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CHA PintE Vn SQMMkSD E ._ LP $ákanais A» ph - - flU e4sor - 14 Re ¿tu Carjbu it manase Sékanajq Le monago des o Pfleprs - j)- orce. -- ?Iéehes - Armes défens;yeq - En oute pour le Inc LoTrujte._.L moustiqu._ Son de deux face do i - Au Jac La Truifr. - i}évo par iou is. - Lut(es a y ee ?our g fluir. - En ours gris. - Presque borgnc. 1 peine de rctour á N.-fl de qu'íI me falluE repre p J ¡e e bcmjn de la tort. Cetie fois ma visite fuL pour les S ékana;g Avari de nar rerq(jejques_ unes des péripljes de rl ouveau voyage, qu eiques 8 j5 sur celle Irib,r ne S eron! ce pas hors de place. Les Sékopajs - plus COrree(ejnenI Ts4'ké/,6, habiÑiij5 des Itochers, e'est.djre deé. de dénée; mais Montag,jes Itocheuses - ap- l)flrtiCnuieiil, coinmo les Tsil kohtjnes el les Porjeuj.. i la gran COUtIIi leur d ialeete, Jeurs mowrs el fles ftusç bien que Ieur Lraits phv siologjq 5 en ¡'ant , " ,e tribu disi ne1c. - An phvsiqiic, i(s I')uó uu-de so»f sYcijes el OSseux el d'ujte tailJe ssous de la movenne . ils ant le front *Hrojl, Ie el des yeux trés sjoues creases m les POlfiel Les pefifs iutérie(,rc eiifo,, (Jans Mar orbUc. La kvre J'atitre est, diez eux,quelque peu pe nduntc, el Pone el me Ion SonI gdn 14 érai tr!s minees, fandis qu'ils ant le I)eliL el retrouss en avztnt. Sur dix hommes gui sont déj; pires de imiHe, ciuq al' rnoins parnhlrónt Peine dignes dv om A u floral jIs son ¡mit5, lloi:nélesetsu,)erqluI• Parmj

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CHA PintE Vn

SQMMkSD E._ LP $ákanais A» ph - -

flU e4sor - 14 Re ¿tu Carjbu it manase Sékanajq

Le monago des oPfleprs - j)- orce. -- ?Iéehes - Armes défens;yeq- En oute pour

le Inc LoTrujte._.L moustiqu._ Son de deuxface do i

- Au Jac La Truifr. - i}évo par iou is. - Lut(es

a yee ?ourg fluir. - Enours gris. - Presque borgnc.

1

peine de rctour á N.-fl dequ'íI me falluE reprep J ¡e ebcmjn de la tort. Cetie foisma visite fuL pour les Sékana;g Avari de narrerq(jejques_unes des péripljes de

rlouveau voyage, queiques 8 j5sur celle Irib,r ne Seron!ce pas hors de place.

Les Sékopajs - plus COrree(ejnenI Ts4'ké/,6, habiÑiij5des Itochers, e'est.djre deé.

dedénée; mais Montag,jes Itocheuses - ap-l)flrtiCnuieiil, coinmo les

Tsilkohtjnes el les Porjeuj.. i lagran COUtIIi

leur d ialeete, Jeurs mowrs elfles ftusç bien que Ieur Lraits phvsiologjq 5 en ¡'ant,",e tribu disi ne1c. -An phvsiqiic, i(s

I')uó uu-de so»f sYcijes el OSseux el d'ujte tailJessousde la movenne . ils ant lefront *Hrojl, Ie

el des yeux tréssjoues creases mles POlfiel Les pefifs

iutérie(,rc eiifo,,(Jans Mar orbUc. La kvre

J'atitreest, diez eux,quelque peu penduntc, el Pone el

me Ion SonI gdn 14érai

tr!s minees, fandis qu'ils ant le I)eliL el retrouss en avztnt. Sur dix hommes gui

sont déj; pires de imiHe, ciuq al' rnoins parnhlróntPeine dignes dv om

A u floral jIs son ¡mit5, lloi:nélesetsu,)erqluI• Parmj

JiS AU PAYS DE 'L 313R8 flOIR

eux, un traiteur de íourrures porra q1e1quefois aher tendremi visiter ses piéges eL ses cohicis. laissantsón magasinouvert saus craindre le inoins d monde j)Ow' ses marchan-dises. Entre tcmps, un chosseur indigénoviendra peut-étres'approvisionner de ¿e don( II aura be.soin á mamo Id stocLdi¡ traiteur absent; mais ji ne manquera jamais mi biend'en avertir le propriétaircá son retour, oti biend'y Iaisserun équivaieui exaet en pefleteries.

J'ai dii qu'ils étaient supórstitieux, En cffet; le chamanou jongleur-médeciu a encere beaucoup d'ewpire sur eux,taudis que les Porteure du district en son[, ponria plupart,arrivés h art rire. -

En cutre, ji n'est pas ¡'are d'apprendre que qtetque chas-seur sékanais qui aura été favorisé d'trn réve s'est pro-clamé propliéte, qu'il dhite a yee l'assuranee d'un charla-tan les visious qn'il a cites eL qn'iI donne, sons craindre lacontradiction, les dótaiis les plus désopilauts sur les royau-mes d'outrc-Lombo qu'iI a visités dansleurscoinsetrecoins.Jusque-lá, ses dires, si ridicules qu'ils 5oient, soni asaezinoffensifs ; mais it va sonvent plus bm. Preiiant an sé-rieux son róle de prophéte, ¡1 annonee parfois quelque ea-la;nité irnmineute,dont l'ótoiguemcnt dépend de tele outelte cojid ilion plus mi moius . ciirieusc. Ces íausses pré(I ic-tinns s&mentla f'rayeur el l'ioqiiiétide dansia tribu, etoutparfois des conséquences encere plus déplorablc&.

Le Sékanais esi un nomade invétéré. lmpossible de l'a-mener.á se ilxcr quolque part eL á bMir une demeure. II estsi mal á son aise datis une maison mi une cubano !S'iI iniarrive de visiter sos amis au lite Stuart mi ailleurs, II ncpeut rési'der chez eux ; ¡1 Ini faut sa loge conique en peande curibou en été, en sa bulle ¡le branchage en hiver. Lá,du moins, II peul respirer.

II fauL dire aussi que celle vio de vagabondage Ini est im-posée autaul par la conformation de son pays natal eL unenécessiié absolue que par sos goóts personneis. Le saumon,

CHÁPITRE VII ti

on le sait, no remonle que les fleuves eL rivi6res qul aftIuentdaus l'Ocian Pacifique. Os' toes les eours d'eau qul arrcisentle lerritoire des Sékannis ont leer débonché mtdiat oc im-médiat á l'est des Montagnes Rocheuses. Le saurnon fai-sant défaut eL lo poisson d'tiu tres espéces étánt presqueaussi raro, lo Sékariais doit, pour vivrc, se rejeler sur laviaride des fauves qu'il Lee h la chasse. CeLLe dépendaricel'ohuige (l'Crrer çtt el Ui sur les montagnes, á Iravers la fo-¡'éL, et générhiement, Ui oú II a le plusde chance de rencon-trar l'orignal oit le caribou.

Commo dversion á la venaison, it a un oliment aussigofttó des autres !ndiens dans le 'hennih mi couehe .de sévede pin nain (E. contorta). Pote' l'obtenir, ¡1 enléve i'éeoreede i'arbre a yee une corno ou une branche de corno de ea-ribou, puis it vacie le earnbium ou séve en mi: s rubansqu'il mane Frais el sur place. Exposéc á laehaicur, .eetlesubstance gard& assez longlemps sa frateheur premiére.lijen que conservant toujours un goÓl de gomme prononeé,pee t-étre t cause de celle saveur, mi la considére commetrés saine. -

-

Ei. 47. - Bacloir 4 ve.

Lé territoire des Sékanais s'étcnd á l'est el au nord deccliii des Porteurs, el comprond les versirnts cst el ouestdes Montagnes Rocheuse3 a yee les for3ts adjuccntes jus-quau deih de 57' degré de lñtitude nord.

L'organisalion sociale des Sókanais diífére en toes pointsde celle des Portcurs. On pourrait presque la dire nulle elrernplacóc par une sorle d'anarchie. Chez eux, point de no-tables liérédiLaires ayee terreb de cliasse en propre lesphres de famille soni les chefs naturels de bando eL, de reste,

118 : SUPAYS DE L'OURS Nola -

leur tiro es( plutt honoraire qu'effeclif. D'un nutre cóté,encñre que des groupes do farnilles aludes cltassen( ordi-.nairenjeut 'daus les mémes montgnes, sur les bords desmémes riviéres ou des mémes hes que leurs aiictres, lisno se regai'dent pourtant pascorntne propriétaires exelu-sifs de cos (erres et nc contesterorit á personne le droit dechasser avc eux oit saris eux, cm de tendre des piéges augibier daus les mmes endroits.

Lecas est bien diff6eitt chez les PorLeurs lesquéis sonttrés jnLoux de lears titres el des droits ou priviléges qu'iLscornportent eL ne chasseront jamais sur la torre d'autruisan s s.'exposer & a'.'oir á payér cher leur audace.

Les clans sont ,iu•ssi ¡uconnus choz les SiSkanais aussiles Porteurs ouL-ils peine A regarder ceux-ci comme leurssemblables. -

II

Les Sékanais reçoiveut de nos Porteurs lenom de 11'la-

'tenne mi habitante des digues de castor, cc qui donneraitá entendre bien á tort, que la chassc au castor les occupedavantage que ieurs voisius dii su&oues t. Porteurs ct S&-hanais poursuivcul cet animal a yee la inéme üdeti', safourrure étanj aussi précicuse aux tuis qu'aux nutres. Defait, les deux tribus font att rongeur une guerre si luces-santo quIL tic tardera pus á disparatre eomplétement.

Cest en hivr el daus les premiera jours du printempsque cette chasse se fait sur une plus grande échellé. (incfois la retraite du castor trouvtíe, 11 faut, pour en assurerla capture, découvrk Ia ronte qu'il s'esj tracée sous laglace.Caril su¡ t, paraD-fi,* ticssentiers parfaitemcnttracés,soit qu'il quitte A la vago ses quarliers d'hiver, soit qu'il yretourne. Ayee des comes de carib6u, les ehasseurs son-dent ia'glace. L'oreille exerede du-Peau-Houge découvrcvite, au son, la routchabit'uelie suivie parlé rorigeur.

On orense aüssitót sur ce passagc, un trou qui receyra

CliÁPITRE vil 11 9

les filete. A ces filets, pi1 sont en laniéres de peau de cari-bou, s'aUiche une baguette surnageant el garnie de oto-chettes. Le chásseur alore—ne devrais-je pasp]utót dire leprkhcur ?— s'en va ddmolir laloge du castor pour ¡'enchusscr. Si l'animal nc s'y trouvc polut, on le cherche toutaupS, dans sor magasin de provisions. Lorsque lesondulationsdc ¡'onu trahissent sa présénce, on l'cn délogeponi, le pousser•. vers les filete téndus. Si le castor, plusagile, devanee le chasseur, los elToris qu'il fera pour sedégager agileront les clocheties ; le chasseur averti se hi-lera d'accourir et s'emparera da captifavant que celui-cialt pu se dúbarrasser des lleus qui l'emprisonneut.

Lorsque, Mee le printcmps, soni venus les beaux jours,it part qelques rares coups de fmi tirés ñ I'oecasion, lachasse att castor se fuji att piége ola (tU ¡tal-pon. Ces piégessotu maintenatil d'ucier et de Fabrique européenne. Quautatt harpon, II est enos et barbelé ; le plus souvent on Pat-tache á up asscz long manche, eL on le lance de loin poturluí donner phis de force avec plusd'élan.

Fig. iB. - ilarpon á castor.

Les Dénés, Porteurs et Sékanais, captureni le gibierplus nomade, lynx, marire, pécan, etc. nu moyen de pié-ges de bois construiLs sur place eL Lendus sur les cherniuslesplus fréquentés par ces animau. Le gihier plus ronsi-dérable, ours, origual ou caribou, cst troqué a yee l'aidodo bous chiens, souvent buLe une journée avant (le BOU-voir Mro abattu.

Gi áee it la situation topographique de leur pays. lesSÓkctais pouvent fairola chasse att caribou Mcc des ré-sultuisi plussatisfaisants. Baus les détilós, duns les gorges(les montagues que Eraversent les troupcaux de caribous,

120 SU PAYS DE' L'OURS NOIR

ces lndiens placent sur une ligne une quarantaine do col-letsattachés á autant de picux. Deux jeunes gens surveil-lent chaque extrérnit4 de la ligne, tandis que la bande deschnsseurs mancrtnre,dans le but de pousser le gibier dunsla ligncde lacets. Des cris bruyants, dés caups de fon mu!-tipliés effraient les animan surpris. Affolós, jis le jetientensemble [ravers les laceEs qu se resserrent aussitótautour de icor cou.Le cecí, momentanément euptif, honditayee les pieux qui rctenaient les collets; eeux-ci, s'embar-rnssant daus les arbres tombós par [erre ou quise dressentsur le chemin, retiennent subitement ¡'animal en fuite elfinissent par l'étrangter.

It'

Les Sékanais non ebrélieni n'on[ rien de plus simple nide plus expéditií que la cérémonie du mariage. Quánd 1wjeune ehasscur.a hilE son choix, $1 demande siwp1enenteL sans préambule á l'enfant de la forAL:

- Veuk-tu me pofler mes lacets ácastor?Si la jeune filie ce veut pas unir son sort á son intenlo-

cuteur, elle se contente de répondre- Non; les feames nc manqiient pos-: demande á une

a u Ere.Si, mi contraire l'offrc luí platt, elle répond de suite, el

saris aucune rongeur de commande:- PeuL-etre ; demande á ma mére.Le jewie homrnc ifa pas á faire ceLle dómarche ; sa fian-

cée —car ceLLe réponse lul donn&droilhcenom - a bAted'en instrtiire sa mre. Ators, sunl'avis de celle-ti, lajeunefilie éiéve un buLLe de branchage aupÑs de son ariciennedemeure, car un Skanais n'habitera jamais sous le móme[oit que ses enfanis mariés. Le soir, cc cntraiit, le fianc'lul passe les laeets á castor. Saus plus de cérémonie, le cou -ple est désormais mar el íemme.

CIIAPITRE Vil 12t

Les prétiminaires du mariage n'étaient autrefois guéreplus compliqués choz les Porleurs que chez les Sékanais;lis cofttaient seulemeot davantage .et dtraient plus long-temp. L'étiquette, chez les premiers, voulait que lajeunelillo n'etU rieti á dire ni pour ni contre l'tinion projct.5e.Senlemout lorsqu'uu jeune homme avait choisi ea fernmc- qui devait étre do clan diifércnl dii sien'— sarjs échau-ger un mot ayee elle, II sinstuIlait simplement C11C7. AOl)

futur benu-pére, se ineltail ñ son service, el no rnanquaitpas de tui offrir, á lul el ¿mx antros parenta de lajeune hile,tout ce qu'il ponvail gagner it la chase mi antrement. End'antres termes, ji payaD d'avance sa f,ancée.

Une année ou deux se passaient aiusi. Aprbs avoir faitla eour... ¿mx parentsdesa futuro, quand ¡1 estimait qu'unoni bien mérité allait cofia récompenser sa persévérance,lejeune homme demandait la malo de lajeune personnepar l'intermédiaire de quelque ami obligeant.

La proposition bien accucillie, ¿était le mariage con-traeté. En cas de refus, le prétendant éconduit recevait,en compensation des dous qu'iI avait falte, un équivalentcii ospirnes. .. -

En cas do mariage, ji n'y avait jamais ¡oleution de s'en-gager it tout jamais. Áussi le divorco as-aLt-ii licu sansbeaucoup do difflculté, snrtout chez les Sékanais. Alors lee¡-devant mar reprenait les drnis qu'iI avait falta it sa pré-tendue fcmme, el, chacun do son e&té, les denx conjointsallaieot chercher fortune ail1eus.

Si des enfants étaient vehus cimenler l'union, le di-*voreo était plus difílcile, innis nultement impossible. Lepére s'emparait alors de la géniture; car, parmi les sau-vages, tout aussi bien que parmi beaucoup de leurs frérescivilisés, la force prime te drolt el couinie lis son¡ trésattachés it lenta enfants, le mar¡ préfórait les con!ier pourun temps aux solos élrangers plutót que de les voir entroles maing de leur propre mére mainlenant divorcée.

422 LV PAY8 DE L'OUM NOLa.

OuLre la polygamie, qul était comrnune aux Porteurs elaux Sókanais, ces derniers pratiquaient aussi la polynn-d rk.

Ai poinL de vue social et sotis le rapport matériel, lesSékanais sant aujourd'hui bien en dessous des Porieurs.Eloignés des postes civilisés et n'ayant jamais aucun com-merce ayee eux, jis sont restés plus simples el plus primi-Lifs. Par exeiñple, pour legibier (l'i(nportance secondaire,comme les flóvres el Les perdrixou ponles sauvages, jis seservent encare (le Faro el ('une espéce de flüelie it téte debois ómoussée. Ceci m'nmóne it parler des armes offensi-ves eL défensives autrefois en usage parmi nos Déués,Porteurs el Sékanais. -

Ces clerniers, gui sant aujourd'hui si arriérés eomparésflux Porteurs, leur dtnient jadis teliemeni supéricurs aupoint de vile industriel el artistique que les Portcurs leurdcvaient plusieurs ospóces d'armes ou instrumenis de Ira-vail.

Relativement á la matiére qui entrail daus leur corn-position, les fléches de nos lndiens étaient de trois sonesles unes étaient en bois, d'8utres en os el le plus Grandnombre en silex on en pierra augite-porphyrite.

Nous avoas déjá mentiotiné la ¿léche Á tate da bois dcs-tinée á la chasse aux iiévres ¡1 faul y ajonter la fléche dejeu, tonteen boisd'amélaichier, etgarnieseulementde detixplumcsau lien de (rok emmc étaienl Lautos lesautres.-

Les tiéches k ttte en os ordinaire étaient fbriquéesayee les den Ls de devant du castor réduitespur. le Çrr Jernenti la forme vonlue. Ces iléches étaient Ñpu1e les plus

sóres. Deux antros espéces, bien qu'en usa,,,-- diez les Por-teurs, u'eu élaient pas moins d'originc sékanaise. f2est lacarne de caribon gui fouruissait la poiutedechacun de cestralla. Le premier - krá-tc/win-kwtvl, fléche coupée en

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cuA prpr VII 123

Lravcrs - rossemhlai( ?t une énrmc alóne de cordonnioret u'avait pas moins do six pouees dé long. L'cxlréniiLi3 laplus large était creusée de maniére A roe ovoir un manchede bois semblable á la tige a'une Ilbche ordinnire, att moycaduquel lo Ira¡( pointu étnit repoussó par la conde de Faro.Le projectile une fois lancé se détnchait Ini-méme do man-clic fi était mortel el en u'en faisait usage que contre unwnicmi, en ternps de guerro, 00 á Ja chisse pour abattro

Fig. 10. - Ponte. de ¡JAdies en pIerre.

le plus grós gibier. Le gibier moindre ¿mil tué ou bienavo.c la lléche ñ grosse téte de bois, Oil bien h l'aide d'uueíléehe ñ triple arte d'os curicusemeut Lravailléo.

Les fléchesen pierre ou en silex étaient de dimcnsions,¡le íorrnc el de inatiére diltércntes. Cerlairies étniwzt enolisidicone, et e'útaient les plus estirniSes; d'aulrcs pointesé. I;tient en quartzite, eL elles u'avaicnLjamais1e fin¡ des pré-cilden Les. -

Les ares de guerre (les Sékanais étaient de bois d'érable

124 At PAYS DE L'OtiiS NOIR

des montagnes (Acer glabrum, Touv.). lis n'avaient pasmoins de cinq pieds eL demi de long eL étaient reeouvertde bandos de nerfs de CP.rihmí pour leur donner phis deforce.' Une autre espéce !'nrc, destinée uniquemeni & la

Fig. 20. - Différenlcs aspéceH le flkchcs.

chasse - celle doni lis se scrvcntencore - est de saule eLn'a pas l'enveloppe en nerfs colLós de la fremiére.

L'arc des Porteurs n'avait jamais henucoup plus dequatre pieds de long el ¿taiL en bis de genévrier (Junipe;'cecidentalis).

CRAPITRE VII 125

Une particuiarité qni, je crois, lur était propre á l'ex-clusion de Lontes les entres tribus, éíuit althi-la-dinai, l'é-quivuleni de notre baYonnette. C'é(ait du silex commuñLaIUÓ en polifle coinme le fer de lance et fixé an boat deVare. Nos Porteurs s'en servalent comme d'un dard lors-(111119 se trouvaient trop rapprocliós de l'ennerni pour seservir autrement de leurarc.

lis póssédaient en ontre la lance régul.ére, une poinlede silex fixée au bout d'une perche.

Le seul instrnnient de pierre prilie était le )cel ou easse-tate, fait d'un solide granit et de-forme oblongue. II ene.xistuii une

ti espéee,seuiblable potirla forme, muís au

LHOIUS detix Ms plus tongue el, falte aved la come de cari-bou.

En fait d'artnes défensives, les Dóns avaicnt deux sor-(es d'armures et un bouclier. Ceini-ci dtaL de forme ovalecunme te elypeus des llomains géuéÑ1meuL, on le faisaitayee des brariebes d'umólunchicr en trelacées.

En caznpagne, jis se revétaieut d'une cuiras g e faite ayeedes bagueties dessécliées du mórne bois. Les bague [Les t'ar-rangaicrit parallélement les unes aux au(res,et des lanMrcsde pcau de reune les reteI?iarzt ensemble en passaut auxdeux hords eL Bu mitieii dé la cuirasse. CeRe armesive óLait en usage parmi les ln(Iiens dv Jitioral de la mer,eL it ya tout lieu de croireqt'efle teuravait 6W emprurltée.

Une armure propre á la nation dénúe,c'est lapesta(danslaquelle on se mct).CeUe cuirasse avait la forme d'tine tu-luque sans manches Lombantjusqu'aux geunux, de inaniéreit proteger toutle corps, exceptúla te(e ;jedis toutle corps,I)UC que dan¡ les grands combais, les Dénés nc se ser-vuient de Pare qu'en pliant le genoti. La peslrt ari jE en penitde carihon revtlt,e de pluisieurs couf*r,s de sable eL depeLits cailloux coagulés et collés ac mankre á former untoul qul rendait invuinérables ¡es parties du co"ps proté-151e9 par luir

126 Au PAYS »E L'OLRS tOIR

Toules ces armes et armurcs.!nienten usageici, humé-diatement avant,eL m6me un pca aprés, i découverte dupays par Sir A. Mae-I{enzie, en 1791

V

Mais ji naus tarde de voir par nous-rnómes co que lesSélianuis son( aujourd'hui. Commc les chcvaix - qu'ilsappdllent ¡jUlio DLI gros c11i511s— nc .sont pas CBCOFC ac-climatés chez. eux ,nous nc pouvons Isufl5 aItenire t les vojrvenir nous cliercher. Leur absence a un tvanLugc: noussomates Ubres de partir quffnd nous voudrons. Noiis nopouvonspourtant trop ditrérer, car nous avonsdounó ron-dcz-voiiaux Babines paurle inois prochain. Nouspartonsdone pail r le lac laTruite,en compagniede trois sauvagesde

,laNissiou,La premiérojonrnée de marche n'ofTre rcn de bien ex-

truordinaire. Nous Franchissons d'nbord de petites pral-ries ñ l'est dulae Stuart, iongeonsle lac Porteur, nousen-fonçons dans des fourrós de pctits pios (lui menacent defaire disparatire complétemeatle sef!tier, el nous &oitvonsvers le soir, sur les hordsd'uii cours d'enu que les curtesappelleut la riviére att Satirnon, tHais (luí passc parrni lessativages pouria i'iviüre un Castor (Tsa-la-ko/z).

F'a(ignós des foudriéres eL de l'exerciee gymnastique queti ous leur avons Nl fafre tente in journée, nos cbevauxs'arrteut volonliers, el non,, eampous.

Muis, ¿tu lien de goñter le repos qu'iIs ont si bien mú-rilé, jis sont assaillis par des nuées de motistiques qui lesmetterfl hors d'eux-inérnes. Naturellemetil, ces itisectesn'ont pus d&préftiroricc pour les unimau.t: le sang del'homine leur 1)aratt tout. aussi at 1 éelmnt nusst nous ncpouvons fermer l'aii de tonto la ¡mit.

Paur u'on no s'irnagine pas que fui une dent centre le

CØÁPITRE VII 127

moustiques 1 je transeS ¡ci un passage d'une lettre d'unmissionnaire jésul Le relatif á celle peste.

« CeIJX-Iá seuls qui ont voyagó par le districi des fortsen teinps de pluie peuveni, couiprcudre le tourment causópar celle peste des Ijays chauds. Encovo si ces suecurs desang accoir;plissaierit leur méLier en silenee! Mais non; jisnous próieuuent par icor bourdonneinent, puis lis neusenfonceut icor niguiflon dans la peati,.á droite, á gauchojis y déposent ieur.venin, eL naos couvrent ¡ccoo, laflgure,les rnains de pustui9s qui nous catisent des démangeaisonsá nousdonner le délire. On se frotte, oit se nieL en sang,ce qui nc fail qu'cmpirer la situation. On a beati faire, pasmoyco d'óchapperáces ennemisinvisibies. Enfin, de guerreJass on se rósigne et Pon oífre á Dicu l'irisomnie eL la souf-fr, ' e.• sIinct de ces suceurs de sang icor dii que lesa..; tIuii Kuropéen esi bieix plus riclie eL pius appélissahtqtie celui des lndiens (i )I

he leridemain, aprés avoir passé siccessivement la rl-viére Dianche eL la- riviére Muskcg oCt un faux pas eñE pré-cipité nos clievaux daus (les marais oü lis sernient infailli-l)lcmeifl rcsts, naus gugnons lit hauteur des terres quldivise le bassiu dii Pueiflque de celui (le la mor Arctique.A partir de lájonte can eourante se dirige vers la ruergla-dale. Ainsi le ruisseau que voici tic doil pos falte mohis de000 llenes avaut do se reposer sous les glaces des Esqui-man. EL dire «cv it desceule totale de taus les conrsd'caii qni lit¡ s" t :-'" de canal pour eliot aboutir itt n'estque de 274C l ';sl-ñ-dice 500 pieds sculoment (loplus quela perite 9 ..'.ut descerure les eaux di¡ ¡oc Stuartpaur aHer se jeter t\ Ñ mor, a1irb avoir pircou: nii, dis-Lance qui u'excéde pas 200 llenes 1 CelLe coi11pe.akondonnra une idéc de la ro pidit(S des riviére de la ColoinLnliritannique el en particulier do rrascr.

(1) Précs Mslor','ws, 1800, P. 461.

128 Al) PAYS DE Cavas NOUt

• Je salue en penséa mes fréres en religion eL leurs mis-tons échelonnées le long des riviéres t la Paix el. Mac-

Kanzie, au pied desquelles quelques goutes de l'eau quej'ai en ce moment saus les yeux iroat probableíneiji pas-ser, el je coatinue.

Vers midi, un lac aux bajes multiples eL itux ¡les ver-doyants frappe nos rcgards ; c'est le lac la Carpe. Le sen-tier nous conduit ?t un détroil qui sépare lelac propremenidit d'une anse aux eaux profondes, el que nous trnversonsen radcau. -

mutile d'appuyer sur Fétat pitoyable dés chemiis Unsetl dótail ca 41ra plus '-'u que [ante description p!utótque de suivre le sentier, u .lere palauger dans les laesquand II s'en tronve h porte C'est ce qul a lieu att IncLong que nous suivons dans l'eau aussi longtemps quepossihlc ; puis nous Lraversons son débouché, riviére célé-bre par la quantité d'exceflentes trullos qu'elle hourrit.Naos ftVODS eti soja de nous munir d'hameçon dansunquari d'heure lis nous ant rapporté unedouzaine de benuxpoissons que nous apprócierons au campemeit do soir.

Mais queLestee bruiteonfusqui frappe vos oreilles apÑ(jtIC vous avez grt.vi la colime ñ I'est de la riviére ? Votasavez beau interoger l'horizon, votas nc vo'ez partoutqu'une immcnse forét ravngée par l'ira'endie. Vos compa-gtions de voyage vous ont vite renseignó e'esl une chuteque hall á votre gauctie la riviére que vous venez de tra-verser. Comme elle cM á qucique distarce dii sentier, IIvous faul, pour la voir, vous écarter un pcu. Elle ¡fa pasmoins de 130 pieds de profondeur, et vau bien les que1-ques pas quil vous a fallu faire pour l'aller contempler:C'est un petil Niagara.

Plus kin, nons traversons la riviére aux Iroqatois, petitcours d'eau qui va se jeter dnns la rivire da lite Long.

Dácidérnent ce aventuriers d'lroquois n'ont pas en de

CH&PITRE Vil 129

succés daus nos pangos. .kussi, que.vcnaient-iis cherchersFloin do Icor pays?

- Des pelleteries, ecL argexit dii Peau-Ronge.Oui, mais jis se trouvaien( lá en territire dézié, el le

Déné nebadine pas quand it se voit frustré par des ótrangers de l'héritage que In¡ ont lógué ses aucétres. Deix 1ro-quois avalen( donc éu l'audace de venir chasser dans lepaysoü nousnous Lronvons, el jis sefélicitajent sausdoritedo succés de leur entreprise, quand la wort vint les sur-preudro ¡nopinément a y milien de leurs rves dorés. Soninstruuient ful un nominó TliIt qul les massacra M s'em-para des fourrures qu'ils avaienL ainassées. Certains sau-vagos répé(ent encoro de nos jours le chant de vietoiro»que Tui improviñ aprós son expioit el qni, comme tousles chauts de-ce gente chez iios Indiens, est eornposé desderniéres paroles proférées par ses victimes.

Le Peau-Rouge uÓ voyait rien de hntetix daris de parelisassassinats; pourlui, e'est de la u guerre » tout simple-inent. Ausi, nos lndiens devenuschrétiens nc peuvent-ilscomprendre cowmeut des blanes qui soal baptiss puis-sent, saris remords de conscience se reigoér á Luer leurssetulilables, el quitad vous loor dites que des ptütres ¿it-'ompaguent comine chapelalus les soldais ao service deleur pas, latir étonnement est á son comhle. Pour eux,guerre ci meurtre sont des termes synonymes. Chc2 Ieursauctres jis l'étaient á boa droil.

Le matin do troisiéme jorir de marche, la monotoniecxccjtionnellc dii chemin est agrénblemeni coupóe par lavue des Montagnes Iloebeuses qul se dressent majestueu-emenL devant noas. Des hauteurs oú fleos sornmes, nous

distinguonsaussi le tao laTruite el. la vallée de se y -, déver-suir; puis nou5 desceudoas ie long d'un ravin proferid, elune heure aprés nous entendons les coups (le fusil qui té-pondent á notre sigual de l'auLre cólé de celLe hale de sa-

o

130 AU PAYS 1»; L'OURS NOIR

phis hordautia rivibre dii inc Lóng que nous traversons enarrivant.

Nous sommes chei les Séknriais.

VI

Immédiatement,hoaitucs eL fe tu sorleulde lcurs Len-tes échelonnées le long du lac cf viennent votis souhaiterla bienvenue, tout en faisant leurs remarques sur votrephysionomie et t'apparence de votre coursier, car le san-vago pense tonÉ Itaut.

- Enrin tu es venu : Voilá tant de temps que nous som-mes á t'attendre! Nous avns épuisé nos provisions. Unebande est nime déjñ partie depeur de-rhourirde fajín

Teis sant les propos.qui sulucnt votre arrivác. MalbeurIi vous si vous nUez lá pourf;Ure bonibance 1 Comnie folu'est pas notre ¡mt, ci paur no pus faire sonífrir trop Long-ternps nos Sókaiiais, nous nous rnetlons «u travail le soirmwe de notre arrivée.

Notre interpréte esi Zdga, un Porteur qui s'esiétabliláprs avoir tué un sauvage d u Inc SIuat qn'il prenait pour

un caribou. Depuis l'accident,.il n'a pas encare osó parat-tve á son pavs natal, en, ignant la vengeance des parenisde sa victime ; car,d'aprósl'auciennc lo¡ Porteur, qui versele sang doit répandre le sien : dent pour dent, iL peuroil. La question de culpabilité est une question tout á faitsecondaire.

Id nous n'avons ni église, ni inaison de catéchisnie. IIn'y a mAme aucune espéce de cnaisons. Tous nos exercicesse ¡'oid donc en plein nir, autour de malente.

Les Portcurs out faiL cmx Sékauais un commeuccmentd'église it laquelle nous travaillons (mis les jours. Cesderuiers nc veulent pas se Jaisser surpasser par, mes cern-paguons de voyage en zde pour la inaisou de bien, el c'estmerveilte de les voir manier, pour la premiére fois de

CUÁVITRE VII 131

Teur vio, la seic et le rabol. Atrssi voyez quelle ardeur,que de mouvement lis se donnent el cornme ce gente dotravail les cssouífle Qu'uu mennisier français n'était . il Ittpour admirar (?) le ÑsultaL (le leurs effor[s 1 Un aveugleeút mieux Tau.

Sons le rapport spirituel,mes efforts nc Lu yen t pas vains:mes iustructions furent bien suivies, cÉ, ce qui est micux,on les mil ¡tic es mmc en pratique. Onm'apporta bus lestarnbours eL osselets de jen qui se (rouvaient Itt el j'en fisun fcu de joic.

Ces pauvres gens ant eertaincment bien raison d'écon-ter le pr&re le fil qui les retient á la (erre est si minee 1La faim es¡ un de leurs pire9 ennemis, el elle fuji assezsouveiit desvieLimes parm ¡ eux. ,Lcs bUes féroces leurenléveni aussi pr!cis quelque parent ou ami ; en sorbeque, nioins encore que le Porteur, le Sékanais qui panpour la eluasse n'estjamais sAr de revoirsa loge.

tEzuh, ce petit courtaud nu teint fo. neé qul va eL viegilappehtnt le monde it nos exorcices, avail jadis un fróreayee lequel ji pr(it un jour tt la chasse. OEzuh élail alors¡no1 portani, eL la course au milicu des rugosilós (le lamontagne l'eut bien vilo épuisé.- JO u'eu puis plus ; reposan 5-ilous un pen, di(-¡¡ á

son fróre.Et bus les doux de s'asscoir sur la (erre nue.Quelques iustant. s'étaieut écoulés quand le plus jeune

des denx rernarqua ti une faible distance un énorme onrsgris.

- II faut queje le ttie, fiL-ii en se levant.OEzuh cut beau essayer dé Ven dissuader, le conjiirant

de no ps écouLcr sa Lémérité ; le jeune homnie nc veululÑu eriteudre. U descendit vers le monsre el lui euvoyala charge de son fusil.

Mais qu'est-ce qu'nn eoup de fusil por l'ours gris, le[ion de nos montagnes, la terreur des vares touristes qui

132 SU PSIS DE L'OTJRS NOIR

se son¡ fourvoyés sur sa piste? L'animal se prócipita surl'imprudent, lo suisitpar le cou, parlo ventre, el en lit uneinnsse iiiforme,et cela en présence de son fr&re iinpuissentá lui porter secours. Le lendemain,on le trouva á quelquespas de lá, masse de chairs meurtries el éusanglautées,el les entrailtes éparpillées sur le sol.• Mame depuis mapremiére visite aux Sékanais,un enfantd'uiie douzaiue d'annécs a co le móme son dévoré parun ours gris.

Att lecletir peu no courant de la faune américaine, jadois fairo remarquer que l'ours gris (Ursus ¡zorri bilis) estmi totfl nutre animal que lours noir (U. aznerkanus)beaucoup plus gros, de forme el d'instincts différents,d'une force étonnante el d'trne. férocité It l'avenant. NosDénés, qui sont par nature si láches en . préseuce del'Iiomme, soizt si couragcux face á face nvec les btcs féro-ces que, bien qa'on alt des exemples d'Indiens dévorésparl ' ours noir, celui-IIt nc passertiitpas chez eux pour unhommc.qui aurait peur de cet animal. Nombre de sauva-ges encore vivants 001 mi (le ces rencontres oú ¡1 leur afallu luiter corps It corps ayee l'ours noii' el s'en sont tirés,sinon saiis elTusion de leur sang. da moins a yee la viesau ve.

Vil

Demandez plutót it Sailowe do Inc Stuart. Longeantunjour,scul el duns un pelit canot, le Inc Babine, 11 aperont,non loin du rivage, un ours de celle ospéce, le tira eLcroyant l'avoir hlessé It mor[, coiirut aprés laissant sonfusil cfansle canol. lmprudent qu'il éLaitl L'expérience deses compatriotes aurait dci lui apprendre (jIJC l'ours noirest [mitre el va généralement se cacher pour attendre anpassage k chasseur qui n'a fai 1 que le blesser.

Ce fuL le cas de mon hommee II n'anit pas plus LÓt gravila petite cóte att sommet de laquelle ji croyaittrouvcr su

cas psnz vii 133

proie é(endue saus vie, que celle-ej liii sauta & la gorge elen aurait vite cu raison si le chasseur n'avait en la pré-sence d'espritde tui saisir les orcitics, ce que tonÉ sauvageíait en pareille cfrcous(ance, pour luí tenir la gueute á dis-tance et parlá l'emp&her de le mettre en piéces.

Les voil dónctous les deax lultanteorpsá corps, tantóldebut comme deux gladia(eurs, le jilus souvent se roulantel se culbutaut par torre, Sailawe no láchaL jamais lesoreillesdu monstre qui, de son cóté, luitaboure les épaulesel les bral de ses terribles grifl'es; $

Combien de temjs dura le combal, c'est ce qu'da nesaurait dire. Ce qu'iI y a de certain, c'est que le chasseuren soriit aífreusement meurtri. 11 Commcuçait, (Itt-it, áperdre haleine el l'our3 ahajÉ avoir le des,is, quaud monhommes'avisa de lácher }'animal pendan[ qu'ils étaienttousles deux á (erre, el ini envoya un vigoureux coup de piedqui le fitdégringolerén bas de la bulLe, Laridis que ]u¡-mmes'cnfuyait.vers son cano¡ el poussnit au large. Une f&s lá,ji ne sougea point ?t retaurner venger a yee son fusil lesbiessures qu'il avait reçues it en avait asscz.

Pcut-Ótre avait-il appris 'de son pire ñ se battre avecl 'ours. Celul-ci deseendait la rivióre Stuart en coinpagniede trois autres sanvages quand un ours tuL signalé, tiré, eLparcitiement hlcssó.L'anirnal, se couformaut áses inslincts,ulla se cachcr lá oú II prévoait qu'on le poursuivrait. Deuxauvnges de la btinde fouillórent la fort un peu en amonÉ

(le leur place de débarquerneut, tandis que A.t;oul, le pórede Sailawe, partit dans une direction opposée.

Aprés de vains eíTorls paur (rouver l'anitnat, les dcuxliidieus revinrcnt att canot croyant Y Lrouver leur compa-guon, muís celui-ci u'y étáit p&nt. Aprés l'avoir atLenduun certain temps, craignaut un ;tccideut, jis se niircnt Ci surecherohe. -

lis avaient faitprés d'nu quart de mille quand lis aper-çurent ¿tu loiri Atzoul dehaut eL ituwohule.

134 su mi DE x]oURS NOIR

- Approeliez doucctnent eL nc eraiguez rieti, leuroria-t-il ; je le tiens par les oreilles 1 Teneo lupuni aun bus

En effet, l'ours était lá deboni el face It face ayee l'lndienqul 1'emjiCciiai( demanotivrerantrementqu'avecsesgriffesApprochant prs du groupe, jis tirrenL I'animal A boutpprtunt.

Je connais .d'autres sauvages qui p6rtent encore les mar-ques des blessure qu'i ¡so ntreçues en pareilles renéontres.Qúe dis-je? un de mes meilleurs amis, Denys, sauvagedoat la vérucité nesauraitflrerévoquée endaute, amómeten u tte mi faronehe ours gris

De concertavee un mitre chasseur, it suivait sur la man-tagne la piste d'un caribou.

- Ya It dráiLe: mal je prendrai á gauche el aiusi nousle surprendrons entre detix feux, ini avait uit son compa-gima. -

Denys s'en allaiL done senl el saus se détier de rietiqunuid it tomba sur le carihon, le tira el le mauqua. IIullaiL recharger son arme el venait d'entrer duns une ctai-riére au .sommet de la montagne quanil it vil, a yee horreur,un ours gris déboueher d'un point opposó de la fort'.t el sediriger vers lui au travers de la petite prairie naturelle.

Que Mro ? Recuier? C'LaiL nito mort certairie. Man-cer? II ii'aurait pus le Iernps de chargcr sor fusil, et d'ail-(eurs qui serait assez Léniéraire pour auaquer 1'our grisa yee un fusil It (¡ti 00(11) ? Crier un secours ? Son cotupa-guon itait troj) loin el nc pourrait l'entendre.

11 se rappela alors qu'en pareille cireonstance le pointcssentiel est de tic pas trahir la moindre peur. II se tournadone bravemcnt vers le monstro qui avariaiL toujours, eli'aitendil de pied íerme. Le souvenir de sa femmeet desespetits enfants se prósenta. sou(lain \ sa pensée illeurdon naquelques secondes de regrel el, mentalement, leur¿UI adieu.

Cependant le faue n'était plus qu'á quelques pas. TonE

CIIAPITRE VII 435

étonné de so 'i'oir sinsi regardé fixemeni par un.Mré quisemblait le braver, II s'arréta nel, et s'assit en face deDeny. Ceini-ci ne le quilta pas un instant des yen, et,comme it lo racon(ait ensujie, ji n'éprouva aucun senti-ment depeu. -

- J'avais faiL le sacrifico de ma vio, dit-il ; j'attendaissculement mon bourreau.

Cependaut les instants suQcédaient aux instants ; l'oursno bougenit pas ot . sewbleit fasciné par le regard del'homrnc. Cinq minutes oti un quart d'heure, qui peut ledire? se passérent ainsi en contemplation mutuelle, quandsaudairi le monstre leva los oréilles, écouta avec attention,se détourna, puis aperçutuu socond adversaire déboueherde la forét.

C'était le compaguonde Denys qui était dósorinnis sauvé.Dés que l'ours eut vn le nouveau venu debout sur la lisiéredu bois, U s'en retourna lentcment par oi it dm11 venu. Ni]'un ni l'autre des ehasseurs nc sangea á le poursuivre, eljusqu% ce jour son Denys passo pouP Mro sorcier.

VIII

Ces aneedotes m'ont entratné bm. Je reviens ¿tu Inc iTruite el ñ nes Sélutnais.

Durant cette premiére retraite, je fis une dizaine dehaptémes, bénis six mariages et entendis la confession dequelques personnes - la pluparijeunes gens ctjetines flhlos-- qul étaient baptisées.

Pu is, comme la ¡'amine menaçait sauvages eL mission-iiaire, je repris le ebeinin dii lac Stuart.

Cette Ç0j5, jo no sais que¡ aceirleut arriva hmon cheval,superbe animal auquel je teiiais béaucoup ; mais le soir(le notre premier. ertmpement, je constatai qu'il étaitbior-gne.

Pon no s'en falluL que son maUre n'cÓt lememes'ort. Le

436 Ml PAYS DE L'OVRS «OIR

lendomain, comme jo marchais en léte de la caravane, jofis lever une perdrix qui 81la se perchará quelque distance.Naus n'avions d'autre arme ñ feu qu'un vieux revolverd'énorme calibre que portaitnn de mes compagnons.

- Vito 1 vilo ! passe-moi ton pelil fusil, Itii dis-je; elleva' a 'en vote r.

• J'avais déjá é(é la veille tiésappointé en voyant s'enfuirune paule queje m'apprMais iX tirer el jo voulais an molusavoir la satisíaction d'essayer d'abattre celle-lá. Josephme passa alors son revolver, el, mal, ne pensant qu'á I'in-qulétude manifestée par le gibier, j'oublioi que favais enmains. non pus uno carabine a y ee croase ñ ópauler, maisun pistolci sana aueun obstado an recul de Forme. Je visa¡de mon inieiix, el pan 1...

Une bombe m'était-elle éclatée darisla LOte? J'entendaiscomme des roulemcntsdeto.inerre ;les oreillesme tintaientcornmesi quelque génaL m'eÓt souífleté sur les dcuxjoues.Qu'ótait-cc bien?

Mes compagnona s'étaient approchés de mal ; je voyais]cure lévres rernuer el leurs veux m'interroger, maisjen'entendais pos un traltre maL. En mOme temps,jc porta¡la main ti lailgure. Comment? du sang! Jo comprii alorslb chicn du revolver, duns le mouvement de recul propre¿tune arme de c calibre, m'avnit dordé l'os immódiatcinenten dessous de l'oñl. Doux millimétres plus haut, etj'étai;borgute pir la vie 1 Gralia.s afJa?!ittS . DOflflu/?O Deo nostro.

Jo pava assez clier ma perdrix pour q je !I)C doirneH la satisfaction d'ajouter que ma baile liii eoupa le eounet.

Le [endeunain, j'étais de retour A la Mission, boL prt't itpartir pour le Inc Bobine.