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L’OBS/N°2677-25/02/2016 129 SPÉCIAL ÉCOLES DE COMMERCE ÉCOLE DE COMMERCE ? Comment choisir son CLAIRE BOULEAU IANNIS GIAKOUMOPOULOS Nos conseils pour intégrer les meilleures “business schools” ou les cursus universitaires plébiscités par les recruteurs

choisir son ÉCOLE DE COMMERCE · 2019-11-05 · ces grandes entreprises. » Ravie de son poste, elle « travaille sur des sujets stimulants et diversifiés, dans des secteurs variés,

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129SPÉCIAL ÉCOLES DE COMMERCE

ÉCOLE DE COMMERCE ?

Comment choisir son

CLAIRE BOULEAU

IANNIS GIAKOUMOPOULOS

Nos conseils

pour intégrer les meilleures

“business schools” ou

les cursus universitaires

plébiscités par les

recruteurs

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Jérémie Sicsic27 ANS, DIPLÔMÉ DE L’EMLYON EN 2013, COFONDATEUR DE UNOW

« Je me suis dit, pourquoi pas moi ? » A la tête d’une start-up depuis trois ans, Jérémie est encore tout étonné d’être arrivé là : « Je n’avais pas choisi une école de commerce dans ce but. » Entré à l’EMLyon après une prépa littéraire, il dit y avoir acquis « le réfl exe de challenger les idées reçues, le statu quo ». C’est grâce au projet de création d’entreprise, obligatoire en première année, que la fl amme s’est allumée. « Ensuite, pendant mon année de césure, je me suis dit : et si moi aussi je lançais

ma start-up ? » L’idée s’est concrétisée sur le campus de Shanghai, où, avec Yannick Petit, un camarade, Jérémie s’est intéressé à l’éducation en ligne. A leur retour en France, ils lancent Unow, une plateforme de Mooc d’entreprises. Jérémie dirige déjà dix-huit salariés et entend s’imposer comme numéro un de son secteur.

L a première des business schools ? Elle n’est née ni à Oxford, en Angleterre, ni à Cambridge, dans le Massachusetts, mais à Paris, la Ville Lumière. En 1819, Gustave Courbet voyait le jour, Peugeot construisait sa pre-mière usine et un groupe d’éco-

nomistes et d’hommes d’a. aires fondait l’Ecole spéciale de commerce et d’industrie, depuis rebap-tisée ESCP Europe. Presque deux siècles plus tard, si la France ne brille plus du même éclat au rang des puissances mondiales, nos grandes écoles sont, elles, toujours au fi rmament. La France occupe ainsi le plus grand nombre de places au classement international des masters in management du « Financial Times » : 21 sur 80 ! Cette prouesse ne tient pas seulement à la capacité de ces écoles à sélectionner de très bons élèves, le classement du « FT » récompense aussi leurs compétences pour les former au monde du travail, grâce à une péda-gogie connectée aux entreprises.

Mais si l’o. re est emballante, il faut ouvrir l’œil avant de se lancer : le titre n’est pas protégé et

Le campus de l’Edhec, inauguré à Roubaix en 2010, s’inspire des facs américaines.

STÉPHANE LAGOUTTE/CHALLENGES/REA-DR

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Renseignements

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Juliette Naar22 ANS, DIPLÔMÉE DE L’ESSCA EN 2015,

CONSULTANTE CHEZ IBM

« En prépa, j’aurais été malheureuse !  » assure Juliette. Cette passionnée de langues et de rencontres a choisi une école post-bac en cinq ans avec l’idée de grandir par les expériences plutôt que par le bachotage, de se professionnaliser et de voyager. Mission accomplie : un stage en Espagne, un en Irlande, un semestre sur le campus de Shanghai

couronné par un double diplôme d’un an avec un MBA au Vietnam… Aujourd’hui consultante en conduite du changement chez IBM à Paris, au sein du graduate program, elle a été embauchée directement après son stage, à son grand étonnement : « Je pensais que seules les meilleures écoles post-prépa permettaient d’intégrer ces grandes entreprises. » Ravie de son poste, elle « travaille sur des sujets stimulants et diversifiés, dans des secteurs variés, avec beaucoup de responsabilités ».

n’importe quel établissement peut s’auto-proclamer business school ou grande école, mais seulement une trentaine d’établissements, membres de la Conférence des grandes écoles, peuvent se prévaloir de cette estampille. Au-delà, une centaine d’établissements o'rent un diplôme de bac +3 à bac +5, visé par l’Etat. Leur niveau et leur prestige varient considérablement, mais toutes fonctionnent sur un modèle qui continue à séduire les recruteurs et à rassurer les parents.

Leurs élèves se frottent tant à la finance et à la comp-tabilité qu’au droit et aux res-sources humaines, histoire d’apprendre les bases de la gestion avant de se spéciali-ser en dernière année dans un éventail de métiers qui ne cesse de s’élargir. Disposant de moyens bien plus impor-tants que les universités, les écoles se démènent pour chouchouter leurs élèves et o'rent une alternative inté-ressante aux cursus acadé-miques  : «  Au lycée et en prépa, l’apprentissage est individuel, pointe Elsa Bails, 27 ans, venue de prépa litté-raire, jeune diplômée de la Toulouse Business School. En école, j’ai découvert la ges-tion de projet. C’était très res-ponsabilisant. On devait choi-sir une mission par groupe de six. Nous avons levé 6 000 € pour aider une association ! » En parallèle, les stages nom-breux et obligatoires aident

à se former une idée concrète des métiers ensei-gnés. Emeline Lebrun, étudiante d’Audencia, s’est ainsi fait une raison : le marketing, non merci, c’est la finance qui a trouvé grâce à ses yeux : « C’était plus concret et j’ai toujours été attirée par les chi/res. » L’année de césure en entreprise, choisie par une large majorité d’étudiants et parfois impo-sée comme à l’Edhec, permet de peaufiner son pro-jet. Tout aussi utile, la vie associative s’avère très riche en business school, et les opportunités d’y prendre des responsabilités sont nombreuses. « J’étais président de la Junior Entreprise, raconte Martin Rougier, 26  ans, diplômé de l’EM Strasbourg. Nous répondions au même cahier des charges qu’une société de conseil. J’étais le contact direct d’entrepreneurs et de grands comptes. J’ai gagné en autonomie et en rigueur. »

Les business schools, très prisées des recruteurs, o'rent un passeport e4cace vers le monde du tra-vail : 82% de taux net d’emploi quelques mois après le diplôme, à la sortie des grandes écoles, avec un salaire rondelet, pour 71% dans l’enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), qui porte sur l’ensemble des écoles bac +4 et bac +5, avec tout de même 13% de jeunes diplômés esti-mant n’avoir qu’un « job purement alimentaire ». Certes, conjoncture di4cile oblige, la durée de recherche d’emploi s’est allongée. La preuve  ? Questionnés par nos soins, plusieurs directeurs rechignent à détailler leur taux d’emploi dans les

mois qui suivent immédiate-ment la sortie. En revanche, un an plus tard, rares sont les ex-étudiants à être encore sur le carreau. D’autant que ces écoles sont de plus en plus ouvertes sur le monde, offrant doubles diplômes, séjours ou stages à l’étranger, où près d’un quart des diplô-més démarrent leur carrière.

Grandes et moins grandes

Parmi la vingtaine d’établis-sements dits post-prépa, les parisiennes HEC, Essec et ESCP Europe sortent du lot. Un quart des patrons du CAC 40 sont des HEC et les recruteurs ra'olent de ce trio ; certains, très exigeants décident même de s’y can-tonner. Suivent une dizaine d’établissements de très bonne qualité, de l’EMLyon à Neoma en passant par Grenoble EM. Enfin, certes fiables, d’autres s’avèrent

La Toulouse Business School fait partie, depuis 2015, des 100 meilleures

au monde.

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Inscriptions jusqu'au 21 mars 2016 Epreuves écrites le 6 avril 2016

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moins sélectifs et offrent des débouchés plus régionaux, comme l’ESC Pau ou l’ESC Clermont. Mais par défi nition, qui dit école post-prépa dit prépa. Or les deux années d’entraîne-ment intensif ne sont pas du goût de tous ; on peut désormais s’en passer et entrer dans l’établisse-ment visé après un BTS, un DUT ou un passage par l’université.

Autre option, choisir une école de commerce post-bac. De plus en plus de business schools pro-posent un programme bachelor en trois ou quatre ans, certaines comme l’Essec depuis longtemps, d’autres depuis peu, telle l’ESCP Europe. « Je ne me sentais pas du tout le courage de faire une prépa  », raconte Caroline Morand, 26 ans. Avec de bonnes notes en terminale et une men-tion bien au bac, Caroline avait pourtant le profi l. Mais pas l’en-vie de s’« enfermer et de travailler à fond ». Elle a choisi le bachelor de l’Edhec : « J’ai eu des profs de l’Edhec, certains cours en com-mun, le même campus, le même carnet d’adresses, la même marque sur le CV  !  » Aujourd’hui, après un master à Dauphine, elle gère une petite équipe en supply chain chez Air liquide. Inconvénient de cette for-mule : son coût, bien plus élevé qu’un passage par une prépa ou une fi lière courte. C’est également le point faible des nombreuses écoles post-bac en cinq ans. Si certaines ne justifi ent pas vraiment les frais de scolarité exigés, d’autres représentent une

alternative de qualité. « Nous recrutons au sein des post-bac, mais de façon sélective, surtout à l’Ieseg et à l’Essca, explique Sylvie Bernard-Curie, associée DRH Talents chez KPMG. Leur public a changé, on y trouve de plus en plus de bons élèves. »

Oui, les écoles de commerce ne manquent pas d’atouts. Mais avant d’y investir de 30 000  à 50 000  €, quand nombre d’universités

HEC Paris, dont le campus se trouve

en réalité à Jouy-en-Josas.

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–  Dauphine, Toulouse-I, Assas, Paris- Panthéon-Sorbonne pour ne citer qu’elles – o'rent des for-mations a priori moins glamour mais menant aux mêmes jobs, une sérieuse enquête s’impose.

Parmi les écoles post-prépa, toutes membres de la Conférence des grandes écoles, il faut s’assurer que le diplôme a bien obtenu le grade de master. Mieux, les accréditations Equis, AMBA et AACSB, qui sont délivrées après un audit minutieux, signalent la qualité du programme, et plus elles ont été attribuées sur une longue durée, plus grande est leur valeur. Les classements du «  Financial Times  » au niveau mondial, ou du Sigem et de « Challenges » en France, donnent une idée du rang de l’établissement. Attention toutefois à ne pas leur accorder trop d’importance  : «  Après quelques années, on se rend compte qu’en dehors des trois pre-mières écoles, ce qui fait la di(érence, c’est la spécia-lisation et les stages », reconnaît Elsa Bails. D’où l’intérêt de scruter l’o're pédagogique avec atten-tion, en étudiant les sites internet et les plaquettes, et en interrogeant des étudiants et des diplômés. Les écoles de commerce excellent dans l’art de se

vendre, c’est un peu leur métier. Il faut donc grat-ter derrière le discours de façade et chercher des preuves. Tel établissement vante sa coloration entrepreneuriale  : possède-t-il un gros incuba-teur ? Tel autre met en avant son goût pour l’inno-vation : propose-t-il des cours en ligne ? Et celui qui défend une approche technologique, a-t-il un partenariat avec une école d’ingénieurs ?

L’ouverture internationale est un élément impor-tant. Toutes les écoles se targuent d’être globales. Reste à voir comment elles s’y prennent. Certaines se sont étendues en ouvrant des campus. L’ESCP Europe décroche la palme, avec six sites en Europe. L’ESC Rennes n’a que le sien mais a5che le meil-leur taux de professeurs étrangers dans sa catégo-rie – 85% – et elle compte 50% d’étudiants inter-nationaux. «  Nos programmes sont dispensés totalement en anglais, indique Olivier Aptel, le directeur. Les élèves passent au minimum un semestre de cours et un de stage à l’étranger. »

Martin Rougier avait le choix entre plusieurs éta-blissements de même niveau et a choisi l’EM Strasbourg, car « elle impose un an à l’étranger, en

Grenoble Ecole de Management, créée en 1984, a, depuis, fait ses

preuves.

FRANÇOIS HENRY/REA

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ÉCOLES DE COMMERCEDes dizaines de programmes se qualifi ant de

grandes écoles et plus de deux cents qui se baptisent écoles de commerce : nul ne contrôle ces appellations. Sachant que l’acquisition d’un

diplôme de niveau bac +5 peut coûter plus de 50 000 €, il est légitime que les candidats qui investissent l’équivalent du prix d’une voiture

de grosse cylindrée désirent savoir ce qu’il y a « sous le capot ». Grâce à une enquête extrêmement fouillée – budget de l’école,

composition du corps enseignant, pédagogie et organisation des études, spécifi cité des cursus,

origine des élèves, épreuves d’admission, stages à l’étranger, service des carrières, insertion

des diplômés, salaire à la sortie –, ce guide

permet faire son choix parmi les meilleurs cursus à l’école et à

l’université ou encore parmi les Sciences-Po.

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échange universitaire. Je me suis dit qu’envoyer trois cents élèves d’une promo soulignait forcément un réseau de partenaires important et une réception massive d’étudiants en échange  ». L’ambiance a achevé de le convaincre. Un élément à ne pas négli-ger ! « Il faut faire le tour des écoles et établir son hit-parade a+ ectif, conseille Sylvie Bernard-Curie. Il se passe quelque chose dans la rencontre, qui consiste à se dire : est-ce que je m’y sens, est-ce que je m’y projette ? » Alice Duguay, 22 ans, explique : « Je m’entendais beaucoup mieux avec les étudiants de l’ESCP qu’avec ceux de l’Essec, plus dans la com-pétition, où il y une ambiance campus, à Cergy, une forme d’enfermement, tandis qu’à l’ESCP, les élèves conservent une vie en dehors de l’école. »

Dernier aspect, et non des moindres  : le prix. Depuis quelques années, l’addition croît de manière démesurée. A l’Edhec, le programme grande école coûte désormais 44 000 €. Plusieurs écoles, notamment HEC, o5 rent carrément les frais de scolarité aux boursiers, comme Montpellier Business School. Son directeur insiste  : «  Nous sommes la première école en pourcentage d’appren-tis. » Sylvie Bernard-Curie rappelle qu’« il faut être positif et se dire qu’à la fi n, tout le monde aura un job ». C’est la garantie qu’o5 rent les écoles de com-merce depuis deux cents ans.

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P artout sur la planète, des familles s’endettent, des étu-diants jeunes ou moins jeunes contractent d’énormes emprunts pour s’o&rir ce que, chez nous, on regarde sou-vent de haut : un titre univer-sitaire. On ne le répétera donc

jamais assez : les universités françaises proposent une large palette d’excellents diplômes d’un rap-port qualité-prix exceptionnel. Longtemps, elles se sont plus souciées d’excellence académique et de recherche que de l’encadrement de leurs étu-diants et de leur devenir professionnel, qui font désormais partie intégrante de leurs missions.

Et s’agissant des facs d’économie et de gestion, ce n’est pas d’aujourd’hui. Pionniers de la professionna-lisation, les instituts d’administration des entreprises (IAE) fonctionnent depuis plusieurs décennies comme des grandes écoles à l’université, avec des services pour la recherche d’emploi et des carrières qui n’ont pas à rougir de la comparaison. A cette di&érence, fort appréciable, qu’un master d’IAE ne coûte le plus sou-

Les bonnes affaires de la facTrop souvent méconnus, les programmes en gestion et en commerce de l’université font jeu égal avec les grandes écoles, à un tarif bien moindre

VÉRONIQUE RADIER

vent, comme la quasi-totalité des programmes univer-sitaires, que quelques centaines d’euros. Une sérieuse concurrence pour les grandes écoles, dont les frais de scolarité tournent autour de 10 000 à 15 000 € l’année, durant trois à cinq ans. « Nos étudiants n’ont rien à envier à ceux des grandes écoles. La qualité de nos ensei-gnements est attestée par la double accréditation Equis et AMBA, détenue à ce jour par douze écoles françaises seulement », explique Virginie de Barnier, directrice de l’IAE d’Aix-en-Provence, distingué dans le très sélect classement du « Financial Times ». « Nous disposons, avec nos masters en audit, finance, RH et marketing, d’une o,re parfaitement à niveau, mais au dynamisme d’une école nous allions l’excellence académique de l’uni-versité, avec quarante-huit thèses soutenues l’an passé. »

Et puis il y ces universités qui ont su imposer leur marque avec des parcours d’excellence dès l’entrée en licence, tout en cultivant leur di&érence avec les prépas. En tête, Paris-Dauphine : « Nous sélectionnons nos étudiants sur la base de leur dossier scolaire, mais nous leur proposons ensuite un tout autre modèle, ver-tueux, avec un faible taux d’échec. On n’éjecte pas, on injecte de nouveaux entrants tout au long du parcours, jusqu’en master », explique son président, Laurent Batsch, qui insiste : « Nous restons une université à part entière, avec ses activités de recherche de niveau international, des enseignants chercheurs et un modèle d’enseignement qui n’est pas celui des classes prépara-toires, basé sur la répétition du savoir, mais qui s’appuie au contraire sur l’innovation, qui correspond aux attentes de l’économie aujourd’hui sur la planète. »

A Toulouse-I, Bruno Sire a créé la Toulouse School of Economics, une grande école à l’anglo-saxonne, accessible notamment aux meilleurs étudiants de licence d’éco. Dirigée par Jean Tirole, notre prix Nobel d’économie, elle attire des étudiants venus du monde entier, tout comme les masters de cette uni-versité très renommée au plan international. « Nous recevons des candidatures d’étudiants européens bien sûr, mais aussi américains, chinois, australiens…  » explique Bruno Sire. Venus non parce que les frais de scolarité sont d’un montant modique – cela ne gâte F

RANÇOIS HENRY/REA

Au sein des IAE (ici, à Grenoble), on

trouve aussi l’excellence, mais à

faible coût.

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rien il est vrai – mais pour étudier dans une univer-sité de grande réputation, dont de nombreux ensei-gnants sont des pointures dans leur domaine.

Et ces universités prestigieuses n’ont pas le mono-pole des meilleurs programmes. L’expertise de leurs chercheurs leur permet d’être à la pointe des évolu-tions les plus récentes, d’innover sur de nouveaux cré-neaux. Elles nouent aussi des liens et partenariats avec le monde de l’entreprise, qui ne cessent de se dévelop-per. Aujourd’hui, plus de la moitié des diplômes de l’université sont à fi nalité professionnelle et ils font mouche sur le marché du travail. On peut d’ailleurs en juger chi/ res à l’appui. Le ministère de l’Enseigne-ment supérieur livre désormais chaque année des données fi nes et détaillées sur le devenir des diplômés des fi lières professionnelles de l’université, domaine par domaine et pour chaque établissement. Verdict ? Si l’on compare les bacs +5 de même spécialité, en gestion notamment, taux d’emploi et salaires sont dans un mouchoir de poche. « Toute ma promo 2015 est déjà casée, cela représente vingt-sept diplômés ; tous ont été embauchés en un mois et j’ai sous le coude une dizaine d’o( res d’emplois non pourvues », explique Martial Chadefaux, à la tête du master contrôle comp-tabilité audit de l’université de Bourgogne. Et au sortir de certains programmes très connus des recruteurs ou bien visant une niche porteuse, les diplômés font jeu égal avec le gratin des business schools.

D’autant que, côté employeurs, les mentalités évo-luent. Même les entreprises du CAC 40 ou les cabinets de conseils – longtemps chasse gardée des grandes écoles – s’intéressent de plus en plus aux jeunes uni-versitaires. « Les distinctions entre écoles et universités n’existent pas dans les autres pays, la mondialisation tend à imposer le niveau master comme une référence pour les employeurs. Même si certains noms d’écoles, d’universités ou même de programmes brillent plus que d’autres, les entreprises nous demandent avant tout un master et une spécialité », constate Sébastien Sanchez, directeur exécutif chez Michael Page.

Reste, c’est vrai, un taux d’échec toujours assez élevé. Après des années d’omerta, le ministère joue désor-mais la transparence sur les chi/ res et publie réguliè-rement les statistiques, bien faibles, du taux de réussite en licence. Mais il faut relativiser ces chi/ res, qui tiennent pour partie à de nombreuses réorientations. Autre point faible des universités, le manque de lisibi-lité des formations. Le ministère a bien impulsé un grand ménage, mais il reste ardu de faire son marché parmi des milliers d’intitulés, d’autant que les facs manquent souvent de moyens pour communiquer. Mais attention, après des années de désa/ ection, il faut désormais jouer des coudes en première année de licence dans de nombreuses universités car les bache-liers sont de plus en plus nombreux à vouloir y entrer dans de nombreuses disciplines. Et ils n’ont pas tort.

CÔTÉ

EMPLOYEURS,

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MENTALITÉS

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