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Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON I
INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES
FACULTE DE PHARMACIE DE LYON
8, avenue Rockefeller – 69373 LYON Cedex 08
Année 2014 THESE n°05-2014
MEMOIRE
DU DIPLOME D’ETUDES SPECIALISEES DE
PHARMACIE HOSPITALIERE PRATIQUE ET RECHERCHE
Soutenu devant le jury interrégional le 13 Mai 2014
Par
Hélène VIART
Née le 1er
Avril 1986
A La Roche Sur Yon (Vendée)
Conformément aux dispositions de l’arrêté du 4 octobre 1988 tient lieu de
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
UTILISATION DES CATHETERS VEINEUX CENTRAUX
D’INSERTION PERIPHERIQUE
DANS UN ETABLISSEMENT PUBLIC DE SANTE:
INDICATIONS, COMPLICATIONS ET EVALUATION DU COUT
D’UNE POSE
JURY
PRESIDENT : Monsieur Daniel HARTMANN, Professeur des Universités
MEMBRES : Madame Martine DELETRAZ-DELPORTE, Maitre de Conférences
Madame Anne KERHOAS, Pharmacien des hôpitaux
Madame Claire COMBE, Pharmacien des hôpitaux
Monsieur Thomas MARTINELLI, Radiologue
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1
Président de l’Université M. François-Noël GILLY
Vice-Président du Conseil d’Administration M. Hamda BEN HADID
Vice-Président du Conseil Scientifique M. Germain GILLET
Vice-Président du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire M. Philippe LALLE
Composantes de l’Université Claude Bernard Lyon 1
SANTE
UFR de Médecine Lyon Est Directeur : M. Jérôme ETIENNE UFR de Médecine Lyon Sud Charles
Mérieux
Institut des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
Directeur : Mme Carole BURILLON
Directrice : Mme Christine VINCIGUERRA
UFR d'Odontologie Directeur : M. Denis BOURGEOIS Institut des Techniques de Réadaptation Directeur : M. Yves MATILLON Département de formation et centre de
recherche en Biologie Humaine Directeur : Anne-Marie SCHOTT
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
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UFR de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS)
Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon (ex ISTIL)
Directeur : M. Yannick VANPOULLE
Directeur : M. Pascal FOURNIER
I.U.T. LYON 1 Directeur : M. Christophe VITON
Institut des Sciences Financières et d'Assurance (ISFA)
Directeur : M. Nicolas LEBOISNE
ESPE Directeur : M. Alain MOUGNIOTTE
Mars 2014
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
ISPB -Faculté de Pharmacie Lyon Directrice : Madame la Professeure Christine VINCIGUERRA
Directeurs Adjoints : Madame S. BRIANCON, Monsieur P. LAWTON, Monsieur P. NEBOIS Madame S. SENTIS, Monsieur M. TOD
Directrice Administrative : Madame P. GABRIELE
LISTE DES DEPARTEMENTS PEDAGOGIQUES
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE SCIENCES PHYSICO-CHIMIQUE ET PHARMACIE GALENIQUE
CHIMIE ANALYTIQUE, GENERALE, PHYSIQUE ET MINERALE Monsieur Raphaël TERREUX (Pr) Monsieur Pierre TOULHOAT (Pr - PAST) Madame Julie-Anne CHEMELLE (MCU) Monsieur Lars-Petter JORDHEIM (MCU) Madame Christelle MACHON (AHU)
PHARMACIE GALENIQUE -COSMETOLOGIE Madame Stéphanie BRIANCON (Pr) Madame Françoise FALSON (Pr) Monsieur Hatem FESSI (Pr) Madame Joëlle BARDON (MCU - HDR) Madame Marie-Alexandrine BOLZINGER (MCU - HDR) Madame Sandrine BOURGEOIS (MCU) Madame Ghania HAMDI-DEGOBERT (MCU - HDR) Monsieur Plamen KIRILOV (MCU) Monsieur Fabrice PIROT (MCU - PH - HDR) Monsieur Patrice SEBERT (MCU - HDR)
BIOPHYSIQUE Monsieur Richard COHEN (PU – PH) Madame Laurence HEINRICH (MCU) Monsieur David KRYZA (MCU – PH) Madame Sophie LANCELOT (MCU - PH) Monsieur Cyril PAILLER-MATTEI (MCU - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE PHARMACEUTIQUE DE SANTE PUBLIQUE
DROIT DE LA SANTE Monsieur François LOCHER (PU – PH) Madame Valérie SIRANYAN (MCU - HDR)
ECONOMIE DE LA SANTE Madame Nora FERDJAOUI MOUMJID (MCU - HDR) Monsieur Hans-Martin SPÄTH (MCU) Madame Carole SIANI (MCU – HDR)
INFORMATION ET DOCUMENTATION Monsieur Pascal BADOR (MCU - HDR)
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HYGIENE, NUTRITION, HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT Madame Joëlle GOUDABLE (PU – PH)
INGENIERIE APPLIQUEE A LA SANTE ET DISPOSITIFS MEDICAUX
Monsieur Gilles AULAGNER (PU – PH) Monsieur Daniel HARTMANN (Pr)
QUALITOLOGIE – MANAGEMENT DE LA QUALITE
Madame Alexandra CLAYER-MONTEMBAULT (MCU) Monsieur François COMET (MCU) Monsieur Vincent GROS (MCU PAST) Madame Pascale PREYNAT (MCU PAST)
MATHEMATIQUES – STATISTIQUES
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DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE SCIENCES DU MEDICAMENT
CHIMIE ORGANIQUE Monsieur Pascal NEBOIS (Pr) Madame Nadia WALCHSHOFER (Pr) Monsieur Zouhair BOUAZIZ (MCU - HDR) Madame Christelle MARMINON (MCU) Madame Sylvie RADIX (MCU -HDR) Monsieur Luc ROCHEBLAVE (MCU - HDR)
CHIMIE THERAPEUTIQUE
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BOTANIQUE ET PHARMACOGNOSIE Madame Marie-Geneviève DIJOUX-FRANCA (Pr) Madame Isabelle KERZAON (MCU) Monsieur Serge MICHALET (MCU)
PHARMACIE CLINIQUE, PHARMACOCINETIQUE ET EVALUATION DU MEDICAMENT Madame Roselyne BOULIEU (PU – PH) Madame Magali BOLON-LARGER (MCU - PH) Madame Céline PRUNET-SPANO (MCU) Madame Catherine RIOUFOL (MCU - PH - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE PHARMACOLOGIE, PHYSIOLOGIE ET TOXICOLOGIE
TOXICOLOGIE Monsieur Jérôme GUITTON (PU – PH) Monsieur Bruno FOUILLET (MCU) Monsieur Sylvain GOUTELLE (MCU-PH) Madame Léa PAYEN (MCU -HDR)
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PHYSIOLOGIE Monsieur Christian BARRES (Pr) Monsieur Daniel BENZONI (Pr) Madame Kiao Ling LIU (MCU) Monsieur Ming LO (MCU - HDR)
PHARMACOLOGIE Monsieur Bernard RENAUD (Pr) Monsieur Michel TOD (PU – PH) Monsieur Luc ZIMMER (PU – PH) Madame Bernadette ASTIER (MCU - HDR) Monsieur Roger BESANCON (MCU) Madame Evelyne CHANUT (MCU) Monsieur Nicola KUCZEWSKI (MCU) Monsieur Olivier CATALA (Pr PAST) Monsieur Pascal THOLLOT (MCU PAST) Madame Corinne FEUTRIER (MCU-PAST)
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IMMUNOLOGIE Monsieur Jacques BIENVENU (PU – PH) Monsieur Guillaume MONNERET (PU-PH) Madame Cécile BALTER-VEYSSEYRE (MCU - HDR) Monsieur Sébastien VIEL (AHU)
HEMATOLOGIE ET CYTOLOGIE Madame Christine TROUILLOT-VINCIGUERRA (PU - PH) Madame Brigitte DURAND (MCU - PH) Monsieur Olivier ROUALDES (AHU)
MICROBIOLOGIE ET MYCOLOGIE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE AUX
BIOTECHNOLOGIE INDUSTRIELLES Monsieur Patrick BOIRON (Pr) Monsieur Jean FRENEY (PU – PH) Madame Florence MORFIN (PU – PH) Monsieur Didier BLAHA (MCU) Madame Anne DOLEANS JORDHEIM (MCU) Madame Emilie FROBERT (MCU - PH) Madame Véronica RODRIGUEZ-NAVA (MCU) Madame Ghislaine DESCOURS (AHU)
PARASITOLOGIE, MYCOLOGIE MEDICALE Monsieur Philippe LAWTON (Pr) Madame Nathalie ALLIOLI (MCU) Madame Samira AZZOUZ-MAACHE (MCU - HDR)
DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES B
BIOCHIMIE – BIOLOGIE MOLECULAIRE - BIOTECHNOLOGIE Madame Pascale COHEN (Pr) Monsieur Alain PUISIEUX (PU - PH) Monsieur Karim CHIKH (MCU - PH) Madame Carole FERRARO-PEYRET (MCU - PH) Madame Caroline MOYRET-LALLE (MCU – HDR)
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Madame Angélique MULARONI (MCU) Madame Stéphanie SENTIS (MCU) Monsieur Olivier MEURETTE (MCU) Monsieur Benoit DUMONT (AHU)
BIOLOGIE CELLULAIRE Madame Bénédicte COUPAT-GOUTALAND (MCU) Monsieur Michel PELANDAKIS (MCU - HDR)
INSTITUT DE PHARMACIE INDUSTRIELLE DE LYON Monsieur Philippe LAWTON (Pr - HDR) Madame Angélique MULARONI (MCU) Monsieur Patrice SEBERT (MCU – HDR) Madame Valérie VOIRON (MCU - PAST)
Assistants hospitalo-universitaires sur plusieurs départements pédagogiques Madame Emilie BLOND Madame Christelle MOUCHOUX Madame Florence RANCHON
Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche (ATER) Monsieur Eyad AL MOUAZEN 85ème section Monsieur Boyan GRIGOROV 87ème section Madame Mylène HONORAT 85ème section
Monsieur Abdalah LAOUINI 85ème section
Madame Marine CROZE 86ème section
Pr : Professeur PU-PH : Professeur des Universités, Praticien Hospitalier MCU : Maître de Conférences des Universités MCU-PH : Maître de Conférences des Universités, Praticien Hospitalier HDR : Habilitation à Diriger des Recherches
AHU : Assistant Hospitalier Universitaire
PAST : Personnel Associé Temps Partiel
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Daniel HARTMANN
Nous sommes honorés que vous ayez accepté de juger ce travail et de présider le Jury de cette
thèse sur les PICC Lines. Nous vous remercions pour votre disponibilité et la confiance que
vous nous avez accordées.
A Madame le Docteur Martine DELETRAZ-DELPORTE
Nous vous remercions d’avoir accepté d’être membre du jury de cette thèse et de vous être
déplacée pour juger la soutenance.
A Madame le Docteur Anne KERHOAS
Nous vous sommes reconnaissants de vous compter parmi le jury de de cette thèse et de votre
présence lors de la soutenance.
A Monsieur le Docteur Thomas MARTINELLI
Nous sommes heureux de votre présence dans le jury pour la soutenance de cette thèse. Nous
vous remercions de nous avoir permis de voir des poses de PICC Line, de votre disponibilité
et de l’enthousiasme que vous avez porté à ce sujet.
A Madame le Docteur Claire COMBE
Je vous remercie grandement de m’avoir confié ce travail transversal pour lequel vous m’avez
accordé tout le long de la rédaction, vos conseils, votre temps et votre soutien.
A ma famille
Même s’il existe une distance géographique entre nous, votre présence, votre soutien, votre
optimisme m’ont toujours accompagné et permis de traverser les difficultés rencontrées
pendant toutes ces longues années d’études. Tout simplement merci.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
Aux équipes du centre hospitalier de Valence,
Un grand merci aux chirurgiens, radiologues, médecins, cadres qui, grâce à leur disponibilité
et leur écoute, m’ont aidé à obtenir de précieuses informations.
A l’équipe de pharmaciens du centre hospitalier de Valence,
Pour m’avoir soutenu pendant ces deux semestres passés avec vous, pour tout ce que vous
m’avez fait découvrir, pour les relectures de thèse, je vous remercie. Avec tout le respect que
je dois à mes Maîtres.
A Claire,
Après six mois de rédaction et quelques dimanches de lecture, nous voici arrivée à la fin de
l’aventure. Tes précieux conseils associés à ta persévérance et ta régularité m’ont aidé tout au
long de la construction de cette thèse. Au-delà du travail, j’ai découvert une personne entière
et vraie. Un grand merci pour tous ces moments partagés.
Guillaume, merci pour le temps que tu as pris pour la réalisation des statistiques. Que la
puissance reste avec toi !
A mes amis,
Gaël, Janie, Alexis, Wens, Christophe, Virgile, Simon, Alice, Karina, Mei-li, Carmen,
Domenica, Caroline H, Marion, Jeff, Caroline D, Laurent, Gilles, Jany, Martine, Sandra,
Claire… vous avez tous une place dans mon cœur.
Une pensée particulière à Laure
Notre premier semestre a créé entre nous une belle amitié. Plein de belles choses partagées
déjà : le voyage au Pérou, la création de Guy (un jour il sera présent dans le quotidien de ma
vie), les bons petits gâteaux… et encore plein d’autres souvenirs à venir. Merci d’être là !
A France et Dany
Huit ans auparavant, vous avez fait une petite place pour moi lors de la révision d’un
concours. En voici le résultat. Merci d’être toujours là pour moi.
A Gerald,
Pour ton soutien, ta présence, et ta joie de vivre qui m’ont aidée à vivre cette expérience
qu’est la rédaction d’une thèse, en restant sereine ; pour ces grands bols d’air pris ensemble
tous les weekends sur les pistes de ski de fond et qui m’ont fait passer de durs lundis. Merci.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
A ma famille,
Ça sera le bonheur…comme le dit la chanson. J’ai de la chance de vous avoir. Merci de
partager mes joies et mes peines, de m’aider dans mes choix. Je vous aime.
A ma mère,
A celle qui n’est plus là et qui pourtant m’accompagne chaque jour. Ta petite fille déploie ses
ailes. Tu me manques.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
i
SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................. I
TABLE DES TABLEAUX ................................................................................................. VIII
TABLE DES ILLUSTRATIONS .......................................................................................... IX
TABLE DES GRAPHIQUES ................................................................................................. X
TABLE DES ANNEXES ....................................................................................................... XI
ABREVIATIONS ................................................................................................................. XII
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
PREMIER CHAPITRE : GENERALITE SUR LES PICC LINES.................................... 2
1. Définition ............................................................................................................................... 2
2. Matériel constitutif des PICC Lines ................................................................................... 4
2.1 Contexte réglementaire .................................................................................................... 4
2.2 Description générale ......................................................................................................... 4
2.3 Cathéter ............................................................................................................................ 5
2.3.1 Matériau .................................................................................................................... 5
2.3.1.1 Propriétés du matériel ......................................................................................... 5
2.3.1.2 Elastomères de silicone ...................................................................................... 5
2.3.1.3 Elastomères de polyuréthane .............................................................................. 6
2.3.1.4 Interactions ......................................................................................................... 6
2.3.2 Longueur et la graduation ......................................................................................... 6
2.3.3 Diamètres .................................................................................................................. 7
2.3.4 Radio-opacité ............................................................................................................ 9
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
ii
2.3.5 Nombre de lumière .................................................................................................... 9
2.4 Ailettes de fixation ........................................................................................................... 9
2.5 Adaptateur ou Embase ..................................................................................................... 9
2.6 Valve bidirectionnelle à connexion sans aiguille : système clos ..................................... 9
2.6.1 Septum pré-fendu .................................................................................................... 10
2.6.2 Transparence ........................................................................................................... 11
2.6.3 Pression neutre ........................................................................................................ 11
2.6.4 Nombre de connexions et débit ............................................................................... 11
2.7 Innovations appliquées aux PICC Lines ........................................................................ 11
3. Pose des PICC Lines et soins nécessaires ......................................................................... 12
3.1 Technique de pose .......................................................................................................... 12
3.1.1 Préalable .................................................................................................................. 12
3.1.2 Conditions de pose .................................................................................................. 12
3.1.3 Composition des kits de pose .................................................................................. 12
3.1.4 Technique de Seldinger ........................................................................................... 13
3.1.4.1 Définition ......................................................................................................... 13
3.1.4.2 Ponction ............................................................................................................ 13
3.1.4.2.a Repérage écho-guidé ................................................................................. 13
3.1.4.2.1.a.1 Déroulement .................................................................................... 13
3.1.4.2.1.b.2 Avantages de l’échographie ............................................................ 13
3.1.4.2.b Choix de la veine ....................................................................................... 14
3.1.4.2.c Anesthésie locale ....................................................................................... 14
3.1.4.2.d Ponction ..................................................................................................... 14
3.1.4.3 Mise en place du cathéter ................................................................................. 15
3.1.5 Différentes techniques de contrôle de la pose ......................................................... 15
3.1.5.1 Contrôle radioscopie ou fluoroscopie pulsée ................................................... 15
3.1.5.2 Contrôle par la méthode électrocardiographique (ECG) endocavitaire ........... 15
3.1.5.3 Contrôle par la méthode échographie cardiaque .............................................. 16
3.1.6 Transfert de compétence vers les Infirmier(e)s Diplômé(e)s d’Etat pour la pose des
PICC Lines ....................................................................................................................... 16
3.1.7 Retrait des PICC Lines ............................................................................................ 16
3.2 Soins nécessaires ............................................................................................................ 17
3.2.1 Objectifs du soin ...................................................................................................... 17
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
iii
3.2.2 Protocole de soin ..................................................................................................... 17
3.2.3 Formation du personnel ........................................................................................... 18
3.2.4 Manipulation des dispositifs associés ..................................................................... 18
3.2.5 Systèmes de fixation et pansements ........................................................................ 19
3.2.5.1 Rôles du système de fixation ............................................................................ 19
3.2.5.2 Différents systèmes de fixation ........................................................................ 20
3.2.5.3 Comparaison des dispositifs de fixation sans suture et du système avec suture
...................................................................................................................................... 20
3.2.5.4 Prise en charge par l’assurance maladie lors des soins à domicile .................. 21
4 Indications et contre-indications ........................................................................................ 23
4.1 Particularité de la voie veineuse centrale ....................................................................... 23
4.2 Indications ...................................................................................................................... 23
4.3 Contre-indications .......................................................................................................... 24
5 Complications des PICC Lines........................................................................................... 24
5.1 Complications thrombotiques ........................................................................................ 24
5.1.1 Définition de la thrombose veineuse profonde ....................................................... 24
5.1.2 Diagnostic ................................................................................................................ 25
5.1.3 Mécanisme de survenue/facteurs favorisants. ......................................................... 25
5.1.3.1 Facteurs liés au cathéter ................................................................................... 25
5.1.3.2 Facteurs liés au patient ..................................................................................... 25
5.2.4.3 Facteurs liés à l’utilisation ................................................................................ 25
5.1.4 Taux de thromboses ................................................................................................ 26
5.1.5 Traitements des thromboses .................................................................................... 26
5.1.5.1 Traitements préventifs ...................................................................................... 26
5.1.5.2 Traitements curatifs .......................................................................................... 27
5.2 Complications infectieuses ............................................................................................. 27
5.2.1 Définitions de l’infection ........................................................................................ 27
5.2.2 Mode de contamination ........................................................................................... 29
5.2.3 Germes en causes .................................................................................................... 29
5.2.4 Facteurs favorisants l’infection ............................................................................... 30
5.2.4.1 Facteurs liés au cathéter ................................................................................... 30
5.2.4.2 Facteurs liés au patient et à l’utilisation ........................................................... 30
5.3 Complications autres ...................................................................................................... 31
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
iv
5.3.1 Complications lors de la pose .................................................................................. 31
5.3.2 Complications mécaniques ...................................................................................... 31
6. Point de vue des patients .................................................................................................... 32
7. Comparaison avec les chambres à cathéters implantables ............................................. 32
7.1 Rappels sur les chambres à cathéter implantables ......................................................... 32
7.1.1 Dénominations et définition .................................................................................... 32
7.1.2 Matériel ................................................................................................................... 33
7.1.3 Pose et retrait ........................................................................................................... 33
7.1.4 Soins des chambres implantables ............................................................................ 34
7.1.5 Complications .......................................................................................................... 34
7.2 Avantages/inconvénients des PICC Lines vis à vis des chambres implantables ........... 35
DEUXIEME CHAPITRE : UTILISATION DES PICC LINES AU CENTRE
HOSPITALIER DE VALENCE ........................................................................................... 37
1. Pose de PICC Line au Centre hospitalier de Valence ..................................................... 37
1.1 Généralités sur le Centre Hospitalier de Valence ........................................................... 37
1.2 Présentation du service de radiologie ............................................................................. 38
1.3 Focus sur la radiologie interventionnelle ....................................................................... 39
1.4 Activité de pose de PICC Line ....................................................................................... 40
1.4.1 Evolution des poses des PICC Lines ....................................................................... 40
1.4.2 Technique de pose des PICC Lines ......................................................................... 41
1.5 Formation des infirmier(e)s diplômé(e)s d’état à l’utilisation des PICC Lines ............. 42
1.5.1 Formations internes ................................................................................................. 42
1.5.1.1 Formation destinée à l’ensemble du personnel soignant de l’établissement .... 42
1.5.1.2 Formation destinée aux services avec une activité d’oncologie ...................... 42
1.5.1.3 Evaluation des pratiques professionnelles ........................................................ 42
1.5.2 Formations externes ................................................................................................ 43
1.5.3 Protocole de soin et ordonnance de sortie ............................................................... 44
1.6 Comparaison avec la pose de chambres implantables ................................................... 44
1.6.1 Evolution de l’activité de pose des chambres implantables .................................... 44
1.6.2 Techniques de pose des chambres implantables ..................................................... 45
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
v
2. Suivi rétrospectif des poses de PICC Line au Centre Hospitalier de Valence .............. 46
2.1 Méthodologie de recueil ................................................................................................. 46
2.1.1 Sources d’information ............................................................................................. 46
2.1.2 Critères d’inclusion ................................................................................................. 46
2.2 Définitions utilisées ........................................................................................................ 46
2.2.1 Définition de l’infection .......................................................................................... 46
2.2.2 Définition de la thrombose ...................................................................................... 46
2.2.3 Expression des Résultats ......................................................................................... 46
2.3 Données recueillies ........................................................................................................ 47
2.3.1 Données générales ................................................................................................... 47
2.3.2 Données relatives à l’insertion ................................................................................ 47
2.3.3 Données relatives aux complications ...................................................................... 47
2.4 Méthode d’analyse statistique ........................................................................................ 47
2.5 Résultats ......................................................................................................................... 48
2.5.1 Description de la population et du côté d’insertion ................................................. 48
2.5.2 Indications ............................................................................................................... 49
2.5.3 Durée médiane d’utilisation .................................................................................... 50
2.5.4 Complications et reposes ......................................................................................... 51
2.5.4.1 Complications per-opératoires ......................................................................... 51
2.5.4.2 Complications infectieuses ............................................................................... 51
2.5.4.3 Complications thrombotiques .......................................................................... 52
2.6 Discussion ...................................................................................................................... 52
2.6.1 Choix du dispositif .................................................................................................. 52
2.6.1.1 Indications ........................................................................................................ 52
2.6.1.2 Choix du matériel ............................................................................................. 53
2.6.1.3 Côté d’insertion du PICC Line ......................................................................... 53
2.6.2 Durée d’utilisation ................................................................................................... 54
2.6.3 Taux d’infections ..................................................................................................... 54
2.6.5 Taux de thrombose .................................................................................................. 55
2.6.6 Limites de l’étude .................................................................................................... 55
3. Analyse rétrospective sur le codage de la pose de PICC Line au Centre Hospitalier de
Valence .................................................................................................................................... 56
3.1 Généralités sur la tarification à l’activité ....................................................................... 56
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
vi
3.1.1 Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information ................................... 56
3.1.2 Valorisation d’un séjour en hospitalisation ............................................................. 56
3.1.3 Valorisation d’un soin externe ................................................................................ 57
3.1.4 Valorisation d’une pose de PICC Line .................................................................... 57
3.2 Analyse du codage des poses de PICC Line .................................................................. 57
3.2.1 Méthodologie .......................................................................................................... 57
3.2.1.1 Codage de la pose d’un PICC Line .................................................................. 57
3.2.1.2 Recueil des données ......................................................................................... 58
3.2.3 Résultats .................................................................................................................. 58
3.2.3.1 Types de séjours ............................................................................................... 58
3.2.3.2 Pose/Retrait lors d’un même séjour ................................................................ 58
3.2.3.3 Diagnostics principaux ..................................................................................... 59
3.2.3.4 Acte EPLF002 et diagnostic Z452 ................................................................... 61
3.2.3.4.a Séjours d’hospitalisation ........................................................................... 61
3.2.3.4.b Soins externes et consultations .................................................................. 61
3.2.4 Discussion ............................................................................................................... 61
4. Evaluation du coût de la pose des PICC Lines ................................................................ 63
4.1 Méthodologie ................................................................................................................. 63
4.1.1 Définition du coût global ......................................................................................... 63
4.2 Analyse des Résultats ..................................................................................................... 64
4.2.1 Coût d’une pose de PICC Line ................................................................................ 64
4.2.1.1 Nombres d’observations ................................................................................... 64
4.2.1.2 Coût direct ........................................................................................................ 64
4.2.2.3 Coût indirect ..................................................................................................... 64
4.2.1.3.a Temps d’utilisation de la salle ................................................................... 64
4.2.1.3.b Coût indirect d’une pose de PICC Line .................................................... 64
4.2.1.4 Coût Global ...................................................................................................... 64
4.2.2 Coût d’une pose de chambre implantable en radiologie interventionnelle ............ 65
4.2.2.1 Nombre d’observations .................................................................................... 65
4.2.2.2 Coût direct ........................................................................................................ 65
4.2.2.3 Coût indirect ..................................................................................................... 65
4.2.2.4 Coût global ....................................................................................................... 65
4.2.3 Coût d’une pose de chambre implantable au bloc opératoire ................................ 65
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
vii
4.2.3.1 Nombre d’observations .................................................................................... 65
4.2.3.2 Coût direct ........................................................................................................ 66
4.2.3.3 Coût indirect ..................................................................................................... 66
4.2.3.4 Total ................................................................................................................. 66
4.2.3 Synthèse des coûts globaux .................................................................................... 66
4.3 Discussion ...................................................................................................................... 67
4.3.1 Coût du matériel lors de l’intervention ................................................................... 67
4.3.3 Coût indirect ............................................................................................................ 67
4.3.4 Coût global .............................................................................................................. 67
4.3.5 Coût de soins d’entretien ......................................................................................... 68
4.3.6 Limites de l’étude .................................................................................................... 68
CONCLUSION ....................................................................................................................... 70
REFERENCES ....................................................................................................................... 72
ANNEXES ............................................................................................................................... 83
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viii
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1: Interactions des matériaux ........................................................................................ 6
Tableau 2: Débit maximum et pression maximale des injecteurs selon le diamètre et le
nombre de lumière des cathéters (actuellement disponible sur le marché). ............................... 8
Tableau 3: Fréquence, particularité et risques des soins de PICC Lines .................................. 18
Tableau 4: Synthèse des fréquences de changement des lignes veineuses [3] ......................... 19
Tableau 5: Dispositifs de fixation actuellement disponibles [3] .............................................. 20
Tableau 6: Comparaison entre les systèmes de fixation avec ou sans suture .......................... 21
Tableau 7: Comparaison entre les PICC Lines et les PAC ...................................................... 36
Tableau 8: Répartition des gestes en salle de radiologie interventionnelle en 2013 ................ 40
Tableau 9: Caractéristiques des éléments des sets de pose référencés au CHV ...................... 41
Tableau 10: Synthèse des résultats des observations réalisées sur la manipulation de la ligne
veineuse et sur la réfection de pansement PICC Line .............................................................. 43
Tableau 11: Caractéristiques générales du cathéter des PAC référencés au CHV ................... 45
Tableau 12: Caractéristiques générales de la coque selon les références des PAC référencés au
CHV ......................................................................................................................................... 45
Tableau 13: Synthèse des techniques de poses en radiologie interventionnelle et au bloc
opératoire .................................................................................................................................. 45
Tableau 14: Caractéristiques des patients ................................................................................ 48
Tableau 15: Indications des poses ............................................................................................ 49
Tableau 16: Nombre de patients infectés par rapport à l'ensemble de la cohorte selon
l'historique des poses selon celle(s) de l’étude(s). A= aucune pose antérieure ou postérieure ;
B= pose antérieure et postérieure ; C= uniquement des poses antérieures ; D= uniquement des
poses postérieures ..................................................................................................................... 51
Tableau 17: Nombre de patients par type de séjour ................................................................. 58
Tableau 18: Diagnostic principal des séjours pour les patients ayant eu une pose de PICC Line
.................................................................................................................................................. 60
Tableau 19: Codage par type d'hospitalisation ......................................................................... 61
Tableau 20: Synthèse des coûts globaux des poses de PICC Line et de PAC ......................... 66
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ix
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: Anatomie du réseau veineux du membre supérieur .................................................... 2
Figure 2: Schéma du parcours du PICC Line au sein du réseau veineux jusqu'à la jonction
atrio-ventriculaire ....................................................................................................................... 3
Figure 3: Description de PICC Lines ......................................................................................... 4
Figure 4: Schéma légendé d'un PICC Line inséré au niveau du bras ......................................... 5
Figure 5: Schéma d'une valve mécanique ................................................................................ 10
Figure 6: Schéma d'une valve à septum pré-fendu ................................................................... 10
Figure 7: Déroulement d'une ponction veineuse ...................................................................... 14
Figure 8: Physiopathologie de la contamination des cathéters ................................................ 29
Figure 9: Schéma des différentes positions possibles d’un PAC ............................................. 32
Figure 10: Coupe détaillée d’un PAC ...................................................................................... 33
Figure 11: Schéma d’un PAC après sa mise en place .............................................................. 34
Figure 12 : Salle de radiologie interventionnelle au CHV ....................................................... 39
Figure 13: Répartition des âges de la population ..................................................................... 49
Figure 14 : Données sur la durée de mise en place des PICC Lines ........................................ 50
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x
TABLE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution du nombre de poses de PICC Line au CHU de Caen entre 2006 et
2010 [7] ...................................................................................................................................... 3
Graphique 2: Répartition des 717 lits par discipLine en 2012 [85] ......................................... 37
Graphique 3: Répartition du nombre d’actes réalisés en 2013 dans le service de radiologie .. 38
Graphique 4: Evolution de la consommation de PICC Line au CHV ...................................... 41
Graphique 5: Comparaison de l’évolution de la consommation de PAC et des PICC Lines .. 44
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xi
TABLE DES ANNEXES
Annexe 1: Etapes de mise en place d'un PICC Line ................................................................ 83
Annexe 2: Protocole de soins des PICC Lines au CHV ........................................................... 85
Annexe 3: Formulaire de prescription/traçabilité pour l’imagerie interventionnelle. .............. 92
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xii
ABREVIATIONS
AES Accident d’Exposition au Sang
AMI Acte Médico-Infirmier
ASH Agent de Service Hospitalier
CCAM Classification Commune des Actes Médicaux
CDC Centers for Disease Control and Prevention
CE Conformité Européenne
CH Centre Hospitalier
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CHV Centre Hospitalier de Valence
CIM Classification Internationale des Maladies
CIP Chambre Implantable Percutanée
CLIN Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales
CTINILS Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections Liées aux
Soins
CVCIP Cathéter Veineux Central d’Insertion Périphérique
ECG ElectroCardioGraphie
EIDLIN Equipe Inter-Départementale de Lutte contre les Infections Nosocomiale
DIM Direction d’Information Médical
DM Dispositif Médical
Fr French (3Fr=1mm)
G Gauge
GHM Groupes Homogènes de Malade
GHS Groupes Homogènes de Séjours
HAD Hospitalisation A Domicile
HAS Haute Autorité de Santé
IAS Infections Associées aux Soins
IDE Infirmier(e) Diplômé(e) d’Etat
ISO International Standard Organisation
ISP Peel-away Sheath Introducer
kPa kilo Pascal
LPP Liste des Produits et Prestations
MCO Médecine, Chirurgie, Obstétrique
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xiii
OR Odd Ratio
PAC Port-A-Cath®
PICC Line Peripherally Inserted Central Catheter Line
PMSI Programme de Médicalisation des Systèmes d’information
PSI Pound per Square Inch (1 psi=6894.76 Pa)
RAISIN Réseau d’Alerte, d’Investigation et de Surveillance des Infections
Nosocomiales
RR Risque Relatif
RSS Résumé Standardisé de Sortie
RUM Résumés d’Unités Médicales
SF2H Société Française d’Hygiène Hospitalière
SSR Soins de Suite et Réadaptation
T2A Tarification A l’Activité
UFC Unité Formant une Colonie
USLD Unités de Soins Longues Durées
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1
INTRODUCTION
Les cathéters veineux centraux d’insertion périphérique sont plus communément
appelés PICC Line pour l’acronyme anglais « Peripherally inserted central catheter ». Cette
voie centrale a la particularité d’être posée, comme leur nom l’indique, au niveau
périphérique, et plus précisément dans une veine profonde du bras. Ce Dispositif Médical
(DM) permet notamment l’administration de thérapeutiques intraveineuses (chimiothérapie,
antibiothérapie, nutrition), de transfusions, mais aussi la réalisation de multiples prélèvements
sanguins.
La forte augmentation de leur utilisation depuis quelques années montre que ce dispositif
s’est complètement implanté dans l’arsenal des voies centrales offertes aux patients.
Toutefois, cette démocratisation a révélé des controverses sur la balance bénéfice/risque du
point de vue médical mais aussi financier [1][2]. La variété des situations d’utilisations, à
l’hôpital ou à domicile, crée la nécessité de délimiter ses indications et de définir les facteurs
de risques des complications. Les recommandations de la Société Française d’hygiène
Hospitalière (SF2H) parues en décembre 2013, ont complété une note d’information de 2011
afin d’homogénéiser les pratiques et d’assurer des soins de qualité pour la sécurité des
patients [3][4]. Elles permettent de mieux appréhender son maniement, ses avantages ainsi
que ses inconvénients pour sa pose, son entretien ou encore sa manipulation.
La première partie décrit des généralités sur les PICC Lines concernant leur utilisation, les
techniques de pose mais aussi les complications associées comme les infections et les
thromboses.
La deuxième partie aborde l’utilisation pratique des PICC Lines dans un établissement de
santé.
En effet en 2011, l’inauguration d’une salle de radiologie interventionnelle a permis au Centre
Hospitalier de Valence (CHV) de proposer aux patients un nouveau type de voie centrale.
L’implantation de ce DM a nécessité des formations pour le personnel infirmier. Toutefois,
aucun suivi précis et exhaustif n’a été mis en place. Une étude rétrospective a donc été
réalisée dans ce contexte sur une cohorte de 70 patients (81 poses réalisées en 2012) après un
an d’expérience. Cette étude a pour but d’évaluer son utilisation et les complications liées au
PICC Line dans cet établissement. En exploitant cette même cohorte, une seconde partie axée
sur le codage relatif à l’acte de pose du PICC Line est exposée. Enfin, le coût d’une pose de
PICC Line est approché afin de le comparer aux poses de chambres implantables.
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2
PREMIER CHAPITRE : GENERALITE SUR LES PICC LINES
1. Définition
Le cathéter veineux central à insertion périphérique (CVCIP) ou Peripherally Inserted Central
Catheter Line est une voie veineuse centrale d’accès périphérique. Il est utilisé pour
l’administration intraveineuse de médicament ou pour des prélèvements sanguins. Le cathéter
est placé dans une veine de gros calibre du bras : la veine basilique, la veine humérale ou plus
rarement la veine céphalique.
Figure 1: Anatomie du réseau veineux du membre supérieur
Son extrémité se situe à la jonction de la veine cave supérieure et de l’oreillette droite
également nommée jonction atrio-ventriculaire. Le site d’injection est périphérique, au niveau
inférieur du bras, au-dessus du pli du coude (Figure 2). Son utilisation est possible chez
l’adulte comme chez l’enfant ou le nourrisson.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
3
En Amérique du nord, cette voie d’abord est utilisée depuis les années 1970 [5]. Des PICC
team ont vu le jour pour améliorer la qualité des soins et réduire le nombre de complications
[6]. En France, les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) sont les premiers centres
hospitaliers (CH) à l’utiliser (ex : CHU de Montpellier, CHU de Caen, CHU de Bordeaux).
En quelques années, il y a eu un développement quantitatif important des poses de PICC
Lines (Graphique 1).
0
50
100
150
200
250
300
350
400
2006 2007 2008 2009 2010
Année
No
mb
re d
e p
ose
Graphique 1: Evolution du nombre de poses de PICC Line au CHU de Caen entre 2006 et 2010 [7]
Figure 2: Schéma du parcours du PICC Line au
sein du réseau veineux jusqu'à la jonction atrio-
ventriculaire
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
4
2. Matériel constitutif des PICC Lines
2.1 Contexte réglementaire
Ce dispositif respecte le marquage de Conformité Européenne (C.E.) des DM ainsi que la
norme International Standard Organisation (ISO) 13485 [8][9]. Il appartient aux DM
implantables de classe III (Risque potentiel critique : dispositifs médicaux implantables long
terme en contact avec le cœur, le système circulatoire central ou le système nerveux central,
dispositifs médicaux implantables résorbables, implants mammaires, implants articulaires de
hanche, de genou et d’épaule …) [10].
Il est recommandé d’utiliser les PICC Lines pour un traitement intraveineux d’une durée
supérieure ou égale à 7 jours consécutifs si la durée de traitement prévue est inférieure ou
égale à 3 mois [3][11]. Il peut être laissé en place pendant 6 mois maximum s’il n’y a pas de
complication.
Pour un type de PICC Line défini, des différences existent entre les fabricants en particulier
concernant les débits résultants de variations de diamètre interne et de matériaux [12]. Le
choix du matériel dépend donc des habitudes de pratiques.
2.2 Description générale
Ce DM est composé de trois parties comme le décrivent les figures 3 et 4:
a. Cathéter gradué radio-opaque en polymère de silicone ou en polyuréthane,
souple flexible, mesurant entre 30 et 60 cm, mono ou multi-lumière ;
b. Ailettes de fixation ;
c. Adaptateur ou embase ;
Figure 3: Description de PICC Lines
A=cathéter simple lumière; B=cathéter double lumière ; C=Cathéter triple lumière
a b c
C
B
A
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
5
Figure 4: Schéma légendé d'un PICC Line inséré au niveau du bras
2.3 Cathéter
2.3.1 Matériau
2.3.1.1 Propriétés du matériel
Pour faciliter la pose tout en respectant les parois veineuses, le cathéter doit être souple et
flexible. Le passage des médicaments, parfois acides ou basiques peut entrainer une
dégradation du matériau impliquant un relargage des composants avec une possible
cytotoxicité ou encore une adsorption limitant la disponibilité de substances actives. Pour
limiter ce risque, la résistance physico-chimique est nécessaire. De plus, la thermo-stabilité,
l’hémocompatibilité et la biocompatibilité, sont incontournables pour un dispositif destiné à
rester en place pendant une longue période. Aucun matériau ne peut prétendre être totalement
inerte vis-à-vis de son environnement et des médicaments. Deux matériaux, largement utilisés
dans la composition des DM, ont des critères qui s’approchent de ceux cités précédemment :
les élastomères de silicone et de polyuréthane. Chacun de ses deux matériaux subit des
traitements de surface pour améliorer leurs propriétés.
2.3.1.2 Elastomères de silicone
La structure moléculaire du silicone est semi-organique et lui donne des propriétés physico-
chimiques uniques. L’hydrophobie de ce matériau lui confère sa souplesse et l’absence de
provocation de phénomènes irritatifs. Toutefois, cette propriété peut engendrer une adsorption
de substance lipidique. Il est épais, ce qui limite les déformations du cathéter [13].
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
6
2.3.1.3 Elastomères de polyuréthane
Le polyuréthane est une molécule organique. Ce matériau est moins souple que le silicone à
température ambiante. A la température corporelle, il devient plus souple. Son diamètre
interne est supérieur à celui du silicone pour un même diamètre externe [14]. Ce phénomène
peut engendrer des différences de débit et de résistance. Le polyuréthane résiste mieux aux
hautes pressions dues aux hauts débits [12].
2.3.1.4 Interactions
Les principales interactions sont des incompatibilités entre le matériau et les médicaments et
des phénomènes d’adsorption. Les interactions contenu/contenant sont peu nombreuses et
sont à modérer au vue de la surface de contact (Tableau 1).
Silicone Polyuréthane
Polyéthylène glycol Incompatibilité [15]
Ethanol Incompatibilité
(pour l’alcool à 95%) [16]
Incompatibilité[17]
(pour l’alcool à 70%[18])
Teinture d’iode
(povidone iodé (Bétadine®) Incompatibilité [19]
Cytostatiques
Incompatibilité [20]
Ex : vincristine, cisplatine,
carmustine, doxorubicine
Incompatibilité [20][21][17]
Ex : vincristine, cisplatine,
carmustine, doxorubicine
Médicaments Adsorption [22]
Verrous héparinés Incompatibilité [23]
Tableau 1: Interactions des matériaux
2.3.2 Longueur et la graduation
La longueur du cathéter utilisé chez l’adulte est de 40 ou 60 centimètres. Lors de la pose, ces
longueurs standards sont adaptées selon l’anatomie de chaque patient.
Les graduations en centimètres présentes sur le cathéter sont un moyen de précision et de
fiabilité pour le repérage de la position du cathéter. La longueur est mesurée grâce à un mètre
présent dans les kits de pose et le cathéter coupé. Elle figure dans le dossier patient. Pour les
infirmier(e)s, il est possible d’observer un éventuel retrait du cathéter et de l’exprimer en
nombre de graduation.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
7
2.3.3 Diamètres
Ils sont exprimés en French (Fr, 3Fr= 1mm). Le diamètre des cathéters varie entre 1,9 Fr
(pour les nouveaux nés, nourrissons et enfant) et 7 Fr. Plus le nombre de lumière est élevé,
plus le diamètre augmente. Les diamètres les plus élevés sont utilisés pour la nutrition
parentérale.
Cette caractéristique détermine le débit maximum pour les gammes utilisables lors de
l’injection de produit de contraste à haute pression lors des examens d’imagerie (Tableau 2).
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
8
Débit maximum
(mL/min)
Pression maximale de l’injecteur
(psi)
Cook
3 Fr Simple lumière 2 325
4 Fr Simple lumière 4 325
5 Fr Simple lumière 7 325
6 Fr Triple lumière 7 325
4 Fr Double lumière 3 325
5 Fr Double lumière 5 325
Teleflex
4 Fr Simple lumière 4 300
5 Fr Double lumière 4 300
6 Fr Triple lumière 6 300
BBraun
4 Fr Simple lumière 5 300
5 Fr Simple lumière 5 300
5 Fr Double lumière 5 300
6 Fr Double lumière 5 300
Vygon
4 Fr Simple lumière 4 200
5 Fr Simple lumière 5 300
5 Fr Double lumière 5 300
6 Fr Double lumière 5 300
Bard
Gamme POWER PICC 5 300
Perouse
Gamme SYNERGY 5 300
Tableau 2: Débit maximum et pression maximale des injecteurs selon le diamètre et le nombre de lumière
des cathéters (actuellement disponible sur le marché).
Pour un diamètre de 3 Fr, le débit maximum est de 2 ml/s ce qui représente un réglage de
limite de pression maximum de l’injecteur à 325 pound Per Square Inch (psi) soit 2 241 kilo
Pascal (kPa) (1 psi=6 894,76 Pa= 0,06894757 Bar)
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
9
Ces éléments, diamètre et débit maximum, nécessaires pour la bonne utilisation du DM sont
indiqués au niveau des ailettes, de l’embase ou directement sur le cathéter entre les deux
éléments précédents.
De plus, lors des rinçages des cathéters, les diamètres limitent le volume de la seringue
utilisable. Selon la loi de Poiseuille, plus la seringue a un faible volume, plus la pression en
sortie sera élevée. Il est recommandé aux infirmier(e)s d’utiliser des seringues dont le volume
est au minimum de 10 ml.
2.3.4 Radio-opacité
Cette propriété est due à la présence de baryum sur toute la longueur du cathéter. Elle permet
le contrôle radiographique de la position du cathéter en fin d’intervention ou en cas de
suspicion de migration ou de rupture du dispositif.
2.3.5 Nombre de lumière
Ce DM peut se composer d’une, deux ou trois lumières. Le mélange de certains médicaments
incompatibles peut engendrer des précipités ou la dégradation des principes actifs. Les multi-
lumières servent à l’administration de ces médicaments incompatibles, comme l’utilisation
des amines vasopressives, de la nutrition parentérale ou encore des produits de contraste en
parallèle à d’autres médicaments.
L’identification des lumières est possible grâce aux différentes couleurs des embases.
2.4 Ailettes de fixation
Les ailettes se positionnent au point d’insertion cutanée du cathéter. Elles permettent sa
fixation à la peau soit par suture soit par des systèmes de fixation cutanée. Les formes et les
couleurs sont variables selon les fabricants. Pour les PICC Lines multi-lumières, ces ailettes
sont la zone de séparation physique des différentes lumières.
2.5 Adaptateur ou Embase
L’embase est l’extrémité distale du dispositif où une valve bidirectionnelle se connecte.
2.6 Valve bidirectionnelle à connexion sans aiguille : système clos
Les valves sont préconisées par la SF2H pour tous les abords vasculaires afin de maintenir un
système clos, de réduire les Accidents d’Exposition au Sang (AES), et réduire le risque
d’embolie gazeuse. Les valves bidirectionnelles permettent à la fois l’injection des
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
10
médicaments et les prélèvements sanguins. La SF2H recommande les valves à septum pré-
fendu à pression neutre de préférence transparentes [3][24].
2.6.1 Septum pré-fendu
Pour réduire le risque de dépôts pouvant être à l’origine d’un développement microbien, le
flux des liquides au niveau du système interne de la valve doit être laminaire. Dans les valves
mécaniques, le flux est turbulent (Figure 5 et 6).
.
Figure 5: Schéma d'une valve mécanique
A= valve fermée; B= valve ouverte
Figure 6: Schéma d'une valve à septum pré-fendu
1= valve fermée ; 2= valve connectée à la seringue ; 3= valve ouverte
Les valves à septum pré-fendu permettent donc un nettoyage interne plus efficace.
A B
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
11
2.6.2 Transparence
La transparence est un élément rendant possible la vérification de l’efficacité du rinçage et de
l’intégrité du système.
2.6.3 Pression neutre
Un reflux sanguin dans la tubulure lors de la déconnexion de la seringue risque de créer des
caillots pouvant faire craindre la formation d’une occlusion voire d’un thrombus. La pression
neutre réduit ce risque.
2.6.4 Nombre de connexions et débit
Le nombre de connexions possibles avec une même valve peut aller jusqu’à 600 selon les
fabricants. Selon les recommandations, ce dispositif est changé toutes les 72 heures, ou selon
les recommandations des laboratoire, tous les 7 jours lors de la réfection de pansement ou
avant s’il y a un doute sur son fonctionnement [3][11].
Le débit de la valve ne doit pas être un élément limitant l’utilisation du PICC Line. Il est
variable selon les types de valves et les fabricants.
2.7 Innovations appliquées aux PICC Lines
Les PICC Lines peuvent être revêtus ou imprégnés d’une substance active. Ils ne sont pas
encore disponibles en France. Les molécules généralement associées sont des antimicrobiens
(minocyline, rifampicine) ou des antiseptiques (chlorhexidine alcoolique, argent). Selon le
guide de Miller et O’grady, ce type de cathéter est utilisable uniquement dans le cas où le taux
d’infection liée au cathéter ne diminue pas malgré la mise en œuvre d’une stratégie globale
(formation du personnel poseur, mise en place de précautions maximales de barrière stérile et
utilisation de chlorhexidine >0.5% alcoolique pour l’antiseptise lors de l’insertion). La
réduction possible du coût, du nombre d’infections et de colonisation est toutefois
controversée dans la littérature [25]. D’autres cathéters sont prévus pour limiter le risque de
thrombose par ajout d’oligomères fluorés au polymère de polyuréthane [3].
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
12
3. Pose des PICC Lines et soins nécessaires
3.1 Technique de pose
3.1.1 Préalable
Avant la pose, le patient est informé par l’opérateur du déroulement de l’intervention. Un
consentement est signé et figure dans le dossier patient. La durée d’intervention est courte, de
10 à 30 minutes selon l’opérateur et le patient. Le patient n’a pas besoin d’être à jeun et les
traitements anticoagulants ne sont pas arrêtés.
L’opérateur de pose est soit un anesthésiste, soit un radiologue, soit un Infirmier(e)
Diplômé(e) d’Etat (IDE) par délégation de compétence par la Haute Autorité de Santé (HAS)
[26]. Le développement de la radiologie interventionnelle a permis une augmentation des
poses de voies veineuses centrales par les radiologues qui réalisent désormais majoritairement
ces actes aux Etats Unis comme en France [27].
3.1.2 Conditions de pose
Les recommandations de la SF2H précisent les conditions de pose. Cette dernière s’effectue
dans des conditions d’asepsie chirurgicale, au bloc opératoire, en radiologie interventionnelle
ou en réanimation. Les opérateurs sont habillés en stérile [3][4].
Le patient est installé sur la table d’intervention en décubitus dorsal le bras en abduction. Une
désinfection cutanée, environ à 10 centimètres au-dessus du pli du coude est effectuée avant le
geste [3][4]. Cette désinfection a lieu en 4 temps : détersion, rinçage, séchage, antisepsie. La
détersion est réalisée avec l’application de povidone iodée 10% ou de chlorhexidine
alcoolique et l’antisepsie avec un antiseptique alcoolique. Le choix de cette zone permet en
premier lieu l’accès à des veines de gros calibre mais aussi de conserver pour le patient une
mobilité du bras.
Les champs stériles disposés sur le patient laissent disponible la zone de ponction. Leur
largeur doit être suffisante afin de réduire le risque de faute d’asepsie [4].
3.1.3 Composition des kits de pose
Les kits de pose contiennent les éléments nécessaires au geste. Le contenu varie selon les
fabricants. Les éléments sont les suivants :
- le PICC Line simple, double ou triple lumière ;
- l’aiguille de ponction percutanée échogène ;
- une aiguille de 22 Gauge (G) ;
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
13
- une guide ;
- une gaine d’introduction pelable ;
- un scalpel numéro 11 ;
- une seringue ;
- mètre ou réglette en papier ;
- un, deux ou trois connecteurs sans aiguille ou valves ;
- un dispositif de fixation ;
- un pansement transparent ;
- une carte d’identification de cathéter ;
- un conteneur de sécurité pour objets tranchants.
Le cathéter est préalablement rincé et les valves purgées avant intervention.
3.1.4 Technique de Seldinger
3.1.4.1 Définition
Cette technique est une procédure générique qui permet d’accéder à des vaisseaux ou des
organes creux par voie percutanée. Elle est couramment pratiquée, notamment pour le
cathétérisme de vaisseau sanguin et la mise en place de drain.
3.1.4.2 Ponction
3.1.4.2.a Repérage écho-guidé
3.1.4.2.1.a.1 Déroulement
Un garrot est disposé au niveau de la racine du bras pour faciliter le geste en dilatant le réseau
veineux. La sonde échographique, protégée par une enveloppe stérile, permet le repérage de la
veine de ponction.
3.1.4.2.1.b.2 Avantages de l’échographie
Largement répandue en France, les recommandations professionnelles n’existent que dans
d’autres pays [28][29][31] .
L’échographie rend le geste de la ponction précis, peu traumatique, réduisant le risque de
thrombose [32][33]. En effet, les variantes anatomiques sont visualisées [34]. Par exemple, la
jugulaire interne est différente d’un patient à l’autre dans 15 à 30% des cas [35]. Il en est de
même pour les veines brachio-axillaires [36][37] .
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
14
Cette technique de repérage permet aussi d’éviter de ponctionner dans une artère par la
visualisation des rapports anatomiques, de choisir la veine de plus gros calibre, et de vérifier
l’absence de thrombose. En effet, la veine brachiale peut être dédoublée ou retro-artérielle
dans 8% des cas ou proche du nerf médian.
De plus, elle rend possible la mise en place d’un PICC Line chez des patients ayant des
facteurs de risque tels que le surpoids voire l’obésité ou encore la thrombopénie [38].
3.1.4.2.b Choix de la veine
Par ordre de préférence, les trois veines profondes ponctionnables sont la veine basilique, la
veine humérale et la veine céphalique. Ces veines doivent présenter un calibre suffisant (au
moins 3 mm). En effet, les complications sur les veines sont inversement proportionnelles à
leur taille [38]. La veine basilique à un gros calibre et une bonne accessibilité. La ponction de
la veine humérale est plus délicate. Elle est à proximité du nerf médian et de l’artère
humérale. La veine céphalique est rarement ponctionnée, la crosse arrivant à la veine
subclavière pouvant être difficile à passer.
3.1.4.2.c Anesthésie locale
Suite au repérage, la zone de pose est délimitée par des champs stériles puis une nouvelle
désinfection avec une solution de la povidone iodée 4% est effectuée. Avant la ponction,
quelques millilitres de lidocaïne 2% sont injectés avec une aiguille de 22G au niveau de la
zone de ponction. Le patient peut ressentir une légère brûlure pendant l’injection.
3.1.4.2.d Ponction
La ponction s’effectue avec une aiguille de ponction percutanée échogène sous contrôle
échographique en temps réel. L’aiguille pénètre la paroi veineuse de façon transversale ou
longitudinale selon la technique utilisée (a). Une dépression cupuliforme précède la traversée
d’une seule paroi (b). L’opérateur observe un retour veineux (c) (Figure 7).
Figure 7: Déroulement d'une ponction veineuse
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15
3.1.4.3 Mise en place du cathéter
Un guide métallique est inséré à travers l’aiguille en place (d). L’opérateur effectue un
contrôle radiographique permettant de déterminer la bonne position du guide au sein du
réseau veineux cave supérieur ainsi que l’absence de trajet. L’aiguille est alors retirée et
remplacée par un dilatateur pelable monté sur guide. Une incision cutanée est réalisée pour
faciliter son passage cutané. Le guide est positionné avec l’extrémité à la jonction veine cave
supérieure / oreillette droite afin de déterminer la longueur de cathéter nécessaire. Il est
ensuite retiré. Le cathéter, coupé à la longueur préalablement déterminée grâce au guide, est
introduit dans le dilatateur qui sera pelé pour ne laisser en place que le cathéter.
3.1.5 Différentes techniques de contrôle de la pose
Il est nécessaire de s’assurer de la bonne position du cathéter au sein de la veine cave
supérieure. En fonction de la technique utilisée, le contrôle peut être en direct ou a posteriori.
3.1.5.1 Contrôle radioscopie ou fluoroscopie pulsée
Une émission en continue de rayon X par un générateur permet l’acquisition d’images par
l’intermédiaire d’un amplificateur de brillance. Cette technique de scopie qui a permis l’essor
de la radiologie interventionnelle comme toute la thérapeutique guidée par l’image, implique
pour le personnel une protection des rayons X par un tablier de plomb et des lunettes
plombées. Elle implique également une surveillance dosimétrique strictement réglementée
avec notamment le port de dosimètres opérationnels et passifs, l’archivage des doses délivrées
aux patients et la formation du personnel à la radioprotection.
En plus de connaitre la position de l’extrémité du cathéter en temps réel, ce contrôle permet
de déterminer le trajet exact du cathéter. Un cliché sera disposé dans le dossier patient.
3.1.5.2 Contrôle par la méthode électrocardiographique (ECG) endocavitaire
Avec l’aide d’un système de guidage ECG, un suivi ECG est fait durant la pose en temps réel
[39]. La transmission du signal se fait par une colonne de sérum physiologique. Lorsque le
tracé ECG se modifie au niveau de l’onde P qui devient biphasique, l’opérateur a l’indication
que l’extrémité du cathéter est arrivée au niveau de l’oreillette droite. Le matériel utilisé est
facilement déplaçable et nécessite une formation de quelques jours.
Cette technique est applicable chez les patients ne pouvant recevoir de rayon X (ex : les
femmes enceintes, ou encore chez les patients dont la restriction des déplacements impose une
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
16
pose au lit même du patient (hospitalisation en réanimation)). Enfin, elle est utilisée lorsque
l’accès à un dispositif de rayons X n’est pas possible.
Toutefois, elle présente la limite de ne pas visualiser le trajet du cathéter.
3.1.5.3 Contrôle par la méthode échographie cardiaque
Une solution de chlorure de sodium agitée pour créer des microbulles est injectée afin d’être
visible à l’échographie au niveau de l’oreillette droite. Cette méthode est peu répandue du fait
d’un contrôle indirect et a posteriori.
3.1.6 Transfert de compétence vers les Infirmier(e)s Diplômé(e)s d’Etat pour la pose des
PICC Lines
Aux Etats Unis ou encore en Australie, le transfert de compétence vers les IDE pour la pose
des PICC Lines est répandu. La qualité des poses par des IDE formées, est conservée au vue
des complications, voire améliorée, par rapport à celles faites par les anesthésistes ou
radiologues [40][41][42].
En France, cette délégation d’acte pour les infirmier(e)s anesthésistes est possible depuis
l’arrêté n°2013-2656 du 22 août 2013 dans les établissements de santé de la région Rhône-
Alpes [43]. Le protocole de coopération intégré à l’arrêté a eu un avis favorable du collège de
l’HAS « sous réserve que la mise en œuvre soit limitée à un établissement posant au moins
1000 voies veineuses centrales/an dont au moins 5 par professionnel et par semaine et 20%
par les médecins délégants » [26]. L’activité dérogatoire concerne le repérage échographique,
la ponction échoguidée et la vérification de la pose. Les dispositifs mis en place sont des
chambres implantables et des cathéters simples par voie jugulaire interne ou des PICC Lines
par voie brachiale. Une formation théorique et pratique doit être prévue ainsi qu’une
évaluation des pratiques.
3.1.7 Retrait des PICC Lines
Le retrait du dispositif est un geste infirmier nécessitant la proximité d’un médecin en cas
d’intervention. Il doit avoir lieu dès la fin du traitement ou s’il y a des complications qui
rendent le retrait indispensable ou encore lors du décès du patient. Il s’effectue sur
prescription médicale dans des conditions aseptiques par les IDE au lit du patient et est tracé
dans le dossier patient. Après un temps de compression, un simple pansement est mis en
place. L’intégrité du cathéter et la conformité de sa longueur doivent être vérifiées par rapport
à celle notée sur la carte de porteur de PICC Line du patient. La partie distale du cathéter peut
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17
être mise en culture s’il y a une prescription médicale ou si des signes cliniques d’infections
sont présents [3]. Le retrait est indolore.
3.2 Soins nécessaires
3.2.1 Objectifs du soin
Les soins, avant et après les injections et/ou prélèvements sanguins, sont primordiaux pour
garantir la longévité du dispositif. Effectivement, la réfection de pansement, le rinçage du
cathéter ou encore le changement des valves sont autant d’étapes clefs qui ont un impact sur
les complications infectieuses ou thrombotiques [44][45].
3.2.2 Protocole de soin
Le soin du PICC Line nécessite les mêmes précautions que tout autre soin de voie veineuses
centrale et est tracé dans le dossier patient [3]. Les conditions d’habillage stérile du personnel,
le port de charlotte et de masque pour le patient, l’utilisation de matériel stérile ainsi que le
protocole de désinfection sont des éléments incontournables du soin. Les moments
particulièrement à risque sont le retrait du pansement, le soin de la zone d’insertion du
cathéter et la mise en place le cas échéant du dispositif de fixation. Le cathéter peut bouger,
entrainant un risque potentiel de contamination bactérienne ou un risque de mauvais
fonctionnement ultérieur. La coopération du patient est donc primordiale.
Les différents Centre de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) proposent des
protocoles de soins divergents en particulier concernant la fréquence des rinçages et le
changement des valves. Ils indiquent des fréquences de réfection de pansement allant de
toutes les 48 à 96 heures à tous les 7 jours [46]. La note technique et les recommandations
émises par la SF2H relative au PICC Line précisent les conditions de manipulation, et
d’entretien afin d’homogénéiser les pratiques [3][4] (Tableau 3) .
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18
Fréquence en période
d’utilisation Particularités Risques
Réfection de
pansement
Une fois par semaine
Ou une fois toutes les 4
semaines selon le
système de fixation
Le pansement doit être propre
et rester hermétique
Infectieux
Désinsertion du
Cathéter
Changement
des valves Une fois par semaine
Clampage de la voie avant
déconnection de la valve Infectieux
Rinçage
Une fois par semaine +
Après chaque
administration
- Rinçage pulsé (3 pulsations)
avec une seringue de 10 ml
- Rinçage de toutes les
lumières
Thrombotique
Tableau 3: Fréquence, particularités et risques des soins de PICC Lines
3.2.3 Formation du personnel
De par la particularité du dispositif d’avoir un accès à une voie centrale via un abord
périphérique, et sa mise en place récente dans la plupart des établissements, les IDE sont
exposés à la réalisation de soins à risque sans avoir connaissance des protocoles de soins. La
formation initiale n’intègre pas la manipulation du dispositif. Or les recommandations de la
SF2H préconisent la gestion de ce dispositif par des IDE entrainés et encadrés ayant reçu une
formation spécifique [3]. Pour pallier à ce manque, des formations sont proposées aux IDE au
sein des établissements mais aussi par des organismes de formation tels que les Equipes
InterDépartementale de Lutte contre les Infections Nosocomiale (EIDLIN). Les prestataires
peuvent être aussi un relais permettant d’assurer une formation aux IDE confrontés à des
patients ayant des PICC Lines. L’actualisation des connaissances professionnelles théoriques
mais surtout pratiques a un impact sur le niveau des complications infectieuses [45].
3.2.4 Manipulation des dispositifs associés
La SF2H recommande de manipuler les tubulures, les connexions, les robinets et autres
dispositifs comme pour les voies veineuses centrales [3][4]. En cet élément peut être une
source de prolifération bactérienne et par conséquent d’infection. Les recommandations
préconisent de manipuler de façon aseptique alcoolique les tubulures et les robinets avec une
désinfection préalable des mains. La distance du site d’injection par rapport au site d’insertion
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
19
doit être garantie par un prolongateur. La fréquence de changement de la ligne veineuse
(robinets, rampes de perfusions, tubulures) est de 96 heures ou 7 jours selon la littérature, sauf
en cas de perfusion de produits sanguins labiles ou de solutés lipidiques où le changement à
lieu après chaque administration (Tableau 4). Le maintien des rampes à distance de source de
contamination doit être respecté [3][11][47].
Fréquence de changement des lignes veineuses
Ligne principale Prolongateurs 96 h mais au moins tous les 7 jours
Médicaments A chaque changement de poche
Ligne
secondaire
Médicaments
administrés de façon
discontinue sur de
courte durée
A chaque changement de poche
Médicaments
administrés en
continue
96 h voire 7 jours
Exception :
- En cas de modification de dose par
changement de la concentration dans la
seringue
- En cas de nutrition parentérale
=> changement à chaque poche
Tableau 4: Synthèse des fréquences de changement des lignes veineuses [3]
3.2.5 Systèmes de fixation et pansements
3.2.5.1 Rôles du système de fixation
La fixation du cathéter a plusieurs rôles :
- La sécurité : La fixation doit limiter les mouvements du cathéter au niveau du point
d’insertion qui est une porte d’entrée infectieuse. Elle doit aussi assurer son maintien
pendant la durée d’utilisation du dispositif via une bonne adhérence cutanée.
- Le confort et la discrétion pour le patient : porté tous les jours, parfois chez des
personnes actives, le dispositif doit être discret. De plus, les composants au contact
direct de la peau ne doivent pas créer d’allergie cutanée. L’évacuation de la
transpiration cutanée doit être possible afin de réduire la macération.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
20
- Facilité d’entretien pour les IDE : La réfection de pansement a lieu en général tous les
8 jours. Il est nécessaire pour l’IDE que le changement de pansement, acte
particulièrement à risque, garantisse la sécurité et le confort du patient. De plus, il doit
permettre la visualisation du point d’insertion.
3.2.5.2 Différents systèmes de fixation
Il existe deux sortes de fixation ayant pour but de réduire le risque de désinsertion : avec ou
sans suture (Tableau 5).
Dispositif Fabricant Système de
fixation
Fréquence
de
changement
Photos
Grip lok®
Vygon,
BBraun,
Teleflex
Scratch 8 jours
KTfix
mini®/KTfix
plus®
Safe tee
fix Boitier
1 semaine ou
4 semaines
Statlock® Bard Boitier 8 jours
Système
avec suture -
2 points
avec du fil
non
résorbable
8 jours
Tableau 5: Dispositifs de fixation actuellement disponibles [3]
3.2.5.3 Comparaison des dispositifs de fixation sans suture et du système avec suture
Les dispositifs de fixation sans suture seraient moins pourvoyeurs d’infections que le système
par suture du fait que la suture crée une porte d’entrée microbiologique [48][49]. Toutefois,
pour réduire le risque de désinsertion par le patient ou encore par une IDE inexpérimentée, le
1 2
3
4 5
6
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21
système avec suture est plus approprié (Tableau 6). De plus, la suture ou le Grip lok® n’ayant
pas de composant dur, la fixation peut être plus confortable pour le patient.
Fixation sans suture Fixation avec suture
Nécessité de matériel spécifique Oui Non
Risque de désinsertion +++ +
Risque d’infection + +++
Tableau 6: Comparaison entre les systèmes de fixation avec ou sans suture
Le KTfix plus® a l’avantage de se changer toutes les 4 semaines tout en laissant la possibilité
de réaliser la détersion de la zone d’insertion du cathéter. Durant cette période, le point
d’insertion n’est pas manipulé ce qui permet une meilleure cicatrisation autour du point
d’insertion, gage de stabilité du PICC Line. De plus, les dispositifs de fixation réduisent la
possibilité de manipulation de la partie externe du PICC Line émergente de la peau et donc le
risque de contamination.
Le centre pour le contrôle et la prévention des maladies ou en anglais Centers for Disease
Control and Prevention (CDC) recommande la fixation sans suture afin de réduire les
infections [11]. En France, le choix du système de fixation est variable selon les habitudes des
équipes médicales. Il est important que les soignants soient formés à l’utilisation de chacun.
3.2.5.4 Prise en charge par l’assurance maladie lors des soins à domicile
Pour les soins à domicile, les IDE utilisent des sets de soins dont la composition est
sensiblement la même quel que soit le fabricant :
- Charlotte
- Masques chirurgicaux
- Gants non poudrés
- Champs de soin
- Compresses stériles
- Seringue de 10 ml ou 20 ml
- Aiguille hypodermique
- Bouchon luer lock
- Valve bidirectionnelle
- Dispositif de fixation
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
22
- Film ou pansement adhésif transparent
- Bandelette adhésive
- Protocole de soin
- Sachet d’élimination des déchets
- Flacon de gel hydro-alcoolique
Ces sets de soins permettent la réalisation de la préparation de la peau et la réfection de
pansement, le changement du système de fixation, la vérification du retour veineux et la
réalisation du rinçage pulsé. Un set permet un soin.
Ces sets sont soit disponibles en commande direct au fabricant soit par l’intermédiaire d’un
grossiste pharmaceutique. La part remboursée par la sécurité sociale des sets sur la base d’un
forfait par perfusion avec un code de la Liste des Produits et Prestations (LPP) 1182078 est de
11,43 euros hors taxe sur prescription médicale. Il n’existe pas de montant maximum de
remboursement permettant de limiter le prix des sets à la vente. Les accessoires peuvent être
fournis soit à l’unité soit sous forme de set. Les fournisseurs de ces sets sont entre autres :
Hartman, Vygon, Perouse Medical ou encore Tetra Medical.
Les soins à domicile sont réalisés directement par une IDE libérale ou par l’intermédiaire d’un
prestataire de services. Dans le premier cas, le matériel est fourni par une pharmacie de ville
et dans le second directement par le prestataire. Ce dernier peut proposer de former l’IDE
intervenante.
Dans la nomenclature générale des actes professionnels, la cotation pour les IDE s’exprime en
Acte Médico-Infirmier (AMI) [50]. D’après les tarifs conventionnels mis à jour le 21 juin
2012, la valeur en métropole d’un AMI est de 3,15 euros [51]. Les soins effectués à domicile
sont cotés ainsi :
- « Séance d’entretien de cathéter(s) en dehors des perfusions, y compris le pansement :
pansement de cathéter(s) veineux central sans héparinisation » : AMI 3 = 9,45 euros
- « Prélèvement sanguin sur cathéter veineux central extériorisé ou chambre
implantable » : AMI 1 = 3,15 euros
- « Injection intraveineux par l’intermédiaire d’un cathéter central y compris
héparinisation et pansement » : AMI 3=9,45 euros
- Le retrait du dispositif est un acte non codé.
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23
4 Indications et contre-indications
4.1 Particularité de la voie veineuse centrale
Les liquides administrés par une voie veineuse centrale arrivent au niveau d’un flux sanguin
turbulent ayant un débit important. Ils sont alors dilués et distribués dans l’ensemble de
l’organisme. Il est ainsi possible d’administrer, tout en préservant une bonne tolérance, des
solutés liquides en grand volume, hyperosomlaires, et/ ou vésicants. Les PICC Lines multi-
lumières permettent aussi l’administration simultanée de plusieurs médicaments physico-
chimiquement incompatibles tels que les amines vasopressives ou encore la nutrition
parentérale. Certaines références de PICC Lines supportant les hauts débits, ont en plus la
possibilité d’être utilisées pour l’administration de produits de contraste.
En plus de l’administration, grâce à sa valve bidirectionnelle, le PICC Line permet la
réalisation des prises de sang.
4.2 Indications
Les particularités citées précédemment déterminent les indications qui sont donc
l’administration des produits suivants :
- médicaments : antibiotique, cytotoxique, produits de contraste … ;
- nutrition parentérale ;
- hydratation ;
- transfusions.
De plus, les patients nécessitant des prises de sang répétées et/ou ayant un capital veineux
dégradé peuvent bénéficier d’une pose de PICC Line.
L’utilisation du DM est réalisable à l’hôpital et en ville, avec des IDE formées aux réfections
des pansements [3].
La durée de pose théorique maximum indiquée par les fabricants est de 6 mois. La SF2H
recommande ce dispositif pour les traitements d’une durée supérieure ou égale à 7 jours si la
durée prévue est inférieure ou égale à 3 mois [3]. En oncologie, ce DM n’est pas celui à
privilégier pour les traitements prolongés supérieures à 6 mois et discontinus pour les tumeurs
solides.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
24
4.3 Contre-indications
Les contre-indications dépendent de la technique de pose, de la physiopathologie du patient
ainsi que de son état psychiatrique. Selon la SF2H, la pose de PICC Line est contre-indiquée
[3]:
- les patients dialysés chroniques ou ceux dont une fistule atérioveineuse est prévisible au vue
de l’insuffisance rénale ;
- en cas d’antécédents de curage axillaire ;
- en cas de lymphœdème du membre supérieur ;
- en cas de lésions infectieuses du membre supérieur ;
- à proximité d’une lésion cutanée chronique.
Les restrictions relatives des poses sont :
- en cas d’antécédents les thromboses veineuses du membre supérieur ;
- un radiothérapie locorégionale avec irradiation homolatérale sur le membre supérieur ou la
région scapulaire;
- la paralysie des membres supérieurs.
D’autres conditions n’ayant pas de consensus doivent être à évaluer en fonction du patient :
- l’impossibilité d’être exposé aux rayons X pour la technique de pose par contrôle par
fluoroscopie (femmes enceintes) ;
- les antécédents de chirurgie de l’épaule ;
- la septicémie ;
- les troubles psychiatriques.
A noter que la thrombopénie, la neutropénie et la présence d’une bactériémie contrôlée ne
sont pas de frein à la mise en place du dispositif.
5 Complications des PICC Lines
5.1 Complications thrombotiques
5.1.1 Définition de la thrombose veineuse profonde
Une thrombose veineuse résulte de la formation d’un caillot de sang constitué d’un agrégat de
plaquettes, de fibrine et d’hématies qui obstrue, en partie ou en totalité, une veine, suite à une
stase veineuse et/ou une inflammation des tissus. Lorsque la veine est de gros calibre, il s’agit
alors d’une thrombose veineuse profonde. Ce phénomène est présent en majorité au niveau
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
25
des membres inférieurs (jambes, cuisses, ou pli de l’aine) mais est aussi possible au niveau du
membre supérieur. La complication redoutée est évidemment l’embolie pulmonaire.
5.1.2 Diagnostic
La suspicion d’une thrombose veineuse repose sur de la clinique, avec la mise en évidence de
signes locaux tels qu’un œdème inflammatoire (chaud, douloureux et œdémateux) et parfois
accompagné de signes généraux. Dans un second temps, les techniques d’imagerie non
invasives, échographie-doppler ou plus rarement phlébographie, permettent de confirmer le
diagnostic.
5.1.3 Mécanisme de survenue/facteurs favorisants.
5.1.3.1 Facteurs liés au cathéter
La présence d’un matériel endocavitaire et le nombre croissant de lumière du cathéter
majorent le risque de thrombose [52]. De plus, un diamètre de cathéter supérieur à celui de la
veine d’insertion favoriserait les thromboses. L’utilisation des cathéters de diamètre interne
inférieure ou égale de 4Fr (cathéters mono-lumières) et de 5Fr (cathéters multi-lumières) est
donc recommandée [3]. La veine d’insertion aurait aussi une influence sur le risque de
thrombose : la veine basilique serait moins à risque que la veine céphalique. Par ailleurs, la
technique de pose, l’expérience des opérateurs et les soins ont un impact sur le taux de
thrombose [53] [54].
5.1.3.2 Facteurs liés au patient
Les facteurs favorisant la stase veineuse (ex: l’alitement prolongé), le déséquilibre de
l’hémostase (ex: les traumatismes, les cancers, certaines médicaments) et des veinites en
particulier dues à une lésion de la paroi veineuse par un soluté toxique ou par propagation
d’un sepsis, sont autant de facteurs à prendre en compte lors de la mise en place du dispositif.
5.2.4.3 Facteurs liés à l’utilisation
Le type de soluté administré et la qualité de l’entretien du dispositif sont deux facteurs
incontournables sur lesquels l’IDE a un rôle primordial. En effet, l’administration de
médicaments physico-chimiquement incompatibles et/ou la réalisation de prises de sang
récurrentes peuvent provoquer la formation de dépôts. Or un manque d’entretien du PICC
Line, par un défaut de rinçage, induit l’accumulation de ce dépôt qui peut être à l’origine d’un
thrombus.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
26
La formation des IDE aux soins réduirait les occlusions. Ces dernières seraient réduites de
29% à 8,5% après 6 mois de formation [55].
5.1.4 Taux de thromboses
Une revue de la littérature de Chopra V, montre que le taux de thrombose peut varier de 0,32
à 64,52% selon les études. Le taux global sur l’ensemble des études reste élevé (4,86% [4,08-
5,64]) avec un délai de survenue après la pose de 8,7 jours [3 :22] [54].
Les différentes études ont des résultats hétérogènes dus à:
- la qualité des études : avec ou sans comparateur ;
- le diagnostic des thromboses – uniquement des signes cliniques et une confirmation par
imagerie ou diagnostic des thromboses asymptomatiques;
- la population de patients : le taux de thrombose est de 3 % pour les patients hospitalisés quel
que soit l’unité, et est significativement plus élevé pour les patients cancéreux (6,8%) et pour
les patients hospitalisés en soins intensifs (10,5%).
Une étude a montré un risque supérieur associé à la découverte récente de cancer (OR =1,95
[1,01 à 3,76]) ou associé au diamètre de cathéter ((HR 2.21 [95% CI 1.04-4.70] and HR 3.56
[95% CI 1.31-9.66] respectivement pour une diamètre de 5Fr et 6Fr) [56]. Ce dernier résultat
est en adéquation avec les données de la SF2H qui préconisent l’utilisation d’un petit diamètre
pour réduire le risque de thrombose [3].
Les complications graves représentent 13,4% des événements thrombo-emboliques dont 0,5%
sont des embolies pulmonaires. Il semblerait que chez les patients graves, ce taux soit plus
élevé (15,4%) [54].
Plusieurs points restent controversés :
- l’insertion au niveau du bras dans des veines périphériques qui obstruerait d’avantage la
lumière du vaisseau et ralentirait le flux sanguin ;
- le coté d’insertion du cathéter où le nombre de microtraumatismes serait engendré par les
mouvements du bras ;
- et l’efficacité d’un traitement préventif [54][57][58].
5.1.5 Traitements des thromboses
5.1.5.1 Traitements préventifs
Les traitements préventifs par anticoagulants ne semblent pas réduire le taux de thrombose. Il
serait nécessaire de traiter 26 patients pour éviter une complication thrombotique [54]. Les
recommandations internationales pour la prophylaxie des thromboses associées aux cathéters
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
27
chez les patients cancéreux, ne recommandent pas l’utilisation d’anticoagulant en routine
[59]. Toutefois, les résultats portent sur des effectifs réduits et des données indirectes où le
taux global de thromboses veineuses profondes est identique dans les études entres les
groupes avec ou sans prévention ainsi que pour le rapport de risque (ensemble de la
population OR=2,55 [1.54-4.23]; population avec prophylaxie OR=2,37 [1,10-5,09] [54].
5.1.5.2 Traitements curatifs
Le retrait du PICC Line ou un changement sur guide est souvent nécessaire mais ne doit pas
être systématique. Toutefois, une alternative possible et efficace pour les occlusions est
l’utilisation d’un traitement local par flush de chlorure de sodium ou plus efficacement
d’héparine ou encore par l’utilisation d’un activateur du plasminogène comme l’urokinase ou
l’alteplase [60][61][62][63].
En parallèle du retrait ou de la désobstruction, le traitement symptomatique reste celui d’une
thrombose : traitement anticoagulant (héparine à doses curatives ou anti-vitamine K) pendant
une durée d’au minimum 3 mois.
5.2 Complications infectieuses
5.2.1 Définitions de l’infection
Les infections liées aux cathéters veineux centraux sont des Infections Associées aux Soins
(IAS) selon la définition du Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections
Liées aux Soins (CTINILS) [64]. La relation entre le matériel et l’infection doit être justifiée
par les critères suivants :
« La simple présence d’hémocultures positives chez un malade porteur de cathéter, sans porte
d’entrée évidente sera identifiée comme bactériémie primaire et non rattachée à la présence
du cathéter.
Cathéters veineux centraux
La bactériémie/fongémie liée au CVC est définie par :
- l’association d’une bactériémie/fongémie survenant dans les 48 h encadrant le retrait du
CVC (ou la suspicion diagnostique d’infection de cathéter si celui-ci n’est pas retiré
d’emblée)
Et : - soit une culture positive avec le même micro-organisme sur l'un des prélèvements
suivants : culture du site d’insertion ou culture du CVC ³ 103 UFC/ml
- soit des hémocultures périphérique et centrale positives au même micro-organisme
avec un rapport hémoculture quantitative centrale/hémoculture périphérique > 5 ou
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
28
un délai différentiel de positivité des hémocultures centrale/périphérique > 2 h, avec
une positivité plus rapide pour l'hémoculture centrale.
En l’absence de bactériémie le diagnostic d’ILC repose sur :
· ILC locale : - culture de CVC 10³ UFC/ml
- et la purulence de l’orifice d’entrée du cathéter ou une tunnelite,
· ILC générale : - culture de CVC 10³ UFC/ml
- et une régression totale ou partielle des signes infectieux généraux dans les
48 h suivant l’ablation du cathéter.
Remarques :
- Le rapport hémoculture quantitative centrale/périphérique ou le délai différentiel de
positivité des hémocultures centrale/périphérique peuvent être réalisés en utilisant le
prélèvement qui a servi à établir le diagnostic de bactériémie
- Il est déconseillé d’utiliser la technique semi-quantitative de culture du cathéter selon la
méthode de Maki.
Cas des colonisations de cathéter
La surveillance épidémiologique de la colonisation des cathéters impose la culture
systématique des cathéters après ablation et la même technique de culture à l’ensemble des
établissements de soins participant au réseau de surveillance. Dans ces conditions, la
colonisation est définie par la culture positive du cathéter (méthode quantitative ≥ 10³
UFC/ml), sans tenir compte de l’existence éventuelle de tout signe clinique ou de donnée
microbiologique associés, tels que définis ci-dessus, conduisant au diagnostic d’ILC. »
Sont donc exclus de cette définition de l’infection, les cathéters colonisés lorsque le patient est
asymptomatique.
Dans la littérature, cette définition et les critères déterminant ce type d’infection varient. De
nombreuses recommandations existent comme celles de la société américaine de maladies
infectieuses [11][65][66], où la définition s’appuie principalement sur des critères
microbiologiques, dont des cultures semi-quantitatives. Des définitions partielles, impliquant
des notions restrictives de cliniques et de cultures microbiologiques sont employées [67]. Par
ailleurs, l’incidence des infections est exprimée différemment dans la littérature
[68][69]. Elle est définie soit en pourcentage soit en nombre d’infections pour 1000 jours de
cathétérisme. L’expression pour 1000 jours de cathétérisme [=(nombre d’infections/nombre
de jours de cathétérisme de l’ensemble des patients observés) x 1000] est plus proche de la
réalité clinique mais reste limitée car elle n’inclut pas le nombre de manipulations. Par
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
29
exemple, un PICC Line servant 4 fois dans la journée, sera plus à risque d’infection qu’un
même DM manipulé qu’une seule fois. L’incidence peut varier de 1,5 à 1,81 infections pour
1000 jours de cathétérisme et de 1,9% à 3,1%. ou encore de 0 à 6,5 pour 1000 jours de
cathétérisme [33][67][70].
5.2.2 Mode de contamination
L’infection peut provenir de plusieurs portes d’entrée (Figure 8) :
- La voie extra-luminale, le long du cathéter: elle représente la voie principale de
contamination et est aussi celle touchée plus précocement. La contamination peut
avoir lieu lors de la pose ou secondairement à des manipulations ;
- La voie endo-luminale : cette voie devient prépondérante lorsque le cathéter est en
place plus de 3 semaines. La contamination peut être due à la manipulation septique
des raccords, à une fréquence de changement de tubulures non adaptée, ou plus
exceptionnellement, à l’administration d’un liquide contaminé ;
- La voie hématogène : la colonisation de la portion intra-vasculaire du cathéter à partir
d’un foyer infectieux à distance, favorisée par la présence d’un thrombus au niveau du
cathéter.
Figure 8: Physiopathologie de la contamination des cathéters
5.2.3 Germes en causes
La flore commensale cutanée est la source de micro-organismes la plus fréquemment
impliquée dans les infections. Elle se compose de Staphylococcus aureus, de Staphylocoques
à coagulase négative, et parfois d’entérobactéries. L’étude du Réseau d’Alerte, d’Investigation
et de Surveillance des Infections Nosocomiales (RAISIN) a montré que 70% des bactériémies
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
30
nosocomiales liées à un cathéter, central ou périphérique, étaient dues aux staphylocoques
[71]. Les bactéries retrouvées présentent des facteurs de virulence particuliers : l’adhérence et
la capacité de former un biofilm. De plus, les levures Candida sp, en particulier le Candida
albicans, présentes dans l’environnement, peuvent aussi être incriminées.
5.2.4 Facteurs favorisants l’infection
5.2.4.1 Facteurs liés au cathéter
Le côté d’insertion droit montre un taux d’infection 1,6 fois plus important (p=0,027). Les
patients sont en effet majoritairement droitiers. La contamination bactérienne du site
d’insertion par des mouvements répétés ou le port de charge lourde pourrait être une des
explications [72]. De plus, la succession des poses aurait aussi un impact sur le taux de
complications comme le montre une étude récente réalisée chez des enfants [73].
Le système d’administration est réalisé via des valves à pression neutre. Le système interne
des valves mécaniques à pression positive provoquent un effet « flush » lors de la
déconnexion de la seringue grâce un système de réservoir. Or ce dernier n’étant pas accessible
aux antiseptiques, des dépôts risquent de ne pas être éliminés et d’être vecteurs de germes
pathogènes.
Le nombre croissant de lumière favoriserait les infections [3][52].
La duére médiane d’utilisation est aussi à prendre en compte. Le taux d’infection peut être de
1,5 ou de 2,5 pour 1000 jours de cathétérisme avec une durée médiane d’utilisation de 7 jours
ou 29 jours [72][74]. Or, plus une voie veineuse est en place pendant une longue durée, plus
le risque d’infection est important. Pour les PICC Lines, selon les fabricants, la durée de mise
en place peut aller jusqu’à 6 mois. La littérature relate toutefois une durée médiane
d’utilisation d’environ 20 jours. La SF2H recommande une durée d’utilisation inférieure à 3
mois [3].
5.2.4.2 Facteurs liés au patient et à l’utilisation
Les patients hospitalisés semblent plus sensibles aux infections que les patients à domicile
(2,1 versus 1 pour 1000 jours de cathétérisme) [68]. Les patients hospitalisés peuvent
nécessiter l’administration de plusieurs types de médicaments dans un milieu favorable aux
infections. En effet, l’immunodépression, la dénutrition, le nombre d’injections par jour,
l’administration de nutrition parentérale ou de chimiothérapie favorisent les infections [75].
De plus, les infections varient en fonction des pathologies. En oncologie, par exemple, les
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
31
cancers de haute malignité hématologique sont plus à risque que les cancers solides (4,22
versus 1,09 pour 1000 jours de cathétérisme) [72].
La gestion des lignes veineuses est aussi une source potentiel d’infections d’où la nécessité de
limiter leur manipulation en particulier lorsque les liquides administrés favorisent la
croissance microbienne (ex : nutrition parentérale, produits sanguins labiles) [11].
5.3 Complications autres
5.3.1 Complications lors de la pose
Durant la pose, des complications immédiates peuvent survenir. En effet, sans contrôle
radiographique, le risque de malposition est de 10%. La répercussion clinique est le
déclenchement d’arythmie ou plus rarement de tamponnade cardiaque. La ponction
accidentelle d’une artère brachiale existe mais reste rare du fait de l’échoguidage. Des cas de
lésions accidentelles du nerf brachial ou encore de pneumothorax ont été rapportés [53]. Le
respect des recommandations et l’expertise des praticiens sont indispensables pour limiter ces
complications.
5.3.2 Complications mécaniques
Parmi les complications tardives, il existe la migration et/ou la rupture du cathéter, et le
problème de fonctionnement du dispositif.
Une pression excessive exercée (exemple : efforts de toux, vomissement, injection avec une
seringue de volume < 10mL) peut provoquer des migrations du cathéter, généralement vers la
veine jugulaire interne homolatérale ou la veine sous-clavière controlatérale. Cette migration
peut donner lieu à la formation de thrombose.
Les ruptures surviennent lors d’un pincement du cathéter entre la première côte et la
clavicule- phénomène appelé « pinch off »- ou encore lors d’une pression trop importante
(injection haut débit, tentative de désobstruction forcée, retrait du dispositif pris dans une
gaine de fibrine) sur un cathéter fragilisé. Au niveau clinique, le pincement s’observe lorsque
le débit de perfusion est positionnel. Le risque principal résultant est l’embolie du cathéter au
niveau cardiaque ou des artères pulmonaires. A distance de la rupture, le fragment de cathéter
peut être à l’origine de complications infectieuses ou thrombotiques.
La formation d’une gaine de fibrine pouvant provoquer une occlusion ou le phénomène de
« pinch off » sont à l’origine des dysfonctionnements cités précedemment [53].
Quelque soit la complication mécanique, une radiographie est indispensable. Le retrait est
souvent nécessaire.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
32
6. Point de vue des patients
Peu d’études existent sur la satisfaction des patients vis-à-vis des PICC Lines. Malgré les
faibles échantillons de patients interrogés, il ressort une bonne satisfaction globale. Les points
négatifs concernent la praticité lors de la toilette et le choix vestimentaire [76][77].
L’implication du patient dans le choix du cathéter aurait un impact positif sur l’acceptation du
dispositif. De plus, l’éducation est un point essentiel pour que le patient soit en confiance et
pour réduire le risque de complications [78][79].
7. Comparaison avec les chambres à cathéters implantables
7.1 Rappels sur les chambres à cathéter implantables
7.1.1 Dénominations et définition
Les chambres à cathéter implantables sont aussi appelés Port-A-Cath®
(PAC) ou chambre
implantable pour perfusion ou Chambre Implantable Percutanée (CIP) ou encore dispositif
intraveineux longue durée.
L’HAS définit les PAC en trois points (Figure 9) [80]:
- « C’est un système implantable placé directement sous la peau permettant l’accès
cutané au cathéter. Elle peut être utilisée pour des perfusions, des transfusions, des
prélèvements sanguins ainsi que l’administration de médicaments » ;
- « Elle concerne essentiellement des traitements de longues durées (habituellement
supérieure à trois mois) exigent des accès répétés au réseau veineux de manière
continue ou intermittente » ;
- « Le système est conçu pour demeurer des années en place après son implantation ».
L’implantation de ce dispositif stérile nécessite une traçabilité.
Figure 9: Schéma des différentes positions possibles d’un PAC
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
33
7.1.2 Matériel
Ces DM répondent au marquage CE et à la norme ISO 13485 [8][9]. Ils sont
composées (Figure 10) d’une ou plusieurs chambre ayant une coque en titane ou en résine
époxy (exemple : polyoxyméthylène (POM) (polysite® Perouse Medical) ou polysulfone
(Celsite ® B-Braun) (2). L’accès au réservoir (3), généralement en titane se fait par passage
d’une aiguille de Hubert à travers un septum en silicone compressé (1) pouvant être piqué
1000 fois par cm². Le volume mort de ce réservoir est compris entre 0,15 mL et 0,8 mL. Les
liquides s’écoulent par le tube de sortie (6). Selon les fabricants, une bague de connexion (4)
peut être nécessaire pour lier le cathéter radio-opaque en silicone ou polyuréthane (5) à la
chambre. Plus récemment, l’ajout d’un système à valve bidirectionnelles au niveau de la sortie
du boitier et la modification de la forme de ce dernier avec une tige de sortie tangentielle sont
développées afin de réduire le risque de dépôt.
Figure 10: Coupe détaillée d’un PAC
7.1.3 Pose et retrait
Une consultation préalable avec l’opérateur, chirurgien ou radiologue, est effectuée afin
d’avoir le consentement du patient et de lui expliquer le déroulement de l’opération et si
nécessaire de prévoir l’arrêt des anticoagulants oraux.
La pose et le retrait des PAC sont des actes opératoires programmés qui s’effectuent dans des
conditions d’asepsie stricte au bloc opératoire ou en radiologie interventionnelle avec un
contrôle fluoroscopique. L’anesthésie peut être locale ou générale. Les techniques de poses
existantes varient selon la veine ponctionnée – jugulaire ou sous-clavière – et selon le mode
d’abord – technique par dénudation ou technique sous contrôle échographique. Une loge de la
taille de la coque est confectionnée pour recevoir la chambre. Le DM est ensuite fixé sur le
plan pectoral par des sutures. Il est alors utilisable immédiatement (Figure 11). La première
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
34
ponction dans du PAC est un acte médical qui a lieu lors de la vérification du reflux,
immédiatement après la pose en per-opératoire [81].
Le retrait s’effectue en fonction d’un rapport bénéfice/risque pour le patient. Une durée de
48h post-retrait doit être respectée avant une nouvelle pose dans un autre site anatomique
[81].
Figure 11: Schéma d’un PAC après sa mise en place
7.1.4 Soins des chambres implantables
L’entretien - pansements et rinçages - des PAC est fonction de son utilisation et se réalise
dans des conditions aseptiques. Le pansement est transparent et rend possible la visualisation
de l’aiguille de Hubert (aiguille ayant une pointe biseautée pour éviter le carottage). Il est
effectué lors d’une utilisation répétée et sur plusieurs jours. Un rinçage pulsé par rotation doit
être réalisé avant et après une perfusion ou un prélèvement. Avant toute utilisation, un
contrôle du retour veineux est nécessaire pour valider le bon fonctionnement du cathéter.
Pour le patient, le dispositif est discret et les douches ou les bains sont possibles sans
précaution particulière. Comme pour les PICC Lines, le port de charge lourde n’est pas
recommandé.
7.1.5 Complications
Les complications sont semblables à celles des PICC Lines : complications infectieuses,
thrombotiques, et mécaniques. Quelle que soit la technique de pose, les complications en
terme d’infection sont les mêmes [81]. Le taux d’infection varie selon les études de 0,026 à
0,86 infections pour 1000 jours de cathétérisme [70]. Les thromboses ont un risque de
survenue plus faible qu’avec les PICC Lines (OR=0,43 [0,23-0,80]) [82].
Les particularités sont :
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
35
- L’impossibilité d’accéder au boitier si ce dernier est implanté trop profondemment ou s’il
est retourné. Une pose réalisée correctement avec la confection d’une loge adaptée à la taille
du boitier et une fixation par suture sur le plan pectoral réduit ce risque ;
- Les extravasations, c'est-à-dire un passage anormal du liquide de la veine vers les tissus
adjacents. Cette complication est exceptionnelle. Elle est estimée à 0,08% dans une étude
concernant des patients à domicile. La gravité est variable selon les propriétés vésicantes ou
irritantes des médicaments utilisés. En France, la formation à la manipulation des PAC,
incluse dans le programme de formation initiale des soignants, est efficace pour limiter ce
risque.
7.2 Avantages/inconvénients des PICC Lines vis à vis des chambres implantables
Outre leur différence de technique de mise en place, de localisation, d’accès et de durée de
mise en place, les PICC Lines sont des DM ayant un risque de complications infectieuses et
thrombotiques plus important que les PAC. En effet, en ce qui concerne les infections,
l’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-
infectieux en établissement de santé en France, datant de 2012, révèle un taux d’infections
nosocomiales liées aux cathéters centraux de 3,3%. Ce taux serait de 3,4% pour les porteurs
de PICC Line contre 1,6% pour ceux ayant un PAC [83]. Toutefois, cette sensibilité aux
infections n’est pas retrouvée dans la revue de la littérature et la méta-analyse de Chopra V.
Le risque relatif (RR) d’infection chez les patients hospitalisés ayant un PICC Line est
similaire à celui d’un patient ayant un PAC (RR=0,91). Chez les patients à domicile, le PICC
Line apparait plus sûr (RR=0,22) avec un taux d’infection de 0,5% contre 2,1% avec un PAC
[69]. Le délai de survenue de la première infection est toutefois plus tardif avec un PAC avec
un délai de 88 jours versus 32,5 jours pour les autres voies veineuses centrales [84]. Du coté
des complications thrombotiques, les PICC Lines ont un taux supérieur de thrombose avec un
Odd Radio (OR) de 2,55 [1,54-4,23] [54][85]. De plus, le risque de rupture de cathéters avec
les complications associées, est plus fréquent avec les PICC Lines qu’avec les PAC [53].
Un autre point incontournable est la satisfaction des patients. Les PAC seraient préférées aux
PICC Lines du fait qu’elles sont moins visibles et enfreignent moins les activités de la vie
quotidienne [78]. Leur soin est mensuel si elles ne sont pas utilisées. Toutefois, elles
présentent des inconvénients : implantation d’un PAC peu confortable, inconfort psychologie
d’avoir un élément implanté, prises de sang plus douloureuse, perturbation du sommeil à
cause de la présence du boitier [79]. Le tableau 7 permet de comparer ces deux DM de la pose
jusqu’à l’utilisation.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
36
PICC Line PAC
Pré-opératoire
Consultation et
consentement Non Oui
Arrêt des
anticoagulants Non Oui
Opératoire
Lieu Radiologie
interventionnelle
Bloc opératoire ou
Radiologie
interventionnelle
Localisation Bras Sous-claviculaire/jugulaire
Technique Percutanée Dénudation/percutanée
Disposition Externe Implanté en sous cutanée
Post- opératoire Délai d’utilisation Immédiat Immédiat
Retrait
Opérateur IDE Chirurgien ou radiologue
Lieu Au lit du patient
Radiologie
interventionnelle ou bloc
opératoire
Durée de mise en
place
Minimum 7 jours 3 mois
Maximum 3 mois -
Soins
Si pas utilisé Hebdomadaire Mensuel
Branchement Valves Aiguille de Hubert
Piqure Non Oui
Utilisation
Haute pression
(300 psi) Oui Oui
Gamme adulte et
pédiatrique Oui Oui
Infections
Prise en charge à
l’hôpital + +
Prise en charge à
domicile + +++
Délai moyen
d’apparition 32.5 jours 88 jours
Thromboses +++ +
Complications
mécaniques Rupture de cathéter +++ +
Qualité de vie
patient
Douche sans
protection Non Oui
Traçabilité Oui Oui
Tableau 7: Comparaison entre les PICC Lines et les PAC
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
37
DEUXIEME CHAPITRE : UTILISATION DES PICC LINES AU
CENTRE HOSPITALIER DE VALENCE
Ce deuxième chapitre aborde la pose et l’utilisation des PICC Lines au Centre Hospitalier de
Valence (CHV). Après une présentation du CHV et de la radiologie interventionnelle, une
description est faite sur la consommation des PICC Lines et des PAC. Par la suite, une étude
rétrospective sur 70 patients ayant eu des poses de PICC Lines, réalisées en 2012, est détaillée
afin d’évaluer les indications et les complications. Ensuite, sur la même cohorte, une
évaluation du codage de l’acte de pose est développée. Enfin, le coût de la pose d’un PICC
Line est détaillé et approché puis comparé à celui d’une pose de PAC.
1. Pose de PICC Line au Centre hospitalier de Valence
1.1 Généralités sur le Centre Hospitalier de Valence
Le CHV, hôpital de référence en Drôme-Ardèche, est composé de 717 lits et 67 places
(Graphique 2).
Graphique 2: Répartition des 717 lits par discipline en 2012 [86]
En 2013, il y a eu 2 329 naissances, 11 811 interventions au bloc opératoire et 65 005
passages aux urgences dont environ 20 % suivis d’une hospitalisation [87].
L’établissement a un service d’oncologie hématologie dont le nombre de séance de
chimiothérapie en 2012 est de 8 352 ce qui représente environ 1 600 poches.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
38
1.2 Présentation du service de radiologie
Le plateau technique est composé de plusieurs unités :
- 1 secteur de radiologie interventionnelle et vasculaire ;
- 2 salles de radiologie ;
- 2 scanners ;
- 2 IRM ;
- 2 salles d’échographie et doppler ;
- 1 secteur dédié à l’imagerie de la femme : 1 salle d’échographie et 1 salle de
mammographie. Sénologie interventionnelle : microbiopsie et macrobiopsie sous
échographie.
Le nombre total d’actes réalisés en 2013 est de 77 911 dont 39 287 pour la radiologie
(Graphique 3).
Graphique 3: Répartition du nombre d’actes réalisés en 2013 dans le service de radiologie
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
39
Les 6 unités fonctionnelles fonctionnent 24h/24 grâce aux gardes assurées par les 10
praticiens du service de radiologie et des manipulateurs en radiologie. Le recrutement des
patients est interne (hospitalisations) ou externe.
1.3 Focus sur la radiologie interventionnelle
En mars 2011, une salle de radiologie interventionnelle et vasculaire à capteur plan a été
inaugurée. L’installation complète comprend également un échographe.
Figure 12 : Salle de radiologie interventionnelle au CHV
L’implantation de cette salle sur le plateau technique a permis le développement des PICC
Lines dans l’établissement. Quatre radiologues sont formés à leur pose. En 2013, sur les 904
gestes réalisés dans cette salle, 208 (23%) correspondent à une pose de PICC Line et 226
(25%) à celle d’une pose de PAC (Tableau 8).
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
40
Geste
Nombre d’actes pour l’année 2013
Nombre d’actes Nombres d’actes en
pourcentage
Pose de PAC 226 25,0
Pose de PICC Line 208 23,0
Gastrostomie 62 6,9
Infiltration intra-articulaire 54 6,0
Embolisation 52 5,8
Biopsie 48 5,3
Arthrographie 46 5,1
Ponction 36 4,0
Infiltration foraminale 28 3,1
Néphrotomie 20 2,2
Artériographie 16 1,8
Autres 108 11,9
Tableau 8: Répartition des gestes en salle de radiologie interventionnelle en 2013
La pose de PAC et de PICC Line est un acte délicat avec en particulier un risque infectieux
impliquant un bio-nettoyage des locaux, une manipulation aseptique (port d’une tenue
chirurgicale) et une qualité d’air maîtrisée ISO 7 [88][89]. Tout patient peut avoir une pose de
PICC Line sur prescription médicale. Les demandes proviennent notamment des services
réalisant des chimiothérapies (hôpital de jour d’oncologie et hématologie, service
d’oncologie) ou des antibiothérapies (service de maladie infectieuses/ pneumologie).
1.4 Activité de pose de PICC Line
1.4.1 Evolution des poses des PICC Lines
Les poses de PICC Line ont débuté en avril 2011. Elles sont uniquement pratiquées chez des
adultes. Elles concernent majoritairement des PICC Lines avec une voie. Après une forte
augmentation en 2012, un léger ralentissement est noté en 2013 (Graphique 4).
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
41
Graphique 4: Evolution de la consommation de PICC Line au CHV
Les sets en marché depuis 2011 au CHV sont les « sets filoguidés à simple lumière (ou double
lumière) pour placement radiologique avec un guide en acier inoxydable » du fabricant Cook
ayant pour référence: UPICS-5.0-CT-OTW-ST-1110 et UPIDS-5.0-CT-OTW-ST-1110. Les
PICC Lines de ses sets sont adaptés au haut débit pour injection automatique. Les cathéters
sont en silicone. Les caractéristiques de certains éléments du set sont décrites dans le tableau
9.
Caractéristiques Valeurs
Diamètre de cathéter (mm) 1,67
Longueur de cathéter (cm) 60
Diamètre de gaine d’introduction (Fr) 5,5
Longueur de gaine d’introduction (cm) 7
Diamètre/Longueur de guide (inch (mm)/cm) 0,018 (0,46)/65
Tableau 9: Caractéristiques des éléments des sets de pose référencés au CHV
1.4.2 Technique de pose des PICC Lines
Les PICC Lines sont posés exclusivement en radiologie interventionnelle selon la technique
de Seldinger préalablement décrite. Les conditions techniques permettent l’utilisation de
l’échographie et de la fluoroscopique en continu pour le contrôle de la pose. L’annexe 1 décrit
les différentes étapes d’une pose.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
42
1.5 Formation des infirmier(e)s diplômé(e)s d’état à l’utilisation des PICC Lines
1.5.1 Formations internes
1.5.1.1 Formation destinée à l’ensemble du personnel soignant de l’établissement
Les manipulations sur PICC Line n’étant pas intégrées dans la formation initiale des IDE, des
formations internes au CHV ont été mises en place. Une évolution est toutefois notée à
l’institut de formation aux soins infirmiers de Valence qui, depuis 2013, propose une option
facultative sur ce sujet.
Au CHV, pour les 675 IDE, les formations sont assurées par deux IDE de l’unité d’hygiène
et d’épidémiologie. Cette unité est constituée d’une équipe opérationnelle d’hygiène, d’une
EIDLIN pour les établissements sanitaires publics et privés en Drôme Ardèche Isère, et d’une
équipe dédiée aux Etablissements Hospitaliers pour Personne Agée et Dépendante (EHPAD).
En parallèle du développement des poses de PICC Lines, l’équipe opérationnelle d’hygiène a
mis en place une formation interne pratique sur la manipulation et les soins sur PICC Lines
d’une durée d’environ 30 minutes. Les interventions ont eu lieu lors de la relève des IDE au
sein des services les plus concernés tels que le service d’hémato-oncologie, de
pneumologie/infectiologie et de gastro-entérologie. En deux ans et demi, environ 250 IDE ont
été formées. Un accompagnement quotidien est réalisé auprès de services demandeurs.
1.5.1.2 Formation destinée aux services avec une activité d’oncologie
Une sensibilisation supplémentaire est faite aux IDE manipulant des poches de chimiothérapie
via une formation sur les cytotoxiques qui intègre la manipulation des PAC mais aussi celles
des PICC Lines. Cette formation est obligatoire pour les IDE des services d’oncologie-
hématologie, de pneumologie et de gastro-entérologie, et facultative pour les autres IDE de
l’établissement. Elle est ouverte aux IDE des autres établissements du territoire (ex : CH de
Crest, CH de Die). Lors de la journée de formation, une partie est consacrée à des ateliers
pratiques sur les manipulations et les soins sur PICC Line. En deux ans, 73 IDE en ont
bénéficié.
1.5.1.3 Evaluation des pratiques professionnelles
Une évaluation des pratiques professionnelles de 45 IDE des services les plus concernés –
Hématologie-oncologie et Gastro-entérologie- a eu lieu en 2012 sur la manipulation des lignes
veineuses et la réfection du pansement d’un cathéter PICC Line. Un questionnaire a été
diffusé et des observations de pratique de terrain (21 manipulations de ligne veineuse et 15
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
43
réfections de pansement) ont été effectuées par l’équipe d’hygiène. Le tableau 10 présente les
résultats des observations.
Manipulation de la ligne veineuse Réfection de pansement
Points
forts
Utilisation d’une compresse
stérile associée à un antiseptique
alcoolique
95% Antisepsie en 4 temps 100%
Rinçage pulsé en 3 pressions
avant une injection ou un
prélèvement
100% Traçabilité 100%
Points
faibles
Désinfection des mains
Durée de friction conforme
86%
63%
Désinfection des mains
Durée de friction conforme
93%
50%
-
Port du masque chirurgical 73%
Utilisation d’un antiseptique
alcoolique et respect du temps
de séchage
87%
Tableau 10: Synthèse des résultats des observations réalisées sur la manipulation de la ligne veineuse et
sur la réfection de pansement PICC Line
Trente et un questionnaires ont été retournés. Il en ressort que 48% des IDE disent réaliser un
rinçage pulsé et 62% disent utiliser un antiseptique.
Des mesures correctives ont été entreprises avec comme priorité le respect de la durée de la
friction antiseptique et secondairement l’utilisation d’un masque chirurgical et l’utilisation
d’un antiseptique alcoolique avec un respect du temps de séchage.
1.5.2 Formations externes
Afin de pouvoir former les IDE libérales, l’EIDLIN propose des journées de formation locales
ouvertes pour le personnel extérieur intitulées « Prévention des risques infectieux associés aux
soins sur cathéters PICC Lines ».
Les objectifs de ces formations sont :
- Améliorer la qualité et la sécurité des procédures de soins sur cathéters PICC Line ;
- Actualiser les connaissances sur les microorganismes et facteurs de risques en lien
avec les infections associées au cathéter PICC Line ;
- Actualiser les connaissances sur les mesures de prévention et de surveillance.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
44
Elles se déroulent sur une demi-journée. Les informations théoriques – épidémiologie,
facteurs de risques sont mises en pratiques dans des ateliers : réfection de pansement,
technique de rinçage, fréquence des soins. En 2013, 76 IDE ont bénéficié de cette formation.
1.5.3 Protocole de soin et ordonnance de sortie
Dès le début des poses de PICC Line, un protocole intitulé « PICC Line : pose, soins et
surveillance » a été formalisé et diffusé via le réseau intranet de l’établissement (annexe). Par
le biais des prescriptions Cristalnet®, une ordonnance type est disponible. Elle intègre des
consignes destinées aux IDE libérales prenant en charge le patient à domicile (Annexe 2).
1.6 Comparaison avec la pose de chambres implantables
1.6.1 Evolution de l’activité de pose des chambres implantables
Les PAC sont posées à la fois au bloc opératoire et en radiologie. La consommation générale
des PAC pour adultes est d’environ 325 par an (Graphique 4). Elle est en nette augmentation
en 2013 (Graphique 5). Les poses en radiologie interventionnelle ont aussi débuté en 2011 en
radiologie.
Graphique 5: Comparaison de l’évolution de la consommation de PAC et des PICC Lines
Deux références de set Polysite® du laboratoire Perouse Medical sont disponibles au CHV :
3008 Peel-away sheath introducer (ISP) et 4008 ISP. La composition de la coque est un
hybride de titane et Polyoxymethylène et celle du cathéter est le silicone (Tableau 11). La
coque n’est pas pré-connectée au cathéter. La différence entre ces deux références se trouve
dans la taille de la coque (Tableau 12). En radiologie interventionnelle, seules les références
3008 ISP sont consommées.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
45
Caractéristiques Valeurs
Diamètre externe de cathéter (mm) 2,4
Diamètre interne de cathéter (mm) 1,2
Longueur de cathéter (cm) 60
Diamètre de gaine d’introduction (Fr) 8
Tableau 11: Caractéristiques générales du cathéter des PAC référencés au CHV
Caractéristiques 3008 ISP 4008 ISP
Diamètre de base (mm) 32x21 37,5x22,5
hauteur (mm) 10,1 12,1
Diamètre du septum (mm) 10,5 12,1
Poids (g) 5,5 7,7
Volume mort (ml) 0,35 0,55
Tableau 12: Caractéristiques générales de la coque selon les références des PAC référencés au CHV
1.6.2 Techniques de pose des chambres implantables
Le tableau 13 décrit les différences entres les poses effectuées en radiologie interventionnelle
et au bloc opératoire au CHV.
Radiologie interventionnelle
(même salle que pour les PICC Lines) Bloc opératoire
Opérateurs Radiologue Chirurgiens viscéraux ou oto-
rhino-laryngologiste
Technique de pose Voie percutanée avec guidage
échographique Dénudation de la veine/ ponction
Veine utilisée Jugulaire Céphalique/sous-clavière
Contrôle de la pose Radioscopie continue Radioscopie discontinue
Tunnellisation oui non
Tableau 13: Synthèse des techniques de poses en radiologie interventionnelle et au bloc opératoire
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
46
2. Suivi rétrospectif des poses de PICC Line au Centre Hospitalier de
Valence
L’étude a pour but de faire un état des lieux de l’utilisation et des complications sur les PICC
Lines au CHV.
2.1 Méthodologie de recueil
Le recueil des données s’est fait à l’aide d’un tableau Excel.
2.1.1 Sources d’information
La feuille de traçabilité de la pose du PICC Line a servi à répertorier les patients ayant
bénéficié d’une pose (Annexe 3). De nombreuses données ont été recueillies à l’aide du
dossier patient informatisé (logiciel Cristalnet® Version V04.21.03.03). En cas de données
manquantes, les dossiers papiers ont été consultés.
2.1.2 Critères d’inclusion
Les patients inclus ont bénéficié d’une insertion durant le premier semestre 2012.
2.2 Définitions utilisées
2.2.1 Définition de l’infection
La définition de l’infection retenue est celle définie dans le paragraphe «5.2.1 Définitions de
l’infection » de la première partie correspondant à celle du CTINILS [64]. Par manque de
données cliniques et biologiques, la définition de l’infection dans ce travail a été restreinte aux
conditions suivantes :
- Soit une hémoculture prélevée sur PICC Line et une sur voie veineuse périphérique
qui sont positives au même germe ;
- Soit une hémoculture prélevée sur PICC Line et un examen cytobactériologique du
matériel retiré positifs au même germe.
2.2.2 Définition de la thrombose
Elle est définie par la présence de signes cliniques et d’imagerie d’une thrombose.
2.2.3 Expression des Résultats
Le taux d’infection et le taux de thrombose sont exprimés en nombre d’infections pour 1000
jours de cathétérisme et en pourcentage afin de pouvoir comparer les résultats à la littérature.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
47
2.3 Données recueillies
2.3.1 Données générales
Les données suivantes ont été recueillies:
- Age;
- Sexe;
- Service demandeur de la pose.
2.3.2 Données relatives à l’insertion
Les données concernant la pose sont les suivantes:
- Date d’insertion;
- Date de retrait;
- Coté d’insertion;
- Veine d’insertion;
- Nombre de pose ;
- Délai entre deux poses ;
- Historique de pose de PICC Line ou de PAC.
2.3.3 Données relatives aux complications
Les compte-rendus opératoires ont permis de renseigner les complications per-opératoires
immédiates: hématomes, malposition, impossibilités de pose pour des raisons anatomiques
etc…
Pour les infections, les informations suivantes sur les hémocultures positives ont été
répertoriées:
- Date de prélèvement de(s) l’hémoculture(s);
- Germe(s) retrouvé(s);
- Traitement antibiotique appliqué.
Pour les thromboses et les complications mécaniques, la donnée recueillie est la date de
survenue.
2.4 Méthode d’analyse statistique
Les analyses statistiques ont été faites à partir du test Kaplan Meier et test de Chi-2 avec le
logiciel SPSS® version 17.0.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
48
2.5 Résultats
2.5.1 Description de la population et du côté d’insertion
Quatre-vingt-une poses ont été réalisées chez les 70 patients inclus. La moyenne d’âge de ces
patients est de 67,54 ans (Figure 12). La population est majoritairement masculine. Neuf
patients ont eu au moins deux poses durant l’année 2012. Les dispositifs posés sont à une voie
dans 78 poses. Le coté d’insertion est principalement le gauche et la veine d’insertion, la
veine basilique (Tableau 14).
Quatre radiologues ont effectués respectivement 33 poses (40,7%), 29 poses (35,8%), 13
poses (16,0%) et 6 poses (7,4%).
Total
Nombre %
Sexe Féminin 28 40
Masculin 42 60
Cathéters utilisés Total 83 -
Cathéters posés 1 voie 77 95
2 voies 4 5
Nombre de pose par
patient
1 61 87
2 7 10
3 2 3
Coté d’insertion Gauche 59 72,8
Droite 19 23,4
Pas d’information 3 3,7
Veine d’insertion Basilique 55 67,9
Humérale 18 22,2
Céphalique 2 2,5
Pas d’information 6 7,4
Pose de PAC Avant la pose de PICC Line 12 14,8
Après la pose de PICC Line 8 9,9
Pose de PICC Line Avant la pose de PICC Line en 2011 15 18,5
Après la pose de PICC Line 2013 9 11,1
Tableau 14: Caractéristiques des patients
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
49
La population est assez âgée comme le montre la figure 12.
Figure 13: Répartition des âges de la population
2.5.2 Indications
Les PICC Lines sont majoritairement destinés à l’administration de chimiothérapie.
L’administration d’antibiotiques et de nutrition parentérale sont moins indiquées mais restent
toutefois des indications souvent retrouvées (Tableau 15).
Nombre
Chimiothérapie 36
Antibiotiques 26
Nutrition Parentérale 24
Médicaments autres 19
Mauvais capital veineux 16
Tableau 15: Indications des poses
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
50
Les services d’où proviennent les patients sont en lien avec les indications. Les principales
provenances sont pour 34,6 % du service d’oncologie hématologie, 14,8 % du service de
gastrologie entérologie, 7.4 % du service d’oncologie hématologie de jour, 6,2 % du service
de pneumologie/infectiologie, 3,7 % du service de chirurgie viscérale.
De plus, 12 poses (14,8%) ont été réalisées en externe. Quatorze patients sont sortis en HAD
avec leur PICC Line et 2 ont été transférés vers un autre CH.
2.5.3 Durée médiane d’utilisation
Pour 11 poses, la date de retrait était non disponible dans le dossier patient. La durée
d’utilisation a donc été calculée pour 70 insertions. La durée moyenne d’utilisation est de 31,4
jours [0;198], avec une médiane à 18 jours (Figure 16) . Le nombre de jours de cathétérisme
est de 2 262 jours.
Pour 21 patients, le retrait correspond à la date de décès. Dans cette population, la médiane
d’utilisation est de 8 jours [0; 58].
Il n’existe pas de différence significative de durée de poses entre les hommes et les femmes
(37,6 versus 27.5 jours avec p=0.285). Le côté d’insertion n’influence pas significativement la
durée de pose (p=0,41), ni la veine d’insertion (p=0,991).
Figure 14 : Données sur la durée de mise en place des PICC Lines
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
51
A noter que pour 10 patients, la durée de pose est strictement inférieure à 7 jours.
2.5.4 Complications et reposes
2.5.4.1 Complications per-opératoires
Aucun échec de pose ou complication per-opératoire n’a été répertorié pour les 81 poses.
2.5.4.2 Complications infectieuses
Cinq patients sont considérés comme infectés dont un patient ayant une durée de pose non
connue. Ils proviennent d’unités différentes. Le taux d’infection est donc de 6,17 % sur
l’ensemble des 81 poses. En excluant les patients n’ayant pas de date de retrait (soit 11
patients), les infections représentent 2,24 pour 1000 jours de cathétérisme. Le délai médian de
survenue de l’infection est de 23 jours [7;126]. Les germes retrouvés sont :
- Staphylococcus epidermidis (2 cas);
- Staphyloccocus aureus (1 cas);
- Escherichia coli (1 cas).
Pour 4 patients, un traitement antibiotique a été instauré. Pour un patient, l’infection est
associée à une thrombose veineuse humérale malgré une pose au niveau de la veine basilique.
Toutes les infections ont eu lieu chez des patients n’ayant pas d’administration d’antibiotique.
Aucun patient infecté n’est décédé.
L’influence du sexe, de la provenance d’un service, ou encore l’indication est non
significative, tout comme la présence d’un cancer solide ou hématologique (p>0,005).
Le tableau 16 montre que 3 patients sur les 5 infectés ont eu recours à un PICC Line ou un
PAC avant leur pose de PICC Line.
Totalité des patients Patients infectés
PICC Line PAC PICC Line PAC
A 61 61 2 3
B 4 0 1 0
C 11 12
D 5 8 1 1
Tableau 16: Nombre de patients infectés par rapport à l'ensemble de la cohorte selon l'historique des
poses selon celle(s) de l’étude(s). A= aucune pose antérieure ou postérieure ; B= pose antérieure et
postérieure ; C= uniquement des poses antérieures ; D= uniquement des poses postérieures
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
52
2.5.4.3 Complications thrombotiques
Pour quatre patients, ont été retrouvées des thromboses sans répercussion sur le maintien du
PICC Line soit un taux de 4,9%. En excluant les patients n’ayant pas de date de retrait (soit 11
patients), les thromboses représentent 1,77 pour 1000 jours de cathétérisme. Le diagnostic a
reposé sur un examen clinique. La durée d’utilisation est de plus de 7 jours. Un patient a
présenté à la fois une infection et une thrombose.
2.6 Discussion
2.6.1 Choix du dispositif
La pose du PICC Line est un élément clef dans la prise en charge du patient. En effet, le choix
de cette voie parmi les autres voies centrales, le choix du matériel ainsi que la qualité de la
pose conditionnent en partie le maintien du dispositif pendant le temps déterminé par le
prescripteur.
2.6.1.1 Indications
Le choix de ce DM est orienté en fonction de la physiopathologie du patient, et la durée du
traitement à administrer. Un élément organisationnel concernant le délai d’attente pour la
réalisation de la pose est un facteur indépendant du praticien demandeur. [70]
Au CHV, les patients recevant un PICC Line sont majoritairement des patients cancéreux, (39
cancers solides, 17 cancers hématologiques) nécessitant une chimiothérapie, des antibiotiques
ou de la nutrition parentérale. Un seul patient provient des soins continus. Les complications
infectieuses sont en effet plus fréquentes chez ces patients de réanimation ou atteints de
cancer [68][70][90].
De plus, les 21 décès observés dont la durée médiane d’utilisation de 8 jours montrent un
choix inapproprié du dispositif. Ces patients sont âgés (77 ans [48-89]) et souffrent de cancer
en phase terminale ou en dernière ligne de traitement. Toutefois, l’évolution clinico-
biologique ne peut pas être prédite pour ce type de patients fragiles [91]
Seulement 10 patients (14,3%) ont une durée d’utilisation strictement supérieure ou égale à 7
jours. La SF2H indique que le PICC Line doit être utilisé pour un traitement intraveineux
d’une durée supérieure ou égale à 7 jours [3]. Cette information conforte la bonne utilisation
de ce dispositif.
Sept de ces 10 patients sont décédés. Chopra V a d’ailleurs décrit les pratiques aux Etats Unis
et met en évidence que 10 à 25% des PICC Lines étaient inappropriés ou mal utilisés [92].
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
53
Le point essentiel de l’orientation des prescripteurs vers ce DM est le court délai d’obtention
d’une pose. En effet, au bloc opératoire, le délai d’obtention d’une date de poses de PAC est
de 3 semaines contre un peu plus d’une semaine pour une pose de PICC Line en radiologie
interventionnelle. Pour une pose de PAC aussi bien au bloc opératoire qu’en radiologie, il est
nécessaire de prévoir une consultation pré-anesthésique et une consultation avec l’opérateur.
Pour 10% des patients, les PICC Lines sont posés en attente d’une pose de PAC. Un meilleur
accès aux plages horaires du bloc opératoire permettrait de réduire ce temps d’attente.
2.6.1.2 Choix du matériel
Le choix du matériel de pose et du PICC Line en lui-même se fait en concertation entre les
opérateurs et les pharmaciens de l’établissement. Le silicone, tout comme le polyuréthane, est
utilisé au CHV. Cependant, au niveau théorique, il semblerait que le polyuréthane aurait des
propriétés mécaniques supérieures mais surtout qu’il aura un plus faible pouvoir thrombogène
du fait de sa surface lisse [81].
Les valves utilisées jusqu’en 2013 étaient des valves mécaniques à pression positive. Or les
recommandations indiquent que ces dernières sont plus à risque d’infection du fait du flux
non laminaire et de la complexité du mécanisme interne. Il serait nécessaire de réaliser la
même étude après le changement de matériel afin de montrer son réel impact sur le taux
d’infection trouvé ici.
2.6.1.3 Côté d’insertion du PICC Line
La salle de radiologie interventionnelle est composée de matériel de dernière technologie
permettant un confort pour l’opérateur. La pose par repérage échographique a montré ces
avantages pour la réduction des complications précoces. Le contrôle par fluoroscopie en
continu est une méthode permettant le suivi de la pose en temps réelle [3].
Les insertions sont faites au niveau de la veine basilique et en majorité du côté gauche. Le
choix du côté de la pose et de la veine d’insertion sont primordiaux pour réduire les
complications. En effet, la veine céphalique a montré dans la littérature des taux de thrombose
supérieurs (57%) à la veine humérale (10%) ou basilique (14%) [93]. Le côté gauche est
choisi afin de laisser la possibilité aux patients de conserver une mobilité du bras dominant,
réduisant par conséquent les risques de mouvement et de contamination microbienne du
dispositif mais aussi les risques de thromboses. Toutefois, la littérature révèle une controverse
sur le côté d’insertion en particulier concernant le risque de thrombose [37][93][94]. Les
causes décrites sont pour le côté droit, des mouvements plus fréquents, et pour le côté gauche,
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
54
une plus grande longueur du système veineux à traverser et donc un ralentissement du flux.
Un autre point est central pour le choix : il s’agit du confort du patient, en particulier pour
ceux recevant leur traitement à domicile ou en hôpital de jour.
2.6.2 Durée d’utilisation
Les résultats de cette étude correspondent aux données de la littérature. Malgré la possibilité
d’utiliser les PICC Lines pendant une durée de 6 mois, il est rare que cette durée soit atteinte.
Cette durée dépend de la qualité des soins et de la survenue de complications. Lorsqu’il y a
des complications, la durée médiane d’utilisation est de 5 jours supérieurs à celui des poses en
général.
Outre les complications, l’acceptation du dispositif et la compliance du patient au soin sont
indispensables pour garantir le maintien du dispositif. Or dans la cohorte de patients, un
patient Alzheimer et un patient trisomique 21 ont soit arraché le PICC Line soit l’ont rendu
non fonctionnel restreignant ainsi la durée d’utilisation à respectivement 7 jours et 9 jours.
Un autre point décisif est celui de la qualité de vie des patients. Cinq patients décrivent une
altération de leur qualité de vie ayant pour conséquence le retrait du matériel.
2.6.3 Taux d’infections
Le taux d’infection correspond aux données de la littérature. Ces infections, tardives sont
probablement sous estimées. Outres les infections locales qui n’ont pas été prises en compte,
le manque d’information rend le recueil des données incomplet. L’équipe du comité anti-
infectieux du CHV a récemment décidé de développer d’avantage l’utilisation vers des voies
veineuses centrales posées en jugulaire en radiologie interventionnelle.
Ce taux d’infection peut être corrélé à la qualité des soins infirmiers. Toutefois, un audit
interne sur l’impact de la formation effectuée par les IDE hygiénistes réalisé en 2012, a
montré que le protocole de soin était suivi et que les points critiques portaient sur l’hygiène
(temps de fiction avec la solution hydro-alcoolique, le port du masque et l’utilisation d’un
antiseptique alcoolique avec un temps de séchage respecté). Dans cette étude sur les PICC
Lines, les patients proviennent des services d’hospitalisation et d’hôpital de jour en Oncologie
Hématologie et hôpital de jour, de Pneumologie-Infectiologie, de chirurgie et de soins de suite
et réadaptation.
Comme précisé dans le paragraphe 5.2.4, les complications infectieuses surviennent
d’avantage chez les patients fragiles, et d’avantage chez les patients ayant des cancers
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
55
hématologiques que solides [3]. Dans cette étude, il n’y a pas de différence significative entre
ces 2 types de cancers (p=0,536 ; p=0,719).
2.6.5 Taux de thrombose
En parallèle, un réel déficit de données existe pour les thromboses veineuses comme le
montre le faible taux retrouvé (1,77 pour 1000 jours de cathétérisme). Ce dernier est dans la
borne basse des données de la littérature qui relatent un taux de thrombose allant de 0,4 à 61,4
pour 1000 jours de cathétérisme [3]. Le taux en pourcentage (4,9%) est lui plus proche des
données présentes dans la méta-analyse de Chopra de 4,7 à 6,7 [54]. De plus, un manque de
données d’imagerie validant le diagnostic de thromboses existe. Une sous-estimation est
probable. Lors de la consultation des dossiers papiers infirmiers, plusieurs constatations
d’absence de retour veineux sont notées. L’intégralité des problèmes rencontrés lors des soins
n’étant pas explicitement notés, il serait justifié de mettre en place une étude prospective afin
de suivre au plus près du patient chaque événement intercurrent en lien avec le PICC Line lors
de son traitement.
2.6.6 Limites de l’étude
Les difficultés de recueil ont pour origine :
- une informatisation partielle de dossiers patients, 29 dossiers patients papiers ont été
consultés. Lors de l’audit de l’HAS de 2011 pour calculer les indicateurs nationaux pour la
qualité et la sécurité des soins, la présence d’un courrier en fin d’hospitalisation et la tenue
d’un dossier patient ont obtenu un C, c'est-à-dire qu’il y a nécessité à l’amélioration de ces
deux points. Afin d’évaluer l’amélioration de la tenue des dossiers, un nouvel audit aura lieu
en 2014 ;
- une insuffisance de rigueur dans le remplissage du bon de prélèvement concernant les sites
de prélèvements des hémocultures;
- un manque de traçabilité dans le dossier patient informatique au niveau des courriers ou des
plans de soins pour le retrait des PICC Lines;
- une absence de données pour les patients suivis en externe et/ou mutés dans un autre
établissement;
La taille de l’échantillon est faible. La réalisation d’une étude similaire avec un nombre de
patients plus grand serait nécessaire pour confirmer les résultats.
De plus, seules les complications infectieuses et thrombogènes ont été recherchées.
L’inclusion des complications mécaniques permettrait d’avoir l’intégralité des données.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
56
3. Analyse rétrospective sur le codage de la pose de PICC Line au Centre
Hospitalier de Valence
Cette étude s’applique exactement à la cohorte décrite en 2.0 ayant eu des poses de PICC Line
en 2012.
3.1 Généralités sur la tarification à l’activité
3.1.1 Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information
Les établissements de santé procèdent à l’analyse de leurs activités médicales en termes de
moyen de fonctionnement et d’activité. Ils transmettent aux services de l’Etat et de
l’assurance maladie les informations relatives aux pathologies et au mode de prise en charge
des patients. La mise en œuvre de ce système d’information correspond au Programme de
Médicalisation des Systèmes d’information (PMSI).
Un Résumé Standardisé de Sortie (RSS) est constitué pour chaque patient. Il comporte un ou
plusieurs Résumés d’Unités Médicales (RUM) qui correspondent à des données
administratives et médicales. Le RSS permet de regrouper les séjours dans des Groupes
Homogènes de Malade (GHM) puis dans des Groupes Homogènes de Séjours (GHS).
Les hospitalisations de jour, c'est-à-dire sans nuitée, sont soumises à des conditions
particulières décrites dans la circulaire frontière de 2010 [95]. Il s’agit de prises en charge ne
pouvant être réalisées en médecine de ville et nécessitant un lit ou une place pour la
réalisation de l’intervention, dans un environnement médical adapté et ayant une admission
dans une structure hospitalière individualisée.
Au sens du PMSI, les cures de chimiothérapie, de transfusion, de dialyse, de radiothérapies,
d’oxygénothérapies hyperbares, et d’aphérèse par exemple sont considérées comme des
séances donc soumises à d’autres conditions.
3.1.2 Valorisation d’un séjour en hospitalisation
La valorisation d’un séjour dépend de plusieurs facteurs dont principalement : le diagnostic
principal, les diagnostics associés, la durée du séjour, et les actes de la Classification
Commune des Actes Médicaux (CCAM). Certains diagnostics associés et certains actes
permettent d’optimiser la valorisation du séjour. Pour les diagnostics, ce sont les
complications et morbidités associées (CMA). Leur effet sur la valorisation est conditionné
par la durée du séjour. Pour les actes, la majorité des actes chirurgicaux et certains actes
interventionnels permettent d’impacter la fonction groupage et donc de modifier la
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
57
valorisation. L’ensemble de ces données est ensuite traitée par la fonction groupage qui
détermine un GHM puis un GHS. Ce dernier permet le financement à l’activité des
établissements de santé également appelé Tarification A l’Activité (T2A). Cette tarification
s’applique pour les hospitalisations de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO). Seul le champ
du MCO fait l’objet d’une tarification à l’activité. Les Unités de Soins Longues Durées
(USLD) ne sont pas soumises à la T2A mais sont actuellement sous enveloppe globale. Les
services de Soins de Suite et Réadaptions (SSR) peuvent faire l’objet d’un remboursement en
sus pour certains médicaments depuis l’arrêté du 19 décembre 2013 [96].
3.1.3 Valorisation d’un soin externe
Leurs rémunérations par l’assurance maladie sont fixes. Lorsque l’acte est associé à une
consultation mais que ce dernier est réalisé par un praticien différent, sa valorisation est
cumulable avec celle de la consultation.
Les soins externes réalisés dans le cadre de prestations inter-établissements, sauf les séances,
sont facturés par l’établissement prestataire à l’établissement demandeur soit sur une base de
forfait (ex: scanner) soit sur un montant négocié conventionnellement. Seul l’établissement
demandeur cote l’acte pour l’assurance maladie [97].
3.1.4 Valorisation d’une pose de PICC Line
Les PICC Lines peuvent être posés:
- dans le cadre d’une hospitalisation complète ou associé à une « séance » (exemple : séance
de chimiothérapie). Leur codage ne permet pas de valoriser le séjour. A noter que les poses de
PICC Line ne peuvent pas valider une hospitalisation de jour à elles seules;
- en externe : le patient bénéficie d’un soin externe en radiologie.
3.2 Analyse du codage des poses de PICC Line
L’étude rétrospective est d’évaluer le codage de l’acte de pose d’un PICC Line sur les poses
de la cohorte étudiée en 2.0.
3.2.1 Méthodologie
3.2.1.1 Codage de la pose d’un PICC Line
Les codes applicables à une pose sont:
- CCAM code EPLF002 : « pose d’un cathéter veineux central, par voie transcutanée »;
- CIM 10 code Z452 : « Ajustement et entretien d'un dispositif d'accès vasculaire ».
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
58
Ces codes ne sont pas spécifiques à la pose ou l’entretien d’un PICC Line. Ils englobent
l’ensemble des voies veineuses centrales posées par voie transcutanée. Une sélection a été
effectuée en fonction de la date de pose.
3.2.1.2 Recueil des données
Les dates de pose et de retrait des PICC Lines ont été confrontées aux données du logiciel de
codage de l’établissement, CORA Version 3.7.840 pour les séjours d’hospitalisation et
Hexagone Version 08.03.06.00086 et DX Image RIS 2.1.2.4 pour les soins externes. La
version 33 de la CCAM et la version 10 de la CIM ont été utilisées.
Pour les 70 patients, ont été recherchés :
- la présence et le type du séjour lié à la pose ou la dépose ;
- le diagnostic principal codé au moment de la pose et/ou la dépose ;
- la présence d’un acte codé par EPLF002 ou du diagnostic principal ou associé codé Z452 lié
à cette pose.
3.2.3 Résultats
3.2.3.1 Types de séjours
La majorité des patients lors de la pose de leur PICC Line sont dans des services
d’hospitalisation complète. Quarante-sept virgule six pour cent d’entre eux proviennent du
service d’Oncologie-Hématologie (Tableau 17).
Type d’hospitalisation Nombre de patients
Hospitalisation complète 59
Hospitalisation de jour 6
SSR/ USLD 4
Soins externes 12
Tableau 17: Nombre de patients par type de séjour
3.2.3.2 Pose/Retrait lors d’un même séjour
Vingt-cinq retraits ont lieu lors du même séjour que la pose du dispositif. Le durée médiane
de pose lors de ces séjours est de 9 jours [0; 83] pour des durées médiane de séjour de 19
jours [0; 53].
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
59
3.2.3.3 Diagnostics principaux
Cinquante-neuf poses (73%) ont eu lieu lors d’une hospitalisation complète. Douze poses ont
été effectuées lors de soins externes, 2 lors d’une hospitalisation dans une USLD et 2 lors
d’une hospitalisation en SSR.
Pour les 59 patients, les diagnostics principaux varient. Toutefois, 13 (22%) et 7 (11,9%)
diagnostics principaux sont respectivement “séance de chimiothérapie pour tumeur” et “ soins
palliatifs”. Une seule pose a été considérée comme le diagnostic principal de l’hospitalisation
(Tableau 18).
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
60
Diagnostic
principal Intitulé
Nombre
de patients
A047 Entérocolite à Clostridium difficile 2
A099 Gastroentérites et colites d’origine non précisée 1
A411 Sepsis à d'autres staphylocoques précisés 1
C80+0 Tumeur maligne primitive de siège inconnu 1
C169 Tumeur maligne de l'estomac, sans précision 1
C349 Tumeur maligne de bronche ou du poumon, sans précision 1
C786 Tumeur maligne secondaire du rétro-péritoine et du péritoine 2
C793 Tumeur maligne secondaire du cerveau et des méninges cérébrales 1
C833 Lymphome diffus à grandes cellules B 2
C884 Lymphome de la zone marginale à cellules B des tissus lymphoïdes
associés aux muqueuses [lymphome MALT] 1
C920 Leucémie myéloblastique aigüe [LAM] 2
D611 Aplasie médullaire médicamenteuse 1
D618 Autres aplasies médullaires précisées 1
D695 Thrombopénie secondaire 1
D696 Thrombopénie, sans précision 2
G008 Autres méningites bactériennes 1
G932 Hypertension intracrânienne bénigne 1
I269 Embolie pulmonaire 1
I48 Fibrillation et flutter auriculaires 1
I500 Insuffisance cardiaque congestive 2
I2290 Infarctus du myocarde à répétition de localisation non précisée, prise en
charge initiale 1
J860 Pyothorax avec fistule 1
K221 Ulcère de l'oesophage 1
K523 Colite d'origine indéterminée 1
K630 Abcès de l'intestin 1
K701 Hépatite alcoolique 1
K830 Angiocholite [cholangite] 1
K803 Calcul des canaux biliaires avec angiocholite 1
K831 Obstruction des voies biliaires 1
K852 Pancréatite aiguë d'origine alcoolique 1
L088 Autres infections localisées précisées de la peau et du tissu cellulaire sous-
cutané 1
L893 Ulcère de décubitus de stade IV 1
M4647 Discite, sans précision - Région lombo-sacrée 1
M9070 Fracture osseuse au cours de maladies tumorales - Sièges multiples 1
N390 Infection des voies urinaires, siège non précisé 1
R392 Urémie extrarénale 1
R522 Autres douleurs chroniques 1
Z452 Ajustement et entretien d'un dispositif d'accès vasculaire 1
Z488 Autres soins de contrôle chirurgicaux précisés 1
Z511 Séance de chimiothérapie pour tumeur 13
Z515 Soins palliatifs 7
Tableau 18: Diagnostic principal des séjours pour les patients ayant eu une pose de PICC Line
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
61
3.2.3.4 Acte EPLF002 et diagnostic Z452
3.2.3.4.a Séjours d’hospitalisation
Pour 64 séjours, il existe un codage par les codes Z452 et/ou EPLF002. Les actes EPLF002
sont davantage codés que les diagnostics associés ou principaux (63 versus 31). Il n’y a pas de
différence de groupage lorsque le code EPLF002 est présent ou non. Le code Z452, lorsqu’il
est en diagnostic associé significatif, peut augmenter la valorisation dans certaines
conditions : si le séjour dure au moins 3 jours et si il n’y a pas d’autre code de niveau
similaire ou supérieur (niveaux 3 et 4) et si le diagnostic principal ne le neutralise pas
(exemple : Z452 ne peut pas augmenter la valorisation d’un séjour de chimiothérapie).
Les séjours réalisés dans le cadre d’une hospitalisation complète sont codés majoritairement
par le code EPFL002 seul. Une hospitalisation de jour est codée par l’association des codes
EPLF002 et Z452. Sur 73 séjours, 9 (12%) n’ont pas de code pour la pose de PICC Line. Pour
les séjours en SSR et USLD, l’acte n’est pas codé.
Type d’hospitalisation Nombre
de séjour
Z452 +
EPLF002
EPLF002
uniquement
Z452
uniquement
Non
codé
Hospitalisation complète 59 25 32 1 1
Hospitalisation de jour 6 5 1 0 0
Tableau 19: Codage par type d'hospitalisation
3.2.3.4.b Soins externes et consultations
Cinq des 12 poses réalisées en externe par la radiologie interventionnelle sont codées par
l’acte EPLF002 ainsi que par les actes YYYY028 (guidage échographique) et YYYY033
(guidage radiologique). La valorisation est donc de 110,4 euros auprès de l’assurance maladie.
Les sept autres poses ne sont pas codées. Seule une consultation est valorisée à hauteur de 26
euros.
3.2.4 Discussion
Les poses d’un PICC Line sont réalisées lors de séjours d’hospitalisation MCO, SSR, USLD
ainsi qu’en soins externes. Lors des séjours d’hospitalisation, elles s’effectuent chez des
patients dont les diagnostics principaux sont variés. La pose de PICC Line ne peut pas être un
diagnostic principal et ne justifie pas en lui-même un hôpital de jour sauf si le patient a un
terrain particulier bien spécifié par le médecin, conformément à l’instruction frontière de juin
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
62
2010 (un cas dans l’étude) [95]. De plus, pour une majorité des patients (39%), le dispositif
est utilisé pour une durée médiane d’hospitalisation courte mais restant dans les indications de
la SF2H [3].
Le codage de la pose de PICC Line est indiqué principalement par l’acte EPLF002 et/ou le
diagnostic associé Z452. Ces codages sont valables quel que soit l’opérateur réalisant
l’intervention – radiologues, anesthésistes, ou IDE sous responsabilité médicale.
Sur l’ensemble des séjours d’hospitalisation, seul 1,5% n’ont aucun de ces codes. Il est
important de noter le circuit des données jusque dans le fichier PMSI. Pour les actes CCAM,
le praticien code directement dans un logiciel qui n’est pas nécessairement le logiciel PMSI.
Ces actes sont ensuite déversés automatiquement dans le logiciel PMSI. Pour les codes CIM
10, le DIM saisit dans le logiciel toutes les informations disponibles à partir de l’ensemble du
dossier patient informatisé. Ainsi, plusieurs causes peuvent expliquer une exhaustivité qui
n’atteint pas les 100% (mais qui est tout de même de 98,5%) : un oubli du praticien, un
problème d’interface entre le logiciel de saisie des actes CCAM et le logiciel PMSI, un oubli
de la Direction d’Information Médical (DIM), l’absence de traçabilité dans le dossier patient
informatisé (une note dans le dossier papier n’étant pas accessible à la DIM). Le problème du
circuit des informations, de la traçabilité et de l’accessibilité du dossier informatisé sont des
thématiques importantes notamment avec l’impact que peuvent avoir certains diagnostics sur
la valorisation. C’est dans cette optique que de nombreux établissements, dont le CHV, ont
eu recours à des sociétés externes de recodage [98]. L’objectif de ces cabinets étant de cibler
certains séjours (anormalement longs ou peu valorisés) afin de vérifier l’exhaustivité des
informations codées et valorisantes, ceci même avec le dossier patient papier. Les dossiers
ciblés par la société de recodage ne concernaient pas la pose de PICC Line. De plus, sur la
cohorte observée, la qualité de codage des séjours en hospitalisation complète et l’HDJ est
équivalente. En SSR, le codage est possible mais la rémunération est en dotation globale et
non en T2A. Les impacts ne sont pas comparables avec la T2A appliquée en MCO. En
USLD, aucune cotation ne peut être réalisée. La complexité du système de codage et le temps
praticien à son établissement, est un frein à son exhaustivité. Malgré le fait que l’acte CCAM
de pose de PICC Line ne valorise pas un séjour, il est nécessaire que l’acte soit tracé afin que
les dossiers du PMSI des patients soient complets et précis.
Les soins externes, du fait de leur cotation particulière, permettent aux établissements de
valoriser les poses. En effet, 3 actes peuvent être codés et ainsi rapporter à l’établissement un
total d’environ 110 euros. Or, sur l’étude réalisée, peu de ces soins ont été tracés, faisant
perdre 611,8 euros à l’établissement pour cette période. Une des hypothèses de ce manque de
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
63
cotation est la cohabitation de 3 logiciels différents (logiciel métier de Radiologie DX Image
RIS®/CORA®/Hexagone®) utilisés par 3 services différents (service de radiologie, direction
de l’information médicale, gestion du bureau des entrées). Si une cotation est faite dans un
logiciel sur un séjour supprimé par la suite par un autre logiciel, des pertes d’informations
sont notées. Cette constatation sur un échantillon de patient (7 cas) renforce l’idée que la
qualité de codage par la formation du personnel médical et administratif est nécessaire et
permettrait d’améliorer le financement de l’hôpital. De surcroît, une meilleure valorisation
n’est pas antinomique avec la qualité des soins et la notion de mission de service public
auprès des patients, avec la possibilité d’obtenir rapidement un accès veineux pour
l’administration de thérapies spécifiques. Un audit sur la cotation des soins externes
semblable à celui réalisé par un cabinet externe en 2013 sur le codage des hospitalisations de
2011 et 2012 serait nécessaire [98].
4. Evaluation du coût de la pose des PICC Lines
Il s’agit d’évaluer le coût global d’une pose de PICC-Line au CHV. Par la suite, il sera
comparé à celui d’une pose de PAC.
4.1 Méthodologie
Cette évaluation est prospective. Ont été suivies :
- des poses de PICC Line en radiologie interventionnelle ;
- des poses de PAC en radiologie interventionnelle ;
- des poses de PAC au bloc opératoire.
4.1.1 Définition du coût global
Il comporte :
- le coût direct : Somme des coûts de l’ensemble du matériel utilisé lors de la pose :
habillement du personnel, médicaments, matériel de pose, dispositif médical. Les prix utilisés
sont toutes taxes comprises (TTC) et proviennent du logiciel de gestion pharmaceutique
Pharma version 4.5.o.
- le coût indirect : Regroupe les coûts de fonctionnement de la salle de radiologie
interventionnelle/ bloc opératoire et le coût de personnel. Il est exprimé en coût rapporté à
temps d’intervention et a été fourni par les services financiers de l’établissement.
Le temps d’utilisation de la salle comporte les temps d’intervention (chronométré de
l’incision à la fin du pansement), d’installation et de bio-nettoyage.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
64
4.2 Analyse des Résultats
4.2.1 Coût d’une pose de PICC Line
4.2.1.1 Nombres d’observations
Trois opérateurs ont été observés lors de 10 poses avec les recueils de tout le matériel et les
médicaments utilisés lors de l’intervention. Deux manipulateurs en radiologie aident le
radiologue pendant l’intervention. Un Agent de Service Hospitalier (ASH) réalise le bio-
nettoyage après le passage du patient.
4.2.1.2 Coût direct
Chaque opérateur réalise l’acte avec la même procédure et le même matériel. Pour une pose,
le PICC Line était à deux voies. Le coût du matériel varie donc de 117,6 euros à 122,4 euros
et le coût des médicaments est de 5,4 euros. Le coût direct moyen lors de ces 10 interventions
est de 123,4 euros [122,8-127,8].
4.2.2.3 Coût indirect
4.2.1.3.a Temps d’utilisation de la salle
Lors des interventions observées, le temps d’intervention à partir de l’incision jusqu’à la mise
en place du pansement varie de 10 à 20 minutes. Il est de 15,9 minutes en moyenne. Les
temps d’installation et de bio-nettoyage sont respectivement de 10 et 15 minutes.
Le temps d’utilisation de la salle est donc en moyenne de 40,9 minutes.
4.2.1.3.b Coût indirect d’une pose de PICC Line
Les services financiers ont évalué le coût structure et investissement de la salle à 81,6 euros
de l’heure.
Ont été récupérés les salaires horaires moyens bruts des radiologues, des manipulateurs
radiologiques et des agents de service hospitalier.
Le coût indirect moyen s’élève alors à 96,8 euros.
4.2.1.4 Coût Global
Le coût global moyen sur les 10 interventions est la somme entre le coût direct moyen et le
coût indirect moyen soit 220,2 euros.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
65
4.2.2 Coût d’une pose de chambre implantable en radiologie interventionnelle
4.2.2.1 Nombre d’observations
Deux opérateurs ont été observés sur 10 interventions en radiologie interventionnelle avec les
recueils de tout le matériel et les médicaments. La pose en radiologie s’effectue dans les
mêmes conditions que celles d’une pose de PICC Line. Un ASH réalise 15 minutes de bio-
nettoyage après le passage du patient.
4.2.2.2 Coût direct
Chaque opérateur réalise l’acte avec la même procédure et le même matériel. Le coût du
matériel varie de 122,7 euros à 141,0 euros et le coût des médicaments est de 6,4 euros. Le
coût direct moyen lors de ces 10 interventions est de 144 euros [129,1-147,4].
4.2.2.3 Coût indirect
Lors des interventions observées, le temps d’intervention à partir de l’incision jusqu’à la mise
en place du pansement de 30 minutes en moyenne. Les temps d’installation et de bio-
nettoyage sont respectivement de 10 et 15 minutes. Le temps d’utilisation de la salle est donc
de 55 minutes.
Le coût de la salle de radiologie étant le même que dans le paragraphe 4.3.1.3.b, 81,6 euros de
l’heure, le coût indirect moyen est de 139,6 euros.
4.2.2.4 Coût global
Le coût global moyen sur les 10 interventions est la somme du coût direct moyen et du coût
indirect moyen soit 286,6 euros pour une pose en radiologie interventionnelle.
4.2.3 Coût d’une pose de chambre implantable au bloc opératoire
4.2.3.1 Nombre d’observations
Sept interventions ont été observées au bloc opératoire avec les recueils de tout le matériel et
les médicaments. Il est assez difficile de suivre des poses de PAC au bloc opératoire, ces
dernières étant souvent décalées ou simplement intégrées en fin de programme.
Toutes les poses de PAC ont été effectuées sous anesthésie locale.
Deux poses par un chirurgien ORL et 5 poses par deux chirurgiens viscéraux ont été suivies.
Deux IBODE sont présentes pour assister le chirurgien.
Un ASH réalise 15 minutes de bio-nettoyage après le passage du patient.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
66
4.2.3.2 Coût direct
Chaque opérateur réalise l’acte avec des variations sur le matériel utilisé en particulier les fils
de suture et l’instrumentation et sur la technique d’intervention (dénudation et ponction sous-
clavière). Le coût du matériel varie de 126,7 à 149,2 euros et le coût des médicaments est de
7,4 euros. Le coût direct moyen lors de ces 7 interventions est de 141,3 euros. [134,1-156,6]
4.2.3.3 Coût indirect
Lors des interventions observées, le temps d’intervention à partir de l’incision jusqu’à la mise
en place du pansement de 30 minutes en moyenne, avec de variation entre 25 et 45 minutes.
Les temps d’installation et de bio-nettoyage sont respectivement de 10 et 15 minutes. Le
temps d’utilisation de la salle est donc de 55 minutes.
Le service financier a fourni le coût d’une heure de bloc opératoire comportant le coût
structure mais aussi celui de l’ensemble du personnel 572,7 euros hors anesthésiste.
Le coût indirect moyen s’élève à 525 euros.
4.2.3.4 Total
Le coût global moyen sur les 6 interventions est la somme du coût direct moyen et du coût
indirect moyen soit 666,3 euros au bloc opératoire.
4.2.3 Synthèse des coûts globaux
Type de voie Lieu
d’intervention
Coût direct
(Euros)
Coût indirect
(Euros)
Coût global
(Euros)
PICC Line Radiologie
interventionnelle 123,4 96,8 220,2
PAC
Radiologie
interventionnelle 144 139,6 286,6
Bloc opératoire 141,3 525 666,3
Tableau 20: Synthèse des coûts globaux des poses de PICC Line et de PAC
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
67
4.3 Discussion
4.3.1 Coût du matériel lors de l’intervention
Le coût du matériel est variable d’un établissement à un autre, le marché et le choix du
matériel n’étant pas les mêmes. Il peut aussi varier en fonction des opérateurs, du nombre de
personnes habillées en stérile et des événements intercurrents. Il est possible de le faire
évoluer en homogénéisant les pratiques, ce qui est le cas au CHV pour la pose des PICC Line,
ou encore de constituer des trousses complètes pour ce type d’intervention. Les coûts des kits
de poses des PICC Lines et de PAC sont toutefois élevés, environ 70 euros soit 49,5 à 57% du
coût direct.
Le matériel non utilisé (exemple : matériel tombé au sol, ouverture du kit de pose sans qu’il
ne soit posé, etc.…) n’a pas été pris en compte. La difficulté d’être présent au bloc opératoire
dès le début d’intervention a pour conséquence d’avoir une insuffisance d’observations et
donc une insuffisance de recueil d’aléas opérationnels.
Les différentes techniques de poses des PAC entre la radiologie interventionnelle et le bloc
opératoire expliquent aussi l’écart de coût direct.
4.3.3 Coût indirect
En radiologie interventionnelle, le coût indirect dépend majoritairement du temps
d’intervention du personnel.
En ce qui concerne la pose de PAC au bloc opératoire, le coût du personnel n’est pas détaillé.
Quel que soit le nombre de personnes présentes en salle, le coût horaire est toujours identique.
Il est donc impossible de comparer les poses de PAC en radiologie interventionnelle et au
bloc opératoire.
Ces coûts indirects étant reliés directement à l’activité, plus les salles (radiologie et bloc
opératoire) sont utilisées et plus ce coût horaire diminue.
4.3.4 Coût global
Le coût global d’une pose de PICC Line est environ trois fois moins onéreux que celle d’un
PAC posée au bloc opératoire. Comme vu précédemment, le temps d’intervention et donc le
coût indirect est déterminant, la pose de PICC Line étant plus rapide à réaliser. De plus, se
rajoutent au coût d’une pose pour les PAC, celui de la consultation avant la pose et celui du
retrait qui nécessite un acte médical avec un passage au bloc opératoire ou en radiologie
interventionnelle.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
68
Comme abordé dans le paragraphe 3, lors d’une hospitalisation, les poses de PICC Line et de
PAC sont codées identiquement mais ne valorisent pas le séjour.
Cependant, un écart notable concerne la prise en charge de l’acte lors d’une hospitalisation de
jour. En effet, à l’inverse des poses de PICC Line, une pose de PAC, justifie à elle-seule une
hospitalisation de jour (GHM 05K14Z), valorisée à hauteur d’environ 800,42 euros.
Cependant, en plus du coût d’intervention, il faudrait ajouter au coût global, le coût de la
journée d’hospitalisation (structure, investissement, personnel…) qui s’élève environ à 350
euros. L’établissement semble ne pas couvrir ses dépenses lors d’une pose de PAC au bloc
opératoire.
Il existe donc une divergence de prise en charge financière entre ces deux voies centrales. Il
est intéressant de rapporter ce coût à la durée de pose, sachant qu’un PICC Line est utilisé
pour une durée maximum de 3 mois contre plusieurs années pour un PAC. Le coût global
journalier d’un PICC Line revient donc pour cette durée de pose à 2,45 euros. L’équivalence
est obtenue au bout de 117 jours pour une pose de PAC en radiologie interventionnelle et de
272 jours pour une pose au bloc opératoire.
4.3.5 Coût de soins d’entretien
Au-delà de la pose, une des sources supplémentaires de différences entre ces dispositifs est le
soin à domicile. En effet, la fréquence, le matériel et la technicité des soins diffèrent :
- réfection du pansement d’un PICC Line tous les 7 jours avec du matériel spécifique (valves,
système de fixation) ;
- rinçage tous les mois avec une aiguille de Hubert pour un PAC.
Toutefois la valorisation de l’acte d’injection est moins avantageuse que pour celle des PAC.
En effet, l’injection sur un PAC représente une AMI de 4 au lieu de 3 sur un PICC Line alors
que le risque et les précautions restent les mêmes [50].
4.3.6 Limites de l’étude
Les aléas d’organisations n’ont pas été pris en compte comme le temps d’immobilisation de
salle lors du retard de brancardage des patients. En effet, cette contrainte est à intégrer
puisqu’elle impacte directement le coût global. A l’inverse, certaines poses peuvent être
effectuées entre deux interventions, occupant une salle qui n’aurait pas dû l’être au préalable.
L’optimisation de l’organisation interne est indispensable, pour le patient d’une part et pour
l’aspect financier d’autre part.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
69
De plus, les coûts pour d’autres voies centrales n’ont pas été recherchés. Les voies veineuses
centrales (1 ou 2 voies) posées en sous-clavière sont pourtant moins onéreuses, environ 15
euros, ce qui réduit considérablement le coût direct.
Peu d’études de coût ont pu être retrouvée [52][99]. Dans les établissements publics de santé
français, il est encore difficile de mener des études économiques très fines ; les services
financiers ne pouvant fournir une comptabilité analytique détaillée.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
70
CONCLUSION
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON I
INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES
FACULTE DE PHARMACIE DE LYON
8, avenue Rockefeller – 69373 LYON Cedex 08
04.78.77.71.98 – Fax: 04.78.77.72.81
C O N C L U S I O N S
MEMOIRE SOUTENU PAR HÉLÈNE VIART
Le cathéter central à insertion périphérique, souvent désigné par l’acronyme anglais
«PICC Line», a la particularité, comme son nom l’indique, de permettre la pose d’une voie
centrale par un accès périphérique au niveau brachial. En suivant l’engouement national, ce
dispositif médical, controversé à la fois sur un plan médical et financier, a été récemment
inclus dans le panel de choix des voies centrales disponibles au Centre Hospitalier de
Valence. Dans ce contexte, il semble indispensable d’évaluer la pertinence des indications et
l’usage de ce dispositif. L’estimation du coût d’une pose de PICC Line permet d’apprécier
son retentissement financier et de rapprocher ce coût des ressources allouées par l’assurance
maladie.
Les indications recueillies sur une cohorte de 70 patients sont majoritairement
l’administration de chimiothérapie (44%), d’antibiotique (32%) et de nutrition parentérale
(30%) pour une durée médiane de pose de 18 jours.
L’analyse des données médicales recueillies sur cette cohorte corrobore les données de la
littérature concernant les taux de complications. Au vu du faible taux d’infection retrouvé
(2,24 pour 1000 jours de cathétérisme), il semble que ce dispositif assure au patient une
sécurité d’utilisation lorsque le personnel est suffisamment formé. Pour ce qui est du taux de
thrombose (1,77 pour 1000 jours de cathétérisme), un manque probant de traçabilité des
informations dans les dossiers patients suscite un doute quant à une probable sous-estimation.
Comparé aux autres voies centrales, ce dispositif montre dans la littérature un même risque
d’infection, mais un risque supérieur de thrombose. Parallèlement, sur les séjours des patients
de la même cohorte, une exhaustivité du codage de l’acte de pose est mise en évidence.
Toutefois, l’acte de pose n’a aucun impact sur la valorisation des séjours. A contrario, la
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
71
complexité du système de codage pour les poses effectuées en soins externes, la cohabitation
de logiciels et la gestion pluripersonnelle induisent une sous-rémunération de l’acte. Or le
codage, révélateur d’activité, a pour but premier de rémunérer les établissements.
Enfin, il existe une réelle inadéquation entre le coût d’une pose en radiologie interventionnelle
et sa rémunération par l’assurance maladie.
Cependant l’utilisation des PICC Lines offre aux patients un accès rapide à une voie veineuse
centrale et donc une prise en charge thérapeutique optimale, principale mission des
établissements publics de santé.
Avec la parution en 2013 des recommandations de la Société Française d’Hygiène
Hospitalière, l’utilisation des PICC Lines se voit restreinte à des indications ciblées et à une
manipulation par du personnel formé. Il apparait essentiel de sécuriser ce soin afin de limiter
les risques liés à son utilisation.
La réalisation d’études cliniques et financières sur un tel dispositif médical s’inscrit
complètement dans la politique nationale de santé actuelle. En effet à l’ère des restrictions
budgétaires, le pharmacien hospitalier doit contribuer à évaluer et rationnaliser les coûts mais
aussi à participer au bon usage des dispositifs médicaux.
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
72
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courte durée (UHCD).
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traitement des données d’activité médicale des établissements de santé publics ou privés
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santé publics ou privés ayant une activité en psychiatrie (JORF n°0300 du 27 décembre
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prise en charge des prestations d’hospitalisation pour les activités de médecine,
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Tableau 4 :
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VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
83
ANNEXES
Annexe 1: Etapes de mise en place d'un PICC Line
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
84
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85
PICC Line : pose, soins et surveillance CLINPROTOC CH2-046 - 6 Page 85 sur 7
Annexe 2: Protocole de soins des PICC Lines au CHV
Mot clef : Hygiène et soins aux patients
OBJECTIF :
Prévenir les infections locales et généralisées en respectant une asepsie rigoureuse lors de la pose et lors des manipulation s ultérieures du cathéter.
DOMAINE D’ APPLI C ATI ON :
Médecins et infirmiers.
REFERENCES :
* Cathéters veineux centraux insérés par voie périphérique ou PICC Line. Note technique - SF2H - Juin 2011
* Cathéters veineux centraux insérés par voie périphérique, une technique prometteuse - J Radiol 2008;89;907-9
COMMENTAIRES :
Page 6 : Ordonnances pour les soins à domicile
HYGIENE EPIDEMIOLOGIE
PICC Line : pose, soins et surveillance
CLINPROTOC CH2-046
Version : 6
Rédaction : E.O.H. Vérifié par l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène
Validé par le CLIN le 19 septembre 2013
Date d’application :
19/09/2013
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
86
CLINPROTOC CH2-046 - 6 PICC Line : pose, soins et surveillance Page 2 sur 7
1. PREALABLE
PICC Line est l’abréviation de « Peripherally Inserted Central Catheter Line». Ce cathéter est un
cathéter central posé par voie périphérique. Les soins et surveillance associés à ce cathéter sont
identiques à ceux du cathéter veineux central. Ce cathéter est mis en place dans une veine superficielle du bras, la basilique ou la céphalique. L’orifice distal est situé dans la veine cave supérieure à 2 cm environ de l’oreillette droite. Le PICC Line est fixé par deux points de fil non résorbables (en essai pendant 6 mois). La pose du PICC Line est un acte médical réalisé en radiologie interventionnelle nécessitant une asepsie de type chirurgical. L’infirmière assure l’entretien et la surveillance de la voie veineuse centrale pour prévenir le risque infectieux.
2. INDICATIONS
En première intention : antibiothérapie au long cours, nutrition parentérale. En deuxième intention : chimiothérapie en cas d’échec avec une chambre à cathéter implanté (infection du site...) ou chimiothérapie très courte NB : le dispositif doit être posé pour des traitements de 3 semaines, il ne doit pas être utilisé au-delà de 6 semaines. Au- delà de ce délai, le maintien du dispositif est à discuter entre le médecin prescripteur et le médecin radiologue.
3. PREPARATION DU PATIENT
Information Préparation cutanée du patient (cf. protocole CLINPROTOC n° 22 « Préparation cutanée pré-opératoire chez l’adulte et l’enfant de plus d’un mois »)
4. POSE DU PICC LINE
Il faut limiter au minimum le personnel présent à proximité du patient lors du geste.
4.1. INSTALLATION DU PATIENT
Port du masque chirurgical Décubitus dorsal Bras en abduction reposant sur un repose-bras, main en supination
4.2. TENUES DES OPERATEURS
4.2.1. Médecin
Friction chirurgicale des mains Tenue chirurgicale : port d’une cagoule, du masque chirurgical, d’une casaque chirurgicale stérile, d’une paire de gants stériles
4.2.2. Aide-opérateur
Désinfection des mains par friction avec la solution hydro-alcoolique
Tenue propre
Port d’une cagoule, du masque chirurgical
4.2.3. Préparation cutanée de la zone de ponction
VIART (CC BY-NC-ND 2.0)
87
CLINPROTOC CH2-046 - 6 PICC Line : pose, soins et surveillance Page 3 sur 7
Désinfection des mains par friction avec la solution hydro-alcoolique pour l’aide-opérateur Préparation cutanée de l’épaule au coude, à mains nues, en 4 temps pour l’aide-opérateur :
~ Détersion avec le savon antiseptique
~ Rinçage avec le sérum physiologique
~ Séchage
~ Application de l’antiseptique dermique en solution alcoolique
4.3. POSE
Habillage de l’échographe avec une housse stérile adaptée
Habillage stérile de l’opérateur 2
ème application de l’antiseptique dermique en solution alcoolique par l’opérateur
Champage du patient et préparation du matériel stérile Mise en place du garrot à la racine du bras par l’aide-opérateur Réalisation de l’anesthésie locale Ponction veineuse sous échographie (utilisation de gel stérile) Cathétérisme antégrade avec le guide avec retrait du garrot dès que le guide commence à progresser dans la veine Retrait de l’aiguille et maintien du guide en place Incision du point d’entrée de quelques millimètres autour du guide Introduction du désilet sur le guide Repérage scopique de la position de l’extrémité distale du guide et positionnement à la jonction oreillette droite veine cave supérieure Retrait du guide en gardant le repère de la distance mesurée Section du cathéter à la mesure souhaitée Purge de la ou des lumières du cathéter Mise en place du cathéter à travers le désilet et retrait de ce dernier Contrôle radiographique du positionnement correct de l’extrémité distale du cathéter Mise en place de la valve à pression positive et rinçage du dispositif avec 10 ml de sérum physiologique Nettoyage de la zone de ponction et du pourtour Fixation du cathéter à la peau avec 2 points de suture Protection de l’embase plastique du cathéter et des fils de sutures avec une compresse stérile et pose d’un pansement stérile transparent n’incluant pas les clamps du cathéter
5. SURVEILLANCE
Elle est quotidienne.
Absence de signes locaux d’infection au point de ponction (inflammation, douleur, écoulement)
Absence de signes généraux d’infection (fièvre, frissons)
Tout pansement souillé ou non occlusif doit être changé sans délai
6. MANIPULATIONS
Comme pour tout accès vasculaire (voie veineuse ou artérielle), les manipulations doivent être rigoureusement aseptiques et réduites au maximum. Préparer de manière aseptique et extemporanée les produits à injecter Se désinfecter les mains par friction avec la solution hydro-alcoolique avant toute manipulation Regrouper les injections pour limiter les manipulations Utiliser des compresses stériles imbibées d’antiseptique alcoolique (exemple : alcool à 70°) pour la manipulation du site d’injection, avant et après chaque utilisation
6.1. SI PERFUSION EN CONTINU
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88
CLINPROTOC CH2-046 - 6 PICC Line : pose, soins et surveillance Page 4 sur 7
Le PICC Line doit être muni d’un prolongateur de 10 cm et d’un robinet à utiliser pour tout
prélèvement veineux. Le PICC Line peut être muni d’un prolongateur et d’une rampe au même titre qu’un cathéter central « classique » en cas de perfusion continue. Le prolongateur de 10 cm, relié au cathéter, fait partie intégrante de celui-ci. Il reste en place pendant toute la durée du cathétérisme La rampe est fixée sur support le plus éloigné du patient. Le changement du robinet pour prélèvement veineux, du prolongateur, de la rampe et du perfuseur de la voie principale s’effectue tous les 7 jours.
6.2. SI PERFUSION EN DISCONTINU
La voie du PICC Line est obturée par une valve à pression positive qui est un dispositif
permettant les injections médicamenteuses, les perfusions... Elle empêche le reflux de sang à
l’extrémité du PICC Line lors du rinçage.
NB : Ne jamais clamper le PICC Line muni d’une valve sauf au changement de la valve une fois par semaine en même temps que la réfection du pansement. La désinfecter avec des compresses stériles imprégnées d’antiseptique lors de toute manipulation Un rinçage pulsé doit avoir lieu avant et après toute utilisation de la voie (injection ou prélèvement). Ce rinçage s’effectue de la façon suivante :
Remplir une seringue de 10 ml Luerlock avec du sérum physiologique
Adapter la seringue à la valve après désinfection avec des compresses stériles
imprégnées d’unantiseptique alcoolique
Injecter de façon pulsée en 3 poussées
En cas de non utilisation, rincer une fois par semaine avec 10 ml de sérum physiologique de façon pulsée (en 3 poussées) en même temps que la réfection du pansement
6.2.1. Changement de la valve
6.2.1.1. Matériel
~ Une seringue 10 ml Luerlock ~ 1 trocart ~ 10 ml de sérum physiologique ~ Une ou deux valves à pression positive selon le nombre de voies ~ Compresses stériles ~ Antiseptique alcoolique
6.2.1.2. Technique
~ Désinfection des mains par friction ~ Purger le ou les nouvelles valves à pression positive à l’aide de la seringue Luerlock et la garder
connectée ~ Clamper le PICC Line et enlever la valve usagée avec des compresses stériles
imprégnées d’antiseptique ~ Placer la nouvelle valve ~ Déclamper le PICC Line ~ Purger à l’aide de la seringue avec 10 ml de sérum physiologique de façon pulsée en 3 poussées ~ Désadapter la seringue en laissant la valve ~ Désinfection des mains par friction ~ Assurer la traçabilité du changement de la valve sur la fiche « pansements » ou dans le dossier du
patient
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CLINPROTOC CH2-046 - 6 PICC Line : pose, soins et surveillance Page 5 sur 7
6.2.2. Prélèvement veineux sur valve
6.2.2.1. Matériel
~ 2 seringues 10 ml Luerlock ~ 2 trocarts ~ 20 ml de sérum physiologique ~ Compresses stériles ~ Antiseptique alcoolique ~ Une paire de gants non stériles ~ Tubes de prélèvement ~ 2 tubes secs (purge) ~ Un système Vacutainer Luerlock
6.2.2.2. Technique
~ Se désinfecter les mains par friction ~ Mettre les gants ~ Désinfecter la valve avec des compresses imprégnées d’antiseptique alcoolique ~ Purger à l’aide de la seringue avec 10 ml de sérum physiologique de façon pulsée en 3 poussées ~ Désadapter la seringue ~ Raccorder le système Vacutainer Luerlock ~ Prélever une purge ~ Prélever le ou les tubes ~ Purger à l’aide de la seringue avec 10 ml de sérum physiologique de façon pulsée en 3 poussées ~ Enlever les gants et se désinfecter les mains par friction 7. REFECTION DU PANSEMENT
7.1. FREQUENCE
48 heures après la pose puis tous les 7 jours
Systématiquement si souillé ou non occlusif
7.2. TECHNIQUE
Désinfection des mains par friction
Antisepsie en 4 temps :
Détersion avec le savon antiseptique
Rinçage avec le sérum physiologique
Séchage
Application de l’antiseptique dermique en solution alcoolique
Pansement stérile transparent
En cas d’utilisation en discontinu, la réfection du pansement sera suivie d’un changement de la ou des valves à pression positive avec rinçage du PICC Line avec traçabilité dans le dossier du patient (cf. § 6.2.).
8. ABLATION
L’ablation se fait sur prescription médicale. L’ablation est nécessaire :
- Dès que l’indication n’est plus indispensable
- Si obstruction - Si signes d’infection
L’ablation du cathéter est un geste aseptique :
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CLINPROTOC CH2-046 - 6 PICC Line : pose, soins et surveillance Page 6 sur 7
- La mise en culture est systématique et se fait sur prescription médicale - Un pansement stérile et occlusif est mis en place au moins 24 heures - La traçabilité du retrait du cathéter est assurée dans le dossier du patient
NOTA BENE : Des annexes au protocole sont en cours d’élaboration concernant le carnet du PICC Line, l’information
dédiée au patient.
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ANNEXE
Ordonnances pour la prise en charge d’un patient porteur de PICC Line : soins à domicile
Ordonnance matériel
Matériel pour pansement et rinçage PICC Line :
Set prêt à l’emploi disponible en officine ou auprès d’un prestataire de service
Savon antiseptique (exemple Bétadine scrub, savon liquide Gilbert…)
Antiseptique alcoolique (exemple Biseptine…)
Ordonnance prescription de la réfection du pansement
Faire pratiquer par une infirmière à domicile un pansement de PICC Line :
24 à 48 heures après la pose puis tous les 7 jours
Refaire si décollé ou souillé
Ordonnance explications
Fréquence du pansement : 24 à 48 heures après la pose puis tous les 7 jours Refaire si décollé ou souillé
Le cathéter PICC Line est un cathéter veineux central à insertion périphérique. Rincer
systématiquement le PICC Line avant et après utilisation Changer la ou les valves bidirectionnelles une fois par semaine en même temps que la réfection du pansement.
Vérifier l’absence de signes locaux d’infection au point de ponction (inflammation, douleur,
écoulement) Ne jamais clamper le PICC Line muni d’une valve sauf au changement de valve (risque de rupture du PICC Line au point de clampage). Manipuler la valve bidirectionnelle avec des compresses stériles imprégnées d’antiseptique alcoolique Rincer systématiquement le PICC Line AVANT et APRES utilisation avec 10ml de sérum
physiologique en trois poussées à l’aide d’une seringue Luerlock® de 10ml (seringue vissable sur la
valve bidirectionnelle)
Technique du pansement : Le PICC Line peut être fixé soit par 2 points de suture soit par des systèmes de fixations spécifiques
Griplock® (laboratoire Vygon réf : 5804.09) ou Statlock® (laboratoire Bard réf : VPPCSPCE).
Retrait du pansement transparent en tirant jusqu’au décollement sur les 2 extrémités
En l’absence de sutures, retrait du système de fixation Griplock® ou Statlock® avec des gants stériles Détersion avec le savon antiseptique Rinçage avec le sérum physiologique Séchage avec des compresses stériles Application de l’antiseptique alcoolique de préférence sinon dermique Pose du système de fixation Griplock® ou Statlock® avec des gants stériles
~ Maintenir les 2 protections de la base adhésive ~ Positionner les ailettes du PICC Line dans le système de fixation ~ Fermer le système de fixation ~ Retirer les 2 protections de la base adhésive
Pose du pansement transparent stérile
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Annexe 3: Formulaire de prescription/traçabilité pour l’imagerie interventionnelle.
FORMULAIRE DE PRESCRIPTION/TRACABILITE
IMAGERIE INTERVENTIONNELLE
Contrat de Bon Usage – Article L.162-22-7 du Code de la
sécurité sociale
Etiquette patient :
Date d’intervention :………… N° séjour : Nom :
Faxé le :…………………….
Visa du cadre ou IDE :
Prénom : Date de naissance : UF :
Indication :………………………………………………………………………
Observations éventuelles :………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
Radiologues DDrr DDrr
Dr Dr
Dr Dr
Dr DDrr
Dr DDrr
Signature du prescripteur
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
DMS :
Réf. :
N° lot :
Renouvellement Non posé
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L’ISPB – Faculté de Pharmacie de Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon I
n’entendant donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses ;
ces opinions sont considérées comme propres à leurs auteurs.
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VIART Hélène
Utilisation des cathéters veineux centraux d’insertion périphérique dans un établissement
public de santé: indications, complications et évaluation du coût d’une pose.
Th. D. Pharm., Lyon 1, 2014.
RESUME
Les cathéters centraux veineux d’insertion périphérique (PICC Line) ont été introduits en 2011
dans la gamme des cathéters centraux du centre hospitalier de Valence.
L’évaluation médicale et économique de la pose de ce dispositif médical a été réalisée à partir des
données d’une cohorte de 70 patients (81 poses).
Dans un premier temps, ces données ont été passées en revue pour mettre en évidence les
indications, les complications, ainsi que la qualité du codage de l’acte. Dans un second temps, le coût
global d’une pose de PICC Line a été estimé puis comparé à celle d’une pose de chambre implantable.
Les indications retrouvées sont l’administration de chimiothérapie, d’antibiotique, de nutrition
parentérale mais aussi l’administration de médicaments chez les patients ayant un faible capital veineux. La
durée médiane de pose est de 18 jours. Le taux des complications infectieuses (2,24 pour 1000 jours de
cathétérisme) et thrombotiques (1,77 pour 1000 jours de cathétérisme) corroborent les données de la
littérature. Aucun facteur de risque (coté d’insertion, veine d’insertion, indication, type de cancer) n’a été
retrouvé comme influençant statistiquement les complications.
Le codage de l’acte (EPLF002 et Z452) de pose de PICC Line sur la cohorte est exhaustif (99,5%)
pour les séjours des patients recevant une pose lors d’une hospitalisation hors SSR et USLD, contrairement
aux poses réalisées en soins externes.
Le coût global (coût direct et indirect) d’une pose de PICC Line est de 220,2 euros et celle d’une
chambre implantable de 286,6 euros en radiologie interventionnelle et de 666,3 euros au bloc opératoire. Il
dépend majoritairement du temps d’intervention du personnel.
La réalisation d’études cliniques et financières sur un tel dispositif médical s’inscrit complètement
dans la politique nationale de santé actuelle. En effet à l’ère des restrictions budgétaires, le pharmacien
hospitalier doit contribuer à évaluer et rationnaliser les coûts mais aussi à participer au bon usage des
dispositifs médicaux.
MOTS CLES
Cathéter veineux central d’insertion périphérique
PICC line
Indications
Complications
Coût
JURY
Président : M. HARTMAN Daniel, Professeur des Universités
Membres : Mme DELETRAZ-DELPORTE Martine, Maître de Conférences
Mme KERHOAS Anne, Pharmacien des hôpitaux
Mme COMBE Claire, Pharmacien des hôpitaux
M. MARTINELLI Thomas, Radiologue
DATE DE SOUTENANCE
Mardi 13 Mai 2014
ADRESSE DE L’AUTEUR
La polka – 85 430 Les Clouzeaux
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