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Communication57:26.docx · Web view2020/11/26  · Ce cours ne cherche pas à couvrir la totalité de ce domaine : (psychologie appliquée et communication) ni à étudier l’ensemble

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Communication

Etpsychologie Appliquée

Dr Ahondjo Koromba OUREGA

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Les technologies nouvelles 

«  L’ordinateur, le net, le magnétophone, la vidéo-conférence » sont devenus indispensables. Bien entendu, elles ne sauront remplacer un enseignant ou un formateur physiquement présent.

Platon a dit : pour enseigner «  il faut de l’éros››. L’éros est un mot grec qui signifie le

plaisir, l’amour, la passion. Pour communiquer, il ne sert à rien de débiter du savoir en tranches, il faut

aimer ce que l’on fait et aimer les gens qui sont en face de nous. L’enseignant est celui qui, à travers ce qu’il professe, peut vous aider à découvrir vos propres vérités. A mon avis, l’enseignant est un médiateur qui aide chacun à se comprendre, à se connaître.

(Edgar Morin. Dialogue sur la connaissance)

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« La poésie est un art du langage. Le langage, cependant, est une création de la pratique. Remarquons d'abord que toute communication entre les hommes n'a quelque certitude que dans la pratique, et par la vérification que nous donne la pratique ».

Valéry.

Le langage (…) est un acte physiologique en ce qu'il met en œuvre plusieurs organes du corps humain. C'est un acte psychologique en ce qu'il suppose l'activité volontaire de l'esprit. C'est un acte social en ce qu'il répond à un besoin de communication entre les hommes. Enfin, c'est un fait historique, attesté sous des formes très variées (…)

J. Vendryes.

« Si tu as raison, tu peux te permettre de garder ton calme ; si tu as tort, tu ne peux pas te permettre de le perdre »

Mahatma Gandhi

1- OBJECTIF GENERAL

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Le présent cours : ‘’ communication et psychologie appliquée », se veut avant tout comme une actualisation à la pratique de la communication. Il s’adresse donc d’abord aux élèves, aux étudiants et aux candidats au concours des grandes écoles mais aussi aux conférenciers dans les séminaires de formation, aux cadres d’entreprise et aux différents milieux professionnels et politiques.

Plus spécifiquement, au terme de ce cours, nous devrions être en mesure de connaitre les énigmes du langage, de la communication et ses mystères, les mystères du psychisme et les arcanes de la pensée.

Ce cours ne cherche pas à couvrir la totalité de ce domaine : (psychologie appliquée et communication) ni à étudier l’ensemble des approches et modèles existants. Il s’agit tout juste de nous aider, à révéler notre libido sciendi (le désir de connaître et de savoir), et construire nos propres modèles d’analyse et d’actions, pour enrichir nos connaissances et nos expériences dans tous les domaines de la vie. Ainsi, il se veut un espace de réflexion, une remise en questions des solutions toutes faites dans le fonctionnement et la pratique de la communication et les mille et un traits de la personnalité.

2- METHODE PEDAGOGIQUE

Le cours allie théorie (une méthode d’exploration)1 et pratique (une méthode d’exploitation). Chaque séance de cours comprendra au moins :

- Une introduction et présentation du sujet ;- Une étude de cas ;- Une discussion concernant le lien entre les notions abordées et la réalité

professionnelle tout au long des cours, cela exige une implication active et une motivation de la part de tous.

Il faut maîtriser quelques concepts clés de la psychologie surtout ses trois visages :

La Cognition, c’est-à-dire toutes les fonctions psychiques qui nous servent à connaître notre environnement :

- La perception- La mémoire- L’apprentissage,- Le langage et l’intelligence.

La vie Affective- Les motivations- La personnalité- Les émotions

1 JAMES G. MARCH, « L’exploration », c’est trouver de la nouveauté, des choses que l’on ne connaissait pas. On explore de nouvelles pistes. « L’exploitation » consiste à utiliser et à développer des choses que l’on connaît déjà. On se sert de compétences déjà accumulées. N’importe quel système, qu’il soit organisationnel ou sociétal, doit trouver le bon dosage entre trouver mieux à faire (l’exploration) et faire mieux ce que l’on fait (l’exploitation). (Propos recueillis par Evelyne JARDIN, Sciences Humaines n° 123, janvier 2002

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- Les relations humaines Le domaine de l’Aide et du Conseil

3- Documentation

Il faudra lire des ouvrages et articles complémentaires. Il est particulièrement recommandé de prendre connaissance d’un ouvrage de la liste ci-dessous.

Alex Mucchielli, psychologie de la communication, Puf, 1995 Alex. Mucchielli, la Communication interne. Les clés d’un renouvellement,

Armand Colin, 2001 Daniel Bougnoux, La Communication contre l’information, éd. Hachette, 1995 Françoise Keller, Pratiquer la communication non violente : passeport pour un

monde où l’on ose se parler en sachant comment le dire, Paris, InterEditions, 2011

Jürgen Habermas, Morale et communication, éd. Le Cerf, J. TORRENTE, Le Psychiatre et le travailleur. Cheminement de la

psychopathologie du travail d’hier à demain, Doin, 2004 P. DELCAMBRE (coord.), Communications organisationnelles : objets,

pratiques, dispositifs, Presses universitaires de Rennes (France), 2000. P. Rozenblatt (dir.), Le Mirage de la compétence, Syllepse, 2000 P. Zarifian, Travail et communication, Puf, 1996 Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai : êtres avec les autres

en restant soi-même, Montréal, Ed. de l’Homme, 2000 Wayland Myers, Pratique de la communication non-violente : établir de

nouvelles relations, St julien-en-Genevois, Ed. Jouvence, 1999 Jean-Philippe Faure, L’empathie, le pouvoir de l’accueil : au cœur de la

communication non violente, St julien –en –Genevois. Genève/Bernex, Ed. Jouvence, 2003

4- EVALUATION

L’évaluation des compétences des élèves portera sur des questions théoriques et pratiques étudiées tout au long du cours.

5- PLAN DU COURSA- Qu’est-ce que la psychologie appliquée ?

1- Définition2- L’orientation et la sélection professionnelle3- Les méthodes d’exploration de l’individu4- Les différents testsI- Aptitudes et personnalité1- Les aptitudes2- L’intelligence et la pensée

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3- Les quatre approches de l’intelligencea- Psychométriqueb- Développementalec- Différentielled- Cognitive4- LES MODELES DE LA PENSEE : CALCUL OU EMERGENCE - La pensée computationnisme- La pensée connexionnisme

II- Caractères et personnalité1- Les traits2- Différence entre trait et état

III- Les types1- Selon Hippocrate2- Selon Sheldon3- Selon E. Kretschmer4- Selon Eysenck5- Les tempéraments selon Claninger6- Selon Carl Jung7- Tableau du MBTI : apprendre à se connaître8- Type social/ style de vie

a- Le philistinb- Le bohèmec- Le créatif

IV- Les attitudes1- Définition2- Les différentes facettes des attitudes

a- Mentaleb- Affectivec- Comportementale

V- La maîtrise de soi1- Analyse du concept2- Le « soi »

a- Le moi et son doubleb- Le moi une illusionc- Le moi transcendantal et le moi empirique des passionsd- Le premier juge le second

3- La maîtrisea- Un étranger à connaîtreb- Du chef au guide intérieur

4- L’idéal historique de la maîtrise de soi

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VI- Le Développement personnel

Mettre au jour nos scénarios inconscients

a- L’analyse transactionnelle (l’AT)b- La programmation neurolinguistique

1- Comment changer ?L’intervention de l’AT

2- Utiliser de nouveaux messagesL’AT propose

3- Techniques de reprogrammation par le (PNL)a- L’ancrageb- Le recadrage

VII- FAIRE FACE AU STRESS / détresse

B- Qu’est-ce que la communication ?I- Le langage sert-il à communiquer ?II- Information et communication

1- Information2- Communication

III- L’art de communiquer1- La communication entre émetteur/récepteur2- Les sept (7) principes à la bonne compréhension d’un message

IV- L’attribution causale : à qui la faute1- Les causes externes : ce qui révèle des enjeux implicites de la communication

a- L’enjeu informatifb- De positionnementc- La communication persuasived- La régulation de la communicatione- Un enjeu philosophique et pratiquef- La pragmatique : le pouvoir d’agir avec des mots

2- Les causes internes : ce qui révèle de la psychologie cognitive et filtrages mentauxa- L’effet cocktailb- La surcharge cognitivec- Le knowledge Gapd- La dissonance cognitivee- L’autre dissonance cognitive

V- La pratique de la communication : méthode d’exploitation

A- L’entretien : définition

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1-1 les trois types progressifs d’entretiens cliniques

1-2 Les formes de déstabilisation dans les entretiens cliniques

a- La sympathieb- La séduction1- L’interviewer (A) et l’interviewé (B) face au secret2-1 A et B face à la censure2-2 Le devoir de discrétion ou la diffusion du secret

B- La négociation comme procès dialectiques, ses conditions, ses applications1- Se référer à un ordre institutionnel2- Faire des économies3- Une démarche inscrite dans le temps4- Démarche consentie et concertée 5- Reconnaître les convergences et les divergences

a- La concertationb- Concertation et négociation

6- Recherche d’un accord partenaire/ adversaire7- L’enjeu réel de la négociation8- Compromis et compromissiona- La marge délicate de toutes négociationsb- Le compromis/ Consentement/ ConsensusC- Le conflit : mécanisme de recours ou de rupture D- Le silence authentique dans la communicationE- la désobéissance civile : LE DEBATF- La communication non violente

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LE DEROULE DU COURS : COMMUNICATION ET PSYCHOLOGIE APPLIQUEE

1er COURS

Présentation : les civilités Exploration du plan Evaluation et mise en place des groupes de travail Pause

2ème COURS

Qu’est-ce que la psychologie appliquée ? La modalité de la pensée : Calcul ou Emergence

3ème COURS

Caractère/ Personnalité Le Développement personnel au service de l’entreprise

4ème COURS Maîtrise de soi Révision de la partie I Faire face au stress/ détresse

5ème COURS

Qu’est-ce que la Communication ? L’art de communiquer : Emetteur/ Récepteur L’attribution Causale : à qui la faute

6ème COURS L’Entretien La Négociation

7ème COURS

Le Conflit Le Silence Authentique

8ème COURS La Communication Non Violente

9ème COURS Exposé des groupes

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RAPPEL INTRODUCTIF

Qu’est- ce que la psychologie appliquée?

1- Définition

En 1911, Munsterberg, professeur à l'université de Harvard, définissait la psychotechnique «  la science de l'application pratique de la psychologie » et il ajoutait « comme les sciences consacrées aux problèmes purement pratiques sont dites techniques, la psychologie au service de la pratique est dite : psychotechnique ».

La psychologie appliquée est donc une technique de l'humain comme il existe des techniques de la matière.

Son objet: l'homme, mais cet homme est bien particulier et éminemment complexe c'est pourquoi la psychologie appliquée ne s'intéresse pas seulement à lui (l'homme) mais à l'individu qui est à la fois le carrefour d'influences multiples et hétérogènes, biologiques, sociales, culturelles.

Son domaine englobe tout le champ de l'activité humaine: vie professionnelle, scolaire, médicale, juridique, commerciale, etc.

Ses méthodes: Les tests ; Les méthodes de laboratoire ; Le questionnaire, interview ou entretien ; L’observation.

Elle trouve dans la psychologie expérimentale, des lois et des résultats dont il lui appartient, dans certains cas particuliers, de tirer des applications précises. Le psychotechnicien, par exemple, qui établit une formule de réclame a recours aux lois de la perception et de la mémoire.

Elle recherche les différences individuelles dans les aptitudes, les caractères et les capacités, établit le classement des individus en vue de leur utilisation ultérieure dans chaque domaine de la vie professionnelle, c’est-à-dire leur orientation et leur sélection professionnelle.

La naissance et le développement de la psychotechnique sont étroitement liés au sort de ces deux disciplines connexes :

Psychologie expérimentale. Psychologie des différences individuelles.

2- L’adaptation de l’homme à son métier

On oppose souvent l’orientation à la sélection professionnelle. La première recherche le genre d’activité professionnelle qui convient aux aptitudes d’un individu,

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la seconde l’homme qui convient à une tâche déterminée.

a- La sélection professionnelle intéresse plus directement la production. Elle s’impose, d’après René BINOIS, chaque fois que le facteur humain a plus d’importance que le facteur machine.

Par exemple, un emploi est à pourvoir. Il s’agit ici de choisir parmi les candidats (outre leurs c v et l’entretien dont l’employeur retire une impression personnelle), celui ou ceux qui conviennent le mieux grâce à des méthodes de sélections.

b- L’orientation professionnelle, consiste, étant données les aptitudes d’un sujet, à rechercher quelle est la profession qui lui convient le mieux. Un conseil d’orientation est donc affaire de diagnostic d’une part et de pronostic d’autre part c’est-à-dire une évaluation et une prise de décision.

La pratique de l’orientation exige de celui qui l’exerce d’une part des connaissances théoriques, et d’autre part, des qualités cliniques.

Les connaissances théoriques sur lesquelles se fonde l’orienteur sont de deux ordres : les professions et l’individu.

c- La profession. Celle-ci est nécessaire aussi bien pour la sélection que pour l’orientation professionnelle. L’orienteur doit s’informer sur les conditions générales d’admission à un emploi et connaître : l’état général du marché, les caractéristiques, économiques, sur les conditions d’avenir de la profession, son degré d’encombrement.

d- Chez l’individu, il faut étudier : l’intelligence, les aptitudes, la personnalité, le caractère, les attitudes, etc.

De tous ces renseignements, il faut tirer un jugement qui non seulement les résume dans un tableau récapitulatif mais les interprète, pour une décision qui engage le conseillé (le testé) mais aussi le conseilleur (le testeur).Comment obtient-on ces renseignements ?

Par les méthodes d’exploration de l’individu, sans doute au premier chef les tests d’aptitudes (ceux qui visent à atteindre les aspects affectifs et actifs : pulsions et volitions) de la personnalité mais aussi par les questionnaires d’analyse psychologique ou psychosomatiques qui font apparaître des traits de caractères.

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3- La méthode des tests

Le test est une épreuve d’examen psychologique permettant d’apprécier telle aptitude par la mesure des résultats fournis par le sujet. L’épreuve est constituée par une tâche que le sujet doit accomplir dans des conditions soigneusement déterminées.

Des milliers de tests ont été conçus depuis les travaux de CATTEL. Ils servent à classer, distinguer des individus. C’est une procédure pour obtenir des informations sur les différents sujets (individus) ; c’est aussi un moyen d’observer et de mesurer une dimension propre à des sujets, pour ensuite, à l’aide des réponses reçues, les répartir d’une manière comparative les unes par rapport aux autres.

Depuis les travaux de CATTEL, d’Alfred BINET et du Dr SIMON sur « l’échelle métrique de l’intelligence», plusieurs tests ont été mis en application :

a- les tests d’intérêts.

Cette catégorie de tests est utilisée pour vérifier l’orientation professionnelle que désir prendre le sujet (candidat). Le candidat indique ses aspirations.

b- Les tests de connaissances ;c- les tests de performances ou les mises en situation (apprentissage) ;d- les tests de personnalité visent à identifier quel type d’employé peut

devenir le candidat que vous choisirez. ;e- les tests d’aptitudes (approprié, fait pour..) se décomposent en trois

catégories :- les aptitudes mécaniques- les aptitudes psychométriques,- les aptitudes intellectuelles qui relèvent de la cognition.

Les tests, surtout les tests d’aptitudes présentent toujours des difficultés. Ce qui compte, c’est de découvrir en quoi le candidat testé se différencie des autres, à chacun ses particularités.

4- Les autres méthodes

a- Les questionnaires d’analyse psychologique.

Sont des outils qui mesurent l’émotivité, les motivations, les attitudes et le caractère social d’un individu. Les uns ont uniquement pour but de recueillir des faits. Ils sont uniquement un procédé d’enquête, d’autres au contraire sont de véritables échelles et deviennent des instruments de mesure de tel ou tel trait de caractère par exemple :

Exemple de questionnaires : Etes-vous très attentif à la qualité de vos sentiments ? Etes-vous pris tout entier par ce que vous faites, au point de devenir insensible à ce qui se passe autour de vous ? Ou est-il facile de faire ce que vous avez à faire en

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continuant à suivre ce qui se passe autour de vous ?

I- APTITUDES ET PERSONNALITE 

1- Les aptitudes

(Latin, aptitudo, de aptus, approprié, fait pour).

Le terme d’aptitude est souvent employé dans des sens différents. C’est d’abord une disposition particulièrement développé, un pouvoir (aptitude devient synonyme de don). Don musical, don pour les mathématiques, don poétique. C’est aussi une disposition innée qui facilite l’apprentissage et le travail. C’est enfin une disposition naturelle, innée et acquise. Le caractère inné des aptitudes ne signifie pas qu’elles soient en acte à la naissance ; elles se développent et se différencient progressivement.

Il ne faut pas confondre aptitude et don. Le don est ou n’est pas. L’aptitude est définie comme un ensemble de caractères symptomatiques de la possibilité que possède un individu d’accomplir une action, un travail. Son diagnostic et sa mesure se font par des tests spéciaux dits tests d’aptitude sur lesquels se fonde l’orientation scolaire et professionnelle.

a- Les variétés d’aptitudes

Sensorielles (vue, ouïe) ; Sensori-motrices, qui impliquent l’action simultanée d’un sens et d’un geste

(habilité manuelle, conduite d’un véhicule) ; Mentales, (mémoire, attention, observation, jugement) ; Intellectuelles se rangent aussi des aptitudes différentes : (attention, mémoire,

imagination, et intelligence).

2- Les arcanes de la pensée

a- La pensée

La psychologie ne connaît pas les mots « penser », « connaître » ou « réfléchir ». Ces mots sont du langage courant et non des concepts scientifiques. Les chercheurs préfèrent parler de « processus cognitifs » ou de « cognition » pour désigner des types d’opérations mentales fort différents.

Par exemple, la lecture que vous faites en ce moment est une activité très élaborée qui exige de mobiliser une série de processus mentaux distincts. Lire suppose  à la fois de :

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- percevoir et de reconnaître des signes (lettres et mots), de solliciter sa mémoire (souvenirs personnels, références scientifiques, lectures antérieures),

- d’apprendre quelque chose de nouveau (ici sur l’acte de penser),- de réfléchir enfin sur le monde (en associant les idées entre elles, en faisant des

déductions, des hypothèses).

Percevoir, mémoriser, apprendre, raisonner : voilà autant d’activités qui renvoient à ce que l’on nomme généralement « la pensée ».

Etudier la pensée humaine, c’est donc explorer tour à tour chacune de ces facettes : la perception, la mémoire, l’apprentissage, la résolution de problèmes et, enfin, cette faculté énigmatique qu’on nomme « l’intelligence ».

b- La perception

Voir- toucher- goûter- entendre- sentir. A chacun de ces 5 sens correspond une façon de s’informer sur le monde. C’est leur coordination qui nous donne une vision globale de la réalité, ou plutôt de ce que nous pensons en connaître. Car nos sens n’ont qu’un rayon d’action limité.

c- La mémoire

On doit à Hermann Ebbinghaus (1850- 1909) d’avoir créé les méthodes quantitatives d’observation de la mémoire. Il a mis en évidence divers phénomènes :

- La première mesure de l’empan (c’est-à-dire du nombre de mots qu’un individu peut conserver en mémoire pendant un nombre de temps très court) ;

- Les effets de la fatigue et les moments de la journée sur la capacité à mémoriser ;

- Les « effets de primauté » qui veulent que l’on retient plus facilement le début ou la fin d’une liste de mot, d’une poésie… ;

- « l’apprentissage distribué » : H.E. a montré que la mémorisation d’une leçon est meilleure lorsqu’elle est distribuée, c’est-à-dire divisée en plusieurs périodes séparées par un laps de temps, que lorsqu’elle est « massée », c’est-à-dire apprise en une seule fois

Les types de mémoires- Mémoire à court terme (mémoire de travail) ;- Mémoire à long terme

Deux grands types de connaissances mises en mémoire- Les connaissances déclaratives qui correspondent au « savoir » ;- Les connaissances procédurales qui correspondent au « savoir-faire ».

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La mémoire est multiple, à court terme, à long terme, active (sélective et inventive), vivante (elle organise les souvenirs, elle surgit dans le présent). Elle est profondément liée à notre rapport au monde.

d- L’apprentissage

Il existe une grande diversité de mécanismes d’apprentissages :

- Le conditionnement classique : « association qui se forme entre viande et son de cloche »….Le chien de Pavlov ;

- L’apprentissage par essais et erreurs de E.C. Tolman ;- Le conditionnement opérant de B.F. Skinner. Le conditionnement est dit

opérant car il repose sur une démarche active du sujet à la différence du chien de Pavlov (conditionnement classique) qui apprenait dans une position passive et soumise ;

- L’apprentissage en société : modèles et héros (Les recherches sur l’apprentissage social ont révélé l’importance d’une présence extérieure comme stimulant dans l’acte d’apprendre : par imitation (ce que l’on a vu faire) ; coactif (lorsque deux sujets apprennent en même temps, s’épaulent mutuellement, se stimulent et se confrontent).

L’apprentissage social peut donc prendre des formes très différentes : de la socialisation inconsciente, où l’enfant acquiert sans s’en rendre compte des façons de s’exprimer, des codes de conduites, des valeurs propres à un groupe social (ce que le sociologue Pierre Bourdieu nomme l’Habitus), jusqu’à l’identification consciente du sujet à un héros, à un modèle, à un « idéal » sur lequel l’individu copie sa façon de s’habiller ou de marcher.

3- L’intelligence

Elle apparaît comme l’aptitude par excellence. Sa mesure est capitale. On distingue :

l’intelligence pratique ou concrète ; l’intelligence sociale : capacité de diriger des hommes, des groupes (homme

politique, administrateur, chef de personnel) ; l’intelligence abstraite ou conceptuelle, aptitude marquée à l’élaboration et à

l’utilisation des concepts abstraits. (Philosophes, médecins, mathématiciens, physiciens, sculpteur…).

l’intelligence artificielle (AI), l’AI s’est présentée dès ses origines comme une forme d’informatique évoluée, fondée sur des programmes de résolution de problèmes, capable d’analyser un environnement, de prendre des décisions, d’apprendre et de percevoir.

L’intelligence c’est au fond cette aptitude très générale, condition nécessaire et commune à la réussite dans des activités très différentes, dans les études comme dans

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la vie professionnelle, dans la carrière de diplomate comme dans le métier de mécanicien.

Mais un test mesure- t-il vraiment une aptitude ? Certainement pas, il mesure un certain pouvoir, le pouvoir de résoudre le problème posé autrement dit une capacité qui résulte des aptitudes mais aussi de notre vécu et de notre disposition au moment où se passe le test.

4- Les quatre approches de l’intelligence

L’intelligence est comme le « Dieu » de Pascal : à la fois introuvable et incontournable.

a- Une approche psychométrique : QI

Le QI ou quotient intellectuel se mesure par un test. Il est censé évaluer un certain type d’efficience intellectuelle. Les premiers tests d’intelligence ont été créés au début du XX° siècle par le psychologue français Alfred Binet (1857-1911) pour détecter les problèmes des élèves déficients intellectuels dans les établissements scolaires. En 1912, le psychologue allemand William Stern (1871-1938) établit le premier quotient intellectuel QI défini comme le rapport entre l’âge mental et l’âge réel d’un individu multiplié par cent :

QI=âge mentalâgeréel

x100

La notion de l’âge mental est définie par un test ou par convention.

b- L’approche développementale

Elle se préoccupe des stades d’évolution. Jean Piaget (1896-1980), Henri Wallon (1879-1962), Lev S. Vygotsky en sont les figures principales. Ici, il ne s’agit plus de mesurer l’intelligence mais de cerner les étapes de développement.

Pour J. Piaget, l’intelligence est une forme d’adaptation au réel. Elle se développe par étapes. Selon un modèle inspiré de la biologie, l’adaptation est le résultat de deux processus conjugués : l’accommodation, c’est-à-dire l’intégration par le sujet des contraintes du réel et l’assimilation, qui consiste à transformer et à interpréter le réel en fonction de ses cadres mentaux.

Cette approche « constructiviste » et « génétique » (au sens de genèse) s’oppose aux tenants de l’intelligence innée

c- L’approche différentielle

Elle s’intéresse aux différentes formes de l’intelligence.

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Au début de ce siècle, le psychologue anglais Spearman (1863-1945) avait cherché à distinguer les différentes aptitudes intellectuelles que l’on regroupe habituellement sous le terme d’intelligence.

Certains chercheurs, par la suite, se sont demandé s’il existait des différences individuelles selon les capacités intellectuelles.

Louis L. Thurstone en 1938, va utiliser l’analyse factorielle pour distinguer au sein de l’intelligence générale (regroupant toutes les aptitudes particulières) plusieurs aptitudes :

- numérique, verbale- Spatiale- Mémoire- Raisonnement- vitesse de perception.

R. J. STEMBERG, professeur de psychologie à l’université de Yale

Il a élaboré une « théorie triarchique de l’intelligence » destinée à rendre compte des diverses aptitudes à résoudre des problèmes. Pour lui, le QI ne prend pas en compte qu’une forme d’intelligence, l’intelligence analytique, abstraite et déductive. A côté de celle-ci, il y a deux autres formes d’intelligence :

- l’intelligence créative et - une intelligence pratique et sociale.

On peut avoir de bons résultats aux tests d’intelligence, réussir parfaitement à l’école, mais être assez peu inventif. Or, la résolution de toute une série de problèmes scolaires ou professionnels demande non seulement une bonne capacité de raisonnement, mais de l’inventivité, de l’imagination. L’intelligence pratique et sociale s’apparente à ce que l’on nomme couramment la « débrouillardise », c’est-à-dire la capacité à traduire ses buts en termes d’action.

Howard Garder, lui aussi, s’oppose à l’idée de l’unicité de l’intelligence : celle de la pensée abstraite conceptuelle et déductive valorisée par le système scolaire. Il distingue pas moins de sept formes d’intelligence :

- linguistique, - logico-mathématique, - spatiale, - musicale, - corporelle-kinesthésique,- intrapersonnelle (faculté de bien se connaître) et - interpersonnelle (capacité intuitive à comprendre les autres).

d- L’approche cognitive

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Elle se préoccupe plutôt de comprendre comment s’y prend le sujet (supposé intelligent) pour résoudre un problème. Pour cela, elle se réfère au modèle de l’ordinateur. Dans cette optique, l’étude de l’intelligence humaine passe par celle de l’intelligence artificielle (AI).

La psychologie cognitive consiste à envisager la pensée humaine selon le modèle de l’ordinateur comme un dispositif de « traitement de l’information ». L’individu qui pense reçoit des informations de l’environnement, les « traite », c’est-à-dire les interprète, puis effectue sur elles des opérations et résout des problèmes.

5- LES MODELES DE LA PENSEE : CALCUL OU EMERGENCE ?

Au sein des sciences cognitives, plusieurs modèles s’affrontent : le « computationnisme » et le « connexionnisme ».

a- Le computationnisme  : penser, c’est calculer

Toutes les idées qui peuplent notre cerveau pourraient être décrites sous forme d’une suite d’opérations logiques, d’une sorte « algèbre de la pensée », dont les chercheurs doivent découvrir la formule.

Pour l’approche cognitiviste, la pensée humaine procède de la même façon qu’un programme informatique. Elle combine des opérations logiques (négation, inclusion…) effectuées sur des symboles abstraits (x, y, A,..). Ainsi la pensée suivante, « les nuages amènent la pluie ou la neige », est fondée sur une structure logique : A  

Ainsi la pensée suivante, « les nuages amènent la pluie ou la neige », est fondée sur une structure logique  A _B v C (A entraîne B ou C ) dans laquelle A= nuage, B= pluie et C= neige.

La même formule peut exprimer une autre idée du type : « la misère conduit à la révolte ou à la résignation. »

b- Le connexionnisme  ou « traitement parallèle distribué » : La pensée émergente

L’approche connexionniste conçoit les activités cognitives à partir d’une architecture mentale toute différente. L’idée de base est la suivante : pour résoudre des problèmes cognitifs, la pensée humaine ne procède pas par une suite de déductions logiques. C’est de l’interaction entre une myriade de micro-unités d’information qu’émerge une solution globale.

c- Force et limites des modèles

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Pour le computationnisme, toute pensée se présente comme une suite d’opérations simples exécutées en série et très rapidement (comme sur une chaîne d’assemblage) ;

Pour le connexionnisme, les idées sont des formes globales qui émergent à partir d’unités qui interagissent spontanément entre elles (comme dans une équipe de football)

Pour l’approche computationniste, l’intelligence procède par déductions successives ;

Pour l’approche connexionniste, elle procède par impression globale, par intuition.

Le computationnisme correspond à une démarche analytique Le connexionnisme correspond à une démarche globale (« holiste »). Le schéma computationniste apparaît bien adapté à la formalisation d’une

intelligence formelle et déductive : celle du raisonnement abstrait, de l’argumentation, de la théorisation ;

Le connexionnisme semble plus performant pour rendre compte des activités cognitives qui nécessitent des évaluations globales, des appréciations générales.

II- CARACTERES ET PERSONNALITE

La connaissance de l’homme ne serait parfaite qu’en ajoutant aux études des aptitudes celles des caractères et de la personnalité.

1- Le caractère

Quand nous parlons du caractère de quelqu’un, en disant par exemple : Mr X a un caractère très pessimiste, nous sous-entendons que, dans des situations variées et à différentes époques de sa vie, Mr X a montré à plusieurs reprises une tendance à voir les choses en noir et à s’attendre au pire.

Par contre si un ami qui nous connaît depuis longtemps, se fait une idée sur notre manière habituelle de réagir à certaines situations de conflits, c’est pour lui un trait de notre caractère et de notre personnalité.

2- La personnalité

Désigne la qualité d’un individu qui se distingue de la moyenne par sa valeur propre (intelligence, indépendance d’esprit, pouvoir de création, etc.). Elle désigne aussi la fonction par laquelle un individu prend conscience de soi comme d’un moi à la fois un et identique, un en tant que le sujet réunit dans sa conscience le divers de sa vie mentale et identique en tant qu’il demeure le même à travers les vicissitudes de son histoire.

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3- Les traits de personnalité

Ils sont caractérisés par les manières habituelles dont on perçoit son environnement et sa propre personne, et les manières habituelles de se comporter et de réagir à certaines situations de conflits. Ils se définissent souvent par des adjectifs : autoritaire, sociable, altruiste, méfiant, consciencieux, colérique, anxieux, solitaire, dépressif, mélancolique, timide, paranoïaque, etc.

En conclusion, la personnalité est un ensemble structuré des caractères qui distinguent un individu particulier et chez lequel se fondent dans une synthèse évolutive les dispositions innées (hérédité, constitution) et les acquis extérieurs (milieu, éducation et réaction à ces influences) qui conditionnent son adaptation propre à l’entourage.

4- La différence entre trait et état

Lorsque deux amis parlent de leur ami, ils discutent souvent sans le savoir de la différence entre trait (caractéristique constante) et état (état passager lié aux circonstances).

Exemple : Mr X est un grand pessimiste (trait de son caractère).

-Mais non, pas du tout, c’est qu’il est encore secoué par son divorce (état passager).

-Non, non, je l’ai toujours connu comme ça (trait).

-Pas du tout, quand il était étudiant, c’était un rigolo (état) !

Ces observations soulèvent une question : comment classer les personnalités par rapport aux aptitudes et aux caractères ?

III- LES TYPES

Le type, c’est ce qui permet de classer les individus par groupes possédant un ou plusieurs caractères.

1- La classification selon Hippocrate

Un des premiers, Hippocrate a tenté de classer ses semblables. A son époque, on pensait que le caractère de chacun dépendait surtout du type de fluide qui prédominait dans son organisme. Ainsi, ayant observé ce qui coulait des vomissements et des blessures, les anciens Grecs différenciaient le sang, la lymphe, la bile noire et la bile jaune. Hippocrate aboutit à la classification suivante.

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Fluide prédominant Type /personnalité caractéristique

Bile noire mélancolique Sombre, pessimiste

sang sanguin Vif, émotif

lymphe lymphatique Lent, froid

Bile jaune Bilieux Coléreux, amer

Il existe actuellement, de nombreuses typologies, les unes sont psychologiques, les autres somato-psychiques.

2- Les trois types de personnalité selon l’Américain William Sheldon (1899-1977) d’après les caractéristiques morphologiques de l’individu.

a- Endomorphe, gros et peu musclé, serait plutôt une personne de nature sociale et enjouée ;

b- L’ectomorphe, d’ossature fragile et d’apparence maigre, correspondrait à une personnalité renfermée, cérébrale, introvertie ;

c- Le mésomorphe, musclé et athlétique, posséderait une personnalité aventureuse et conquérante.

3- Les quatre types de personnalité du neuropsychiatre Allemand Ernst Kretschmer.

Type Physique Personnalité

Pycnique Petit et rond Expansif, gai, spontané, réaliste

Leptosome Grand et mince Réservé, froid, rêveur

Athlétique Large carrure et musclé Impulsif, coléreux

Dysplasique Mal développé, anomalies Asthénique, se sent inférieur, complexé

Cette idée selon laquelle il y aurait une correspondance entre le physique et la personnalité des gens n’a en fait jamais été prouvée ni totalement réfutée d’ailleurs.

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4- La proposition de EYSENCK, chercheur Anglais

Il propose de classer la personnalité selon deux axes : Un axe introversion-extraversion et un neuro-stabilité

a- L’individu extraverti est celui qui est à la recherche de récompenses et d’encouragements, facilement enthousiaste, dépendant de son environnement extérieur, plutôt spontané et sociable ;

b- l’introverti a un grand contrôle de lui, est plutôt tranquille, réservé, poursuit ses buts indépendamment des circonstances extérieures, a tendance à planifier ses actions.

c- Le neuronique est agité facilement et durablement par des émotions pénibles : anxiété, tristesse, remords.

d- Le stable, est peu émotif et, quand il est perturbé, revient facilement à une humeur normale.

Mais Eysenck a rajouté une troisième dimension :

e- Le psychoticisme, qui rassemble des traits comme froideur, agressivité, impulsivité, égocentrisme.

5- Les sept tempéraments selon CLANINGER de l’Université de Saint-Louis.

Il propose sept composantes de la personnalité et différencie dans un premier temps quatre dimensions qu’il considère comme faisant partie d’un tempérament, c’est-à-dire probablement inné, car se manifestant dès le plus jeune âge et transmis par l’hérédité.

a- Recherche de la nouveauté. La personne ou le bébé qui a une forte note sur cette dimension aura tendance à explorer activement son environnement, à réagir avec intérêt à la nouveauté, à éviter activement la frustration

b- Evitement (action d’éviter) de la punition. Tendance à se faire du souci, à adopter un profil bas pour éviter les mauvaises surprises, à s’abstenir dans le doute, de peur de conséquences fâcheuses.

c- Dépendance à la récompense. Besoin d’approbations autres de soutien, de récompenses rapprochées.

d- Persistance. Tendance à continuer résolument une activité malgré la fatigue ou la frustration.

CLONINGER a ajouté à son modèle, trois autres dimensions dont il pense cette fois qu’elles définissent ce qu’il appelle  le caractère :

e- Autocontrôle. Cette composante est associée à une bonne estime de soi, une croyance dans son pouvoir d’influer sur sa propre vie et son environnement, une capacité à se fixer des buts.

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f- Coopération. Acceptation et compréhension des autres, empathie, altruisme sont les caractéristiques associées à cette deuxième dimension.

g- Autotranscendance. Les personnes ayant un score élevé sur cette dimension ont le sentiment que leur vie a un sens, une sensation d’appartenance au monde, une vision spiritualiste plutôt que matérialiste.

Le caractère serait plus influencé par les expériences éducatives que le tempérament.

6- Le psychanalyste Carl JUNG, père de la théorie de l’inconscient collectif.

Il s’est lui aussi essayé à une investigation des types de la personnalité. Dans ses profils psychologiques (1921), il décrit deux attitudes fondamentales, deux « rapports au monde » opposés : l’introversion et l’extraversion.

a- L’introverti, n’appréhende le monde extérieur qu’au travers de sa personnalité, de sa sensibilité propre. Il est éminemment subjectif. Sa conscience fonctionne comme un filtre à l’égard des influences extérieures ; il gagne en profondeur ce qu’il perd en extension ; mais il est souvent mal adapté à la vie sociale et pratique.

b- L’extraverti : sa conduite est déterminée par les circonstances extérieures ; il est sensible à l’aspect sensoriel des choses ; il a besoin d’objectivité (soumission de l’esprit à l’objet dans la recherche scientifique) mais est volontiers superficiel. Une réaction inconsciente de défense contre les circonstances extérieures le fait parfois égocentrique.

C’est en s’inspirant des profils psychologiques de C. Jung que Katharina BIGGS et sa fille Isabel BIGGS Myers ont construit un test de personnalité, le MBTI (Myers, Briggs, Typology Indicator), pour identifier les différences entre les individus, en se fondant sur quatre dimensions bipolaires décrivant leurs préférences.

7- Tableau du MBTI de (Katharina BIGGS et sa fille Isabel BIGGS Myers) : apprendre à se connaître

Extraversion (E) : préfère puiser son énergie chez les personnes et dans les activités/ versus introversion(I) : préfère puiser son énergie dans les idées, les pensées et les sentiments.

Sensation(S) : préfère se concentrer sur le présent, la perception sensorielle et les applications pratiques/ versus intuition (N) : préfère s’orienter vers l’avenir, sur des modèles et les significations derrière les faits.

Pensée (T) : préfère baser les décisions et les actions sur une analyse objective des causes et des conséquences/ versus Sentiment (F) : préfère baser les

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décisions et les actions sur l’impact que ces choix peuvent avoir sur les personnes.

Jugement (J) : préfère organiser sa vie selon un planning et des structures et aime mener les choses à terme/ versus perception (P) : préfère organiser sa vie de façon flexible et garder les options ouvertes jusqu’au dernier moment.

S’il n’existe officiellement dans le MBTI ni bon ni mauvais type, mais seulement des différences individuelles, on privilégie clairement certains profils. Les personnalités de type T (thinking) et J (judgmental) répondent précisément aux critères de professionnalisme attendus d’une personne, dont la promesse de service relève de la maîtrise des choses, à l’inverse des types F (feeling) ou P (perception).

Ainsi la connaissance ou la maîtrise de soi s’acquiert en termes de « forces et faiblesses » par rapport à un rôle professionnel, c’est-à-dire en termes de critères d’utilité dans le système organisationnel, communicationnel et institutionnel.

8- Type social/ style de vie

Pour W.I. Thomas et F. Znaniecki, un « type social » se définit à partir des attitudes et valeurs qui guident « l’organisation de sa vie ».

9- Les trois types sociaux dominants

a- Le philistin : est un conservateur. Ses conduites sont ancrées dans la tradition, les règles établies. Qu’il soit bourgeois ou paysan, son attitude face à la vie est marquée par le conformisme.

b- Le bohème : est ouvert au changement, mais les changements ne viennent pas de lui. Il ne fait que s’adapter à son environnement et se laisse influencer par les autres.

c- Le créatif : serait défini comme un innovateur. Il maîtrise sa vie, car il est porteur de ses propres valeurs et projets.

Cette typologie a pour but de décrire la trajectoire d’individus déracinés issus de la paysannerie et qui se trouvent plongés dans un nouveau monde. Certains vont chercher à se raccrocher au mode de vie traditionnel, d’autres voudront reconstruire une nouvelle vie et gravir l’échelle sociale ; d’autres encore vont sombrer dans la misère et la criminalité.

Il y a interaction des trois facteurs. L’individu est le produit et le producteur de sa destinée. « Placés dans la même situation, les individus réagiront différemment selon leur représentation de la situation ». Ce que W.I Thomas nomme « la définition de la situation » et que Robert K. Merton formulera plus tard sous la forme du « Théorème de Thomas » : la représentation que l’on se fait d’une situation contribue à construire cette situation.

.IV- Les attitudes

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1- Définition.

Les attitudes, pour G. W. Allport, correspondent aux réactions d’un individu par rapport à des objets (la cigarette, une église), des idées (Dieu, le libéralisme économique) ou des personnes (les prêtres, le Noir, le Japonais, les Français, etc.).

2- Les attitudes comportent donc plusieurs facettes :a- Une facette « mentale » : la représentation de l’objet, de l’idée ou de la

personne considérée ;b- Une facette affective : les émotions (rejet, mépris, tendresse, amour, etc.)

suscitées à leur évocation ;c- Une facette comportementale : les conduites d’évitement ou de rapprochement

adoptées à leur égard.

L’attitude n’est donc pas simplement une opinion, un ensemble de pures représentations, c’est un ensemble d’affects, de réactions émotives. De plus, elle contribue à guider nos actions. C’est sans doute pourquoi il est toujours possible de discuter des opinions des uns et des autres mais qu’il est si difficile de parvenir à faire changer l’attitude de quelqu’un sur des sujets « brûlants » comme le racisme, la peine de mort ou la prostitution. Elle engage l’individu au-delà des seules idées et représentations. L’attitude est un état à la fois « mental et neural », note G. W. Allport, soulignant par là sa forte inscription émotive et corporelle.

3- Les outils de mesure des attitudes

Pour analyser objectivement les attitudes, les chercheurs ont par la suite construit des outils de mesure : les « échelle d’attitudes »,

Les échelles de mesure des attitudes sont fondées sur des questionnaires qui permettent de classer les gens en fonction de leur adhésion plus ou moins forte à des affirmations du type :

L’homosexualité est : Une perversion contre nature ; Une maladie ; Un choix personnel, etc.

L’exploration de la personnalité reste un des aspects des plus délicats de la pratique de la psychologie appliquée. Nous pouvons encore aller plus loin dans la même direction, la logique de la démarche est la suivante : l’homme est un microcosme ; il est un résumé du monde. Se connaître équivaut donc à connaître le monde dans ses composants sensibles, intelligibles (qu’on peut comprendre), composants que chacun porte en soi.

« Il connaît le Monde mais ne se connaît pas lui-même ».

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VI- LA MAÎTRISE DE SOI

La maîtrise de soi doit être comprise comme un pouvoir sur soi-même. Cette expression sert à désigner une qualité psychologique innée ou acquise, assez voisine de la force de caractère et aussi de la volonté.

Savoir rester maître de soi dans une situation conflictuelle, c’est savoir retenir une riposte (injures, coups), ne pas fuir, ne pas se laisser aller à des conduites désordonnées (colère, pleurs, rage, cris, trépignements, etc.).

1- ANALYSE DU CONCEPT

Il est permis de l’inscrire dans la série :

- Conscience de soi,- Connaissance de soi,- Souci de soi,- Amour de soi, affirmation de soi, réalisation de soi, que l’on pourrait étendre

aux notions de morales de soi, devoirs envers soi-même.

2- Le « soi ».

Le « soi » est le complément d’objet direct du verbe maîtriser ; il est ce sur quoi porte l’action. Quel est donc ce soi que l’on peut connaître, réaliser et maîtriser ?

a- Le moi et son double

Grammaticalement, c’est la forme tonique du possessif se, ou encore moi à la troisième personne. Le moi objective dans un discours où le moi est complément direct du verbe, ou encore génitif du nom. Il n’a pas d’autre sens que celui de sujet, ou de « je », c’est –à-dire du locuteur en tant qu’il est conscient de son existence, l’homme est conscient d’être. Ce qui soulève une difficulté considérable : quand le « soi » est l’objet direct d’un verbe (il prend dans ce cas la forme atone : s’aimer, se connaître, se maîtriser), qui est le sujet d’un tel verbe ? Le même que l’objet.

En grammaire, on parle de verbe réfléchi et la question est réglée. La maîtrise de soi ; c’est soi qui maîtrise soi !

Etant moi, que puis-je bien maîtriser qui s’appelle aussi moi ? L’intention ne se confond-elle pas avec l’action, l’idée que j’ai de moi avec l’activité du moi ?

b- Le Moi : une illusion ?

Ces formulations supposeraient qu’il y a un moi que je ne connais pas, avec lequel je ne coïncide pas, et que je décide de connaître, de maîtriser.

L’idéal classique de la maîtrise de soi est référé, chez Freud, à « l’illusion de la conscience ». Le moi n’est pas une instance autonome du ça pulsionnel originaire,

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mais une émanation progressive de celui-ci, né du contact avec le monde extérieur ; le moi est lui-même, pour une bonne part, inconscient. Par la détermination psychique de l’inconscient, les hommes ne visent jamais à autre chose qu’à satisfaire leurs secrètes passions. Les mécanismes aveugles de « refoulement », « sublimation » ou « déplacement » des désirs dessaisissent l’homme de tout réel pouvoir sur lui-même.

Freud substitue à la métaphysique du sujet une psychologie du moi. Il n’y a pas une autorité psychologique maîtresse (le moi) qui serait plus ou moins assaillie par des désirs, mais un tout complexe dont la conscience (de soi) n’est qu’une différenciation marginale (la pointe de l’iceberg). Le sentiment d’être débordé, de ne plus se dominer n’est qu’un épiphénomène provenant d’un état mécanique de déséquilibre entre les forces opposées dont le moi est chargé de faire le compromis.

Ainsi, le moi n’a pas de véritable indépendance, ni de responsabilité vis-à-vis de lui-même. Il ne s’agit plus pour l’homme de maîtriser quelque chose qui agit sur lui inéluctablement (l’enfance, les pulsions) et qu’il refoule automatiquement, mais de retrouver la mémoire (les traces mnésiques traumatiques) avec l’aide de l’analyste (transfert, analyse du discours et des rêves). Il n’existe que les passions, les désirs et leur transformation sous la pression sociale et morale extérieure.

c- Le Moi transcendantal et le Moi empirique des passions

La seule façon de rendre l’expression « maîtrise de soi » intelligible consiste, à porter la dualité en homme : d’un côté le moi sujet (conscient, qui affirme, connaît et maîtrise), de l’autre le soi objet.

d- Le premier juge le second

En se retirant du soi ou en en cherchant l’essence spirituelle en un centre directeur, le sujet se met en position de porter des jugements, de choisir parmi les diverses présentations du moi. Comme tout juge dans cette situation, le moi commence par s’appuyer sur des informations.

Ce stade de la connaissance peut utiliser les moyens de la science psychologique et médicale, mais aussi une attention et un usage loyal des conseils et jugements d’autrui. Au stade suivant, on pourra avoir une inquiétude sur les résultats de l’enquête, un désaccord avec soi-même, dont les analyses précédentes ont permis de surmonter l’apparence contradiction. Ce sera le souci de soi. Ce « souci » peut engendrer en une âme faible des réactions négatives (dépression, désespoir, culpabilité, déréliction) qui sont des égarements car il faut faire confiance à ce que Rousseau appelait la perfectibilité, autrement dit à une volonté d’autoéducation aboutissant à la maîtrise de ce que l’on désapprouve en soi.

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L’échec d’une telle démarche serait de ne pas s’assumer, de se croire incurable ; le souci de soi se transformerait alors en hostilité : « se garder de soi-même comme d’un ennemi ».

3- La maîtrise

La maîtrise se définit comme l’art de maîtriser, l’art de vaincre (un ennemi qu’il faut maîtriser), l’art de dominer (qui suppose une autorité sur soi-même souveraine).

a- D’abord un étranger à connaître

Le « soi » est potentiellement un ennemi parce qu’il est trop souvent un étranger. Le profane ignore souvent son soi, « ce qui dépend de lui », et accuse le monde, les autres, de ses malheurs.

b- Du chef au guide intérieur

Qui est ce maître ?

4- L’idéal historique de la maîtrise de soi

La maîtrise de soi a forcément accompagné l’homme dès ses origines et fut un stigmate de l’hominisation.

Prenons, en exemple, le plus ancien texte de sagesse connu, la Sagesse de Ptahhotep, égyptien du début du XXVe siècle avant notre ère :

« Si tu as affaire à un querelleur, ne t’emporte pas contre lui… Il est tout à fait mauvais de l’interrompre, cela prouve que tu n’es pas capable de te tenir tranquille quand tu es contrarié ».

Ce conseil, portant sur l’art de vivre, invite à « se tenir », comme on tiendrait en laisse un animal impulsif et dangereux.

Dans toutes ces expressions : se tenir, se contenir, savoir se donner une apparence tranquille, c’est bien de la « maîtrise de soi » dont il s’agit.

Dans les anciennes paroles attribuées aux Sept Sages de la Grèse (XVe siècle av. J. Christ), les mêmes conseils sont prodigués :

« Tiens ta langue. Ne fais rien avec violence ».

On trouvera des accents analogues dans la Bible (où l’homme juste est maître de lui-même).

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VII- LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL : L’ART DE GERER SA VIE

La démarche qui consiste à soigner un trouble psychique, dépression, phobie ou aversion, n’est guère différente dans son principe de celle qui consiste à vouloir corriger ses comportements inefficaces ou chasser des mauvaises habitudes. Qu’il s’agisse d’arrêter de fumer, de progresser dans son travail, etc., la réalisation d’un projet personnel qui nous tient à cœur exige une riche palette de techniques comme la programmation neurolinguistique ou l’analyse transactionnelle.

Ces méthodes reposent sur une démarche commune qui peut être scindée en deux phases distinctes :

Une phase de « connaissance de soi » où l’on prend conscience des schémas de comportement qui structurent nos conduites ;

Une phase de transformation où des programmes d’actions plus ajustés sont substitués à nos conduites pathologiques.

1- Comment mettre à jour nos scénarios inconscients ?

a- Pour l’analyse transactionnelle (AT)

Chaque individu porte en lui un scénario ou « plan de vie », défini dès la petite enfance, et qui structure ses comportements durant toute son existence. Selon Eric Berne (1910-1970), le père de l’AT, « un scénario est un plan de vie en voie de réalisation conçu dans la petite enfance sous la pression parentale. Il constitue la force psychologique qui conduit la personne vers son destin, qu’elle choisisse de la suivre ou de la contrarier ». Ce plan de vie se subdivise en une série de mini scénarios qui expriment chacun un rapport particulier à l’existence. Ainsi :

Le sujet velléitaire se voit toujours en train de réaliser de grands projets mais ne passe jamais à l’action

L’aigri rejette systématiquement sur les autres et sur le mauvais sort ses propres échecs

Le paternaliste voudrait protéger et donc régenter la vie et les manières de faire de tout son entourage.

b- La programmation neurolinguistique

Part de postulats voisins. La manière dont une personne perçoit, ressent le monde correspond à un style cognitif particulier. Ces visions du monde vont se traduire en matrices de comportements caractéristiques, appelées des « méta-programmes » : en présence d’un groupe, certaines personnes vont avoir des réactions rigides de fuite ou de repli sur soi. Ce programme général se manifestera de diverses manières :

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Incapable de parler en public Difficulté de travailler en équipe

c- Comment prendre conscience de nos programmes d’action ?

Prendre conscience de nos programmes d’action correspond donc à la première étape du processus de changement. Dans ses faits et gestes quotidiens, le sujet apprend à reconnaître ses mini scénarios par des signes révélateurs. Ainsi :

Le sujet en proie à la culpabilité a tendance à toujours se dévaloriser et à survaloriser les autres. Lorsque survient un conflit ou une difficulté, il se met immédiatement en cause, pensant que les problèmes viennent de ses propres carences.

Pour pallier son insatisfaction, il s’envoie en permanence des messages intérieurs du type :

« sois fort », « sois parfait ».

Loin d’être des stimulants, ces messages intérieurs augmentent :

le stress, la culpabilité, le découragement le sentiment d’échec

d- Les cinq (5) messages négatifs les plus courants sont selon l’AT 

Sois fort Sois parfait Fais plaisir Fais des efforts Dépêche-toi

Il existe des signes caractéristiques qui révèlent un scénario pathologique. En général, ce sont :

La passivité L’agressivité Le surmenage Les blocages La culpabilité Le découragement L’indécision.

2- Comment changer ?

Après la prise de conscience de son mode de fonctionnement mental, la seconde phase est celle de la transformation. Il s’agit de « reprogrammer » de nouveaux comportements mieux ajustés aux objectifs de l’individu.

a- Le processus de transformation en AT

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Il repose sur un contrat passé entre le thérapeute et son patient ou par l’individu à l’égard de lui-même. Qu’il s’agisse de :

Lutter contre le perfectionnisme qui paralyse l’action D’apprendre à exprimer ses émotions lors des conflits De mener à bien un projet de vie Lutter contre la drogue et le tabagisme

b- La démarche

Elle est toujours similaire. En AT, l’intervention repose d’abord sur la loi dite des « trois P » ;

Protection Permission Puissance

La personne qui veut engager un processus de transformation doit se sentir en situation de :

Sécurité et de sérénité Ne doit donc pas être soumise à un défi stressant Soumisse aussi à une injonction irréalisable

- Les contrats et les exercices proposés sont dosés et réalistes- La méthode ne fonctionne pas sur des interdits mais au contraire sur la levée

d’inhibitions et sur les récompenses.

L’AT propose des exercices simples, faciles, mais dont les résultats sont tangibles et rapides. Il ne s’agit donc pas de façonner une nouvelle personnalité mais de rendre opérantes des potentialités de l’individu qu’il ne pouvait pas actualiser.

3- Utiliser de nouveaux messages

Le principe général est de substituer un scénario efficace à un scénario pathologique. Après avoir identifié, reconnu et nommé les sentiments négatifs qui tiennent l’individu sous son emprise, il s’agit de les modifier au moyen de conduites nouvelles.

L’AT propose donc de leur substituer des messages plus réalistes :

« Réussis à ta mesure » doit remplacer « sois fort » « gère ton temps » doit remplacer « dépêche-toi »

Pour lutter contre l’emprise d’un sentiment d’infériorité et d’incapacité, l’AT propose de désacraliser l’objectif mythique de la perfection qui entrave en fait toute action.

« personne n’est parfait » « le mieux est l’ennemi du bien » « c’est en s’imposant des limites que le maître se révèle » (Goethe)…sont de

sains antidotes aux appels stériles à la perfection.

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Voici un exemple de comportements pathologique dû à un complexe d’infériorité :

Une étudiante en lettres est chargée de faire un dossier de synthèse sur un auteur classique. Elle veut absolument remettre un travail excellent (message ; « sois parfaite ») ; elle se lance dans un travail interminable de documentation, ne parvient pas à se satisfaire des rédactions successives (message : « ce que je fais n’est pas bon ») ; elle recommence, affine, se perd dans les détails ; le temps s’écoule, elle n’arrive pas à finir ; coincée par les détails, elle doit terminer en catastrophe un dossier très déséquilibré ou bien elle doit abandonner ; sentiment d’échec ; elle se jure d’être irréprochable la prochaine fois (nouveau message « sois parfaite ») ou elle se décourage (« tu es une incapable »).

Face à un tel comportement, l’AT propose un scénario de substitution plus réaliste :

L’étudiante doit faire ce travail ; elle accepte le droit à l’erreur et à l’imperfection ; elle finit chaque phrase de son travail sans excès de zèle ; les délais sont respectés et le résultat est correct ; sentiment de réussite ; image positive de soi (message positif « tu es capable »).

4- Techniques de « reprogrammation » par le PNL

La dynamique de changement personnel pratiquée par la programmation neurolinguistique (PNL) repose sur deux techniques clés : l’ancrage et le recadrage.

a- L’ancrage est un procédé de conditionnement qui consiste à réactiver un état mental positif, antérieurement vécu par le sujet, face à une situation qu’il vit comme très perturbante.

Comment ?

Par exemple :

contre un comportement de fuite systématique chez un individu incapable d’affronter les conflits interpersonnels,

dans l’incapacité de dire « non » ?

La technique d’ancrage consiste à affronter peu à peu les situations à risque en les associant mentalement à une expérience réussie par le sujet dans le passé.

L’ancrage se fait au moyen d’un signal verbal, corporel ou émotionnel (l’ancre).

Exemple : le sujet se souvient d’un match de tennis dont il est très fier, où il a battu un camarade qu’il croyait plus fort que lui. Cette « situation ressource » va servir d’auto-ancre, de mise en condition pour oser faire face lors d’un micro- conflit. (L’histoire de David contre Goliath dans la bible ; il a tué des lions donc il se dit prêt à tuer Goliath).

b- Le recadrage est l’autre technique de changement préconisée par la PNL

Dans une situation bloquée, le recadrage permet de faire ressortir des éléments nouveaux et positifs de la situation.

Exemple : dans ses relations de travail, monsieur TOTO se refuse à déléguer certaines tâches par manque de confiance envers ses subordonnés.

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Le recadrage consiste à montrer que :

Premièrement, le fait de s’accaparer toutes les tâches stratégiques conduit à la surcharge et donc à produire soi-même les malfaçons qu’on voulait éviter ;

Deuxièmement, l’accaparement du travail contribue effectivement à rendre ses subordonnés incompétents puisque déchargés de leurs responsabilités.

On recadre la situation en montrant l’avantage qu’il y aurait à déléguer :

Les faux jugements d’incompétence seraient effacés Les vraies incompétences seraient révélées et pourraient être traitées en tant que

telles. Le travail de monsieur TOTO serait allégé et donc plus efficace.

Il s’agit bien de faire ressortir des éléments avantageux, jusque-là non perçus, et qui vont recadrer l’action dans une perspective nouvelle.

Les techniques de développement personnel comportent une vision dynamique et créatrice de l’individu. Elles considèrent le sujet comme un acteur capable d’agir sur sa destinée. Les principes qui la guident :

- « connaissance de soi »- Transformation consciente des conduites- Auto-développement du potentiel humain, s’inspirent des postulats d’une

psychologie humaniste.

Ces méthodes jettent les bases d’une véritable psychologie pratique de la vie quotidienne.

VIII- FAIRE FACE AU STRESS / détresse

Le mot stress est issu du latin stringere qui signifie serrer. On le retrouve aussi en anglais impliquant une idée de violence, de tension, de contrainte).

Etat de tension aiguë d’un organisme menacé de déséquilibre sous l’action d’agents ou de conditions mettant en danger les mécanismes homéostatiques et l’obligeant à modifier toutes ses défenses pour y faire face ; ces agents peuvent être aussi bien physiques (chaleur, traumatisme, froid) que chimiques (toxique, poison), ou psychologiques (émotions, frustrations), le mot désignant à la fois l’action de l’agent de l’agression et la réaction de nature neuro-endocrinienne du corps propre.

1- Le Coping : faire face

La façon dont les individus réagissent face aux tensions et aux conflits (conflits dans le travail, familiaux, rythme effréné des activités, tiraillement entre plusieurs projets…), face à elles, les réponses diffèrent selon les individus

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Partant à un rendez-vous important, je suis bloqué dans un embouteillage à cause d’un camion qui entrave la circulation. Dans cette situation de contrainte, plusieurs attitudes possibles se présentent :

- klaxonner et tempêter contre son chauffeur ;- prendre mon mal en patience et mettre à profit ce temps mort pour parcourir

le journal ;- tenter de demander au camionneur de bien vouloir déplacer son véhicule ;- rechercher une cabine téléphonique pour prévenir du retard probable.

Chaque attitude relève d’un mode de comportement spécifique.- dans les deux premières attitudes, l’action est inhibée ;- dans les deux autres, une action est engagée pour lever l’obstacle ou pour s’en

accommoder.

On appelle stratégie d’ajustement les réponses de l’individu dans une situation à problème. La stratégie peut être active ou défensive : contrôler ou subir la situation, se résigner ou agir, tolérer ou faire face.

Les psychologues ont établi plusieurs typologies des réactions et des émotions en situation de tension. Les mécanismes de défense (refoulement, sublimation, substitution, projection, identification, compensation, régression, etc.) en font partie.

2- Personnalités et stratégies d’ajustement

En fait, chacun possède une panoplie limitée de réponses types. Parmi la gamme des réponses possibles, une seule est sélectionnée. Le choix opéré par un individu ne se fait pas au hasard ; la stratégie adoptée est relativement constante et correspond à des dispositions psychologiques particulières. Ces réactions comportementales renvoient à des types de personnalité.

Deux cardiologues ont recherché des liens entre types de personnalité et réactions de l’organisme. De leurs travaux est née la distinction entre « personnalités de types A et B ».

- Le type A correspond à l’hyperactif (extraversion) qui cherche une solution à tous les problèmes. Les personnalités de type A sont plus sujettes aux maladies cardiaques que celles de type B ;

- Le type B est, à l’inverse, une personnalité (introversion) placide et nonchalante qui aura plutôt tendance à aborder les problèmes avec calme et pondération.

C’est là un exemple probant de relations entre attitudes, personnalité et maladies physiques.

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IX- La face cachée des émotions

Les émotions sont, après les motivations, un autre versant de la vie affective.

o Paul Eckman, spécialiste américain des émotions et de leur expression faciale, a repéré six grandes émotions de base qu’il considère comme universelles car elles existent dans toutes les sociétés et prennent le même visage : ce sont la peur, la joie, la colère, le dégout, la surprise, la tristesse. Elles sont des réactions physiques et mentales liées à un événement, positif ou négatif.

o Pour W. James (1842-1910) et Carl. G. Lange (1834-1900), l’émotion s’identifie d’abord à l’état physiologique. Un événement donné (on m’agresse) produit en moi une réaction physique et viscérale (tremblement, tachycardie…). Ces réactions viscérales primaires m’informent ensuite sur la nature de ma réaction : la peur ou la colère.

William James prend ainsi le contre-pied de l’idée commune selon laquelle l’état physique associé à l’émotion ne serait la conséquence d’un état mental : je tremble parce que j’ai peur, je souris parce que je suis heureux.

Ainsi pour W. James et C. G. Lange, ce n’est pas la tristesse qui me fait pleurer : pleurer et tristesse sont une seule et même chose. W. James en tire d’ailleurs des conduites pratiques : forcez-vous à sourire et vous serai gai. « Si nous voulons vaincre des tendances émotionnelles indésirables, nous devons adopter assidûment et, de sang-froid, les gestes et les attitudes correspondants aux dispositions contraires à celles que nous voulons cultiver ».

o Pour Walter B. Cannon (1871- 1945), l’émotion semble précéder les réactions corporelles ; que ces réactions corporelles ne sont pas aussi différenciées que les états mentaux associée (la grimace de la douleur et le sourire se ressemble) ; enfin, qu’une réaction corporelle n’entraîne pas forcément un état émotionnel (on peut se forcer à sourire sans éprouver de plaisir en même temps).

Les positions de W. James et de C.G. Langue, la critique de W.B. Cannon ont orienté les recherches sur les liens problématiques entre les réactions corporelles et les états mentaux.

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Il existe aujourd’hui plusieurs réponses à ces problèmes. L’une des plus connues est celle proposée par Stanley Schacter au début des années 60.

1- Comment jouer à se faire peur ?

Lorsque nous ressentons une émotion, est-ce d’abord parce que nous éprouvons une réaction physiologique particulière, ou bien est-ce cette dernière qui est le résultat d’une analyse du contexte ?

Il existe des situations particulières qui permettent de trancher ce type de question.

2- La théorie du « double effet ».

Dans un jeu d’une fête foraine (les montagnes russes), les personnes qui montent, se livre à un petit jeu qui consiste à se faire peur. Mais sont aussi capables de dominer leur peur et de la transformer en joie parce qu’elles savent que leur situation est, au fond, sans risque. Cela montre sans doute que l’émotion dépend à la fois :

- D’une réaction corporelle (on ne peut pas s’empêcher d’éprouver une grande tension intérieure) ;

- Et d’une évaluation cognitive de la situation.

Selon Stanley Schachter et J. Singer, l’émotion dépend d’une double évaluation :

- liée, d’une part, à la façon dont nous considérons l’événement, et,- d’autre part, à la façon dont nous apprécions ce qui se produit dans

notre corps.-

3- Les fonctions des émotions dans les conduites humaines

Elles sont fonctionnelles en termes de conduite. Elles jouent un rôle important dans la communication (le chien qui couche ses oreilles en signe de colère cherche à se protéger. Cette attitude informe également l’adversaire, une manière de le dissuader) ; dans la régulation des comportements.

4- Un QI émotionnel ?

Le neurologue Antonio Damasio dans son livre (l’Erreur de Descartes, la raison des émotions, Odile Jacob, 1995) s’est aperçu que des personnes qui avaient subi accidentellement une lésion au cerveau (le centre du plaisir dans une région appelée l’hypothalamus latéral) touchant le centre des émotions étaient en fait incapables de prendre des décisions correctes, alors que leurs capacités intellectuelles restaient intactes. Ces cas tendraient à montrer que l’ensemble des émotions, des valeurs positives ou négatives que l’on accorde aux choses, participe étroitement au processus de décision.

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En s’appuyant sur des travaux récents, Daniel Goldman, professeur de psychologie à Harvard, à même suggéré l’idée d’une véritable « intelligence émotionnelle ».

L’idée de départ est que certaines personnes, pourtant douées de bonnes capacités intellectuelles, se montre incapables de maîtriser leurs propres émotions. C’est le cas de :

l’élève intelligent qui rate ces examens, ne pouvant pas gérer sa panique lors de l’épreuve alors qu’il sait résoudre les problèmes posés ;

du responsable d’entreprise qui a du mal à affronter les problèmes autrement que par le conflit et le stress.

Certains individus souffrent ainsi d’ «  illettrisme émotionnel » dans la mesure où ils ne savent pas reconnaître les émotions d’autrui et sont inaptes à comprendre et à gérer leurs propres émotions.

D. Goleman parle à ce propos d’ « intelligence émotionnelle » parce que, selon lui, le contrôle de soi et la reconnaissance des émotions d’autrui relèvent d’une véritable capacité d’adaptation.

5- Les dimensions sociales et leurs variations culturelles des émotions

Un autre angle de vue sur l’étude des émotions consiste à s’interroger sur leurs dimensions sociales et sur leurs variations culturelles.

Si la peur, la tristesse, la joie et la colère sont des émotions universelles, il peut exister de fortes différences dans l’intensité, la fréquence, la valeur plus ou moins grande accordée à une émotion selon les sociétés.

a- Le chagrin et la pitié

Le chagrin, par exemple, est une réaction de base- universelle- qui survient lorsque disparait un être cher. Cependant, l’intensité du chagrin et ses manifestations sont très variables selon les contextes culturels.

Les émotions sont donc, pour une part, construites par le contexte culturel. Mais il n’y a pas forcement de contradiction irréductible entre les deux positions : celle de l’universalité des émotions et celle de leur variabilité culturelle. ( - variations historiques- variations culturelles- ou géographiques- les variations selon les rôles sociaux.

b- Emotions et société

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De l’observation de la variété culturelle des émotions, au moins trois façons peuvent être tirées :

o N° 1- l’émotion est le reflet des valeurs d’une société : la maîtrise de ses émotions témoigne de l’importance que l’on accorde à un événement. L’ethos (coutume, usage) romantique qui valorise le chagrin est caractéristique d’une époque donnée ;

o N°2- l’émotion n’est jamais totalement spontanée. Elle participe à des rôles sociaux bien déterminés et joue un rôle actif dans la communication avec autrui. (femmes dans le secteur d’accueil- les hôtesses de l’air…) sont tenues de manifester avec ostentation des expressions de plaisir : le sourire, le calme, la sérénité, afin de rassurer et de plaire aux clients. Ici, l’émotion s’inscrit dans une stratégie de manipulation d’autrui ;

o N° 3- l’émotion participe de la sociabilité et peut jouer comme un véritable ciment de groupe (émotions collectives…).

Plus généralement, les sociologues classiques, comme Emile Durkheim et Max Weber, avaient déjà remarqué combien les émotions collectives qui s’expriment dans les cérémonies religieuses contribuent à souder les groupes humains. On pourrait faire le même constat à propos des grandes cérémonies sportives ou politiques.

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B- Qu’est- ce qu’une communication ?

I- Le langage sert-il à communiquer ?

La question peut paraître saugrenue : à quoi pourrait-il servir d’autre ?C’est pourtant une question que les spécialistes des langages (les linguistes) et de la communication prennent au sérieux. Pour les uns, le langage est d’abord un support pour la pensée et non un instrument de communication. Son rôle serait en quelque sorte de permettre à la pensée de se constituer, de se mettre en forme. Selon cette hypothèse, le langage se conforme d’abord aux règles de la logique et de celle des idées plutôt qu’aux règles de la bonne communication. Langage et pensée seraient en quelque sorte ‘’consubstantiels’’2. La communication ne serait qu’un dérivé de cet outil.Cette hypothèse suppose cependant que les animaux, les personnes qui n’ont pas accès au langage (bébés, sourds-muets, aphotiques) n’ont pas accès à la pensée alors moins à la communication. Pour les autres, le langage est avant tout un instrument de communication et non un outil pour la pensée. Son rôle est d’abord d’informer, d’influencer, de permettre une communication complexe.

D’une façon générale, tout échange de signes, volontaires ou involontaires, conscient ou non, d’individu à individu, d’individu à groupe et inversement, de groupe à groupe est une communication. Elle est, pour :

La psychologie sociale, un processus par lequel l’information est transmise d’un émetteur à un récepteur avec chacun, dans son univers subjectif (tempérament, caractère, statut, rôle, cadre de référence).

La sociologie (communication de masse ou média de masse), un ensemble de procédés (presse, affichage, radiodiffusion, télévision) par lesquels se transmet l’information et s’exerce l’action ou la propagande sur l’opinion publique.

2 Théologie. Qui n’a qu’une seule et même substance. Les trois personnes de la Trinité sont consubstantielles. Le Fils est consubstantiel au Père, avec le Père et le Saint-Esprit.

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La psychologie (communication des consciences), un acte par lequel la conscience individuelle sort d’elle-même pour communiquer ou sympathiser avec celle d’autrui.

Selon la psychologie classique, elle est le résultat d’un raisonnement par analogie, c’est-à-dire d’une interprétation du sujet qui infère de la comparaison avec ses propres expériences passées toute la vie psychique d’autrui ; selon la psychologie moderne (phénoménologie, existentialisme), la compréhension d’autrui est intuitive, directe et primitive (Max Scheler, Merleau-Ponty).

II- Information et communication

Dans la langue française, information et communication ont en partie liées pour constituer finalement une sorte de vaste nébuleuse sémantique. Tantôt on les prend l’une pour l’autre (c’est notamment le cas des masses media). Tantôt on les distingue. L’université (grandes écoles) a ainsi créé de façon étonnement floue des diplômes « d’information et de communication ».

Dans les colloques, les intervenants sont réputés fournir des « communications », alors qu’il s’agit surtout en l’occurrence de transmission d’informations.

Si nous revenons aux manuels de géographie de notre enfance, il est vrai que les « voies » (terrestres, aériennes, maritimes, fluviales, hertziennes…), sous forme de réseaux et de structures, et les « moyens » (entendus en tant qu’outils, machines…), de communications désignent tout ce qui peut permettre et faciliter les échanges économiques, financiers, culturels, politiques, techniques, scientifiques, civils ou militaires entre les hommes.

1- information

L’information (du latin in-formate, « donner une forme à… », le verbe Informer est ainsi proche d’instruire, « donner une structure à…) désigne tantôt une action, la transmission, le transport, d’un contenu (message), tantôt ce contenu lui-même (une ou des informations).Ce terme désigne donc, tout à la fois, une action et le contenu même de cette action, autrement dit les données (messages) qui seront transmises, véhiculées, à travers le procès lui-même. L’ensemble de phénomènes désignés par le terme correspond ainsi soit à une dynamique ordonnée, permettant la transmission de données, soit à un dispositif plus systématiquement et délibérément élaboré, à partir de la mise en œuvre de procédures, constituant, en tant qu’ensemble, une logique propre et prêtant, de ce fait, assez bien à la quantification et à la mesure.

Etymologiquement, informer c’est organiser, structurer, donner une forme à la matière.

Dans la relation supposée entre un émetteur et un récepteur par l’intermédiaire d’une ligne, d’un réseau, d’un organigramme, réside une différence de nature postulée par la métaphore énergétique et mécaniste. L’émetteur est représenté comme une

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source, une « cause », donc pensé en termes de pouvoir (« d’efficace ») et le récepteur est relativement mieux compris en termes d’inertie.

En fonction d’un tel modèle, en effet, les précautions, le soin, la vigilance stratégique pour assurer l’efficacité de la transmission seront principalement attendus de l’émetteur (pas du récepteur). C’est le problème de la transmission du message, de son acheminement, plus encore que celui de sa compréhension, qui deviennent prédominants. Il y aura, ainsi, des exigences au niveau du code (commun aux locuteurs et tendant résolument vers la recherche de l’univocité).

L’information s’assortit tout naturellement d’un dispositif de contrôle de la transmission, de sa qualité, de sa complétude, de son efficacité comme de sa fidélité (conformité, sinon identité entre le message émis et le message reçu). Les interrogations sur le sens et les significations des messages, pour les émetteurs comme pour les récepteurs, seront aussi réduites que possibles.

En fonction de l’évolution des sciences et des techniques, on est passé d’une conception linéaire systématique et hiérarchique du contrôle (par exemple : accusés de réception), à une conception plus « molaire », « circulaire », systémique et cybernétique, faisant intervenir des processus de régulation (feed-back : dialogue). Dans ce dernier cas, la perspective est plus dynamique, plus énergétique, mais la notion de modèle bouclé reste prégnante et la lecture du fonctionnement, et des dysfonctionnements du système repose, toujours, sur une certaine homogénéité de l’ensemble.

Cette logique opératoire, praxéologique de l’information nous semble pouvoir s’étendre, en acceptant la complication des schémas plus encore que leur complexité, aux mass media, c’est-à-dire, à l’ensemble des procédés (presse, affichage, radiodiffusion, cinéma, télévision) par lesquels se transmet l’information et s’exerce l’action ou la propagande sur l’opinion publique. Dans ces cas : un sémiologue ou un linguiste travaillent sur (la sémantique) : du slogan publicitaire ou sur le mode d’emploi d’un magnétoscope.

Pour la sémiologie, tout signe est porteur de multiples sens, souvent cachés, qui viennent se surajouter à un contenu formel. L’évocation du mot ‟château” ne renvoie pas seulement à l’idée d’habitation, mais aussi à l’idée de richesse, de passé, de monuments, voire d’Aristocratie.

Pour le linguiste, étudier une langue, c’est comprendre les règles de

fonctionnement d’un système. Il (Ferdinand de Saussure) a dégagé certains éléments fondamentaux qui composent une langue dont deux distinctions importantes 

Le signifiant correspond à l’image acoustique mais aussi visuel ; c’est-à-dire au son produit pour énoncer le mot. (Parole parlée) ; Le signifié désigne le concept, l’idée, le contenu sémantique attribués au signe : (la parole parlante).

La pluralité des significations d’un message peut provenir aussi de la polysémie des signes utilisés.

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La communication publicitaire use abondamment de ces significations multiples pour associer à une marque, une ‹‹image›› particulière faite de référence implicite.

Un psychologue social travaille sur les attitudes et l’ancrage des idées afin d’en améliorer la lisibilité des mécanismes d’influence.

En réalité, c’est surtout l’emprise «  invisible » des images ou des messages publicitaires sur les individus, qui est recherchée à travers ces domaines.

2- La communication

La communication peut, à partir de son étymologie (latine : communicatio, action de faire part, de communicare, mettre en commun, communiquer) être considérée comme la mise en commun et l’échange d’informations. Tandis que l’information, en tant qu’ensemble de procédures, privilégiant la transmission et le traitement des données, la communication nous semble plutôt de l’ordre des processus (métaphores du vivant, animal ou humain).

III- L’art de communiquer

Pour tenter d’éclaircir les pensées de Valéry, de J. Vendryes et de Mahatma Gandhi et de juger de la validité de ces affirmations, il nous faut maintenant nous plonger dans les dédales de la pratique de la communication, comment elle fonctionne !

1- La communication entre émetteur/ récepteur

Apparemment, communiquer est l’acte le plus simple et le plus banal qui soit. Selon un modèle canonique, la communication est la transmission d’une information d’un émetteur A à un récepteur B par le biais d’un canal C. Cela s’applique à des situations aussi diverses que bavarder, converser, dialoguer, causer, discourir, raconter une histoire, lire les informations dans le journal, appeler un ami au téléphone, participer à une réunion de travail, regarder la télévision… Or les recherches sur la communication nous apprennent que :

les messages que nous envoyons sont rarement clairs et univoques (nom qui s’applique dans le même espèce, soit d’espèces différentes :par exemple l’animal) mais comportent toujours une pluralité de significations 

-Le récepteur est rarement un sujet passif qui se contente d’enregistrer les données transmises : Il les filtre, les sélectionne, les transforme.

Le canal et le contexte de la communication interviennent à leur tour sur le contenu du message.

Enfin, et surtout, on découvre que communiquer ce n’est pas seulement informer, c’est aussi chercher à influencer autrui, à se mettre en scène, à séduire ou à se défendre.En résumé, la communication est rarement transparente ; c’est un acte complexe, élaboré et fragile dont il importe de dévoiler les ressorts cachés si l’on veut mieux en comprendre et maîtriser l’art.

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Nous proposons, pour faciliter le repérage et la distinction annoncés supra, de réserver ce terme aux situations où des partenaires, en relations directes, échangent des significations et produisent, de ce fait, des effets de sens beaucoup plus encore que des effets de force.

2- Quelques pistes d’action

a- Le paradigme des logiques d’action :

Il permet de rendre compte de la diversité des interprétations possible de phénomènes observés. C’est une posture heuristique où le chercheur se donne le droit d’utiliser des éléments issus de plusieurs modèles théoriques (et qui s’excluent habituellement).

Ces logiques sont aussi une manière de définir le sens qu’un acteur donne à son action. Les conflits, la construction des règles, les compromis, la reconstruction des identités, des cultures, les comportements d’ajustement ou de non-ajustement résultent de la manière dont les acteurs interprètent leur place et leur rôle dans les communications, à la lumière et de leurs parcours antérieurs et de la situation d’action dans laquelle ils sont placés.

Ce sens n’est pas dépendant seulement de la situation, mais a été créé à travers les représentations, images actives que les individus se sont forgées avant d’être en situation.

b- Un exemple dans une situation de communication« EntreCe que je pense,Ce que je veux dire,Ce que je crois dire,Ce que je dis,Ce que vous avez envie d’entendre,Ce que vous croyez entendre,Ce que vous entendez,Ce que vous avez envie de comprendre,Ce que vous croyez comprendre,Ce que vous comprenez,Il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer.Mais essayons quand même… » (Edmond WELLS).

3- Les sept (7) principes à la bonne compréhension d’un message

Pour son bon fonctionnement, M.R.Chartier avance sept principes nécessaires.

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Le principe de pertinence (atteindre le cadre de référence psychologique du récepteur)

Le principe de simplicité Le principe de définition (définir avant de développer) ; Le principe de structure (organiser le message en une série d’étapes

successives) ; Le principe de répétition (répéter les éléments clés du message) ; Le principe de comparaison et de contraste (procéder par association

d’idées) ; Le principe de l’appui sélectif (attirer l’attention sur les aspects les plus

importants).

IV- L’attribution causale : à qui la faute  entre émetteur et récepteur?

Pour expliquer les conduites d’une personne, on a recours en général à deux modes d’explication :

l’un par les causes internes (la volonté, les intentions de la personne) ; l’autre par des causes externes (le poids de l’environnement).

Le professeur qui veut rendre compte de l’échec d’un élève fait appel à une causalité interne (« il ne travaille pas assez »), ou une cause externe (« il vit dans un milieu défavorisé »). Selon F. Heider (F.H, dans la psychologie et les relations interpersonnelles), ces deux perceptions de la causalité évoluent en proportion inverse : lorsque les causes internes sont jugées élevées, les causes externes sont considérées comme faibles, et inversement.

Cette théorie de la double attribution (causes internes et causes externes) peut-être aussi recherchée dans les dysfonctionnements de la communication entre l’univers subjectif (tempérament, caractère, statut, rôle, cadre de référence) de l’émetteur et celui du récepteur, entre l’univers subjectif du partenaire et celui de l’adversaire dans un processus de négociation. Les sciences de l’information et de la communication ont construit aujourd’hui des modèles et des paradigmes nouveaux qui intègrent pleinement ce constat. C’est le cas par exemple, de la théorie des processus de communication d’Alex Mucchielli et son équipe (théorie des processus de la communication, Armand Colin, 1998).L’idée qui préside à cette approche est assez simple. Pour interpréter le comportement des individus en situation de communication, il faut  chercher à comprendre le « sens » que ces derniers donnent à leur action. Ce sens est le fruit d’une interaction entre l’acte de communiquer et l’ensemble des éléments qui en constituent le contexte.Il résulte de divers paramètres :

- l’organisation de l’espace- l’environnement physique et sensoriel- les données temporelles- les processus de positionnement des individus- la nécessité de la qualité de la relation

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- les normes- les processus d’expression identitaire.

C’est à travers la combinaison complexe de tous ces « processus de communication », qui forment un système, que l’individu va donner sens à sa façon d’agir et de communiquer. L’enjeu fondamental est « la construction du sens partagé », sur les causes.

1- Les causes externes : ce qui révèle des enjeux implicites de la communication

L’un des facteurs qui contribue à obscurcir et à complexifier le processus de communication : la multiplicité des enjeux implicites. Le psychologue Alex Mucchielli a, par exemple, répété cinq ‹‹enjeux›› de la communication :

a- L’enjeu informatif. Informer ou divertir 

C’est le premier enjeu de la communication qui consiste à transmettre des informations. C’est ce que R. Jakobson appelle la « fonction référentielle ». L’enseignant ou la presse visent à informer alors que la communication publicitaire ou la propagande politique visent à séduire. Mais tous deux (journaliste, enseignant et l’homme politique) sont pris eux-mêmes, à des degrés divers, dans cette double contrainte de devoir à la fois informer mais aussi « accrocher » leur public, le divertir, le séduire.

b- L’enjeu de positionnement

Le positionnement de soi consiste à définir son identité par rapport à autrui. Toutes les relations humaines impliquent d’abord une certaine mise en scène de soi. Communiquer, c’est d’après le sociologue Irving Gottman d’abord «  se montrer à autrui sous un joug particulier, présenter une certaine image, défendre une identité particulière ». Cette relation est également marquée par :

des rôles sociaux joués par chacun. Ces rôles sociaux (profession, position de parenté…) définissent à leur tour ce qui peut être ou non, et la façon dont cela doit être dit et fait. On ne parle pas de la même façon à ses enfants, à ses collègues, à ses supérieurs ou devant une caméra. On ne s’adresse pas de la même manière à ses supérieurs. Certaines de ces relations sont égalitaires, d’autres sont asymétriques et hiérarchisées. 

Le protocole d’Etat

A vos rangs et grades Président de la République Premier Ministre

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Président de l’Assemblée Nationale Les anciens Présidents de la République selon l’ancienneté de leur prise

de fonction Les membres du Gouvernement Les Ambassadeurs Les anciens premiers ministres selon l’ancienneté de leur prise de

fonction Les religieux Les anciens présidents du Conseil Economique et social Le président du Conseil Constitutionnel Le Grand Chancelier Les présidents des Institutions Le chef d’État-major

Dans les localités, il faut ajouter Le préfet Le député Le président du conseil général Le maire Les chefs traditionnels

Dans toute conversation ou discours, il y a un jeu de position, un marquage de territoire, une relation qui délimitent le champ et la façon de s’exprimer.Ce jeu de positions, déjà présent dans les relations des animaux et interpersonnelles, prend d’autant plus de relief dans ces formes institutionnelles ou médiatiques de la communication.

c- La communication persuasive 

Communiquer, c’est aussi chercher à convaincre et à influencer autrui. Chaïm Perlman, le père de la théorie de l’argumentation, a montré « que l’argumentation était nichée au cœur de la plupart des formes du langage ». Le simple fait d’énoncer qu’‹‹à peine plus de 20% d’automobilistes dépassent les 120 km/h›› plutôt que ‹‹plus de 20% des automobilistes s’autorisent à dépasser les 120km/h sur la route›› est déjà, une forme d’argumentation implicite. Derrière la simple transmission d’information, il y a souvent la volonté d’argumenter et donc d’influencer autrui.

d- La régulation de la communication

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L’entrée en relation entre deux personnes est rarement quelque chose de simple, de direct, de spontané et tranquille. Ce que l’observation éthologique montre à propos des animaux est valable pour les humains. La communication est hautement ritualisée car les relations humaines sont toujours potentiellement conflictuelles ou instables. Il faut toujours passer par des formules de politesse destinées à pacifier la relation, à susciter son adhésion ‹‹ s’il te plaît, pourrais-tu me passer le dossier X››. L’analyse de conversation montre comment les discussions les plus courantes et les plus banales supposent :

- une construction permanente, avec des règles précises de tours de parole, - d’entrée en matière- des mécanismes d’ajustement- de négociations implicites sur le sens.

Malgré cela, le système d’interaction est toujours complexe et instable. Une discussion à bâtons rompus peut dégénérer dans la dispute, elle peut se prolonger à l’infini si on ne sait y mettre fin (d’où l’importance implicite des règles et des stratégies destinées à arrêter une conversation…). Sans cesse, on constate qu’il y a des perturbations :

- on coupe la parole à son interlocuteur- la discussion prend une bifurcation, un tour inattendu.

Comment en est-on venu à parler de cela ?

Pour maintenir le contact et contrôler, il y a sans cesse :- des interférences- des métacommunications

(comme « tu vois ? ») destinées à vérifier l’attention de son interlocuteur, à renforcer une parole par une expression:

(Mais c’est fini de… !) formule un double message contradictoire : d’une part, il demande d’arrêter de crier, mais comme il le fait lui-même en hurlant, il montre par- là que les hurlements sont parfois un mode d’expression légitime dans les réunions et au cours des négociations.

Toute communication comporte donc toujours une « métacommunication »- exprimée par le ton employé, les expressions et les attitudes qui viennent se greffer sur le contenu premier du message. La forme prise par le message constitue en elle-même un message. A titre d’exemples, on peut citer des proverbes, des maximes, des dictons, des adages, des aphorismes, des apophtegmes… qui comprennent deux parties, deux propositions simples :

La première contient l’idée-souche La seconde énonce la conséquence pédagogique de la première.

e- Un enjeu philosophique et pratique

Sur le plan pratique

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On peut en tirer certaines leçons pour la rendre moins obscure et moins embrouillée. C’est ce à quoi s’emploient certaines recherches sur :

- le vaste domaine de l’interculturel- les manuels de communication écrite- les techniques d’expression orale ou écrite- les conseils sur l’art de l’écoute

Sur le plan philosophique

Les penseurs de la communication, comme Jürgen Habermas ou Michel Serres, s’emploient à montrer combien la communication entre hommes c’est-à-dire la rencontre, le dialogue, la conversation, le contact renvoi à un jeu humain fondamental ; celui de construire une société fondée sur l’acceptation de l’autre, mais aussi le comprendre ;Une aptitude (l’empathie), ce trait distinctif qui nous rend si profondément humain et qui est à la source du raisonnement social et de comportements moraux. A ces causes externes il faudrait ajouter aussi :

f- La pragmatique : Le pouvoir d’agir

Le philosophe anglais John L. Austin (1911-1960) parle ‹‹d’actes de langage››. Il distingue ainsi deux actes : illocutoire et perlocutoire.

Les actes illocutoires : manifestent l’intention de celui qui produit le message (l’énonciation : Je suis en forme).

Les actes perlocutoires : (l’énoncé prend donc un effet performatif) : faire accomplir c’est l’effet produit par le message. C’est le cas des formules :

‹‹Je te bénis, au nom du père, du fils et du Saint-Esprit›› ou ‹‹Je te le jure››. Ce sont des formules qui constituent en elles-mêmes un événement.

Selon Pierre Bourdin, l’erreur de T.L.Austin  est de croire que le pouvoir est dans les mots eux-mêmes alors qu’il réside dans les rapports de force qui les sous-tendent. Ainsi, dit-il ; « le pragmatique doit se dissoudre dans la psychologie sociale qui est la science de la communication et des interactions verbales qui ne se réduisent pas aux seuls supports langagiers »

2- Les causes internes : ce qui révèle de la Psychologie cognitive et filtres mentaux

Il faut aussi ajouter à cela, que de nombreux ‹‹filtres›› interviennent dans la sélection d’un message.

a- L’effet cocktail

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Montre bien la capacité à filtrer les messages qui nous parviennent dans le domaine de communication.Les informations transmises seront d’autant mieux reçues, écoutées, comprises, mémorisées qu’elles touchent un centre d’intérêt de l’auditeur et qu’elles ne sont pas trop éloignées de sa culture et de ses références courantes. Sinon, l’auditeur ou le lecteur « décroche ».

Le tri de l’information : l’effet « cocktail party »

La plupart des sujets arrivent en écoutant avec les deux oreilles, parfaitement à sélectionner le message demandé, qu’il provienne de l’oreille gauche ou droite en éliminant provisoirement l’autre. Ce processus de sélection des données est une activité permanente de notre cerveau.

On appelle « constructiviste » cette approche contemporaine de la perception. Cela signifie que la perception est conçue comme un acte complexe où l’individu reconstruit son environnement et ne se contente pas de l’observer tel quel.

Construire, c’est émettre des hypothèses, appliquer des formes ou des schémas, analyser les informations et, pas seulement les découvrir.

La théorie de la gestalt ou mise en forme du monde ; La vision en trois temps de David C. Marr

La théorie de D.C. Marr nous apprend deux choses essentielles : en premier lieu, la vision est une construction progressive et non un miroir objectif du monde ; ensuite, la sélection des informations s’effectue en fonction de leur utilité pour le sujet agissant.

b- la surcharge cognitive 

Est un autre filtre de l’information. Nous ne sommes capables de retenir au cours d’un discours, d’une conférence, d’un cours, qu’une somme d’informations limitées à la fois. Il nous arrive souvent de laisser notre esprit vagabonder car il est très difficile de se concentrer longtemps sur un même sujet.

c- Le Knowledge Gap

La distance entre le récepteur (le public, les élèves, les lecteurs…), son niveau de culture, et le niveau requis pour recevoir l’information, est cette autre source de filtrage.

d- La dissonance cognitive.

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Plus idéologique que perceptive : «  La théorie de la dissonance cognitive énonce que nos croyances sont regroupées en un ensemble cohérent qui forme système. Dès lors qu’une information contradictoire, que la découverte d’une faille logique ou d’une grave lacune viennent choquer le système de représentation du sujet, il s’ensuit un état de malaise et d’inquiétude chez lui. Dès lors il lui faut résoudre la « dissonance » : soit en changeant son système de croyances, soit en réinterprétant différemment l’information contradictoire (sans changer de système de croyances ».

C’est une attitude courante qui consiste à éliminer, à rejeter ou minimiser les informations qui contredisent trop fortement nos systèmes de croyances habituels. C’est pourquoi il est plus facile de prêcher auprès des convaincus et si difficile de persuader les opposants.

e- Il y a aussi une autre dissonance cognitive

Concernant le changement des attitudes. Comment les spectateurs d’un match de foot ont tendance à voir la réalité en fonction des intérêts de leur club. Les supporters perçoivent et mémorisent les fautes des adversaires beaucoup mieux que celles de leur propre camp. Il en est de même entre partenaire et adversaires pendant une négociation.

V- La pratique de la communication : méthode d’exploitation

Entretien, conversation, dialogue, causerie, conférence, pourparlers, bavardage, discours, négociation ; autant de communications qu’il faille analyser et discuter. Nous nous arrêterons sur cinq :

La conversation L’entretien La négociation comme procès dialectique, ses conditions Le Silence Authentique La Communication non Violente

A- La conversation : Comment les gens échangent 

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L’analyse de conversation montre que le langage courant est loin de correspondre aux règles de la grammaire formelle. Il existe de nombreuses différences d’expression selon les milieux sociaux ; le sens des mots dépend beaucoup de son contexte d’énonciation, des intonations et des expressions faciales qui l’accompagnent «  La conversation comporte une grande part d’implicite (et donc suppose une culture commune entre les interlocuteurs) et qu’elle est fortement ritualisée ».

Selon LA Rochefoucauld (réflexions diverses…) ce qui fait que si peu de personnes sont agréables dans la conversation, c’est que chacun songe plus à ce qu’il veut dire qu’à ce que les autres disent.

B- L’entretien 

2-1 Définition

L’entretien, à la fois évènement « banal », ressemble à une conversation ordinaire  et, « événement singulier » il réunit artificiellement et exceptionnellement deux individus, deux partenaires, l’un supposé sachant ce que l’autre veut s’avoir...Mais ces deux partenaires (interviewer/ interviewé) ne sont en rien égaux. Cette relation n’est pas symétrique, les deux personnages ne pouvant pas intervertir leurs rôles.

Le personnage B est donc toujours dans une position relativement défensive, l’offensive étant menée par A, qui doit conduire habilement les opérations. « Tout se passe comme si la conscience B était détentrice d’une certaine information ou un secret dont elle n’a du reste que rarement une représentation claire et comme si A avait à déployer une sorte de stratégie orale (les questions ou interrogations) pour l’en extraire ».(Daval R, traité de psychologie sociale, tome 1er presse universitaires de France). Fondateur de la situation, en tant qu’acteur dans la situation,

a- l’interviewer (A)

Il doit faire œuvre de capacités d’écoute, de vigilance et de compréhension. Il doit éviter aussi bien jugements que passivité.

b- L’interviewé (l’enquêté B)

Il va chercher  à tirer ses propres avantages de la situation où on l’a mis en jouant sur sa relation avec l’enquêteur (A), maintenir de bons rapports avec lui (A). et, donner de soi une image favorable, ou conforme, « en construisant aussi éventuellement des réponses « instrumentales », qui au-delà de ce qui lui est demandé, pourraient lui apporter des bénéfices » (Ghiglione R. Matalon B., les enquêtes sociologiques-

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théories et pratique, Amand Colin, 6 e éd, 1998, p. 149)

En effet, le travail d’entretien est difficile dans la mesure où il met face à face deux subjectivités ; celle de A et celle de B qui, tous les deux, malgré leur volonté explicite de participer chacun à leur place à l’ouverture de l’entretien, mettent en place des stratégies d’évitement interactives ; car B n’est pas ici le seul interpellé dans ses implications :

ses questionnements, ses blessures, ses failles peuvent entrer en résonance avec la propre histoire de vie,

personnelle ou professionnelle.

C’est un travail difficile dans la mesure où il ne peut se reposer sur une méthode à tout faire ou sur des recettes tranquilles et définitives. Il suppose une « véritable créativité méthodologique », et donc, au-delà et en deçà de sa réalisation même, une étude active de ses enjeux, mêlant analyse d’expériences et réflexion théorique.

2-2 L’entretien : une recherche impliquée

L’objet de toute recherche se situe, consciemment, dans le champ de nos propres questionnements existentiels ;

- n’avions- nous pas tendance à rechercher dans les paroles de B des miroirs à nos modes de fonctionnement ?

Ce lien de mon objet de recherche avec mes propres questionnements est vecteur d’un investissement dans le travail, il est aussi porteur de possibles dysfonctionnements :

- mes investissements conscients- mes implications conscientisées qui peuvent jouer le rôle d’un filtre, d’un

écran.

Là aussi il nous faut mettre en place des outils de recherche pour travailler nos propres implications, pour les dé-plier, pour se rendre disponible à d’autres paroles et à leur compréhension.

2-3 Des formes différentes

On distingue sans hésitation deux types d’entretiens :

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entretiens non directifs et entretiens directifs.

Pourtant dans une situation duale dissymétrique, la croyance en la possibilité d’un entretien non directif n’est qu’une fiction, un mensonge ou une absurdité, une caricature à tendance manipulative et relève d’un glissement outrancier entre les méthodes de la psychothérapie et celles de la psychologie sociale.

a- L’entretien de type thérapeutique

Il s’appuie habituellement sur une demande du sujet et est centré sur sa personnalité.

b- L’entretien méthode de recherche en sciences sociales

Il est imposé au sujet, vise à lui faire dire ce qu’il ne dirait pas naturellement et est construit dans le but de faire apparaître des éléments aidant à établir un diagnostic sur une situation complexe.

Ainsi, l’entretien a des liens avec la clinique, cela n’en fait pas la propriété du thérapeute de même que l’enquêteur ne saurait jouer au clinicien. Chacun, comme spécialiste, a un rôle justifié à jouer. La tâche du thérapeute est souvent la même que celle du juge d’instruction ; ils doivent découvrir ce qui, dans le psychisme, est caché. Ils doivent inventer dans ce but une série de procédés de détective dont messieurs les juristes imitent certes quelques-uns.

Dans ce contexte est utilisée à tous les genres d’entretiens la distinction de trois types progressifs d’entretiens cliniques.

2-4 Les trois types progressifs d’entretiens cliniques

a- Entretiens de diagnostic, « essentiellement constitué par une exploration de la problématique subjective du patient selon un guide d’inférence donné ;

b- Entretien de soutien, « essentiellement constitué par la fonction de diagnostic et par la fonction de protection du clinicien qui permet un certain relâchement de tension psychique et favorise l’expression du problème » ;

c- Entretien d’intervention proprement dit, « constitué par la fonction de diagnostic, de soutien et de traitement du clinicien qui, par un remaniement des modes de pensée et de comportements du patient, vise la levée des symptômes et du besoin de thérapie » (une injonction qui est une obligation du sujet à

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prendre soin de lui-même. Elle nous entraîne à renoncer à cette alliance singulière qu’est le soin).

2-5 Les formes de déstabilisations dans les entretiens cliniques

Dans tout entretien clinique, il y a des déstabilisations, les unes peuvent être à l’advenue de la « sympathie », les autres sont liées à une « séduction » potentielle.

a- La sympathie est confusion, non distance, elle conduit à l’aveuglement et à la surdité.

b- La séduction est l’autre forme de déstabilisation même si un travail sur nous-mêmes nous la rend plus maîtrisable. Une rencontre est toujours une aventure où peuvent se rencontrer deux désirs, séduction qui nous entraîne dans des processus et procédures sur lesquels nous avons moins de prise puisque toute séduction repose sur une dépossession, une dépendance, une soumission.

Il s’agit alors dans une attitude professionnelle, d’adopter une position « d’empathie », cette capacité à se mettre à la place d’une autre personne pour comprendre ses sentiments à partir de son lieu de parole, cette aptitude, indique J. Seretu de l’université de Washington « est ce trait distinctif qui nous rend si profondément humain et qui est à la source du raisonnement social et des comportements moraux ». L’empathie doit se distinguer de la sympathie. Il s’agit là de compétences professionnelles qui peuvent, d’une manière consciente, se travailler et se maîtriser.

Ces déstabilisations possibles nous montrent qu’il y a là tout un travail préalable à mener : sur soi-même avant de pouvoir aborder des entretiens. Travail pour que puissent se construire : la distanciation, l’écoute ouverte.

2-5 L’interviewer et l’interviewé face au secret

a- L’interviewer (A) 

Pour toucher au secret, ou pour qu’on accepte de lui confier la tâche de chercher le secret, l’interviewer devrait rester secret. La prudence semble de toute façon de règle : « questions religieuses, sexuelles, politiques, financières peuvent être considérées comme délicates. On doit faire très attention à ne pas demander ce que (B) n’est pas prêt à confier ; il faut saisir son état psychologique. Tout d’abord, certains clients tiennent à ce qu’on ne sache pas qu’ils ont commandé une enquête sur un thème.

b- L’interviewé (B) 

Le chercheur, les médecins et les travailleurs sociaux doivent rendre compte de leurs travaux, de sa production et de ses modalités de fabrication. Ils doivent communiquer,

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et ainsi gérer le secret, le sien et celui des autres.

Apparemment, l’attitude des médecins et travailleurs sociaux face au secret s’oppose à celle des journalistes et policiers, si l’on note que les premiers ont le devoir de se taire et les seconds de révéler. Pour le chercheur, le secret touche le résultat et ne pas le faire connaître revient à s’interdire de progresser, à se priver soi-même, ou à priver sa communauté scientifique de cette connaissance dont la recherche constitue la science même.

2-6 A et B face à la censure

La censure, d’abord s’adresse à soi- même. Ainsi le secret le plus naturellement censuré est le secret pour soi, ce qui nous fait, en profondeur, agir sans que nous l’ayons repéré.

La psychanalyse nous a appris que l’essence du processus de refoulement ne consiste pas à supprimer, à anéantir une représentation représentant la pulsion (le ça), mais à l’empêcher de devenir consciente.

Tout refoulé demeure nécessairement inconscient, mais nous tenons à poser d’entrée que le refoulé ne recouvre pas tout l’inconscient. L’inconscient a une extension plus large ; le refoulé est une partie de l’inconscient selon Freud.

Il y a censure lorsqu’il y a oubli qui fait partie des multiples facteurs qui contribuent à la survenue d’une faiblesse de la mémoire ou d’une défaillance du souvenir. Dans ce contexte, il ne faut donc pas ignorer la part du refoulement, qui non seulement chez les névrosés mais aussi chez des hommes normaux, peut toutefois être mise en évidence.

Le moi, quand il est forcé de reconnaître sa propre faiblesse, est saisie d’effroi : peur réelle devant le monde extérieur, craintes de la conscience devant le surmoi, anxiété névrotique devant la puissance qu’ont les passions du ça.

Au fond, il n’est pas difficile de comprendre qu’un secret soigneusement gardé ne se décèle que par de légères allusions. Le malade ou le voleur s’habitue enfin à nous donner sous forme de « description indirecte » tout ce dont nous avons besoin pour dévoiler le complexe (ce qui était caché). A côté de ces censures profondes, ils existent aussi des censures violentes : interdiction de dire, d’enregistrer, de transcrire ou de diffuser…..

2-7 Le devoir de discrétion ou la diffusion du secret

D’une façon générale, confier son secret à un autre, c’est laisser échapper un peu de son être, c’est prendre le risque de la trahison » ; ce qui nécessite, dans certains cas,

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des protections supplémentaires, ainsi, « le secret professionnel de l’avocat est d’abord une clause du contrat qui le lie à son client, condition tacite de la confidence qui n’est faite que parce que le secret du client deviendra le secret de l’avocat. Ce secret n’a pas pour fonction de taire la vérité mais au contraire de mieux la savoir pour en livrer tout ce qui est utile à la défense.

Dans un entretien de recherche, si le principe du secret concerne aussi ce qui apparaît comme utile et nécessaire de connaître, les conditions sont différentes : celui qui parle et se confie n’a à sauver ni sa liberté ni ses droits ; seulement l’image qu’il s’en fait et se fait de lui.

Un contrat sérieux ne peut donc pas être établi avec précision et nous nous trouvons là dans un cadre proche du « pacte de confidentialité », évoqué par Paul Ricœur à propos de la relation entre le malade et son médecin. Ce pacte de confidentialité laisse sa liberté à celui qui a livré le secret. Il n’en est pas de même dans la situation inverse qui réunit les mêmes personnages.

Le chercheur, dévoileur public, se doit donc d’être discret, c’est aussi une garantie pour son travail : « La confiance est donc au cœur de la déontologie. Et c’est le secret professionnel qui l’assure le mieux, même s’il est difficile de parler d’un secret professionnel du chercheur, il peut être, au sens du code pénal, « dépositaire » de secret et, comme tel devoir respecter la confidence qui lui a été faite.

Lorsqu’un professionnel détient un secret, il a pour charge de le conserver en ne le divulguant à personne. Mais un autre professionnel n’est pas n’importe qui : il est au contraire pour le professionnel un autre soi-même (le soi qui garde le secret de soi, de lui-même). On peut soutenir qu’un professionnel qui confie à un autre professionnel un secret qu’on lui a apporté ne méconnaît pas sa charge. Il a parlé à lui-même ; cela relève du soliloque davantage que de la communication.

Ces différents accommodements le montrent, ce que recommande Jean-François Burgelin à propos du juge en évoquant le flou du secret professionnel et en proposant de le remplacer par une « obligation déontologique très générale », la « discrétion professionnel ».

C- La négociation comme procès dialectique, ses conditions

On peut tenter de définir la négociation comme la démarche 

I- ConsentieII- Organisée

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III- Concertée

I- La démarche consentie : acceptée

1- Consentir (admettre comme vrai. Vérité consentie par tous). Accepter la réalisation d’une chose, concéder, accorder.

« Je suis venu pour sauver mon……, et, s’il n’y veut pas consentir, soit, je m’en irai comme je suis venu ».

a- Ce mot était autrefois employé transitivement et a gardé cet emploi surtout dans la langue juridique ou la diplomatie. (transitif direct) : « le parlement fit un aveu grave : il reconnait qu’il

n’avait pas le pouvoir de consentir les impôts ; qu’aux états généraux seuls appartenait le droit de les établir ». (ordre institutionnel) ; sa légitimité.

Deux obstacles cependant- Le premier tient à ce qu’il n’est pas si aisé de définir ce qui tient à la nature de

l’homme ; les conceptions contradictoires de la nature humaine (son appartenance à…) et du droit naturel, qui font sans cesse intervenir des contingences sociales alors qu’il s’agit de dégager un originaire qui serait fondamental.

- Le second se révèle de fait dans les contradictions qui surgissent entre les auteurs occupés à définir ce droit naturel.

Elle (la négociation) se réfère toujours explicitement ou implicitement à un ordre institutionnel des choses en vue de rechercher, sinon de réaliser une économie optimale des convergences et des divergences pour reconnaître, expliciter, et, si possible, dénoncer par l’intervention commune, un conflit opposant des partenaires/ adversaires constituant des rapports de force à propos d’un enjeu déterminé.

b- Se référer à un ordre institutionnel.

La négociation est toujours traversée et sous-tendue par des dimensions collectives, même quand il s’agit de cas limites mettant en jeu seulement quelques partenaires. Il ne saurait y avoir de négociations duelles (ou duales) parce que la situation duelle exclut, par construction, la médiation et tend vers l’enkystement fantasmatique. Il faut une « réciprocité médiée » (J.P. Sartre).

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c- Faire des économies.

L’économie est la science qui étudie les phénomènes sous un certains rapport :

Celui de la productionDe la distributionDe la consommation des richesses.

En ce sens, le produit d’une négociation, d’un accord, d’un compromis peut être considéré comme un bien (au sens économique) ayant une valeur en soi et pouvant de ce fait être négocié et rémunéré. C’est aussi privilégier la rationalité selon laquelle les faits humains et sociaux doivent être envisagés pour permettre idéalement l’instauration d’un bon ordre dans la conduite de la gestion et de l’administration.

L’économie, c’est aussi de l’épargne ce que l’on veut mettre de côté, garder pour soi, éventuellement soustraire (ainsi les expressions « faire l’économie de quelque chose, de sa parole ». L’emploi du terme économique doit donc également nous suggérer que l’étude de la négociation ne peut se contenter d’une approche strictement économique.

La rationalité des choix et des prises de décision s’inscrit dans un vécu affectif, historique, chargé de méfiance, de peurs, de préjugés et de préventions.

Les visions du monde de chacun sont très profondément enracinées et les comportements volontaires qui se voudraient épurés et réfléchis n’échappent jamais complètement à ces déterminismes. Il convient donc de regarder la négociation avec une optique complexe plurielle, multiréférentielle et d’entrevoir les dimensions psychologiques, sociologiques, politiques, institutionnelles qui les affectent et les déterminent.

d- Parler d’une économie optimale des divergences et des convergences.

On cherche à optimiser, à améliorer les rapports entre les partenaires-adversaires en vue de parvenir à un accord que l’on recherche et que l’on s’efforce de réaliser. Mais il faut pour cela partir d’une reconnaissance des divergences, des différences, alors que bien souvent on tente d’en faire l’économie. La prise en considération des convergences, des points communs, qui s’établira, se constituera ou s’inventera progressivement au cours de la démarche, permettra de trouver un équilibre, selon les cas, précaire ou durable.

Aucune négociation n’est nécessaire dans le cas limite où il n’y a que des convergences, aucune négociation n’est possible tant qu’il n’y a que des divergences.

e- Une démarche inscrite dans le temps

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Nous pouvons imaginer la négociation et la prise de décision selon un modèle physique dynamique : l’équilibre des forces et la résultante. Outre la simplification de ce schématisme, il ne faut pas oublier le facteur temps, de la durée de la négociation. En ce sens, la négociation suppose l’intelligibilité générale de la communication dont les processus ne sauraient être confondus avec les procédures de l’information.

3- La liberté du consentement

Cette conception implique qu’il existe une solution effective qui peut être la meilleure possible dans l’intérêt de tous. Elle présuppose donc d’une part l’existence d’un bien commun objectif que la discussion rationnelle peut faire apparaître, d’autre part l’absence de contradiction d’intérêts entre les membres de cette société.

S’il faut faire apparaître par la discussion la meilleure reforme possible, ou la solution de telle difficulté, c’est que le critère d’une décision n’est déjà plus l’autorité.

a- Le progrès hégélien

La dialectique hégélienne voit le mouvement et le progrès de l’histoire (d’une négociation) dans l’affrontement même des contradictions qui surgissent dans la réalité sociale, et permettent ainsi le déploiement progressif de l’idée, la mise en œuvre progressive de la raison dans l’histoire.

b- L’antagonisme marxiste

Le renversement marxiste de cette même dialectique souligne l’enracinement matériel, et notamment économique de ces contradictions : la forme prise par le mode de production d’une société détermine des contradictions objectives, antagoniques, qui sont elles-mêmes sources de représentations contradictoires de l’homme, de son histoire, et de l’intérêt d’une société.

On ne peut procéder par simple soustraction des intérêts particuliers pour trouver une forme objectivable et unique de l’intérêt commun. Il n’y a pas intérêt commun, mais intérêts opposés, contradictions économiques, politiques et idéologiques largement irréconciliables. Certes, compte tenu des oppositions décisives, des alliances, des compromis et des négociations sont possibles. Mais nulle volonté générale ne peut se dégager. Il faut donc rechercher un consentement et non un consensus.

4- Démarche consentie et concertée

Il faut distinguer la notion de consensus et celle de consentement.

a- Le consentement repose sur la reconnaissance d’une légitimité, et sur la possibilité d’adhérer aux formes d’un pouvoir qui s’exerce dans l’intérêt de tous, ou du moins qui ne viole pas la liberté politique reconnue dans un système politique donné.

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b- Le consensus involontaire est le compromis sur lequel est conclu (explicitement ou tacitement) un accord provisoire, dans un contexte de contradictions d’intérêts ou d’analyses.

Le consentement suppose débat politique et explication des enjeux. Le consensus tend à les voiler, pour éviter que ne resurgissent les désaccords. Le consentement est un acte volontaire des citoyens, tandis que le consensus est le résultat involontaire produit dans l’opinion publique par un certain mode d’information. (Paul Ricœur, Philosophie de la volonté : « Le volontaire et l’involontaire », paris 1949, Ed. Aubier).

C’est pourquoi il faut Insister sur le caractère indispensable d’une prénégociation avant la négociation. Il faut déjà négocier pour accepter de se rencontrer et envisager de pouvoir traiter ensemble. Tant que les préalables n’ont pas été levés, les blocages sont déterminants. Il peut arriver que des abcès de fixation se constatent au niveau des questions de procédures. Rappelons-nous sur la question du 3eme mandat (la négociation pouvoir/opposition entre Alassane/ Bédié).

Le caractère consenti de la négociation n’a pas été souligné, il doit l’être, car trop souvent encore la négociation est devenue une sorte de « carte forcée » si ce n’est franchement un synonyme de capitulation. On négocie quand on ne sait plus faire autrement. Il y a la question de l’opportunité de la démarche. Quand elle vient trop tôt ou trop tard, elle avorte.

1- Les convergences et les divergences

Il s’agit de reconnaître les positions respectives caractérisées par des divergences et des convergences, à propos d’un enjeu et d’estimer les rapports de force qui structurent désormais ces relations. Ces rapports de force se mesurent, au double sens de comparaison et de conflit, au travers de la démarche de négociation proprement dite, mais souvent, plus encore, représentatifs des rapports de force extérieurs Les négociateurs sont des représentants de ce qui se travaille, s’élabore ; se fait à l’extérieur. Il y a donc, dans une situation de fait microsociale, le poids des dimensions macrosociales qui pèsent très lourdement. L’explicitation de ces différentes composantes de la situation est nécessaire pour permettre d’aller plus loin et d’explorer les possibilités d’invention commune, de concessions, de compromis, seules capables de permettre un dépassement, c’est-à-dire un accord mais qui n’est pas définitif  ( le changement des points de vue, la remise en cause des décisions postulent la possibilité de progression et de régression de la négociation).

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On voit bien la nécessité d’une intelligence dialectique du faire social, pour laquelle le conflit est moteur. Il y a justement à ce niveau une possibilité de discrimination utile entre la négociation et la concertation. Par certains côtés, ces termes font partie d’un autre fouillis sémantique : négociation, concertation, compromis, transaction, recherche d’un accord, marchandage, etc.

5- Concertation et négociation

Sont deux visions du monde tout à fait différentes l’une de l’autre. L’une met, en effet, l’accent sur les convergences pour tenter de « traiter » préventivement les divergences en les faisant se concilier ; l’autre insiste justement sur la reconnaissance nécessaire des divergences, en leur spécificité et en leur légitimité, pour admettre la situation de conflit et tenter d’y apporter une solution par le consentement de sacrifices mutuels. On comprend pourquoi les courants dits réformistes préfèrent finalement la concertation.

a- La concertation

Elle peut, dans une première approche, être considérée comme plus ponctuelle et plus limitée, quant à son objet et quant à ses effets, que la négociation. On insistera ainsi sur son caractère préparatoire à la décision. D’une certaine manière, elle est plus exploratoire que la négociation. Mais ces caractères restent très insuffisants. Elle fait l’hypothèse que les personnes réunies le sont, d’emblée, dans un esprit d’entente et d’accord. (L’étymologie de concertation est l’italien concerto : accord d’où viendra le français concert).

b- La négociation

Elle suppose, une intelligence dialectique de la rencontre entre partenaire/adversaire

a. Recherche d’un accord partenaire/ adversaire

Partenaires dans le sens de la recherche d’un accord commun, autour de la même table, mais adversaires parce qu’exprimant et représentant des intérêts différents. Aucune négociation sérieuse ne peut s’effectuer sans une analyse exigeante des implications des uns et des autres. Parler d’implication ici, désigne à nouveau deux réalités très différentes :

a- L’implication libidinale

Les pulsions, les investissements, les phantasmes personnels (dont la psychanalyse

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nous propose une certaine intelligence et qui intéressent tout particulièrement la problématique de l’autorité-autorisation).

b- les implications (presque au sens logique d’inclusion)

Tenant aux affiliations, aux options, aux transversalités, aux appartenances, aux statuts, aux fonctions et aux rôles, qui nous situent alors dans la perspective sociologique, économique et politique, organisationnelle et institutionnelle de la dévotion et de l’exercice du pouvoir.

Il faut se garder notamment de confondre implication et engagement (être impliqué, analyser ses implications ou vouloir s’impliquer). L’engagement est de nature volontaire, idéaliste et humaniste. Ce sont les implications institutionnelles qui jouent, bien évidemment, le rôle essentiel dans la négociation. Les implications libidinales n’en garde pas moins une incidence, difficile à pondérer, mais importante dans la situation.

- L’implication ne doit pas être confondue avec la motivation. - La motivation est une notion beaucoup plus large qui intègre l’ensemble des

dimensions historiques, familiales, sociales, conscientes et inconscientes, qui jouent sur la personnalité.

- L’implication ne se confond pas non plus avec la satisfaction, qui est un résultat lié à une expérience.

- La satisfaction est plus facile à mesurer, mais a peu de valeur explicative car on ne sait de quoi elle témoigne.

6- L’enjeu réel de la négociation

Il n’y a pas de négociation (ni même de concertation) sans enjeu réel. Cet enjeu doit être «  réalisé » c’est-à-dire perçu comme réel par les différents partenaires, sinon il n’y a plus que des rituels de célébration.

Mais ces divers éléments constitutifs de la négociation ne suffisent pas. Des facteurs psychologiques et sociologiques plus irrationnels (par rapport à la rationalité de l’homo economicus) y jouent également un rôle prépondérant.

Ici, se retrouve l’articulation entre la problématique de l’autorité-autoritaire, celle du pouvoir exprimée par les rapports de forces.

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a- La médiation

Le rôle des leaders, de certaines personnalités, « notables », « sages » ou « diplomates » des personnes dotées d’une grande intelligence et ayant la maîtrise de soi sont très importantes pour faciliter les interactions entre adversaires-partenaires représentants de chaque camp.

Il faut souvent changer, renouveler les hommes, les médiateurs à l’occasion de certains « tournants », à l’occasion (ce qui révèle de la Psychologie cognitive et filtres mentaux) des échanges. Exemple sur la crise que traverse notre pays ; la Côte d’Ivoire nucléaire, il faut penser à changer les médiateurs.

Une analyse psychologique a toujours lieu, également, de part et d’autre, pour estimer les forces, les réserves énergétiques, l’état des résistances, les fatigues, l’usure de l’adversaire, les pressions qu’il subit à l’intérieur de son camp. Cette capacité d’analyse pratique « appliquée » (tactique et stratégique) implique une perspective multiréférentielle. En tout état de cause, une assez bonne estimation de ce qui demeure non négociable pour chacune des forces en présence reste indispensable.

Dans le cas ci-dessus cité, pour le CNT, ce qui est non négociable ce sont :

La question des exilés et des prisonniers politiques,

L’inclusion de tous les acteurs politiques

La réforme de la CEI et du Conseil constitutionnel….

Pour le pouvoir, c’est la reconnaissance et la validation des élections 2020.

b- La capitulation

Hors, la capitulation, qui, dans son caractère limite, ne saurait constituer un exemple de négociation, il y a toujours un noyau irréductible, une part non négociable, au cœur de tout échange. C’est le problème de l’identité de chacune des parties qui se trouve alors en question. Les nuances de la langue française expriment assez bien cet aspect à partir de la distinction entre deux termes : compromis et compromission.

Comment réaliser des compromis, exigeant des sacrifices mutuels, sans tomber pour autant dans la compromission ?

c- La marge délicate de toute négociation

Un tel « réalisme » (c’est aussi un « talent », un art ou une intelligence pratique et sociale qui s’apparente à ce que l’on nomme couramment la « débrouillardise », c’est-à-dire la capacité à traduire ses buts en termes d’action) ne devient possible qu’à partir du moment où se trouvent dépassés des préjugés et des préventions tenaces, difficiles à faire accepter.

d- Le compromis

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Dans la culture occidentale, le compromis évoque facilement « les mains sales, le vendu, le corrompu », et son invention apparaît toujours quelque peu sacrilège par rapport au culte intransigeant de la pureté (et son corollaire, la fidélité) qui pèse sur nous depuis l’aube de cette culture. Le marchandage n’est pas noble, celui qui transige reconnaît, du même coup, sa faiblesse.

Par exemple : quand Gbagbo appelle le premier ministre H. Bakayoko, on entend partout dire, surtout sur le net, il a trahi le CNT…

e- Le tout ou rien

Le caractère « tout ou rien » de notre affectivité première, la stéréotypie de nos fantasmes constituent toujours des « handicaps » originaires quant à l’aptitude et à la disponibilité à négocier. Seuls, à travers la relativisation et l’élargissement de nos formes de pensée, l’évolution de notre «  vision du monde », la maturation et la maîtrise de nos comportements et nos attitudes, mais surtout de notre silence authentique, peuvent permettre de surmonter peu à peu ces difficultés à communique, à négocier, à dialoguer.

D- Le conflit : mécanisme de recours ou de rupture

Le conflit est sans doute une difficulté, mais il permet aux partenaires-adversaires de clarifier, voire d’inventer de nouvelles règles du jeu communes au cours de la négociation qui en manquent. Il se distingue ainsi de la crise qui, par la rupture qu’elle opère dans les systèmes de représentations mentales, favorise la réactivation d’angoisses archaïques.

Le dérapage du conflit demeure cependant toujours possible et c’est ce risque qui rend d’autant plus nécessaire l’existence de lieux de recours, de tiers médiateurs susceptibles de prendre le relais dans le jeu des acteurs lorsque Thanatos (ensemble des pulsions de mort opposé à Eros* : pulsion de vie) a pris le pas et que le drame social, institutionnel est venu s’ancrer sur le drame individuel ; l’actualisation des scénarios non élaborés de l’histoire personnelle venant réactiver les blessures affectives profondes.

La baisse de la conflictualité (partenaires-adversaires) observée renvoie sur le sujet et les relations interpersonnelles, la gestion des tensions (leur maîtrise) et de la charge émotionnelle et psychique (surcharge ou dissonance cognitive).

Le corps physique, social et institutionnel, gardent traces (fatigue, stress) des drames qui les traversent ; les rapports au monde s’effectue dans une relation conflictuelle. Il

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s’agit d’aller à la rencontre de ces nœuds, de ces fixations (par une écoute, un silence authentique), les révéler, leur donner sens (tableau MBTI) et surtout les transformer (AT et PNL). Ce processus de transformation redonne du mouvement, du jeu, de la mobilité aux rapports de forces institués et parfois figés.

C’est là que peut intervenir la catharsis (réaction de libération ou de liquidation d'affects longtemps refoulés dans le subconscient et responsables d'un traumatisme psychique), puisqu’il va bien falloir s’efforcer de frayer un passage, au plus fort de l’expression du conflit, de sortir de l’impasse ; catharsis qui relie l’individu au collectif, l’individu à l’institution, le soma à la psyché dans un processus intégratif.

Tout comme nous créons en thérapie une autre scène où le patient se trouve en position de héros (ou de protagoniste-premier combattant) de la tragédie, il s’agit dans le conflit social ou institutionnel de créer un lieu, tentative de construction d’une extra-territorialité, d’un « entre-deux », d’un espace où viendront se projeter les enjeux des acteurs qui prendront peut-être progressivement sens.

Le conflit est l’occasion d’une relecture, à valeur de réappropriation, du passé, d’une mise en sens et d’une intégration, condition nécessaire à la résolution des divergences vers des convergences et d’un avenir meilleur.

E- Le silence authentique

Bien sûr, le silence authentique n’est pas une absence de parole souligne PANIKKAR Raimon (dans Entre Dieu et le Cosmos). Il est lié à ce que les traditions : juive, hindou et gréco- chrétienne appellent respectivement : dabar, vac, logos- autrement dit, la parole primordiale. «Au commencement était la parole », est-il écrit en Inde quelque sept ou huit siècles avant Saint-Jean. Ce n’est pas donc nouveau.

Dans le Talmud, à peu près à la même époque qu’à celle de Jean, on appelle cette parole memra, la parole authentique, celle qui est au plus loin de tout bavardage. Or la parole est authentique lorsqu’elle procède du silence.

Il y a ce mot extraordinaire de Saint Irénée, au IIe siècle de l’ère chrétienne ; « du silence du Père surgit la parole du Fils ». La bonne parole surgit du silence. La parole et le silence sont les deux faces du mystère trinitaire. Il y a un langage arabe qui dit : «si tes mots ne valent pas plus que ton silence, tais-toi. »

La parole demeure. Mais lorsque la parole cesse d’être l’extase du silence dans une communication, une concertation, une négociation, elle devient inauthentique. Quand je sépare la parole, ma parole du silence, je n’ai plus que ce que l’on appelle le bavardage (ce genre de conversation vide et agréable, où les sympathies, les antipathies, les mouvements du cœur humain, les singularités du caractère et de l’humeur, sont l’objet principal).

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Ces paroles dont Mathieu dans la Bible dit qu’il nous faudra en rendre compte : (Mt 12, 36), l’homme devra répondre de toute parole qui n’est pas un sacrement, qui n’est pas l’incarnation du silence, car de telles paroles n’ont aucune valeur.

Ainsi, pour nous en tenir à la tradition chrétienne, il n’est pas dit par elle que la parole soit le principe, mais qu’elle est au principe et non pas au commencement comme on le pense généralement.

« Au principe était la parole, or le principe, c’est le silence. C’est en effet du silence que surgit la parole. Et donc, quand on brise ce lien entre silence et parole, alors que la parole est l’incarnation, la révélation du silence, une telle parole n’est plus porteuse de quoi que ce soit, elle est vide ou menteuse.

C’est justement dans cet univers (vide ou menteuse), où malgré les rituels qui les parodient plus qu’ils ne les représentent, à de très rares exceptions près, les négociations, les entretiens, les dialogues, les conversations et toutes formes de communications avortent, s’enlisent, deviennent interminables ou font place à des explosions de violence ou de conflit.

la désobéissance civile : LES DEBATTEURS

1- Assertion

Dans le combat pour la justice, la désobéissance civile est moralement acceptable.

Mais comment la désobéissance peut-être morale ? Cela dépend de la définition des mots.

En 1919, en Inde, 10000 (dix) mille personnes se rassemblèrent à AFRZARD pour protester contre la domination britannique. Le Général anglais DAYON cernaient les manifestants dans un cour et ordonna à ses troupes de tirer sur la foule pendant 10 mn. 379 personnes furent tuées : hommes, femmes enfants, abattus de sang-froid.

DAYON dit qu’il leurs avait donné une leçon morale.

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GHANDI et ses partisans répondirent, non, pas la violence mais en organisant une campagne de nombreuses opérations. Les édifices gouvernementaux furent occupés, les rues bloquées par des gens qui refusaient de se lever même abattus par la police.

GANDHI fut arrêté. Mais les Britanniques furent bientôt forcés de le relâcher. Alors GANDHI appela cela une victoire morale.

La définition de la morale : la leçon de DAYON ou la victoire de GHANDI ?

Choisissez !

2- Contre- assertion

Devant la mort de 8 à 9 mille personnes, devant un tel massacre pour la défense de son pays, est-ce qu’on peut trouver quelque chose de moral ? Non, rien.

La désobéissance civile est immorale parce que non violente. Se battre pour sa patrie avec violence est profondément morale ; cela demande le plus grand sacrifice de l’histoire, de l’esprit.

La non-violence est le masque sous lequel la désobéissance civile cache son vrai visage : la logique !

3- Assertion

GHANDI croit qu’il faut toujours témoigner avant les icebergs envers l’état d’esprit, même si ! GHANDI croit aussi que ceux qui affenent la loi, doivent assumer les conséquences des gestes qu’ils posent.

Est-ce cela la logique ?

La désobéissance civile n’est pas une chose qu’il faut craindre. C’est après tout un concept américain car, en effet GHANDI a trouvé son inspiration non pas dans les textes sacrés indou mais chez HENVIS DEVEY TAYEUR un diplômé de Harvard de 1837……….

4- Contre Assertion

TAYEUR est un diplômé de Harvard et peu d’entre nous ne le connait pas suffisamment. Il a dit un jour : « tout homme isolé n’est pas hors de son bon droit ; il constitue une majorité à lui tout seul ».

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TAYEUR idéaliste ne se doutait pas qu’Adolph HITLER serait d’accord avec ces mots. La beauté et le fardeau de la démocratie c’est qu’aucune idée ne peut prévaloir sur l’appui de la majorité. Le peuple décide de la moralité des enjeux………

F- La communication non violente : CNV

A- DéfinitionLa communication non violente est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg. Selon son auteur, ce sont « le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner une bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant ». L’empathie est au cœur de la CNV, ce qui constitue un point commun avec l’approche centrée sur la personne du psychologue Carl Rogers dont Marshall Rosenberg fut un des élèves et, qui lui aussi s’appuie également sur les travaux de l’économiste chilien Manfred Max-Neef, qui a analysé les besoins humains.

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L’expression « non violente » est une référence au mouvement de GANDHI et qui signifie ici le fait de communiquer avec l’autre sans lui nuire.

a- Définition de Marshall B. Rosenberg

La communication non violente, c’est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire trois choses :

me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ; c’est-à-dire :

- pour Marshall R. ,la façon que nous aurions de porter des jugements sur les choses et les êtres en termes de « vrai »ou « faux », « bon » ou « mauvais », « normal » ou « anormal ».

acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;

- « Se mettre en lien avec soi-même » pourrait s’expliquer comme : prendre pleinement conscience des sentiments et besoins qui nous habitent et qui, au départ, sont juste « vaguement conscients ».

acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner.

- « Donner naturellement à partir de son cœur » pourrait se définir comme une générosité spontanée et volontaire, qui ne provient pas d’une contrainte ou d’une obligation morale extérieure.

Marshall B. Rosenberg s’interroge sur notre capacité à nous couper de cette bienveillance au point de devenir violents ou agressifs. Il s’efforce de comprendre comment certains individus, au contraire, parviennent à rester en contact avec cette bonté, même dans les épreuves.

Dans ces différents états, il constate le rôle déterminant du langage et de l’usage des mots. Il appelle cela CNV en référence à GHANDI, au sens d’une communication où il ne reste plus trace de « violence ».

b- Définition de Thomas d’Ansembourg

Le processus de la CNV vise à aider à éclaircir ce que nous vivons. Il ne s’agit pas de l’empathie en tant que telle, mais elle y donne accès. Il ne s’agit pas non plus d’une simple écoute, mais de « relier efficacement à soi et à l’autre », c’est-à-dire prendre pleinement conscience de ses propres sentiments et de ceux de l’autre.

c- Définition de David Servan-Schreiber

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Dans son best-seller Guérir, il décrit le processus de la CNV en termes relativement simples :

2- premier principe de la CNV est de remplacer tout jugement par une observation objective, afin d’éviter les réactions habituelles de son interlocuteur face à une critique ;

3- le second principe est d’éviter tout jugement sur son interlocuteur pour ne parler que de ce que l’on ressent, l’autre ne pouvant contester cela.

L’effort consiste alors à décrire la situation en commençant ses phrases par « je », pour être « dans l’authenticité et l’ouverture ».

Le Centre pour la Communication NonViolente (The Center for Noviolent Communication, CNVC) parle également d’une « communication consciente » dont les caractéristiques principales sont :

- l’empathie ;- l’authenticité et ;- la responsabilité.

B- Le processus de la communication non violente

La CNV repose sur une pratique du langage qui renforce notre aptitude à conserver nos qualités de cœur, même dans des conditions éprouvantes. Son processus se repose sur trois manières.

communiquer avec soi-même pour clarifier ce qui se passe en soi (auto-empathie) ;

- Selon les principes de la CNV, il n’est pas nécessaire d’utiliser les exigences, la menace, les ordres ou la manipulation. De telles méthodes sont même considérées comme entrainant des conséquences négatives, par exemple de la peur ou de la frustration, et ne suscitent pas de la bienveillance chez notre interlocuteur.

- Pour M. Rosenberg, une demande a toutes les chances d’être entendue quand elle est :

active et positive : demander ce que l’on veut, et non pas ce que l’on ne veut pas, exprimée dans un langage incitant à l’action ;

communiquer vers l’autre d’une manière qui favorise la compréhension et

l’acceptation du message (expression authentique) ; recevoir un message de l’autre, l’écouter d’une manière qui favorise le dialogue

quelle que soit sa manière de s’exprimer (empathie).

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Pour que ce processus favorise réellement la coopération et le dialogue, cela suppose :

une attention au moment présent ; une intention claire de favoriser le dialogue et la coopération.

C- Les quatre étapes de la CNV

Qu’il s’agisse de clarifier ce qui se passe en soi ou de communiquer avec d’autres, la méthode de la CNV peut être résumée comme un cheminement en quatre temps :

Observation (O) : décrire la situation en termes d’observation partageable ; Sentiment et attitudes (S) : exprimer les sentiments et attitudes suscités dans

cette situation : Besoin (B) : clarifier le (S) besoin (s) ; Demande (D) : faire une demande respectant les critères suivants : réalisable,

concrète, précise et formulée positivement. Le fait que la demande soit accompagnée d’une formulation des besoins la rend négociable.

Dans une situation de communication, l’ordre importe peut : on peut bien commencer par exprimer ses sentiments (S), générés par une situation (O), puis parler de ses besoins (B) pour présenter une demande (D). L’important est de présenter toutes les étapes.

D- Pratique de la CNV

La méthode est simple : appliquer la démarche « OSBD » (Observation-Sentiment-Besoin-Demande) distinguer les faits des opinions, être clair avec soi-même, et attentif à l’autre. Elle est cependant difficile à mettre en œuvre dans de nombreux cas.

Les difficultés de la CVN

o Les freins de langages (quand celui-ci utilise beaucoup de termes péremptoires et culturels, quand le milieu privilégie les rapports de forces sur les relations de collaboration.

Chercher à manipuler l’autre

o Il ne s’agit pas de développer des capacités pour contrôler la violence de l’autre, mais pour interpréter cette violence autrement que comme une agression. Le pratiquant de la CNV, tel que le conçoit M. Rosenberg, préférera accueillir un refus qu’une acceptation forcée.

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POUR LES ELEVES EN DIPLOMATIE ET ADMINISTRATIO GENERALE (AG)

CYCLE SUPERIEUR (CS)