105
- the very first issue -

collective art #0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

collective art magazine, le pilote ! Magazine dédié aux jeunes artistes en mettant en avant leurs oeuvres et leurs aspirations

Citation preview

Page 1: collective art #0

- the very first issue -

Page 2: collective art #0
Page 3: collective art #0

WHO’S WHO AT CAM ?Collective Art Magazine - 13, rue Marie Stuart, 75002, Paris - [email protected] - www.collectiveartmag.com

Rédactrice en chef - Camille Yvert Journalistes - Arnaud Blanc - Laura Faeh - Anais Zech - Cécilia Thomas - Constantin Yvert - Pauline Guillement

- Roxane Joubert - Laura Crampedon - Martin Petit - Olivier Casassus - Catherine Joubert - Philippine Braud - Charlotte Fortuit - Camille Dana

Direction Artistique / Graphisme - Colette Calli - Ludivine Gaildry Contributeur(s) - Camille Cabanes (illustrations / collages)

Wanda (illustrations : http://wandalovesyou.blogspot.com )

Remerciements - Jack Horter - Julien Sulzer - Alison Bottemanne - Vanessa Bile-Audouard - Hugo Rémusat - Sarah Chiche - Lauren Bouaziz - Izara Kukeattipoom - Paul Diemunsch .

Page 4: collective art #0

� SOMMAIRE

Visu

el :

Cam

ille

Cab

anes

Page 5: collective art #0

what

's in

6 'Procrastination' : L'Édito de Camille

CULTURE

10 Moustache is back12 United Nude14 Web/Geek16 Lauren Bouaziz20 Sarah Chiche23 Museo Game24 Washing Machine32 Vanessa Bille-Audouard34 Le Marchand de Sable

PORTFOLIO

40 Colette Calli50 Julien Sulzer60 Jack Horter68 Izara Kukeattipoom80 Paul Diemunsh

SOCIÉTÉ

90 Buring Night92 Protéger son oeuvre94 Lame de fond - Kitano96 Montre moi ta cravate, je te dirais qui tu es98 L'Ave Maria103 Crazy Amazing Music : The CAM playlist

Page 6: collective art #0

PROCRASTINATION

6 � edito

ccc

Page 7: collective art #0

Procrastination : fait de systématiquement tout re-mettre au lendemain.

Comme cet édito par exemple.

Comment présenter le numéro pi-

lote d’un magazine en pleine créa-

tion ? La procrastination, qui est un

peu notre péché mignon, est donc

ici liée non pas au refus d’évolution

mais bien au besoin d’évolution lui-

même. Et voilà comment on finit

par le commencement.

Après un été passé comme

serveur au bar du Macumba, quoi

de mieux qu’une brise de liberté

venue d’ailleurs? Parce que, même

si on s’était juré de ne pas en parler

: c’est la rentrée ! Si on est loin de

l’époque des fournitures chez Car-

refour et des étiquettes à coller sur

son cahier, on rêve quand même

tous un peu de régression à cette

époque de l’année.

Je me suis toujours demandée ce

que je dirais à un quelqu’un pour

décrire CAM : magazine visant à

promouvoir la nouvelle scène créa-

PROCRASTINATIONtive internationale ? Car si les sujets

peuvent varier, un seul mot d’ordre

persiste: mettre en avant tout illus-

trateur, graphiste, photographe,

peintre, sculpteur, acteur, musicien

qui débute.

Voila donc ce qu’est exacte-ment CAM: un magazine qui ne cessera jamais d’évoluer, mais toujours avec un but précis : l’accompagnement des jeunes artistes.

Au final, le mieux serait encore

de lui donner ce numéro avec un

disque man branché sur Odyssey

de Woolfy et d’observer sa réac-

tion. On finit donc par cesser de

procrastiner en lançant enfin ce nu-

méro pilote. De toute façon c’est en

faisant des erreurs qu’on apprend,

non ?

Quoi qu’il arrive, une promesse sera

tenue : demain sera toujours meil-

leur qu’hier !

Camille Yvert

Page 8: collective art #0

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTURE

CULTURECULTUREV

isuel

: C

amill

e C

aban

es

Page 9: collective art #0

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

CULTURE

Page 10: collective art #0

MOUSTACHE IS BACK

10 ◊ Moustache

Page 11: collective art #0

MOUSTACHE IS BACK

« Polonaise », « anglaise », « stalini-enne » ou « josébovienne », la mous-

tache is definitely back !

Contre pied de la fémini-sation, recherche du dandy intérieur, ou

simple amour du poil et de la séduction qui s’y rapporte : la moustache se taille une nouvelle réputation loin de la campagne française. Il faut admettre que le pen-chant pour la «  magnum  » est difficilement niable. C’est vrai après tout magnum c’est la moustache au masculin, la pointe esthétique, la grande classe quoi ! Mais pourquoi bouder ce petit morceau de poil qui donne quand même un air bien décalé à ceux qui l’ont assumé. On ne saurait trop vous con-seiller d’aller jeter un coup d’oeil au Paris Moustache Club qui déclare lui-même « défen-dre les beaux visages mousta-chus, et les profils pileux dessi-nés  », ou encore d’aller vous plonger dans l’univers des «  Darons de la Moustache  » sur myspace, histoire d’aller tâter un peu l’esprit. On vous prévient, le port de la mous-tache est un poil obligatoire.

‘A facial hair experimentation’ par Camille Yvert

Paris Moustache ClubPour tous les parisiens amoureux de la moustache

www.parismoustacheclub.com

Les darons de la mous-tacheLa moustache fait aussi de la musiquewww.myspace.com/portdela-moustacheobligatoire

Moustaches du XIXème siècleSi tu cherches de l’inspiration, les plus belles moustaches du XIXème siècle t’y attendent. En voilà qui ne confondent pas la coquetterie avec la classe.www.mustachesofthenine-teenthcentury.blogspot.com

La Moustache de Guy de MaupassantLittéralement l’apologie de la moustache. Si tu hésites encore, ce texte pourrait bien te faire changer d’avis

“ S 'il ne laissait pas repousser immédiatement sa moustache je crois que je lui deviendrais infidèle, tant il me déplaît ainsi. Vraiment, un homme sans moustache n’est plus un homme.”

La Moustache, Guy de Maupassant

Page 12: collective art #0

" entre design, distinction, innovation et élégance. "

UNITED NUDE12 � MODE

ccc

Page 13: collective art #0

125a Spuistraat 1012, Amsterdam. La galerie de chaussures parfaitement alignées nous fait penser à une boutique de bonbons. Alors,

comme des gosses on sautille, on s’extasie devant les couleurs et les formes arrondies, on voudrait remplir nos sachets de ces attirantes friandises. Puis notre regard est captivé par cette figure farfelue : un “talon”, si c’est le nom qu’on peut lui donner, extravagant, horizontal, partant du bas de la plante des pieds pour venir s’achever sous le talon. Pourtant celui-ci semble crier “aïe aïe aïe”. Nous commencions à de-scendre de notre petit nuage quand en enfilant la Eamz les enfantillages reprire de plus belle. Nous ne sautillons plus, nous courions, oui mais en talons !

Si le design de United Nude nous avait déjà convaincus, c’était sans compter l’aspect confortable qu’il apportait.

De retour en terres gauloises, nos re-cherches nous ont appris que la marque était née de l’association entre un architecte hol-landais, Rem Koolhaas D, désireux de recon-quérir une femme, et un cordonnier anglais de la septième génération. Une jonction en-tre design, distinction, innovation et élégance.

En bref, une nouvelle génération de chaussures spécialement étu-diées comme une déclaration d’amour aux femmes.

Cette fois-ci pas de doute, mes gam-bettes avaient bien trouvé chaussures à leurs pied. Nous avons pensé que ce luxe rest-erait éloigné, pourtant, un showroom re-converti en boutique : Diotima, a decidé d’accueillir la hollandaise au canal St Martin. Une balade que vous ne devriez pas regretter.

United Nude

125a Spuistraat 1012,

Amsterdam, Pays-Bas

www.unitednude.com

Diotima

48 bis, quai de Jemmapes

75010, Paris

Du mercredi au dimanche

(pop ton dimanche)

UNITED NUDE

Page 14: collective art #0

ccc

WEB

pearltrees.com

Je sais pas toi mais avec toutes les conneries que je trouve sur le net, point de vue onglets ça commence à être un peu la saturation. Après avoir tenté divers-es techniques d’organisation (Excel fut un désastre et une idée de toute façon relativement à chier) j’ai enfin fini par trouver le site qui tranche: Pearltrees. En gros , c’est un organisateur de liens sur Internet qui te permet de rassembler par groupes de perles (un peu à la façon d’une mind map) tous les liens que tu ne voudrais surtout pas laisser derrière toi. Une fois perlé, tu peux partager tes liens ou récu-pérer ceux des autres utilisateurs. Gros point positif, comme tout se passe sur la toile tu peux consulter et enregistrer tes liens de n’importe quel ordinateur. Un truc tout bête auquel il fallait penser mais qui est bougrement (ouais ça fait longtemps que je rêve de la placer celle-là) utile!! Petit plus, si tu télécharges l’extension tu peux directement perler le site sur lequel tu es. La classe.

wix.com

Si pour toi Joomla semble être une marque de jus d’orange, Java un style de danse, et Filezilla un nouveau monstre du cinéma japonais, ce site est peut être fait pour toi. Eh ouais, parce que WIX fait sa petite révolution en mettant à disposition de n’importe quel

Tyrannybook.com

Allez maintenant c’est la séquence émotion du magazine (il paraît que c’est à la mode). Pas de vert mais du rouge avec Tyranny-book, un remake de Facebook lancé par Amnesty International. En gros l’idée c’est de construire une communauté défenseuse des Droits de l’Homme en suivant l’activité des dirigeants internationaux qui aiment à violer ces droits fondamentaux. Les mem-bres de la communauté échangent sur les sujets mis à jour par Amnesty Internation-al et tentent de trouver des solutions pour améliorer la situation de ces pays. Bref, une bonne idée pour utiliser les réseaux sociaux. Si tu nous cherches on y est.

13 � WEB

internaute une interface intui-tive (drag & drop) permettant de créer son site (portfolio, e-commerce etc.) et des widgets en flash. Autrement dit un site composé d’éléments pouvant être animés. Bref si tu sais utiliser ta souris et éventuellement ton clavier tu pourras t’improviser web-designer. A titre d’information le site de CAM a été réalisé sur WIX alors t’inquiète qu’on l’a testé. Le plus: Wix propose un code qui est un mélange de Flash et d’HTML, pas inutile quand on sait que Flash pose souvent des problèmes quant au référencement sur les mo-teurs de recherche. Bref, un bel effort de démocratisation.

ccc

Page 15: collective art #0

GEEK

Reflect Première étape tu choi-sis tes couleurs, deuxième étape tu choisis tes motifs, troisième étape tu appliques les textures que tu veux puis tu peux lancer la bête. Le résultat? Une sorte de kaléi-doscope psychédélique basé sur tes choix de couleurs et motifs, et que tu peux faire évoluer à l’aide de tes petits doigts-doigts ou en agitant ton Iphone. T’as rien com-pris? C’est normal, télécharge et puis tu verras bien. Prix : 1,49 euros

Ipad Bonne nouvelle, l’émulateur SuperNintendo est disponible sur Ipad. Le plus: vous pouvez jouer à plusieurs (quatre maxi) et

à distance (grâce à bluetooth) avec votre Iphone reconverti en manette pour l’occasion. Seul hic, cette option n’est évidem-ment possible que pour les Iphone et Ipad Jailbreakés. Mais bon, on pense que vous résoudrez facilement le problème quand même. Thesnazzyiphoneguy si tu veux apprendre à jailbreaker ton Ip-hone. Installe ensuite le pack-age SNES pour profiter des man-ettes et le tour est joué ! Bon ok, c’est vrai que ça fait beaucoup de choses à installer, mais il faut bien ça pour revivre tes aven-tures préférées en HD avec Mario et ses copains.

GEEK � 14

v

Emoji

ÇÊniouss onv ei uiopjhfÊiebreÈÊ: si tes sms

de fin de soirée ressemblent à ça, l’appli

Emoji pourrait bien te servir car elle te per-

met d’insérer un grand choix d’émoticônes

dans tes sms depuis ton Iphone. C’est par-

fois plus efficace crois-moi.

Gratuit !

Spin Art

Alors déjà petite piqure de rap-pel : le Spin Art c’est la feuille qui tourne et toi qui fait splasher la peinture dessus (la définition est non officielle). L’appli en gros c’est la même chose sauf que tu choisis la vitesse à laquelle tourne la feuille, la couleur de fond (tu peux même mettre une photo), les couleurs (paillettes disponi-bles), et la taille du pinceau. Pour le reste ce sont les fonctionnal-ités habituellesÊ: partage sur Fa-cebook et Flickr, envoie par mail, sauvegarde dans ta Photo Library et tout le tralala. A quoi ça sert? A rien mais c’est marrant.

Prix : 1,59 euros

Page 16: collective art #0

Lauren Bouazizla griffe d'une tigresse par Martin Petit

Tête à tête avec Lauren Boua-ziz, créatrice pour Tigersushi Furs. C’est à cette féline que le célèbre la-bel français s’est adressé pour le lancement de sa première ligne de vêtements. Depuis, les créations et collections se suc-cèdent ! Nous tâcherons d’en savoir plus sur son art: bien éloignéde la musique mais en accord avec un état d’es-prit... L’esprit du tigre ! C’est un mercredi après-midi que Lauren m’a accueilli, chez elle, devant un épisode de Palace (série diffusée sur Paris 1ère qu’elle affectionne tout parti-culièrement)… Cela promettait une ambiance pour le moins…

d é c o n -tracte !

◊ Bon L a u r e n , explique-nous ce que tu

fais… Je suis s t y l i s t e , je créé une ligne de vête-m e n t s un isexes pour un label de m u s i q u e

qui s’appelle Tigersushi furs. C’est un vestiaire complet de pulls chemises, t-shirt et pan-talons ! On est très variés fina-lement, et à notre niveau (deux

ans d’existence) c’est plutôt rare d’en faire autant. J’ai même dessiné des cagoules tigre !

◊ Ton parcours ? J’étais un peu cancre à l’école, je me suis très vite orientée vers l’une de mes deux pas-sions, l’une étant la cuisine… l’autre le stylisme !

◊ C’est quoi ta journée type

alors ?Ce sont plutôt des semaines types pendantlesquelles je bosse à mi-temps à la boutique car c’est impor-tant pour moi de percevoir le ressenti des clients sur la col-lection. Le reste du temps, soit je dessine des modèles, soit je me documente, je chine, je voy-

age pour trouver l’inspiration.

◊ Toute seule ?Non bien sûr c’est un travail d’équipe, je suis en lien per-manent avec les membres du Label, notamment son fon-dateur Joakim, qui est aussi mon cousin, et naturellement le garant de l’image du la-bel. Récemment l’équipe s’est agrandie, ma sœur s’occupe de la partie commerciale et marketing. Pour ma part, je me charge donc de la partie créa-tion…

◊ Créer des vêtements pour un label qui possédait déjà une forte identité, c’était pas une trop forte contrainte ?Plutôt une aide au départ ! Ce-tte forte identité m’a permis de canaliser mon inspiration, de ne pas partir dans tous les sens. C’est vrai qu’au départ, c’était un peu impressionnant, j’avais l’impression d’avoir une grosse responsabilité sur les épaules… mais au fur et à mesure de no-tre collaboration, je me suis rendue compte que cet état d’esprit me ressemblait totale-ment et alors je me suis appro-priée ce style et ce logo.Aujourd’hui, je me sens totale-ment libre et légitime. Du coup, je m’implique partout, y com-pris dans les ventes au show-room où se côtoient acheteurs français et japonais!

◊ Qui s’est intéressé à vous alors ?Les japonais ai-ment beaucoup nos créations. Nous sommes vendus chez Ise-tan et Takashima-ya, qui sont un peu les Printemps et G a l e r i e s Lafayette japonais.

16 ◊ rencontre

Page 17: collective art #0

Lauren Bouazizla griffe d'une tigresse par Martin Petit

"Cela m’est arrivé de dessiner après avoir croisé des mamies… parfois elles ont un sens de l ’esthétisme surdéveloppé ! Elles ont un œil différent, elle ne pense pas à la mode. Elle pense à ce qui est beau"

En France et en Europe, nous sommes distribués dans plus-ieurs multimarques, chez Mapp à Bruxelles, chez V2K design-ers à Istanbul, une toute nou-velle boutique à Bordeaux, ,The Graduate store, et puis nous avons des clients histor-iques comme Colette à Paris.

◊ C’est la musique qui vous a

fait connaitre ?Bien sûr, le label a été un vrai coup de pouce au départ. Mais faire le choix d’acheter la col-lection d’une jeune marque est une vraie prise de risque pour les boutiques ! Si la renommée du label est un plus, une bonne collection reste la clef.

◊ C’est sûr, car finalement il y a peu de labels qui osent se lan-

cer là-dedans…Oui il n’y en a pas tant que ça. De ceux que j’ai en tête il y a Kitsune bien sûr, mais c’est dif-férent ils étaient une marque de vêtements avant de faire des compilations et enfin signer des artistes. Edbangers avec leur marque de T-shirt et accessoires  : Coolcats. Et puis April 77… Après il y a des col-lectifs etc.

◊ Tu les connais  ? Tu bosses

avec eux ? J’en connais certains, j’en ren-

contre d’autres mais on ne se fréquente pas spécialement, ça se fait plus via la musique ! Je collabore plutôt avec d’autres artistes… con-temporains, graphistes… à qui nous demandons de réinterpréter leur pochette d’album préférée. Cette ligne de T-shirts, en édition limitée, s’appelle Fetish Ti-gersushi Shirts. Nous avons par exemple col-laboré avec Fafi qui a réinterprété la pochette

de Roxy Music.

◊ On passe du coq à l’âne mais je me demande…Tu te vois

dans ce que tu as créé ?Quand je dessine, je pense aux personnes qui m’inspirent, aux membres du label, mais aussi à ce que j’ai envie de porter. Je suppose que ça rend la chose plus stimulante et bien plus facile  ! Mais ça évolue vite, la saison dernière j’ai dessi-né mes premières chemises femmes, et pour l’été 2011, je prépare une jupe et une robe mais toujours dans l’esprit an-drogyne, pas des froufrous ou de décolletés scandaleux tu vois. [Rires] Bon ok  ! Même si parfois j’aime mettre des frou-frous dans tous les sens j’ai pas

envie de faire ça pour Tigersu-

shi.

◊ Tu t’inspires donc des membres du Label, de tes

goûts bien à toi, mais encore ?Les groupes, la mode de rue…je déshabille tous les gens dans la rue tu sais ! Cela m’est arrivé de dessiner après avoir croisé des mamies… parfois elles ont un sens de l’esthétisme surd-éveloppé ! Elles ont un œil dif-férent, elles ne pensent pas à la mode. Elles pensent à ce qui est beau tout simplement…Les Papis sont aussi très très

forts !

Sci-Fi P

ullover

Page 18: collective art #0

18 ◊ rencontre

◊ T’aime les « Papiclass » ?Carrément !J’aime aussi quand les nanas que je trouve classes portent mes trucs. C’est top comme

sensation !

◊Ta meilleure expérience créa-

tive ?La première collection, le com-mencement de Tigersushi furs, lancement de la boutique, son design etc. C’était le plus gros challenge, apporter au label comme la musique le fait. Tout était à faire !On est partis sur des choses s i m p l e s mais un peu bi-z a r r e s

comme n o t r e musique, qui peut s’adapter à tous  ! La clientèle va du petit ado, qui craquera sur un truc, mais aussi son grand-père pourra craquer sur un autre truc !Passé un moment, je vendais mes cardigans en cachemire avec des poches de couleurs différentes à des petites vieilles du quartier… ! C’est super grat-ifiant car ça touche tout le monde  ! Donc je pense avoir

développé quelque chose…

◊ Tu m’as l’air de t’éclater, tu

as obtenu ce que tu désirais…J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre marque. En 6ème je savais déjà que je serais styl-iste. Après si j’avais dû me di-riger vers autre chose que ce que je fais chez Tigersushi, bi-zarrement cela aurait été de la lingerie.J’arrivais pas trop à cibler ce que je voulais faire en sortant

du Studio Berçot. Seulement je ne voulais pas faire de la mode comme tout le monde en rêve en sortant de l’école . Les coupes bizarres, la créa-tion pure et dure, les défilés et autres trucs du genre ne m’attiraient pas spécialement. D’abord je ne m’y voyais pas, puis j’aimais pas l’ambiance ! Alors que la lingerie c’est plus intemporel, il n’y a pas vrai-ment de mode. C’est plus une notion d’esthétique, il n’y a pas cet espèce de challenge de

rester dans la tendance à tout prix ; en dépit du

bon sens. C’est un peu ce que

je retranscris avec «  ti-

ger ». Ça ne se veut pas i n n o -v a t e u r dans les coupes , m a i s p l u t ô t dans le concept .

Et au moins, on ne s’en lasse

pas !

◊ Lingerie dans le futur ?Je ne pense pas. Je suis bien la ou je suis, même si je suis loin de la lingerie j’y retrouve le même épanouissement je pense, si ce n’est plus… C’est l’esthétique avant tout, je dess-ine ce que je trouve beau.Mais bon j’ai que 24 ans après tout,  donc qui sais  ?! La nui-sette tigrée fera peut être par-tie d’une de nos futures collec-

tions !

Tigersushi27, rie de Saintonge75003, Pariswww.tigersushi.com

Circ

uit S

hirt

Page 19: collective art #0

Shop Me ◊ 19

Gals RockLa boutique spécialisée dans le rock féminin ouvre enfin son eshop

rendez-vous sur galsrock.fr

MamieCette petite boutique de la rue de rochechouart brasse la mode des années 1900 à 1980. Chaussures, pochettes, robes et accessoires en tout genre tamissent la boutique d’un délicieux parfum vintage. A revisiter sans cesse (rien que pour regarder). En plus, Brigitte vous propose même un

relooking vintage ; )Mamie

69, rue de Rochechouart75009, Paris

m a m i e - v i n t a g e . c o m

Page 20: collective art #0

SARAH CHICHEAprès un premier roman re-marqué lors de la Rentrée lit-téraire de l’automne 2008, Sarah réinvestie les librairies avec “L’emprise” (Grasset).

◊ CAM : Avant toute chose, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Sarah Chiche : A cette heure-ci je crains de ne pas être très présentable, mais essayons. Mon deuxième roman, L’emprise, est paru en avril aux éditions Grasset. Je termine des études de psychologie et de psychopathologie à Paris-Diderot. Je suis stagiaire-psychologue dans le service de psychiatrie adulte d’unhôpital parisien. Et j’adore le Tchaï tea latte, lait de soja.

◊ Ton roman raconte l’histoire d’un psy gourou, affabula-teur et possessif. Trouve-t-on beaucoup de charlatans dans la profession  ? Penses-tu sin-cèrement qu’un psy puisse nous soigner ? Comme dans n’importe quel groupe social, on trouve de tout, des gens très respectables comme des manipulateurs. Entreprendre une thérapie, c’est exercer sa liberté. Et la liberté ne va pas sans risque. Il est important de bien distinguer les psychologues cliniciens, qui ont fait cinq ans d’études universitaires, les psychiatres qui ont fait 10 ou 11 années d’études de médecine

et qui sont les seuls habilités à délivrer des médicaments, les psychanalystes qui ont fait une analyse et, la plupart du temps, appartiennent à une association analytique, et les psychothérapeutes dont la profession n’est réglementée que depuis peu de temps : jusqu’à il y a peu, n’importe qui, je dis bien absolument n’importe qui pouvait, s’il le souhaitait, s’installer comme psychothérapeute. Là où ça se complique, c’est que certains psychologues cliniciens ou psychiatres se disent aussi psychothérapeutes. Et certains analystes sont aussi psychiatres. Quand on n’y connaît pas grand chose, je reconnais qu’il y a de quoi y perdre son latin.  Quant à la question de l’efficience des psychothérapies, c’est un vieux débat, relancé récemment par la polémique autour du livre de Michel Onfray. Evidemment que cela se soigne.

Mais tout dépend de quel type de psychothérapie on parle ,pour quel type de patient et ce qu’on entend par “soin”. Il est évident qu’un patient schizophrène ne peut pas s’en sortir sans neuroleptiques. Prétendre soigner une psychose avec de

20 ◊ Interview littéraire

Page 21: collective art #0

SARAH CHICHE

l’homéopathie ou des tisanes, ça c’est de l’escroquerie. J’ajoute que soigner est une chose, guérir en est une autre. Le Victor Grandier de mon roman, lui, promet à sa patiente  de la guérir de toutes ses souffrances en trois semaines et de la rendre enfin heureuse. Il se pose comme détenteur d’un savoir rare qui serait au-dessus du champ social. Au pacte social il substitue le pacte faustien. C’est un pervers. Et, de nos jours, le pervers est le dernier tronçon laïc du diable.

◊ Quand as-tu commencé à écrire ? Quel auteur t’inspire ?

Il y a des photos prises par ma mère sur lesquelles on me voit à l’âge de 4 ans en train d’écrire. Ce goût de l’écriture est venu avec celui de la lecture. En CP, le livre pour enfants « Mico mon petit ours » a été d’une certaine manière mon premier choc littéraire : avecdes lettres on pouvait faire des mots et ces mots mis bout à bout formaient une histoire qui faisait surgir des mondes autres. Je me souviens de cette découverte comme d’une joie pure, toujours intacte. A dix ans, j’écrivais déjà des récits illustrées pour mes amis. Et puis à la maison,

il y avait cette bibliothèque, avec sur la dernière étagère, les livres “interdits”, comme ceux de Sade et de Bataille, que je ne pouvais atteindre à cause de ma petite taille. Les auteurs qui m’inspirent ?  Il y en a tant... En vrac ? Disons, Fernando Pessoa, Louis-René Des Forêts, Yoko Ogawa, Huysmans, Barbey d’Aurevilly, Jean Lorrain, Imre Kertész, Pierre Guyotat.

◊ Ton style semble avoir chan-gé, ou dirons-nous évolué  : phrases courtes, puissantes, acérées, et toujours aussi friand d’associa-tions originales de mots (« La voi-ture m’a crachée sur le trottoir  »). Comment défini-rais-tu ton style ?

J’ai écrit «  L’inachevée  » de manière très impulsive, mais ce n’était pas mon premier texte «  achevé  ». En 2000, j’avais déjà envoyé un tout premier texte à 30 maisons d’éditions, et je n’ai essuyé que des refus.

Heureusement, mon manuscrit était tout bonnement impubliable, moïque, plein d’orgueil ridicule, brouillon. J’ai attendu quelques années. Le temps de vivre , de me prendre quelques claques et d’apprendre la patience et la modestie. Puis j ‘ai écrit «L’inachevée  », très rapidement, donc, vissée à mon fauteuil seize heures par jour, en n’écoutant que de la musique pop-rock.  Mon travail sur “L’emprise” a été radicalement différent, beaucoup plus ascétique. Je souhaitais  un texte beaucoup

plus dépouillé, à l’image du dépoui l lement progressif du p e r s o n n a g e féminin qui, en même temps qu’elle se vide de son compte en banque, se vide de son moi. Car c’est bien de ça dont il est question. dans le texte : une d é p o s s e s s i o n mélanco l ique . J’ai fait subir à mon écriture une cure

d’amaigrissement radicale,

"J ‘ai écrit «L ’Inachevée », très rapide-ment, donc, vissée à mon fauteuil seize heures par jour, en n’écoutant que de la musique pop-rock."

Page 22: collective art #0

jusqu’à m’approcher du style de certains traités de psychiatrie. Pour raconter une histoire aussi  édifiante, où l’horreur bascule parfois dans le grotesque, une certaine sobriété me paraissait essentielle.

◊ Flaubert avait pour habitude de consulter la rubrique « faits divers  » des journaux pour traiter un sujet d’étude. Com-ment as-tu trouvé le tien ?

Pour « L’inachevée », je m’étais très peu documentée. A contrario, pour «  L’emprise  » j’ai énormément étudié la littérature sur la possession de Loudun, qu’il s’agisse des ouvrages de Michel de Certeau, de l’autobiographie de Jeanne des Anges, ou de celle de Jean-Joseph Surin. J’ai lu un certain nombre de traités de psychiatrie du XVIIIeme et du XIXeme siècle sur la démonopathie (Esquirol, Macario, Cotard), des travaux de psychologie sociale sur la manipulation mentale,la soumission volontaire à l’autorité (notamment Milgram et Zimbardo) et la question de la honte chez les victimes d’escroqueries (Erving Goffman), des témoignages édifiants de victimes d’emprise sectaires, des articles de presse consacrés à ce sujet. J’ai conçu ce livre comme un diptyque avec mon mémoire (Sarah  a soutenu en mai son mémoire sur la mélancolie et le démoniaque, NDLR).Mais figure-toi que lorsque j’ai présenté le manuscrit de “L’emprise” à Grasset, hormis mon éditrice, les autres

membres du Comité de lecture ne se sont intéressés qu’à une seule chose : était-ce oui ou non un témoignage ? S’en est suivi un échange de courrier désolant et cocasse. Or, il se peut que tout dans ce texte soit inventé ou qu’il soit réel jusque dans ses moindres détails. Pour moi, cela n’a aucune importance. J’attendais un avis littéraire sur le texte : le trouvait-on bon ? Mauvais ? Il n’en a pas été question. J’avais pourtant envoyé tout au long du roman des signaux forts qui sont la marque de la fiction : le nom de Grandier renvoie à la possession de Loudun, il y a dans le texte des clins d’oeil à Dante ou aux Métamorphoses d’Ovide, j’y ai caché des descriptions de tableaux de Goya, de Van Gogh ou du Caravage. A partir du moment où j’ai insisté pour qu’il y ait marqué “roman” sur la couverture, j’ai ressenti un certain manque d’intérêt de la part des gens de chez Grasset (hormis mon éditrice, qui elle s’intéresse vraiment à la langue, à l’univers et à la sensibilité des auteurs qu’elle défend). Quand on vous dit “machin, qui a raconté son viol, on lui en a vendu 50 000”, vous n’avez qu’une envie : rétorquer que vous n’êtes pas un pack de lessive et aller voir ailleurs pour le prochain roman. 

22 ◊ Interview littéraire

L’emprise,Sarah Chiche Grasset, 181 p.

15 euros.

Page 23: collective art #0

EXPO ◊ 23

“Museo Games”

Musée des Arts et Métiers - 60 Rue Réaumur, 75003

ParisJusqu'au 7 novembre

L’ex mauvais garçon de l’art se fait adouber par le musée des Arts et Métier : Super Mario Bros et Mario Kart sur Super Nintendo, Goldeneye sur Nintendo 64, Street Fighter II sur megadrive, Pacman et Space Invaders... L’art ne devrait jamais se prendre

au sérieux.

Page 24: collective art #0
Page 25: collective art #0

Réalisation CAMILLE YVERT

Modèle LAETITIA PIERINI

Page 26: collective art #0

Gilet, foulard, ceinture, & boucles d’oreilles vintageCulotte en laine H&MCollant calzedonia

Page 27: collective art #0
Page 28: collective art #0

Gilet, foulard, ceinture, & boucles d’oreilles vintageCulotte en laine H&MCollant calzedonia

Page 29: collective art #0
Page 30: collective art #0
Page 31: collective art #0

Gilet, foulard, ceinture, & boucles d’oreilles vintage

Culotte en laine H&MCollant calzedonia

Page 32: collective art #0

Vanessa a 22 ans et elle fait du théâtre depuis qu’elle est toute petite. Après avoir tourné dans plusieurs films et téléfilms pen-dant son enfance (Messieurs les Enfants, Le monde à l’envers…), elle se consacre à sa passion en suivant différents cours. En 2009, elle passe un an à l’école Jacques Lecoq et y rencontre Francesca Volchitza Cabrini, qui lui propose d’intégrer sa compagnie Ariel et Furie dans l’optique de travailler une pièce qu’elle a écrit et mise en scène. Ensemble, elles présen-tent pour la première fois “Si tu me regardes j’existe” au Tremplin Théâtre (Paris 18ème). Vanessa poursuit actuelement ses études d’italien et participe à plusieurs petits concerts dans lesquels elle interprète quelques chansons.

◊ Comment t’est venue ta pas-sion pour le théâtre ?

Le jeu de l’enfance, déjà petite tu te mets à inventer des histoires, à jouer avec tes pou-pées. En primaire je faisais les sorcières dans les ateliers de théâtre, j’ai fait des sorcières incroyables, à 6 ans je le sentais déjà à fond. J’avais deux profs que j’adorais dans ces ateliers, je faisais ça pour le plaisir et un peu plus tard on a joué le Ju-bilé de Tchekov, je jouais une femme excentrique qui voulait que son mari retrouve sa place

dans la société, ça m’a plu.

◊Tes premiers films ?

C’est en lien avec les ateliers de théâtre du primaire, les deux profs que j’avais étaient en relation avec des di-recteurs de castings qui cher-chaient des enfants. On a été pris un mec et moi pour jouer dans Messieurs les enfants de Pierre Boutron, d’après le livre de Daniel Pennac, et je jouais le rôle de Tatiana, la femme de François Morel qui revient en enfance à cause d’une disser-tation. D’ailleurs, j’ai revu hier François Morel au cours d’une manifestation devant la maison de Radio France, pour protest-er contre le licenciement de certains comiques de France inter, entre autre de Stéphane Guillon !

A partir de ça les gens te re-marquent et te redemandent pour autre chose, mais je n’ai jamais eu d’agent. Après je n’ai fait que des téléfilms, en tout 7. Raconter tout ça me rappelle une belle époque et me donne ànouveau envie de faire du ci-néma... Après j’ai joué pour des amis dans des courts métrages avec Lara Hirzel pour la Femis, avec Clément Mercier qui fait du ci-néma pour le plaisir, et Jules Guillemet pour qui j’ai joué la Venus de Botticelli !

◊ Et le théâtre dans tout ça ?

J’ai fait de nombreux cours de Théâtre, tout au long de ma scolarité à chaque fois j’étais dans les groupes d’écoles, et j’ai suivi des atel-iers. Puis je m’y suis mise plus sérieusement, j’ai pris des cours avec deux femmes âgées, Odile Mallet et Geneviève Bru-net, dans leur appartement pendant 2 ans. On travaillait sur plein de scènes différentes, classiques et contemporaines, et j’ai eu le premier prix des scènes classiques au théâtre du Nord Ouest. Puis, j’ai suivi une formation très solide avec Anne Torres, pendant 2 ans, on a beaucoup travaillé le texte, contemporain et classique, j’ai énormément travaillé avec ce-tte femme là, et deux ans de

Vanessa Bile-AudouardUne jeune comédienne dans l'esprit du temps, par Pauline Guillemet

32 ◊ Rencontre

Page 33: collective art #0

"Le théâtre c’est trop intense pour y aller passivement, je préfère vendre des chaussures plutôt que de faire du théâtre sans y croire."

Vanessa Bile-Audouard

suite j’ai présenté le conserv-atoire national, sans succès, mais ça donnait un objectif au cours, travailler pour le con-cours. Puis j’ai fait le Labora-toire d’Etude du Mouvement à l’école Jacques Lecoq pendant 1 ans, c’était un atelier plus lié à la scénographie, mais qui m’a beaucoup appris sur l’espace théâtrale. C’est une école in-ternationale propice aux col-laborations artistiques, c’est là que j’ai rencontré Franc-esca Volchiza Cabrini qui m’a demandé de jouer dans son premier spectacle à Paris, elle avait déjà beaucoup travaillé en Italie en tant que metteur en scène mais également en tant qu’interprète.

◊ Et c’est sous sa direction que tu as joué la pièce «Si tu me regardes j’existe» ?

Oui, on a commencé à travailler en Janvier 2009, pour le moment nos projets sont en suspension, on ne sait pas si on va reprendre le spectacle. J’ai appris énormément de choses, on a joué deux mois de suite, quatre soirs par semaine, c’est complètement différent que de faire des spectacles de fin d’année, ça m’a permis de dé-couvrir le monde professionnel du théâtre, différent du monde idéal qu’on s’imagine dans les cours de théâtre.

◊ Et que penses-tu de cette découverte ?

Il faut être joyeux dans l’art, et paradoxalement quelque unsdes plus grand artistes étaient dépressifs... Il y avait des soirs où je n’avais pas envie d’y aller, je n’ai pas encore réglé ce rap-port un peu barbare au métier. Le théâtre c’est trop intense pour y aller passivement, je préfère vendre des chaussures plutôt que de faire du théâtre sans y croire, par exemple je ne jouerai jamais dans une série à la con juste pour gagner de l’argent, mais c’est aussi parce que je ne suis pas encore ren-trée totalement dans le milieu professionnel, c’est plus fac-ile d’un regard extérieur. Et en même temps je pense que c’est important de rester fidèle à ses idéaux, et d’essayer le plus possible de choisir l’artiste qu’on veut être. Paradox-alement, pour une jeune qui débute doucement j’ai quand même fait pas mal de choses déjà, aussi bien cette année que dans mon enfance, mais je ne sais pas quand est-ce que je rentrerai pour de bon dans le milieu professionnel et com-ment je réagirai à ce nouveau monde.

◊Mais pour l’instant tu pars à

Lecce, dans le sud de l’Italie en septembre pendant 1 an pour finir ta licence d’Italien ?

Oui, et je vais aller aussi à la rencontre du monde culturel du sud de l’Italie, et peut-être passer l’audition du Piccolo Teatro de Mi-lan, pourquoi pas une porte d’entrée vers le monde pro-fessionnel  ? D’ailleurs hier je suis allée au théâtre voir une troupe qui vient des Pouilles (sud de l’Italie), proche de l’esprit d’Affreux, Sales et Mé-chants (film d’Ettore Scola), j’ai beaucoup ri.◊ Qu’est ce que tu voudrais dire aux lecteurs de Cool Art ?Soyez passionnés, et n’aillez pas peur de faire ce dont vous avez vraiment envie !

◊T’auraient pas des petites adresses à nous réveler ? J’hésite entre trois restaurants, Pulcinella rue Damrémont, un petit italien  délicieux dans lequel je prends des raviolis aux truffes, Aux Pieds de fouet, métro saint François Xavier et aussi un petit Viet végétarien dont je ne me rappelle plus le

nom, rue du chemin vert.

Page 34: collective art #0

Hugo Rémusat est l’un des deux membres qui composent le groupe de musique éléctro-nique particulièrement appré-cié de la rédaction : Le marchand de sable. A 23 ans seulement, Hugo & Arnaud se sont déjà fait une bonne réputation dans le mi-lieu, preuve en est, ils viennent tout juste de signer avec le la-bel Undercover : le début de la gloire ?

◊ Tu es graphiste mais éga-lement musicien. Penses-tu que ces deux pratiques s’in-fluencent et s’enrichissent l’une et l’autre ? En bref, est-ce que 2 + 2 = 5 ?Absolument. Ce sont deux uni-vers de création, et il m’est ar-rivé autant de voir des images en écoutant de la musique que de créer du son a partir d’images. Les deux disciplines sont une question de sensi-bilité, de perception, et en cela elles sont très proches, même si les processus sont radicale-ment différents.

◊ Je te donne 4 actions et tu me réponds par sit down ou stand up

◊ Tout plaquer pour se lancer dans la musique

Stand down ? questions très difficile... ça fait des années que je me la pose !

◊ Acheter le dernier al-

bum des Plasticines sit down ! Elles sont sûrement très fières de ce qu’elles font, et leur démarche a l’air hon-nête, mais je trouve que c’est de la soupe.

◊ Partir à la recherche d’un vinyle unique au monde sit down. J’ai jamais été vrai-ment un chineur...

◊ Mixer sous la douchesit down/stand up : si je pou-vais ! j’ai encore jamais trouvé de platoches imperméabili-sées... et puis je sais pas mixer de toute façon :p mais l’idée est assez tentante, vue que ca fait bien longtemps que je ne sais plus chanter !

◊ Sail to the moon caractérise-t-il ton état d’esprit créatif ? Il n’y a pas vraiment d’“état d’esprit”, c’est plutôt ton bou-

lot qui est influencé par l’état d’esprit dans lequel tu es quand tu fais la démarche... c’est con à dire, mais parfois c’est dans les pires moments que tu es le plus créatif, et parfois tu as besoin d’avoir la pêche ! Ce qui découle de ce que tu fabriques selon que tu es dans un état ou dans l’autre est souvent radi-calement différent.

◊ Dans quel cas considères-tu que tu pars à la dérive (Back Drift) ? Autrement dit, en quoi te différencies-tu de la norme ?Il y a une norme ? je n’etais pas au courant !

◊ Quelle phase de la création te donne envie de « Go to sleep » (autrement dit quelle phase de la création te plais le moins ?)Je crois que c’est celle qui arrive en fin de production, qu’elle soit visuelle ou sonore. Celle où tu cherches le détail qui tue, où tu as l’impression d’avoir déjà passé assez de temps sur ton taf pour en être dégouté à vie, où tu dois ré-gler des micro-détails alors que le gros du boulot t’a déjà achevé... je suis assez perfec-tionniste, donc j’ai l’impression de n’avoir jamais fini, et c’est assez usant!

Le Marchand de Sable 1 artiste, son album préféré, une interview à partir des titres de l’album

Hugo a choisi Hail to the thief de Radiohead, par Constantin et Camille Yvert

34 ◊ interview musicale

Page 35: collective art #0

◊Where I end, you begin (ter-mine les phrases)

◊ Je trouve mes inspira-tions dans … ce que je regarde, ce que j’écoute, bien sur !

◊ Le moment que je préfère dans la phase de créa-tion… est celle où ton idée prend forme pour de bon, quand ça commence à “avoir de la gueule”. Les coups de bols aussi, ou les intuitions d’un instant qui vont ajouter du chien à ton boulot. L’export final c’est assez jouissif aussi!

◊ J’espère …. faire ça toute ma vie!Aujourd’hui je me définirais comme… un troubadour ?

◊ 'We suck young blood' aurait pu être une devise de C.A.M. car nous tâchons de mettre en avant les jeunes talents. Que penses-tu justement de cette nouvelle scène et comment prédis-tu son évolution ?Je pense qu’aujourd’hui les moyens de production sont tellement accessibles que c’en est à double tranchant : autant cela permet à n’importe quel talent d’éclore, quand il fallait avant beaucoup de moyens pour pouvoir s’adonner à son art, et donc cela enrichit cette

“scène” dont nous parlons.On s’étonne du fait que l’Angleterre soit si prolifique en groupes de musique (surtout de rock), mais ça découle de leur culture : à une époque les jeunes musiciens étaient sub-ventionnés par l’état, ça a don-né à un gros paquet d’entre eux les moyens et le temps de se lancer, ou au moins d’essayer...D’une autre part ça crée un trop plein, parce que tout le monde peut produire, se dé-clarer “artiste” sans forcément être fait pour ça. Il y’a un pa-quet de merde qui traine sur le net; et qui n’y aurait jamais été si les moyens de produc-tion n’avaient pas été si acces-sibles (je pense surtout à des logiciels, aujourd’hui faciles à se procurer, et aux possibilités quasi infinies qu’ils offrent).

Le Marchand de Sable 1 artiste, son album préféré, une interview à partir des titres de l’album

Hugo a choisi Hail to the thief de Radiohead, par Constantin et Camille Yvert

"C 'est con à dire, mais parfois c'est dans les pires moments que tu es le plus créatif "

Page 36: collective art #0

◊ 'The gloaming' (le crépus-cule) fut pour Ludwig II de Bavière la folie, lui qui fut le mécène de Wagner (in « Lud-wig, le Crépuscule des Dieux » de Visconti). Penses-tu que la mouvance conceptuelle de l’art contemporain, et parfois de la musique électronique, puisse plonger le public dans l’incompréhension, voir dans la folie ? Quel rôle doivent jouer les maisons de disques dans un monde où le téléchar-gement est à deux doigts de devenir la norme (Radiohead semble d’ailleurs avoir anti-cipé cette pratique avec « In Rainbows ») ?Quand on produit, on cherche à toucher la sensibilié des gens, de la façon la plus directe pos-sible. On ne fait pas ça pour les flatter, ni les rendre plus intel-ligents ou plus heureux, mais simplement pour qu’ils res-sentent quelque chose, que ce soit de l’envie de bouger, de l’euphorie, de la perplexité ou même une sorte de démence. J’ai vu des gens dans des états de transe profonde rien qu’en écoutant un artiste jouer, ou

des gens rester en contempla-tion devant un tableau qui les faisaient s’interroger.

◊ There there / Terre-terre ! (Hugo est marin) / Three Three (la bière 33) : lequel de ces couples te correspond le plus ?There there! En anglais c’est une phrase de consolation, qui cor-respond bien a mon côté em-pathique.

◊ I will… (termine) Be a rockstar! (je crois avoir dit ça a ma mère quand j’avais quelques années…)◊ Dans un mariage, tu es plutôt : celui qui déambule au buffet, celui qui s’empoigne (A punch up at a wedding) ou celui qui se marie ? Mmmmmh j’avoue que je ne reste jamais très loin des petits fours…

◊Quelle est ta myxomatosis ? (maladie virale)C’est pas viral, mais je suis asthmatique. Encore plus chi-ant que la pluie.

◊ A l’école, étais-tu « scatter-brain » (étourdis, tête en l’air) ? Voir dans les yeux des autres l’admiration pour tes premiers succès musicavux t’apparaît-il comme une revanche sur cette époque ? Pour le moment nos succès restent confidentiels… mais j’étais effectivement tête en l’air, et la veritable revanche serait de réussir à mener ce projet (LMDS) à bien, parce que j’ai toujours rêvé de faire ça, sans jamais me l’autoriser vraiment , à cause de l’univers dans lequel j’ai grandi (je suis le seul de ma promo a faire des etudes d’art!). Ça ce serait une vraie fierté.

◊ Si un loup devait t’attendre en bas de ta porte (« A wolf at the door »), qui serait-il et voudrait-il te manger ?On a tous un loup qu’il faut guetter, sans quoi il nous bouffe ! Le mien c’est ma pro-pension immense à… ne rien faire!

CY / CY

36 ◊ interview musicale

Page 37: collective art #0

Le marchand de sableHugo & Arnaud

www.myspace.com/lemarchanddesable

Label Undercoverwww.undercover.fr/[email protected]

Page 38: collective art #0

PORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIO

PORTFOLIO

PORTFOLIOPORTFOLIO

PORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIO

Visu

el :

Cam

ille

Cab

anes

Page 39: collective art #0

PORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIOPORTFOLIO

PORTFOLIO

PORTFOLIOPORTFOLIO

Page 40: collective art #0

COLETTE CALLI

Phot

o : P

ierr

e La

rose

et F

lore

nt D

arth

out

Page 41: collective art #0
Page 42: collective art #0

À gauche

Avant-goût - 2009 À droite

Allure, tomates & cheesburger - 2009

Escarpin Yves Saint Laurent

Page 43: collective art #0

� illustration - COLETTE CALLI

Page 44: collective art #0

� COLETTE CALLI - illustration

À gauche Tricot et tasse de thé,

oui mais ravissants souliers - 2009

Compensée Bruno Frisoni

À droite [...] Dans ses profond-

eurs [...]- 2009 Escarpin Nicholas

Kirkwood

Page 45: collective art #0
Page 46: collective art #0

� COLETTE CALLI - illustration

À gauche Divaguer - 2010 Sac

Alexa de Mulberry À droite

[...]La pluie un jour d'été [...] - 2009

Parfum Allure de Chanel

Page 47: collective art #0
Page 48: collective art #0

� Peux-tu nous décrire brièvement ton parcours ?

J’ai fait deux années en arts appliqués avant de me spécialiser dans la commu-nication visuelle. J’ai développé l’illustra-tion et la photographie en parallèle. Quels que soient mes projets, l’art et la mode restent mes deux inspirations principales. � Depuis combien de temps pratiques-tu l’illustration ?

Tout dépend de ce que l’on met der-rière illustration. J’ai toujours dessiné, et cela c’est précisé ces trois dernières an-nées. � Vocation ou hasard du destin ?

Vocation !

� Tu es aussi photographe, est-ce que ces deux activités interagissent entre elles? Si oui en quoi?

Les deux sont au service de l’image, c’est ce qui m’intéresse. Par la photographie ou par l’illustration, je peux soit raconter une histoire, soit créer un visuel purement graphique.

J’ai besoin des deux. Ce sont aussi des disciplines amenées à se mélanger par collage ou superposition par exemple. � Y a-t-il une autre forme d’art que tu pratiques? Si oui, sont-elles liées ?

J’ai toujours besoin de créer, quelle que soit la forme. J’ai touché aux arts plastiques pendant mes études, c’est une forme de création plus expressive et plus intime. Je fais également un peu de 'sty-lisme' pour le plaisir. Dernièrement j’ai récupéré des chutes de métal et en les associant à d’autres ma-tériaux, j’ai commencé à faire une série de bijoux. � Quelles techniques utilises-tu pour faire tes illustrations ?

Je dessine surtout à l’encre ou aux crayons de couleur. En général, l’illustration s’articule autour d’une phrase, et d’un élément pho-tographique collé. Certaines illustrations restent brutes, d’autres sont retravaillées informatiquement, notamment les motifs

48 � COLETTE CALLI - illustration

"Je l’imagine

plutôt comme un

livre d’images."

www.colettecalli.com

www.colettecalli.blogspot.c

om

ccc

Page 49: collective art #0

all-over ( avec des éléments de répétition sur tout le format).

Des illustrations seront ensuite choi-sies pour être serigraphiées ou repro-duites à la main sur de grands formats. � Quelle phase de la création (dans l’illus-tration) préfères-tu? Et laquelle aimes-tu le moins?

Pour celle que je préfère je dirais la composition, comme en photo. On a beau avoir de très bons éléments, si on compose mal, ça ne fonctionne pas. J’aime moins

la phase de recherche, lorsqu’elle s’éternise un peu trop . Pareil pour les retouches, moins il y en a mieux c’est!

� Où trouves-tu tes ins-pirations?

Dans l’art, la mode, le cinéma, la musique, la littérature, l’ac-tualité et mon quotidien. Quelle que soit mon inspiration et son époque, mon ob-jectif est de l'appliquer à une création plus contemporaine.

� Une jeune illustratrice parisienne doit bien avoir ses petites adresses secrètes; tu voudrais pas nous en donner une?

Secrètes je ne sais pas ! Person-nellement j’aime l’ambiance du Ma-rais, la boulangerie Malineau pour leurs guimauves, et le Trésor pour boire un verre en début de soirée. � C’est pas toujours facile de débuter, comment arrives-tu à te différencier? Tu as un blog, est-ce que ça t’aide à te faire connaître?

Pour l’instant, j’essaie surtout de faire des choses qui me correspondent. Si c’est personnel c’est forcément un peu diffé-

rent. Et puis il n’y a pas de plaisir à refaire quelque chose qui a déjà été fait, on cherche donc naturellement à se démarquer. Mon blog à deux ans. Je ne me consi-dère pas comme bloggeuse, ce n’est pas un journal, je n’y parle pas de ma vie. Je l’imagine plutôt comme un livre d’images qui me permet de partager ce que je fais. C’est aussi une bonne motiva-tion pour aller jusqu’au bout de ses pro-jets.

� Est-ce que tu aurais un conseil à don-ner aux illustrateurs ou artistes en géné-ral qui débutent ?

Tout remettre en question à chaque fois, voir grand et partager.

� Quels sont tes projets pour demain?

Un merveilleux petit déjeuner pour commencer, voyager pour la suite.

� Est-ce que tu reviendras nous parler de tes photos ?

Oui avec plaisir. Je compte exploiter davantage la photographie, en commen-çant par une série plus personnelle, sur laquelle je travaille actuellement.

� Qu’est-ce que tu voudrais dire aux lec-teurs ? Ne suivez pas mes conseils.

"Je l’imagine

plutôt comme un

livre d’images."

Page 50: collective art #0

JULIENSULZER

Page 51: collective art #0
Page 52: collective art #0

� JULIEN SULZER - photographie

Page 53: collective art #0
Page 54: collective art #0

� JULIEN SULZER - photographie

Page 55: collective art #0
Page 56: collective art #0

� JULIEN SULZER - photographie

Page 57: collective art #0
Page 58: collective art #0

58 � JULIEN SULZER - photographie

� CAM : Peux-tu nous décrire ton par-cours ?

Julien Sulzer : J’ai 21 ans, je suis étudi-ant en droit mais avant tout passionné d’art : surtout moderne, parfois contemporain, du dessin à l’installation en passant - biensûr - par la photographie.

� Depuis combien de temps pratiques-tu la photographie?

A l’école maternelle, quand les gar-çons disaient vouloir devenir pompiers et les filles princesses, je rêvais de devenir photographe ! Je pratique donc depuis un bout de temps, ce qui m’a permis de touch-er à tout : appareil photo jetable, Polaroïd, Diana F, compact argentique, bridge, réflex argentique et numérique.

� Peux-tu nous décrire ton univers ? Y a-t-il un sujet qui te tient à cœur dans tes images ?

Je fais surtout de la photo urbaine. Mon univers, c’est la jungle de la ville dans laquelle je suis chasseur : je scrute jusqu’à trouver ma proie, cette fraction de seconde durant laquelle la photo peut être réussie. En bref, la ville : ses lumi-ères, ses ombres, sa vie, et ses habitants! � Les images que tu nous as montrées sont en partie réalisées avec un Diana F. Es-tu un lomo-adepte? S’agit-il uni-quement d’un choix esthétique?

Je remercie ici ma petite soeur Lor-raine, qui m’a offert un Diana F+ pour mon anniversaire, il y a moins d’un an ! Je ne l’utilise pas seulement pour le rendu esthétique, j’aime aussi le côté

aléatoire d’une photo “Lomo” : tu ne peux pas cadrer parfaitement, ni savoir si ta pho-to sera cramée, réussie, Il y a très peu de réglages, ce qui laisse place à l’instinct.

� La majorité de tes images sont réa-lisées en noir et blanc, comment ex-pliques-tu ce choix?

Le noir et blanc d’une pellicule photo, il n’y a rien de tel. Essaie ! Les contrastes, le grain, on est loin du numérique et tant mieux ! La part d’imperfection de l’argentique, et spécialement en noir et blanc, a un charme f o u .

Page 59: collective art #0

"Mon univers

c'est la jungle

de la ville"

Tu comprends donc que je ne suis pas un très grand ami de Photoshop! � Quels sont les artistes qui t’ins-pirent?

En photo, toute la vague humaniste : des plus classiques (Doisneau ou Cartier-Bresson bien sûr) aux autres, Izis, Weiss,

Ronis, Boubat Ce n’est pas original non plus, mais je suis fan du boulot

de Robert Capa. La photographie contemporaine, dans l’ensemble, ne m’emballe pas. Pour cadrer plus large, j’adore les oeuvres méconnues de Warhol et Li-chtenstein (la peinture mu-rale à Tel Aviv, incroyable hommage à la peinture du XXème siècle), et tout Dali ! � As-tu une “Muse”-ique?

Tout dépend de mon humeur. Pour résumer, un

peu de Gainsbourg dans les oreilles, ça m’enchante toujours!

� Que voudrais-tu dire au lec-teur ?

Lecteur, merci de m’avoir consacré un peu de ton temps. Tu es curieux, avide de nouveautés ? Eh bien CONTINUE!

ccc

Page 60: collective art #0

JACK HORTER

Page 61: collective art #0
Page 62: collective art #0

� JACK HORTER - photographie

Page 63: collective art #0

Elle a été prise à Hyde Park à Lon-dres en 2009. Je rendais visite à un bon copain qui me faisait décou-vrir la ville. C‘était un des derniers week-ends agréables de l‘automne et on voyait encore quelques per-sonnes dans les parcs. J‘aime beau-coup cette photo parce qu‘elle

montre des gens qui se reposent des troubles de la ville et parce qu‘en la regardant, elle me repose moi aussi d‘une certaine façon... Le chien « volant“ qui interrompt la scène était du pur hasard, mais pour moi, c‘est ce qui rend la pho-to unique.

Page 64: collective art #0

Celle-ci montre un bar à An-vers en Belgique. La scène m‘avait fait penser à un tableau (je me suis rendu compte plus tard que le tab-leau que j‘avais en tête était Night-hawks d‘Edward Hopper). Ce qui m‘intriguait c‘était qu‘en regardant

les gens, ou plus particulièrement la femme au centre, je n‘ai pas réussi à interpréter son visage. Je n‘arrivais pas à savoir si elle était joyeuse ou triste, si elle réfléchissait ou si elle écoutait simplement ce que le mon-sieur à côté d‘elle lui racontait.

Page 65: collective art #0

photographie - JACK HORTER �

Je l‘ai prise à Paris au Bas-sin de la Villette en haut du ca-nal St Martin en automne 2008. La vue n‘est pas très Paris-cli-ché mais il faisait beau et appar-emment le jeune homme et moi

avions la même idée: il observe la scène, son appareil en main, attendant le bon moment igno-rant qu‘une vingtaine de mètres derrière lui, il faisait partie de la scène que j‘avais attendue.

Page 66: collective art #0

66 � JACK HORTER - photographie

Après le lycée, Jacques choisit de suivre un cursus dans une école de commerce, il se demande parfois pourquoi il n’a pas choisi une école de photographie deux de ces trois amis sont d’ailleurs devenus photographes (peut-être les découvrirons-nous dans les prochains numéros). D’une part, il voulait garder la photographie comme un loisir, quelque chose de libre pour se détendre sans trop se laisser influencer par une école. D’autre part, il pense qu’il y a un côté assez créatif dans le commerce aussi, peut-être plus subtil. Il s’intéresse à tout ce qui est un peu artistique. Il aime beaucoup la musique, et fait de la guitare ainsi qu’un peu de piano. Concernant ses photos à proprement parler, il n’a pas encore trouvé de vrai style. Ce qu’il aimerait, c’est faire passer la même émotion qu’il ressent en photographiant. En-tre autres, capturer une ambiance, une émo-tion et la figer afin de la transmettre. Il aime photographier des moments qui lui plaisent, des endroits, des situations, ou bien des personnes. Les meilleures situations sont bien sûr quand ces aspects apparaissent en même temps, quand je vois une belle per-sonne dans une belle situation dans un bel endroit. J’essaye de capturer la beauté et l’esthétisme que je vois. Mais de temps en temps il y en a une ou deux qui me plaisent.

Jacques est né à Moers en Alle-magne, mais a grandi dans un petit vil-lage au bord du Rhin, entre Coblence et Cologne. En ce moment, il fait des études de commerce dans un programme fran-co-allemand à Berlin et à Paris. Sa mère est française, et son père est allemand. Techniquement il commence quand il a 5 ou 6 ans, quand sa marraine lui offre un appareil bleu ‘Fisher Price¨’ pour Noël. Mais en vérité il commence à s’intéresser à la photographie plus en profondeur avec trois de ses meilleurs amis quand il a 16 ans. Ils prennent les vieux reflex argentiques de leurs parents ou grands-parents, et ils com-mencent à apprendre la technique et à faire des petits safaris dans leur région.

" la photographie

comme un loisir,

quelque chose de

libre "

par Laura Faeh

Page 67: collective art #0

Paris-Berlin

Selon lui (et il n’a pas tort), Paris et Berlin sont des villes trop différentes pour pouvoir les comparer. Paris est pour lui d’une beauté magnifique, mais assez classique aussi. Surtout en ce qui con-cerne l’architecture mais aussi en géné-ral, les gens et leurs styles, la vie, etc. A Berlin, il faut creuser un peu pour trou-ver la beauté. Ce qui lui plaît le plus à Berlin, c’est l’atmosphère. On a l’impression d’une ville qui vient de se réveiller, qui change tous les jours. Quand il est retourné à Berlin après un an et demi à Paris, il était fasciné par le nombre de choses qui avaient changé en si peu de temps. Mais une atmosphère est bi-ensûr plus difficile à prendre en photo.

Portrait

� si tu étais une couleur?Bleu� si tu étais une ville?Est-ce que je peux être un village aussi?� si tu étais un peintre?Impressionniste� si tu étais un musicien?Ben Gibbard� un endroit dans paris? Le deuxième ou troisième arbre de droite au bout sud-est de l’île saint-louis, en face de l’institut du monde arabe.� Qu’aimerais-tu dire aux lecteurs ?Euuuh merci d’avoir lu jusqu’ici!

ccc

Page 68: collective art #0

IZARA KUKEATTIPOOM

Page 69: collective art #0
Page 70: collective art #0

� IZARA KUKEATTIPOOM - graphisme

Page 71: collective art #0
Page 72: collective art #0
Page 73: collective art #0

graphisme - IZARA KUKEATTIPOOM �

Page 74: collective art #0

� IZARA KUKEATTIPOOM - graphisme

Page 75: collective art #0
Page 76: collective art #0
Page 77: collective art #0

graphisme - IZARA KUKEATTIPOOM �

Page 78: collective art #0

Je vous souhaite la bienve-nue dans le monde d’ISA-

RA KUKEATTIPOOM.

Avant tout, il con-vient de

décrire le personnage en

quelques mots. Ce grand mouflard de 28

ans vit à Berlin depuis main-tenant six ans. Ayant passé

toute son enfance en Thaïlande, il décide à l’âge de 22 ans de partir dé-

couvrir le monde et choisit la ville de Berlin comme destination. Il y étudie la ×Kommu-nikation & Design“ (communication & de-sign) à l’université PH-Potsdam pendant 4 ans.

Isara adore recréer un monde enfantin et imaginaire dans chacun de ses projets, le thème des animaux est très

récurrent. Il dit vouloir transmettre un message ×d’happy kunst“ (happy art), c’est-à-dire essayer tout simplement de faire sourire les spectateurs et surtout de les émerveiller comme lorsqu‘ils étaient en-fants. Au-delà de ses projets, on retrouve cet esprit farfelu chez lui au quotidien, en commençant par sa chambre où on peut trouver entre autres une ribambelle de jou-ets et de chapeaux, un lit en carton ainsi qu’un Frigidaire en guise d’armoire. Isara est aussi un grand passionné de photogra-phie, avec un intérêt particulier pour les Po-laroïds. Il possède une collection à n’en plus finir d’appareils Polaroids, tous différents les uns des autres. Parmi ses photographes favoris, on compte l’anglais Martin Parr ou encore le canadien Jeff Wall.

Pour parler plus particulièrement de son art, Izara touche un peu à tous les do-

"un lit en carton ainsi

qu'un frigidaire en

guise d'armoire"

78 � IZARA KUKEATTIPOOM - graphisme

Page 79: collective art #0

maines. Il réalise énormément d‘illustrations, d’installations et de collages où la diversité et l’intensité des couleurs jouent un rôle dé-terminant. Il fait aussi du graphisme-design ainsi que de la musique qui s’inscrit dans un genre électro plutôt nouveau (remix de The Comedian Harmonists pour vous donner une idée). Sur un plan plus professionnel, il crée des affiches, des flyers ou de petits spots publicitaires pour différentes agences et studios. Son gourou est Friedrich Hun-dertwasser qu’il vénère depuis un grand nombre d’années. Il l’admire pour ses pro-jets architecturaux tout autant que pour ses peintures. Il y retrouve cet esprit imaginaire tout droit sorti du monde des barbapapas.

Au passage on en prof-ite pour vous signaler que Izara cherche un stage, donc faites tourner ou envoyez directement

un mail à [email protected]

www.

hOph0ppOny

.com

par Anais Zech

ccc

Page 80: collective art #0

PAULDIEMUNSH

Page 81: collective art #0
Page 82: collective art #0

� PAUL DIEMUNSH - illustration

Page 83: collective art #0
Page 84: collective art #0

� PAUL DIEMUNSH - illustration

Page 85: collective art #0
Page 86: collective art #0

Etudiant en 2ème année aux arts déco, Paul Diemunsch revoit le monde à travers ses dessins en noir et blanc. Ce jeune étudiant utopiste rêve d’un monde avec une liberté d’expression optimale ; sur ses dessins, sont repré-sentés, des corps nus, des gens isolés ou mi-homme/mi- machine, perdus au milieu d’un monde compliqué et im-mense. Sous un coup de crayon assuré, précis et complexe à la fois, Paul recrée un univers dans lequel l’homme de-vient comme machinisé par un monde invisible et pourtant omniprésent qui le gave de centaines d’informations, l’empêchant presque de penser par lui-même

� Qu’aimes-tu voir dans une œuvre ?

J’aime être impressionné par la tech-nique et l’authenticité d’une œuvre ; Rem-brandt, Hopper, Ansor, Giger ou Domier sont des artistes qui m’ont beaucoup mar-qué. Giger est un artiste très abouti et tran-scendant qui assume un parti-pris ultra-vio-lent et extra-exentrique que je respecte et admire énormément chez cet homme. Dern-ièrement je suis allé voir Lucian Freud qui m’a littéralement saisi et a produit chez moi un choc émotionnel et esthétique extrême-ment fort.

� Quel est ton héros ? Mon père mais je ne suis pas sûr que

cela découle du monde réel ou irréel ; sinon Zidane !

� Quels sont les projets que tu aimerais réaliser prochainement ?

Deux projets me tiennent à cœur : tout d’abord l’envie de réaliser un livre qui serait édité et dans lequel j’écrirais une histoire sous forme de dessins uniquement ; il pour-rait être question d’une histoire d’amour

"Machinisé par un

monde invisible et

pourtant omnipre-

sent"

compliquée entre un homme et une ma-chine ou bien de relations entremêlées qui feraient perdre ses repères aux lecteurs avec des retours en arrière, des histoires dans des histoires, des changements sou-dain de personnages. Le deuxième, un peu plus fou nécessiterait du temps, du répit, de la liberté et une immense façade en ville à un endroit préalablement choisi et visible par tous pour une création gigantesque en noir et blanc.

� Ton but premier dans la vie ?La seule chose que je désire c’est la

reconnaissance de ce que je fais, et la pos-sibilité de produire et d’exercer sans cesse ; pour cela, il me suffit de temps, de matériel et d’inspiration.

par Camille Dana

Page 87: collective art #0

illustration - PAUL DIEMUNSH � 87

Portrait � Le principal trait de ton caractère : Anxieux � Ton principal défaut : anxieux � Que voudrais-tu être : moi sans l’anxiété ! � Le pays où tu voudrais vivre : il n’a pas encore de nom � Ta couleur préférée : noir � Ton style de musique préféré : le hip-hop � Ta devise : ça mange pas de pain

Si tu devais choisir

� Un film : apocalypse now � Une musique : bring the ruckus Wu Tang Clan � Un livre : Le démon Hubert Selby Jr � Un sandwich : rosette, tomates fraiches, salade, lamelles de gruyère � Un quartier parisien : le 11ème, Oberkampf, Parmentier, et chez moi à Louveciennes � Une heure dans la journée : 7h00 PM � Une boisson : une citronnade � Une cuisine : africaine et indienne � Un tee-shirt : le hip hop y’a que ca de vrai !

ccc

Page 88: collective art #0

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

Visu

el :

Cam

ille

Cab

anes

Page 89: collective art #0

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

SOCIÉTÉ

Page 90: collective art #0

Pour comprendre, il faut aller chercher du côté du désert du Nevada, où se tient tous les ans un festival : le Burning man, qui rassemble des milliers de personnes venues prôner l’esthétisme et la musique électronique.

L’idée est en fait de mettre à disposition des artistes et designers le desert, dans lequel ils doivent effectuer une performance artistique éphémère. Pour la petite anecdote, les deux fon-dateurs de Google étaient au Burning Man juste avant de fonder l’empire (eh oui il y a beaucoup de gens du web au Burning Man). Tout le long du festival les participants construisent donc des œuvres éphémères qu’ils brûlent ensuite en guise de pot de départ. Le festival s’est déjà taillé une bonne réputation d’allumés donc à mon avis y a de quoi halluciner.

Bref, le Burning Man s’était du 30 août au 6 septembre, autant dire qu’on l’a raté de peu. Mais ne t’inquiète pas, la communauté française du festival: Les French Burners sont là pour te faire revivre ces bons moments. Ils créent des événements autour des principes du festival, comme les Burning Night, rassemblement où l’expression se déguiser prend d’un coup tout son sens. S’il y a une chose que vous ne devez pas rater à une Burning Night, c’est bien votre déguisement! Croyez-moi qu’avec notre cha-peau, on s’est vite fait évincer par la compétition.

On comprend d’ailleurs mieux quand on sait que le plus beau déguisement remporte une place pour le prochain Burning Man (encore un de loupé pour nous). Sinon la soirée propose aussi des activités pour le moins originalesé: vacuum bed, masseuses, et body painting, al-ors lâche-toi et va sur le site www.frenchburn-ers.org pour être informé des soirées ou même pour t’inscrire. Marc n’hésitera pas à t’envoyer un p’tit message de bienvenue ; )!

French Burners www.frenchburners.org Burning Man www.burningman.com

Tu fais quoi ce week-end ?

BURNING NIGHT

90 ∆ BURNING NIGHT

Visu

el :

Cam

ille Y

evrt

Page 91: collective art #0

FRENCH BURNER ∆ 91

Page 92: collective art #0

C’est bien d’avoir des idées, encore mieux de les concrétiser mais le top c’est de ne pas se les faire voler. C’est à cet instant que le droit, si rigide et austère, vous sert enfin à quelque chose !  Sans avoir la prétention d’être Batman ou Superman, le simple juriste va essayer de vous enseigner les gestes qui sauvent.  

Tout d’abord, votre œuvre est-elle considérée comme une œuvre par le droit  ? En effet, n’est pas auteur qui veut  ! Si vous doutez de votre talent, ne vous en faites pas, le législateur et les juges sont plutôt indul-gents et qualifient d’œuvre de l’esprit beaucoup de choses. Commençons par évacuer ce qui n’est pas du domaine du droit d’auteur, c’est à dire les  inventions qui sont protégées par les brevets, les marques qui ont un régime particulier et dans une moindre mesure les dessins et modèles.  Ces der-niers peuvent toutefois bénéfi-cier de la protection par le droit d’auteur.  

Voici quelques exemples d’oeuvres protégeables afin de vous aidez :

∆ Les romans, poèmes, pièces de théâtre, journaux voire même les titres ;∆ Les scénarios, les films et créa-tions audiovi-suelles ;∆ Les compositions musi-cales et œuvres chorégra-phiques, les tours decirque ;∆ Les peintures, dessins, photographies, sculptures ; ∆ Les créations publici-taires ; ∆ Les illustrations et les cartes géographiques (…)

Maître Arnaud, notre renommé avocat vous aide, jeunes artistes, à protéger vos oeuvres grâce à des conseils clairs et précieux...

92 ∆ MAITRE ARNAUD

Dans les autres cas,  dès lors ci est protégée par le droit d’auteur à deux conditions : la création ou idée doit être per-ceptible et  originale.

La perception de l’œuvre implique que l’idée soit con-crétisée sur un support. En ef-fet, l’idée est de libre parcours, évitez donc de penser tout haut  ou enregistrez vous ! Ce qui compte, c’est qu’une trace existe. Même si en manque d’inspiration vous n’êtes pas allés au bout, vous pourrez  protéger ce qui a été fait.

Par originalité, il faut com-prendre qu’à travers l’œuvre, il soit possible de voir l’empreinte de l’auteur. Peu importe la technique utilisée ou la beauté de l’œuvre, les juges ne sont pas critiques d’art. Cependant, le critère d’originalité est le fruit d’un grand débat que   je vous épargnerai, au risque de faire exploser quelques cer-veaux.   Sachez seulement que vous pouvez vous inspirer mais jamais copier !

Page 93: collective art #0

Le courrier à soi-mêmeVous vous envoyez un courrier

contenant votre support par lettre recommandée avec ac-

cusé de réception.  Ce courrier devra être cacheté à la cire et

ne jamais être ouvert !Ainsi le cachet de la poste

prouvera que votre œuvre a été créée au plus tard à la date

du cachet de la poste

Le dépôt auprès de socié-tés d’auteurs ou d’asso-

ciationsMeilleur rapport qualité prix. Pour les détails je vous laisse un lien, il explique très bien la procédure à suivre. Bien sûr il existe d’autres sociétés d’au-teurs ou associations qui font

la même chose, notamment l’INPI avec l’enveloppe Soleau.

 www.sacd.fr/Proteger-une-oeuvre.38.0.html

Le dépôt chez l’huissier ou le notaire

Seule preuve irréfutable de la date de création puisque ce

sont des officiers publics qui constate le contenu et la date à laquelle vous l’avez déposé

et surtout que c’est bien vous qui l’avez déposé. Si vous

prenez cette décision ne tar-dez pas trop pour qu’elle soit

réellement efficace. Prix du 4 étoiles : 150euros×

A vous de faire votre choix, et si vous vous posez encore des questions voici quelques

sites qui pourront vous aider.www.inpi.fr / www.adagp.fr

www.sacd.fr / www.sacem.fr

Une fois assuré de vo-tre qualité d’auteur, com-

ment protéger votre œuvre ?

Aucun dépôt ou déclaration n’est

nécessaire. Néan-moins, il faut être en

mesure de prouver que vous l’avez réalisée en premier  ! En effet, si une personne a crée la même œuvre avant vous, vous serez considéré comme contre-

facteur ou du moins vous ne serez pas investi des droits d’auteur.Première possibilité, vous la pub-liez tout de suite. Ainsi, vous aurez à la fois des témoins et la date du support de publication (journal, livre, diffusion de vidéo sur inter-net…). Le problème est qu’il n’est pas toujours possible de publier et ce moyen de preuve peut s’avérer assez dangereux dans la mesure où il n’est pas toujours possible de retrouver le support ou la date de celui-ci. Heureusement, il existe plusieurs solutions   pour prouver la date de création. Et comme

d’habitude, plus elles sont sûres et plus elles sont chères :

Page 94: collective art #0

On’investit pas sans raison un exemple de l’art contemporain comme la Fondation Cartier. Si l’usage d’un urinoir renversé pouvait se con-cevoir à une époque pas si éloignée (la Fontaine de Duchamp date de 1917), force est de constater que les attentes actuelles ne semblent plus re-poser sur les mêmes ressorts. La trop fréquente complexité de l’art contemporain, escamotée par le principe de conceptualité de l’œuvre, semble avoir perdu sa dimension le carquois bourré de peintures pétillantes. Mais qui est-il, cet iconoclaste du pays du soleil levant? Né en 1947 à Umejima, Takeshi Kitano commence sa carrière comme acteur comique dans le quartier

d’Asakusa, où il réparait des ascenseurs. Puis il fonde le duo Two-Beats en 1972, au sein duquel il laisse exploser ses talents d’improvisateur. Il devient progressivement célèbre grâce à la télé-vision où il fait de fréquentes apparitions subver-sive en devenant la norme pour créer l’événement et c’est le propre de l’art, il faut savoir surpren-dre: alors que le Centre Pompidou ouvre grand ses portes à Lucian Freud, peintre figuratif, en remerciant Soulage et son ténébreux outrenoir, la Fondation Cartier a décidé d’ouvrir les siennes au phénoménal Takeshi Kitano, artiste incern-able, prolifique, ayant plusieurs cordes à son arc en plastique et à la manière d’un Prince capable

Expo par Constantin Yvert

LA LAME DE FOND

KITANO

94 ∆ EXPO

Page 95: collective art #0

de jouer des dizaines d’instruments diffé-rents, Kitano n’a cessé d’étendre ses moyens d’expression : cinéma, écriture, jeux télévisés, peinture, installations, design, musique, etc., le maître japonais sem-ble ne connaître aucu-ne limite. L’exposition qui nous est proposée à la Fondation Cartier regorge, pour notre plus grand plaisir, de surprises merveilleus-es. L’espace semble pour l’occasion trans-formé en caverne d’Ali Baba folklorique à la sauce soja.

On peut y voir des animaux trans-formés en armes de guerre, des installa-tions ludiques et fée-riques qui nous ren-seignent en s’amusant sur notre condition d’homme, des espaces créatifs, des vidéos met-tant en scène Kitano ou des Japonais devant faire face à des situations rocambolesques, ou encore des peintures au graphisme et aux traits larges. Car ce qui frappe, c’est l’envie de faire partager la connaissance en s’amusant, avec humilité et gaieté. L’exposition est un chemine-ment initiatique pour les enfants comme pour les adultes qui adulent l’enfance ou qui veulent la redécouvrir. Et plus, en filigrane, il y a une cer-taine critique du snobisme artistique : une usine à gaz géante qui confectionne un ruban déri-

soire ou une machine servant à recréer des Pol-lock à la chaine exprime, non pas un malaise, mais une certaine distanciation ironique avec ces figures de l’abstraction. L’art contemporain exige de nous une attitude réflexive, alors réflé-chissons. Que pourrait nous enseigner l’art lou-foque du génial Kitano ? D’abord que le propre de l’artiste, c’est bien de faire réfléchir, à la limite de choquer, mais en aucun cas de nous plonger dans l’incompréhension la plus indiscernable.

Ensuite, que l’art est aussi une sensation, un plaisir que nous procure l’enchevêtrement des lignes et des couleurs, dont le meilleur vecteur d’intelligence est souvent l’émotion.

On a presque envie de proposer une nou-velle définition de l’art contemporain : : non plus un art hermé-tique, conceptuel ou exagérément abstrait, mais ouvert, didac-tique et émouvant. Ce qui distingue le sub-lime du vulgaire, c’est bien l’initiation. Or, si l’art ne cherche plus à enseigner mais à s’enfermer, il manque son rendez-vous avec la modernité. Il repose sur ce principe que s’il édicte des règles, c’est pour s’y retrouver et rassembler, et non pour exclure. Take-shi Kitano, comme ce samouraï aveugle qu’il met en scène dans son film atoïshi, tranche les têtes de l’establishment ar-tistique, mais avec trucage : le sang qui coule est toujours de

la peinture.

Beat Takeshi Kitano, Gosse de Peintre Du 11 mars au 12 sept 2010 Fondation Cartier pour l’art contemporain Tous les jours sauf le lundi de 11 à 20h 7,50 euros 01 42 18 56 50

“ L’ exposition est un cheminement initiatique pour les enfants comme

pour les adultes qui adulent l’enfance ou qui veulent la redécouvrir. ”

Page 96: collective art #0
Page 97: collective art #0

CRAVATE ∆ 97

par Cécilia Thomas

A l’origine, la cravate était une bande de tissu élégamment ouvragée que portaient les cavaliers croates, l’objet ne tarda pas à séduire dès le XIIIème siècle Versailles et sa cour. Très vite, la cravate s’imposa comme l’indispensable de l’élégant et ce, dans le monde entier.

∆ www.since1337.com∆ www.coindugeek.com∆ www.boutique-flouzen.com

Depuis ces temps, la cravate a évolué, ce n’est

pas seulement sa forme qui a changé, en ef-

fet celle qu’on lui con-naît aujourd’hui ne date que de 1920, la cravate est aussi depuis le XIXème siècle un signe de distinction sociale (tiens tiens).Mais la cravate c’est aussi, sur-tout aujourd’hui, l’un des at-tributs indispensables d’une tenue apprêtée : peu importe que le costume soit beau, bien coupé, bien taillé : t’as une cra-vate, ça y est, t’es bien sapé ! Mais attention, la cravate c’est aussi une expression de la pen-sée. Un homme, lorsqu’il décide de mettre une cravate, choisit sa forme, sa matière, sa couleur,

son motif, son style, son nœud… Le nœud représente d’ailleurs l’intention que l’on désire faire émaner de sa personne à trav-ers un touché, une délicatesse, une harmonie : en un moment toute sa sensibilité. La Roche-foucauld allait même jusqu’à proclamer que « le nœud est à la cravate, ce que le cerveau est à l’homme ». Mais aujourd’hui, qui prétend pouvoir différencier un nœud double d’un italien ou d’un windsor ? A en voir l’intérêt de la génération Y pour la ques-tion, il y a de quoi se faire du soucis pour notre héritage de la culture vestimentaire. Sachez messieurs (et mesdames ne vous croyez pas epargnées) que le vêtement comme tout art s’apprend et se cultive.

Aujourd’hui, porter une cravate est devenue une normalité, par-tie intégrante de l’ uniforme. Eh oui les gars ! Au boulot, c’est costume-cravate ! Alors, ha-bitué ou pas, faudra s’y mettre un jour. Vous aurez d’ailleurs alors le choix de vous en pro-curer dans les grands magasins parisiens : Printemps, Galer-ies Lafayette, Le Bon Marché, Madelios (j’oublie personne ??), pendant ce temps d’autres at-tendront que mère, sœur, ou amie, se montrent généreuses à noël prochain, les moins inspirés les piqueront à papa tandis que les plus « Cool Art » iront en dénicher sur le web (cf adresses en bas de page). Les puristes enfin, iront chez Her-

mès, Marinella ou Charvet.

Page 98: collective art #0

Situé au 1, rue Jacquard en plein dans “le village Popincourt” l’Ave Maria est tout à fait le petit restau’ de quartier dans lequel

on aimerait revenir jusqu’à claquer la bise aux serveurs.

Créé par deux anciens de la Favela Chic, le restaurant propose une cuisine ethnique et origi-nale loin du couscous royal et des patatas bra-vas : entre la tourte brésilienne, les brochettes à l’afghane, ou encore le colombo antillais de porc mariné au citron vert, autant vous dire qu’on a mis un bout de temps à prendre la commande. Gros point positif, les cuisiners ne sont pas du tout radins sur les proportions ! Pour un bon plat et un pichet de cocktail vous devriez vous en sortir pour 20 à 25 euros par personne. Croyez-nous, ça vaut le coup. Point de vue déco, la re-sponsable, qui est une ancienne brocanteuse, chine tous les biblos, buddhas, et évidemment Vierge Marie de la maison. Toujours dans l’esprit village, on peut d’ailleurs y savourer “le fabuleux destin d’Amélie Poulet” sous des guirlandes en papier.

Une ambiance qu’on n’est pas prêt de

98 ∆ VIE DE QUARTIER

trouver à côté des Champs-Élysée. Il faut dire que le village Popincourt a su cultiver l’ambiance vie de quartier en restant soigneusement à l’écart des nom-breux touristes de la capitale. Mais le village popincourt, c’est comme toutes les bonnes choses, quand on y goûte une fois on ne peut plus s’en passer.

En bref, l’Ave Maria c’est une ambi-ance chaleureuse qui vous donne toutes les cartes en main pour passer une bonne soirée sous le regard bienveillant d’une vi-erge Marie qui n’a pas fini de rayonner.

+Les pichets de cocktails, un quarti-er sympa, une déco chaleureuse et originale,

une cuisine variée et servie en grosse quantité.

-Pas de réservations (tout dépend du point de vue car ça peut être un plus !), la carte bleue n’est pas acceptée.

L'AVE MARIA

par Camille Yvert

Visu

el :

Cam

ille Y

evrt

Page 99: collective art #0

L’Ave Maria 1, rue Jac-

quard 75011 De 12h à 15h

et de 18h à 2h du matin.

Page 100: collective art #0

APPEL A PROJET 2010 EXTRA ! TOULOUSAIN LA PETITE INVITE # NUITS SONORES DU 10 AU 14 NOVEMBRE 2010 TOULOUSE.

EXTRA !1, 2, 3

LA PETITE INVITE #

NUITS SONORES

GRAPHeINE

Cet automne, en novembre, plusieurs festivals se rassemblent pour harmoniser

leurs rendez-vous et une partie de leur communication. PinkPong et La Petite

ont décidé de réunir la dynamique musicale des Nuits sonores à Toulouse et la

vivacité graphique de Graphéine sur un support unique proposé aux artistes :

Une aff iche A3 qui grâce à un QR code peut proposer aux heureux possesseurs

de Smart phones d'écouter de la musique. Ces aff iches seront disposées dans

les bus du réseau Tisséo et dans la ville.

# L'APPEL A PROJET GRAPHeINE

# Graphistes, illustrateurs, dessinateurs, compositeurs, musiciens : C'est pour vous !Tu es compositeur et tu as des amis graphistes? Ou à l'inverse, tu es graphiste et

tu as des amis compositeurs? Alors créez ensemble une des aff iches sonores qui

sera visible dans Toulouse en novembre 2010 !

L'appel à projet consiste à produire une oeuvre entre un graphiste et un compo-

siteur af in de réaliser une aff iche interactive, qui sera visible et audible (via QR

code) dans plusieurs lieux de la ville rose.

L'impression et la diffusion des aff iches sont prises en charge par la Petite et

Graphéine.

# LES CONDITIONS :

LA PETITE INVITE #

NUITS SONORES

L'EXTra ! fleche :

# Envoyez nous votre production à [email protected] avant le 6 septembre 2010.

# Fichier jpeg A3 en portrait 300 dpi

# Fichier son en mp3 (7 minutes maximum)

Artistes et musiciens voici un appel à projet sans moyens comme il se doit ...

Votre contact : Mathilde > [email protected]

Page 101: collective art #0

Cet automne, en novembre, plusieurs festivals se rassemblent pour harmoniser

leurs rendez-vous et une partie de leur communication. PinkPong et La Petite

ont décidé de réunir la dynamique musicale des Nuits sonores à Toulouse et la

vivacité graphique de Graphéine sur un support unique proposé aux artistes :

Une aff iche A3 qui grâce à un QR code peut proposer aux heureux possesseurs

de Smart phones d'écouter de la musique. Ces aff iches seront disposées dans

les bus du réseau Tisséo et dans la ville.

# L'APPEL A PROJET GRAPHeINE

# Graphistes, illustrateurs, dessinateurs, compositeurs, musiciens : C'est pour vous !Tu es compositeur et tu as des amis graphistes? Ou à l'inverse, tu es graphiste et

tu as des amis compositeurs? Alors créez ensemble une des aff iches sonores qui

sera visible dans Toulouse en novembre 2010 !

L'appel à projet consiste à produire une oeuvre entre un graphiste et un compo-

siteur af in de réaliser une aff iche interactive, qui sera visible et audible (via QR

code) dans plusieurs lieux de la ville rose.

L'impression et la diffusion des aff iches sont prises en charge par la Petite et

Graphéine.

# LES CONDITIONS :

LA PETITE INVITE #

NUITS SONORES

L'EXTra ! fleche :

# Envoyez nous votre production à [email protected] avant le 6 septembre 2010.

# Fichier jpeg A3 en portrait 300 dpi

# Fichier son en mp3 (7 minutes maximum)

Artistes et musiciens voici un appel à projet sans moyens comme il se doit ...

Votre contact : Mathilde > [email protected]

Page 102: collective art #0

Crazy Amazing Music

LCD SOUND SYSTEMHome

Illus

trat

ion

: Cam

ille

+ W

anda

Page 103: collective art #0

PLAYLIST � 103

HORSE SHOESPerfect Combinaison

CABIBOULeave House

THE DRUMSLet's Go Surfin'

ELOLast Train to London

POINTERS SISTERSSend Him Back

SETTLED IN MOTIONA Question of Time

J.DILLASo Far to Go

CALL ME SENOROh La La

par Martin Petit et Olivier Casassus

Page 104: collective art #0

Illustration : Camille + Wanda

x THE END

Illus

trat

ion

: Cam

ille

+ W

anda

Page 105: collective art #0

[email protected]

Tu es journaliste, photographe, illustrateur ... Tu veux contribuer au projet CAM.

Tu es un jeune créatif et tu veux qu'on parle de toi.

Illustration : Camille + Wanda