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  • 7/27/2019 Cpa2.7.Supplement

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    SUPPLEMENT

    LES GRAPHESDE

    JACQUES LACAN

    par

    Jacques-Alain MILLER

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    T ABLE COMMENTEEDES REPRESENTATIONS GRAPHIQUES

    A V E R T I S S E M E N T

    S'il est vrai que la perception clipse la structure, infailliblement un schma conduira le sujet "oublier, dans une image intuitive, l 'analyse qui la supporte" (Ecrits, p. 574).

    C'est au symbolisme interdire la capture imaginaire - ceen quoi sa difficult se dduit de la thorie.

    Au moment de lire ju r les schmas de Lacan quelques claircissements, il convient qu'on se souvienne de cette mise en garde.Il reste qu'une telle prcaution rend manifeste l 'inadquation

    de principe de la reprsentation graphique son objet (l' objet de lapsychanalyse), dans l 'espace de l 'intuition (dfini, si l 'on veut, parl 'esthtique kantienne). Aussi toutes les constructions recueillies ici( l 'exception des rseaux de la surdtermination, qui fonctionnentdans l 'ordre du signifiant) n'ont-elles qu'un rle didactique, et entretiennent avec la structure un rapport d'analogie.

    Par contre, i l n'y a plus d'occultation du symbolique dans latopologie que Lacan met en place dsormais, parce que cet espace estcelui-l mme o se schmatisent les relations de la logique du sujet.

    L'inadquation des analogies se trouve pointe sans quivoquepar Lacan sur le modle optique des idaux de la personne. exactementdans l 'absence de l 'objet a symbolique. On peut apprendre, par la noteajoute au schma.!! (Ecrits. p. 553 -554), les rgles de transformation de la gomtrie intuitive en topologie du sujet.

    Re

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    1 - LE SCHEMA DE LA DIALECTIQUE INTERSUBJECTrvE(DIT "SCHEMA L")

    Schma complet: p. 53 ; schma simplifi : p. 548.Reprsentation du schma par la chatne L : p. 55.

    SZa' A

    Le schma met en vidence que larelation duelle du moi sa projec-tion' a al (indiffremment son ima-ge et elle de l 'autre) fait obstacle l 'avnement du sujet S !lu lieu desa dtermination signifiante, A. Lequaternaire est fondamental: "unestructure quadripartie est depuisl 'inconscient toujours exigible dansla construction d'une ordonnancesubjective" (p. 774). Pourquoi? Parce que resti tuer la relation ima-ginaire dans la structure qui la met en scne entrane le redoublement

    de ses te rmes: le petit autre tant exponenti en grand Autre, l 'annu-lation du sujet de la chane signifiante venant doubler le moi. La sy-mtrie ou rciprocit appartient au registre imaginaire. et la positiondu Tiers implique celle du quatrime, qui reoit, selon les niveaux del 'analyse, le nom de sujet barr, ou celui de mort (Cf. p. 589, le brid-ge analytique).

    II - LE MODELE OPTIQUE DES IDEAUX DE LA PERSONNEFigure 1 : p. 673 ; Figure 2 : p. 674 ; Figure 3 : p. 680

    Figure 1 : "L'illusion du bouquet renvers" dans Bouasse.L'illusion consiste dans la production, par le moyen d'un mi-roir sphrique, de l ' image relle (inverse et symtrique) d'un bouquet

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    cach, prenan t place dans l 'encolure d'un vase rel, fonctionnant comme support d'accomodation.Cette illusion reoit rtroactivement son interprtation de laseconde figure (p. 675-676) : l ' image relle, dsigne ds lors par i

    (!!), reprsente l ' image spculaire du sujet, tandis que l 'objet rel asupporte la fonction de l 'objet partiel, prcipitant la formation du -corps. On a ici une phase antrieure (selon un ordre de dpendancelogique) au stade du miroir -qui suppose la prsence de l 'Autre rel(p . 678).

    ...

    y / .. ~ ~ - :_-----------_ K,-;....,

    ....,_. , ......auxOU: . . ~------: ;r - - -8 ,1 ' ,,) ' , \\\,1

    C........... A "'... 1...... /

    '.... ............. ,,"......... ...... .,.'--- "> - '------------ -.,.. :J'Figure 2 : Variation de la prcdente.Dans la seconde figure, le bouquet et le vase changent leursrles, alors que, par la localisation de l 'observateur l ' intrieur du

    miroir sphrique, et l ' interposition du miroir-plan A, une image vir- .tuelle est produite.Ce montage doit s ' interprter ainsi

    1_ La ralit du vase et son image relle i (a), invisibles l 'observateur (et absentes de la reprsentation), figurnt la ralit ducorps et son image relle, ferms la perception du sujet.2_ Seule lui est accessible l ' image virtuelle ~ (!!) de l 'illusion,

    reflet imaginaire o s'anticipe le dveloppement de son corps dans unealination dfinitive. A noter que l ' image relle comme l ' image virtuelle sont toutes deux du registre imaginaire, mais la seconde (perception mdie par le rapport l 'Autre) redouble l ' illusion de la premire (perception "directe" - comme telle, fictive).

    3_ Enfin, c 'est le point 1 (point de l ' idal du Moi, o situer letrait unaire) qui commande pour le sujet son image de soi (p. 679).

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    -

    1'12

    Figure 3 : Transformation de III prcdente.La figure 3 s'obtient partir de la prcdente par la rotation

    90 0 du miroir-plan A et le dplacement du sujet jusqu'au point 1. Ellea pour objet de reprsenter le moment de la cure o l 'analyste (dontla position est situe par le miroir). se neutralisant comme autre imaginaire, annule les effets de mirage produits par le sujet, et o celuici franchit la relation duelle et la parole vide pour percevoir son image rel le : il accde au langage de son dsir. L'vanouissement de l ' i-mage virtuelle s 'interprte comme la dissolution de l ' image narcissique, qui remet le sujet dans la position de la premire figure, ceciprs qu'il n'y a t reconduit que par l 'effacement du miroir-plan (doncpar sa mdiation), et on ne ngligera pas le rsidu de l 'oprat ion: lanouvelle image virtuelle qui se reforme dans le miroir horizontal. etsignale comme fictive la perception directe.

    C'est ainsi qu' "une psychanalyse qui joue dans le symbolique(s 'avre capable de) remanier un Moi (.... ) constitu dans son statutimaginaire (p. 677);"Le modle. qui donne les fonctions imaginaires et rel les de

    l 'objet! , ne dit rien de sa fonction symbolique (p. 682).

    ru - LA STRUCTURE DU SUJETSchma R : p. 553 ; schma de Schreber (1) : p. 571 ; Schmas de Sade. 1 : p. 774. 2 : p. 778.

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    I. Composition du symbolique, de'If:5- ---- - - - ~ ~ ~ " , M l 'imafitnaire et du rel (dit "Schma R )

    11,11

    Le schma R est fait de la runionde deux triangles, ternaire symbolique et ternaire imaginaire, par le

    :li quadrangle du rel, qlimit dansun carr par la base de chacun. Si le

    "--______ ..... p triangle du symbolique occupe luiseul un moiti du carr, les deuxautres figures se partageant la seles structurant, i l doit dans le dessin les recouvrir .

    i l est mis pour l ' imaginaire.conde, - c'est queQuant au pointill,

    Cette construction demande une double lecture1 - Elle peut se l i re comme reprsentation de la statique du sujet;

    on y distingue ainsi : a) le triangle J reposant sur la relation duelle duMoi l 'Autre (narcisSisme, projection, captation), avec pour sommet

    4 , le phallus, objet imaginaire "o le sujet s ' identifie C .. ) avec sontre de vivant" (P. 552), c'est--dire espce sous laquelle le sujet se re -prsente so i ; b) le champ S : avec les t rois fonctions de l 'Idal du MoiI o le sujet se rpre dans le registre du symbolique (voir le modleoptique), du signifiant de l 'objet M, du Nom-du-Pre P au lieu de l 'Autre A. On peut considrer que la ligne I M double le rapport du sujet l 'objet du dsir par la mdiation de la chatne signifiante, rapport quel 'algbre lacanienne doit plus tard cri re $ ~ (mais la ligne se r -vle aussitt reprsentation inadquate) ; c) le champ R encadr etmaintenu par la relation imaginaire et le rapport symbolique.

    2 - Mais c'est aussi bien l 'histoire du sujet qui est note i c i : surle segment i M, se placent les figures de l 'autre imaginaire, qui culminent dans la-figure de la mre, Autre rel, inscrite dans le symboliquesous le signifiant de l 'objet primordial, extrieur premier du sujet, quiporte chez Freud le nom de das Ding (Cf. Ecrits, p. 656); sur le segment m l, se succdent les identifications imaginaires formatrices duMoi del 'enfant jusqu' ce qu'il reoive son statut dans le rel, de l ' identification symbolique. On retrouve donc une synchronie spcifie du ter-naire S : l 'enfant en I se relie la mre en M, comme dsir de son ds i r ; en position t ierce, le Pre vhicul par la parole maternelle.

    Lacan montre dans sa note de 1966 comment traduire ce carrdans sa topologie. La surface Res t prendre comme la mise--plat dela figure qu'on obtiendrait en joignant i I et m M, donc par la torsionqui caractrise dans l 'espace complet l a bandede Moebius : la prsentation du schma en deux dimensions est donc rfrer la coupure quitale la bande. On comprend ainsi que la droite I M ne puisse renvoyer

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    au rapport du sujet l 'objet du ds i r : le sujet n'est que la coupurede la bande, et ce qui en tombe se nomme : objet a, ce qui vrifie etcomplte la formule de Jean-Claude Milner sur IIf aU : "les ter-mes sont htrognes, alors qu'il y a homognit attache aux places" (Cahiers pour l 'analyse, n03, p. 96). C'est l le pouvoir du symbole'.

    2 - Schma de Schreber -

    "Schma de la structure du sujet au terme du procs psychotique" .

    Ce schma est une variation du prcdent: la forclusion duNom-du-Pre (ici PO), qui entrane l 'absence de la reprsentation dusujet S par l ' image phallique (ici 4> 0) dsaxe le rapport des troischamps: divergence de l ' imaginaire et du symbolique, rduction durel leur dcalage.

    Le point i du moi dlirant se substitue au sujet, tandis quel ' idal du Moi 1 p;-end la place de l 'Autre. Le trajet S . ! ~ A se transforme en trajet 1.!. a ' I.

    3 - Schmas de Sade (1 et 2)Schmas du fantasme sadien.Quatre termes sont en jeu: a, objet du dsir dans le fantasme ;S, son corrlat (selon $ !.), lefading du sujet;8 : le sujet dit"sujet brut du plaisir" dont on peut avancer qu'il connote dans l ' ima

    ginaire l 'organisme, partir de quoi le sujet barr de la chat'he est nanre ; enfin V, la volont comme volont de jouissance, qui s'enlve

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    sur le plaisir comme le sujet barr sur le rel. On notera que la division du sujet "n'exige pas d'tre runi en un seul corps" (p. 778), puisqu'il n'y a pas d'homologie de l 'espace symbolique l 'espace de l ' intuition. La transformation du premier au second schma, qui "ne setraduit (.... par aucune rversion de symtrie sur axe au centre quelconque" (p. 778), exprime seulement le dplacement de la fonction dela cause. suivant le temps du fantasme. IV - LES RESEAUX DE LA SURDETERMINATION

    Rseau 1 -3 : p. 48; Rpartitoire A 6. ; Tableaux 0 et 0: p. 50.Reprsentation du rseau 1-3 :p. 56 ; Rseau a.B.Y,6 :p .57.Le montage progress des rseaux fait merger certaines desproprits de la surdtermination:

    1. Rseau 1-3 : mergence de l 'anticipation simple par un rseaude rpartition dissymtrique. o la mmoire apparait comme la loi lmentaire de la rptition (graphe connexe et pseudo-symtrique).2. Rpartitoire A fi, et tableaux: mergence. par le moyen d'uneseconde rpartition dilfsymtrique. d'une anticipation complexe complte par la rtroaction.3. Reprsentation du rseau 1-3 : transformation du prcdent enrseau Q P y ,6 .

    V - LES GRAPHES DU DESIRGraphe 1 : p. 805 ; Graphe 2 : p. 808;Graphe 3 :p. 815 ; Graphe 4 :p. 817.On peut lire sur le premier graphel ' inversion qui constitue le sujetdans sa traverse de la chaihe signiante. Cette inversion se fait parl 'anticipation, dont la loi impose aupremier croisement (sur le vecteurS. S') le dernier mot C comprendreaussi "fin mot", c'est--dire ponctuation). et la rtroaction, nonce dansla formule de la communication intersubjective, qui rend ncessaire un second croisement, o situer le rcepteur et sa batterie. Le second graphecompose, partir de la cellule lmentaire. l'identification imaginaire

    ICA); et l ' identication symbolique dans la. synchronie subjective; la cha!he signifiante reoit ici sa spcification de parole. Elle devient vecteur de lapulsion, entre dsir eUantasme,) dans le graphe complet - l graphe in-termdiaire ponctuant seulement la question du sujet l l 'Autre : "Queme veut-il". l inverser dans son retour: "Que me veux-tu? ".