférence d’Abidjan.”

42. La prise de conscience de cette double dimension, continentale et universelle, des pays afri-cains, et de ses incidences, tant sur le plan technique que du point de vue de leur participa-

tion aux activités de l’Unesco, a sans doute constitué l’un des traits les plus marquants de cetteConférence. Elle représente une étape essentielle dans la définition des rapports de l’Organisationavec les pays africains, et dans l’orientation de son programme dans cette partie du monde.

Séances plénières finales

43. Au cours de la dernière journée de sa session, la Conférence a tenu deux séances plénières,l’une le matin et l’autre dans l’après-midi. A la séance du matin, elle a adopté un certain

nombre de résolutions concernant la recherche et le développement scientifique (DR.13), la coo-pération des pays africains pour la formation des cadres (DR.14), les programmes d’alphabétisa-tion en Afrique (DR. 15) et le développement de l’éducation en Afrique en application du Plan d’Addis-Abéba (DR. 23). Le texte de ces résolutions figure ci-après :

DR.13 présenté par les délégations de la République algériennedémocratique et populaire et de la République du Mali

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie àAbidjan (Côte-d'Ivoire) du 17 au 24 mars 1964,

Après avoir pris connaissance des conclusions de la réunion préparatoire àla Conférence qui se tiendra à Lagos en-juillet 1964,

Consciente de l’importance de la recherche scientifique pour le développementéconomique et social,

Recommande aux gouvernements des pays africains l’envoi à Lagos de délé-gations présidées par les autorités responsables à l’échelon le plus élevépossible,

Demande que les travaux de cette prochaine conférence tiennent compte desrésolutions de la Commission scientifique, technique et de la recherche scien-tifique de l’OUA qui s’est réunie à Alger du ler au 8 février 1964 et notammentdes résolutions relatives à la recherche appliquée,

Demande que l’objet de la réunion soit, conformément aux recommandationsde la conférence de la Commission spécialisée de l’OUA tenue à Alger, éten-du à la recherche appliquée.”

DR.14 présenté par la délégation de laRépublique algérienne démocratique et populaire

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie àAbidjan (Côte-d’Ivoire) du 17 au 24 mars 1964,

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Considérant la situation actuelle de l’enseignement en Afrique,

Considérant que les pays africains qui sont encore sous domination colonialeont un impérieux besoin en cadres valablement préparés à prendre en mainles destinées de leur patrie,

Considérant la nécessité, conformément à la charte d’Addis-Abéba, pourtout Etat africain indépendant, de consentir des efforts en vue de promou-voir l’entraide et la coopération fraternelles à cet effet,

Recommande aux gouvernements des pays africains indépendants :

1. D’entretenir ou de développer tous les contacts en vue de rationaliser,de coordonner et d’harmoniser leurs efforts pour venir en aide à la jeu-nesse des pays africains engagés dans la lutte pour leur libérationnationale,

2. De s’engager en particulier à recevoir et à former dans leurs établisse-ments d’enseignement et leurs universités les jeunes ressortissants despays africains encore sous la domination coloniale.”

DR. 15 présenté par les délégations de l’Algérie et du Mali

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie àAbidjan du 17 au 24 mars 1964,

Après avoir pris connaissance du rapport final de la Conférence régionalesur la planification et l’organisation des programmes d’alphabétisation enAfrique,

Considérant que les Nations Unies ont adopté le projet de lancement d’unecampagne mondiale de lutte contre l’analphabétisme,

Après avoir écouté les déclarations des observateurs à la Conférence, etnotamment les représentants des Etats-Unis et de l’URSS, en faveur de l’as-sistance technique au développement de l’éducation en Afrique,

Enregistre avec satisfaction ces bonnes dispositions des Etats membres àfournir leur assistance technique ;

Demande à tous les Etats membres d’apporter leur contribution financière,selon leurs possibilités, au Fonds spécial destiné à la mise en oeuvre de lacampagne mondiale de lutte contre l’analphabétisme ;

Prie le Directeur général de l’Unesco de transmettre cette résolution au Se-crétaire général des Nations Unies.”

DR.23 présenté par les délégations de la République du Congo (Brazzaville),de la République centrafricaine, du Gabon et du Tchad

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique participantà l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, à sa première session :

Ayant procédé à l’examen des programmes et des budgets nationaux d’édu-cation des pays participant à l’exécution du Plan, et à la comparaison desrésultats obtenus avec les objectifs du Plan,

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Ayant pris note des suites données aux recommendations de le réunion des Mi-nistres de l’éducation des pays africains tenue à Paris en mars 1962,

Considérant l’élargissement du Plan d’Addis-Abéba, qui résultera des recom-mandations de la Conférence régionale sur la planification et l’organisationdes programmes d’alphabétisation en Afrique, et de la Conférence sur l’or-ganisation de la recherche et la formation du personnel en Afrique en ce quiconcerne l’étude, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles,

Attire l’attention des membres de la Conférence sur la nécessité d’utiliserau mieux les ressources disponibles et d’assurer le rendement optimum dessystèmes d’éducation,

Recommande

1. aux membres de la Conférence :

a) de préciser les objectifs, les modalités et les priorités du dévelop-pement de l’éducation dans leurs pays respectifs, compte tenu desdonnées de leur développement général et éducatif ;

b) de déterminer les problèmes cruciaux en matière de développementde l’éducation, notamment celui des déperditions scolaires, et des’efforcer de les résoudre dans les meilleurs délais ;

c) d’étudier les moyens d’améliorer, à cet effet, le rendement et laqualité des systèmes d’éducation ;

d) de mettre au point, à cet effet, la méthodologie appropriée et d’en-treprendre les études nécessaires ;

e) de collaborer, en vue de la solution des problèmes communs, en secommuniquant les résultats de leurs études et de leurs expériences ;

f) d’assurer, dans la mesure du possible, la comparabilité des donnéesrelatives au développement de l’éducation, notamment des donnéesstatistiques et budgétaires ;

2. aux organisations internationales et gouvernementales de poursuivre etd’intensifier l’aide multilatérale et bilatérale qu’elles apportent aux Etatsafricains en matière d’éducation et de culture.”

44. Au sujet du point 13 de l’ordre du jour, la Conférence a accepté à l’unanimité l’invitationconjointe des Ministres de l’éducation du Kenya (l’Hon. J.D. Otiende), de l’Ouganda (l’Hon.

S.J.L. Zake), du Tanganyika (l’Hon. S.M. Eliufoo) et de Zanzibar (l’Hon. M.O. Shariff), de tenirla prochaine conférence des Ministres de l’éducation à Nairobi (Kenya) au cours du mois d’août OUde septembre 1966. Elle a adopté le projet de résolution 24 comme base.pour l’organisation destravaux de la prochaine conférence en tenant compte du fait que des résultats des échanges de vuesenvisagés entre l’Organisation de l’unité africaine et l’Unesco concernant leurs relations mutuellesauraient une influence sur l’organisation des travaux de la prochaine conférence ainsi que sur lapréparation des documents appropriés. Voici le texte de cette résolution :

DR. 24 présenté par la délégation du Maroc

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie à Abidjan du17 au 24 mars 1964,

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Considérant que le développement de l’éducation est une des conditions déter-minantes de l’évolution économique et sociale de ces pays,

Considérant la nécessité pour l’Afrique de conjuguer ses efforts pour ré-soudre ses problèmes communs,

Consciente de la contribution des précédentes réunions des Ministres del’éducation, à l’élaboration du Plan d’Addis-Abéba et l’établissement d’ob-jectifs régionaux pour le développement de l’éducation en Afrique,

I. Recommande que la prochaine réunion des Ministres africains (1966)continue à suivre l’exécution du Plan d’Addis-Abéba :

(a) en réexaminant les objectifs et les méthodes de planification del’éducation, au niveau national et à l’échelle continentale, dansle cadre de ce Plan et à la lumière de la croissance économiquedes pays africains ;

(b) en étudiant certains problèmes concrets communs et d’une ur-gence particulière que pose la mise en oeuvre des plans régionauxen vigueur, à savoir :

(i) l’alphabétisation et l’éducation permanente des adultes ;

(ii) l’enseignement technique et professionnel à la sortie del’enseignement primaire;

(iii) la formation des cadres nécessaires à l’enseignement dusecond degré :

(iv) l’enseignement supérieur, vu sous l’angle de sa planifica-tion à travers l’Afrique, selon les besoins et les nécessi-tés de chaque pays ;

II. Et, à cette fin, invite le Directeur général de l'Unesco à tenir comptede ces objectifs dans la préparation de la prochaine réunion et de ladocumentation y afférente.”

45. La Conférence a examiné ensuite le point 7.2 de l’ordre du jour, concernant les critèresd’admission de nouveaux membres aux futures sessions. Elle a décidé de renvoyer l’étude

de ce point jusqu’au moment où l'Unesco et l’OUA auront négocié un accord sur leurs relationsmutuelles. La Conférence a alors adoptéles rapportsde la première et de la deuxième Commissions.

46. Au cours de sa séance de clôture, à laquelle assistait également S.Exc. M. Auguste Denise,ministre d’Etat du Gouvernement de la Côte-d’Ivoire, représentant S.Exc. M. le Président

de la République de Côte-d’Ivoire, la Conférence a voté une motion de remerciements au Gouver-nement de la Côte-d’Ivoire pour l’accueil qu’il a réservé aux participants et la contribution qu’ila apportée au succès de la Conférence. Cette motion (DR. 22), présentée au nom de la Conférencepar Mlle G.E.T. Chiepe, déléguée du Bechuanaland, est ainsi rédigée :

DR, 22 concernant les facilités que les autorités de la Côte-d’Ivoire ont accor -dées à cette Conférenceprésenté par la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie, Madagascar, leLibéria, l’Ouganda, l’Ethiopie et le Bechuanaland

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique participantà l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, réunie à Abidjan le 24 mars 1964,en séance de clôture,

Exprime sa gratitude et sa reconnaissance à S.Exc. le Président de laRépublique, M. Félix Houphouet-Boigny, au gouvernement et au peuple

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de la République de Côte-d’Ivoire, pour l’accueil chaleureux qu’ils ont bienvoulu réserver à toutes les délégations africaines, aux représentants desdifférents organismes internationaux et aux observateurs des pays amis ;

Leur adresse leurs remerciements les plus fraternels pour la grande con-tribution qu’ils ont apportée au succès de cette Conférence.”

A la séance de clôture, des discours ont été prononcés par S.Exc. M. L. Amon Tanoh, mi-nistre de l’éducation de la Côte-d’Ivoire, M. A. Deleon, représentant le Directeur général del'Unesco, S.Exc. M. S.J.L. Zake, ministre de l’éducation de l’Ouganda et second vice-présidentde la Conférence, et M. C. Bouamrane, secrétaire général de la Commission nationale de l’Algé-rie, et représentant le Ministre de l’orientation de l’Algérie, et troisième vice-président de laConférence. Les textes de ces discours sont reproduits à l’annexe IX.

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RAPPORT DE LA PREMIERE COMMISSION

1. La première Commission de la Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afriques’est réunie à partir du vendredi 20 mars. Elle a tenu une réunion à 15 heures pour l’élec-

tion de son bureau, puis à 16 h. 15 pour l’examen du point 9 de l’ordre du jour. Elle a ensuite sié-gé samedi 21 mars à partir de 11 h. 15 pour l’examen du point 11.

2. La liste des membres de la Commission figure à l’annexe IV du présent rapport.

3. Le bureau suivant a été élu :

Président : M. Solimon Huzayyin, recteur d’Université,République arabe unie

Vice-Présidents : L’Hon. A. Wurie M.B.E., ministre de l’éducationde Sierra LeoneS.Exc. M. I. Wane, ministre de l’éducationdu Sénégal

Rapporteur : L’Hon. J.D. Otiende, M.P., ministre de l’éducationdu Kenya.

4. La Commission aborde d’abord l’examen du point 9 de l’ordre du jour : “Plans nationauxd’éducation : progrès réalisés en fonction des objectifs du Plan d’Addis-Abéba”. Le repré-

sentant du Directeur général de l’Unesco, en manière d’introduction, présente le documentAFMIN/4 soumis à la Conférence. L’article 7, b des statuts de la Conférence stipule en effet cettefonction : “Comparer et analyser les plans nationaux de développement de l’éducation élaborés parles autorités compétentes des Etats et territoires qui sont représentés au sein de la Conférence,et mesurer les effets de ces plans sur les modèles élaborés par la Conférence d’Addis-Abéba pourl’ensemble de la région”. Cette évaluation doit porter sur l’appareil même de la planification etsur les aspects quantitatifs et qualitatifs des résultats obtenus ; elle doit permettre aussi de déga-ger les principales tendances du développement de l’enseignement et donner de précieuses indica-tions sur les principales difficultés rencontrées et sur les moyens de les résoudre. Les informa-tions présentées dans le document de travail procèdent des réponses de 31 Etats aux questionnairesadressés par le Secrétariat de l’Unesco. Elles sont présentées sans interprétation ni commen-taires avec le minimum d’uniformité nécessaire. Elles sont réparties en trois sections corres-pondant aux subdivisions de ce point de l’ordre du jour. L’attention de la Commission est appeléesur la différence entre le point 9 et le point 11. Le premier représente une étude analytique parpays, tandis que le second requiert une approche synthétique de l’étape actuelle de la mise enoeuvre du Plan d’Addis-Abéba et ouvre des perspectives sur l’avenir.

5. La Commission entend ensuite des exposés succincts des représentants des divers Etats dontle résumé analytique figure ci-après. Par suite de la brièvetédes interventions, ces résumes

ne reflètent que très partiellement la situation dans chaque pays.

6. De ces exposés, complétés par l’étude du document AFMIN/4, ainsi que par l’examen de do-cuments additionnels remis par certaines délégations, se dégagent des caractéristiques gé-

nérales qui représentent les “tendances récentes et orientations en matière de programmes na-tionaux pour le développement de l’éducation” en Afrique.

7. On note dans tous les pays un effort pour améliorer le système administratif de l’éducation,par la création de structures nouvelles plus adaptées, de services plus compétents et mieux

équipés et, en même temps, une organisation accrue des services d’inspection, à tous les degrés,nécessaires au bon fonctionnement comme au progrès de l’enseignement.

8. Parmi les nouveaux services mis en place, un rang prioritaire est très souvent donné à unservice, ou à un bureau, ou à un comité de planification, fonctionnant au sein des ministères

de l’éducation nationale et chargé de préparer les plans de développement à court et à long terme.

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Ces organismes assurent également la tenue des statistiques, la mise au point de la carte scolaire,et sont parfois completés par des bureaux chargés d’étudier les réformes de structure et de pro-grammes. La liaison de la planification scolaire est assurée avec la planification générale et lesplans de l’éducation s’intègrent dans les plans nationaux de développement économique et social.Certains ont même été revisés, ou sont en cours de revision en fonction de cette intégration. Denombreux délégués ont souligné la part prise par des missions ou des experts de l’Unesco pour lamise au point des plans et l’établissement des mécanismes administratifs nécessaires. La forma-tion des planificateurs appelés à constituer les bureaux de planification est une nécessité recon-nue et les Etats utilisent à cette fin des cours nationaux ou régionaux, ou des bourses à l’étranger.

9. La Commission a noté la progression substantielle des effectifs scolaires, pour tous lesordres d’enseignement : primaire, secondaire, technique, normal, supérieur. Très souvent,

la priorité a été donnée à l’enseignement du second degré, conformément aux recommandationsformulées à Addis-Abéba. Dans de nombreux pays, on constate des progrès sensibles dans la sco-larisation des filles, sans que le retard à cet égard soit encore entièrement comblé.

Cependant, ces résultats numériques ne reflètent qu’une partie de la situation. On constateen effet dans les écoles une déperdition considérable d’effectifs et la Commission a examiné pluslonguement cette question à l’occasion du point 11.3 de l’ordre du jour (“Problèmes et obstacles”).

10. La plupart des délégués ont insisté sur les difficultés financières qui constituent un frein àl’expansion, qu’il s’agisse des dépenses d’investissement, en dépit de l’apport important

d’assistances extérieures, ou des dépenses de fonctionnement. A cet égard, il est noté cependant,dans certains Etats, un effort en vue de la gratuité de l’enseignement du premier et du second de-gré. Le manque de moyens financiers est tel qu’il a parfois amené les gouvernements à ralentirla cadence d’exécution du plan et à reculer de plusieurs années les objectifs initialement prévus.Ce problème est surtout de la compétence de la Commission II.

11. Il est reconnu que le développement satisfaisant d’un enseignement de qualité dépend essen-tiellement du nombre et de la compétence du personnel enseignant national. L’accent est

donc mis sur la formation et le perfectionnement des maîtres des enseignements primaire, secon-daire et technique et sur l’orientation des étudiants vers la fonction enseignante. Les écoles nor-males primaires, secondaires, techniques, supérieures ont été et seront encore multipliées, tan-dis que des systèmes de perfectionnement sont mis au point, notamment pour les instituteurs.

12. La liaison entre le développement de l’éducation et le développement économique et socialest souvent entravée par le manque de renseignements précis concernant les besoins en

main-d’oeuvre. La connaissance exacte de l’importance et de la nature de ces besoins permettraitd’orienter avec plus de certitude la formation scolaire, notamment au second degré, en fonctionde l’économie nationale.

13. Une action est cependant partout entreprise pour adapter les structures, les programmes etles moyens de l’enseignement aux conditions réelles du pays. Elle se traduit par une révision

du contenu de l’enseignement, mais aussi, fréquemment, par une réforme de la totalité ou d’unepartie de l’enseignement primaire ou secondaire, afin de donner aux élèves une formation profes-sionnelle technique, et plus spécialement agricole, en harmonie avec les besoins de ce secteur del’activité économique.

14. A cet égard, un certain nombre de pays se sont rendu compte de l’importance de l’orienta-tion des élèves, notamment de leur orientation professionnelle technique. Des services

d’orientation scolaire ont été créés, qui concourent efficacement à insérer le système d’enseigne-ment dans la vie nationale.

15. Tels sont quelques-uns des principaux dénominateurs communs qui apparaissent dans la pro-gression de l’éducation des Etats africains au cours des trois dernières années. Les inter-

ventions des membres de la Commission ont montré que les plans nationaux tiennent essentielle-ment compte des besoins, des moyens et des conditions spécifiques à chaque pays. Dans plusieurscas, cependant, le Plan d’Addis-Abéba peut être considéré comme le principe moteur de l’évolu-tion et il est constamment fait référence à ses objectifs, notamment aux pourcentages d’accrois-sement des effectifs.

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16. Le représentant du Directeur général a appelé l’attention de la Commission sur le documentUNESCO/AFMIN/6, qui allait servir de base aux travaux de la Commission. Ce document

représente une modeste tentative pour présenter de façon synthétique les renseignements fournisau Secrétariat et reproduits dans les documents UNESCO/AFMIN/4 et UNESCO/AFMIN/5. Ce nou-veau document présente donc la situation de l’ensemble de ‘l’Afrique. Les analyses précédentesont déjà montré que de grandes différences existent entre pays africains, cependant qu’un certainnombre de problèmes leur sont communs. Le Secrétariat a exprimé l’espoir qu’en examinant lesméthodes qui ont été appliquées et les conclusions provisoires auxquelles il est parvenu, la Con-férence pourrait indiquer dans quelle mesure ses propres conclusions fondées sur l’expériencedes divers pays au niveau national, correspondent aux indications générales qui se dégagent desdonnées contenues dans le document UNESCO/AFMIN/6. Le Secrétariat a indiqué qu’il espéraittirer profit des commentaires que la Conférence aurait à faire sur les renseignements qui figurentdans ce document.

17. La Commission a pris note du document UNESCO/AFMIN/6. Plusieurs délégués ont contestél’exactitude de certaines données qui figurent dans ce document, notamment en ce qui con-

cerne les groupements de pays sous la rubrique “Typologie des pays africains”. Certains déléguésont annoncé qu’ils avaient fourni - ou qu’ils allaient fournir - des renseignements plus exacts etplus récents sur la situation de leurs pays respectifs, et que, sur cette base, il y aurait lieu demodifier la répartition des pays entre les différents groupes. Ils ont aussi mis en doute la valeurde certains des critères appliqués à leurs pays sous le titre “Indicateurs économiques et sociaux”,à la page 10 du document AFMIN/6. Au cours du débat, on a souligné la nécessité de développerl’analyse statistique et l’évaluation des ressources humaines et, plus généralement, de mettre aupoint une méthodologie permettant de cerner et d’étudier avec plus de précisions les problèmesclefs du développement de l’éducation dans ses rapports avec le développement économique et so-cial, de déterminer les tendances, et de mesurer les progrès réalisés.

18. Comme dans le cas du point 9, les débats ont clairement montré que la priorité devait êtreaccordée, non pas aux moyennes et aux buts communs à l’ensemble du continent, mais aux

plans et objectifs nationaux, notamment à l’amélioration de la qualité de l’éducation grâce à laréforme des programmes, à la production de manuels et à la formation des maîtres.

19. La plupart des délégués ont indiqué que, tout en s’efforçant d’accroître les effectifs, leurpays accordait maintenant beaucoup d’importance à l’amélioration qualitative de l’enseigne-

ment, car si l’on se borne à multiplier quelque chose qui est mal conçu du point de vue pédago-gique on risque de gaspiller beaucoup d’argent et de compétences. On peut donc conclure que lesefforts tendant à améliorer la qualité de l’enseignement doivent être considérés comme des moyensde réduire le coût de l’éducation dans les pays africains. A cet égard, il devient très urgent d’ac-corder la priorité aux points suivants : étude et réforme des programmes scolaires ; préparationet production de matériel didactique notamment de manuels, emploi de méthodes et techniques pé-dagogiques nouvelles fondées sur une bonne compréhension du processus d’apprentissage et surune connaissance suffisante de la psychologie de l’enfant africain.

20. Un certain nombre de mesures ont été prises dans la plupart des pays pour améliorer laqualité de l’enseignement. On a signalé de nombreuses tentatives pour améliorer le contenu

de l’enseignement à tous les niveaux et en particulier au premier et au second degré, et dans l’en-seignement normal, afin d’adapter ces enseignements aux besoins du milieu africain, à la vie etau mode de pensée de l’Afrique.

21. Des efforts analogues ont été signalés en ce qui concerne la préparation et la production demanuels scolaires, qui sont maintenant écrits par des Africains, et sont adaptés à la nature

de l’enseignement donné dans les pays d’Afrique. Des recherches ont été entreprises sur les nou-velles techniques pédagogiques. On a signalé, par exemple, que des écoles expérimentales ont étécréées dans certains pays afin de procéder à des recherches dans ce domaine. On a généralementattribué un rang de priorité élevé à l’amélioration de la pratique pédagogique et à l’utilisation denouvelles techniques d’enseignement.

22. En matière d’enseignement, la qualité exige avant tout un bon système pédagogique et unmatériel d’enseignement bien adapté aux besoins. Dans tous les pays, les efforts sont donc

concentrés sur la formation des maîtres. Dans certains cas, il existe des programmes accélérés

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portant à la fois sur l’enseignement normal et sur le perfectionnement des maîtres en exercice,tandis qu’ailleurs, on compte principalement sur l’action des inspecteurs pour assurer le perfec-tionnement des maîtres.

Un bon moyen d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’obtenir des classes plus homo-gènes consiste à appliquer de saines méthodes de sélection et d’orientation professionnelle,

23. Presque tous les pays rencontrent des problèmes et des obstacles dans leurs efforts pourdévelopper leur système d’enseignement, et s’efforcent de trouver des réponses à certains

de ces problèmes, dont quelques-uns ont un caractère local, mais dont la plupart sont communsà tous les pays d’Afrique participant à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba.

24. Le problème qui consiste à organiser l’enseignement de telle sorte qu’il soit adapté aux be-soins nationaux à court terme et à long terme est étroitement lié au problème de la qualité.

Tous les pays ont mentionné la question de la durée des études. Certains pays ont abrégé leur en-seignement primaire et créé ou maintenu un cycle intermédiaire entre le premier et le second de-gré, tandis que d’autres ont réduit la durée de l’enseignement secondaire. La question de l’efficacitéde certains enseignements dispensés aux niveaux primaire et secondaire s’est posée de façon géné-rale au cours de la discussion. La valeur d’un enseignement primaire de deux ans, tel qu’il existeactuellement dans un pays et qui vise à préparer les élèves à l’exercice de leurs responsabilitésciviques, a été sérieusement mise en doute. Cependant, la recommandation de la Conférenced’Addis-Abéba concernant deux cycles successifs de six ans, l’un pour l’enseignement primaireet l’autre pour le secondaire, a été acceptée en principe.

25. Les membres de la Commission s’accordent sur la nécessité de réduire la dispersion, enévitant de créer un trop grand nombre d’universités, et soulignent l’importance d’utiliser

au maximum et d’une manière rationnelle les possibilités des établissements déjà existants. Laplupart des délégués expriment l’espoir que les échanges d’expériences, de professeurs et d’étu-diants entre les universités africaines seront intensifiés. Dans l’enseignement supérieur, il con-vient de mettre l’accent sur la formation des cadres et le recrutement de professeurs qualifiés,dont la pénurie se fait sentir dans beaucoup de pays.

26. Le problème de la construction aux moindres frais de bâtiments scolaires suffisants et adap-tés à leur fonction, s’est également posé partout. Les besoins de l'île Maurice par exemple,

fréquemment exposée aux cyclones, revêtent une urgence particulière. L’île Maurice a besoin debâtiments scolaires plus solides, qui résistent aux cyclones et qui ne soient pourtant pas trop coû-teux. Cependant, le problème des constructions scolaires est affronté avec courage, mais lemanque de fonds ralentit le rythme des constructions.

27. Tous les pays doivent aussi faire face aux problèmes posés par la déperdition d’effectifs,notamment dans l’enseignement du premier et du second degré. Les causes générales de ce

phénomène ont été clairement identifiées : exigences des parents, nomadisme, classes beaucouptrop chargées et locaux insuffisants, alimentation défectueuse des élèves. Mais le problème estplus ou moins grave selon les pays, et se pose de manière plus aiguë dans ceux qui comprennentune importante population nomade. Dans plusieurs de ces pays, on essaie d’organiser un enseigne-ment rural pour les populations scolaires nomades, en vue de résoudre le problème de la déper-dition d’effectifs en même temps que celui du nomadisme lui-même.

28. La discussion a fait apparaître un autre problème général : celui de la pénurie de personnelqualifié dans les services de l’enseignement et parmi les maîtres. Non seulement le person-

nel qualifié fait défaut mais les maîtres compétents ont souvent tendance à abandonner l’enseigne-ment pour d’autres professions. Partout, on fait largement appel à du personnel non africain et ilest probable qu’il en sera encore longtemps ainsi. Cependant, des efforts ont été entrepris en vuede former du personnel local, en Afrique ou ailleurs, grâce à une assistance internationale multi-latérale et bilatérale.

29. Le problème linguistique dans l’enseignement se pose sous deux formes principales. Il y ad’abord, pour de nombreux pays africains, la nécessite d’utiliser comme véhicule de l’en-

seignement une langue étrangère au lieu de la langue maternelle ou en plus de cette langue. D’autrepart, dans certains pays, on parle, en plus de la langue maternelle, deux langues étrangères. Au

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problème général de la barrière linguistique qui fait obstacle à la communication de la pensée, vvient s’ajouter la difficulté d’intégrer deux systèmes d’enseignement résultant de conditions histo-riques différentes.

30. Les délégués ont estimé, d’une façon générale, qu‘il importait de continuer à donner auxEtats membres et aux Etats membres associés d’Afrique qui participent à l’exécution du

Plan d’Addis-Abéba l’occasion de confronter leurs expériences et de s’informer mutuellement. Decette façon, non seulement l’unité africaine serait encouragée, mais le développement de l’ensei-gnement africain tirerait profit de l’examen des problèmes communs.

31. Le principe de l’effort personnel a été admis par tous. Cependant, il a été admis que lacoopération interafricaine, qui est déjà une réalité, devrait être développée plus encore.

L’octroi de bourses et de places à des étudiants d’autres pays africains est un moyen de favoriserle développement de l’enseignement en Afrique.

32. Au cours de sa réunion finale tenue le lundi 23 mars à 10 h. 30, la Commission a approuvéle présent rapport. Elle a également adopté les résolutions suivantes :

RESOLUTION concernant la planification et l’évaluation en matière économiqueprésentée par les délégations de la République arabe unie, du Sierra Leone etdu Soudan (DR. 17)

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie àAbidjan du 17 au 24 mars 1964,

Consciente du rôle important que joue l’éducation dans la mise en valeur desressources humaines et naturelles des pays africains en voie de développe-ment et dans la solution de leurs problèmes économiques et sociaux,

Considérant la nécessité d’intégrer étroitement la planification de l’éduca-tion et le développement économique et social du pays,

Reconnaissant la nécessité d’évaluer les plans d’éducation et d’en suivrel’exécution,

Recommande :

Qu’il soit créé ou développé, dans chaque pays d’Afrique, une orga-nisation pour la planification et l’évaluation régulière des plans et desservices d’éducation ;

Que cette organisation fonctionne en étroite collaboration avec les au-torités responsables du développement général, social et économiquedu pays.”

RESOLUTION présentée par les délégations de la République arabe unie, duSierra Leone et du Soudan (DR. 18)

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie ensa première session à Abidjan (Côte-d’Ivoire) du 17 au 24 mars 1964,

Constatant que de nombreux pays d’Afrique mesurent l’importance d’uneplanification de l’éducation à long terme et le rôle essentiel que peuvent jouerleurs ressortissants dans l’élaboration et l’exécution des plans,

Considérant que, dans les pays d’Afrique qui ont confié les postes d’adminis-tration et de décision à leurs propres ressortissants, les progrès de l’ensei-gnement sont rapides, sans que la qualité et le niveau de l’instruction ensouffrent en aucune manière,

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Recommande aux Etats africains d’appliquer par priorité un système tendantà confier à leurs propres ressortissants tous les postes de décision et d’ad-ministration dans le domaine de l’éducation.”

RESOLUTION présentée par la délégation de l’Ouganda (DR. 19)

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie poursa première session,

Considérant que pour planifier l’éducation, il importe de disposer de rensei-gnements sur les besoins en main-d’oeuvre,

Demande instamment aux organisations internationales compétentes de collabo-rer avec l'Unesco à cet égard en aidant à mettre sur pied des services chargésdes enquêtes de main-d’oeuvre dans les pays africains qui en feront la demande.”

RESOLUTION présentée par la délégation du Sierra Leone (DR. 20)

“La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie poursa première session à Abidjan (Côte-d’Ivoire) du 17 au 24 mars 1964,

Constatant l’importance des nombreux problèmes que pose le développementde l’éducation sur le continent africain, notamment des problèmes relatifsà l’étude des langues et à leur emploi dans l’enseignement,

Reconnaissant que la coopération interafricaine est l’une des voies qui peuventmener à la solution de ces problèmes,

Consciente du rôle important que joue l’assistance fournie par les pays lesplus avancés,

Recommande :

que l’anglais, le français et l’arabe soient enseignés dans lesécoles africaines ;

que des bourses permettent de faire des études dans d’autres pays ;

que des programmes de visites soient organisés pour permettre àdes éducateurs d’échanger des idées et de confronter leurexpérience ;

que les pays les plus avancés continuent de venir en aide à leursfrères nouvellement libérés afin de développer le génie propre del’Afrique.”

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Résumé analytique des déclarations relatives aux différents pays(Point 9)

1. Liste des orateurs

Les représentants des pays ci-après ont exprimé le désir de prendre la parole au sujet dupoint 9 de l’ordre du jour : Zanzibar, Togo, Tanganyika, Congo (Léopoldville), Congo (Brazzaville),République centrafricaine, île Maurice, Cameroun, Ethiopie, Sierra Leone, Rhodésie du nord,Algérie, Ouganda, Libéria, Mali, Ghana, Sénégal, Soudan, Gabon, Tunisie, Tchad, Bechuanaland,République arabe unie, Basutoland, Somalie, Nigeria, Guinée, Kenya, Rwanda, Côte-d’Ivoire.

2. Résumé des exposés

(i) Zanzibar

Le Ministre de l’éducation a parlé de la planification nationale, des nouveaux établissementsd’enseignement et des écoles normales ouverts dans son pays. Il a mentionné des changements in-tervenus dans l’ordre des priorités et dans l’administration de l’enseignement. Il a fait allusionau problème des déperditions d’effectifs et à l’ouverture d’écoles techniques et professionnelles.La question linguistique présente des difficultés dans le primaire aussi bien que dans l’enseigne-ment du second degré. Il a signalé que l’on s’efforçait de remédier par divers moyens à la pénu-rie de maîtres, notamment par le perfectionnement en cours d’emploi.

(ii) T o g o

Le Chef de mission a rappelé les termes du questionnaire envoyé par l'Unesco. Il a souli-gné que, depuis la Conférence d’Addis-Abéba, l’effectif de l’enseignement primaire s’est accruau total de 7,15 %, dont 5 % en 1962-63 et 2,15 % en 1963-64, et que 59,05 % des enfants d’âgescolaire (soit 143.000) fréquentent les écoles togolaises. Des progrès sont réalisés à tous les ni-veaux de l’enseignement.

(iii) Tanganyika

Le Ministre de l’éducation a informé la Commission qu’au Plan triennal d’éducation a suc-cédé un Plan quinquennal qui couvre la période 1964-69. Les droits de scolarité ont été suppri-més dans l’enseignement secondaire et les déperditions d’effectifs après le premier degré ont étéréduites. De nouveaux établissements d’enseignement technique du second degré ont été ouvertspour faire face à l’afflux des élèves et le Tanganyika espère être en mesure de se suffire à lui-même en 1980 en ce qui concerne la formation de la main-d’oeuvre. M. Eliufoo a cité ensuitequelques chiffres pour montrer la nature des efforts déployés par son pays pour qu’un tiers aumoins des enfants d’âge scolaire soient scolarisés en 1970. En ce qui concerne l’enseignement dusecond degré, on espère que le taux atteindra 3 % en 1970. Etant donné l’ampleur de la tâche,M. Eliufoo a demandé à la Commission : a) de modifier les objectifs d’ensemble ou b) de repous-ser la date (1980) à laquelle ces objectifs devront être atteints.

(iv) Congo (Brazzaville)

Le Chef de mission a signalé que, depuis 1962, un seul fonctionnaire a pu être affecté augroupe de planification créé avec l’aide de l’Unesco. Le nombre d’enfants fréquentant l’école pri-maire a augmenté rapidement. Il est passé de 97.000 en 1961 à 159.000 en 1964. L’enseignementtechnique a pris un bon départ et les écoles rurales ont fait la preuve de leur utilité notammentdans le nord. Si le manque de fonds n’empêchait pas un plus ample développement, tous les sec-teurs de l’enseignement pourraient progresser.

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(v) République centrafricaine

Le délégué de la République centrafricaine a informé la Commission que le questionnaire del’Unesco a été reçu par son Ministère le jour même de son départ pour Abidjan. Il semble que cequestionnaire ait été transmis par l’intermédiaire du Ministère des affaires étrangères, ce qui aprovoqué des retards. C’est pourquoi les documents de la Conférence ne contiennent aucune indi-cation sur la situation de l’enseignement dans son pays. Il a annoncé qu’il ferait en sorte que desdonnées soient envoyées au Secrétariat dès qu’il serait de retour en République centrafricaine.Néanmoins, il a fourni quelques chiffres démontrant que l’accroissement des effectifs scolairesest conforme aux recommandations d’Addis-Abéba.

(vi) Cameroun

Le représentant du Cameroun a signalé la coexistence dans son pays de deux systèmes d’en-seignement et d’éducation, l’un d’inspiration française au Cameroun oriental, l’autre d’inspira-tion britannique au Cameroun occidental. La République fédérale du Cameroun se trouve donc de-vant la nécessité de résoudre le problème de l’intégration scolaire d’une part entre les systèmesfrançais et britannique, d’autre part entre les cultures européenne et africaine, Il s’agit avanttout de supprimer la barrière linguistique entre les deux Etats fédérés. Le Gouvernement came-rounais a, à cet effet, mis à exécution plusieurs mesures tendant à instaurer un bilinguisme ef-fectif au niveau de toute la République. Le délégué du Cameroun a cité notamment trois de cesmesures :

1. l’obligation d’enseigner la deuxième langue de grande diffusion dans toutes les classesdu secondaire ;

2. la création d’un lycée-pilote bilingue comprenant en nombre égal des élèves franco-phones et des élèves anglophones;

3. la création d’un centre linguistique et culturel ayant pour mission, entre autres, larecherche de nouvelles méthodes d’enseignement des langues, notamment par les tech-niques audio-visuelles.

En ce qui concerne le progrès des effectifs scolaires, les objectifs d’Addis-Abéba ont étélargement dépassés, aussi bien dans l’enseignement primaire que dans celui du second degré.

(vii) Ile Maurice

Le délégué de ce pays a rappelé que, comme le Cameroun, l’île Maurice emploie l’anglaiset le français comme langues d’enseignement dans les écoles. Le bilinguisme est donc admis dansle système d’enseignement. Il a signalé que tous les instituteurs recrutés pendant l’année scolairesont diplômés de l’enseignement secondaire, ce qui n’est pas très fréquent en Afrique. De grandsprogrès ont été réalisés dans le second degré et l’on envisage de créer quelques écoles techniquesou professionnelles. Enfin, le délégué a annoncé à la Commission l’ouverture prochaine d’un col-lège universitaire, éventuellement en association avec une université africaine plus ancienne. LaCommission a noté avec intérêt les progrès réalisés à l’île Maurice.

(viii) Ethiopie

Le représentant de l’Ethiopie a annoncé que 270.000 enfants ont fréquenté l’école primaireen 1962-63, ce qui représente une augmentation de 11,5 % par rapport à l’année précédente. Enoutre, près de 600.000 enfants sont inscrits dans les écoles confessionnelles du pays. Au total.33 % des enfants d’âge scolaire ont la possibilité d’aller à l’école. Dans l’enseignement secondaire,les effectifs ont atteint 35.000 élèves en 1962-63, soit 1,4 % du groupe d’âge correspondant. L’ob-jectif défini lors de la réunion de Paris a été pleinement atteint,

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(ix) Sierra Leone

Le Ministre de l’éducation a signalé les points suivants :

Point 9.1 - Progrès réalisés. Le Groupe de planification est maintenant constitué et afait récemment quelques travaux préliminaires avec l’aide de l’Unesco.

Points 9.2,3 - L’augmentation du taux de scolarisation dans l’enseignement primaire en1962-63 (9 %) est plus élevé que celui de l’ensemble de l’Afrique.

Le Ministre a fait distribuer un document confirmant ses déclarations.

(x) Rhodésie du nord

Le Ministre de l’éducation a expliqué que si aucun chiffre n’était donné pour son pays, c’estparce qu’un nouveau gouvernement venait d’accéder au pouvoir et de créer un groupe de planifica-tion de l’enseignement. Les experts envoyés par l'Unesco ont rendu de grands services en passanten revue le système d’enseignement et ont rédigé un rapport très important. De même, la CEA aaidé à évaluer la main-d’oeuvre et le Ministre a annoncé que l’Office central de planification allaitdépouiller toutes ces données. La Rhodésie du nord a besoin d’écoles secondaires de plus en plusnombreuses, tandis que, dans l’enseignement du premier degré, le taux de scolarisation était de58 % en 1962.

(xi) Algérie

Le premier représentant de l’Algérie a souligné le fait que l’arabe est maintenant enseignédans toutes les écoles primaires et secondaires et dans les universités. Dix mille enseignants ontété recrutés pour les écoles primaires, et une école polytechnique a été réouverte avec l’aide duFonds spécial. Les programmes d’études ont été adaptés aux circonstances nouvelles. Le deu-xième rapport a trait à la planification et à l’orientation. Le représentant de l’Algérie a soulignéque les effectifs scolaires ont augmenté de 50 % et que sur un total de 1.250.000 enfants il y a untiers de filles.

(xii) Ouganda

Le Ministre de l’éducation de l’Ouganda s’est référé aux chiffres reproduits dans le docu-ment UNESCO/AFMIN/4, auquel il a apporté un corrigendum. Il a déclaré que le service de pla-nification fonctionnait de façon satisfaisante et qu’une commission de l’éducation composée de res-sortissants ougandais avait recommandé une réforme de l’enseignement. On pouvait espérer quel’enseignement universel serait réalisé dans les dix ans. La durée de l’enseignement primaireserait de sept ans au lieu de huit. L’enseignement normal serait développé, de même que l’ensei-gnement secondaire du deuxième cycle, tant en ce qui concerne les bâtiments que le nombre desélèves. La principale difficulté à laquelle se heurte l’Ouganda est de trouver des professeurspour le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et il doit faire appel à des maîtres non afri-cains qui représentent 75 % du personnel enseignant.

(xi i i ) Libéria

Le Ministre de l’éducation a présenté une documentation imprimée qu’il avait préparéepour montrer les réalisations du service national de la planification. Il a donné l’assurance à laCommission que le plan était prêt à être exécuté. Son gouvernement a amélioré l’administrationdu plan quinquennal (1964-1968) qui fait partie intégrante d’un plan décennal. Un grand nombre dedonnées statistiques ont été réunies depuis 1963, et publiées grâce à l’aide de l'Unesco. Enfin, leMinistre a cité les chiffres suivants : en 1968 l’enseignement primaire devrait compter 95.200élèves et 2. 566 instituteurs; 366 nouveaux professeurs devraient être recrutés dans l’enseigne-ment secondaire et le nombre total des nouveaux établissements scolaires devrait être de 2. 100.A la fin de la période quinquennale, le total des dépenses publiques au titre de l’éducation s’élè-verait à 49.500.000 dollars.

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(xiv) Mali

Le délégué du Mali n’a pas été en mesure de présenter un rapport dans la limite du tempsimparti, mais il remettra un rapport au Secrétariat. Cela est d’autant plus important que sonpays ne figure pas au document AFMIN/4, pour la même raison que celle qu’avait indiquée le re-présentant de la République centrafricaine. Cependant, il a fait observer qu’un service de la pla-nification de l’enseignement existe au Mali et ce service a déjà procédé à la revision du Plan quin-quennal de l’éducation et il est prévu de l’étoffer par des spécialistes des statistiques, de la cartescolaire et des constructions. Un groupe d’experts de l’Unesco travaille actuellement à l’élabora-tion d’un plan décennal de développement de l’éducation.

En matière d’effectifs scolaires les progrès sont les suivants :

Premier degré : 1962 - 75.000 élèves - taux 12 %1963 - 95.000 élèves - taux 14 %1964 - 105.800 élèves - taux 19 %

Second degré : De 1962 à 1964, les effectifs ont passé de 6.000 à 15.000 grâce au sys-tème de l’enseignement fondamental qui permet d’étendre l’enseignementsecondaire à un nombre important d’élèves issus du premier degré(premier cycle de l’enseignement fondamental).

(xv) Gabon

Le représentant du Gabon a signalé qu’il existait dans son pays un Bureau de la planifica-tion depuis 1962, et que, par conséquent, certains progrès avaient été accomplis. La formationdes cadres supérieurs est principalement assurée dans les universités françaises, sous les aus-pices d’une direction spéciale du ministère de la coopération. Il sera ouvert en octobre 1964 uneécole d’ingénieurs pour les quatre Etats de l’Afrique centrale. Au niveau moyen, le Gabon compte25 établissements secondaires, 2 lycées et 2 écoles normales, mais la plus grande partie de l’as-sistance en matière d’enseignement secondaire vient de l’étranger. Le Gabon consacre cette an-née 17 % de son budget de fonctionnement à l’éducation, soit plus d’un milliard de francs CFA surun total de 7 milliards. Avec les fonds dont il dispose, il ouvre des écoles techniques et desécoles professionnelles à l’intention des jeunes gens et jeunes filles qui ont atteint l’âge de 16 ans.Les arts, l’agriculture et l’enseignement ménager figurent également au programme. Le déléguéa promis de distribuer un document plus détaillé sur ces questions.

(xvi) Tunisie

Depuis 1959, un plan décennal de scolarisation est mis en oeuvre pour l’ensemble du pays.Ce plan a été intégré par la suite dans le Plan décennal de développement élaboré par le Gouver-nement tunisien en 1962.

En 1960, il a été créé, au sein du Ministère de l’éducation un service de la planificationde la scolarisation, qui travaille en étroite collaboration avec les Ministères du plan et des fi-nances, des travaux publics, de l’agriculture et des affaires sociales.

Grâce à cette mesure, les effectifs scolaires ont pu progresser normalement et l’on peutaffirmer aujourd’hui que le taux de scolarisation est légèrement supérieur aux prévisions du Planet que l’exécution de ce plan se poursuit de façon satisfaisante. Le délégué a annoncé qu’un docu-ment d’information serait distribué au secrétariat de la Conférence et aux différentes délégations.

(xvii) Nigeria

Le représentant de la Nigeria a signalé que l’enseignement primaire était maintenant uni-versel dans les régions de l’est, de l’ouest et du centre-ouest. Dans le nord, le taux d’inscriptionest actuellement de 13 % et il doit augmenter. Le chômage des jeunes qui sortent de l’école poseun problème grave. L’enseignement normal se développe et l’enseignement supérieur est aussi

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bon que possible. Des organismes locaux ont été chargés de l’enseignement primaire qui dépen-dait auparavant du gouvernement fédéral de Lagos et des gouvernements régionaux, et cette me-sure aidera les conseils locaux à exercer un plus grand contrôle sur l’enseignement du premierdegré dans leurs circonscriptions respectives.

(xviii) Sénégal

Le Sénégal avait établi en 1959-1960, avant la réunion d’Addis-Abéba, un plan général qua-driennal de développement économique et social, dans lequel était intégré un plan de développe-ment de l’éducation.

Ce plan avait été élaboré par un bureau d’études du Ministère de l’éducation nationaletravaillant au sein d’une commission nationale du plan, organisée sous l’égide du Ministère duplan et du développement.

L’exécution en a été suivie par ces mêmes organismes, avec l’aide en ce qui concerne no-tamment l’enseignement technique, de missions d’experts de l’Unesco et du BIT.

A la rentrée de 1964, le bureau d’études du Ministère de l’éducation nationale et de la cul-ture sera renforcé par la mise en place d’un expert en planification de l’enseignement. La struc-ture administrative centrale du Ministère de l’éducation nationale et de la culture a été réorga-nisée et renforcée dès la rentrée de 1963, pour faciliter l’exécution du plan. Elle comporte sixgrandes directions spécialisées.

Les objectifs du premier plan quadriennal de développement de l’éducation au Sénégalcoïncideraient avec ceux définis à Addis-Abéba. La scolarisation totale devrait être réalisée endix ans avec obtention d’une scolarisation de 51 % à la rentrée de 1964, les effectifs passant de125.000 élèves en 1960 à 250.000 en 1965. Les effectifs du second degré devraient passer de9.500 élèves en 1960 à 16.000 en 1965, soit une augmentation d’environ 70 %.

A la rentrée de 1963, l’accroissement prévu pour le premier degré, réalisé en 1961 et1962, n’a pas été maintenu ; à cette date, les effectifs sont de 183.000 élèves, donnant une Scola-risation de 39 % contre une prévision de 210.000 élèves, avec 44 %.

Par contre, les résultats obtenus dans le second degré sont supérieurs aux prévisions,avec, à la rentrée de 1963, 19.000 élèves présents pour 14.500 prévus.

Une réorientation est donc prévue pour la dernière année du premier plan quadriennal etpour le second plan quadriennal. Elle tend à ralentir le rythme de progression des effectifs du pri-maire, avec une scolarisation totale prévue pour 1981 et un pourcentage de scolarisation de plusde 60 % pour 1968-1969, tout en maintenant l’accroissement quantitatif du second degré qui attein-drait 38.000 élèves en 1968-1969.

Pendant cette période, l’effort porterait essentiellement sur l’amélioration qualitative desdeux ordres d’enseignement, amélioration obtenue par la formation systématique de maîtres et deprofesseurs de valeur, et par une adaptation plus précise aux réalités et aux possibilités africaines.

(xix) Soudan

Le délégué du Soudan a signalé que son pays avait créé un service de la planification et dudéveloppement de l’éducation et qu’un plan décennal (1961-1971), qui avait été approuvé par le gou-vernement, était déjà dépassé. Les besoins sont grands en matière d’éducation, et le gouverne-ment soudanais ne ménage aucun effort pour y faire face. Il a ouvert de nouvelles écoles normaleset de nouvelles écoles élémentaires, moyennes et secondaires. Le Soudan partage un certainnombre de problèmes avec le reste de l’Afrique, et ses ressources financières ne suffisent pas àsatisfaire tous les besoins.

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(xx) Tchad

Le délégué du Tchad a tenu à apporter une correction aux chiffres indiqués dans le docu-ment UNESCO/AFMIN/4. Il a remercié l’Unesco d’avoir créé dans son pays un service de plani-fication qui peut ainsi planifier l’enseignement dans de bonnes conditions. En 1962-1963, 21 % desenfants ont pu fréquenter l’école primaire. En raison du manque de maîtres - le pays n’en formantque 99 par an - l’accès de l’école a dû être refusé à 20.000 enfants. Il existe au Tchad 22 établis-sements secondaires pour 3.000 élèves, dont 3 lycées, 1 collège moderne, 15 collèges d’enseigne-ment général, 3 collèges techniques et 1 collège privé, mais le recrutement des professeurs etdes maîtres est difficile et il est parfois impossible de trouver des maîtres qui puissent se chargerdu programme tout entier, et le Tchad doit se contenter du personnel enseignant qu’il peut rece-voir de l’étranger à titre d’assistance. Le délégué du Tchad a mentionné d’autres questions qui fi-gurent dans le rapport adressé par son pays à la Conférence.

(xxi) Ghana

Le Ministre de l’éducation du Ghana a cité des chiffres relatifs au système scolaire appli-qué avec beaucoup de succès par son pays depuis l’indépendance. Il a informé la Commission quele nombre des maftres non qualifiés avait été considérablement réduit grâce à la mise en oeuvred'un programme temporaire de formation de deux années, et qu’il avait été possible d’organiserde nouveau un programme de plus de deux ans pour tous les maîtres. La durée de l’enseignementprimaire a été réduite à sept ans, celle de l’enseignement moyen à quatre ans, et celle de l’en-seignement secondaire du deuxième cycle à deux ans, ce qui diminue le temps nécessaire à laformation de la main-d’oeuvre. Les écoles secondaires comptent 70.000 élèves environ, et l’en-seignement normal 21.000 élèves-maîtres. Les études africaines sont devenues obligatoires dansles universités, et une nouvelle école de médecine s’ouvrira en 1964. Le Ghana reçoit aussi desétudiants de toute l’Afrique et le Ministre de l’éducation a cité des chiffres à l’appui de cetteaffirmation.

(xxii) Basutoland

L’inspecteur général de l’enseignement a signalé que le Basutoland avait mis en oeuvre unesérie de plans d’éducation, et que le plan actuellement en vigueur prendrait fin en 1966. Les auto-rités s’efforcent de revoir l’organisation administrative ainsi que les programmes scolaires. Lesprogrammes d’enseignement normal et l’enseignement technique sont en voie d’amélioration et onétudie la question du nombre d’élèves par maître dans l’enseignement primaire. Outre les servicesd’inspection locaux, une inspection centrale est en cours d’organisation ; à l’échelon des districts,des conseils de l’enseignement dotés des pouvoirs d’exécution remplacent les anciennes commis-sions consultatives. Le délégué a demandé qu’une correction soit apportée à la page 37 du docu-ment UNESCO/AFMIN/4 : en plus des indications données, il convient d’ajouter qu’une nouvelleécole secondaire de jeunes filles et deux écoles secondaires du premier cycle doivent ouvrirprochainement.

(xxiii) Somalie

Le délégué de la Somalie a indiqué qu’un service de la planification avait été créé deux ansauparavant avec l’assistance de l’Unesco, afin de permettre au Gouvernement de combiner les mé-thodes d’enseignement italiennes et britanniques, de manière à créer un seul système d’éducationnationale.

Cette mesure impliquait une politique d’intégration et de rationalisation, et l’établissementd’un plan général. Des efforts ont été faits pour ouvrir des écoles techniques liées à la petite in-dustrie. Dans l’enseignement féminin, le taux d’inscription est passé de 6 à 20 %, et actuellementun élève sur 27 fait des études secondaires ; on espère qu’en 1960, 50 % des enfants d’âge scolairepourront fréquenter l’école primaire. Mais les déperditions d’effectifs posent un grave problème,car il est apparu que 75 % des élèves abandonnent leurs études au cours des cinq premières annéesde l’enseignement primaire. Cette situation appelle un certain nombre de mesures. Le Gouverne-ment de la Somalie s’efforce de dispenser un enseignement aux tribus nomades et, pour résoudre

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ce problème, il a essayé simultanément deux méthodes mais sans aucun succès : a) création d’in-ternats gratuits pour les enfants des nomades ; cette solution a dû être abandonnée car elle s’estrévélée très coûteuse ; b) création d’un groupe mobile d’enseignement doté de moyens modernespermettant d’enseigner à la fois les enfants et les adultes nomades ; mais il a fallu y renonceraussi, faute de moyens de transport et de matériel audio-visuel.

(xxiv) Bechuanaland

Le délégué s’est référé aux chiffres mentionnés dans le document UNESCO/AFMIN/4 eta ajouté que son Gouvernement avait l’intention d’augmenter le nombre des établissements d’en-seignement secondaire et de développer spécialement l’enseignement scientifique en 1965. Unenouvelle école normale a été créée, et des dispositions ont été prises pour assurer le perfection-nement des maîtres en exercice. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, le délégué a expli-qué qu’en plus des ressources de l’université du Basutoland, du Béchuanaland et du Swaziland,beaucoup d’étudiants du Bechuanaland vont suivre les cours d’universités situées dans d’autrespays du Commonwealth grâce à des bourses d’études et de perfectionnement, car il n’existe pasd’université dans le pays.

(xxv) République arabe unie

La planification de l’enseignement est organisée de la manière suivante : il existe danschacun des deux ministères qui s’occupent de l’enseignement - le Ministère de l’éducation et leMinist&re de l’enseignement supérieur - une direction de la planification dont le rôle est de ras-sembler des données statistiques et d’élaborer des plans. Pour intégrer ces plans dans le plan gé-neral de développement économique et social du pays, les services responsables des deux minis-tères travaillent en liaison étroite avec les fonctionnaires compétents du Ministère de la planifi-cation nationale. L’expérience a montre qu’il ne suffit pas d’élaborer des plans, mais qu’il fautaussi veiller à leur exécution. Un service spécial a donc été créé à l’échelon national pour suivrel’exécution des plans d’éducation, déterminer les points faibles et suggérer des remèdes. L’expé-rience a montré aussi que les plans nationaux doivent être complétés par une action analogue auniveau local. En conséquence, dans chaque gouvernement et dans chaque province un organismechargé d’élaborer les plans et d’en suivre l’exécution a été créé en vue de coordonner les plansnationaux et de les adapter aux conditions locales. Les progrès suivants ont été réalisés depuis1962 dans l’enseignement : les écoles primaires accueillent 80 % environ de la population scolari-sable, et il y avait en 1963, 200.000 élèves inscrits de plus qu’en 1962. Aux niveaux moyen etsecondaire, l’objectif fixé par la Conférence d’Addis-Abéba a été dépassé et l’effectif représente30 % des élèves sortant des écoles primaires. Plus importante que l’augmentation numérique estla décision d’accorder à tous la gratuité complète de l’enseignement supérieur.

Sur le plan qualitatif, deux changements importants méritent de retenir l’attention. Lepremier a trait la la réforme récente des programmes de l’enseignement du premier et du seconddegré. Une importance particulière a été accordée à l’enseignement des sciences et des langueset aux études sociales (histoire, géographie, etc. ). Le second changement a trait à l’améliorationdu niveau des instituteurs primaires, dont la durée de formation a été portée de 3 à 5 ans.

Pour ce qui est de l’avenir, le deuxième plan quinquennal a pour objectif un taux de sco-larisation de 100 % pour le premier degré, en 1970. De même, le plan prévoit l’accroissement deseffectifs dans les universités et les autres établissements d’enseignement supérieur.

(xxvi) Congo (Léopoldville)

Le Ministre de l’éducation du Congo a déclaré que les objectifs fixés seront atteints en1967. Le nombre des enfants scolarisés passera de 1,8 million à 2,8 millions et le nombre desélèves de l’enseignement secondaire sera de 150.000, soit le double du nombre actuel. Le Congocompte 40 écoles normales d’instituteurs, un institut national pédagogique géré par l'Unesco et 5écoles normales supérieures. Les programmes scolaires seront modifiés pour répondre à la si-tuation d’un Congo indépendant. Le Ministre a ensuite décrit le nouveau système d’enseignement :

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six ans d’enseignement primaire, suivis de deux ans d’orientation professionnelle, puis enseigne-ment secondaire ou formation dans une école professionnelle, suivi par un enseignement supérieurdans l’une des trois universités déjà en fonctionnement, ou par un enseignement commercial outechnique donné dans les écoles supérieures techniques. Une grande importance est accordée àl’africanisation à tous les échelons.

(xxvii) Guinée

Le délégué a fait savoir que la Guinée, grâce à la réforme de l’enseignement à laquelleelle a procédé en décembre 1961, en est arrivée en 1964 au taux de scolarisation de 44 %, ce quidépasse largement l’objectif fixé par le Plan d’Addis-Abéba.

Ce résultat est dû surtout à une réforme judicieuse des structures ; à une participationactive et spontanée des différentes collectivités à la politique de construction et d’équipement sco-laire ; à la décentralisation et à la modification du régime d’internat des établissements d’ensei-gnement secondaire ; à l’extension du réseau des écoles normales.

En outre, le délégué de la Guinée a mis l’accent sur le développement de l’enseignementtechnique et supérieur, la formation professionnelle et l’orientation scolaire.

(xxviii) Kenya

Planification nationale de l’éducation

Les objectifs à long terme des programmes d’éducation du Kenya sont les suivants :

1) Assurer par l’école primaire, l’enseignement universel ;

2) Faire en sorte qu’il y ait suffisamment de places au niveau secondaire, et supé-rieur, pour que tous les jeunes qui ont des aptitudes reconnues puissent faire desétudes ;

3) Donner au système d’enseignement une structure qui réponde aux besoins du paysen main-d’oeuvre.

Les plans d’éducation ont été intégrés dans la planification économique et sociale générale.

Effectifs en 1963Enseignement primaire . . . . . . . . . . . . . 1.001.290Enseignement secondaire . . . . . . . . . . . 28.764Enseignement supérieur (y comprisles nationaux inscrits à l’étranger) . . 6.000Enseignement normal . . . . . . . . . . . . . . 4.500 (entrées en Ire et 2e années)

(xxix) Rwanda

Un document a été présenté au secrétariat. Il y a lieu d’y remarquer les efforts déployéspar le Gouvernement pour mettre en place les réformes de structures et de programmes arrêtéessur la base des conseils donnés par la mission de planification de l’Unesco.

Un centre de recherches pédagogiques a été créé ; il comprend un bureau de planificationet de statistiques et un bureau des programmes. En outre, des mesures ont été prises pour ré-soudre les problèmes soulevés par le gonflement des classes et l’insuffisance des locaux et desfournitures scolaires dans le premier degré.

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(xxx) Côte-d’Ivoire

Le Ministère de l’éducation nationale de la Côte-d’Ivoire s’est efforcé de mettre en oeuvreles recommandations de la Conférence des Ministres d’Addis-Abéba.

En particulier, un organigramme nouveau de l’administration de l’éducation nationale ausein du Ministère permet de mieux répondre aux nécessités de la gestion des affaires et à l’orien-tation de l’enseignement.

Le cloisonnement par rang d’ordres d’enseignement a été supprimé, et on s’est efforcéde faire une repartition fonctionnelle des activités. Une administration financière et une adminis-tration du personnel règlent les problèmes techniques tandis que les questions d’orientation géné-rale et de programmes ainsi que de recherche et l’enseignement supérieur ont des activitésindépendantes.

De plus, un service d’études générales, de planification et de statistiques a été créé. Ilest en rapport avec les services gouvernementaux chargés de la planification générale. Ces étudesentreprises permettront d’établir le plan de cinq ans qui doit commencer en 1965. En liaison avecces études un expert du BIT et plusieurs missions spécialisées ont essayé d’établir un inventairedes prévisions de besoins en main-d’oeuvre pour les années à venir.

Résumé analytique des déclarations relatives aux différents pays(Point 11)

1. Liste des orateurs

Les représentants des pays suivants ont demandé à prendre la parole : Zanzibar, Basu-toland, Ghana, Tanganyika, Ile Maurice, Burundi, Ethiopie, Rhodésie du nord, Somalie, Sénégal,Soudan, Tunisie, Togo, République arabe unie, Ouganda, Algérie, Mauritanie, Nigeria, Tchad,Kenya, Côte-d’Ivoire.

2.

(i)

Déclarations relatives aux différents pays

Zanzibar :

Le Ministre de l’éducation a soumis un document à l’examen de la Commission.

(ii) Basutoland

La délégation a présenté un document.

(iii) Ghana

Le Ministre du Ghana a parlé de la qualité de l’enseignement.

Il a regretté que le Flan d’Addis-Abéba ait mis l’accent sur les aspects quantitatifs plusque sur la notion de qualité. Le Ghana avait commis la même erreur en 1951 et le Ministre a de-mandé à la Commission de la rectifier de la manière suivante :

a) révision des programmes et des manuels scolaires ;

b) recherches expérimentales systématiques sur les disciplines scientifiques etlinguistiques ;

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ED/205 - page 35

c) instruction civique et introduction des études africaines dans les universités ;

d) programmes d’enseignement normal.

La délégation du Ghana a également présenté un document relatif à ces différents points.

(iv) Tanganyika

Le Ministre de l’éducation a déclaré que le Gouvernement avait le devoir de dispenser un en-seignement primaire à tous les jeunes gens, mais que l’on pouvait se demander si l’enseignementdonné était qualitativement et quantitativement suffisant pour que le pays en retire un profit. Poursa part, le Ministre ne pense pas qu’il soit suffisant et il a par conséquent demandé à l’Unescod’aider son pays à résoudre la question de savoir si l’enseignement primaire peut à lui seul éli-miner la superstition et l’ignorance et dans quelle mesure cet effort vaut la peine d’être entrepris.

Le représentant du Ghana a soulevé une motion d’ordre, affirmant que les pays africainspouvaient s’inspirer de l’expérience d’autres pays et qu’ils ne devraient pas toujours s’adresserà l’Unesco pour résoudre leurs problèmes.

(v) Ile Maurice

Le délégué a appelé l’attention de la Commission sur le document UNESCO/AFMIN/6, groupeIII, et a fait observer que l’île Maurice est comprise dans le dernier groupe. Il a indiqué que l’onn’avait pas tenu compte de tous les éléments avant de placer l'îile Maurice dans ce groupe. Aucuneenquête sur la main-d’oeuvre n’a été faite dans l'île et il importe de donner plus de souplesse ausystème scolaire. Le coût des constructions scolaires pose un grave problème, notamment enraison des dévastations causées par les cyclones. Il est nécessaire de construire des bâtimentsplus solides et de consulter des techniciens américains sur des procédés de construction peu coû-teux. La question de savoir si l’enseignement primaire doit s’étendre sur six ans ou sur sept ansn’est pas encore résolue et les expériences faites en Nouvelle-Zélande et en Ecosse aideront peut-être à la trancher.

(vi) Burundi

Le délégué a signalé que le système d’enseignement avait été complètement remanié et quedes progrès ont été réalisés depuis deux ans. Les cycles primaire et secondaire s’étendent main-tenant l’un et l’autre sur six années et sont séparés par une année préparatoire.

(vii) Ethiopie

Le délégué de l’Ethiopie a souligné lui aussi que l’on n’avait pas suffisamment insisté sur laqualité de l’enseignement. Il a exprimé l’opinion qu’il serait préférable de revoir les différentescatégories dans lesquelles les pays ont été classés, et que le Secrétariat devrait également révi-ser les indicateurs économiques mentionnés à la page 10.

(viii) Rhodésie du nord

Le délégué a annoncé que pour hâter l’expansion quantitative, la Rhodésie du nord adoptaitun système faisant appel aux ressources locales pour la construction des écoles primaires, LeGouvernement donnera des matériaux de construction tandis que les collectivités locales fourni-ront la main-d’oeuvre. Le Gouvernement prendra ensuite les écoles à sa charge ; il fournira lesinstituteurs et le matériel, afin que l’enseignement soit d’une haute qualité. Le délégué souhai-terait recevoir des conseils de la part de pays qui ont l’expérience d’opérations de ce genre, fon-dées sur le concours des collectivités locales.

La Rhodésie du nord se heurte aussi au problème des déperditions d’effectifs à trois niveaux:après quatre ans, puis après huit ans d’instruction primaire et à la fin du premier cycle de l’en-seignement secondaire. Il aimerait que l’on suggère des moyens de développer rapidement

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ED/205 - page 36

l’enseignement féminin. Le Gouvernement a ouvert un crédit de cinq millions de livres pour sonplan de développement d’urgence, dont un million sera affecté à l’éducation. Les chiffres fournisdans le passé par le gouvernement européen minoritaire sont inexacts, notamment en ce qui con-cerne les cinq indicateurs économiques et sociaux. La délégation fournira le plus tôt possible deschiffres exacts.

Le représentant de l’OMS a alors été invité à faire une brève déclaration. Il s’est référé audocument UNESCO/AFMIN/6 (page 11). “Indicateurs économiques et sociaux”, et a fait observerque l’on avait mentionné le nombre de médecins pour 100.000 habitants. La moyenne obtenue estde cinq médecins pour 100.000 habitants, soit un médecin pour 20.000 personnes. Il y a certaine-ment là une erreur de calcul. Le représentant du Secrétariat est intervenu pour expliquer qu’il yavait en effet une erreur et qu’il s’agit en réalité du nombre de médecins par million d’habitants.

( ix) Somalie

Se référant à la page 7 et au groupe III dans lequel son pays a été classé, le délégué a ex-pliqué qu’en raison du mode de vie nomade de la plupart des habitants, il ne pouvait y avoir au-cune amélioration, à moins que le pays ne reçoive une aide accrue de l’étranger. Il a demandéà la Commission d’accorder aux peuples nomades la priorité qu’ils méritent en matière d’assis-tance.

(x) Sénégal

Le Sénégal déclare que les critères retenus dans le document AFMIN/6 pour le classementdes pays africains participant au Plan d’Addis-Abéba correspondent assez bien aux réalitéssénégalaises.

Il souligne que le développement quantitatif prévu dans un premier plan quadriennal pourraêtre maintenu pour le second degré, mais que le rythme devra en être ralenti pour l’enseignementprimaire. Les difficultés essentielles qui ont amené cette réorientation sont de deux sortes.D’abord, l’impossibilité de recruter pour l’enseignement primaire les 600 ou 700 maîtres qualifiesqui sont nécessaires chaque année ; ensuite l’insuffisance du rendement de l’enseignement, oh les“déchets” s’accroissent pour les deux ordres d’enseignement, en raison du manque d’adaptationprécise des programmes et de la surcharge des effectifs des classes.

Une réorientation du plan initial est donc prévue et déjà étudiée, qui permettra d’une ma-nière générale, de mettre l’accent sur l’amélioration qualitative de l’enseignement avec un effortparticulier pour la formation des maîtres de valeur et l’adaptation précise des programmes etdes méthodes.

Un document écrit a été remis au Secrétariat à ce sujet.

(xi) Soudan

La délégation du Soudan a souligné le fait qu’en application de la politique fixée par le gou-vernement, tous les postes d’administration et de décision dans les organismes de l’enseignementsont maintenant occupés par des Soudanais qualifiés. La délégation a vivement conseillé aux autrespays africains frères d’adopter la même politique partout et chaque fois que c’est possible. Lesavantages de cette ligne de conduite sont les suivants :

1) Elle assure la continuité de la politique nationaliste et des principes suivis en matièred’éducation nationale ;

2) Elle place entre les mains de ceux qui connaissent le mieux les problèmes du milieula responsabilité des mesures à prendre et à poursuivre en matière d’éducation.L’africanisation peut se réaliser dans de bonnes conditions.

Le délégué du Soudan a souligné qu’il est indispensable de “décoloniser” la manière d’abor-der tous 1 es problèmes de l’enseignement en Afrique.

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Il a parle ensuite des méthodes qui font appel aux ressources locales et il a déclaré que songouvernement avait pour politique d’encourager les organisations bénévoles et les collectivités lo-cales à construire leurs propres écoles, et des logements pour les maîires, tandis que les auto-rites centrales fournissent le personnel enseignant et les inspecteurs, ainsi que le matériel néces-saire. La question des avantages relatifs des internats et des externats dans l’enseignement dupremier degré est très importante et la délégation du Soudan a indiqué qu’il faudrait à son avisréduire le nombre des internats et augmenter celui des écoles mixtes (groupant garçons et filles).

En ce qui concerne l’enseignement normal, le délégué a signalé que son pays avait pris ladécision de muter des professeurs compétents du niveau moyen (11 à 15 ans) pour qu’ils enseignentdans le premier cycle de l’enseignement secondaire (15-17 ans) après avoir reçu une formationcomplémentaire. Cette mesure a pour but de remédier à la pénurie d’enseignants (Soudanais etétrangers) qui ne suffisent pas pour faire face à l’expansion rapide des effectifs à ce niveau.

(xii) Tunisie

Le délégué de la Tunisie a présenté l’addendum qu’il proposait d’apporter au documentUNESCO/AFMIN/4 et recommande ce document à l’attention des membres de la Commission. Abor-dant le problème de la qualité de l’enseignement normal, il a souligné combien il était nécessaireque le maître possède une véritable expérience de l’enseignement après avoir reçu une formationpédagogique dans un institut, de manière à pouvoir associer la théorie et la pratique.

La Tunisie a créé un système d’inspection scolaire et des conseillers pédagogiques ont éténommés pour aider les professeurs nouvellement recrutés et les maîtres en exercice. Les pro-grammes font également l’objet d’une réflexion collective et suivie de la part du personnel ensei-gnant. Un bureau des manuels scolaires a été chargé de produire à peu de frais des manuels sco-laires conformes aux nouveaux programmes.

Dans l’enseignement secondaire, une orientation scolaire est organisée de manière à tenircompte à la fois des besoins du pays et des aptitudes des élèves. L’enseignement est gratuit pourtous à tous les niveaux. Les élèves nécessiteux reçoivent gratuitement les fournitures scolaires.Il a également été décidé d’instituer des repas gratuits pour lutter contre les abandons en coursd’études. Un apprentissage professionnel est prévu pour les élèves qui n’obtiennent pas de bonsrésultats en classe. Les plans de constructions scolaires ont été simplifiés, normalisés et stan-dardisés et ont abouti à des plans types, ce qui a entraîné des économies considérables pour l’Etat.

(xiii) Togo

Le délégué du Togo a déclaré que les principales difficultés rencontrées par son pays dansla mise en application du Plan d’Addis-Abéba ont trait aux bâtiments et au personnel enseignant. Lepays a besoin de nouvelles écoles pour faire face à la montée des effectifs et malgré les efforts duGouvernement, le concours des collectivités villageoises et l’aide extérieure du FAC et du FED,la question n’est pas entièrement résolue. Tout en cherchant à améliorer la quantité, le Gouverne-ment ne perd pas de vue le problème de la qualité. Malheureusement ces facteurs sont dans un rap-port inverse et, les difficultés financières s’ajoutant, il a fallu donner pour le moment priorité àla quantité, ce qui explique que les maîtres n'ayant pas reçu de formation professionnelle dominent.On est donc obligé de former autant que possible les maîtres en cours d’emploi au moyen notam-ment de conférences pédagogiques et de classes modèles.

Le Togo a introduit dans les programmes de son enseignement primaire une innovation dé-nommée “Mouvement de jeunesse pionnier-e agricole”. On pense apporter ainsi une solution par-tielle au problème du chômage, dû en grande partie, dans les pays africains, au désir des lettrésde travailler dans un bureau.

(xiv) République arabe unie

Le délégué a signalé les progrès accomplis en ce qui concerne l’évaluation des résultats ob-tenus et il a souligné que trois moyens sont employés pour que la qualité aille de pair avec laquantité : (a) un service spécial dirigé par un haut fonctionnaire suit l’exécution des plans ;

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(b) l’université travaille en collaboration avec les milieux industriels et commerciaux ; (c) des ex-périences ont lieu dans des écoles pratiques, etc. Toutes ces mesures permettent de résoudre lesproblèmes sociaux et les problèmes de l’enseignement. Les progrès accomplis dans la Républiquearabe unie permettent d’ores et déjà de dresser des plans en vertu desquels l’enseignement pri-maire ira de la sixième à la quinzième année. Pour former des instituteurs, on admet des diplô-més de l’enseignement secondaire dans des écoles normales où ils reçoivent pendant deux ans uneformation supplémentaire. Il existe dans le pays des écoles secondaires du premier cycle où lesélèves qui entreprendront ensuite des études professionnelles reçoivent une formation généralepréparatoire. L’enseignement comprend des études linguistiques, culturelles et scientifiques et ilexiste un service d’orientation professionnelle dans chaque école secondaire.

(xv) Ouganda

Le Ministre de l’éducation a contesté la validité des cinq indicateurs mentionnés dans le rap-port, en ce qui concerne la Rhodésie du nord, la Rhodésie du sud et le Kenya, et pour ce qui estde certaines conclusions telles que celles qui sont données à la page 11 du document UNESCO/AFMIN/6. Il ne pense pas que le fait de posséder une automobile constitue un critère valable enl’occurrence et il a suggéré que le Secrétariat revoie toute la base de l’évaluation. Il a signaléqu’une Commission avait été chargée d’étudier le coût de la construction dans son pays. Lesécoles primaires et les établissements du second degré occupent maintenant leur juste place dansle système national d’enseignement. Les déperditions d’effectifs sont importantes chez les élèveset aussi chez les enseignants surtout parce que la plupart des écoles de l’Ouganda sont gérées pardes sociétés missionnaires.

Le délégué de l’Ouganda a déclaré que le point 11 de l’ordre du jour offre à l'Unesco et auxautres organisations internationales une occasion unique de collaborer afin de trouver des solutionsaux problèmes qui se posent dans de nombreuses régions de l’Afrique en ce qui concerne, parexemple, le nécessité de réduire le coût des constructions sans abaisser les normes sanitaires.Un autre problème concerne les déperditions d’effectifs. Il a parlé à cet égard de l'"insuffisancelamentable” des statistiques. On n’y trouve, par exemple, aucune indication sur les raisons pro-fondes de la plupart des abandons en cours d’études ni sur les moyens qui pourraient permettred’y remédier. Aussi voudrait-il demander à l’Unesco de fournir des experts pour aider à réunirdes données statistiques.

Enfin, le délégué de l’Ouganda a suggéré que l'Unesco s’efforce de trouver des formules etdes méthodes qui permettent d’assurer la collaboration d’organisations internationales telles quele BIT, la FAO, l’OMS, le FISE et l’AID en vue de trouver des solutions à ces problèmes et àquelques autres qui ont été mentionnés par à peu près toutes les délégations présentes à la Confé-rence. On éviterait ainsi de travailler en ordre dispersé, et les pays africains pourraient tirer leplus grand profit de leurs efforts.

(xvi) Algérie

Le délégué de l’Algérie a annoncé qu’il y avait, en 1963-1964, 1.250.000 élèves dans lesécoles, soit une augmentation de 35 % par rapport à 1962-1963. Pour la même période, l’augmen-tation atteint 50 % dans l’enseignement secondaire et 300 % dans l’enseignement supérieur. Lesfilles représentent le tiers des élèves. Il existe trois écoles normales de garçons et trois écolesnormales de jeunes filles, donnant une formation à long terme. L’enseignement à court terme estdonné à 10.000 moniteurs dont le niveau d’instruction est peu élevé. Grâce à l’emploi d’auxiliairesaudio-visuels, de stages pratiques et de cours spécialisés, on s’efforce d’élever le niveau de cesmoniteurs, jusqu’à l’équivalent de la 4e année de l’enseignement secondaire. L’aide de l'Unescoet du Fonds spécial a pris différentes formes et des pays amis ont fourni une assistance techniquetrès appréciée. Le budget de l’éducation représente 25 % du budget national et la durée des étudesest de six ans pour l’enseignement primaire et de sept ans pour l’enseignement secondaire.

Pour l’enseignement supérieur, il n’y a pas de goulot d’étranglement pour l’entrée à l’uni-versité, mais un problème d’orientation et par conséquent d’information sur les études supérieureset leurs débouchés. Le problème de la réforme des programmes est un problème permanent, maisil revêt maintenant une grande acuité, car ils doivent être adaptés aux options fondamentales.

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L’option scientifique amène à introduire l’étude des mathématiques et de la statistique en vue deleur application à l’économie, la biologie, la psychologie, la médecine. Les bourses d’enseigne-ment supérieur sont attribuées à tous les étudiants, qui sont considérés comme des travailleurs.

(xvii) Mauritanie

Le délégué a attiré l’attention sur l’insuffisance de la formation des maîtres due à la fai-blesse traditionnelle du système d’enseignement et au fait que 80 % des habitants sont des nomades.Afin de favoriser le bilinguisme et aussi pour réduire le coût exorbitant de l’enseignement, il aété décidé de former des maîtres bilingues pour le primaire et le secondaire au sein de l’Ecolenormale mauritanienne dont le démarrage est prévu pour octobre 1964. Les internats coûtent cheret la Mauritanie essaie d’en réduire le nombre. Le regroupement des écoles nomades, là où c’estpossible, a été entrepris pour réaliser des économies en personnel. Comme d’autres pays afri-cains, la République islamique de Mauritanie s’efforce d’intéresser les élèves de l’école primaireà l’enseignement rural. Le plan de scolarisation, en préparation, prévoit la divisiondu primaireen deux cycles. Cette mesure permettra de sélectionner des élèves à partir de la 4e pour le pre-mier cycle secondaire et à partir de la 5e année du lycée pour le deuxième cycle secondaire. Pourintensifier le réseau secondaire, on prévoit la création de nouveaux collèges modernes qui pré-parent au BPC au même titre que les lycées et fonctionnent sans internats car leur recrutementest régional. Pour ce qui est des manuels scolaires, on est en train d’éditer des manuels de géo-graphie et d’histoire adaptés aux réalités mauritaniennes et qui sortiront avant la rentrée prochaine,Le délégué mauritanien a par ailleurs remercié l’Unesco de son aide, qui s’est traduite par l’oc-troi des bourses d’enseignement supérieur et par la mise sur pied à Nouakchott d’un centre de do-cumentation pédagogique.

Il a mis l’accent sur l’opportunité des échanges culturels entre pays africains et la néces-sité de confronter les expériences africaines en matière d’éducation et d’enseignement pour mieuxtraduire l’unité africaine dans les faits. Sur le plan de l’alphabétisation, il a dit l’effort du Gouver-nement et des associations nationales en faveur de ce problème. Il a aussi signalé le progrès réa-lisé dans la scolarisation des filles.

(xvii i ) Nigeria

La délégation a indiqué que l’enseignement primaire en Nigeria est maintenant de 6 ansseulement, sauf à Lagos, où il est toujours de 8 ans. Ce sont surtout les professeurs du seconddegré qui font défaut, mais le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada apportent à cet égard unconcours apprécié. Depuis quelque temps, les manuels scolaires sont, pour la plupart, écrits pardes Africains et ont beaucoupde succès. Il existe maintenant beaucoup d’écoles techniques et d’écolesà la fois classiques et techniques, car la priorité est donnée à l’enseignement professionnel. Lefrançais est enseigné dans les écoles et fait partie des épreuves du certificat d’études secondaires.Le délégué de la Nigeria ne voit pas pourquoi l’anglais n’aurait pas la même position dans les ter-ritoires francophones.

(xix) Tchad

Le délégué du Tchad souligne l’insuffisance quantitative et qualitative des maîtres.

Concernant le personnel d’inspection, les 12 inspecteurs primaires ont chacun 101 maîtressous leur contrô1e. En plus de ces effectifs déjà élevés et de leur rôle administratif, les difficultésde déplacement et les distances ne leur permettent pas de visiter et de conseiller comme il faudraitleur personnel, dont la plupart des membres sont très jeunes et sans expérience. Les programmesde l’enseignement tchadien n’ont subi aucune réforme jusqu’ici ; le programme n’est pas adaptéaux réalités de l’Afrique indépendante. Voilà un des facteurs qui rendent cet enseignement inefficace.

Les manuels utilisés dans les écoles sont dépassés ; par ailleurs, l’insuffisance des sallesde classe et de mobilier est à signaler.

Outre l’islamisation des zones nord et nord-est, le nomadisme, la transhumance et lesnécessités de l’élevage sont des facteurs qui éloignent les enfants de l’école. La création des

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ED/205 - page 40

écoles nomades et des cantines scolaires n’a jamais apporté de solution adéquate à cet état dechoses. D’ailleurs, c’est dans ces zones qu’on trouve les taux les plus faibles.

(xx) Kenya

Evaluation - Le Kenya possède un système d’enseignement bien développé et le Gouver-nement consacre à l’éducation 9.100.000 livres par an, soit près de 20 % du budget national.

Il est apparu nécessaire de nommer une commission présidée par un professeur africainpour examiner tous les aspects de l’enseignement. Il est absolument certain qu’on ne peut se pas-ser d’une déclaration sur les principes de base du système d’enseignement, et le Ministère del’éducation a entrepris cette tache avec tout le soin nécessaire. Des dispositions devront êtreprises pour renforcer l’enseignement scientifique.

La priorité est accordée à l’enseignement secondaire, ainsi qu’à l’enseignement techniqueet à la formation des maîtres. Il convient de signaler aussi que le Gouvernement du Kenya s’occupeparticulièrement des régions les moins développées du pays, en particulier de tribus telles queles Masai, les Somali, les Turkana, les Boran, etc.

(xxi) Côte-d’Ivoire

La progression des effectifs dans le premier et le second degré est conforme au Pland’Addis-Abéba. Il a été notamment donné un intérêt particulier au développement du second degré.Cet effort actuel sur le premier cycle permettra très bientôt de rattraper le retard dans le secondcycle du second degré. Pour éviter une déperdition trop sensible des effectifs, des conditions d’en-trée spéciales ont été posées pour l’admission en seconde. Aux résultats scolaires de l’année de3e s’ajoutent désormais des examens normalisés qui permettent de se rendre compte des possi-bilités de l’élève pour la poursuite d’études secondaires de plus haut niveau.

De même, pour permettre aux enfants de poursuivre des études dans de bonnes conditions,des visites médicales obligatoires permettent de connaître l’âge réel des enfants.

Le Ministère de l’éducation nationale de la Côte-d’Ivoire s’est particulièrement préoc-cupé d’améliorer la qualité de l’enseignement à tous les niveaux. A cet effet, il a créé une impor-tante direction pédagogique dont le rôle est d’améliorer les méthodes d’enseignement par des le-çons modèles, des fiches pédagogiques et l’utilisation des moyens audio-visuels, et notamment dela télévision éducative et de la radio scolaire.

En vue de rendre l’enseignement plus adapté à la Côte-d’Ivoire et à l’Afrique, des pro-grammes nouveaux ont été publiés pour l’enseignement primaire, pour l’enseignement secondairecourt et pour certaines disciplines de l’enseignement secondaire long. Désormais, l’enseignementde l’histoire et de la géographie répond aux besoins et dans ce but, pour aider les professeurs, denombreuses fiches pédagogiques ont été publiées jusqu’au niveau des classes terminales.

Un problème important qui se pose dans le domaine financier est la réduction du prix derevient par élève dans les différents ordres d’enseignement. Ce contrôle budgétaire quotidienqu’assure la direction financière permettra de scolariser un nombre plus important d’élèves pourun même coût de fonctionnement.

Néanmoins, de redoutables problèmes financiers se posent pour l’application intégrale duPlan d’Addis-Abéba, notamment dans le premier degré. Le recrutement des maîtres suppose queles effectifs budgétaires pourront être en croissance continue. Mais le budget personnel risque des’accroître dans de trop grosses proportions par rapport au budget général.

Quoi qu’il en soit, l’effort actuel porte sur la formation des maîtres à tous les niveaux.Il s’agit en effet de donner un perfectionnement pédagogique à l’ensemble des instituteurs qui ontété recrutés rapidement pendant ces cinq dernières années et dont la plupart n’avaient aucune for-mation professionnelle.

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RAPPORT DE LA DEUXIEME COMMISSION

1. La deuxième Commission de la Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afriqueparticipant à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba s’est réunie les 21, 22 et 23 mars 1964.

Elle a procédé à l’élection de son bureau.

Président : S.E.M. Eteki Mboumoua,ministre de l’éducation nationale du Cameroun.

Vice-Présidents : L’Hon. A.J. Dowuona Hammond,ministre de l’éducation du Ghana

S.E.M. Messadi,secrétaire d’Etat à l’éducation nationale de Tunisie

Rapporteur : S.E. M. R. Adjoviministre de l’éducation du Dahomey

La liste des membres de la Commission II se trouve en appendice.

2. A l’ordre du jour de la Commission figuraient les questions indiquées au point 10 de l’ordredu jour adopté par la séance plénière. relatives au financement des plans nationaux d’édu-

cation, à savoir :

10.1 Total des dépenses publiques et part des dépenses publiques pour l’éducation(montant actuel et croissance)

10.2 Dépenses publiques pour l’éducation et produit national brut

10.3 Dépenses en capital et dépenses renouvelables

10.4 Dépenses publiques par élève

10.5 Prévisions de dépenses publiques d’éducation dans les plans de développement.

3. Après que le représentant du Directeur général de l'Unesco et deux membres du Secrétariateurent commenté les documents présentés, le débat a été ouvert par le Président.

4. Certains membres de la Commission ont suggéré de concentrer les débats sur le point 10.5:“Prévisions des dépenses publiques et d’éducation dans les plans de développement”, mais

en relation aussi avec les sources de financement ; les autres points : 10.1 à 10.4 pouvant fairel’objet de communications écrites, qui seraient remises au Secrétariat.

5. Les interventions des délégués ont fait apparaître que malgré les grands efforts consentissur leurs budgets nationaux par les Etats, ces derniers étaient encore pour la plupart assez

loin des objectifs du plan d’Addis-Abéba. Ils sont donc dans l’obligation de trouver d’autres sourcesde financement internes et externes.

6. Il est apparu au cours des débats que les budgets d’éducation dans les pays africains absorbentjusqu’à 33 % des budgets nationaux et que les frais de fonctionnement atteignent parfois les

quatre cinquièmes des dépenses d’éducation.

7. Les délégués ont proposé un certain nombre de mesures susceptibles de dégager de nou-velles sources de financement internes. Ils ont préconisé le transfert de certaines dépenses

d’éducation du budget de l’Etat aux collectivités locales et rurales, l’organisation de journées na-tionales de collectes de fonds au profit de l’éducation nationale, la création d’une fondation natio-nale pour l’éducation et la culture dont le financement serait essentiellement assuré par le com-merce et l’industrie, principaux bénéficiaires des dépenses de l’Etat en matière d’enseignement.La plupart des délégués pensent qu’il n’est pas souhaitable d’instaurer des taxes ou des imposi-tions spécifiquement affectees à l’éducation. Certains délégués recommandent que les pays où

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ED/205 - page 42

l’enseignement n’est pas encore gratuit étudient la possibilité de financer l’éducation par des prêts.Ces prêts qui seraient remboursés par les élèves à la fin de leurs études pourraient être octroyésdirectement à l’Etat ou aux parents.

8. En ce qui concerne le concours des collectivités locales ou de la population, les déléguésont fait observer qu’il pouvait revêtir plusieurs formes relatives soit aux dépenses de fonc-

tionnement, soit aux dépenses d’investissement.

9. Pour ce qui est de l’aide bilatérale ou multilatérale, la plupart des délégués ont fait obser-ver que le coût de la contribution que le pays bénéficiaire devrait garantir avant qu’une aide

financière puisse être promise était élevé. Ils ont aussi souhaité une simplification de la procé-dure des demandes d’aide. Quelques délégués pensent que l’aide extérieure devrait aller en prio-rité à l’investissement, mais d’autres croient que pour l’instant elle pourrait également allégerles dépenses de fonctionnement de l’éducation.

10. A la suite des observations faites par le représentant de la BIRD et de l’AID à propos del’aide extérieure et des dépenses nationales, la Commission, après discussion, a retenules

points suivants :

La détermination des objectifs de financement est du ressort exclusif des gouvernements.C’est aussi aux gouvernements qu’il incombe de fixer les modalités choisies pour réaliserces objectifs. Cette aide pourrait être obtenue beaucoup plus facilement si les divers pro-jets de financement d’éducation étaient très soigneusement préparés et comportaient le plusgrand nombre de détails possible. Il serait également souhaitable que l’éducation soit con-sidérée comme les autres secteurs de l’économie nationale, car à présent il est parfaite-ment possible de faire la preuve de la productivité et de la rentabilité des sommes investiesdans l’éducation. Il n’est donc pas nécessaire de demander un traitement de faveur pourl’éducation.

Une attention particulière devra également être apportée au problème des gaspillages dessommes consacrées à l’éducation. Ces gaspillages peuvent parfois atteindre un montant trèsélevé allant jusqu’à 40 % dans certaines régions. Ils peuvent revêtir tantôt la forme de déper-dition des effectifs qui est très courante aussi en Afrique, tantôt celle de la sous-utilisationdes locaux scolaires et des maîtres, etc.

La nécessité de statistiques plus précises en matière de financement de l’éducation a étéégalement soulignée. Ces statistiques permettent notamment de déterminer et de comparerles coûts par élève, Le représentant de la Banque estime qu’il faut nuancer certaines affir-mations selon lesquelles plus le coût par élève est élevé et plus est élevée la qualité de l’édu-cation dispensée. Ce n’est pas forcément vrai et dans plusieurs cas la réalité a montré l’in-verse. Ceci prouve tout simplement l’insuffisance du travail des recherches en matière deméthodologie de calcul du coût par élève. Cet aspect peut intéresser spécialement l’Institutinternational de planification de l’éducation, qui pourrait, par exemple, entreprendre uneétude sur les diverses modalités de calcul du coût par élève, soit par niveau, soit partype, etc.

La volonté de la Banque de financer de grands projets en matière d’éducation est certaine,mais la Banque et l’AID pensent qu’il est aussi bien de leur intérêt que de celui des Etatsafricains, de s’assurer dès le départ que les dépenses récurrentes ou renouvelables qui dé-coulent de la réalisation de tels projets peuvent être supportées par le budget national.

11. Plusieurs délégués ont mis l’accent sur la nécessité de réduire les coûts unitaires en ma-tière d’éducation, soit par l’établissement de priorités, soit par la mise au point de mé-

thodes pédagogiques adaptées. Ils ont indiqué un certain nombre de moyens qui pourraient être uti-lisés à cette fin tels que l’instauration provisoire de classes à mi-temps, l’abandon progressif decertaines facilités consenties aux élèves (internat, fourniture de livres, habillement...), grâce àl’élaboration d’une carte scolaire permettant l’implantation rationnelle des établissements d’ensei-gnement, la réduction de la scolarité par la création de cycles courts, l’adoption d’un plan type deconstructions scolaires, l’emploi de méthodes audio-visuelles, etc.

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ED/205 - page 43

12. On pourrait également recourir à d’autres innovations susceptibles d’accroître le rendementdes sommes investies dans l’éducation. Plusieurs délégués ont fait à ce propos allusion aux

écoles rurales qui contribuent directement à l’économie nationale non seulement par la formationdu personnel dans ce secteur, mais encore en participant directement à la production, Certainsdélégués ont attiré l’attention sur les difficultés qu’ils rencontraient dans leurs prévisions de dé-penses publiques en matière d’éducation du fait qu’ils devaient se référer à la notion de revenu na-tional et de produit national brut dont les évaluations dans presque tous les pays africains sont re-latives à des situations antérieures à l’indépendance et qu’il n’existe que très rarement des étudesrécentes en cette matière. Cet état de fait a pour origine entre autres le manque de personnel for-mé en matière de statistiques et plus particulièrement de statistiques scolaires. Les délégués ontsouligné l’insuffisance et l’imprécision des données statistiques à ce propos et suggèrent que desmesures soient prises pour assurer cette formation par exemple au sein de l’Institut africain dedéveloppement économique et de planification de Dakar.

13. Les travaux de la Commission ont fait nettement apparaître un très grand réalisme de la partdes responsables africains de l’éducation, qui sans renoncer aux objectifs du plan d’Addis-

Abéba ont principalement porte leur attention : a) sur la nécessité d’une meilleure planificationnationale qui détermine clairement les priorités ; b) sur la réduction des coûts unitaires ; c) surl’élévation de la rentabilité des sommes investies dans l’éducation tant par suppression des diversgaspillages constatés que par un aménagement approprié des systèmes d’éducation en vue d’uneintégration de plus en plus poussée des plans d’éducation dans le plan de développement économique.

14. Après avoir adopté le présent rapport, la Commission a décidé de soumettre à l’attention dela Conférence, en vue de leur adoption, les résolutions suivantes :

RESOLUTION présentée par les délégations de la République arabe unieet de la République du Soudan (DR. 16)

La Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afrique, réunie àAbidjan du 17 au 24 mars 1964,

Considérant l’importance de l’éducation pour le développement des ressourceshumaines des peuples africains,

Considérant que les frais de scolarité, si peu élevés ou si modiques qu’ilssoient, empêchent parfois certains élèves de continuer leurs études,

Convaincue que les recettes provenant des frais de scolarité, quel qu’enpuisse être le montant, ne compensent jamais la perte que peut représenterpour le pays le fait que des élèves doués soient empêchés de poursuivre leursétudes,

Admettant que le principe de l’égalité d’accès à l’éducation signifie que lapossibilité pour les élèves et les étudiants de continuer leurs études ne devraitpas avoir pour critère la capacité de payer des frais de scolarité mais l’apti-tude à poursuivre certaines études,

Recommande, en conséquence, que les pays africains suppriment aussitôt quepossible les frais de scolarité à tous les niveaux de l’enseignement.

RESOLUTION concernant le financement de l’éducation, présentée par les délégationsde Tunisie, d’Algérie, du Togo, du Niger, du Tanganyika, du Dahomey(DR. 19)

La Conférence des Ministres de l’éducation des pays africains participant àl’exécution du Plan d’Addis-Abéba,

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ED/205 - page 44

Considérant que conformément à la résolution numéro un de la Conférenced’Addis-Abéba sur le développement de l’éducation en Afrique, l'Unesco a entre-pris les démarches nécessaires auprès des organismes internationaux compé-tents pour qu’ils contribuent au financement des programmes éducatifs des paysafricains,

Considérant que le Représentant de la Banque internationale pour la reconstruc-tion et le développement a fait état au cours de la présente Conférence de la dé-cision prise par cet organisme de contribuer au financement des projetséducatifs,

Considérant que la BIRD finance actuellement des projets relatifs au développe-ment de l’enseignement secondaire, technique et normal dans deux Etats africains,

Exprime à l'Unesco et à la BIRD tous leurs remerciements et toute leur grati-tude pour l’aide précieuse déjà consentie et les invite à poursuivre et à étendreleur action en faveur du développement de l’éducation en Afrique.

RESOLUTION concernant la formation d’un personnel compétent en matière de planificationde l’éducation, présentée par la Tunisie, l’Algérie, le Togo, le Niger, leTanganyika et le Dahomey (DR. 20)

La Conférence des Ministres de l’éducation des pays africains participant àl’exécution du plan d’Addis-Abéba,

Considérant que le succès de la planification de l’éducation est subordonnéà la formation d’un personnel qualifie,

Considérant que certains pays africains ont acquis une expérience dans le do-maine de la planification de l’éducation,

Considérant que ces pays sont disposés à recevoir en stage pratique les futursplanificateurs des autres Etats africains,

Considérant que ces stages, autre l’interêt qu’ils revêtent sur le plan pratique,raffermissent les liens entre les Etats africains et favorisent les échangesd’expérience,

Invite l'Unesco à réserver un plus grand nombre de bourses aux futurs plani-ficateurs africains de l’éducation appelés à suivre des stages pratiques dansles services de planification des Ministères de l’éducation d’Afrique.

RESOLUTION concernant la recherche d’économies sur les coûts des projets éducatifs,présentée par les délégations de Tunisie, d’Algérie, du Togo, du Niger,du Tanganyika, du Dahomey (DR. 21)

La Conférence des Ministres de l’éducation des pays africains participant àl’exécution du Plan d’Addis-Abéba,

Considérant que pour satisfaire les besoins éducatifs, des économies doiventêtre recherchées et trouvées grâce à l’élaboration de la carte scolaire, à lanormalisation et à l’utilisation maxima des constructions et des équipementsscolaires et grâce à l’établissement de plans-types et à la confection d’uncode de constructions scolaires à l’usage des architectes et des entrepreneurs,

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ED/205 - page 45

Considérant que toutes ces mesures nécessitent la création de Bureauxd’études et de programmation des constructions et des équipements sco-laires rattachés au service de la planification de l’éducation et travaillanten étroite collaboration avec les services spécialisés des travaux publics,

Invite l’Unesco à fournir aux Etats africains qui en feront la demande l’aidenécessaire en experts pour la création de ces Bureaux d’études et deprogrammation,

Invite les pays africains qui ont déjà créé des Bureaux d’études de ce genreà faire bénéficier de leur expérience les autres pays d’Afrique en leur com-muniquant toute la documentation nécessaire ou en accueillant au sein deces Bureaux d’études des stagiaires africains.

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ED/205Annexe I

ANNEXE I

ORDRE DU JOUR

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

Ouverture de la session

Discours : S.Exc. M. F. Houphouet-Boigny, président de la Républiquede Côte-d’Ivoire

M. René Maheu, directeur général de l’Unesco

M. C. Vieyra, représentant du Secrétaire général de l’Organisationdes Nations Unies et du Secrétaire exécutif de la Commission desNations Unies pour l’Afrique

Admission de nouveaux membres

Election du Président

Adoption du Règlement intérieur

Election du Bureau

Adoption de l’ordre du jour

Admission d’organisations internationales intergouvernementales et non gouvernementalesen qualité d’observateurs :

7.1 Adoption d’une liste provisoire d’organisations internationales inter-gouvernementaleset non gouvernementales admises à se faire représenter par des observateurs à lapremière session de la Conférence

7.2 Critères d’admission pour les sessions ultérieures

Incidences des recommandations de certaines conférences régionales africaines sur la miseen oeuvre du Plan d’Addis-Abéba :

8.1

8.2

8.3

8.4

8 . 5

Suite donnée aux recommandations des Ministres de l’éducation des pays africains(Paris, 26-30 mars 1962)

Suite donnée aux recommandations de la réunion d’experts sur l’adaptation des pro-grammes de l’enseignement général du second degré en Afrique.

Suite donnée aux recommandations de la Conférence sur l’avenir de l’enseignementsupérieur en Afrique, et incidences de ces recommandations.

Examen des recommandations de la Conférence régionale sur la planification et l’or-ganisation de programmes d’alphabétisation en Afrique.

Information préliminaire sur les conclusions de la Réunion préparatoire à la Confé-rence sur l’organisation de la recherche scientifique et la formation du personnel enAfrique en ce qui concerne l’étude, la conservation et l’utilisation des ressourcesnaturelles.

Plans nationaux d’éducation ; progrès réalisés par rapport aux objectifs du Plan d’Addis-Abéba

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ED/205Annexe I - page 2

10.

11.

12.

13.

14.

9.1 Progrès réalisés dans la planification de l’éducation en 1962-1963 en ce qui concerne :

- la création ou le renforcement :

a) des structures de l’administration de l’éducation

b) de l’appareil administratif chargé de la planification de l’éducation

- l’intégration de la planification de l’éducation à la planification du développementéconomique et social

9.2 Progrès réalisés en matière d’effectifs scolaires

9.3 Tendances récentes et orientations en matière de programmes nationaux pour ledéveloppement de l’éducation

Financement des plans nationaux d’éducation

10.1 Total des dépenses publiques et part des dépenses publiques affectées à l’éducation(montant actuel et croissance)

10.2 Dépenses publiques pour l’éducation et produit national brut

10.3 Dépenses en capital et dépenses renouvelables

10.4 Dépenses publiques par élève

10.5 Prévisions de dépenses publiques d’éducation dans les plans de développement

Evaluation des résultats acquis à l’échelle continentale dans la mise en oeuvre du Pland’Addis-Abéba, et indications qui s’en dégagent

11.1 Typologie des pays participant à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba

11.2 Amélioration qualitative et expansion quantitative

11.3 Problèmes et obstacles

11.4 Principales mesures propres à faciliter la réalisation du plan

11.5 Hypothèses de travail, priorités et objectifs du plan devant faire l’objet d’unerevision

Nature des relations entre la Conférence des Ministres de l’éducation des pays africains etles commissions spéciales de l’OUA pour l’éducation et la culture et pour la recherchescientifique.

Recommandations concernant la prochaine session

13.1 Date et lieu

13.2 Ordre du jour

13.3 Organisation des travaux

13.4 Préparation des documents

Adoption du rapport de la Conférence.

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ED/205Annexe II

ANNEXE II

REGLEMENT INTERIEUR

Section I - COMPOSITION

Article Premier

1. La Conférence des Ministres de l’éducation des pays africains participant à l’exécution duplan de développement de l’éducation en Afrique (ci-après désignée sous le nom de “la Con-

féence”) se compose des Ministres de l’éducation des Etats et Territoires qui ont notifié au Di-recteur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture leurintention de prendre part à ladite Conférence, conformément au paragraphe 3 des Statuts de cetteConférence.

2. Les Ministres de l’éducation qui sont membres de la Conférence peuvent se faire représen-ter par des suppléants.

Article 2

Chaque membre de la Conférence fait connaître au Secrétariat de la Conférence le nom deson suppléant éventuel et, le cas échéant, les noms des conseillers, experts et autres personnesqui l’accompagnent ou qui accompagnent son suppléant.

Section II - SESSIONS

Article 3

La première session de la Conférence sera convoquée par le Directeur général de l'Unesco.Tous les Etats et Territoires représentés à la Conférence seront avisés à l’avance de la date etdu lieu de cette session.

Article 4

Les autres sessions de la Conférence seront convoquées par le Président, en accord avecle Directeur général de l’Unesco.

Section III - ORDRE DU JOUR

Article 5

L’ordre du jour provisoire de la première session de la Conférence sera établi par le Direc-teur général de l'Unesco.

Article 6

1. L’ordre du jour provisoire des autres sessions de la Conférence sera établi par le Prési-dent de la Conférence, en consultation avec le Directeur général de l’Unesco.

2. L’ordre du jour provisoire est communiqué aux membres de la Conférence trois mois aumoins avant l’ouverture de la session.

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ED/205Annexe II - page 2

Article 7

L’ordre du jour provisoire d’une session de la Conférence comprend :

a) les questions que la Conférence a décidé d’y inscrire ;

b) les questions proposées par tout membre de la Conférence ;

c) les questions proposées par l’Organisation des Nations Unies, la Commission éco-nomique pour l’Afrique des Nations Unies, l’Organisation des Nations Unies pourl’éducation, la science et la culture ou toute autre Institution spécialisée des NationsUnies.

Article 8

La Conférence adopte son ordre du jour au début de chaque session.

Article 9

Après l’adoption de l’ordre du jour, la Conférence peut, au cours de la session, modifierl’ordre des points, en ajouter ou en supprimer. La décision d’ajouter ou de supprimer des pointsde l’ordre du jour au cours d’une session doit être prise à la majorité des deux tiers des membresprésents.

Section IV - BUREAU

Article 10

Au début de la première session, la Conférence élira un Président, trois Vice-Présidentset un Rapporteur qui constitueront le Bureau de la Conférence et qui resteront en fonctions jusqu’àla fin de la deuxième session de la Conférence.

Article 11

Par la suite, le Président et les Vice-Présidents seront élus pour la durée prévue aux pa-ragraphes 14 et 15 des Statuts de la Conférence.

Article 12

Si le Président ne peut assister à tout ou partie d’une séance, il est remplacé à tour de rôlepar chacun des trois Vice-Présidents. Le Vice-Président qui fait fonction de Président a lesmêmes pouvoirs et les mêmes charges que le Président.

Article 13

Le Président ou le Vice-Président faisant fonction de Président participe aux séances de laConférence en cette qualité et non en tant que représentant de l’Etat dont émanent ses pouvoirs.En pareil cas, le suppléant est habilité à représenter l’Etat membre intéressé aux séances de laConférence, et à participer aux votes.

Article 14

Si le Président cesse d’être Ministre ou s’il est dans l’impossibilité de continuer à remplirses fonctions, l’un des Vice-Présidents dévient Président pour la portion du mandat restant àcourir. Si ce Vice-Président cesse lui aussi d’être Ministre ou se trouve dans l’impossibilité decontinuer à remplir ses fonctions, les autres Vice-Présidents assurent à tour de rôle la prési-dence pour la portion du mandat restant à courir.

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ED/205Annexe II - page 3

Article 15

Les membres du Bureau sont rééligibles.

Section V - ORGANES SUBSIDIAIRES

Article 16

1. La Conférence peut instituer tels organes subsidiaires qu’elle juge nécessaires à la con-duite de ses travaux.

2. Chaque organe subsidiaire élit son Président, deux Vice-Présidents et, si nécessaire, unRapporteur.

3. Le présent Règlement intérieur s’applique aux travaux des organes subsidiaires de laConférence, à moins que la Conférence n’en décide autrement.

Section VI - SECRETARIAT

Article 17

Le Directeur général de l'Unesco désigne un Secrétaire de la Conférence, qui siège en cettequalité à toutes les séances de la Conférence et du Bureau. Le Secrétaire peut désigner un autremembre du secrétariat de la Conférence pour le remplacer en séance.

Article 18

Le Secrétaire dirige les membres du secrétariat mis à la disposition de la Conférence con-formément au paragraphe 19 des Statuts.

Article 19

Le Secrétaire ou son représentant peut faire, à la Conférence ou au Bureau, des déclara-tions orales ou écrites sur toute question en cours d’examen.

Article 20

Dans l’accomplissement des fonctions dont il s’acquitte au nom de la Conférence, le Secré-taire est placé sous l’autorité du Directeur général de l’Unesco.

Section VII - LANGUES

Article 21

L’anglais et le français sont les langues de travail de la Conférence.

Article 22

Tout membre peut prendre la parole dans une langue autre que les langues de travail de laConférence, à condition d’assurer l’interprétation de son intervention dans l’une des langues detravail.

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ED/205Annexe II - page 4

Section VIII - CONDUITE DES DEBATS

Article 23

Toutes les séances de la Conférence sont publiques, sauf décision contraire de la Conférence.

Article 24

Le quorum est constitué par la majorité simple des membres de la Conférence.

Article 25

1. Les observateurs des Etats membres et les représentants visés aux paragraphes 11 et 12des Statuts de la Conférence peuvent faire des déclarations orales ou écrites à la Conférence.

2. Les conseillers et experts visés au paragraphe 5 des Statuts de la Conférence, et les obser-vateurs visés au paragraphe 13 desdits Statuts peuvent, avec l’autorisation du Président,

faire des déclarations orales à la Conférence.

Article 26

Le Président de la Conférence prononce l’ouverture et la clôture de chaque séance, dirigeles débats, assure l’observation du présent Règlement, donne la parole, met les questions auxvoix et proclame les décisions. Il se prononce sur les motions d’ordre et, sous réserve du présentRèglement, il règle les délibérations de chaque séance et veille au maintien de l’ordre.

Article 27

Le Président donne la parole aux orateurs en suivant l’ordre dans lequel ils ont manifestéleur désir de parler.

Article 28

Au cours de la discussion de toute question, chaque membre peut à tout moment présenterune motion d’ordre sur laquelle le Président se prononce immédiatement. Tout membre peut faireappel de la décision du Président, laquelle ne peut être rejetée que par la majorité des membresprésents et votants. Lors de la présentation d’une motion d’ordre, l’orateur ne peut aborder lefond de la question en cours d’examen.

Section IX - VOTE

Article 29

Chacun des Etats ou Territoires représentés à la Conférence conformément à l’ArticlePremier du présent Règlement intérieur dispose d’une voix.

Article 30

1. Sous réserve des dispositions du présent Règlement, les décisions sont prises à la majoritédes membres présents et votants.

2. Aux fins du présent Règlement, l’expression “membres présents et votants” s’entend desmembres votants pour ou contre. Les membres qui s’abstiennent de voter sont considérés

comme non votants.

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ED/205Annexe II - page 5

Article 31

Les votes ont lieu normalement à main levée, à moins qu’un membre ne demande un votepar appel nominal. Lorsqu’un vote a lieu par appel nominal, le vote ou l’abstention de chacun desmembres qui y participe est consigné dans le rapport de la Conférence.

Article 32

1. Lorsqu’une proposition fait l’objet d’un amendement, l’amendement est mis aux voix en pre-mier lieu. Si plusieurs amendements à une proposition sont en présence, la Conférence vote

d’abord sur celui qui est le plus éloigné de la proposition primitive. Elle vote ensuite sur l’amen-dement qui, après celui-ci, s’éloigne le plus de ladite proposition, et ainsi de suite jusqu’à ce quetous les amendements aient été mis aux voix. Si un ou plusieurs amendements sont adoptés, onvote ensuite sur la proposition amendée. Si aucun amendement n’est adopté, la proposition estmise aux voix sous sa forme initiale.

2. Une motion est considérée comme un amendement à une proposition si elle comporte uneaddition, une suppression ou une modification intéressant cette proposition.

Article 33

Toutes les élections ont lieu au scrutin secret à moins que la Conférence n’en ait décidéautrement sans qu’aucune objection ait été présentée.

Article 34

En cas de partage égal des voix lors d’un vote ne portant pas sur des élections, la proposi-tion est considérée comme rejetée.

Section X - RAPPORTS

Article 35

A la fin de chacune de ses sessions, la Conférence adopte un rapport final sur le résultatdes travaux accomplis au cours de cette session.

Section XI - AMENDEMENTS

Article 36

1. La Conférence peut amender le présent Règlement par décision prise à la majorité desmembres présents et votants.

2. L’application de tout article du présent Règlement peut être suspendue par décision prise àla majorité des deux tiers des membres présents et votants.

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ED/205Annexe V

ANNEXE V

DISCOURS PRONONCESLORS DE LA SEANCE INAUGURALE DE LA PREMIERE SESSION

DE LA CONFERENCE DES MINISTRES DE L’EDUCATIONDES PAYS D’AFRIQUE

(Abidjan, Côte-d’Ivoire, le mardi 17 mars 1964)

I. S. Exc. M. Félix Houphouet-BoignyPrésident de la République de Côte-d’Ivoire

II. M. René MaheuDirecteur. général de l’Organisation des Nations Uniespour l’éducation, la science et la culture

III. M. C. VieyraReprésentant du Secrétaire général de l’Organisationdes Nations Unies et du Secrétaire exécutif de laCommission économique des Nations Unies pour l'Afrique

I. DISCOURS DE S.EXC. M. FELIX HOUPHOUET-BOIGNY

Président de la République de Côte-d’Ivoire

Monsieur le Directeur général,Messieurs les Ministres,Excellences,Messieurs les Délégués,Mesdames, Messieurs,

A l’ouverture de la première session de la Conférence des Ministres de l’éducation despays d’Afrique, je tiens à vous adresser, au nom du peuple et du Gouvernement de la Côte-d’Ivoire, tous nos souhaits sincères de bienvenue dans notre capitale, et à vous dire combien noussommes sensibles à l’honneur insigne qui nous est fait d’accueillir à Abidjan les assises d’unetelle manifestation.

Jamais jusqu’à maintenant d’aussi nombreuses personnalités, et si hautement qualifiées, nese sont trouvées réunies sur notre continent pour mettre en commun le fruit de leur expérience etde leurs réflexions en vue d’améliorer le sort de millions de leurs frères et leur ouvrir encoreplus grandes les voies de l’instruction, de la culture et de la connaissance.

L’empressement avec lequel vous avez répondu à l’invitation qui vous était adressée montreavec éloquence la priorité que vous attachez aux problèmes qui vont être discutes dans cette en-ceinte et constitue le gage le plus sûr de la fécondité de vos travaux et du caractère positif des ré-sultats auxquels vous ne manquerez pas d’aboutir.

Qu’il me soit permis de remercier tout particulièrement M. le Directeur général de l’Orga-nisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, d’avoir bien voulu, malgré

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les lourdes charges de ses fonctions, venir lui-même prendre part à nos travaux et marquer ainsil’importance que cette organisation et toutes les institutions spécialisées dépendant des NationsUnies attachent au développement du continent africain.

A cet égard, je mentionnerai en premier lieu la Commission économique pour l’Afrique dontle Secrétaire général a délégué parmi nous un de ses plus éminents représentants, ainsi que lesorganisations internationales, inter-gouvernementales et non gouvernementales dont les représen-tants siègent ici en qualité d’observateurs. Enfin, nous ne saurions passer sous silence la pré-sence dans cette assemblée de représentants d’un grand nombre d’Etats membres de l’Unesco ap-partenant à l’Europe et aux autres continents, qui manifestent pour l’Afrique un intérêt aussi actifqu’amical, et sont venus nous apporter leur fraternelle collaboration dans la recherche des solu-tions à nos problèmes.

La Conférence sur l’éducation qui s’est tenue à Addis-Abéba au mois de mai 1961 a mis l’ac-cent sur un certain nombre de poins qui me paraissent dominer l’orientation générale des effortsà accomplir dans ce domaine et commander les réalisations des années à venir.

Il s’agit tout d’abord de la constatation que l’éducation est placée au coeur du développementde l’Afrique. Elle représente en effet un des leviers les plus puissants de nature à accélérer sonprogrès dans tous les domaines:

sur le plan politique, en procurant à tous les citoyens un niveau d’instruction sanslequel la démocratie est un mot vide de sens ;

sur le plan social et humain parce qu’elle développe chez l’homme la conscience desa dignité. Les possibilités d’expression de sa personnalité, son génie créateur.

L’éducation signifie pour l’homme, et l’homme africain en particulier, sa libération descontraintes qui pèsent encore lourdement sur lui, héritées d’un passé où ses forces vitales et sesaspirations au progrès ont été, volontairement ou inconsciemment, réduites au silence.

Sur le plan économique, le rôle de l’éducation en tant que facteur du développement fait par-tie des considérations universellement connues et acceptées. Il est presque superflu de prétendreles justifier. La mise en place de cadres instruits est en effet seule capable de donner aux inves-tissements une base durable en intéressant directement les élites du pays à la bonne marche et àla prospérité des affaires. Sur un plan général, le développement matériel d’un pays exige deshommes instruits. Faute de quoi ceux-ci cesseraient d’apparaître comme des éléments actifs dela communauté et ne constitueraient qu’une main-d’oeuvre brute dépourvue d’initiative et de facultéd’adaptation, peu efficace et sans avenir.

Enfin dans le domaine des relations internationales, la culture, la recherche et l’art consti-tuent des moyens incomparables de connaissance et de communication entre les peuples. Là en-core, l’Afrique peut et doit faire entendre sa voix dans le concert des hommes libres.

Mais il ne suffirait pas de proclamer la primauté de l’éducation considérée comme un be-soin fondamental des citoyens et d’inscrire le droit à l’instruction parmi les principes constitu-tionnels de nos Etats, pour en faire une réalité.

La Conférence d’Addis-Abéba et les réunions qui l’ont suivie ont mis en lumière le rôle del’éducation en tant que facteur essentiel du développement économique et social et son importancecomme investissement productif. Mais elles ont en même temps souligné que la planification del’éducation doit être ajustée au plan général de développement économique et social de chaque pays.Cette coordination apparaît indispensable du double point de vue de la détermination des ressourcesde financement nécessaires, nationales et extérieures et du choix des objectifs de formation, àfixer selon les exigences de ce développement économique lui-même.

L’expansion considérable de l’enseignement que l’on enregistre présentement dans tous lespays indépendants d’Afrique et qui s’étendra encore au cours des vingt années à venir entraîneune augmentation générale des budgets nationaux de l’éducation. Elle justifie par là-même un appel

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ED/205Annexe V - page 3

croissant à de nouvelles sources de financement public et privé, intérieur et extérieur, afin demobiliser l’ensemble des ressources matérielles et humaines nécessaires à la réalisation desobjectifs fixés. Mais un tel effort intervient précisément à un moment où les jeunes Etats ont àconstituer de toutes pièces une infrastructure économique moderne - et pour ce faire doiventreconvertir des secteurs entiers de leurs anciens systèmes de production et d’échanges - à pro-mouvoir une politique nouvelle de la santé publique et de l’urbanisme pour faire face à la révolu-tion démographique dont ils sont le théâtre, et très souvent à créer et mettre en place des struc-tures administratives coûteuses et qui exigent la formation d’un personnel nombreux et qualifié.

Il convient donc de procéder à un inventaire systématique des besoins en matière d’ensei-gnement, de fixer l’ordre de priorité à leur attribuer en tenant compte des buts particuliers decet enseignement et des objectifs du développement économique et social, et de dresser parallè-lement l’inventaire des ressources disponibles afin d’en assurer l’utilisation la plus efficace.

La Conférence d’Addis-Abéba a eu le grand mérite d’envisager ces problèmes de manièrecourageuse et réaliste et de jeter les bases d’un vaste programme dont la qualité et l’ampleur ontimpressionné les plus sceptiques.

Ce programme ambitieux est déjà en voie de réalisation, et un des objectifs de votre réu-nion va consister précisément à faire le point des progrès obtenus tant en ce qui concerne lesplans d’alphabétisation et l’adaptation des programmes de l’enseignement primaire et secondaireque l’avenir de l’enseignement supérieur et l’organisation de la recherche scientifique en Afrique.

J’aimerais saisir l’occasion, puisque je viens de parler de plans d’alphabétisation, pourrendre hommage aux résultats des travaux de la Conférence régionale sur la planification et lesprogrammes d’alphabétisation en Afrique qui s’est achevée ici même samedi et pour soulignercombien le problème de l’alphabétisation devrait particulièrement retenir l’intérêt de tous les res-ponsables de notre continent. L’alphabétisation étant une des clés de la promotion culturelle etéconomique de l’Afrique, il faut souhaiter que tout soit mis en oeuvre pour la réalisation rapidedes plans élaborés et cela pas seulement au niveau du secteur public mais aussi au niveau du sec-teur privé puisque les résultats acquis dans le domaine de l’alphabétisation accroîtront aussi bienle rendement dans le secteur privé que dans le secteur public.

Le vaste tour d’horizon auquel vous êtes conviés à procéder montrera sans doute, à côte deréussites spectaculaires, des progrès plus modestes et aussi quelques échecs, dus soit à des pré-visions inexactes, soit plus probablement, à des insuffisances de moyens matériels au regardd’ambitions trop généreuses. Ces tâtonnements qui attestent notre bonne foi et la difficulté desbuts à atteindre ne sauraient nous décourager ni ralentir nos efforts. Ils doivent au contraire ren-forcer notre détermination et galvaniser nos énergies car nous avons conscience que de grands,changements sont en cours dans le destin de l’humanité et que nous devons être présents à ce ren-dez-vous de l’histoire. Les découvertes scientifiques des trente dernières années, le prodigieuxbond en avant de la technique et de la recherche appliquée amèneront nécessairement de profondschangements dans la structure des Nations et l’équilibre du monde.

Mais c’est à l’intérieur même de l’homme, dans son esprit et dans son âme que les plusgrands bouleversements sont à craindre car la raison devient fragile si elle prétend se libérersans contrôle du soutien des valeurs morales et des croyances héritées du plus lointain des âges.

L'Afrique pour son compte, a en grande partie échappé jusqu’à maintenant à cette contagiondu pouvoir et à la recherche forcenée de la réussite matérielle. C’est à la fois sa faiblesse et saforce.

Faibles, nous le sommes encore, et il n’y a aucune honte à en convenir. A peine indépendantspolitiquement, nous devons lutter pas à pas pour conquérir une indépendance économique que notreactuelle vocation agricole tendrait à rendre sinon illusoire du moins difficilement accessible. Seulun immense effort d’investissement et d’équipement, allie à la formation d’innombrables ingénieurs,administrateurs et techniciens peut nous faire franchir le seuil du sous-développement, et à cetégard, l’apport de capitaux, même nombreux et variés quant à leur emploi, ne conduira qu’à une

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apprence de richesse et d’indépendance s’ils ne sont’ pas fécondés par l’instruction que nous donne-rons à nos enfants. Le chemin apparaît encore long dans ce domaine car malgré les progrès dela science, il faut toujours vingt ans pour faire un homme et encore davantage pour qu’il devienneun homme instruit et utile à son pays.

Mais cette relative faiblesse ne doit pas nous masquer les forces que l’Afrique contient enson sein, de même que le germe de l’oeuf, si caché et si fragile en apparence, renferme tout ledevenir de la créature.

L’Afrique repliée sur elle-même au long des siècles, a conservé intacte toute sa force vi-tale, et garde le secret d’une sagesse ancienne qui peut lui éviter maints errements dans l’oeuvrede construction qu’elle a entreprise. C’est pourquoi, tout en profitant de la chance historique queconstitue pour elle son accession à l’indépendance dans un monde riche d’expérience en matièrede développement et fortement organisé pour la coopération internationale, elle entend fonder sonpropre avenir sur la seule base qui lui paraisse irréfutable et rationnelle, je veux dire sur la for-mation de l’homme africain. Ceci implique naturellement qu’elle produise ses propres ingénieurs,ses savants, ses médecins, ses professeurs, ses techniciens. Mais elle doit les former en s’ou-vrant à l’apport d’autres continents. Le repliement sur soi-même n’est jamais fructueux.

Ce que nous pensons c’est que la science étant universelle, l’Afrique n’entend pas recevoirsans donner. Elle est déterminée à faire profiter aux autres de son originalité propre dont la va-leur est encore, croyons-nous, insoupçonnée.

Enfin la présente Conférence et celles qui l’ont précédée dénotent une prise de conscienceinternationale de problèmes considérés jusqu’à maintenant comme du ressort des seules attribu-tions internes des Etats. La confrontation publique à laquelle vous allez procéder de vos possibi-lités et de vos besoins en matière d’éducation ne traduira donc pas, je le souhaite, un esprit devaine compétition entre tel ou tel système, mais le désir sincère de mettre en commun vos expé-riences, vos découvertes et vos espoirs en vue de hâter un avenir meilleur pour tous les enfants,tous les hommes et toutes les femmes de vos pays respectifs.

Je voudrais dire spécialement toute notre gratitude, à cet égard, à l’Organisation des Na-tions Unies et à l’Unesco qui, malgré les difficultés matérielles inhérentes à tout commencement,n’ont pas ménagé leurs efforts, au cours des dernières années, en vue de procurer aux pays afri-cains l’assistance de leurs conseils et de leurs experts. Cette collaboration fraternelle entre despays aussi divers démontre que par-dessus les continents et les frontières, il est possible detresser un vaste réseau d’amitié et de compréhension mutuelle plus durable et plus puissant quetoutes les alliances d’intérêts matériels.

Je voudrais formuler en concluant, les voeux les plus chaleureux pour le succès de vos tra-vaux et vous assurer que nous serons fiers pour notre part si ce rendez-vous d’Abidjan, en aidantau développement d’une meilleure compréhension entre les peuples par l’éducation, la science etla culture, apportait sa contribution-au désarmement des esprits et à l’harmonie des coeurs etdes desseins et préparait par là-même, les voies d’une paix durable et féconde qui doit être le butsuprême de toutes nos actions.

Vive l'Unesco !

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II. ALLOCUTION DE M. RENE MAHEU

Directeur général de l’Unesco

Monsieur le Président de la République,Messieurs les Ministres,Excellences,Messieurs les délégués,Mesdames, Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur et la source d’une profonde satisfaction que de prendrepart à l’ouverture de la première session de cette Conférence des Ministres de l’éducation despays d’Afrique participant à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, dont vous avez décidé la créationlors de la réunion que vous aviez tenue à Paris voici deux ans.

Le Gouvernement de la République de Côte-d’Ivoire, toujours à l’avant-garde lorsqu’il s’agitde coopération interafricaine, a généreusement offert d’être le pays hôte de cette Conférence,après avoir également accueilli à Abidjan la Conférence régionale sur la planification et l’organi-sation des programmes d’alphabétisation en Afrique, qui vient de se terminer et qui a été, je suisheureux de vous le dire, un réel succès.

Je ne doutais pas qu’Abidjan fût à la hauteur de la réputation de grande capitale, mais nouspouvons tous mieux apprécier aujourd’hui, pour les avoir constatées à notre bénéfice, les grandeset heureuses possibilités qu’elle offre à la collaboration internationale tant par les conditions detravail excellentes qu’on y trouve que par le climat de courtoisie, de bonne volonté et de compré-hension qui y règne.

Cet hommage si amplement dû à l’hospitalité ivoirienne, je suis certain d’être l’interprètede vos sentiments unanimes en l’adressant à S. Exc. M. Félix Houphouet-Boigny, président de laRépublique, en qui s’incarnent les plus profondes valeurs humaines de ce pays. En lui, l’Afrique,cette Afrique si ancienne et toute neuve à la fois dont nous saluons la renaissance avec émotion,reconnaît un de ses leaders les plus représentatifs et le monde un exemple de haute sagesse poli-tique. Aussi l’Unesco lui est-elle très reconnaissante qu’il ait bien voulu confirmer l’importanceet rehausser l’éclat de cette conférence par l’autorité de sa présence à cette cérémonie d’ouver-ture, donnant ainsi, après tant d’autres preuves que je connais, une nouvelle démonstration del’intérêt primordial que si justement il porte à l’éducation, non seulement dans son propre pays,oh de si belles et bonnes réalisations l’attestent, mais encore dans le continent tout entier. Qu’ilme soit permis de lui dire ici publiquement, au nom de l’Organisation, mon admiration et magratitude.

Je veux aussi exprimer mes remerciements à notre hôte, M. le Président Philippe Yacé,qui a si obligeamment mis à notre disposition le Palais de l’Assemblée nationale, ainsi qu’àM. le Ministre Amon Tanoh qui, avec ses collaborateurs de l’Education nationale, assume avectant d’efficacité la responsabilité de l’organisation matérielle de la Conférence.

Grâce à ces précieux concours, un nouveau nom de cité africaine, Abidjan, vient, aprèsceux d’Addis-Abéba et de Tananarive, jalonner la voie de la coopération internationale pour le dé-veloppement de l’éducation en Afrique. Au lendemain d’une conférence qui, dans mon esprit, doitconstituer le point de départ d’une action de longue haleine pour l’alphabétisation et l’éducation desadultes en Afrique, je suis particulièrement heureux de voir ici une nouvelle fois réunis trenteMinistres de l’éducation africains, entourés de techniciens ainsi que d’observateurs d’un certainnombre d’Etats membres, d’institutions internationales et d’organisations non gouvernementales.

Aux termes des décisions prises à la réunion de Paris, en mars 1962, et de la résolutionadoptée par la Conférence générale de l'Unesco, à sa douzième session en novembre de la mêmeannée, cette Conférence permanente a été créée par l’ensemble des Ministres africains, afin “defaciliter et de suivre l’exécution, à l’échelon régional et dans les pays intéressés, du Plan de dé-veloppement de l’éducation en Afrique adopté par la Conférence d’Addis-Abéba”. De ce point de

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vue, votre Conférence constitue une entité régionale autonome et le rôle de l’Unesco est de luifournir, en coopération avec la Commission économique de l’Organisation des Nations Unies pourl’Afrique, les services nécessaires au déroulement de vos sessions.

Mais, d’un autre côté, votre Conférence est étroitement liée, je dirai même intégrée audéveloppement de l’action de l'Unesco en Afrique en ce qu’elle fournit à l’Organisation l’occasionet le moyen de confronter sa politique africaine en matière d’éducation avec les réalités africaineset de la préciser en consultation et en collaboration avec les responsables africains.

Cette politique, telle que vous l’avez conçue et proposée au nom de vos pays, telle que laConférence générale l’a acceptée, et faite sienne pour l’ensemble de l’Organisation, se résumed’un mot : africanisation. Ce thème de l’africanisation a dominé les travaux d’Addis-Abéba et,depuis, il n’a cessé d’inspirer, dans des situations diverses et par des voies différentes, nosefforts à tous.

Africanisation. Le mot est de ceux qui frappent à cause de sa simplicité apparente, et quitouche à cause du contenu émotionnel dont il est chargé. Mais il a trait à des choses trop essen-tielles pour qu’on puisse se dispenser d’en préciser, aussi clairement que possible, la significa-tion. Je crois, pour ma part, opportun de le faire devant cette Conférence à laquelle tant de paysétrangers et d’organisations internationales ont tenu à se faire représenter par d’amicaux obser-vateurs.

Devant les Africains ici assemblés et leurs amis qui les regardent, je dirai donc qu’au seinde l’Unesco, ni à Addis-Abéba, ni à Tananarive, ni à Paris, ni ailleurs, les Africainsn’ont jamaisdonné au mot africanisation, dans le domaine de l’Éducation, de la science et de la culture, uneacception qui puisse être interprétée dans le sens ni d’une rétrogradation, ni d’un repliement.Certes, les peuples libres de l’Afrique nouvelle entendent assumer avec l’autonomie de leur desti-née, l’authenticité de leur personnalité. Mais cette personnalité, comme celle d’ailleurs de tousles peuples du monde, comprend une multiplicité d’apports extérieurs, qui, quelles qu’aient étéles circonstances et les conditions dans lesquelles ces apports se sont intégrés au fonds originel,n’en font pas moins partie de leur héritage culturel et de leur équipement intellectuel présent. Ouje me trompe fort, ou ils n'entendent pas renoncer à cet héritage, en sa totalité, en sa diversité.Au premier rang de ces apports, figurent les langues de grande diffusion internationale par les-quelles les Africains accèdent de plain-pied à certains des trésors les plus précieux de la civili-sation humaine, depuis les grandes religions millénaires jusqu’à la technologie moderne. Cela,je l’ai dit à Alger en novembre dernier et on m’a assuré alors que je disais vrai pour le Maghreb.Je le dis ici en cette capitale de l’Afrique noire où s’étale au grand jour une des plus belles réus-sites de l’union de l’ancestral et du moderne, de l’autochtone et de l’universel.

L’africanisation de l’éducation, c’est tout l’opposé de la rétrogradation à je ne sais quel ar-chaïsme anachronique. C’est, au contraire, la condition objective d’un progrès véritable par l’ap-propriation par les nouveaux Etats africains indépendants des richesses diverses de leurs person-nalités nationales. Pas davantage l’africanisation n’est repliement, tendance à l’isolationnisme.Ce que veut l’Afrique, en reprenant le contrôle de ses destinées et l’originalité de ses créations,c’est bien au contraire être en mesure d’apporter sa contribution propre à la civilisation mondiale.Car il faut être soi-même d’abord et avant tout pour contribuer à l’édification de la grande com-munauté humaine.

Tel est le sens que l’Afrique à l'Unesco donne au mot africanisation et tel est le sens danslequel l’Unesco l’a reçu et s’attache à aider à le mettre en pratique.

Cette action s’est exercée dans trois domaines prioritairesdéfinis commetels à Addis-Abéba:la planification, la formation des cadres de l’enseignement et du personnel enseignant, la réformedes programmes et l’adaptation des méthodes pédagogiques. Que l’on examine les réalisations na-tionales, les programmes d’assistance bilatérale ou internationale, et plus particulièrement celuide l’Unesco, ces domaines se révèlent toujours comme les aspects essentiels de la politique géné-rale de l’éducation en Afrique.

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Chaque Etat africain est maintenant engagé dans la voie d’une planification de son systèmed’éducation, intégrée dans le cadre général de la planification nationale. Les documents qui voussont présentés contiennent des indications détaillées sur l’action entreprise à cet égard dans 31pays. Ils contiennent différentes informations sur les moyens utilisés, les mécanismes mis enplace, les résultats dès maintenant acquis, tant quantitativement que qualitativement, et sur lesobjectifs à court et à long terme. La planification de l’éducation n’est plus une notion vague, unethérapeutique plus ou moins mystérieuse pour pays en voie de développement. C’est une technique,certes encore neuve, mais déjà en voie de généralisation rapide et dont certains principes sontdès maintenant partout reconnus, dont : l’étroite interdépendance de la planification de l’éducationet de la politique générale du développement économique et social ; l’utilité d’une base statistiquesolide ; la nécessaire coopération, tant pour l’évaluation de la situation que pour la définition desprogrammes, de représentants de nombreuses disciplines et non pas seulement d’éducateurs ; lanécessité enfin d’une planification continue et, partant, de services permanents composes de tech-niciens spécialement formés. Au cours de ces trois dernières années, l’Afrique a été, à cet égard,un vaste champ d’expérience où le rôle de l’Unesco s’est de plus en plus affirmé grâce à la con-fiance des gouvernements africains qui font de plus en plus appel à ses services. C’est ainsi queje me félicite d’avoir pu mettre des missions d’experts à la disposition de 21 pays africains etaussi d’avoir associé l’organisation pour la formation de planificateurs de l’éducation, au fonc-tionnement de l’Institut africain de développement économique et de planification, créé à Dakarpar la Commission économique pour l’Afrique.

En matière de planification, les progrès sont nécessairement lents et mesurés. Mais l’en-jeu est d’importance. Les plans établis, en effet, visent non seulement à fournir aux Etats lesmoyens d’organiser leur effort national, mais aussi à leur permettre de formuler avec précisionles demandes concernant l’aide extérieure dont ils ont besoin pour résoudre le difficile problèmedes dépenses en capital. Dès maintenant, les recommandations des groupes d’experts, l’examendes plans nationaux, vont permettre à certains pays d’élaborer, dans les différents secteurs del’enseignement, de vastes projets d’investissement, pour la réalisation desquels certains orga-nismes internationaux de financement sont déjà prêts à apporter leur concours.

Cependant, aussi parfait que puisse être le système instauré, grâce à la planification, pourassurer la mise en oeuvre des moyens, le progrès de l’éducation en Afrique ne serait pas pos-sible si une priorité spéciale n’était donnée à la formation et au perfectionnement du personnelenseignant national. Car les maîtres constituent la clé de tout progrès, quantitatif et qualitatifde l’éducation. De leur compétence et de leur efficacité dépend le rendement du mécanisme qu’ilappartient aux planificateurs et aux pédagogues de mettre en place. C’est par une augmentationconstante du nombre et des qualifications de leurs instituteurs et professeurs que les Etatsd’Afrique cesseront progressivement de dépendre de l’apport étranger pour le fonctionnement deleurs lycées et de leurs écoles. Cette politique d’africanisation par les hommes justifie tous lesefforts et il n’est pas de pays qui ait ménagé les siens dans ce domaine. Répondant à des de-mandes pressantes, l’Unesco a pu aider, depuis 1960, divers pays africains à obtenir les ser-vices de quelque 900 professeurs du second degré dont 800 sont au travail au Congo (Léopoldville).Mais ce n’est là qu’une mesure d’urgence et l’Organisation s’efforce de hâter l’africanisation descadres enseignants, notamment en assurant la formation des professeurs du second degré, dontbientôt plus de 1.500 sortiront, chaque année, des écoles normales supérieures qu’elle a concouruà établir avec l’aide du Fonds spécial.

Le troisième secteur de l’africanisation, c’est la pédagogie ou, plus exactement, les pro-grammes, les méthodes et les moyens d’enseignement. Leur adaptation aux réalités africainesa été, à juste titre, le souci constant des Ministres africains de l’éducation. Les recommandationsde la réunion d’experts sur les programmes de l’enseignement secondaire, qui s’est tenue àTananarive en juillet 1962, de même que celles de la Conférence sur l’avenir de l’enseignementsupérieur, réunie également à Tananarive en septembre de la même année, soulignent la néces-sité de concevoir des programmes et des méthodes adaptés aux pays et aux peuples d’Afrique.Des recherches ont déjà été effectuées et des décisions prises dans certaines disciplines commel’histoire, la géographie, les sciences naturelles, les langues modernes. Là encore, le problèmeest complexe et ne doit être abordé qu’avec beaucoup de prudence et de méthode. Une fois élimi-nées les déficiences résultant de l’application sans nuances de systèmes d’enseignement étrangers,

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il restera à concevoir un contenu original pour l’enseignement africain et à déterminer l’impor-tance respective des différents rôles que doit jouer l’école africaine pour donner aux élèves laformation requise et être pour eux une fenêtre ouverte sur leur pays, sur le continent africain etsur le monde.

Rien ne saurait naturellement remplacer l’action conduite à cet égard dans chaque pays, enfonction des nécessités nationales, par les spécialistes et techniciens nationaux, mais une coor-dination régionale ne s’en impose pas moins. L’Unesco y contribue dans le cadre des activités deson Centre d’Accra et du Comité d’experts pour les programmes du second degré qui a été crééà Tananarive. Une telle coordination régionale est également nécessaire en ce qui concerne l’amé-lioration des méthodes et des moyens d’enseignement. Il est clair qu’une pédagogie particulière,tenant compte des caractéristiques propres de l’écolier africain et utilisant les méthodes et lesauxiliaires les plus modernes, doit être appliqué en Afrique.

Ainsi se dessine dès maintenant, dans ses grandes lignes, l’enseignement de l’Afrique dedemain. Qu’il s’agisse de son organisation générale, de ses programmes, de ses professeurs oude ses manuels, cet enseignement sera d’abord africain ; les premiers résultats de l’action entre-prise à cet égard sont des plus encourageants. La part croissante que prend l'Unesco à cetteoeuvre d’émancipation et de progrès se reflète dans l’augmentation spectaculaire de son budgetpour l’Afrique, qui a doublé de l’exercice 1961-1962 à l’exercice en cours, ainsi que dans le pas-sage de la notion de programme d’urgence à celle d’action coordonnée et planifiée. Comme la nou-velle Afrique elle-même, le programme de l’Unesco pour l’Afrique a pris des contours plus nets.Nous savons mieux quels sont les secteurs sur lesquels doivent porter nos efforts, et nous savonsaussi quels sont les principaux moyens à mettre en oeuvre. Ces précisions, c’est aux instancesafricaines chargées de l’éducation que nous les devons, à vous, Messieurs les Ministres, quin’avez cessé de nous montrer la voie, telle que vous l’avez vous-même tracée à la suite d’une ana-lyse lucide de la situation, en définissant les objectifs à atteindre, C’est dire tout le prix qui s’at-tache aux travaux auxquels vous allez vous consacrer.

Il vous est proposé tout d’abord d’examiner les incidences, sur la mise en oeuvre du Pland’Addis-Abéba, des recommandations des quatre conférences et réunions régionales sur l’ensei-gnement en Afrique qui ont précédé la présente conférence. Il vous appartiendra ensuite d’exami-ner les plans nationaux d’éducation, tels qu’ils vous sont communiqués par les Etats, tant au pointde vue de leur organisation technique et des résultats quantitatifs déjà obtenus que de celui desmoyens financiers mis en oeuvre. Le dernier point proposé à l’ordre du jour est l’évaluation àl’échelle continentale, des résultats acquis dans la mise en oeuvre du Plan et l’examen des indi-cations générales qui s’en dégagent. Vous aurez ainsi l’occasion d’analyser les principales dif-ficultés rencontrées, d’étudier les mesures propres à faciliter la réalisation du Plan et de recon-sidérer éventuellement, à la lumière de l’expérience, les objectifs et les priorités initialementfixés.

Quels résultats peut-on raisonnablement attendre de tels travaux ? Tout d’abord, une appré-ciation du système d’évaluation que vous avez mis en place sur le plan régional, et de l’efficacitédes institutions nationales que vous avez établies. D’autre part, une approche statistique et tech-nique plus satisfaisante des problèmes et des mécanismes aux incidences et aux interférencesmultiples, qui entrent en ligne de compte du point de vue de cette évaluation tant dans le domainepédagogique que dans le domaine financier. En outre, une analyse objective de la portée de l’étape1963 dans la mise en oeuvre du Plan d’Addis-Abéba et, partant, du progrès de l’éducation enAfrique à tous les degrés. Enfin, une estimation chiffrée des efforts consentis par tous les paysd’Afrique pour assurer la formation des jeunes et se constituer les cadres nécessaires au déve-loppement national.

La lecture des documents de travail dont vous êtes saisis permet à elle seule de s’assurerque ces résultats seront obtenus. Mais, sans préjuger l’orientation de vos travaux et de vos dé-bats, il y a tout lieu de penser que d’autres problèmes, d’une portée plus vaste, seront abordéscar ils résultent de la confrontation même des évaluations et des estimations de l’étape présenteavec les idées maitresses qui ont inspiré la Conférence d’Addis-Abéba ou en constituent rétros-pectivement la signification essentielle.

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ED/205 -Annexe V - page 9

Le grand mérite, la valeur on peut dire historique de la Conférence d’Addis-Abéba, ont été,à mon sens, d’introduire comme principes à la fois moteurs et régulateurs du progrès de l’éduca-tion en Afrique, d’une part, l’idée de planification, d’autre part l’idée de collaboration à l’échellecontinentale. Or, à ce double égard, une évolution considérable est intervenue depuis mai 1961,d’abord parce que les recommandations d’Addis-Abéba allaient dans le sens de l’histoire africaine,et ceci est tout à l’honneur de la clairvoyance de leurs auteurs. Mais aussi, il faut bien le dire,à cause de l’ardeur, de la discipline et de l’efficacité avec lesquelles ces recommandations furentappliquées, comme votre présence même ici en témoigne, car l’histoire n’est pas un destin, elleest ce qu’en font les hommes.

En ce qui concerne l’idée de planification dont je vous ai indiqué précédemment le remar-quable succès, il semble, à cause de ce succès même, que l’heure soit venue, non pas d’abandon-ner les objectifs de caractère général, mais de mettre l’accent sur les réalisations particulièreset de passer d’un plan africain, dont les grandes lignes ne pouvaient être qu’esquissées, à desplans nationaux à long terme qui, loin d’être en contradiction avec les principes énoncés à Addis-Abéba, soient fonction de réalités évaluées avec une plus grande précision et de situations mainte-nant bien définies. Ainsi, après avoir fait figure à l’origine de programme pour le continent - etc’est à cause de cette apparence qu’il put jouer si bien son rôle moteur, le Plan d’Addis-Abébadevient maintenant un système de référence pour la mise au point des plans nationaux - et c’esten cela que réside aujourd’hui son rôle régulateur.

A votre prochaine session, en 1966, la mise en oeuvre du Plan d’Addis-Abéba aura accom-pli sa première étape de cinq ans. Ce sera alors le moment de procéder à l’examen de sa valeurrégulatrice. En effet, ce Plan repose; comme vous ne l’ignorez pas, sur une estimation du tauxde la croissance économique des pays africains de cinq ans en cinq ans. En 1966, ce taux de crois-sance devrait être, suivant les prévisions adoptées à Addis-Abéba, de 4,5 %. Il conviendra alorsd’examiner dans quelle mesure ces prévisions se seront révélées justes, et dans quelle mesureil y aura lieu de rectifier, à la lumière de cette première étape, les projections pour la seconde.Ce travail d’estimation économique revient tout naturellement à la Commission économique pourl’Afrique qui n’a cessé d’être notre partenaire en la matière, comme l’atteste la présence ici dudistingué représentant du Secrétaire exécutif. Etant donné que votre doctrine, qui est celle del'Unesco, reconnaît essentiellement la nécessité d’intégrer la planification de l’expansion del’éducation dans la planification générale du développement, votre session de 1966 devrait, mesemble-t-il, fournir l’occasion, en réunissant comme à Addis-Abéba, économistes, administra-teurs et éducateurs, de réexaminer et, au besoin, de reviser sur la base de l’analyse de la crois-sance économique les objectifs que le Plan d’Addis-Abéba assigne à l’expansion de l’éducation enAfrique au-delà de 1966 ainsi que les dispositions prévues pour le financement de cette expansion.Autrement dit on procéderait à la mesure, et éventuellement, à la revision, de la fonction régula-trice du Plan considéré dans sa portée continentale.

Aujourd’hui, en 1964, dans l’attente de cette vérification, mais pouvant dès maintenant en-registrer l’incontestable succès moteur du Plan, nous nous trouvons, je le répète, dans une si-tuation intermédiaire où l’attention est amenée à se porter surtout sur la spécification. dans lecadre de l’esquisse continentale, des plans nationaux ou subrégionaux.

Pour l’Unesco, et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, vos travauxconstituent un apport précieux car l’analyse ‘approfondie, par pays et par groupes de pays, desdifférents problèmes qui se posent, permettra de tirer des conclusions quant à l’orientation quedevra prendre, au cours des prochaines années, l’aide internationale concernant l’éducation enAfrique.

Voilà, je crois, ce qu’on peut dire sur la fonction présente et prochaine de la première idée-force d’Addis-Abéba : l’idée de planification de l’éducation. Pour ce qui est de l’autre idée, cellede coopération interafricaine en matière d’éducation, là encore les hommes d’Addis-Abéba ont faitoeuvre de précurseurs, et là encore les progrès ont été très rapides, puisque aussi bien on estpassé en quelques années de la notion de simple confrontation et échanges d’informations dans uncadre purement géographique à celle d’organisation active dans un cadre politique. La Charte del’Organisation de l’unité africaine signée à Addis-Abéba le 26 mai 1963, prévoit, notamment dans

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ses articles 2 et 20, des activités communes et des organismes communs en vue de conjuguer lesefforts des pays africains pour une vie meilleure, en particulier par les progrès de l’éducation.De fait, la Commission de l’organisation de l’Unité africaine pour l'éducation et la culture a tenusa première réunion, en janvier de cette année, à Léopoldville, sous la présidence de M. le Mi-nistre de l’éducation du Congo (Léopoldville)que je suis heureux de saluer parmi vous.

Vous ne l’ignorez pas, cette Commission s’est immédiatement préoccupée, comme il étaitlogique, de la relation à établir avec votre Conférence, qui, je le rappelle au passage, n’est pasun organe de l’Unesco, bien que créée sous ses auspices et fonctionnant avec son aide, mais cons-titue une entité autonome ayant ses statuts propres. J’estime que la logique doit pareillement vousamener à considérer de votre côte la même question, puisque aussi bien vous êtes les mêmes Mi-nistres traitant des mêmes questions. De toute évidence, un problème de rationalisation juridiqueet de simplification pratique se pose. Je me tiens à votre disposition pour toutes consultations quivous paraîtraient opportunes en vue de donner à ce problème une solution raisonnable.

Quoi qu’il en soit, le fait même que cette question existe montre à quel point l’Afrique s’estardemment engagée dans la voie de l’organisation et la poursuite du progrès. A Addis-Abeba, ily a trois ans, vous vous êtes donné solennellement comme but de réaliser en une génération lascolarisation de tous les enfants, un développement notable de l’enseignement secondaire, tech-nique et supérieur et l’élimination de l’analphabétisme. C’était pour la plupart d’entre vous dansl’enthousiasme des lendemains de l’indépendance. Et je sais bien que, lorsque l’Unesco, avec lagénérosité qui est sa raison d’être, a fait écho à votre enthousiasme, certains ont crié à l’utopieet à la mégalomanie.

On peut voir aujourd’hui ce qu’il en est. En vérité, je le dis très fermement, l’utopie, c’estde croire que les deux tiers de l’humanité peuvent accepter indéfiniment de vivre dans une situa-tion indigne. La mégalomanie c’est de prétendre à des privilèges éternels, même s’il s’agit debiens et d’avantages justement acquis mais non partagés, d’excellences réelles, mais égoïtes.La folie, si folie il y a, c’est de ne pas voir le mouvement irrésistible qui pousse l’humanité versla lumière et de mettre la puissance et la gloire ailleurs que dans l’émancipation et l’organisationde l’homme en son universalité.

A vous qui sentez tout cela profondément, vous, Ministres de l’éducation africains, qui avezla responsabilité de façonner l’esprit de l’Afrique de demain, il appartient de démontrer ici mêmepar des résolutions, comme vous l’avez fait par vos actes au cours de ces trois ans, la justesse del’espérance qui nous est commune et de gagner une fois de plus le pari de l’homme dans l’univer-sel combat des jeunes libertés contre le scepticisme et l’égoïsme. Au seuil de cette conférence quiest celle des premières vérifications et des réflexions organisatrices, je tiens à vous dire mesencouragements et à vous assurer de mon dévouement, en vous apportant le salut fraternel d’uneOrganisation fraternelle entre toutes, à laquelle votre adhésion et votre foi ont donné un nouvelélan et qui est désormais vôtre à jamais par la raison et par le coeur.

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III. DISCOURS DE M. VIEYRA

Représentant du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unieset du Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies

pour l’Afrique

Monsieur le Président,Excellences,Monsieur le Directeur général,Mesdames,Messieurs

Au nom de M. Thant, secrétaire général des Nations Unies et de M. R.K.A. Gardiner, se-crétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, qui m’ont chargéde vous exprimer leur tris vif regret de ne pouvoir être aujourd’hui parmi vous, j’ai l’honneur devous adresser leurs voeux personnels et ceux des Nations Unies et de sa Commission économiquepour l’Afrique, pour le plein succès des travaux de la première session de la Conférence des Mi-nistres de l’éducation des pays africains participant à l’exécution du Plan d’Addis-Abeba.

Les Nations Unies, que l’Unesco a associées à la préparation de cette Conférence par l’in-termédiaire de sa Commission économique pour l’Afrique, tiennent à joindre leurs remerciementstrès chaleureux à ceux de M. le Directeur général de l’Unesco, pour l’accueil généreux que leGouvernement de la Côte-d’Ivoire a accordé à la Conférence et qui entoure cette première sessiondes conditions les plus favorables.

Les Nations Unies et particulièrement sa Commission économique pour l’Afrique ont toutesles raisons de souhaiter la réussite complète de la présente Conférence qui a été instituée à Paris,voici deux ans, pour suivre l’exécution d’un plan de développement de l’éducation en Afrique, con-çu une année plus tôt à Addis-Abéba, par accord unanime des Ministres africains de l’éducation,réunis conjointement par l’Unesco et la CEA.

La collaboration à ce propos entre l’Unesco et la Commission économique des Nations Uniespour l’Afrique, qui s’est depuis lors étendue et raffermie, marque bien notre commun intérêt. Elleatteste, s’il en est encore besoin, l’étroite interdépendance de l’éducatif et de l’économique, sisouvent ignorée.

Evidente apparaît aujourd’hui la vérité, que l’expansion de l’éducation, considérée SOUS tousses aspects, aussi bien qualitatifs que quantitatifs, doit être étroitement liée au développementéconomique et social en général.

L’on s’accorde également aujourd’hui pour affirmer que pour les pays en voie de développe-ment, cette expansion de l’éducation, dans les moindres délais et aux moindres coûts ne peut ré-sulter que d’une planification entreprise en relation avec ou dans le cadre de la planification d’en-semble de l’économie.

Il n’est en effet pas de progrès économiques qui ne reposent sur l’utilisation des ressourcesà la fois les plus immédiatement offertes et les plus souvent gaspillées : les ressources humaines.Il n’est pas de planification qui puisse atteindre ces objectifs à terme, si ne sont formés les cher-cheurs, les divers spécialistes et la main-d’oeuvre à tous les niveaux, qui réalisent les plans. Ledéveloppement économique est avant tout développement et formation de l’homme, comme l’a sou-ligné lui-même, à l’instant, S.Exc. M. le président Félix Houphouet-Boigny.

Ce n’est pas le seul fait du hasard si l’Assemblée générale des Nations Unies a, au coursde la même session,adopté la résolution sur la décennie du développement et celle relative à lalutte concertée contre l’analphabétisme dans le monde. Quelle preuve plus éloquente de la valeuréconomique de l’alphabétisation que la résolution que vient de prendre, il y a peu de jours, la

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Commission économique pour l’Afrique à sa sixième session, à Addis-Abéba. Après ceci, rendrehommage mérite à la Conférence préparatoire sur l’analphabétisme paraît évidente justice.

Cette heureuse collaboration de l’Unesco et de la CEA permet une confrontation réaliste duplan d’Addis-Abéba avec l’évolution économique. La Commission a pleine conscience des effortssoutenus de l’Unesco en matière de développement de l’éducation, efforts auxquels elle apporteson soutien le plus complet. Dans la réalisation du Plan d’Addis-Abéba, qui de plus en plus peutêtre considéré comme un ensemble d’objectifs constituant le cadre du développement de l’éduca-tion en relation avec le développement économique, la Commission peut jouer un rôle utile dansla nécessaire évaluation quantitative des résultats qui constitueront les travaux de base de votresession prochaine.

Que la planification de l’éducation soit bien un secteur et un secteur essentiel de la planifi-cation d’ensemble, la Commission l’a reconnu, qui lui a fait une place dans les programmes del’Institut africain de développement économique et de planification, qu’elle a créé à Dakar, avecle concours de l'Unesco et l’aide du Fonds spécial.

A l’IDEP, un groupe d’experts de l'Unesco, en même temps qu’il Forme les futurs spécia-listes africains de la planification de l’Éducation, initie à ses objectifs et à ses techniques les res-ponsables de la planification d’ensemble. Cette étroite interdépendance de la planification secto-rielle et de la planification d’ensemble n’est qu’un des aspects de l’étroite interdépendance du dé-veloppement économique et du développement social.

Indépendamment de toutes autres considérations, nous pensons que l’effort de développementplanifié, que s’imposé actuellement l’Afrique, est ressenti par la Commission économique commeune salutaire discipline de pensée, à base de réalisme national, En effet, il apparaît de plus enplus que le financement de ce développement planifie doive avant tout recourir aux ressources na-tionales. Les incidences réciproques du développement économique et du développement social nefont plus de doute à présent pour personne et c’est cette union essentielle que vient de consacrerle programme d’action pour 1964 et 1965, adopté voici quelques jours par la CEA, lors de sa si-xième session,

Nos objectifs sont les mêmes, qui tendent au progrès du continent africain, progrès qui sefait et se fera par et dans l’unification du continent africain, à laquelle la Commission économiqueet son dynamique Secrétaire exécutif consacrent tous leurs efforts. Ce progrès sera le fruit destravaux de tous les pays constituant ce continent, avec les concours nationaux et extérieurs.

Pour le succès de cette tâche commune, si riche d'espoirs, les hautes autorités interna--tionales qu’aujourd'hui j’ai l’honneur de représenter ici, m’ont chargé de vous assurer de leursvoeux les plus vifs et de l’appui entier des Nations Unies et de sa Commission économique pourl’Afrique.

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ED/205Annexe VI

ANNEXE VI

DECLARATION FAITE PAR M. RENE MAHEU, DIRECTEUR GENERAL,EN SEANCE PLENIERE

le mercredi 18 mars 1964

Avant que nous passions au point 3 de l’ordre du jour provisoire, qui est l’élection du Prési-dent, je voudrais faire une déclaration sur la décision que vous venez de prendre, ou plutôt sur uncertain aspect de cette décision, et je pense que cela ne surprendra personne car j’en ai avertihier les chefs de délégation.

Il va sans dire que je me félicite de l’admission que vous avez prononcée des nouveauxmembres, car ils ont tous les droits à faire partie de cette Conférence et à participer à vos tra-vaux. D’autre part, je sais et reconnais que cette Conférence est un organe autonome et que, parconséquent, c’est à elle qu’il appartient souverainement de se prononcer sur ses statuts, et parti-culièrement sur les dispositions des statuts qui concernent sa composition. La situation juridiquene fait aucun doute à cet égard, à mes yeux. Toutefois, parlant au nom de l’Unesco, dont cetteConférence, sans doute, je le répète, n’est pas un organe mais qui est l’Organisation sous les aus-pices de laquelle cette Conférence s’est constituée et qui m’a chargé de vous aider avec mes col-iègues du Secrétariat, ce que nous essayons de faire de notre mieux, je voudrais vous dire que jeregrette que vous n’ayez pas admis un autre pays, à savoir la Rhodésie du sud,

Je repète que je ne conteste en aucune manière le droit que vous aviez ; il n’y a pour moiaucun doute sur la légitimité de votre décision. Et, d’autre part, mon propos n’est pas du tout deme prononcer sur les raisons qui ont inspiré votre décision et dont vous êtes seuls responsables.Mais je veux vous dire brièvement les raisons que j’ai, du point de vue de l’Unesco, de regretterce que -vous avez résolu.

En effet, la Conférence générale, dans sa Résolution 1.313, qui est la résolution qui fait queje suis ici, a adopté, comme je l’ai rappelé, une liste de pays, non pas “membres” - car elle n’apas le droit de se prononcer en pareille matière - mais “appelés à participer à votre Conférence”(je reprends les termes mêmes de la résolution), et dans cette liste figure la Rhodésie du sud.C’est précisément pour cela que j’ai adressé une lettre aux autorités de la Rhodésie du sud, pourleur demander de se faire représenter ici. Je regrette donc que votre décision ne coïncide pasavec une prise de position de l’organe souverain de l’Organisation dont vous faites partie, tout enreconnaissant, je le répète une troisième fois, que ce n’était pas à la Conférence générale d’en dé-cider, mais à votre Conférence même.

Deuxièmement, la Conférence générale, à sa dernière session, a adopté, d’autre part, uneRésolution 8.2, qui a été adoptée à l’unanimité et à laquelle elle attachait une grande importance,concernant le rôle de l’Unesco en faveur de l’accession des pays et des peuples coloniaux à l’indé-pendance. Aux termes de cette résolution, à laquelle je vous prie de vous référer, l’organisationnon seulement s’attache à aider les peuples qui ont récemment accédé à l’indépendance à utilisercette indépendance au maximum dans le domaine de l’éducation, de la science et de la culture, maisencore s’efforce et charge le Directeur général d’aider “les peuples en plein réveil national”, cettefois encore pour reprendre les termes de la Résolution, à se préparer à accéder à l’indépendancele plus rapidement possible par une aide, notamment dans le domaine de l’éducation. Et la résolu-tion mentionne en particulier certains sujets qui figurent expressément à votre ordre du jour.

Conformément à cette Résolution, l'Unesco et son Secrétariat travaillent à l’heure actuelleen Rhodésie du sud dans le domaine de l’éducation, à la fois dans le cadre du Programme ordi-naire, dans le cadre de l’assistance technique et dans le cadre du Fonds spécial. Cette aide subs-tantielle est entièrement consacrée à l’élévation et à la préparation des populations africaines

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pour le jour oh le pays accédera à l’indépendance pour le bénéfice de sa population tout entière.Je tiens à dire que cette aide continuera parce qu’il s’agit d’une instruction de la Conférence géné-rale à laquelle je ne puis ni ne veux me dérober. Je ne peux qu’espérer que la décision que vousavez prise ne compliquera pas cette tâche de l’organisation, qui poursuit, par d’autres voies,exactement les buts que vous aviez, je crois, dans l’esprit.

Je désire que cette déclaration, dépourvue de toute intention polémique, puisqu’elle recon-naît entièrement votre souveraineté, figure de manière appropriée dans le rapport final de cetteConférence.

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ED/205Annexe VII

ANNEXE VII

DECLARATION FAITE PAR ATO KIFLE WODAJO,SECRETAIRE GENERAL PAR INTERIM DE L’OUA

EN SEANCE PLENIERE, LE MERCREDI 18 MARS 1964

(Point 12 de l’ordre du jour : Nature des relations entre la Conférence des Ministres de l’éduca-tion des pays africains et les Commissions spéciales de l’OUA pour l’éducation, la -culture etpour la recherche scientifique).

Je voudrais tout d’abord remercier le Directeur général de l’Unesco d’avoir donné à l’Orga-nisation de l’unité africaine la possibilité de s’associer aux travaux de votre Conférence. Je tiensaussi à exprimer mes sincères remerciements à MM. les Ministres et membres de la Conférenced’avoir bien voulu m’autoriser à dire quelques mots au nom de l’OUA. Je m’efforcerai d’être trèsbref pour ne pas abuser de votre courtoisie.

Il serait, certes, présomptueux de ma part de vouloir énumérer tous les maux dont souffrel’éducation en Afrique et tous les remèdes qu’ils appellent, devant une telle assemblée d’éminentespersonnalités africaines et de spécialistes de l’éducation. Je n’ai pas besoin non plus de soulignerl’importance de l’éducation pour le développement économique et social.

J’ai l’intention de me limiter au point 12 de votre ordre du jour : “Nature des relations entrel’Unesco et les Commissions spéciales de l’OUA pour l’éducation et la culture et pour la recherchescientifique”. Comme l’attestent les décisions prises par la Commission pour l’éducation et laculture à sa première session, la question des relations entre l’OUA et l’Unesco était capitale auxyeux des délégués. Il est apparu dès le début que l’OUA et l’Unesco avaient l’une et l’autre pourtâche - entre autres - de développer l’éducation en Afrique. Les deux Organisations ont, pour unegrande part, les mêmes objectifs qui devraient former la base d’une coopération concrète et fé-conde. On a constaté en outre que, dans tous les pays membres, le même groupe de fonctionnairessuivent l’activité de l’Unesco et de l’OUA en matière d’éducation. Les conclusions suivantes sesont dégagées de ces premiers débats : les efforts de l’OUA n’ont pas à faire double emploi avecceux de l'Unesco et des autres organisations compétentes, quand ils peuvent les compléter ou lesrenforcer. En outre, il est un domaine vaste et d'importance capitale que l’OUA, en raison deson mandat politique spécial, est particulièrement qualifiée pour examiner.

Quel est donc ce “mandat spécial” de la Commission de l’OUA pour l’éducation et la culture?La réponse nous est donnée par la Charte de l’Organisation et par la décision des Chefs d’Etat surla coopération en matière d’éducation et de culture. La Commission de l’OUA pour l’éducation etla culture a elle-même considéré ce mandat spécial comme sa tâche fondamentale lorsqu’elle adécidé, dans la résolution concernant ses attributions, quelle devrait encourager les activités decoopération dans le domaine de l’éducation et de la culture qui ont une influence directe sur l’élé-vation du niveau de vie des peuples et qui en même temps préparent la voie de l’Unité africaine.Ainsi, la tâche fondamentale de la Commission consiste, dans une très large mesure, à encoura-ger les efforts planifiés et conscients qui forgeront l’Unité africaine. En conséquence, la Commis-sion a décidé, dans la même résolution, de développer en particulier les projets mis en oeuvrepar un groupe de pays à l’échelle du continent.

Ces efforts conscients et planifiés vers l’Unité africaine constituent, de par leur naturemême, un domaine où l'Unesco ne peut intervenir directement. Dans une très grande mesure, ilsrelèvent de décisions politiques qui incombent aux seuls dirigeants africains, au niveau le plusélevé, dans le cadre d’une organisation vouée à l’Unité africaine.

D’autre part, en ce qui concerne ses relations avec l’Unesco, il y a un autre élément qui apesé sur la décision de la Commission de l’OUA pour l’éducation et la culture : c’est la questiondes ressources. La Conférence a admis d’emblée que l’OUA devait essentiellement vivre sur ses

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ED/205Annexe VII - page 2

propres ressources, tandis que l'Unesco continuerait à jouer un rôle d’assistance très important.C’est ainsi qu’il a été décidé de demander à l’Unesco d’aider le secrétariat de l’OUA à préparerdes études et des programmes techniques et, dans la mesure du possible, de mettre ses expertsà la disposition de l’OUA. En ce qui concerne les relations entre votre Conférence et la Commis-sion de l’OUA pour l’éducation et la culture, vous connaissez certainement la décision prise àLéopoldville de fusionner les deux organismes. Cette décision a été confirmée par le Conseil desministres. Elle doit être examinée maintenant par les chefs d’Etat au cours de leur prochaineréunion, qui se tiendra au mois de juillet prochain.

Il me semble que deux raisons au moins ont amené les Ministres africains de l’éducation àrecommander la fusion de cette Conférence avec les sessions annuelles qu’ils tiennent dans lecadre de l’OUA : tout d’abord, le règlement intérieur de la Commission pour l’éducation et la cul-ture prévoit des réunions annuelles des Ministres africains de l’éducation. Deuxièmement, laCommission de l’OUA a décidé que l’une de ses tâches consisterait à s’occuper de l’exécution duPlan d’Addis-Abéba. Dans ces conditions, on a estimé qu’il n’était pas nécessaire de faire perdreun temps précieux aux Ministres africains dans une autre Conférence traitant à peu près des mêmesquestions.

La Commission n’avait cependant pas l’intention de retirer à l'Unesco la tâche importantequi consiste à évaluer l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, tâche qui incombe à votre Conférence.Au contraire, la résolution invite expressément l’Unesco à aider le secrétariat de l’OUA à prépa-rer des études et des programmes techniques et, dans la mesure du possible, à mettre des ex-perts à la disposition de l’OUA.

Il reste à determiner les modalités qui pourraient être recommandées pour cette fusion, no-tamment au niveau des secrétariats de l’OUA et de l'Unesco. C’est un problème que vous pourriez,me semble-t-il, étudier utilement vous-mêmes.

La perspective d’une fusion de la Commission de l’OUA pour l’éducation et la culture et desa Commission scientifique, technique et de la recherche scientifique, a été évoquée au cours devos débats. L’argument principal en faveur de la fusion est que, dans la majorité des ministèresafricains, les mêmes services de l’enseignement sont chargés du développement de la science etde la recherche, et qu’après tout, le développement de la science et de la technique en Afrique nepeut actuellement être autre chose que la diffusion des connaissances existantes. On a fait valoiraussi qu’il convenait de réorganiser la structure des commissions spécialisées de l’OUA sur lemodèle des Institutions spécialisées de l’ONU, de manière à faciliter la coopération internationale.

Vous n’ignorez certainement pas que la Commission scientifique, technique, et de la recherchescientifique a tenu sa première réunion et qu’elle a formulé des recommandations importantes dontla principale concerne la création de conseils consultatifs scientifiques dans les pays africains, quiseraient chargés d’élaborer et de planifier le développement scientifique dans la mesure ou il estparticulièrement lié au développement économique. Aucune décision n’a été prise en ce qui concerneune fusion éventuelle, question sur laquelle certains d’entre vous ont présenté des observations.

D’autre part, une fusion implique une modification de la Charte de l’OUA et en l’absenced’initiatives de la part des Etats membres ou des Commissions, le secrétariat de l’OUA ne peutguère intervenir.

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ED/205Annexe VIII

ANNEXE VIII

DECLARATION FAITE PAR M. RENE MAHEU, DIRECTEUR GENERAL,EN SEANCE PLENIERE

le vendredi 20 mars 1964

(Point 12 de l’ordre du jour : Nature des relations entre la Conférence des Ministres de l’éduca-tion des pays africains et les Commissions spéciales de l’OUA pour l’éducation, la culture etpour la recherche scientifique)

Maintenant que vous avez pris votre décision sur ce point important, je voudrais vous direque je considère cette résolution comme répondant parfaitement aux nécessités de la situation.

Moi-même, je m’étais permis d’y faire allusion dès mon allocution inaugurale, car il estbien évident qu’une rationalisation s’impose dans l’organisation régionale, d’une part, et d’uneorganisation internationale comme l’Unesco qui, en plus des liens directs qu’elle entretient avecchacun de ses Etats membres individuellement, a besoin de travailler dans le cadre régional etsuivant des approches régionales.

Pour ma part, je me réjouis que vous ayez recommandé “aux organes compétents de l’OUAet de l’Unesco de négocier et de conclure, dans les meilleurs délais, un accord définissant dansleurs principes et dans leurs modalités les relations entre les deux Organisations en vue de ra-tionaliser, d’harmoniser et d’intensifier la coopération” entre elles. Je puis assurer la Confé-rence que je ferai diligence pour porter cette recommandation à l’attention de l’organe compétentde l’Unesco qui, en l’espèce, est le Conseil exécutif.

M. le Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine a dû, malheureusement,partir cet après-midi, mais les contacts que j’ai eus avec lui me permettent de dire que je penseêtre en mesure de recevoir prochainement de lui une demande d’entrer en négociations avecl'Unesco dans ce sens. Sur la base de cette recommandation, donc, et avec une communication del’OUA, les négociations pourraient, si le Conseil exécutif de l'Unesco m’y autorise - ce que j’es-père fermement - commencer rapidement et peut-être pourraient-elles aboutir, en effet, dansles meilleurs délais.

Il est évidemment impossible pour moi à ce stade de préjuger quels seront les résultats,quel sera l’aboutissement de ces négociations. Mais, en ce qui concerne le Directeur général del’Unesco, vous pouvez être assuré qu’il partage entièrement vos préoccupations. J’estime, en ef-fet que, particulièrement dans la période actuelle, il est très important pour l’Afrique que lesdeux dimensions de coopération régionale et de coopération universelle se lient et se rejoignentde manière que vous vous définissiez sans équivoque à la fois entre vous et vis-à-vis du reste dumonde dans des assises communes ou conjointes. C’est le sens que je donne à cette résolution, etje voudrais manifester ma satisfaction que vous l’ayez prise.

En ce qui concerne le paragraphe 2, vous seuls aviez qualité pour vous prononcer sur l’ave-nir de cette Conférence. Mais, avant de parler de l’avenir, je voudrais dire que, pour ce qui estdu passé, j’ai, quant à moi, le sentiment que cette Conférence a joué un rôle de précurseur dansle mouvement de coopération et d’organisation intracontinentales. C’est précisément la raisonpour laquelle on peut maintenant se poser le problème de son avenir et envisager sa disparition,maintenant que l’Afrique a été dotée d’une organisation régionale.

Toutefois, je crois interpréter fidèlement l’esprit de cette résolution en accordant une im-portance spéciale aux mots “en conséquence”. Si je comprends bien ce terme, il signifie que vousavez décidé que cette Conférence disparaîtrait lorsque les deux institutions - Unesco et OUA - seseront mises d’accord et auront organisé, en l’intensifiant même, la coopération entre elles. Dans

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cette hypothèse, bien sûr, on peut considérer que la Conférence des Ministres actuelle aura ac-compli sa fonction historique et que, par conséquent, elle pourra disparaître normalement. Maisdans le cas où, pour des raisons que je ne prévois pas et que, surtout, je ne souhaite pas, l’ac-cord se révélerait plus difficile que je ne l’imagine, il serait bon de garder en réserve cette Con-férence, qui a montré, et qui montre chaque jour ici, sa très grande utilité.

Enfin, un dernier mot, Monsieur le Président, que j’espère, vous ne jugerez pas indiscret.Je conçois que certains pays, qui ne font partie ni de l’OUA, ni de l’Unesco, et qui font partie dela Conférence, éprouvent quelque réserve en ce qui concerne ce dernier paragraphe. Mais, outreque je crois que l’évolution de l’Afrique ira d’une manière accélérée dans le sens où elle s’estdéjà engagée d’une manière irréversible et que, par suite, ces pays deviendront rapidementmembres de l’une et de l’autre organisation, même si certains ne le sont pas encore au momentoù l’accord interviendra, je suis sûr que les deux organisations pourront se mettre d’accord surdes modalités qui permettraient à ces pays de participer à leurs travaux coordonnés, et notam-ment à leurs réunions conjointes.

Telles sont les premières réflexions que m’inspire votre résolution. Je désire que VOUScompreniez tous la conviction qui m’anime qu’entre l’Unité de l’Afrique et l’universalité del’Unesco les faits et le mouvement de l’histoire imposent, pour reprendre des mots dont je mesuis déjà servi à l’ouverture de cette Conférence, un accord à la fois de raison et de coeur.

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ED/205Annexe IX

ANNEXE IX

DISCOURS PRONONCES A LA SEANCE DE CLOTURE

DISCOURS DE M. AMON TANOH,Ministre de l’éducation nationale de la Côte-d’Ivoire

à la séance de clôture de la Conférence des Ministres de l’éducationAbidjan, 17 - 24 mars 1964

Monsieur le Représentant du Directeur général,Excellences,Messieurs les Délégués,Mesdames,Mesdemoiselles,Messieurs,

Voici que s’achève, comme elle a commencé, je veux dire dans la même atmosphère de fra-ternité et de compréhension mutuelle, après une semaine de labeur acharné, la plus grande confé-rence des Ministres de l’éducation des Etats africains à jamais réunie sur notre continent.

Permettez qu’au nom du Gouvernement ivoirien et du président Houphouet-Boigny retenuhors d’Abidjan et qui s’excuse de ce fait de ne pouvoir assister à cette clôture, je remercie en-core une fois très chaleureusement à la fois l’Unesco et tous les pays africains frères de l’insignehonneur et de la confiance qu’ils ont témoignés à mon pays en choisissant sa capitale comme siègede cette importante conférence.

Grâce à la présence effective de trente Ministres africains de l’éducation et des déléguésd’une quarantaine de pays participants, Abidjan a pu s’honorer, pendant deux semaines entières,du titre enviable et prestigieux de Capitale culturelle de l’Afrique.

Mais le fait le plus significatif qui, à lui seul, constitue un éclatant succès et rend témoi-gnage de l’irréversible évolution historique intervenue aussi bien que de la maturité politique etde la vitalité de l’Afrique nouvelle, c’est de voir que ni les barrières artificielles qui font de nospays ensemble une mosaïque d’Etats, ni la diversité des moeurs, des cultures, des ethnies, desreligions ou des tendances politiques, ni les différences dans le développement économique et so-cial n’ont pu entraver ni empêcher l’expression de la volonté commune de notre continent, d’être,selon l’expression de Montaigne “Un et Pareil”, c’est-à-dire fidèle à lui-même et uni comme teldans le concert des nations.

Voici, je crois, par delà toute autre considération, le premier enseignement, la satisfac-tion légitime que nous sommes en droit de tirer de cette confrontation à l’échelle continentale.

Quel réconfort également pour notre conférence de compter dans la salle tant d’observateursde pays amis ! Au moment où s’expriment çà et là, jusque dans certains parlements, des réti-cences et des hésitations quant à l’aide aux pays du Tiers-Monde, oh quelque journaliste en mald’informations s’obstine à offrir une motivation nouvelle à l’isolement des nations en vue d’attirerle nationalisme le plus décadent qui soit “le nationalisme d’égoïsme”, nous pouvons être fiers deconstater, honorables observateurs, que fidèles aux appels de la raison et du bon sens, les payset les organisations que vous représentez n’ont pas hésité à porter aux problèmes d’éducation enAfrique, un intérêt qui laisse bien augurer de l’avenir de la coopération internationale dans cedomaine.

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Car, si l’homme demeure la finalité de notre action politique, comme se plaît à l’affirmerle Président de la République ivoirienne, nous considérons que l’homme doit être aussi la finalitéde toutes les idéologies d’on qu’elles viennent, qu’il n’y a pas d’action plus libératrice que la luttecontre les seuls fléaux qui divisent réellement le monde en deux blocs : j’ai nommé la misère etl’ignorance. Hors la mobilisation de toutes les ressources matérielles et humaines pour les vaincre,la promesse d’une vie meilleure n’est qu’illusion et duperie.

Et c’est pour cela que je voudrais, en remerciant vivement tous les observateurs pour leurprésence active et précieuse à nos travaux, exprimer l’espoir - un espoir raisonne - de voirl’Afrique unie devenir demain, non plus un nouvel enjeu de la guerre froide, mais une terre de ré-conciliation où se fertilisent toutes les intentions pacifiques de l’est et de l’ouest.

Addis-AbebaParisTananariveAbidjan

Quatre étapes décisives dont la courbe tourmentée révèle, comme un symbole, la comple-xité, l’ampleur et la diversité des problèmes d’éducation en Afrique.

Mais c’est aussi, à chaque étape, une prise de conscience collective plus aiguë de tout unvaste continent soucieux de rattraper son retard, une volonté acharnée d’affronter les difficultésavec plus de réalisme et de détermination, par approches successives et méthodiques.

Le grand départ donné à Addis-Abeba en 1961, poursuivi à Paris et à Tananarive, a permisla grande confrontation d’Abidjan qui peut être considérée à la fois comme un bilan et uneprospective.

Bilan, au regard du Plan d’Addis-Abéba ; prospective en vue de l’action future.

L’importance, en nombre, des interventions, leur variété, leur qualité et le souci d’objec-tivité qui les caractérisent mettent en évidence la grande confiance qui a régné tout au long de laConférence entre les délégués, pendant que se profile, en filigrane, l’unité de l’Afrique dans ladiversité des particularismes qui la composent.

Comme l’ont dit certains orateurs, l’Afrique doit d’abord se définir par rapport à elle-même,dans une confrontation franche et loyale des expériences nationales, puis par rapport aux pays lesplus développés en vue de mesurer le chemin à parcourir.

Il est apparu à cet égard, que le développement harmonieux des systèmes d’éducation restelié à la planification de l’éducation et à l’intégration de celle-ci à la planification du développe-ment économique et social. Il importe également que soit évalué, de façon précise, le coût des dé-penses d’enseignement en vue de faciliter les prévisions de dépenses dans les plans de développement.

Abordant les effets sociaux et économiques de l’éducation et tenant compte des tendances nou-velles résultant des progrès accomplis, la conférence a mis l’accent sur la nécessité impérieused’assurer, grâce à une orientation scolaire adéquate et une formation technique appropriée, l’inté-gration de l’école au milieu social en vue d’en accélérer le progrès économique.

Ainsi s’est dégagée une notion nouvelle, enrichissante : la notion économique de rentabilitéde l’éducation à laquelle elle ne peut plus échapper si elle entend jouer pleinement le rôle dyna-mique qui est le sien dans la promotion économique et sociale de nos pays.

Ce ne sera que justice de restituer ainsi à l’éducation sa vraie vocation : celle de libérerl’homme de toutes les sujétions matérielles, intellectuelles et morales.

Ainsi conçue l’éducation se révèle être non seulement un facteur de développement écono-mique mais aussi un instrument politique puissant, capable d’armer efficacement les peuples dansleur lutte pacifique pour le désarmement et contre le racisme et l’oppression colonialiste.

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C’est ici que se situe précisément la coopération indispensable entre l’OUA et l’Unescodans la lutte de l’une et de l’autre pour la libération totale de l’Afrique.

Car sans poursuivre un but spécifiquement politique, qu’elle s’interdit d’ailleurs expressé-ment, l’Unesco n’aboutit pas moins au même résultat par une action persévérante en faveur de lascience et de la culture.

Je considère donc pour moi comme un grand privilège, traduisant en cela le sentiment una-nime de toutes les délégations, je considère comme un privilège l’occasion qui m’est offerte depouvoir rendre un vibrant hommage à l'Unesco, à son Directeur général et à tous ses fonction-naires pour la compétence, le dévouement et l’efficacité avec lesquels cette organisation spécia-lisée accomplit sa mission en Afrique.

Je suis par ailleurs persuadé que les résultats concrets et positifs de cette conférence de-passent de loin la portée même de nos résolutions : plus que celles-ci, ce sont les contacts per-sonnels très fructueux noués durant la conférence qui contribueront à nous faire mieux connaîtreet nous faire mieux comprendre et il n’y a pas de meilleure façon pour renforcer l’unité africaine.

Je vous remercie encore une fois de la grande confiance que vous m’avez témoignée person-nellement et je dis simplement en terminant :

Vive l’Afrique !Vive l'Unesco et la coopération internationale !Vive l’éducation, clef de voûte de l’évolution des peuples !

DISCOURS DE CLOTURE DE M. DELEONReprésentant le Directeur général de l'Unesco

Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’AfriqueAbidjan, 17 - 24 mars 1964

Monsieur le Président,Messieurs les Ministres,Mesdames,Messieurs,

Au moment où s’achèvent les travaux de la première session officielle de la Conférence desMinistres de l’éducation des pays d’Afrique, associés à l’exécution du Plan d’Addis-Abéba, jevoudrais au nom du Directeur général de l'Unesco, qui a regretté vivement de devoir quitterAbidjan avant la fin de vos travaux, exprimer tout d’abord mes plus vifs remerciements à M. leMinistre Amon Tanoh, président de la Conférence, ainsi qu’aux Vice-Présidents et aux Bureauxde la Conférence et des Commissions. Sous leur souriante et ferme autorité, les travaux ont puse dérouler avec toute la régularité et l’efficacité désirables.

Nous pouvons aujourd’hui mesurer l’importance de ces travaux. Rejoignant les paroles deM. René Maheu, qui, lors de son discours d’ouverture, envisageait les résultats possibles devotre Conférence, je crois pouvoir affirmer que ses buts ont été pleinement atteints. Il ressort devos travaux une masse d’indications et de décisions, qui sans nul doute orientera et facilitera lesactivités nombreuses et fructueuses dans tous les pays africains, ainsi que la tâche de notre Orga-nisation pour son action en Afrique. Cette action va de ce fait se trouver enrichie, grâce à desidées, à des expériences, à des orientations nouvelles, que vous avez su dégager.

Tout d’abord, il est incontestable que tous les pays d’Afrique représentés ici ont fait un grandpas pour le développement de leurs activités nationales dans le domaine de l’éducation, de la

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science et de la culture. Nous avons pu noter que des sacrifices substantiels étaient consentis envue du progrès dans ce domaine et que l’effort portait aussi, par la rationalisation des méthodeset des moyens mis en oeuvre, sur un meilleur rendement réel. sur une productivité accrue del’éducation dans le sens de l’intérêt national. Un accord unanime s’est fait à nouveau, s’il en étaitbesoin, sur la valeur primordiale de la planification de l'éducation en liaison avec le développe-ment économique et social des Etats.

En second lieu, vous avez également dégagé un autre impératif pour l’orientation des sys-tèmes d’éducation : c’est leur adaptation aux besoins, aux moyens, à la personnalité sociale, poli-tique, culturelle des différents pays. Cette adaptation nationale implique aussi, en fonction de lasimilarité des problèmes, la coopération interafricaine que vous n’avez pas manqué de soulignerfortement tout au long de votre session. L’Unesco apporte son entier concours à cette coopérationà l’échelle du Continent, qui n’est qu’un aspect de la coopération internationale à l’échelle du monde,à laquelle, vous le savez, elle se doit de se dévouer.

Troisièmement, de nombreuses délégations ont fait très justement ressortir que les pays de-vaient aussi prévoir de plus en plus de mettre en oeuvre toutes leurs ressources et particulière-ment les ressources humaines, à tous les niveaux, et dans tous les secteurs, pour promouvoirl’éducation et la culture. Cette prise de conscience mérite d’être soulignée : la participation detoutes les collectivités depuis la commune jusqu’à l’Etat doit permettre d’accélérer dans chaquepays l’élan vers le savoir et de réaliser mieux et plus vite la démocratisation et l’africanisationde l’éducation.

Cette session constitue dans cette direction un grand pas en avant. Mais elle a aussi permisd’appeler l’attention sur les problèmes urgents de l’alphabétisation, considérée comme une partieintégranie et inséparable de l’éducation permanente des adultes. Au lendemain de celle qui l’a pré-cédée ici même . cette Conférence a reconnu officiellement que l’éducation des adultes, c’est-à-dire l’éducation de la génération qui détient aujourd’hui les responsabilités et les moyens de pro-duction, représente un facteur indispensable de l’émancipation et du développement économique etsocial de l’Afrique.

Enfin, vous avez aussi , Messieurs les Ministres, mis l‘accent sur l’extrême importance,pour l’avenir, de l’enseigment et de la recherche scientifique, en vue d’une meilleure utilisationdes ressources naturelles, dont l’Afrique est riche, et qui devraient servir au mieux-être despeuples africains.

Tels sont, me semble-t-il, quelques-uns des résultats que nous avons obtenus au cours denos travaux. Au nom du Directeur général de l’Unesco, je puis dès maintenant vous donner l’assu-rance que notre Organisation mettra tout en oeuvre pour entreprendre des études et des actions quifaciliteront le travail des Ministres de l’éducation, à l’échelle nationale et interafricaine. Cc seranotre contribution au progrès et à l’unité de votre Continent, à la collaboration pacifique interna-tionale et à la compréhension et la coopération à l’échelle mondiale.

Les décisions que vous avez prises pour l’avenir de votre Conférence vont bien dans le sensde cette unité. Je tiens à vous assurer aussi que dans la nouvelle structure que vous avez décidée,l’Unesco, en collaboration maintenant avec l’Organisation de l’Unité africaine, vous apportera sonentier concours, étant donné que l’Unesco est une organisation universelle qui, par les voies etmoyens qui lui sont propres, contribue à la liberté des peuples, aux rapprochements mutuels, à laconsolidation de la paix, à la compréhension spirituelle, au développement, à l’épanouissement età l’émancipation de toute l’humanité.

Il me reste enfin à accomplir une agréable tâche : adresser mes remerciements e-t ceux detous mes collègues du Secrétariat de l’Unesco à S.Exc. M. le Président de la République de Côte-d’Ivoire, et, à travers lui, à tous les Ivoiriens qui ont oeuvre avec tant d'efficacité pour la réussitematérielle et morale de votre session. Je remercie, en particulier, en votre nom à tous, la Com-mission nationale pour l'Unesco, et tous les fonctionnaires et techniciens qui ont, modestement,

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mais avec un dévouement de tous les instants, aidé à la bonne marche des travaux. La chaleur del’hospitalité ivoirienne a été à coup sûr l’un des éléments majeurs de ce climat de cordialité et defraternité, qui a marqué nos travaux. De cela je dois également remercier tous les Ministres etles membres des délégations : c’est non seulement la marque du succès d’aujourd’hui, mais aussile gage le plus solide pour l’avenir.

DISCOURS PRONONCE PAR LE Dr LUYIMBAZI ZAKE,Ministre de l’éducation de l’Ouganda

à la séance de clôture de la Conférence des Ministres de l’éducation des pays d’Afriquetenue à Abidjan, du 17 au 24 mars 1964

Monsieur le Président de la Conférence,Messieurs les Ministres,Messieurs les Délégués,Mesdames, Messieurs,

Je suis particulièrement heureux de l’honneur que l’on m’a fait en me chargeant d’exprimerà S. Exc. M. le président Houphouet-Boigny la reconnaissance que nous lui devons pour être venuouvrir la présente conférence et nous avoir consacré quelques instants de son précieux temps. Jesouhaite qu’il veuille bien faire savoir au gouvernement tout entier combien nous avons été sen-sibles à son chaleureux accueil et à l’incomparable hospitalité que tous, représentants officielsde nos pays ou observateurs, avons trouvée ici.

Nous regrettons que le directeur général de l'Unesco, M. Maheu, n’ait pas pu assister àcette séance de clôture. Nous lui devons beaucoup, non seulement pour la maîtrise avec laquelleil dirige l'Unesco, mais aussi pour les efforts qu’il ne cesse de déployer en faveur des Etats afri-cains. J’espère que M. Bartels voudra bien lui exprimer notre gratitude et lui dire combien nousavons été heureux de le voir participer à la présente conférence et s’atteler avec nous à l’étude decertains des nombreux problèmes auxquels nous avons à faire face au moment où nos systèmesd’enseignement commencent à se développer.

Je désire également remercier S. Exc. M. le Ministre de l’éducation de la Côte-d’Ivoired’avoir, en tant que Président de la Conférence, mené les débats dans un esprit et avec une ef-ficacité que nous avons tous appréciés.

Nous devons enfin des remerciements à la population de la Côte-d'Ivoire pour la cordialitéqu’elle nous a témoignée pendant toute la durée de notre séjour ici. Nous ne sommes pas près d’ou-blier la délicieuse soirée que nous avons passée au Palais présidentiel et au cours de laquelle unprogramme de danses et de chants locaux nous a donné un aperçu de la richesse culturelle de laCôte-d’Ivoire.

Voici donc, Monsieur le Président, une autre conférence qui s’achève et nous nous deman-dons quels résultats nous avons obtenus. C’est le moment où chacun se renverse dans son fauteuilet se dit : “Nous venons de discuter pendant toute une semaine et nous avons répandu d’incroyablesflots de paroles. Mais à quoi sommes-nous arrivés ?”.

Bien entendu, il se passera des jours, peut-être même des années entieres, avant que nouspuissions répondre à cette question. J’ai cependant l’impression que, chaque fois que nous nousréunissons entre Africains - que ce soit à Addis-Abeba, à Tananarive, à Lagos, à Kampala, àLéopoldville ou à Abidjan - notre prestige se trouve rehausse. A mesure que nos rêves et nos vi-sions de jadis prennent corps, quelque chose de typiquement africain tend à influer sur les idées,les opinions et les attitudes. La solidarité africaine ou ce qu’on a appelé la “personnalité africaine”,se développe et prend de plus en plus de poids. Au lieu de rester à la charge des autres, nous en

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venons peu à peu à nous prendre nous-mêmes en charge, même s’il nous faut encore continuer ànous appuyer sur des nations qui, plus anciennes et plus riches que les nôtres, sont dans l’en-semble appelées à conserver l’avance qu’elles ont prise en matière de connaissances pratiqueset techniques. Mais c’est comme à des égaux, et non plus le chapeau à la main, que nous nousadressons maintenant à ces pays ; et cela, non seulement parce que nous sommes des êtres libres,mais aussi parce que nous savons que, de leur coté, ils désirent vivement que nous trouvions notreéquilibre et que nous prenions enfin notre essor. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux, dans tousles pays d’Europe ou de l’autre côté de l’Atlantique, déploient tant d’efforts pour nous apprendreà nous aider nous-mêmes. Tant que nous ne volerons pas de nos propres ailes, la valeur de leursnormes et de leurs résultats continuera d’être mise en doute. C’est là, je pense, l’une des rai-sons pour lesquelles ils se montrent toujours si disposés à nous apporter leur assistance. Au nomdes participants à cette Conférence, je voudrais leur donner à tous, de quelque nationalite qu’ilssoient, l’assurance que nous reconnaissons l’utilité du travail qu’ils accomplissent parmi nous etque nous leur sommes sincèrement reconnaissants.

Au début de cette conférence, nous avons pris une mesure que certains observateurs ont sansdoute jugée un peu sévère. Je veux parler de la décision par laquelle nous avons exclu les repré-sentants de la Rhodésie du sud, qui avaient pourtant fait un long voyage pour venir participer à nostravaux. Mais, comme je l’ai déjà dit, il s’agissait d’un cas de conscience. Alors que nous savonstrès bien que, si nous vivions en Rhodésie du sud, nous ne pourrions avoir aucune certitude quantà la ration d’éducation que l’on nous autoriserait à recevoir, ni obtenir que ceux qui sont, en ma-tière d’éducation, les maîtres du rationnement prêtent à nos revendications - à supposer qu’ilsconsentent à les écouter - toute l’attention souhaitable, comment aurions-nous pu envisager sé-rieusement de siéger ici avec les représentants de ce pays, autrement dit avec le délégué d’ungouvernement qui n’accepte pas le principe que tous les hommes naissent égaux ? Comment au-rions-nous pu pousser si loin l’hypocrisie envers nous-mêmes ? Qu’il me soit permis d’ajouterque les Africains de Rhodésie du sud s’attendaient à nous voir adopter l’attitude que nous avonsprise et que nous aurions gravement manqué à nos devoirs envers eux si nous n’avions pas agiainsi.

Quoi qu’il en soit, l’examen des critères à suivre en ce qui concerne l’admission à une con-férence comme celle-ci devra, selon les décisions prises, être différé jusqu’à ce que l’Unescoet l’Organisation de l’unité africaine (OUA) aient fixé les modalités de leurs relations.

Je suis sûr, Monsieur le Président, que tous les délégués emporteront maints agréablessouvenirs de la Côte-d’Ivoire. Je dirai pour ma part, si l’on veut bien me permettre d’exprimerici une opinion personnelle, que j’ai chaque jour découvert entre l’Ouganda et la Côte-d’Ivoire destraits communs qui m’ont fait penser à mon pays. Comme vous le savez, l’Ouganda compte, luiaussi, parmi les grands producteurs de café ; et je ne saurais faire le compte de toutes les tassesde café que j’ai pu avaler dans la pièce voisine. Tout ce café nous était, heureusement, offert gra-tuitement et je suis très reconnaissant à la Commission nationale d’avoir mis ce moyen de publi-cité au service d’un des produits du pays. J’ai aussi consommé ici beaucoup de belles soles, quim’ont rappelé les savoureux poissons d’eau douce de chez nous.

Je voudrais dire, en terminant, combien j’ai été frappé par la beauté de la ville d’Abidjan,qui me paraît avoir des possibilités de développement illimitées. Beaucoup d’entre nous ont, je lesais, visite des monuments et des sites très divers et nous emporterons tous de ce pays un grandnombre de souvenirs heureux.

Au nom de tous ceux qui ont participé à cette Conférence des Ministres de l’éducation despays d’Afrique, je vous prie encore une fois, Monsieur le Président, de bien vouloir transmettreà S. Exc. M. le président Houphouet-Boigny l’expression de notre profonde gratitude.

Merci beaucoup.

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DISCOURS DE M. BOUAMRANEdélégué de l’Algérie

à la séance de clôture de la Conférence des Ministres de l’éducationAbidjan, 17 - 24 mars 1964

Monsieur le Président,Excellences,Mesdames,Messieurs,

Après ce qui a été dit, il me reste peu de choses à dire. Je voudrais tout d’abord excuserM. le Ministre de l’orientation nationale que je remplace en qualité de vice-président, qui a dûrentrer à Alger avant le terme de nos travaux. Il n’a pu prendre congé de toutes les délégationset m’a chargé de vous transmettre son salut fraternel.

Sans répéter l’orateur qui vient de me précéder, je voudrais m’associer sans réserve àl’hommage qu’il a rendu à M. le Président de la République et au Gouvernement de la Côte-d’Ivoire,à M. le Président de la Conférence, S. Exc. le Ministre de l’éducation, au Directeur général del’Unesco et au personnel du secrétariat et, d’une manière générale, à tous ceux qui ont contribuéau succès de notre Conférence.

Je voudrais cependant m’arrêter un bref instant sur les résultats auxquels nous sommesparvenus et sur l’état d’esprit qui a présidé à nos travaux. Ces résultats - on a pu le constater -sont largement positifs. Nous avons appris à nous connaître et à nous estimer. Au cours desséances, nous avons discuté beaucoup de problèmes importants, souvent avec chaleur, parfoisavec fougue, sans jamais nous départir de la courtoisie et de l’esprit de fraternité qui facilitenttant les relations humaines. Nous avons exposé loyalement nos difficultés, échangé des informa-tions sur nos expériences, recherche des solutions communes à des situations comparables.L’unité africaine est une réalité pour nous. Nous la vivons. Elle ne comporte aucune exclusive etdemeure ouverte et réceptive. Nos aspirations communes se sont clairement manifestées tout aulong des débats et les résolutions adoptées les reflètent d’une manière positive. Nous avons re-cherché, nous recherchons les meilleurs moyens de répandre les connaissances et de développerl’éducation en vue de la promotion de nos peuples car nous sommes convaincus que le savoir dis-pensé à toutes les couches, à tous les âges, sans distinction de fortune ou de sexe, constitue lacondition sine qua non de notre relèvement et de notre épanouissement.

L’Afrique est en pleine renaissance. Elle est résolue à apporter sa contribution à la civili-sation universelle ; sa sagesse et sa culture millénaire, ses richesses si diverses lui permettentde le faire. En effet, s’il est vrai que nous voulons garder notre originalité, sauvegarder nos va-leurs spirituelles, legs d’un passé prestigieux, nous savons aussi que les exigences du monde ohnous vivons nous obligent à insérer notre effort culturel et scientifique dans l’effort général. Per-suadés que notre devenir et que notre avenir sont entre nos mains, nous avons décidé d’oeuvrerdans le sens du progrès et de la justice en utilisant rationnellement nos ressources naturelles etnos ressources humaines. Cette conférence en est le meilleur témoignage.

Pour finir, je veux formuler un souhait. C’est que nos frères africains qui souffrent encorede l’oppression coloniale et qui luttent pour leur indépendance soient parmi nous à la prochaineconférence qui aura lieu à Nairobi.

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