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    ANALYSE POLITIQUE INTERNATIONALEANALYSE POLITIQUE INTERNATIONALE

    Premire partie : GUERRE ET STRATEGIE

    Pourquoi parler de la guerre en premier ?La guerre est un phnomne politique majeur.

    En Europe de lOuest, on est dans la paix depuis 60 ans, donc la guerre apparat commelointaine ou comme concernant des minorits. Elle est surtout dans la mmoire. Alors quau

    XIX sicle, lEurope est le continent le plus touch par la guerre.

    En ralit pour la plupart des pays, la guerre est proche, cest une proccupation centrale.La vision europenne est une vision privilgie.

    La guerre est un phnomne spcifique des Relations internationales et surtout rcurrent..Elle est l dune manire centrale.

    La guerre est un phnomne qui suscite beaucoup daffects chez nous : aujourdhui les

    valeurs tendent vers le pacifisme mais le freudisme nous apprend quau fond de nous uninstinct et des fantasmes guerriers sommeillent.

    I) LA GUERRE DANS LES RAPPORTS INTERNATIONAUX Lanarchie suppose du systme internationalCl de vote du systme international : ide que ce systme est anarchique au sens strictdu terme (ne dispose pas dune autorit politique surplombante qui serait charge demaintenir lordre).

    Grande diffrence avec les socits politiques qui se caractrisent par des degrs plus oumoins importants de commandement interne, de concentration du pouvoir.Il y a donc une pluralit dautorits qui peuvent prtendre instaurer un ordre.Ce point de dpart est fondamental car il est llment principal du point de vue ralistedes RI.

    Le point de vue raliste sur le caractre inluctable des conflits dintrtset des guerres Cest CARRqui a utilis pour la premire fois le terme de ralisme. Il dveloppe lideque lanalyse politique internationale est marque par un idalisme qui tend mconnatre la

    ralit des rapports internationaux. Il y oppose la vision raliste qui ne mconnait pas le rel,c'est--dire les rapports de puissance qui produisent de la guerre ou de la paix.Il faut donc se concentrer sur les rapports des Etats dans leurs relations de puissance. Lesrapports internationaux sont des rapports entre puissances par dfinition comptitives.

    Quelles sont les ides ralistes qui constituent le mainstream de la pense des RI ?

    Grande place accorde lEtat : + ou stato-centrisme. Mais tous les auteurs ralistes nemettent pas lEtat au centre de leur rflexion et dautres qui ne sont pas ralistes le font. Obsession pour les questions de puissance : cest dj plus vrai.La puissance peut tre dcline de diffrentes manires :Ex : ARON configuration des rapports de force

    Ex2 : capacit des Etats

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    Mais idem que pour ide davant. Ne peut pas dfinir le ralisme.

    La plus juste des dfinitions :Les penses ralistes ont toutes en commun le fait quelles reposent sur lide centraleque les acteurs des RI et leurs intrts sont incompatibles.

    Tous ceux qui ne pensent pas cela sont idalistes.Cette non-compatibilit a des consquences lourdes : dans un monde anarchiste (au sensstrict), si les acteurs ont des intrts forcment non compatibles, cela engendreobligatoirement des conflits, et les conflits cest la guerre.

    Lgosme des intrts nationauxLes acteurs sont mus par la maximalisation de leurs intrts nationaux, chacun

    dfinissant personnellement son intrt national vu quil ny a pas de borne suprieure.Dans cet arbitraire de lautodfinition des intrts nationaux, il y a invitablementincompatibilit et conflits.

    Tout le monde veut tout, tout de suite et toujours plus. Il y a beaucoup trop dacteurs qui onttous une vision du monde diffrente et des intrts diffrents. Linternational, cest lgosme national. La possibilit du recours la force

    Ds lors quun acteur est dans les RI il y a possibilit de recourir la force. Lamenace par la force amne trs facilement lusage effectif de la force.Raymond ARON , dans Guerre et Paix entre les Nations (1962), montre que ce qui estlessence des RI est la capacit des acteurs tatiques de recourir la force, do la successionpar la guerre.// Guerre froide, Guerre improbable, paix impossible (ARON). Les grandes puissances, ausortir de la seconde guerre mondiale, sont dans une logique totalement raliste dfense deleurs intrts nationaux.Il y a quand mme quelques acteurs internationaux derrire les Etats. Ex : lONU.

    La vision raliste nest quune mise en thorie, en forme, de la pratique des RI desanciennes monarchies europennes. ge classique qui a recours tout le temps la guerre de temps limit (Equilibre de guerres,de pax et de ngociations). Dfense des intrts du monarque : si le mot dintrt nationalnexiste pas encore, il est pourtant dj opratoire.Lorigine du ralisme est donc dans la pratique effective des RI.

    Pour les idalistes, les intrts des acteurs sont compatibles, la rflexion tant de trouver lesconditions favorables lharmonie des intrts.

    ARON : dans un monde anarchique, ce sont surtout les forts qui ont recours la force. Lesfaibles favorisent un discours plus idaliste : coopration entre EtatsPriode de laffrontement Est/Ouest : apoge des ides ralistes

    Puissance, puissance militaire, puissance conomique et influencediplomatiqueComment se dfinit la force ? Durant la guerre froide, on comptait le nombre de ttes nuclaires

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    On compte la capacit thorique demploi du militaire. La force nest pas seulement militaire, elle peut tre diplomatique : rassembler lemaximum de voix, coaliser le plus dEtats (par ex au conseil de lONU pour voter commenous).Mais un acteur qui na pas de force militaire nest pas puissant aujourdhui.Force conomique, force dune monnaie

    Puissance : power en anglais c'est--dire en dfinition pouvoir .Dfinition de la puissance :

    Jusquaux annes 70 : dfinition substantielle (matrielle) : mlange dlmentsdiffrents dont la population (ide ancienne que plus il y a dhommes, de soldats, plus unensemble est puissant), la taille du pays, les ressources naturelles, les industries, lconomieOn peut par exemple dfinir la puissance selon la possession de larme nuclaire (ce qui estencore une norme aujourdhui)

    A partir des annes 60 et 70, nouvelle dfinition : Relationnelle :ladministration doit fonctionner correctement car fait dun Etat un peu la puissance.// DAHL Political power : pouvoir et influence sont la mme chose.

    Fin des annes 80, autre dfinition, ni vraiment substantielle ni vraimentrelationnelle : capacit contrler la dfinition des conflits internationaux, leur mergencesur la vie internationale. Capacit inscrire un problme sur lagenda politique international.Se joue entre soi et tous les autres : entreprise collective voulue pour des dbats publicsinternationaux.

    Apparition de la notion de soft power : plus ou moins le pouvoir des gentils car pas derecours la force. En ralit notion dveloppe depuis 1945 par les amricains : faire en sorteque lautre ait la mme conception du monde, des rapports internationaux que vous, en faireun autre vous-mme : La diplomatie cest lart de rgler laltrit.

    Les Europens sont assez soft power : ont un socle de valeurs et conoivent les relationsinternationales comme des relations de valeurs. Veulent tendre le leur. Soft power amricainet soft power europen pas les mmes car pas les mmes valeurs.En politique internationale, le consensus est un mode dadoption de dcision courant. Onappelle consensus le fait quil ny ait pas de manifestation de dsaccord (donc en fait un peuhypocrite).Ex : pour une dcision en Europe, on sait quun pays est contre, mais avec des concessionspour lui, il se taira sur la dcision contre laquelle il nest pas daccord.Dans la vie internationale, le consensus est la rgle, tout comme dans chaque trait. Et enEurope surtout. Cest le cadeau du silence .Pour faire partager son point de vue, il est important de communiquer.

    Ex : importance fondamentale pour la France de sites comme www.diplomatie, on peutsavoir quel est le point de vue de la France sur telle ou telle question.

    La rationalit des acteursFaire de la politique internationale un pur chaos est un dsastre intellectuel car cest refuser etnier tout, ne pas agir. Il faut donc penser une rationalit des analyses de la politiqueinternationale. Noralisme : politique internationale est un processus structurel qui simpose lacteur. Depuis 20 25 ans, on fait une place croissante au paradigme de lacteur rationnel :politique internationale serait le rsultat du comportement rationnel des acteurs : il faut

    donc restituer chaque acteur sa rationalit.

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    http://www.diplomatie/http://www.diplomatie/
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    Ce courant est devenu central aujourdhui. Rational choice : comment ces acteurs secoordonnent en tant rationnels (ex : pour un conflit, on trouve une alternative larmenuclaire).Ces acteurs ont-ils une rationalit ? Laquelle ? Tradition sociologique franaise expliquait les phnomnes sociologiques des individus

    par une vision holiste, c'est--dire que les individus agissaient par groupe individuel. La prise en compte de la rationalit de lautre est, dans le conflit, fondamental, cest lepremier pas vers le compromis et la paix. Ainsi, il faut comprendre lintelligence et la raisonde lautre. Les acteurs rationnels, dans une vision ralistes, sont mus par la dfense de leurs intrtspersonnels. Lindividu est calculateur de son intrt

    Leur recherche de gains absolus ou relatifsQuest ce que, dans la vision raliste, la maximalisation des intrts ? 2 points de vue :

    - souple : chaque Etat essaye de dfendre au mieux ses intrts, cest chacun pour soi

    - absolue : ce que jacquiers cest au dpens des autres.Dans une vision raliste, les Etats ne sont pas la recherche que dintrts matriels, maisaussi dintrts relatifs (les acteurs cherchent les biens absolus pour eux : faire en sorte que laposition des autres soit a mme, quils ne gagnent rien, voire quils perdent un peu).Guerre relative : vision plus rationnelle : recherche effrne de gains absolus ET rationnels.La politique trangre est souvent assimile une politique publique particulire : faire ensorte que quelque chose marche avec les autres.

    Dans le monde rel, toute une srie de phnomnes paraissent dans la ligne des ides

    ralistes. Tous les diplomates son ancrs dans le ralisme de telle sorte quils ne pensent plusque comme raisonnement raliste et les actes et phnomnes internationaux deviennent alors

    ralistes.

    Bibliographie :Raymond ARON, Paix et guerre entre les nations, Paris : Callman-Lvy, toutes ditions, (Introductionet chapitre premier)

    II) LA STRATGIE OU LART RATIONNEL DE LA GUERRE Dfinitions de la stratgieAujourdhui, tout acte raisonn ou rflchi est dfini comme stratgie : affaiblissement dudomaine de lart de la guerre. La thorie des jeux a vulgaris le mot de stratgie.Au sens strict, stratgie : art de la guerre. Rflexion sur la guerre pour mener la guerre.Depuis, volution de la dfinition, stratgie : art raisonn et rflchi de faire concourir lesforces lorganisation dun but politique.

    Clausewitz, fondateur de la stratgie moderneCLAUSEWITZ (1820-1880) : guerre : moment minemment politique et de raison politique.Il est tmoin de guerres napoloniennes : constat de lmergence dune arme et dune guerrenouvelle. (Arme napolonienne : arme de masse, de citoyens qui sont mort pour leur nation,pour un modique solde ; arme organise, avec une logistique organise pour lpoque).Chez CLAUSEWITZ, 4 thmes :2 thmes mineurs mais qui deviendront assez importants :

    - la guerre populaire- supriorit de la dfensive sur loffensive

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    2 thmes plus reconnus :- spcificit et autonomie de la guerre moderne- tendance de la guerre moderne se dvelopper selon le modle de laffrontement deviolence extrme

    Spcificit et autonomie de la guerre moderneArme franaise rvolutionnaire : de masse, de citoyens. Arme de citoyens veut dire armepolitique : la guerre est la continuation de la politique par dautres moyens. Clausewitz.Pour CLAUSEWITZ, ide que la guerre est un raisonnement important et lev de larflexion de lactivit politique ou humaine. Selon lui, la guerre est de la raison pure .Guerre : moment dcisif de la raison politique. Selon lui, thoriser sur la guerre, ce nestpas juste thoriser sur la stratgie, cest aussi thoriser sur la raison politique, aux fins delEtat.Affirmation du caractre nouveau de la guerre moderne, sans prcdent, avec stratgie. Avecarmes de masse : phnomne de globalisation.

    Tendance de la guerre se dvelopper en 2 violences extrmesMonte aux extrmes. Notion descalade.Notion de guerre totale. Chacun des acteurs met le maximum de force.Dissymtrie absolue entre la position du vainqueur et du vaincu.Guerre de type duel, qui tranche un conflit.Statut de la dfaite chez Clausewitz : dfaite absolue et irrmdiable.Bataille dcisive : lun est ruin, lautre est riche. Guerre : formidable machine produire duneuf et dtruire lancien.ARON, dans Clausewitz, Penser la Guerre, explique quil ne faut pas se limiter ce schma.Il y a une tendance a mais ce nest pas systmatique.

    Au XX sicle, il y a beaucoup dexemples maintenant o il ny a pas vraiment de vainqueuret de vaincu.

    Thmatique de la guerre populaire.Ex : Guerre dEspagne ou fin de la Guerre de Russie.Guerre des partisans : mme si on est infrieurs militairement, on lutte quand mme.Ex : Che Guevara et ses partisans se sont appels issus de Clausewitz

    Supriorit de loffensiveIde avant que la guerre militaire passe par loffensive. La dfensive tait dvalorise

    car cest reculer.En fait, la dfensive, cest un dtour intelligent : cest la guerre prventive.Guerre prventive : ni offensive, ni dfensive.Stratgie dfensive pour Clausewitz est intelligente car elle permet de reporter plus tard lechoix de loffensive, au moment voulu et lendroit voulu. La guerre est un outil instrumentalis par la raison politique.Logique densemble :La guerre a des buts de guerre. Clausewitz montre que ses buts sont et doivent tre

    subordonns aux fins politiques.Clausewitz est vraiment le premier dgager la relation entre le militaire et le politique. Il y

    a une prvalence du politique sur le militaire. Cest le politique qui tablit les buts de guerreet le militaire excute.

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    Lhritage prodigieux de ClausewitzClausewitz a eu beaucoup dinfluence dans les dbats intellectuels et politiques. Dans la hautehirarchie militaire (ex ; Foch), Clausewitz est une rfrence. Mais il a t peu traduit ettardivement.

    Clausewitz a t lu par Lnine qui a t compltement fascin, car il y voit une pense desrapports entre Etats, comme rapports conflictuels.Pense de Clausewitz comble pour Lnine les lacunes de la pense marxiste sur les relationsinternationales.Tout un travail de Lnine de structure entre Marx et Clausewitz : important car aura uneincidence sur tous les pays qui vont tre touchs par le communisme. Jusqu Che Guevara onpeut appliquer la rflexion de Clausewitz.

    Est-ce que la pense de Clausewitz est toujours pertinente avec lapparition de larmenuclaire et de nouveaux types de guerre ?

    Arme nuclaire : on ne souhaite plus de bataille dcisive.Guerre froide : escalade de laffrontement nuclaire.Toute la dimension de subordination du militaire au politique est accentue : tout le pouvoirde dcision quant laction militaire est dans les mains de lexcutif.Larme est plus la disposition du politique que du militaire (on sait que les militairesntaient pas favorables larme nuclaire : ide dune arme dont il ne faut pas se servir ? Carsa finalit est de ne pas sen servir. Ce ne sont pas les militaires qui lont souhaite. EnFrance, cest le CEA qui a dcid de se doter de larme nuclaire).Larme nuclaire est donc une escalade sans bataille dcisive. Son apparition a modifi leschoses mais na pas remis en cause la pense de Clausewitz.

    Apparition de nouvelles formes de guerre : Martin VAN CREVELD, Latransformation de la guerre. Thorie selon laquelle Clausewitz est totalement obsolte. Lescauses de guerre de sa thorie ont disparu. La guerre actuelle na plus rien voir avec laguerre moderne de Clausewitz. Aujourdhui il y a peu de victimes militaires et beaucoup plusde victimes civiles.En fait aujourdhui on est plus dans des guerres pr modernes que modernes.Ex : Guerre du DarfourComment parler de raisons politiques alors quil ny a pas vraiment dincarnation stable dupolitique ?

    Dissuasion et stratgie du conflit lge nuclaire selon Thomas C.SCHELLING.Schelling : prix Nobel dconomie.Dissuasion comme forme politique, comme manire de dcider soi mme et de fairedcider lautre.Premire priode o les USA sont les seuls disposer de larme nuclaire. Sont alorstranquilles.Ide : moins il y a de dtenteurs de larme nuclaire, moins il y a le risque dune guerrenuclaire.A ce moment, on ne voit pas vraiment lusage quon peut faire de cette dtention. Utilisationde 45 ntait absolument pas concerte.Rapidement les sovitiques se dotent de larme nuclaire (annes 50). Mais ils ne sont pas

    vraiment une menace jusquaux annes 60, o les sovitiques se dotent des moyens dedlivrer leurs bombes jusquaux USA.

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    Annes 50 : la supriorit des amricains est remise en cause et sinstalle un quilibre de laterreur. Va amener les amricains rflchir sur la notion de DISSUASION.Annes 60, Schelling, Stratgie du conflit: ouvrage fondamental pour qui veut rflchir sur ladissuasion en gnral et sur la dissuasion nuclaire en particulier.

    Force de Schelling : prend beaucoup de distance avec la thorie. Utilise une multitudedexemples pour faire passer ses ides.Situations ni de pur conflit, ni de pure coopration.- Persuasion : persuader ladversaire daccomplir notre volont. Ladversaire finit par faire ceque lon veut.- Dissuasion : barrer la route au partenaire adversaire. Ce nest pas seulement militaire, cestsurtout politique.

    Les jeux mixtesSchelling dit que la plupart des situations internationales ne sont ni pur conflit, ni purecoopration. Schelling parle de jeux mixtes .- Pur conflit : corrlation parfaite entre le gain et la perte (= 0)- Pure coopration : acteurs voient leurs gains corrls dune manire positive. CE que lungagne, lautre le gagne aussi.

    La thorie des jeuxInfime partie des mathmatiques. Nes entre les casinos des villes deaux de la France du finXIX et les cabinets mathmatiques du XX sicle. Do vient que les jeux aient une solution ?Rflexion sur les squences daction alternes entre 2 ou plusieurs joueurs (formecomplexifie du jeu 2).

    Processus qui font qu la fin, il y a un vainqueur et un vaincu, ou galit.Un joueur est un centre de dcision absolue. Les 2 joueurs entrent en interaction. Thorie desjeux semploie penser les relations qui se nouent entre les 2 joueurs.Ex : quest ce que lautre fera si je fais ca ? Et quest ce quil pense de ce que je pense de ceque je..

    Interaction qui amne chacun se focaliser sur lautre. Sorte dobsession qui amne lier son destin celui de lautre, le but tant dtre le plus prvisionnel possible.Cest un travail de formalisation des changes rationnels entre centres de dcisionsautonomes.Quelles sont les conditions dune solution ?La dissuasion est une solution. (Rflexion de Schelling sinscrit dans le contexte delaffrontement USA / URSS.)

    Menace et ngociation tacite ; Interaction et dcision interdpendantePoint de dpart de Schelling : la stratgie nest pas lexercice de la force mais lutilisationpotentielle de la force.Stratgie de larme nuclaire : utiliser la force pour ne pas lutiliser.

    Dissuasion : interaction entre les 2 acteurs qui se persuadent de ne pas recourir la force.

    Thorie de non emploi aussi judicieux que possible de la force.

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    Dans la vie politique internationale relle, on a une imbrication de situations conflictuellesdiffrentes : ni pur conflit, ni pure coopration (mme si en apparence, le conflit lemporte).Objet mme de la dissuasion : montrer notre adversaire que notre dcision sera totalementlie la sienne. La dissuasion est une dcision interdpendantePour Schelling, menacer et ngocier sont comme les 2 revers dune mdaille, ils sontquivalents. Ide que lon retrouve chez ARON, de guerre improbable, paix impossible .Il y a donc des crises internationales diplomatico-stratgiques.

    Les ressorts de la dissuasionJeu de dissuasion ?On cherche un maximum avoir les mains libres, choisir des solutions qui laissent desissues.Mais pour Schelling, dissuader cest se lier les mains car en se liant les mains on lie cellesde ladversaire. Cest une succession de menaces.La menace doit tre relle, crdible, assortie dune prise dengagement. En matire nuclaire,il faut disposer de larme nuclaire et pouvoir la dlivrer. Il faut avoir les moyens pour passer lacte.Menacer c se lier les mains et lier celles de lautre : les protagonistes forment les chainesqui vont rendre leurs dcisions et leurs sorts interdpendants. Jeu de la dissuasionconstruit cette interdpendance.Guerre froide : avoir suffisamment darmes nuclaires pour pouvoir attaquer en surprise, pourpouvoir frapper en premier.Les partenaires adversaires, dans laffrontement, communiquent, que ce soit implicitement ounon.Est-ce quil vaut mieux communiquer explicitement ou non ?

    Lignorance de lautre peut avoir des consquences trs importantes. Peut viter dagir. Maisquand on parle, on ne se comprend pas toujours, donc na pas forcment un effet positif. Lefficacit de la dissuasion ne dpend pas du fait que celui qui menace aurait plus lasouffrir que celui qui est menac : si le faible est prt lattaque, le grand va se poser laquestion. Le petit peut devenir menaant. Plus le nombre de missiles dont dispose chacun des adversaires sera lev, plus lquilibresera stable .Cest pourquoi il y a eu une course effrne larmement, mme si cela a plomb lesconomies des pays.

    La dissuasion cest offrir en otage ses populations lautre.

    1972 : accords SALT I, Trait AVM limite presque rien le nombre de sites o lon peutdployer ses missiles. Contrle sur le processus fou de la course larmement.Si on protge les populations, les villes, etc., ca a un effet nfaste, de relance la course larmement.Comment mieux se lier les mains quen offrant ses populations en otage ?Dissuader cet tre prt mourir, et pour les gouvernements, cest tre prt laissermourir les populations. Vulnrabilit qui est une condition essentielle de lquilibre.Dissuasion : mlange tonnant de conflit et de collaboration.Tout cela implique de supposer que ladversaire est totalement rationnel et du moins que leprocessus a une logique rationnelle si lacteur ne lest pas. Situation dinterdpendance telle qu la fin la solution de laffrontement nest plusune solution.

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    A t ouvert un grand dbat Nord / Sud avec les pays africains : bouffe doxygne.Pas un courant amricain, mais ce discours a beaucoup plu aux populations qui rvaient dunautre monde, hors guerre froide.Aujourdhui la Peace Research est moins active.

    Bibliographie :Manus I. MIDLARSKY, Handbook of war studies, University of Michigan Press, 1993Bruce RUSSETT, Grasping the democratic peace, Princeton University Press, 1993 (ch. 1 et 2)

    Deuxime partie :PAIX ET ORDRE INTERNATIONAL

    I) LES DFINITIONS DE LA PAIXLe concept raliste et minimal de la non guerre Aujourdhui, la plupart des dfinitions sont minimales :Raliste : la paix, cest la non guerre. Revient faire de la guerre une situation quasi normale.

    Les conceptions positives et normatives des idalistesVouloir donner une dfinition non ngative de la paix est dj une vision idaliste.Conception positive de la paix.Mais aussi normative car elle demeure construire.

    Le souci datermoyer la guerre de H. GROTIUS J.J. ROUSSEAU etdE. KANT W. WILSON

    Droit international public (ex : GROTIUS) est un droit qui a limit la guerre, qui a protgles personnes et qui a voulu encadrer la guerre (droit de faire ou de ne pas faire la guerre).Ce droit reste majoritairement le droit des Etats, mais les individus y ont une place (auXVIII, que les Etats)

    Discours idaliste selon ROUSSEAU : il ny a point de guerre entre les hommes, il ny ena quentre les Etats. . Pour ralistes, ce sont les hommes qui sont responsables des conflits.PourROUSSEAU, la guerre est de manire ontologique du domaine de lEtat.Au fond de tout idalisme, il y a une critique de lEtat. Lhomme est bon, cest lEtat qui estmauvais. Forme politique inapproprie et dangereuse car produit de la guerre.

    WILSON a lui un regard ngatif. Cest un parlementariste qui croit en un Etat fauteur debien. Etat : belle gne.

    La paix par la religion ou par le march et lopinion ou par le droitLa pense raliste ne se rduit pas cela. Cest une palette idologique. Libraux aux USA est depuis les annes 50 une expression qui remplace le terme idalistes . Pourquoi ? Parce que la paix est une forme dordre : la rgulation. Produite parune srie de moyens.

    Paix par la religion : beaucoup y croient. Ide catholique est quil faut construire un ordre

    universel. Aujourdhui cette ide se retrouve chez les conservateurs.

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    Aujourdhui, lIslam est divis. Le catholicisme est relativement uni donc plus apte construire cet ordre.Mais en ce dbut de XXI sicle, peu de gens accordent encore de limportance la religion,mme si lEglise reste un facteur de paix. Par le march. Libralisme politique et idologique du XIX est trs influent.

    Ds XIX : guerre vue comme une passion dintrts : calcul rationnel de son intrt.Dans cette recherche dintrts individuels, on cherche aussi lharmonie par le march.Aujourdhui les libraux pensent que le march rgularise lordre international.

    Idalistes croient aux idaux et aux ides : rationalisme. Idalistes sont donc plus souventrationalistes que les ralistes. Pour eux, la guerre est une pathologie.Ex : Hiver 2002/2003, les amricains ncoutent plus rien. Les europens voyaient lattaque

    en Irak comme une folie. Politique trangre djante est dangereuse car les USA sont unegrande puissance.

    Le March : important comme forme sociale, conomique et politique de rgulation des

    rapports sociaux. Peut aussi tre le march des ides.Cest un espace o les individus maximisent leurs intrts gostes mais qui profite au reste.Dbat : dans quelle mesure le commerce international est il un facteur de paix ? Affrontementde ceux qui veulent laisser les pays du Sud dans leur situation difficile et ceux qui lespoussent avancer.

    Paix par lopinion : lopinion est bonne pour lharmonie, la paix.Entre 2 guerres domine par les idalistes.XX : sicle de mobilisation de masse : la participation des individus la mobilisationnationale, la guerre aussiMais, en Allemagne, opinion favorable pour les partis nationalistes. Il est donc dangereuxdassocier opinion politique et politique trangre.Cf. ROUSSEAU : ne pas associer le peuple la politique extrieure.Position ambigu face la dmocratie, au peuple : diminution des comptences.Cf. TOCQUEVILLE: en dmocratie, les individus veulent juger ou trancher des raisons endehors avec des raisons du dedans.Mais tradition idaliste demeure : la dmocratisation de la politique extrieure apparatcomme un facteur de paix.Ainsi, diffusion des ides des politistes entrane une rgulation.Dveloppement rcent des ONG : au nom dopinions qui sexpriment dans le mondeaujourdhui : ce mouvement l est totalement pris dans le cocon intellectuel de rgulation

    dmocratique.Importance du droit international.Outil de construction dun ordre international meilleur.Ide que le droit est construit par et pour la paix.Pur un juriste, le dsarmement doit tre total pour la paix. Ide que le droit doit tre unlment fondamental pour la paix et pour al construction de lordre mondial.A lpoque des Lumires, relations internationales sont rgies par historiens et juristes. Maiscest un droit qui na pas de sanction, ne sert rien.Aujourdhui, on peut faire une carrire de RI sans faire de droit : dissociation droit / RIAujourdhui, on prsente les juristes comme dpasss par les vnements.

    Pas de sanction en droit international public : nombreux traits sont viols, utiliss, ou passigns par USA, Chine ou Russie

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    Cf. trait de non discrimination des femmes.Le droit nintervient plus ncessairement.Ide : le droit est technique, nest plus la rfrence. Des gnrations antrieures ont cru que ledroit serait loutil fondamental pour la paix.A lavenir, le droit international sera surement plus compliqu car la communaut

    internationale plus diverse donc : intrts divergents.

    La marginalisation relative des approches normatives depuis le triomphedu behavioralisme en science politique au milieu du vingtime siclePour idalistes ; la situation est grave, mais peut samliorer.Au XX, avec dveloppement des RI, les idalistes se son retrouvs en difficult.Apparat le behaviouralisme . Dans le milieu restreint des intellectuels, dans les annes1930, Chicago.Une entreprise se dveloppe : constituer les sciences sociales et les sciences politiques commene science dure.Entreprise de rationalisation

    Lcole de Chicago va inventer le concept dtudes sur le terrain : plus ou moins laboratoire.Stade littraire des sciences politiques un stade contribuant la mise en place dun pleinexercice. Scientification des sciences politiques.Effort de prcision conceptuelle pour un modle : ce seront les libralistes qui vont empruntercela.

    Libralisme : recherche de la rigueur conceptuelle (moins de rhtorique, plus deprcision). Approche exprimentalistePour les ralistes, le plus important est lobjet connatre : critre de vritPour les idalistes, le plus important est le sujet connaissant Ralit empirique : la vrit est plus importante que lide. Le libralisme est unempirisme. Va dcider de constituer une grande base de donnes face loutil statistique.Libralisme : recherche de rigueur, valorisation de ce qui est vritable, prouv (car peut tremesur). On recherche systmatiquement les lois statistiques : le libralisme cest vouloir tresavant. Ce qui est vrifiable, cest ce qui se voit, ce qui est objectiv. Pas de science behaviouriste sans outil statistique.Ex : comportement lectoral : comment les gens votent ? Science est convoque pour le

    dcompte des voix. Donner une priorit ce qui se voit.En somme, en politique internationale, cest compter les morts, les mgatonnes de ttesnuclaires, etc.

    Problme avec les valeurs : ne sont pas objectifs, donc les libralistes ne sy intressent pas.

    Libralisme : refus de toute approche normative. Le libralisme a rompu les ponts avec laphilosophie (refus des approches inspires par la philo, lhistoire)Par dfinition, les normes sont renvoyes aux valeurs. Les idalistes parlent donc de valeurs :pour eux les hommes sont mus par des valeurs (quit, bienveillance) : caractristiques quivont rendre possible un espace de sociabilit.

    Dans les annes 30, abondance des rfrences juridiques, morales dans les discours politiques.A beaucoup chang aujourdhui, sauf aux USA. Behaviouralisme // ralismePour les ralistes, une grande puissance se doit dtre dteste : cest la ranon de la

    puissance. La puissance gnre la dfiance, la haine, lenvie et surtout la mfiance.

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    La relve des idaux par les ides ( ideas matter , le constructivisme) etpar la rationalitLes idalistes prnent les idaux et de plus en plus les ides de nos jours. Se sont retranchssur un courant minimaliste.Les nolibraux : les ides comptent (Ideas matter) : les ides qui contiennent un caractreidal peuvent compter.Constructivisme en RI : le constructivisme est le postulat selon lequel le monde estconstruit, conut par ses acteurs. Les phnomnes sociaux nexistent pas en dehors de nous,mais sont produits par nos ttes .Rel : production produite par les ralisateurs, les acteurs eux-mmes.Ides en acte : en fait, les institutions ne sont que lmanation dides. Constructivisme : interaction des facteurs et acteurs sociaux pour la productiondinstitutions.

    Lidalisme cest aussi la valorisation de ce qui renvoie la raison, plutt qu la draison.

    On valorise les ides, donc la raison.Paradigme dacteurs rationnels se marie trs bien avec les libraux.Thorie des jeux : calcul permanent de leur avantage.Pour rendre raison des phnomnes, obligation avoir un point de vue rationnel car sinon onne peut rien expliquer.Ainsi, le hasard serait une multiplicit de causes sans raisons.

    Bibliographie :Charles ZORGBIBE, Wilson, Paris, Presses de Sciences po, 1998 (ch. 29, p. 301 320)Pierre HASSNER, La guerre et la paix in La violence et la paix : de la bombe atomique eunettoyage ethnique, Paris : Ed. du Seuil, 2000

    II) LORDRE INTERNATIONALDans quelle mesure dans le systme international y-a-t-il un principe dorganisation ? Rend lachose intelligible.Les ralistes bien souvent sont pour la force, sintressent lordre tabli.Les idalistes sont plus pour lordre construire.

    3 types de conceptions de lordre international :- ordre fond sur les caractristiques de lEtat : produit par les Etats et les rapportsintertatiques

    - ordre fond sur des facteurs internationaux spcifiques- ralits globales, pas gres par les Etats

    Les conceptions ou thories de lordre empirique LORDRE INTERTATIQUE RALISTE QUI TROUVE SA SOURCE DIRECTEDANS LES CARACTRISTIQUES ET LES COMPORTEMENTS DES ETATSRalistes : ordre raliste est un ordre limit, camouflage de choses : pour eux le systme estanarchique mais il y a quand mme de lordre.3 petites conceptions de lordre international chez les ralistes :LORDREDESPUISSANCES :

    KISSINGER, Thorie des puissances.

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    La puissance cre des devoirs et des droits : ce sont les puissances qui maintiennent lordrepour les moins puissants (car pas de police suprieure au niveau international)Cf. Problme de lIrak et intervention des Etats-Unis.LORDREDESQUILIBRESDESPUISSANCES :MORGENTHAU.

    Monde dentits qui se jugent comparables. Monde fascin par la force. Politique demanifestation du souverain. Jeu de qute de puissance : par la main invisible, un quilibre depuissance natAu XX sicle : souci dquilibrer par des alliancesCeux qui se font la guerre sont souvent en situation dquilibre ou presque.Au XX sicle, lquilibre des puissances a t longtemps et beaucoup tudi.Chez MORGENTHAU, lquilibre des puissances est un principe dorganisation gnral.Ensembles complexes formes de nombreuses units, ces units cherchent conserver leurlibert, en recherchant systmatiquement leur quilibre.Ex : si lun est trop fort on va se coaliser contre lui. Si lun est trop faible, on va le renforcer

    Cf. Guerre froide, 2 puissances : 2 camps qui devaient squilibrer.

    Le neutre est un acteur intressant: tirer partie maximale de lquilibre des puissances. Lutteimplicite.Mme si on ne veut pas crer ce genre dquilibre de puissances, les acteurs sont fatalementamens le crer. Cf. SchellingLogique diplomatique classique: culture du flou, incertitude: laisse grand champs depossibilit. La ngociation suppose quon a peu de marge de manuvre. On ne dit pasdemble son adversaire jusquo on peut aller.Jeu de la ngociation: arriver un consensus sans avoir faire trop de concessions.Valorisation de lautonomie daction.Cf.pendant guerre froide, ralliement oblig et libert trs faible des pays: servitude dans lecamp sovitique.Chez Morgenthau, les petites puissances ou moyennes tirent plus partie, ont le bnficemaximal car peuvent changer de positions.Peu damour port aux grandes puissances: puissance extrme entraine rejet et regroupementdans le rejet des autres.Cf. isolement des USA lUNESCO lors du vote sur la Convention de la diversit culturelle.

    LADISSUASION :Menacer lautre pour le mettre en situation de dpendance et entamer ngociations

    classiques: pour maintenir un certain quilibre.Historiquement preuves que a a march. Consquences politiques mais aussi pratiques.Armement: un grand nombre darmes ont t cres sans tre utilises ou mme dployes.

    Avoir des armes confre de la puissance.Illogique: augmentation du nombre darmes conduit aux plus grandes guerres (toutepriode qui prcde une guerre saccompagne dune accumulation darmes). Mais plusil y a darmes, plus la dissuasion est effective.Dissuasion peut passer par des moyens qui ne sont mme pas militaires.Cf. sanction conomique. Beaucoup de questionnements sur lefficacit de ces sanctions.Mais on cite souvent lAfrique du Sud et lURSS comme russite de ces sanctions.Menace: faon de maintenir lordre. En diplomatie cest un outil constant.Dissuader: prvenir un comportement violent chez lautre.Cf. guerre du Golfe: on a voulu dissuader Saddam doccuper le Kowet bien trop tard:loccupait dj. On lui demande de se soumettre la volont de lOnu : ultimatum pos en

    90.

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    LORDRE INTERNATIONAL SPCIFIQUE QUI SIMPOSE AUX ETATS LESYSTMEINTERNATIONALSTRUCTURDUNORALISMEPas tout fait un ralisme mais sen inspire.Fondateur: K. WALTZ. 1979: Theory of international politics.Point de dpart dune nouvelle approche structurale ou structuraliste . Le systme

    international est structur et cette structure permet dexpliquer les rapportsinternationaux. Cette structure simpose aux Etats et nest pas produite par euxWALTZ en 1959 se pose la question do viennent les guerres. De lhomme (ralistes), delEtat (idalistes) ou des RI? Sa rponse: un peu des 3Articles quil crit: prolifration nuclaire nest pas une mauvaise chose (va lencontre delopinion gnrale //JFK). Systme quadripolaire est plus stable quun systme bipolaire. Siun ple seffondre il en reste toujours plus quun seul (Cf. aprs chute de lURSS reste quunseul acteur sans adversaire).Quand lURSS seffondre, WALTZ sinterroge sur cette fin. Dveloppe lide que dautrespuissances vont merger: Japon, Europe (centre autour de lAllemagne).Face ce postulat, beaucoup restent sceptiques, mais WALTZ rpond quil teste sa thorie deRI et que si cela russit il aura pris un grand risque et sil a raison cela lui donnera une grandelgitimit.Inspiration structuraliste. La structure du systme international explique le comportementdes acteurs. Cest le systme qui fait la loi et non les EtatsEn 79, la fin dune dure dcennie pour les USA (Vietnam, Nixon, otages en Iran),WALTZ offre une forme dexplication: les Etats ne font pas ce quils veulent, mme le pluspuissant.Les phnomnes ne sont pas les pures et simples consquences des actions des acteurs.Systme international: on ne fait pas ce quon veut dans le monde de Waltz.La question est de savoir ce que le systme international fait aux Etats.

    Objectif: srie dobstacles. Rend les acteurs htrognes.ARON dit le contraire: les Etats ont plus dinfluence sur le systme. Pour lui, les actions sontdes volonts et des intelligences. Le systme international est un produit du comportement etdes actions des Etats.

    Structuralisme: anti idalisme et anti historicisme. Choses indpendantes des hommes.Anti humanisme explicite: en pas faire de lhomme lartisan du monde, il en est unlocataire.Ide que les structures existent en dehors des acteurs.Mais pour Waltz, les structures nexistent pas en dehors des acteurs. Sa structure est un sous

    produit de leur comportement. Cest lcho dinteractions de tous les Etats entre eux jouraprs jour: ils tissent els liens de ce systme en exerant librement, tous ensembles, leursrapports Une fois forge, cette structure simpose eux.En politique internationale, le succs nest jamais garanti: ngociations, guerres, traits Ilfaut composer avec les autres. Cest la diffrence fondamentale entre politique interne etinternationale: en politique interne, quand on a un projet, il finit gnralement par aboutir.Mme quand on est daccord en politique internationale on ne fait que signer un trait, quilfaut ensuite ratifier, il y a des dlais.Cest un monde ou personne ne contrle vraiment les choses.

    Ordre produit par les structures: avant de mener une politique les Etats doivent sedemander quels sont les effets possibles ou probables de cette structure. Celui quimconnait els structures va lchec.

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    Ex: Vietnam. Erreur commise sur ce qutait la structure internationale lpoque.Politique de Kissinger: neutralit des sovitiques et chinois qui sont plutt favorables auVietnam du Nord. Naf dimaginer quils vont aider les USA pour obtenir une paix

    amricaine avec Vietnam. On se donne un but et on fonce sans prendre en compte les facteursqui pourraient constituer un problme.

    Incite ne jamais divise les problmes. Tous les petits problmes appartiennent un problmeglobal. On ne peut pas analyser les problmes en morceaux.Structuralisme interdit toute approche analytique. Les choses sedonnent comprendre dans lensemble, on ne peut pas isoler lesproblmes.Les relations ou les composants sont ils important ? Pour lesstructuralistes, ce sont les relations qui sont importantes.Chez Waltz, la puissance est substitue par les capabilities . Savoir sion est capable ou pas, si on est puissant ou pas.La distribution des capacits fait le systme international. Trs loinde la vision classique du bilan de la puissance des diffrents acteurs.

    Capacit dagir est principalement dtermine par le systmeinternational.Cest trs difficile pour les gouverns aussi bien que pour les gouvernantsde reconnatre quon en peut pas faire grand-chose.

    Leffet nest plus gal la cause : on ne contrle pas les effets de ce quonfait.Ex : en Irak, paix amricaine mais les USA ont obtenu une guerre.Hsitation agir. La conduite passe par les Etat mais ils nen contrlentpas le vhicule.

    LESZONESDORDREDESRGIMESINTERNATIONAUXNotion la mode depuis 1983. Point commun entre noralistes et nolibraux.Rgime international : mot franais la base. Ne sagit pas du rgime des juristes(prsidentiel, parlementaire). Cest une abstraction.

    Stephen KRASSNER, International Regimes: dfinit les rgimes internationaux commeun ensemble de principes, de normes, de rgles substantielles et de procdures autourdesquels les attentes des acteurs viennent converger dans un domaine particulier des RI.

    Le rgime nest pas une institution mais une nbuleuse o il y a des institutions. Invent pour

    largir la notion dorganisations internationales.LOMC est aujourdhui une institution internationale charge de rguler le commerceinternational. Mais le rgime est beaucoup plus grand: inclut les rgles implicites du domaineAvec OMC le GATT taient un rgime qui rglait les changes internationaux. Rgles,normes, procdures. Ont eu une trs grande influence.Rgime: plus quune institution, quune convention, que le droit international explicite (ce nesont que le pic de liceberg: ce qui est le plus important c ce qui ne se voit pas).Rgime international: zone dordre. Pulvrise la notion traditionnelle de droit. Rgule enprofondeur et en douceur.Le rgime est rducteur dincertitudes. Se conformer aux rgles des organisationsinternationales cest se fondre dans le mainstream, ignorer un rgime international c sexposer des cots considrables.

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    Si un comptiteur ne respecte pas une rgle on peut imposer des sanctions hauteur duprjudice subi.Ex: en 95, Chirac se fait lire avec un programme assez dur (reprise des essais nuclairesalors quil y avait un moratoire de fait, reconnu. A lpoque, pas de trait les interdisant.Personne ne le prenait au srieux mais peine lu il annonait que les essais allaient

    reprendre. Mais rgime international de non recours aux essais nuclaires, raction normedans al communaut internationale. On a court la srie dessais mais la France en a quand

    mme fait. Opration qui sest mal termin et a a cout cher (limage franaise en a

    beaucoup souffert).Une norme a t viole. En dcembre 95, lAssemble gnrale de lONU a adopt une

    rsolution condamnant les essais nuclaires. La France na pas t nomme mais tout lemonde savait de quoi il sagissait. Plus de 100 Etats ont vot contre la France.

    Les autres attendent de vous un comportement qui tourne autour de principes gnrauxou de rgles explicites. Mieux vaut une rgle non crite et respecte quune rgle criteofficielle et viole constamment.Le moins dsavantageux: paratre conform au rgime international. Si on veut transgresser

    une rgle on doit le faire plus explicitement: le faire apparatre comme une transgression plusou moins accidentelle, occasionnelle et qui ne se refera plus.Ex: Kyoto: protocole officiel sur rduction des gaz effets de serre. Les USA nont passign mais dsormais mme els Etats qui nont pas sign vont quand mme tre tenus par ces

    rgles.Le rgime finit par rattraper tous les dissidents et dans le coup, les autres ont ngoci sansvous.

    LORDRE NOLIBRAL PARLACOOPRATIONETLES INSTITUTIONS INTERNATIONALES, LA PLACEDESPHNOMNESTRANSNATIONAUXETLAPRMINENCEDESACTEURSTATIQUESLes no libraux sont souvent des libraux modernes. En politique internationale, tre libralcest croire aux normes et aux ides. Sont plus ou moins constructivistes. Mais un no libralnest pas aussi libral quavant.RI sont rguls par mcanismes de march (producteurs, consommateursen comptition sur marchs). Mais un libral croit la dmocratie. Lordreest mieux assur quand chaque acteur est en interrelation avec les autres.Les trois quarts des thoriciens du rgime sont nolibraux.Il y a une nbuleuse de normes sur lesquelles on est plus oumoins daccord. Les acteurs cotablissent les institutions et desrgimes internationaux. Ce sont les agents du maintien de lordreinternational. On a besoin des institutions qui induisent chez les

    acteurs rationnels des comportements de coopration.Linstitution est elle-mme un lieu de coopration.La politique amricaine aujourdhui est incomprhensible pour les nolibraux. Ceux-ci pensent que la coopration internationale estfondamentale, base sur le respect. Les acteurs tatiques ne peuvent pasfaire ce quils veulent dans la conception no librale. Les Etats sontconduits cooprer mme sils ne veulent pas le faire.Ex : pour aller en Irak, grand dbat aux USA pour savoir sil fallait y alleravec ou sans lONU. Mme les plus hostiles lONU ont vu les avantagesdy aller avec elle.

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    Compromis, institutions, rgimes pour mettre de lordre et de lalisibilit dans le monde. Vont crer les conditions fondamentalesde la coopration internationale.Intriorisation par les acteurs des rapports entre acteurs. Processus quifait quon a contribu lordre mais que cet ordre simpose aussi nous.

    La cration des institutions internationales et des rgimes nest pascompltement prvue par les acteurs. Phnomnes en partie voulus eten en partie subis.

    LORDREPARLINTGRATIONINTERNATIONALELa plupart des Etats modernes ont t formes de diffrents lments que lon a fusionns.Relve du domaine des RI.Exemple de modle de cette intgration: lUnion europenne.On est loin de lide de dire que si lUE existe cest parce quil y a de grands europens quilslont cr. Processus non clairement voulu: vision fonctionnaliste.Augmentation des taches et comptences de lUE selon un processus non voulu. Les hommessont pris par des vnements qui les dpassent. Processus cumulatifs automatiquemententrainent cette augmentation des comptences.LUE est une machine qui fonctionne toute seule.Annes 60: annes 80: speed over.La politique internationale ne se rsume pas laction de ses constituants.

    LORDRE MONDIAL GLOBAL QUI CHAPPE AUX ETATSIde: il y a un ordre mondial global mais cet ordre ne relve pas du tout des Etats.Conceptions rcentes: apparues vers la 2me moiti du XXme sicle.Il faut un monde o il y aient des organisations internationales et que les gens aient pris

    conscience de la faiblesse des Etats (aprs WW2) pour que ce genre dides apparaissent.Etats incapables dassurer la scurit des citoyens alors que c limpratif de base de ceux-ci.

    LORDREDESSTRUCTURESGLOBALESDELCONOMIEPOLITIQUEINTERNATIONALEEconomie politique mne les RI et cette co est mene non pas par les Etats mais par lesstructures de cette conomie.Libraux et marxistes se rejoignent dans interprtation conomique de la politique. ConsidrelEtats comme une forme un peu vieillotte.

    LA VISION FONCTIONNALISTE DU COURANT TRANSNATIONALISTE, LA PRVALENCE DES FLUXTRANSNATIONAUXETDESACTEURS HORSSOUVERAINET , LEDPASSEMENTANNONCDELETAT

    Apparues avec la WW2. Il fallait le sentiment dun chec historique des Etats pour que lesthses fonctionnalistes apparaissent.MITRANY (GB): les Etats ont chou. Forme politique transitoire, voue disparatrede par son chec. Etats sera remplac par dautres formes politiques.Point de dpart: les hommes en socit ont des besoins qui doivent tre satisfaits par le corpspolitique. Sil ne russit pas, un problme se pose. Les Etats ont chou fournir la basemme des besoins des hommes en socit: assurer leur scurit (cf. WW2)Il faut des organisations internationales techniques et fonctionnelles qui rpondront auxbesoins internationaux et nauront pas un capital politiques (contrairement la SDN parexemple) car les Etats ne laisseront jamais une grande marge de manuvre une organisationpolitique. Ce sont les besoins qui rgissent le mondeParler du besoin cest souligner linsatisfaction de ce besoin.

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    Etat: structure dpasse. Question qui se pose depuis longtemps. Mme MORGENTHAU,trs raliste, se demande si lEtat va toujours tre la structure dominante.

    TransnationalismeROSENAU, principal auteur de ce courant dides. Faon danalyser les RI qui sinspire du

    fonctionnalisme pour annoncer le dpassement de lEtat au profit de flux transnationaux. Contournement de lEtat par acteurs transnationaux. Ordre pas trs ordonn.ROSENAU tait behaviouriste. Rassemble ses ides dans Turbulence in world politics.Importance des individus en RI. Thse de la dvaluation historique des Etats sur la scneinternationale.Hypothse: depuis 3 sicles, les RI taient caractrise par des rapports intertatiques. Maispassage un autre tat des RI: rle de lEtat dcline car ces pouvoirs sont contests dudedans et du dehors (phnomnes et flux transnationaux prennent une grande importance).LEtat est obsolte.Acteurs transnationaux sont une cration des annes 60. Est transnational tout ce qui estinternational et qui chappe au contrle des Etats.ARON co-cre la notion de transnational. Il dit que les rapports de ce genre sont moinsimportants que les rapports intertatiques. Deux de ses lves, COHEN & NILES, vont direle contraire. Transnational est dfini par une ngation, flux non contrls par les Etats.Dans toutes les disciplines scientifiques, les rapports internationaux continuent treimportants malgr la guerre froide. Epoque de dveloppement des syndicats internationaux.Associations dintrts: acteurs internationaux Acteurs diffrents des Etats pouvaient interfrer dans les RI.Jeu trs compliqu entre acteurs transnationaux et les Etats. Rapports de force : Etatsessaient de les contrler et ONG essaient dinterfrer dans les Etats. Ne peuventsignorer.

    Flux transnationaux: changes qui traversent les frontires et qui chappent au contrle desEtats. Notion assez floue, dsigne des choses trs diffrentes.Anti tatisme fort. Voient partout des signes du dprissement de lEtat.Or, le nombre dEtat a multipli. Ils se sont mme perfectionns dans certains pays. Ont deplus en plus de moyens. Accroissement des activits des ambassades.Thorie du chaos: inspire de ROSENAU. Situation o le dsordre pntre dans lordre et olordre abolit parfois le dsordre. Une simple drive peut avoir des consquencescataclysmiques. Effets produits sont sans commune mesure avec la cause: pas de contrle deseffets que lon produit.Turbulence : phnomne mto pas prvisible. Dsordre: on peut le dcrire mais pas

    lexpliquer ou lanalyser.

    Raisons pour lesquelles le monde est dsordonn?B. BADIE (doit presque tout ROSENAU): part du rationnel limit. Entre en situationchaotique par une drive des paramtres. Ide que pendant 3 sicles, les variables des RI ontbeaucoup chang mais ct rest relativement stable.Paramtres: barrires qui rgissent la vie politique mais ne sont pas directementabordables.Paramtre micro: les individusParamtre macro: les Etats

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    Macro: les Etats ont de moins ne moins de prise sur ce qui se passe. Ce nest pas le bonniveau pour rgler ni les grands ni les petits problmes. Evolution vers une rosion delimportance et de lefficacit des Etats.

    Micro: pense que ce sont les individus qui peuvent expliquer chec du systme. Sont de

    moins en moins loyaux envers lEtat. Se confient dautres autorits. Aptitude desindividus analyser la politique internationale: nont pas la mme ignorance que leursprdcesseurs. Les gouvernants ne font plus ce quils veulent. Lopinion contrle et comprendde mieux en mieux (avec augmentation du niveau dducation et information plus rpandue).Le citoyen moderne est individualiste et dsobissant. Est plus susceptible dtre sensible des vnements lointains (du limportance des mdias).Ces individus sont moins facilement contrlables. Ce quils pensent et sentent comptent.Augmentation des dissidents.Cette volution des individus a provoqu le grand saut vers le monde transnational. Le monde change, les Etats dprissent.Ide satisfaisante pour ceux qui reprsentent lopposition aux gouvernants et pour ceux qui

    ont intrt voir lEtat prsent sous un jour dfavorable.

    Mais, effet de mode aussi.SWIFT dit que lannonce de la mort de lEtat est trs prmature .Dans les pays petite puissance le transnational est trs populaire alors quaux USA environ90% de gens disent le contraire car grand Etats.Toutes les utopies du XIX ont t tenantes de la thse de la disparition de lEtat.Ccl:Cest la fin du pouvoir et de lEtat comme puissance de domination. Pense en consonanceavec lindividualisme moderne.

    Conception propre aux pays dvelopps. Appartient un monde riche et dvelopp o lEtatest quand mme assez fort.

    Bibliographie :Michel Girard, Les conceptions de lordre dans les relations internationales in Ordre et dsordredans le monde , Paris : Cahiers Franais, n 263, 1993. (+ Version numrique).Hans Morgenthau, Politics among Nations, Alfred A. Knopf, 1985, (ch. 11, 12, 13 et 14).Kenneth Waltz, Theory of International Politics, Random House, 1979, (ch. 3 et 4).Stephen Krasner (ed.), International Regimes, Cornell University Press, 1983, (premier texte).Robert Keohane, After Hegemony, Princeton University Press, 1984, (ch. 4-6).David Baldwin (ed.), Neorealism and Neoliberalism, Columbia Univ. Press, 1993, (ch. 1).

    James Rosenau, Turbulence in World Politics, Princeton University Press, 1990, (ch. 9-10)

    Troisime partie :NEGOCIATION DIPLOMATIQUE ET POLITIQUE

    ETRANGERE

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    I) DIPLOMATIE ET NGOCIATIONDiplomatie : terme un peu vieillot. En France, pas beaucoup douvragessur le sujet

    Coupure entre diplomatie et monde acadmique. En GB et USA, lesdiplomates sont forms dans les universits avec une perspectiveinternationale.ENA vue comme une cole plus nationale. Cre en 1945 car mode derecrutement des diplomates tait trs anti dmocratique (cercle dinitis,trs familial).France est un cas part. Dans les autres pays, systmes mixtes.Dfinition de la diplomatie : structures spares entre politique intrieureet extrieure assez tt dans ladministration franaise.A la fin de lge classique, a commence devenir une carrire.

    La diplomatie comme gestion de lestrangement et delalinationDER DERIAN, 1897, On diplomacy: met en vidence la diplomatie : art degrer l estrangement (le fait que les autres ne sont pas vous).Mouvement par lequel on essaie de se faire comprendre dans le pays olon est et de faire comprendre dans le pays dorigine les points de vue dupays o on travaille.Cest un travail de traduction de ce quon est et inversement de ce que lesautres sont, de leurs opinions.

    Travail dintermdiation entre des membres diffrents.

    Age classique : rticents davoir des diplomates permanents. Peur quilsfinissent par changer de camp, par trahir.Lien entre 2 mondes qui ne se comprennent pas. Pays aussi proches queFrance et Belgique sont des socits qui sont trs diffrente.

    La ngociation bilatrale comme marchandage discretou secret en face faceDiplomatie conue comme bilatrale pendant trs longtemps.Comprendre lautre : se mettre sa place. Ngociation bilatrale : negos

    Consultation et diplomatie taient longtemps spares (jusquau dbut duXIX) alors quaujourdhui sont relativement fondues.Jeu dchange et de compromis pour se mettre daccords sur un point.Ngociation commerciale. Accord bas sur la confiance sans que lesautres soient consults. Grande discrtion.

    Les stratgies de ngociation, le non ngociable et le linkage

    La ngociation multilatrale, ses caractres (complexit, publicit, opacit et imprvisibilit)et ses rgles (stratgies dinfluence, construction de coalitions ad hoc, rle des petits acteurs)

    Double-Edged Diplomacy ou la ngociation sur lchiquier domestique et sur lchiquierinternational

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    La rverbration des contraintes internationales dans la politique domestique

    James Der Derian, On Diplomacy, A Genealogy of Western Estrangement, Oxford : Basil Blackwell,1987 (ch. 2 : Alienation, pp. 8-29)

    Andrew Moravcsik, Introduction in Peter Evans, Harold Jacobson et Robert Putnam (eds), Double-Edged Diplomacy : International Bargaining and Domestic Politics, University of California Press,1993 (pp. 3-42)

    II) LA POLITIQUE TRANGRE Lappareil diplomatique

    Vues sommaires sur sa gense, son histoire, ses institutions et ses fonctions

    La politique trangre comme politique publique spcifique

    Les principaux courants de la Foreign Policy Analysis

    Les analyses dcisionnelles et la critique de la dcision

    Les trois paradigmes de G. Allison et leur application la crise des missiles de Cuba

    Les analyses cognitives (Robert AXELROD et ses cartes cognitives) et ltude desperceptions (Robert JERVIS)

    Marie-Christine Kessler, La politique trangre de la France, Paris : Presses de Science po, 1999 (ch.7 : La diplomatie conomique et ch. 9 : Diplomatie culturelle et francophonie).Graham Allison, Philip Zelikow, Essence of Decision : Explaining ths Cuban Missile Crisis, SecondEdition, Longman, 1999 (pp. 13-75). Voir ventuellement la traduction en franais, parfoisproblmatique, de J.-Y. Haine dans Cultures et Conflits N 36.Robert Jervis, Perception and Misperception in International Politics, Princeton University Press,1976 (pp. 13-31 et 382-406).

    Quatrime partie :ORGANISATIONS, INSTITUTIONS ETCOOPERATION INTERNATIONALES

    I) LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

    Le dveloppement historique des OIG

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    OIG apparurent tard : Fin XIX et par vagues successives : 3 vagues :aprs WWI, aprs WWII et annes 70 (trente glorieuses).Cf. ONU ou apparentsIl ny a dOIG que si les pays le veulent bien : chappent au contrle dunseul acteur.

    Prise dautonomie vis--vis des pays. Sont dpendantes aux Etats en tantautonomes.Aujourdhui, on dnombre 250 350 OIG internationales ou rgionales : onne prend pas en compte les intrts mineurs et nationaux : il faut unintrt plus ou moins universel.

    Le fonctionnalisme international depuis David MITRANY ou lamise en procs des tats et leurs insuffisances relles ousupposesUne OIG est une manation dun Etat, pour rgler un problme quun seulEtat ne peut pas rgler seul.Aprs WWI : questions plus importantes. Guerre : chec du systmetatique : construction dun ordre tatique pacifiste international.Correctif du systme intertatique : chec des Etats assurer leursfonctions lmentaires, comme la fonction scuritaire.

    Caractre technique de ces organisations pour grer et rgler lesconflits.Aujourdhui, OIG font des choses diffrentes de celles que font les Etat etmme parfois contre les Etats.OIG : UNESCO ; OCDEDveloppement du concept de patrimoine historique de lhumanit

    UNESCO se sert des Etats pour diffuser lide que ces lieuxnappartiennent pas ceux o ils habitent mais universalit de lapossession. Plus ou moins dpatrimonialisation des lieux, des monuments.Responsabilise les Etats, les implique dans leur conservation et empchede traiter le lieu, le monument, autrement que dans un care unique etnational.

    La relation de dpendance des organisationsinternationales gouvernementales par rapport auxEtats : le cas de lONU

    Le fonctionnalisme international depuis David MITRANY ou la mise enprocs des tats et leurs insuffisances relles ou supposesLes OIG comme lieux dinfluenceLes organisations internationales productrices de normes, quelles soientou non mises en forme juridique

    Quel est le lien dautonomie entre les Etats et les OIG ?Distinction de 2 types dOIG :

    - OIG de type politique : ONU- OIG de type technique, dans lesquels les Etats ont moins

    dinfluence : UNESCO

    Le rapport Etat / OIG nest pas fig : jeu compliqu.

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    Le secrtaire gnral de lONU est assez autonome, fait parfois des chosesbien diffrentes de ce que les Etats attendent quil fasse (surtout pour lesUSA).Ainsi, dans les annes 80, les USA ont quitt lUNESCO : prouve que lepoids des OIG est contraignant. Ce nest quen 1993 quils y sont revenus :

    a cout cher aux USA pour y r rentrer.Ce sont les Etats qui financent les OIG : certains payent, dautres jamais.Dpense extrmement grande pour les faire fonctionner.Un fonctionnaire lONU ne peut tre nomm sans laval des Etats : unseul non suffit ne pas nommer un homme un poste haute hirarchie.Ainsi, les japonais sont les premiers contributeurs lONU.

    Les OIG comme lieux dinfluenceLes OIG sont ainsi plus ou moins autonomes et interdpendantes desinfluences. Les Etats se battent pour y exercer leur influence mais negagnent jamais car multitude dinfluences et dopinions diffrentes.

    Les organisations internationales productrices de normes,quelles soient ou non mises en forme juridiqueLogique de production des normes, mais pas au sens juridique du terme :politique aussi.Les normes produites puis diffuses agilement par les OIG pour treappliques et connues.Outre cela, les OIG font participer dautres acteurs la production desnormes.

    Aujourdhui : dclin de la croyance dans les OIG par rapport laconstruction dun ordre international. Plus ou moins dsenchantement.

    Lmergence des ONG et les ressorts du phnomneLes ONG : apparaissent comme plus prsente aujourdhui par rapport hier : sont prsentes en fait depuis longtemps mais sont de plus ne plusnombreuses.ONG : notion non gouvernementale. Dfinition par le ngatif. Mle tout :tout peut faire ONG en apparence.En fait, intrt limit : on parle tout le temps des mmes : ne sont pas

    universelles par dfinition mais sont plus ou moins internationales.OING : essaient daller vers linternational, amis sont dorigine nationale,de base nationale.Ainsi, Mdecins sans frontires : certes, bien une organisationinternationale, mais la plupart sont des franais.Amnesty international : organisation norme. Superviseur de beaucoup dechoses : organisation base britannique, manant dune classe aise : ainsi, pasprsente en Ais, au Japon. Et pourtant cest elle la plus internationale.

    Les ONG se crent dans 2 circonstances contradictoires :- aprs guerre : moment de remise en cause de lEtat. Echec du systme

    intertatique et paix- vague des dpendances : ONG sont la continuation de lEtat, instrument

    par lequel lEtat saffirme.

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    Question de linfluence fondamentale pendant les annes 50 70.Depuis les annes 90 : bureaucratic politics . Dans quelle mesure lacomprhension des ONG peut elle tre faite par cette bureaucratie interne ?Ide : mme dans les ONG contrles par les Etats, les bureaucraties sontimportantes.

    Aujourdhui, associations, individus, ONG interviennent dans les RI. Les grandesONG se voient reconnatre un statut consultatif . Pas vraiment un statut.Aide aux organisations internationales pour contrer les opinions souvent biaisesdes Etats.

    Le phnomne des ONG connait une croissance trs importante depuis unedizaine dannes.Mais ce genre dorganisations existait quand mme avant mais pas sous cetteappellation.Organisations caritatives dans les mouvances religieuses existent depuis trs

    longtemps. Existait dj la fin XIXme.Ce qui est nouveau aujourdhui, cest le regard quon porte sur les ONG. Visibilitaccrue aujourdhui.Nouveau discours aujourdhui : lEtat nest plus le seul acteur des RI. Or, il ne lajamais t. Il y a toujours eu plusieurs acteurs et prcurseurs des ONG.Il y a un dveloppement considrable des ONG mais dpend aussi dune visionsubjective.

    Toute ONG cherche se faire voir et connatre pour avoir un support national etune lgitimit / popularit.Mais ONG ont un grand souci dindpendance et donc de rticence accepter lefinancement tatique.

    Une ONG qui parait valable et populaire est importante pour les Etat car rapport limportance de lopinion.

    Mme le discours acadmique sur les ONG est soumis aux ONG (pas assezcritique).Amnesty International a su multiplier les moyens de se faire voir trs tt. Ontbeaucoup jou sur a.La plupart des tudes faites sur cette ONG sont faites par A.I. elle-mme.Demande un procs juste et quitable pour les gens quelle dfend, conditionquils naient pas recours la violence. A. International est une organisation ancre lOuest qui intervient au Sud et

    dans lEst.

    Il faut reprsenter une force face aux Etats.Premire source des ONG : exister.Leur force : lopinion publique internationale.Sans force, aucune concession ne sera cde aux ONG. Il faut maintenir lacroyance auprs de ceux qui les soutiennent.A.I. pratique beaucoup la ptition et ladoption de prisonniers dopinion.Les rsultats obtenus sont pour conforter les adhrents. Face aux Etats, cest unautre jeu qui est mis en place.Dans les coulisses des chancelleries, les ONG ngocient et essaient de faireappliquer leurs dcisions (ptitions). Parfois, disent quelles ne publieront pas

    un rapport de violation des droits de lhomme en change dune libration deprisonnier.

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    ONG prconisent les rsultats. Logique pragmatique et moins idaliste.

    Les gouvernements sont attentifs lONG car appui de lopinion publique menace(est imprvisible). Pour tre populaire, il faut sallier avec les ONG (qui sontpopulaire), il faut suivre de prs les plus importantes.Dessaisissement ponctuel des trs petites dans diffrentes situations de crises(humanitaires par exemple).Il y a diffrentes ONG agres .

    Les limites du caractre non-gouvernemental des ONGAttitude complexe entre les ONG et lEtat.Ex : au Rwanda, elle a critiqu lintervention franaise. Les ONG y ont constituplusieurs grains de sable dans le rouage franais.Cependant, dans les Balkans (notamment Bosnie et Kosovo) et en Somalie, lesONG ont suppli les Etats dintervenir plus ou moins lunanimit.

    Evolution : diffrents moments, divers sujets sont vus comme plus importantsque dautres. Cte de popularit varie.Catastrophe nationale attire une grande popularit car cest apolitique et peuttoucher tout le monde (cf. raction dintervention aprs le Tsunami).Lhumanitaire change de face. Aujourdhui, les interventions post-conflit sontmoins populaire par exemple (on ne peut tre sur que laide arrive aux civils etnon aux militaires).// Corruption.

    Pour une ONG, la reconnaissance est une sorte dassomption. Avoir des liensavec les pouvoirs publics est un facteur de crdibilit et de lgitimit.Aujourdhui, la plupart des ONG essaient de trouver leurs ressources dans les

    fonds publics. En U.E., ils prfrent laide communautaire ou rgionale quenationale.Ne jamais dpendre pour plus de la moiti des subventions tatiques.Ide : plus on reoit dargent, plus on est dpendant.Logique de don financier : les gens prfrent donner des organisations prives,qui ne dpendent pas des Etats (car considrent quils payent dj assezdimpts).

    Les relations dinterdpendance et dchangefonctionnel entre OGN, OIG et EtatsTriangle ONG Etats OIG.

    Au fond, les Etat sont importants : lgitiment, financent, protgent.On nintervient pas dans une situation dangereuse sans couverture. Besoindchange : information et protection.Les ONG psent plus dans les ngociations o les Etats leur ont donn ceprivilge, quand il y a synergie entre action des ONG et intrt de lEtat.Or une ONG se dfinit contre lEtat.

    Les ONG sont encore la mode. Livres apologiques.Pas politiquement correct de critiquer les ONG.Rgle qui dpolitise les choses : AI soccupe des opinions qui sont les plus loindelle. Faon de vous obliger dtre international.La carte dadhsion AI correspond plus ou moins gale la carte des pays les

    plus riches (Europe et USA).Aux USA, les ONG sont trs nationales. Dailleurs elles le sont dans tous les pays.

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    Les ONG ne sont pas vue comme internationales mais comme une interventiontrangre : ingrence dans les souverainets nationales. Trs mal vcu par les Etats faible capital dmocratique. ONG se font toujoursjeter par les Etats autoritaires.ONG toujours susceptibles dtre abandonnes par lopinion publique. Une causeefface une autre : il y a un choix dans les causes qui mobilisent.

    OIG cherchent chez ONG expertise et contre poids aux Etas.Echanges fonctionnels : Souvent les Etats tirent le plus de bnfice dans letriangle. Mais chacun sert aux autres car ils se dfinissent les uns par rapport auxautres. Sentendent trs bien, ne pas prendre au pied de la lettre leur opposition.

    Robert Cox and Harold Jacobson (eds), The Anatomy of Influence: Decision Making in InternationalOrganization, Yale University Press, 1974.Michael N. Barnett and Martha Finnemore, The Politics, Power, and Pathologies of InternationalOrganizations, International Organization 53: 4 (Autumn 1999) (pp. 699-732).

    II) INSTITUTIONS ET COOPERATION INTERNATIONALE

    Pourquoi les tats cooprent-ils ? Lintrt cooprer.Pour les ralistes, les Etats sont des individus gostes. Ne cooprent pas.Mais pour les idalistes : les Etats ont intrt cooprer.Pour certains, les institutions internationales sont vues comme du droit international tout simplement.

    Le no-institutionnalisme libral de Robert Keohane.Distinction clbre de KEOHANE entre 2 opinions :

    - linstitution internationale comprise du point de vue rationnel. Positiviste.- Conception rflexiviste : acteurs contribuent construire les institutions. Ce nest pasquelque chose qui simpose eux.

    Ces 2 conceptions existent et ont un pouvoir de dtermination sur les acteurs.

    Les deux conceptions de linstitution internationale.1. Linstitution comme ralit extrieure qui contraint le comportement. Linstitution est rductrice dincertitude et de cots. Stabilise et organise les acteurs internationaux.Mieux vaut y participer et respecter les institutions.

    2. Si institution vit, cest que les acteurs la font vivre. Systme de normes intrioris par les acteurs :

    en sont les porte-paroles et les subordonns.

    La conception objectiviste et rationaliste de linstitution.Dans les sciences politiques aujourdhui, la premire conception est majoritaire. Correspond bien aubehaviouralisme : cest quelque chose de concret.Possibilit de calculer les cots et profits : voir quelle action est la plus bnficiaire. //Acteur rationnel.Cest trs rassurant : raisonnement objectiviste . (Mme si en fait pas objectif car un acteurinterprte les raisons dun autre acteur et agit en fonction). Rationalit commune trs rassurante.Quand mme limiter : il y a des diffrences de prfrences (cf. Allison)On impute une rationalit un comportement visible des acteurs.Imaginaire, intuition : cest un peu comme un jeu.

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    La conception rflexiviste ou constructiviste de linstitution et de la

    coopration.Dans la conception reflexiviste , le monde peut tre irrationnel. Ralit pas extrieure aux acteurs.Beaucoup de choses sont construites par les acteurs (questions, problmes, conflits).Linstitution est porte par les acteurs.

    USA ont une image deux comme fondateurs des OIG. Cest vrai pour SDN (cf. rle de Wilson) maisaussi pour lONU. Sympathie officielle depuis plusieurs annes.Or aujourdhui, les gouvernements amricains sont ouvertement hostiles aux OIG.Consquences lourdes dans le monde.La bataille pour lONU cest une bataille pour les ides.Idalistes : il faut dfendre lide de lONU.Constructivistes : lorganisation existe dabord dans les ides des hommes. On croit aux institutions donc on les respecte.

    Le mainstream aujourdhui sur les campus est nolibral.Institutions : rle central dans les RI.Intrt cooprer pour les Etat. Prfrence intriorise, on ne se pose mme pas la question de savoirsir lONU doit exister.Cest une adhsion : on considre quon a plus gagner qu perdre. Cest un rflexe, un automatisme(mme si trs flou).Avec un peu dimagination, on pet imputer une rationalit tout comportement. Et parfois, on trouvedes choses intressantes. Fait chercher des ides explicatives.

    Interaction permanente entre lacteur et le systme .Constructivisme : cest une ralit sociale et pas faite toute seule dans son coin. Entrer en relation avecdautres acteurs : ils tricotent ensemble.Ce qui importe : adhsion des valeurs, des normes, des rgles.

    Les institutions peuvent perdurer quand cette adhsion nexiste plus mais elles sont alors vides.Ex : CEI alors que lenvironnement qui la cre a disparu. On continue par habitude.

    Quest ce qui fait la force des institutions ? Quelles existent ou que les acteurs leur donnent uneimpulsion, quils en sont les co-gniteurs ?

    Depuis 10 ans, le constructivisme est la mode. On redcouvre limportance de la subjectivit desacteurs, des ides (Hritiers de lidalisme).Raction aux rationalistes (Hritiers du ralisme).

    Sur la notion dinstitution internationale : Robert Keohane, International Institutions: Two

    Approaches in James Der Derian (ed.), International Theory: Critical Investigations, Macmillan,1995 (pp. 279-307).Sur le constructivisme : Alexander Wendt, Social Theory of International Politics, CambridgeUniversity Press, 1999 (chap. 3, pp . 92-138).

    Cinquime partie :

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    INTEGRATION & GLOBALISATION

    I) LINTGRATION INTERNATIONALE

    La notion dintgration internationale.

    Intgration internationale : toujours lexemple de lUE, mais vu dun point de vue international, pasintra-europen.Intgration internationale dlaisse par les sociologues politiques et par la politique compare.Cest un domaine cheval entre plusieurs sujets.

    Dfinition :Cest le processus politique par lequel plusieurs units politiques tendent se rapprocher(volontairement) pour nen faire quune seule.Dfinition hard : on parlerait dune fusion mais cela exclurait lUE.Il y a au minimum rapprochement et au maximum une fusion. LEurope est entre les 2.

    Cest un systme hybride qui fascine en RI. Fait et refait les cartes des Etats.Explique lmergence des Etats modernes : au dpart unification dunits pas pour nen formerquune.Aujourdhui il a plus dexemples de fragmentation (URSS, Yougoslavie) que dintgration.Il y a des tendances selon les poques.

    Beaucoup dtudes sur lintgration internationale. Depuis les annes 60, la littrature sur ce sujetporte presque exclusivement sur lEurope. Cest LEXEMPLE contemporain le plus populaire.Mais entits politiques qui se rapprochent existe dans plusieurs cas. Tentatives nombreuses derapprochement. Souvent chouent (80s).Russite est rare et dans le coup plus prcieuse.

    UE : exemple de success story . LA plus belle russite dintgration politique aujourdhui. Abeaucoup fascin, surtout aux USA.Jusquaux annes 80, la majorit des crits sur lEurope sont amricains.Les intellectuels sont europanophiles .

    Explications diffrentes de lintgration internationale :- La plus simple : raliste. Il y a des Etats, des rapports de force. Lintgration passe par la

    domination. Domination pas forcment toujours militaire. Il y a un fort qui impose ses intrtsaux faibles. Sil le veut, il absorbe les faibles.Dans lEmpire, il y a un degr dintgration : un centre fort et beaucoup de dcentralisationavec des statuts diffrents (ex : Ottomans).

    - autre lecture, notamment apprcie par les historiens : volont des grands leaders politiques

    ferait lhistoire. Dans leurs cerveaux, ils inventent lintgration.Discours aujourdhui dominant. Pas rcus. Histoire lgendaire construite par les grandshommes (cf. Schuman, Monnet).

    Intgration chappe trs largement aux volonts des acteurs. LEurope comme processus non voulu.Ou qui ne sexprime pas dabord par cette volont. Cest un processus sui generis.

    La tradition raliste : lintgration par la domination.La rationalit des acteurs : dans la vie internationale, les acteurs jouent les uns avec les autres. Il faut

    donc envisager lavenir. tre condamn vivre durablement ensemble (ex : Europe) fait changer leurrationalit dacteurs : maximiser les bnfices car un jour, aura lavantage.

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    La rationalit des acteurs est fonction du temps : vision sur le long terme pousse la coopration(principe de prcaution).Lacteur rationnel est prudent, non parce quil est gentil mais car en relation avec dautres personnes,interactions.Sans menaces : pas de dissuasion.Cf. Axel Rhodes, consensus organis : coopration en premier lieu et ds que lautre ne coopre plus,menace.Le jeu le plus rationnel est la coopration et juste aprs la rtorsion (= menace). La rtorsion et lasanction sont essentielles la thorie des jeux.

    Pour lEurope :Grande instance aujourdhui : le Conseil europen. Prsent comme le Conseil de dcision. Mais serunit 1 fois ou 2 par semestre en 1 ou 2 jours, si tout pouvait se rgler aussi vite : illusion.Pendant longtemps, on a relat lhistoire de lEurope, histoire de la construction europenne par degrands hommes, comme Bismarck (assez suspicieux et rducteur).Il est inhrent aux rapports de puissance / domination que les forts imposent des structures politiquesaux faibles. Il est de lessence de la domination de construire des structures politiques fortes.

    Bien souvent, logique non voulue (pas calcul constamment par un homme). Thorie des fonctionnalistes.

    Les thses antiralistes et transactionalistes de Karl Deutsch.Au moment o se signe le trait de Rome, Karl Deutsch et 2 collaborateurs publient un livre sur laquestion de lintgration europenne politique (les organisations internationales la lumire de lordrepolitique).Question de la cration dune communaut de scurit.Point de dpart : lOTAN. Rflexion dun politologue sociologue sur ce que sont les conditions quifavorisent les relations internationales.Deutsch : behaviouraliste convaincu. A beaucoup travaill sur le nationalisme (thorie systmique). A

    travaill sur la modlisation des rapports internationaux.Projet appel GLOBUS : modle politico-numrique : mettre en formule la ralit mondiale des finsde simulation (ex : quest ce qui se passe si on enlve larme nuclaire la Chine ?)Algbre avec des variables genre PIB / budget militaire.Plus on a de variables, et plus cest facile de reproduire la ralit.On recherche une situation de variables suffisantes et on observe les relations logiques entre elles.Avec un minimum de variables, reproduire quelque chose qui ressemble au maximum la ralit.Ainsi, on calcule quest ce qui se passe si. Sentiment de matriser les choses, en les prvoyant (reproduire au mieux la ralit pour lacomprendre). On joue ainsi avec les paramtres : prvision.

    Deutsch : pacifiste, trs idaliste, oppos au ralisme, ne croyait pas au pouvoir, a essay de penser lapolitique internationale en dautres termes que de pouvoir.Conception particulire de lEurope : tudie lintgration politique en analysant, en dcrivant les loisde lintgration politique.Les auteurs comparent plus ou moins 8 cas dintgration politique dans le monde comme lallianceAngleterre / Ecosse, unit Allemagne et Italie, USA et observe les diffrents processus de fusion /rapprochement.Quest ce que ces diffrents cas peuvent avoir en commun ? Quelles sont les conditions qui sontsatisfaites lorsque lintgration politique est un succs ?

    Dans ces 8 cas tudis en dtail : conditions jamais exclusives qui ont t runies. Dterminants : Lorsque lintgration politique est observe, augmentation des capacits politiques et

    administratives avant la fusion (plus ou moins Etat en bonne sant administrative , pas dclinant).Potentiel humain, budgtaire, dynamique, en ascension.

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    Avant lintgration russie, largissement consquent des lites sociales, conomiques,politiques : catgories ouvertes (Elites ne doivent pas tre rtractes, rpulsives)

    Croissance conomique forte, acclration avant (plus ou moins annes glorieuses quifacilitent lintgration politique). Cf. les 25 premires annes de lUE pour nous. Corrlation croissance conomique et intgration politique.

    Multiplication des communications conomiques et sociales. Mobilit socialeascensionnelle. Mixe entre les diffrentes strates : produit le politique. Ce sont les individus, leursides, leurs mobilits qui font le tout.Communication trans-sociale et intrasociale.

    Homognisation des valeurs, sur le plan pratique.Ex : un rhnan ressemble de plus en plus un prussien. On enterre la hache de guerre.

    Systme quilibr dchanges : personne ne domine personne et surtout lautre devient prvisible(clause de paix et dunion).On connat la raction des autres donc prvisibilit. Dans un jeu linformation et le temps sontimportants. Si prcision, pas de surprise donc on incorpore dj la raction de lautre dans son calcul.Donc, lintgration se fait dj dans les ttes : calcul

    Systme gnralis de transaction .Deutsch : ce qui est dcisif ce nest pas le pouvoir mais qui communique quoi avec qui, qui contrle :les nerfs de contrle . Les processus historiques dintgration se sont toujours accompagns dunemultiplication de transactions.La politique nest que la rsultante de la communication, quilibre dans les changesEx : lEurope des 6 sest faite sans aucune domination.

    Premire critique :Le travail de Deutsch est intressant : plein dintuitions, pas rigoureux. Conception de Deutsch de lasocit internationale : pas de forts, pas de faibles, le mot guerre napparat pas. (A contrario desralistes qui ne jugent que par la guerre). Car Guerre : forcment un rapport de pouvoir, domination,fort/faible.Vision problmatique pour certains aspects (guerre nazie).

    Deuxime critique :Deutsch est politologue, sociologue : il explique la politique, linternational, par le social : expliquecomment les mouvements collectifs complexes font merger des mouvements politiques, venus dusocial.Pour lui lintgration est un mouvement non voulu, prcd par des mouvements sociaux voulus. Ceque Deutsch montre fonctionne bien avec les 2 premires dcennies de lintgration europenne.

    Concept de communaut de scurit : relation sociale entre plusieurs, qui ne peuvent jamais recourir la guerre : socit productrice de valeurs.Entre les Etats-Unis et les Europens, il y a une certaine distance. Entre Europens : une union ; enUSA : une union, mais entre les deux pas de relle union. Mme si plus ou moins adquation sur desvaleurs occidentales modernes.

    Les interprtations de type fonctionnaliste (et no-fonctionnaliste) de

    lintgration europenne : les besoins, les fonctions et lextension des

    comptences dans les processus de spillover.

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    Depuis les annes 60 jusquaux annes 80 : ides du fonctionnalisme ont prim dans lintgrationeuropenne.Fonctionnalistes et no fonctionnalistes ne sont pas trs diffrents. Donc seront tudis ensemble.Le processus dintgration europenne : nest pas le produit conscient dun homme / dun acteur.Processus qui advient. Fonctionnalisme : organisation sociale et politique, institutions, nont de sens que parce quellessatisfont des besoins.Conception simple mais importante pour la logique fonctionnaliste.Mener des politiques ensemble qui vont produire des rsultats. Rsultats meilleurs quand on estensemble que quand on est tout seul.Description adquate du vcu de la construction europenne.

    Le spillover : tiquette connue dun phnomne extensif cumulatif des taches et des comptences /connaissances par lesquels lunit politique ou relle de formation se dveloppe au niveau ou audessus des autres units politiques.Spill over : sorganiser pour satisfaire la dimension essentielle de lhomme, celle de ses besoins. Somme de politiques publiques (pche, dveloppement, culturel) qui visent satisfaire des

    besoins.Ex : en 1992, les Europens ont dcouvert quil y avait un besoin de politique humanitaire crer etmener. Pas tant de fonctionnaires que a Bruxelles. Avec les fonctionnalistes, les fonctionnaireseuropens se retrouvent faire beaucoup de choses. Beaucoup de comptences et en fait sont peu

    nombreux.Spill over : extension des taches constante suivant les besoins.Cf. March unique, pour le faire, il faut absolument embaucher 300 fonctionnaires carinterdpendances de taches et de comptences (une tache faire en appelle une autre)Le fait (la tche) prcde la comptence. Car cest le besoin qui fait la tche : les hommes ensocit sont des besoins, il faut donc bien satisfaire ces besoins.Ex : selon la thorie du spillover, cest pour a que lUE sest agrandi (ses comptences et ses tches).Spillover : phnomne invitable

    Le plus connu des thoriciens fonctionnalistes : Ernest Haas, Au-del de lEtat Nation (1964)Ide de construire lEurope par un march unique, est tout fait une ide fonctionnaliste, carlconomie va dborder (spillover) sur le politique. Phnomnes non contrlables qui vont produire un phnomne dintgration europenne.Ide aussi dune Europe boulimique qui ne sarrte jamais dans son largissement, comptences,intgration, et que si tout sarrte, tout seffondre (Cf. le non la Constitution)Spillover englobe bien tous les aspects de la construction europenne : son phnomned enflement , de boulimie.Europe : monstre attrape tout (Cf. augmentation de la rglementation, juridique, cot). Succs nonvoulu, cest personne.

    Autre auteur : Joseph NAY : no fonctionnalisteA dvelopp autour de la question du spillover, le formatage de lEurope travers de lconomique.Prne le politique : critique du fonctionnalisme pur, au travers de lconomique simple.Dans les annes 70, toute personne qui parlait de lEurope tait fonctionnaliste.Rcemment, retour la politique, au rle des Etats : explication intergouvernementale.

    Les analyses se rclamant de linter gouvernementalisme libral : le retour

    des tats et de la politique domestique dans des jeux deux niveaux.Analyse intergouvernementale de lintgration europenne :

    - intgration europenne : retour aux Etats et aux lments, la politique- pas de focalisation sur les individus (Monnet, Mitterrand)- retour la politique intrieure et internationale- sefforce dexpliquer lintgration par le jeu des acteurs gouvernementaux qui sefforcent de

    rpondre aux socits sociales et une recherche de coopration

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    - gouvernements qui ngocient, le font sur 2 plans : interne et extrieur Plan interne : intrts grer, promouvoir, rserver. Gestion de la politique intgratrice, au sein desocit librales. Retour aux gouvernements dacteurs rationnels (et non de grands hommes) et quirecherchent des avancements qui les satisfont tous un peu et sur les 2 plans. Plan externe : politique de consensus, tout le monde ngocie : compromis issu de ngociation. Avant

    les politiciens venant de Bruxelles disaient tout le contraire. Maintenant, la gestion europenne estgre et assume : ngociation.Phnomne de convergence et de prfrence. Ceux qui ngocient le font sur le plan intrieur /extrieur.Europe : plus pou moins marchandage, ngociations en amont entre groupes dintrts, de pays pays,discussionsDans lUE, 6 : grande visibilit, 25 pays : trs compliqu et plus lent.Europe issue du fruit de ngociations parlementaires. Europe moyenne : maximiser tous son i