Commerce International Et Globalisation

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    Initiation lEconomie - Anne 2004-2005 Pierre-Nol Giraud

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    Chapitre 14 : Commerce international et globalisation

    Jusqu' prsent nous avons dcrit les flux de marchandises entre territoires, et la rgulation

    assure par le SMI. Nous n'avons pas analys les causes des changes internationaux et

    marchandises, et l'intrt qu'ils prsentent pour les acteurs de chacun des territoires entre

    lesquels circulent ces marchandises. C'est l'objet des thories du commerce international, qui

    sont, avec Smith et Ricardo, aussi anciennes que l'conomie, de modliser ces phnomnes.

    Nous les prsenterons, y compris dans leurs dveloppements rcents.

    Pour conclure, nous instruirons le dossier de la globalisation, accuse par certains daccentuer

    les ingalits conomiques dans le monde actuel.

    1. La thorie des avantages absolus (A. Smith)

    Le modle de A. Smith est le suivant :

    2 pays : Grande-Bretagne (G.B) et Etats-Unis (E.U)

    2 biens : textile (T) et bl (B)Smith adopte la thorie de la valeur travail. Il existe un seul facteur de production, le travail. Le

    prix des biens est proportionnel la quantit de travail direct et indirect contenu, mesur en

    unit de travail u.

    Temps de travail - Prix

    G.B. E.U.

    Textile 5 u > 1 T 10 u > 1 T

    Bl 10 u > 1 B 5 u > 1 B

    Dans les deux pays, le travail total fourni est de 15 u pour une consommation de (1 T + 1 B)

    Le Textile est moins cher en G.B. (5 u) qu'aux E.U. (10 u).

    Le Bl est moins cher aux E.U. (5 u) qu'en G.B. (10 u).

    Si chaque pays se spcialise dans la production pour laquelle il a un avantage absolu (il est le

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    moins cher) et si 1 T s'change contre 1 B (puisqu'ils demandent chacun 5 units de travail l o

    il est le plus facile de les produire), la spcialisation donne par exemple ceci :

    G.B. E.U.

    Textile 10 u > 2 T 0 u > 0 T

    Bl 0 u > 0 B 10 u > 2 B

    Avec l'change 1 T 1 B chaque pays retrouve le mme niveau de consommation qu'en

    autarcie (1 T + 1 B) mais en ayant travaill 10 au lieu de 15.

    Il y a donc gain dans les deux pays, ici exprim en temps de loisir supplmentaire de 5 u

    non travailles pour le mme niveau de vie.

    Mais les termes de l'change (T contre B) n'ont pas de raison d'tre gaux 1.

    L'change reste mutuellement bnfique tant que les termes de l'change (Prix du Textile en Bl

    dans l'change), restent compris entre les prix du Textile en Bl dans les deux pays.

    Vrifions.

    En G.B. le prix du textile en Bl est 0,5.

    Supposons ce prix sur le march international, il faut offrir 2 T pour avoir 1 B

    2 T 1 B.

    On a la situation suivante :

    G.B. E.U.

    Textile 15 u > 3 T 0 u > 0 T

    Bl 0 u > 0 B 10 u > 2 B

    Les Etats-Unis vendent 1 B pour 2 T.

    La Grande-Bretagne consomme 1 T + 1 B et travaille 15 : sa situation est inchange par rapport

    l'autarcie.

    Les Etats-Unis consomment 2 T + 1 B et travaillent 10 : leur situation encore amliore par

    rapport au cas prcdent.Tout l'avantage de l'change est concentr aux Etats-Unis s'il se fait au prix relatif en vigueur en

    G.B.

    On vrifiera inversement que si l'change se fait au prix intrieur aux E.U. : Prix du Textile en

    Bl = 2 (soit change 1 T 2 B), l'avantage est concentr en G.B.Donc on a :

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    0,5 < Prix international du Textile en Bl < 2

    Si l'on exclut les extrmes, l'change avec un prix international compris entre les prix

    relatifs dans les deux pays est toujours mutuellement bnfique.

    2. Le thorme des avantages comparatifs (Ricardo)

    Multiplions par 3 des cots aux Etats-Unis, les deux productions y sont alors plus chres (en

    termes de valeur travail) qu'en GB.

    G.B. E.U.

    Textile 5 u > 1 T 30 u > 1 T

    Bl 10 u > 1 B 15 u > 1 B

    Les prix relatifs au sein de chaque pays restent les mmes. Ricardo dmontre que mmedans ce cas, l'avantage de la spcialisation subsiste.

    Pour le dmontrer il suffit de remarquer que dans la dmonstration prcdente tout dpendait

    des prix relatifs, qui fixent les limites de l'change mutuellement bnfique. (Vrifiez que

    l'change 1T1B est bien toujours intressant.)

    Comment cela est-il possible ? Pourquoi l'Angleterre, qui produit la fois textile et bl plus

    efficacement que les Etats-Unis, a-t-elle cependant intrt ne plus produire de bl, mais

    produire plus de textile et l'changer contre du bl amricain ? Examinons les changes en

    termes de travail contenu.

    Echanges de travail dans le cas prcdent :

    Si 1 T 1 B , alors : 1 u 1 u

    Maintenant :

    Si 1 T 1 B, alors : 1 u 3 u

    La plus faible productivit du travail aux EU ( il faut trois fois plus de travail pour

    produire la mme chose quen Grande Bretagne) se traduit par le fait qu'une unit de

    travail amricain ne s'change plus que contre 1/3 d'unit de travail anglais.

    Autre faon d'envisager la question : introduisons des monnaies et un taux de change.

    Posons que le cot du travail est 1 u = 1 en GB et 1 u = 1 $ aux EU. On peut alors exprimer

    les cots en monnaie :

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    Cots en monnaie

    GB EU

    T 5 30 $

    B 10 15 $

    Si le taux de change est 1 = 3 $ et que nous exprimons tous les prix en

    GB EU

    T 5 10

    B 10 5

    Dans ces conditions, l'change international se fera selon : 1 T 1 B puisqu'ils ont le mme

    prix

    De mme on aurait pour 1 = 6 $ :

    GB EU

    T 5 5

    B 10 2,5

    L'change international se fera alors selon : 1 T 2 B

    Dans ce cas, aux EU, il est indiffrent d'importer ou de produire du textile. Tout l'avantage est

    concentr en GB. La GB vend son travail au maximum : 1 u 6 u

    pour le taux de change : 1 = 1,5 $

    GB EU

    T 5 20

    B 10 10

    L'change international se fera selon : 2 T 1 B

    Dans ce cas, en GB, il est indiffrent d'importer ou de produire du bl.

    Donc le taux de change qui rend les changes possibles est compris entre : 1,5 < en $ < 6.

    Conclusion : Quelles que soient les diffrences de productivit absolue, s'il existe des

    diffrences de productivit relative, il existe un taux de change, reflet des productivits

    absolues, qui rend les changes bnfiques pour les 2 pays.

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    Remarque : Toutes les spcialisations se valent-elles ?

    Le modle prcdent est statique, c'est--dire que les techniques de production (la quantit de

    travail ncessaire pour produire chaque bien) sont donnes dans les deux pays. Introduisons le

    progrs technique, qui amliore la productivit du travail, donc abaisse dans le temps le contenu

    en travail de chaque bien.

    Dans ces conditions, le pays qui se spcialise dans les branches qui connaissent les plus forts

    gains de productivit a un avantage en dynamique. On le vrifiera en supposant que la GB se

    spcialise dans le textile, et qu'au bout de 10 ans, grce la productivit, il lui suffit de 2 heures

    au lieu de 5 pour produire 1 T, alors que les EU ont toujours besoin de 5 heures pour produire 1

    Bl. Que se passe-t-il ?

    Le modle de Ricardo donne l'essence des thories actuelles du commerce international. Il

    a cependant donn lieu des dveloppements ultrieurs par l'cole noclassique qui ont conduit

    :

    Lever les indterminations sur le prix de l'change international (lequel est indtermin dansla fourchette des prix relatifs internes chez Ricardo) .

    Expliquer les avantages comparatifs.

    Dterminer l'volution du prix des facteurs de production, qui de plus, ne se limitent plus auseul travail, comme dans les thories classiques.

    3. Les thories noclassiques du commerce international

    3.1. Reprsentation graphique du thorme de Ricardo

    On suppose maintenant que dans chaque pays, appels A et B, existent plusieurs facteurs de

    production. Par exemple du travail, des machines, des terres, chacun dans une quantit donne,

    et que ces facteurs peuvent tre combins pour produire du textile ou du bl.

    Les droites pleines du graphique graphiques reprsentent les frontires de production dans les

    deux pays appels A et B : ce sont les couples des quantits (T, B) que l'on peut produire avec

    les facteurs disponibles. Les deux pays se spcialisent dabord dans la production pour laquelle

    ils ont un avantage comparatif, cest dire pour laquelle leur prix relatif est le plus faible. Donc

    A se spcialise en textile et B en bl . Puis ils changent .

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    Aux points x et y, les deux pays A et B ont gagn lchange international, du moment que les

    termes de lchange ( pente de la droite de lchange) se situent entre les prix relatifs dans les

    deux pays (pentes des droites de production)

    3.2. Prfrences des consommateurs et dtermination du prix international

    Ce modle ne dit pas combien chaque pays produirait de textile et de bl s'il vivait en autarcie.

    Pour lever cette indtermination il faut faire intervenir les gots des consommateurs

    La courbe de prfrence des consommateurs reprsente l'ensemble des couples (x de bl, y de

    textile) qui procurent la mme "satisfaction" U aux consommateurs du pays. Elle est convexe en

    raison d'une hypothse de satisfaction marginale dcroissante. U(x,y) est croissante en x et y,

    mais les drives secondes sont ngatives (phnomne de saturation des besoins).

    AB

    Textile

    Bl

    Capacit de production par unit de travail

    en A et B. Sa pente est le prix intrieur du

    bl en textile :2 en A,1/2en B

    Echange textile contre bl

    x

    y

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    Le point d'quilibre en autarcie est alors donn par la tangence entre frontire de production et

    la courbe d'utilit la plus leve.

    En faisant varier le prix de lchange international ( pente de la courbe en pointill), on construit

    les points qui donnent les quantits offertes par A en fonction du prix international, donc la

    courbe doffre de textile contre bl de A

    On peut de la mme manire construire une courbe de demande de B ( qui est une offre de bl

    contre textile). Au croisement de ces deux courbes on obtient le prix international Pi et les

    quantits changes Qi:

    B

    Textile

    Bl

    y

    Prix international du textile, lorsque les prfrences desconsommateurs sont prcises

    1/2 2

    Offre de A

    Demande de B

    Pi

    Qi

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    3.3. Origine des avantages comparatifs : le thorme de Heckscher - Ohlin

    Mais do viennent les avantages comparatifs ? Pour Ricardo, cela venait des qualits

    diffrentes du facteur de production terre , et du degr de dveloppement diffrent de

    lindustrie manufacturire qui faisait quil tait plus facile de produire du bl par rapport du

    textile aux Etats Unis, ou du porto par rapport du textile au Portugal quen Grande Bretagne.

    Cela explique mal les spcialisations et le commerce de biens manufacturs.

    Le thorme de Heckscher - Ohlin largit la notion de dotations en facteurs de production

    diffrentes entre les deux pays tous les facteurs. Un facteur, par exemple le travail est

    relativement abondant dans un pays, un autre facteur, par exemple le capital, est relativement

    abondant dans le second pays pays. Le second va se spcialiser dans des production intensives

    en capital, le premier dans les productions intensives en travail.

    Ou encore : le travail qualifi est relativement plus abondant dans un pays et le travail non

    qualifi dans un autre : le salaire relatif qualifi/non qualifi est plus faible dans le premier pays

    et il va se spcialiser dans les productions intensives en travail qualifi, les avions par exemple,

    et le second pays dans les productions intensives en travail peu qualifi, comme le textile.

    3.4. Egalisation du cot des facteurs (lemme de Stolper-Samuelson)

    Il s'agit d'une extension du thorme de H.O. due Samuelson et Stolper. Ils dmontrent que

    l'change conduit l'galisation des cots absolus et relatifs des facteurs dans les deux

    pays.

    On peut appliquer le thorme HOS ( pour Heckscher Ohlin- Samuelson) la comptition

    actuelle entre pays bas salaires, mais pouvant disposer des mmes technologies que les pays

    riches, par exemple : la Chine ou lInde, et pays industrialiss riches.

    Les "dotations initiales de facteurs de production" diffrentes ne concernent pas le capital, car

    dans le monde actuel, le capital circule librement et est donc accessible tous les territoires dans

    pratiquement les mmes conditions. Par contre les dotations en diffrentes catgories de travail

    diffrent. Le pays technologiquement avanc possde sur son territoire relativement plus

    d'ingnieurs que d'ouvriers non qualifis, lorsqu'on le compare au second, un pays en voie de

    dveloppement, o le nombre des ingnieurs par rapport la population ouvrire est encore

    beaucoup plus faible.

    Ces pays produisent deux biens et ont leur disposition les mmes gammes de techniques

    possibles pour produire ces deux biens. Le premier bien, un avion par exemple, requiert pour sa

    fabrication relativement plus de travail d'ingnieur que l'autre bien, des chaussures par exemple.

    Avant l'ouverture de leurs frontires commerciales, chaque pays produit pour son propre compte

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    les deux biens. On dmontre alors que, si les gots des consommateurs sont les mme dans les

    deux pays (ils ont autant envie d'avions et de chaussures dans chaque pays), le ratio : (salaire

    des ingnieurs)/(salaire des ouvriers) est infrieur dans le premier pays ce qu'il est dans le

    second, car dans le premier pays les ingnieurs sont, par rapport aux ouvriers, un "facteur de

    production relativement plus abondant" que dans le second.

    Le thorme de Heckscher-hlin dmontre que si le commerce s'ouvre entre les deux pays,

    chacun va avoir intrt se spcialiser dans la production du bien qui utilise relativement plus

    du facteur relativement abondant chez lui, et l'exporter en change de l'autre, dans lequel se

    sera spcialis l'autre pays. Ainsi le premier pays se spcialisera dans les avions et le second

    dans les chaussures. Cette spcialisation n'est dailleurs pas complte, chacun continuant

    produire les deux biens, mais dans des proportions diffrentes de ce qu'elles taient avant

    l'ouverture du commerce.

    Le lemme de Samuelson ce thorme dmontre que les prix des facteurs s'galisent entre les

    deux pays, c'est--dire qu'une fois l'change permis, les ingnieurs des deux pays ont des

    salaires gaux, et les ouvriers aussi, et que le ratio (salaire d'ingnieur)/(salaire d'ouvriers), qui

    est dsormais bien sr le mme dans les deux pays, se situe entre les deux ratios antrieurs

    l'change. Par consquent, les carts de revenus entre ingnieurs et ouvriers saccroissent

    dans le premier pays et se rduisent dans le second.

    Ceci se dmontre mathmatiquement, mais il y faut quelques pages, alors que, comme un grand

    nombre de "thormes" conomiques, le rsultat est parfaitement intuitif.

    Dans les hypothses du modle, mettre les deux territoires en communication parfaite

    pour les marchandises qu'ils produisent revient les considrer comme ne constituant

    plus qu'un seul territoire runissant d'un seul coup les populations des deux.

    Ces deux pays ne diffraient en effet en rien, ni par leur gots, ni par les techniques leur

    disposition, sinon par leurs ratios : nombre d'ingnieurs/nombre d'ouvriers. Dans le nouveau

    territoire unifi par l'change, le nouveau ratio stablit donc entre les deux. Il est donc trivial

    que le ratio de leurs salaires qui, pour satisfaire les mmes gots avec les mmes techniques, ne

    dpend que de leur nombre relatif, s'tablisse aussi entre les anciens ratios, avec les effets que

    l'on a dit sur les carts de revenus antrieurs l'ouverture.

    Dans la ralit, il y a de multiples "frottements" et l'galisation du cot des facteurs ne se

    ralise qu'en tendance. Mais en tendance, si le libre-change accrot le bien-tre moyen dans

    les deux types de pays considrs ci-dessus, il provoque aussi un accroissement des carts de

    salaires entre travail qualifi et non qualifi dans les pays riches. Ce phnomne est

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    particulirement net aux Etats-Unis depuis 20 ans24.

    4. Les thories contemporaines du commerce international.

    A partir des annes 70 diffrents auteurs tudient les consquences dimperfections de marchsur le commerce international et les avantages du libre change. Ils vont en particulier intgrer

    dans lanalyse du commerce international:La concurrence monopolistique par diffrenciation produit

    Les rendements croissants

    La politique commerciale stratgique

    4.1. La diffrenciation des produits

    Les thories classiques ne rendent pas compte de limportance du commerce intra branche

    (produits fortement substituables) dans le commerce international entre pays niveau de

    dveloppement et dotations de facteurs similairesLes modles de concurrence oligopolistiques permettent de le faire. Dans ces modles, chaqueproducteur est en monopole sur un produit au sein dun ensemble de produits diffrencis

    horizontalement (produits de qualit quivalente, mais diffrents par leur design, etc., par

    exemple des automobiles dun mme niveau de gamme) et/ou verticalement (gamme de qualits

    diffrentes).

    Le commerce intra branche sexplique alors par les diffrences de gots des consommateurs, qui

    trouvent intrt avoir accs la plus large gamme possible de produits, pour sapprocher le

    plus possible du produit pour eux idal , qui diffre pour chacun.

    On montre alors que le commerce international accrot le bien tre des deux pays en augmentant

    la diversit des produits la disposition des consommateurs et donc leur bien tre. Et cela

    explique le commerce intense qui peut exister entre deux pays, la France et lAllemagne par

    exemple, qui ont des dotations de facteurs trs proches. On constate dailleurs bien dans la

    ralit que le commerce entre ces deux pays est bien plus un commerce intra branche

    (lAllemagne exporte des automobiles en France, mais la France en exporte aussi en Allemagne)

    quun commerce inter branche ( la France exporte des parfums et lAllemagne des machines

    24Pour une discussion approfondie de cette question, voir P.N. Giraud : "L'Ingalit du Monde" -

    Gallimard, Folio Actuel - Chp. 6.

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    outil)

    4.2. Les rendements croissants.

    Ces modles montrent que lexistence de rendements croissants ( le cot unitaire de production

    sabaisse avec les quantits produites, ce qui est trs gnralement le cas) peuvent expliquer les

    avantages comparatifs par lhistoire et justifier la protection des industries naissantes, ce qui

    constitue une entorse au dogme des bienfaits du libre change.

    Dans le pays B le march intrieur pour le produit que nous considrons est plus petit que le

    march intrieur du pays A. Ce peut tre simplement parce que ce produit a t introduit plus

    rcemment dans le pays B . Cela se traduit par une courbe de demande dans le pays a, Da,

    nettement plus droite que Db.

    Cependant le pays A mais a un avantage de cot absolu dans la production du bien : la courbe

    Cb du cot unitaire de production est en dessous de Ca.. Cest peut tre parce que ce pays a

    plus dingnieurs et mieux forms que le pays A. Mais peu importe, cest une hypothse du

    modle.La plus grande taille du march dans le pays A lui permet cependant, en autarcie, de produire

    moins cher que B en raison des conomies dchelle : pa < pb

    Louverture permet A de lemporter et de servir le march mondial au prix pma, alors que

    loptimum serait que B produise tout, car pmb < pma.

    Ca

    CbDb Da

    D mondiale

    pb

    pa

    pma

    pmb

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    Deux conclusions peuvent tre tires de ce modle :

    Les spcialisations internationales peuvent venir de lhistoire: une industrie acommenc dans un pays et devient irrattrapable en raison des conomies dchelle,

    alors quelle ntait pas a priori la plus efficace.

    La justification de la protection des industries naissantes: B a raison, pour lui

    mme et dun point de vue densemble, de protger son industrie jusqu ce quelle

    ait la taille suffisante pour battre linternational celle de A.

    Cette thse fut soutenue par Frdric List contre David Ricardo ds le 19me sicle, et qui

    inspira le protectionnisme allemand et amricain de cette poque.

    4.3. La politique commerciale stratgique

    On peut penser la comptition entre Airbus et Boeing, qui depuis le dbut saccusent

    rciproquement de concurrence dloyale en raison des subventions quils reoivent.

    Le modle est le suivant : 2 firmes, prsentent dans deux pays diffrents, envisageant de lancer

    la fabrication du mme produit : un nouvel avion par exemple : M est le profit de chaque firme si elle est en monopole

    D est le profit de chacune si elles sont en duopole : D

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    Le rsultat de ce jeux est le suivant :

    Si D-F0, apporte par le gouvernement du pays 1

    la firme 1, par exemple, transforme ainsi la matrice du jeux :

    La subvention permet donc la firme 1 de choisir lentre quel que soit le choix de 2, ce

    qui dissuade la firme 2 dentrer.

    Si de plus on a M-F>S, la firme 1 peut rembourser la subvention tout en conservant un

    profit.

    Cette politique est donc, par surcrot, bonne pour le pays qui subventionne : des emplois y sont

    crs sans quil en cote rien au contribuable. En toute rigueur ceci doit tre compar la perte

    qui va rsulter, pour les consommateurs, du fait que, la firme 1 tant en monopole mondial, elle

    va vendre ses avions a un prix de monopole, donc plus cher que sil tait en duopole comptitif.

    4.4. Les externalits

    Si le production dun bien engendre dans un territoire des externalit positives ou ngatives,

    celles ci doivent tre prises en compte pour tablir lavantage ou non de louverture

    Exemples:

    Lagriculture produit des biens alimentaires, mais entretien galement les paysages. Cette

    production de paysages est une externalit positive, car elle nest pas rmunre par ses

    (0,0)(O,M-F)Entre pas

    (M-F+S,0)( D-F+S,D-F)Entre

    Entre pasEntre1 2

    (0,0)(O,M-F)Entre pas

    (M-F+S,0)( D-F+S,D-F)Entre

    Entre pasEntre1 2

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    consommateurs . Avant douvrir les frontires des importations agricoles moins chres que

    les productions nationales, qui conduiront une disparition de ces dernires ( et de la production

    de paysages associe), il faut donc se demander si le gain pour les consommateurs daliments

    nest pas infrieur la perte que subiront les consommateurs de paysage.

    Cest au nom des externalits positives quengendrerait la survie dune industrie franaise du cinma que la France dfend lOMC la notion dexception culturelle aux rgles gnrales

    du libre change.

    En conclusion, les analyses contemporaines du commerce international :

    rendent mieux compte de la diversit des raisons qui expliquent les changes quand on

    ouvre les frontires,

    mettent en vidence certaines situations o le protectionnisme ainsi que des politiques

    commerciales agressives de firmes soutenues par leurs Etat sont favorables la fois aux

    firmes et aux pays qui sy livrent .

    Elles gagnent ainsi en ralisme, car il est incontestable que le protectionnisme et les politiques

    commerciales stratgiques ont constitu des lments importants de la politique de rattrapage de

    certains pays :

    des Etats Unis et de lAllemagne vis vis de la Grande Bretagne la fin du 19me sicle

    du Japon et de la Core dans les annes 50 70

    Il est tout aussi vrai que les politiques de protection de leur industrie par les pays latino

    amricains dans les mmes annes nont pas vraiment russi les faire dcoller et leur donner

    une comptitivit mondiale, au contraire.

    Cest simplement la preuve que le rattrapage requiert un ensemble de politiques coordonnes,

    dont la politique commerciale nest quun aspect.

    5. Globalisation et ingalits dans le monde actuel

    5.2. La globalisation

    Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, lopinion dominante des conomistes et des

    gouvernements des pays riches est que les avantages du libre change lemportent largement

    long terme sur ses inconvnients.

    Les gouvernements des pays riches ont donc mis en place des politiques dabaissement

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    Initiation lEconomie - Anne 2004-2005 Pierre-Nol Giraud

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    systmatique des obstacles aux changes de marchandises qui ont pris la forme de ngociations

    commerciales internationales dans le cadre du GATT( General Agreement on Tarifs and Trade).

    La croissance du commerce mondial devient alors deux fois plus rapide que celle du PIB

    mondial.

    Le mouvement sacclre dans les annes 80, avec louverture des frontires aux mouvements

    de capitaux et des progrs techniques qui rendent beaucoup plus faciles la circulation des

    marchandises et des informations. Le GATT se transforme en OMC (Organisation Mondiale du

    Commerce, WTO, World Trade Organisation, en anglais. Cf Encadr). Apparat, pour dsigner

    lensemble de ses phnomnes douverture des conomies, le nom de globalisation .

    En fait lconomie mondiale reste une mosaque dconomies nationales, ne serait ce que parce

    que les frontires continue exister pour les hommes qui ne peuvent aller travailler et vivre

    librement o ils le dsirent ( ce quils peuvent en revanche faire lintrieur de la plupart des

    pays) . Mais il est certain que on a dsormais une circulation de plus en plus facile ( progrstechnique) et libre (ouverture des frontires) des biens et services, des capitaux, des

    informations codifies.

    Ceci a entran une croissance rapide des investissements directs ltranger, une globalisation

    des marchs financiers, enfin une globalisation des firmes qui mettent systmatiquement en

    comptition tous les territoires pour localiser les diffrents maillons de la chane de valeur de

    produits devenus mondiaux .

    Cette globalisation, qualifie de librale par ses critiques, est conteste par une part

    significative de la population mondiale au motif quelle serait trs ingalitaire et destructrice de

    lenvironnement.

    Voyons comment se pose le problme des rapports entre globalisation et ingalits dans le texte

    qui suit, que jai publi dans la revue Risques en 2002 et qui a t repris en 2005 par la

    revue Problme conomique .

    5.2. Globalisation et dynamique des ingalits

    Le dbat sur les ingalits et sur le rapport entre mondialisation et ingalits, encore

    confidentiel au milieu des annes 90, samplifie rgulirement depuis. Quentend-on par

    ingalits et peut-on les mesurer de manire rigoureuse ? Les ingalits conomiques sont-elles

    croissantes ? La mondialisation est-elle coupable de laccroissement de certaines ingalits ?

    Lesquelles et par quels mcanismes ? Ou bien sont-ce les technologies de linformation ? Ou

    encore les modifications de lorganisation des entreprises et des marchs du travail ? Existe-t-il

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    Initiation lEconomie - Anne 2004-2005 Pierre-Nol Giraud

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    un lien entre ingalits et croissance ? Lingalit, en particulier dans le Tiers Monde, entrave-

    t-elle le rattrapage et faut-il donc sen soucier, ou suffit-il dy combattre la pauvret ? Ces

    questions font dsormais lobjet de nombreuses tudes, empiriques et thoriques, qui permettent

    de clarifier quelque peu les termes dun dbat qui samplifie, en particulier avec la monte en

    puissance des mouvements anti-mondialisation librale

    5.2.1. Ingalits conomiques, de quoi parle-t-on ?

    On doit considrer trois types dingalits conomiques : 1) Les ingalits entre pays, mesures

    par les carts entre indicateurs de niveaux de vie moyens On les appellera ingalits

    internationales. Elles diffrent significativement selon leur mode de calcul : les PIB par habitant

    sont-ils calculs aux taux de change de parit de pouvoir dachat (PPA) ou aux taux de change

    courant ? Les donnes par pays sont elles pondres ou pas par la population ? 2) Les ingalits

    internes chaque pays. Elles sont gnralement mesures par les coefficient de Gini ou de

    Theil25 de la distribution des revenus des mnages ou par des mesures plus simples telles

    lcart entre les revenus moyens des 10 % les plus riches et des 10 % les plus pauvres dans le

    pays. 3) Lingalit mondiale , o lon considre la population mondiale comme un tout, et

    que lon mesure de la mme manire que lingalit interne un pays. Ce dernier type

    dingalit est videmment la rsultante des deux premiers.

    5.2.2. Les volutions des dernires dcennies

    5.2.2.1 Les ingalits mondiales

    Bourguignon et Morrisson (Bourguignon et Morrisson, 2001) se sont livrs une compilation

    des donnes disponibles pour la priode 1820-1992. Les donnes chiffres sont rsumes par le

    graphique 1.

    25 Ces deux outils de statistique descriptive mesurent lingalit dune distribution, de revenus par

    exemple. Ils varient tous deux entre 0 et 100 ( ou entre 0 et 1, selon les prsentations). O signifie une

    distribution uniforme ( galit complte) et 100 la plus extrme ingalit.

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    Graphique 1 : Les ingalits depuis 1820 selon Bourguignon et Morrisson

    Leur rsultat principal est que lingalit mondiale est presque exclusivement dtermine par

    lingalit internationale, priode 1910-1950 mise part. Elle crot rapidement entre 1820 et

    1910, stagne entre 1910 et 1950 en raison dune forte rduction des ingalits internes, reprend

    sa progression partir de 1950, mais un rythme moindre, car lingalit internationale crot

    moins vite quentre 1820 et 1910. Pour le dernier demi sicle, leur constat est simple

    formuler : les ingalits internationales saccroissent, les ingalits internes aussi et donc les

    ingalits mondiales. Mais ce constat est, dune part contest, dautre part trop gnral pourreflter la complexit relle des volutions. Les contestations sont fondes sur les difficults de

    mesures, qui tiennent tant la qualit des donnes quaux mthodes adoptes. On dispose donc

    de plusieurs valuations. Certaines minimisant la croissance des ingalits mondiales, dautres,

    telle celle de Milanovic (Milanovic, 2002) pour la priode de 88-93, lamplifiant. Mais

    lessentiel est que ces volutions gnrales rsultent de tendances trs contrastes, tant au niveau

    des ingalits internationales quinternes.

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    5.2.2.2 Les ingalits internationales.

    Dans une tude sur lvolution des ingalits internationales depuis les annes soixante, ralise

    sur un chantillon de 115 pays en pondrant les revenus par habitant par la population, Arne

    Melchior ( Melchior, 2001) trouve que lingalit internationale diminue depuis les annes 60 si

    lon calcule les revenus en utilisant les taux de change de PPA, mais augmentent avec les taux

    de change courant. Cela suppose que les taux de change courant des pays les plus pauvres se

    dgradent rgulirement par rapport aux taux PPA, un phnomne dont linterprtation nest pas

    aise. Des calculs du CEPII (Bensidoun, Chevallier, Gaulier, 2001), utilisant les mmes

    conventions soulignent que la rduction de lingalit internationale rsulte largement de la fortecroissance que connat la Chine. En omettant la Chine, la baisse de lingalit internationale

    dans les dcennies 80 et 90 se transforme en lgre hausse.

    Un chiffre global en matire dingalits internationales est en vrit de peu dintrt, car il

    dpend trs fortement de mthodes de calcul : choix du taux de change et de la pondration.

    Selon les cas, les rsultats diffrent significativement, mme si les tendances, elles, divergent

    moins. Ce qui est en revanche certain, cest que certaines ingalits internationales

    saccroissent, tandis que dautres se rduisent. Ainsi le rapport entre le PIB/ha des 20 pays lesplus riches et celui des 20 pays les plus pauvres est pass de 17 en 1960 37 en 1996. Mais en

    1960, les 20 pays les plus pauvres ne reprsentaient que 5 % de la population mondiale. En

    revanche, durant les dcennies 80 et 90, lAsie est en rattrapage.

    Croissance annuelle du PIB/ha Population 1999 en

    millions

    80/90 90/99

    Monde 0,9 0,5 5 975

    Pays Riches 2,5 1,9 891

    Europe de lest et Asie centrale 1,5 -2,9 475

    Moyen orient et Afrique du nord -1,1 0,8 290

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    Amrique latine -0,3 1,7 509

    Afrique sub saharienne -1,2 -0,2 642

    Asie de lest et pacifique 6,4 6,1 1 837

    Asie du sud 3,5 3,8 1 329Source : Banque Mondiale, World Development Report. 200/2001. Calcul partir des tableaux

    3 et 11 de : Selected World Development Indicators.

    Il est donc incontestable, mme en tenant compte des erreurs ventuelles de mesure, quen Asie

    un ensemble de pays comprenant 3,2 milliards dindividus, soit plus de la moiti de la

    population mondiale, est engag depuis au moins 20 ans dans un processus de rattrapage des

    pays riches, mesur par une croissance plus rapide de leur revenu par habitant moyen, ce dernier

    terme, moyen , tant videmment essentiel. En revanche, toujours selon le mme critre, des

    continents entiers senfoncent, ce qui nexclut pas quen leur sein, certains pays fassent mieux

    que dautres. En particulier, la position de lensemble des Pays les Moins Avancs (PMA , selon

    la dfinition de la Banque Mondiale : pays revenus infrieurs 1000 $ PPA en 1965) sest

    dgrade : leurs revenus par habitant ont cru moins vite que la moyenne mondiale dans les

    annes 80 et 90. Pour beaucoup, ils ont mme diminu, comme si ces pays taient pris dans une

    trappe de pauvret.

    Quelle est la responsabilit de la mondialisation dans ces volutions ? Une tude de la Banque

    Mondiale ( Banque mondiale 2001) souligne que 24 pays en dveloppement qui ont renforcleur intgration mondiale durant les deux dernires dcennies ont connu une croissance plus

    vive que les pays moins intgrs. Mais cette corrlation nest pas confirme par des tudes plus

    systmatiques (Rodriguez et Rodrick, 1999 ; Bensidoun, Gaulier et Unal-Kesenci, 2001) : sur

    lensemble des pays du Sud, on ne trouve pas de corrlation vraiment significative entre

    ouverture commerciale et croissance. La corrlation est en revanche forte entre investissement

    direct et croissance, mais quelle est la cause, et quel est leffet ? Quoiquil en soit, lapproche

    statistique, qui traite de la mme faon lOuganda et la Chine, est ici dun intrt limit.

    Il parat peu contestable que pour les pays dAsie en rattrapage, la mondialisation a t un

    facteur favorable, mme en admettant que les facteurs structurels (taux dalphabtisation, galit

    initiale, taux dpargne) et de politique conomique interne sont trs probablement essentiels.

    Louverture commerciale tire en effet la croissance et attire les investissements directs, facteurs

    essentiels de transferts de technologie et de savoir faire. Les flux financiers ont complt une

    pargne nationale dj leve.

    En revanche, que la mondialisation ait t un obstacle la croissance dautres pays du Sud

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    parat une thse plus difficile argumenter. Certains phnomnes ont cependant pu jouer un rle

    ngatif. Une ouverture trop rapide aux flux de capitaux mobiles, engendrant des crises de

    change aux effets rcessifs profonds ( Amrique latine de faon rcurrente, Asie du sud est en

    1997). La subvention aux exportations agricoles des pays riches, qui dtruisent les agricultures

    vivrires. Les accords TRIPS sur la proprit intellectuelle, qui entravent la production de

    mdicaments gnriques. Et surtout, pour la priode la plus rcente et pour lavenir, la

    suppression, dans le cadre de lOMC aprs lUruguay round, du Traitement Spcial et

    Diffrenci pour les pays en dveloppement, qui leur avait permis dans les annes 69 et 70 de

    bnficier de louverture des pays riches tout en conservant certaines possibilits de protection

    de leurs industries naissantes. Mais, plutt que de la mondialisation en soi, il ne sagit l que de

    modalits particulires de la mondialisation actuelle, qui peuvent tre modifies, et qui sont

    dailleurs pour certaines lagenda de lOMC depuis Doha.

    En conclusion, il semble possible daffirmer que la mondialisation est un facteur favorable au

    rattrapage des pays du Sud qui savent en tirer parti. Ceci suppose quils disposent dun Etat fort

    et lgitime, qui matrise le processus douverture et laccompagne de politiques internes

    adaptes. Faute de quoi, le pays voit se dvelopper une srie de cercles vicieux qui lenferment

    dans une trappe de pauvret. Dans ce cas, non seulement la mondialisation nengendre aucun

    processus automatique de sortie de cet tat de crise, mais contribue sans doute les y maintenir.

    Dautre part, il existe lvidence un phnomne de file dattente. Louverture et la taille des

    marchs des pays riches ainsi que les flux dinvestissements directs qui en proviennent ne sont

    pas illimits. De plus, ces facteurs de croissance pour les pays mergents nont aucune raison

    dtre quitablement rpartis. En tmoigne la Chine qui se taille une part de lion dans ces

    deux domaines depuis vingt ans. Mme avec de bonnes politiques nationales, les autres

    devront probablement attendre que les premiers pays mergents contribuent leur tour tirer

    leur propre croissance.

    5.2.2.3 Les ingalits internes

    De manire gnrale, tant Bourguignon et Morrisson que Milanovic concluent un

    accroissement densemble des ingalits internes. Selon ce dernier, le coefficient de Theil pour

    les ingalits internes augmente de 19.4 22.4 entre 1988 et 1993: une croissance tres rapide.

    Cependant, ici encore, les volutions par pays sont contrastes, et lanalyse de ces diffrences

    est indispensable.

    Lingalit interne dans les pays du Sud.

    La situation dans ces pays est contraste. Tout dabord le degr dingalit interne,

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    gnralement suprieur celui des pays de lOCDE (mais pas de tous) varie beaucoup dun

    pays lautre. Pour ne citer que des pays peupls :

    Indices de Gini (En gnral pour le milieu des annes 90)

    Chine 40 Brsil 59

    Inde 38 Mexique 55

    Indonsie 36 Nigria 51

    Bengladesh 34 Afrique du Sud 59

    Source : Banque Mondiale, World Development Report. 2000/2001

    A titre de comparaison, la mme source donne 33 pour la France et 41 pour les Etats Unis26.

    Ensuite, les tendances de ces dernires annes sont diffrentes. Ainsi, par exemple, deux pays

    situs dans le mme environnement, le Brsil et le Mexique, ont connu des volutions opposes.

    Le Gini a diminu de 62 ( record pour un grand pays) 59 entre 1976 et 1996 au Brsil, tandis

    quil a augment au Mexique de 49 55 entre 1984 et 1994 ( anne de la dernire violente crise

    de change du peso).

    LAsie, dont on a vu la contribution dcisive la rduction des ingalits internationales, est

    aussi une zone o les ingalits internes se sont accrues dans certains pays. Cest

    particulirement vrai en Chine, comme lillustrent les mesures de Chen et Wang (Chen et Wang,

    2001) : croissance rapide et rduction de la pauvret absolue sont alles de pair avec la

    croissance des ingalits, tant dans les campagnes que dans les villes.

    volution de la pauvret et des ingalits de revenus en Chine 1990-1999

    1990 1999

    Population vivant avec moins

    de 1 $ par jour en %

    Campagnes 42,5 24,9

    Villes 1 0,5

    26 Selon le rapport du CAE cit ci aprs, les chiffres seraient : France : 29, Etats Unis : 45.

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    Chine 31,5 17,4

    Indice de GINI

    Campagnes 30 34

    Villes 23 30Chine 35 42

    Source; Chen et Wang, 2001

    Dans le cas de la Chine, le rle de la mondialisation dans la croissance des ingalits internes

    parat aussi peu contestable que son rle, positif, dans le processus de rattrapage. Les bnfices

    de louverture et des rformes conomiques qui vont de pair ont ts ingalitairement rpartis

    entre provinces chinoises et parmi les Chinois. Mais on peut considrer quil sagit l trs

    largement dune question de politique intrieure. Elle rsulte en partie de la volont du

    gouvernement de procder par expriences pilotes gographiquement localises et par tapes.

    Le gouvernement chinois conserve des moyens considrables de contrler la monte des

    ingalits internes et pourrait les employer.

    La mme chose peut tre dite de nombreux autres pays en rattrapage rapide. Spontanment, la

    mondialisation, tout en tirant la croissance, engendre des ingalits. Mais il revient au

    gouvernement de corriger ces volutions spontanes. Il a mme, un certain stade, le plus grand

    intrt la faire sil veut que la croissance du march intrieur relaie la croissance tire par les

    exportations. Les exemples de la Core du Sud, de Taiwan ou de Singapour dmontrent que cela

    est possible.

    Le lien complexe entre ingalit et croissance dans le Tiers Monde suscite dailleurs un nombre

    croissant de travaux thoriques et empiriques27 . Pour beaucoup dentre eux, une trop forte

    ingalit interne est susceptible dentraver la croissance. Les mcanismes envisags sont divers.

    Ils relvent soit de lconomie politique : dans un systme dmocratique, une forte ingalit

    peut conduire des transferts publics levs qui rduiraient lefficacit conomique ; soit des

    imperfections des marchs du capital et de lassurance : une forte ingalit empche les plus

    pauvres davoir accs au crdit et lassurance et de dployer leur potentiel productif, tandis

    quelle dsincite les plus riches (devenus de purs rentiers) le faire ; soit de lconomie ducrime et de la corruption, qui analyse leurs liens avec lingalit et leur cot social.

    Il nexiste cependant pas, pour le moment, de vrification statistique incontestable de ce lien

    entre croissance et ingalits. Cependant des indices ( le tableau ci dessus montre que lAsie,

    27 On trouvera une introduction ces travaux, avec rfrences, dans (Ferreira, 2001 )

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    qui croit plus vite que lAmrique latine et lAfrique, est aussi plus galitaire) et les modles

    thoriques incitent dsormais sinterroger sur lobjectif officiel actuel de la Banque Mondiale

    et de la plupart des agences de dveloppement : rduire la pauvret absolue. Est ce suffisant,

    mme dun strict point de vue conomique ?

    Les ingalits internes dans les pays riches

    Evolutions contrastes au sein de ces pays galement. Longtemps, la vision dominante fut que

    les mmes causes produisaient une augmentation des ingalits salariales au sein des pays

    march du travail flexible (Etats Unis, Grande Bretagne) et du chmage dans les autres (Europe

    continentale), et que la cause majeure tait un progrs technique biais en dfaveur du travail

    non qualifi. La mondialisation, rduite en loccurrence la concurrence commerciale des pays

    mergents, ntait crdite que de 10 30% du phnomne, selon les tudes. Depuis, lvolution

    des ingalits a t plus prcisment quantifie28, et le dbat sur les causes sest enrichi.

    Une des tudes rcentes approfondies sur lensemble des pays de lOCDE est celle de Frster et

    Pellizzari ( Frster et Pellizzari, 2000). Elle confirme la forte croissance des ingalits aux Etats

    Unis, en Grande Bretagne et en Australie partir de la fin des annes 70. Cette tendance touche

    la plupart des autres pays partir de la fin des annes 80, lexception de la Grce, du Canada

    et de la Finlande. Dans un grand nombre de pays, la croissance de lingalit est surtout due la

    croissance plus rapide des hauts revenus ( la tranche des 20% les plus levs). Mais le rsultat le

    plus intressant est sans doute que les ingalits des revenus marchands ont augment partout

    (sauf en Irlande) et que ce sont donc les transferts qui expliquent les rsultats plus contrasts

    que lon constate au niveau des revenus disponibles.

    Dans le cas de la France, on dispose dune synthse trs complte avec le rapport rcent du

    CAE : Ingalits Economiques (CAE, 2001) tant pour ce qui est des volutions rcentes

    (rapport Atkinson, Glaude, Olier) que depuis un sicle (rapport Piketty). Ce rapport donne

    galement quelques lments de comparaisons internationales, avec les Etats Unis et la Grande

    Bretagne en particulier.

    Pour ce qui est des volutions rcentes, donc susceptibles dtre lies la vague contemporaine

    de mondialisation, les principaux rsultats sont les suivants : 1)Lingalit des revenus

    individuels disponibles (aprs transferts) est aujourdhui moindre que ce quelle tait dans lesannes 60, lessentiel de la rduction datant des annes 70. 2) Elle a cependant commenc

    crotre dans les annes 90. 3) Les transferts continuent jouer un rle correctif des volutions de

    28 Pour une analyse des difficults de mesure des ingalits internes dans les pays de lOCDE, ainsi que

    pour de nombreux rsultats et rfrences aux tudes sur cette zone, voir (Atkinson et Bandolini, 2001).

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    march trs significatif. 4) Les ingalits de revenu disponible sont un indicateur insuffisant. Si

    lon veut rendre compte de la divergence entre des ingalits de revenus en progression rcente

    et objectivement faible et le sentiment rpandu, dont tmoignent des enqutes, dune beaucoup

    plus forte croissance des ingalits, dautres facteurs doivent tre pris en compte : ingalit

    daccs lemploi, prcarisation des statuts salariaux, rduction de la mobilit salariale,

    5.2.3. Le dbat sur les causes des ingalits internes dans les pays riches

    Quant au dbat sur les causes, qui se concentrait sur le rle respectif des technologies de

    linformation et de la concurrence des pays bas salaires, il sest enrichi de la prise en compte

    dautres dimensions de la mondialisation : la comptition entre pays riches et la globalisation

    financire, ainsi que de lvolution de lorganisation des entreprises et de ses consquences sur

    les marchs du travail. Lexternalisation massive des activits non stratgiques, et le

    regroupement des activits stratgiques en centres de profits mis en concurrence financire

    interne, a conduit des units de taille plus petite et surtout plus homognes en termes dequalification et de comptences (des appariements slectifs ), ce qui aurait favoris les

    divergences salariales entre elles.

    Jai pour ma part toujours considr quil sagissait l dun ensemble dexplications plus

    complmentaires que concurrentes, ou plus exactement de diffrents aspects dun mme

    phnomne. Lvolution technique et organisationnelle nest nullement indpendante de la mise

    en comptition globale des entreprises. Cest mme, mon sens, cette comptition qui en est

    llment moteur. Donc, cest la mondialisation, condition den avoir une conception largie :

    la mondialisation, cest la comptition globale entre firmes et la mise en comptition par les

    firmes globales de lensemble des territoires, une conception qui inclut donc au premier chef la

    concurrence accrue entre pays riches.29

    Le rapport du CAE souligne la persistance, au sein des pays riches, de modles diffrents en

    matire de transferts et dorganisation des marchs du travail, qui expliquent en grande partie

    les volutions internes contrastes de pays a priori soumis au mme processus. Il indique en

    particulier que la forte croissance des ingalits de revenus en Grande Bretagne entre 1977 et

    1990 ( le coefficient de Gini du revenu disponible passe de 28 40) nest que pour moiti due

    aux volutions de march et pour lautre la baisse des transferts sociaux redistributifs.

    Rciproquement le Canada, membre de lALENA et dont le march du travail fonctionne de

    manire trs proche de celui des Etats Unis, ne connat pas daccroissement de lingalit des

    revenus disponibles, en raison dune correction des ingalits de march croissantes par des

    29 Sur ces questions voir (Guesnerie, Cohen, Giraud, 1997), (Giraud,1996) et (Giraud, 2001)

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    transferts.

    Quant au fonctionnement des marchs du travail, il est vident que, puisque les productivits

    individuelles sont impossibles mesurer avec prcision, il y a place pour des conventions

    salariales. Dans certaines limites fixes par les marchs, ces conventions refltent les

    prfrences collectives pour une plus ou moins grande galit.

    On est donc conduit, sagissant des pays riches, aux mme type de conclusion qu propos des

    pays du Sud. La mondialisation, saisie dans toutes ses dimensions, engendre certainement des

    tendances ingalitaires internes. Mais les Etats disposent toujours de moyens pour les attnuer,

    en fonction des prfrences nationales, et sans que cela nimplique de choix dramatiques entre

    galit et croissance.

    5.2.4. Conclusion

    Dans le dbat sur les ingalits, certains chiffres, il est vrai trs impressionnants, sont volontiers

    lancs comme des cris dalarme. Citons en quelque uns, tirs de la conclusion de larticle de

    Milanovic :

    Les 1% les plus riches ont un revenu gal celui des 57% les plus pauvres. En dautres

    termes, moins de 50 millions de riches reoivent autant que 2,7 milliards de pauvres.

    Le rapport entre les revenus moyens des 5% les plus riches et des 5% les plus pauvres a cru de

    78 114 entre 1988 et 1993.

    Il sagit de chiffres concernant lingalit mondiale. On a compris quils refltent des volutions

    des ingalits internationales et internes en vrit assez complexes et diffrencies. Or sur cesdernires, il est possible dagir, si lon pense que la croissance de certaines ingalit pose

    problme, non seulement sur le plan thique, mais mme au plan conomique. Beaucoup

    commencent en tre convaincus, au lieu de considrer, selon un critre de justice inspir de

    Rawls, que le seul objectif devrait tre damliorer le sort des plus pauvres, donc de combattre

    la pauvret absolue.

    Sagissant des ingalits internes, les politiques tatiques restent primordiales, et il est faux

    daffirmer que la mondialisation a priv les Etats de tout moyen daction en ce domaine. Les

    volutions contrastes de pays soumis au mme environnement extrieur, tant au Nord qu au

    Sud, en tmoignent.

    Sagissant des pays les plus pauvres et qui ne parviennent pas devenir des pays mergents ,

    cest dire engags dans un rattrapage des pays riches, il est tout aussi clair que des politiques

    spcifiques simposent aussi au plan international. On devrait tout dabord cesser de les pousser

    une ouverture trop rapide aux capitaux extrieurs (hors investissements direct et prts

    souverains de longue dure) dont le caractre dstabilisant est dmontr. On devrait

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    Initiation lEconomie - Anne 2004-2005 Pierre-Nol Giraud

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    rintroduire, dans le cadre de lOMC, des mcanismes de Traitement Spcial et Diffrenci

    qui leur permettraient de bnficier de louverture des autres pays, tout en matrisant la leur. Il

    faut enfin accrotre considrablement laide publique au dveloppement de ces pays, en la

    concentrant sur les biens et services essentiels moteurs du dveloppement : ducation, sant et

    services publics de base, ainsi que sur la construction dadministrations comptentes et intgres,

    car il nest pas de dveloppement sans interventions tatiques appropries, soutenues et

    lgitimes.

    Sous ces conditions, la mondialisation, processus inluctable, pourra tre matrise et ses

    effets ingalitaires significativement rduits.

    Bibliographie de larticle:

    Atkinson A.B. et Bandolini A., (2001), Promises and Pitfalls of the Use of Secondary Data-Sets : Income Inequality in OECD Countries as a Case Study , Journal ofEconomic Literature, vol XXXIX (September 2001) p. 771-799.Banque mondiale (2001), Globalisation, Growth and Poverty : Building an Inclusive WorldEconomy , Washington DC, 2001.Bensidoun I., Chevallier A., Gaulier G. (2001), Repenser lOuverture du Sud , La Lettre duCEPII n 205, octobre 2001.Bensidoun I., Gaulier G. et Unal-Kesenci D. (2001), The Nature of Specialisation Matters forGrowth : an Empirical Investigation , CEPII Working Paper n 2001-13.Bourguignon F. et Morrisson C. (2001), The size distribution of income among world citizens:1820-1990 , Document de travail du DELTA, ENS, Novembre 2001, n 2001-18.CAE, (2001), Ingalits Economiques , La Documentation Franaise, Paris, 2001.Chen S. et Wang Y. (2001), Chinas Growth and Poverty Reduction : Recent Trends Between1990 and 1999 World Bank Policy Research Working Paper, juillet 2001, n 2651.Ferreira F. H-G.(2001) : Inequality and economic performance , World Bank:http://www.worldbank.org/poverty/inequal/index.htm.

    Frster M. F. et Pellizzari M., (2000), Trends and Driving Factors in Income Inequality andPoverty in OECD Area , OECD Labour Market and Social Policy Occasional Papern42, aot 2000.Giraud P-N., (2001), Le Commerce des Promesses, Petit Trait sur la Finance Moderne ,Seuil, Paris, 2001.Giraud P-N., (1996), LIngalit du Monde , Gallimard, Paris, 1996.Guesnerie R., Cohen D. et Giraud P-N.(1997) , D'o vient l'explosion des ingalits dans lespays riches ? Socital n13, novembre 1997.Melchior A. (2001), Global income inequality : beliefs, facts and unresolved issues WorldEconomics, Vol 2, n 3, juillet septembre 2001, p.87-108.Milanovic B. (2002) : True world income distribution, 1988 and 1993 : First calculation basedon household surveys alone , The Economic Journal, 2002.Rodriguez F., Rodrick D. (1999), Trade Policy and Economic Growth : A Skeptics Guide tothe Cross-National Evidence , NBER Working Paper, avril 1999, n 7081.

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    Initiation lEconomie - Anne 2004-2005 Pierre-Nol Giraud

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    Encadr : lOMC

    LOMC( WTO) succde en 1995 aux GATT

    LOMC est une organisation internationale

    Y adhrer est accepter les accords en vigueur dans lorganisation ( 148 membres fin 2004)

    Ces accords ont pour but:

    - dabaisser les barrires tarifaires et non tarifaires aux changes de biens et services

    - une galit de traitement entre tous les membres

    Les ngociations ont lieu par cycles ( Cycle de Doha en cours)

    LOMC est dote dun organe de rglement des diffrends entre pays membres

    Les dossiers conflictuels en cours sont:

    Agriculture:

    rduction des subventions aux agriculteurs europens et nord amricains

    Services:

    ouverture des marchs, exception culturelle

    Droits de proprit intellectuelle:

    mdicaments, brevets sur le vivant, etc

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    Chapitre 14 : Commerce international et globalisation

    Concepts retenir :- Avantages comparatifs

    - Dotations de facteurs

    - Diffrenciation produit

    - Economies dchelle

    - Globalisation

    Questions :

    - Y a-t-il intrt lchange entre deux pays dont lun produit tout moins efficacement (avec

    une dpense suprieure de facteurs de production) que lautre ? Pourquoi ?

    - Que faire si le commerce international engendre des ingalits ?

    - Dans quelles conditions le protectionnisme est il efficace ?

    - Quelles sont les trois formes de lingalit conomique dans le monde ?

    - La mondialisation est elle responsable dun accroissement des ingalits ?