Cavell Austin Austen

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    La philosophie du jour d'aprs Austen aprs Austin

    Author(s): STANLEY CAVELL and Christian FournierSource: Rue Descartes, No. 45, LES 20 ANS DU COLLGE INTERNATIONAL DE PHILOSOPHIE(Septembre 2004), pp. 214-229Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40980072 .Accessed: 04/04/2013 17:24

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    214 I STANLEY CAVELL

    Extrait e ncidencefCatastrophe.Courtesyalerie nSitu. ParisetGary ill

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    CORPUS I215STANLEY CAVELLLaphilosophiedu our d'aprsAustenaprsAustinLemotifuim'a conduit revenir un texte eJohn ustin 'estpastoujours ien lair,maisla chose 'estproduitessez souvent our ue plusieurs e ses textesfigurentu nombre eces sourcesd'inspirationnpuisablest prcieuses, u'on se flicite oujoursd'avoirrencontrest, u suffisammenttentout aspouryretournervec tonnement. ettefois-ci,e texte st de nouveau eluiqu'ilconsacre renonciationerformative,uand ire,c'estaire, tce quime motive npartie ette ois-ci,'est depermettrece texted'clairerquelquepeul'uvrede sonhomonymeaneAusten, apportur equelJohn ustin attirlui-mme neattentionxplicitemais ommaire. u coursde la prparationes quelquesremarquesuisuiventur erapport,emesuis aiss urprendrearunehistoireuia eu surmoiun effetconcertant,rangeant,ar lleportaiturdesmatriauxue 'allaischercherpour es utiliser nrapportvec e texte 'Austin ur e performatif.eveuxraconterettehistoire,nguise 'introduction,ourrorienterematriau.Cettehistoire voir vec a rencontreameusementorganisentre rnst assirertMartinHeidegger,uieut ieuenavril 929 orsd'uncolloquede trois emaines DavosenSuissesoitunpeuplusde dix ans avant ue Cassirer e fasse onapparitionux tats-Unisourdonneres cours uidevaientvoir netelle nfluenceYalepuis Columbia, endante quis'avraen fait la surprise nrale) es quatredernires nnesde sa vie. Ce qui estmystrieux,utantue ce quis'estditdans es conversationse Davos quoiqu'ellesne soientconnues ourune arge art ue schmatiquementu par e tmoignagee tiers) tce quiapuenpasser ans a riche uite e la vieetde l'uvredecesdeux ensibilitshilosophiques,

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    216 I STANLEY CAVELLsi doues et si diffrentes,'est le ton de cetterencontre.Auxyeuxde certains,Heideggerfutbrusqueethautain, ourtoispourd'autres , Cassirerfutunanimementperu commecivilis,vasifpar quelques-uns,tandisqu'il existe au moins un tmoignage elon lequel Cassirer utle sentimentque le colloque penchaitmajoritairementn faveur e Heidegger.Le potentielallgoriquede la rencontre, cettepoque, d'un Juif umaniste, ffable t vieillissant,vecunnationaliste allemand antismite,difficile et fascinant,fut rapidement un thme despculation.Un ami philosophe, qui je dcrivais e mal que j'avais me faireune imageconcrtede cet vnement,me fitpartd'un souvenirque lui avait confiEmmanuelLevinaslors d'une interviewqu'il avaitralise au milieu des annes 1990- g alors de vingt nspasss, l avait t l'un des tudiants ssistantsu colloque de Davos. L'anecdote n'avaitpas traconte ous le sceau du secret t mon ami, e philosopheArnoldDavidson,m'a autoris larapporter. la findu colloque, les tudiants vaientcompos et interprtune saynte, Levinas, cause de sa chevelure laire et touffue,oua le rle de Cassirer, equel yapparaissaitvidemment omme le dindonde la rencontre vec Heidegger.Levinasajoutaitque, plus desoixante ns aprs, l s'en voulait ncore de s'tre laiss entranerpar cetteambiance.Si cettepetitescne peut nous ramenerpendantun instant Davos en 1929, le ton qu'ellervle semble dcider une orientationpour la lecture de deux passages qui se trouvent udbut des premierschangesentre es deux penseurs,consacrs la philosophiede Kant.sonhabitude,Cassirerse montre onciliant, herche un terrain 'entente,etmentionnequ'ila le sentiment 'tre d'accord avec l'accent que Heideggervientde mettre url'importancede l'imaginationdans la conceptionkantiennedes facultsqu'a l'tre humain d'entrerenrelation avec le monde. l'vidence, Cassirer conoit l'imagination comme un facteurunificateuransces facults.Mais l'importance que Heideggeravaitdonne l'appel de Kant l'imagination enait ce qu'il brise ustement a faonqu'a Kantde prolonger 'histoirede lamtaphysique n la dpassant,et octroie donc la philosophie la tche d'entreprendre adestruction es concepts fondamentaux e la mtaphysique ccidentale. Pour Heidegger, aconciliationde Cassirer auraitdonc signifi u'il tait hors d'tat de trouverune rponsecette thse.Toute courtoisiede la part de Heidegger par la suite ressembledonc de lacondescendance.Cinq ou sixansplus tard,Cassirer tait en exil en Sude et Heideggertaitdans undlirede pouvoir.La perspective ffertepar le souvenir ontritde Levmaspeut nous amener un peu plus loin.Quelques annes plus tt,Heideggeravaitrdigun compte rendu du second volume de la

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    CORPUS I217Philosophie esformes ymboliquese Cassirer,o il l'applaudissait d'avoir relev la tcheschellingienne 'utiliser e mythe ommearticulation e la destined'un peuple. Et treize nsaprs la rencontrede Davos, en 1942, si vouspouvez l'imaginer,Heidegger composait 'unede ses lecturesde Hlderlin, cette fois-cide l'hymnede Hlderlin intitul Lister soit unpome qui chante e Danube, ou une partiede ce fleuve),o ce dontHeidegger s'applauditdans sa lecturepotique des mots de Hlderlin ressembleterriblement une lecturede cesmots en des termes reconnusprcdemmentpar Heidegger comme mythiques,ustementcomme ceux qui articulent a destine d'un peuple. La conceptionde Cassirer avait laborune critiqued'un tel dploiementdumythe, our tenterde formulera stratemagiqueetnondiscutablede la connaissancequ'une culture d'elle-mme, et d'en limiter a puissance.Dansles annes 50, quand je faisaismes tudesde doctorat, es crits de Cassirertaient fort nvogue ,maisaujourd'hui,pourautantque je le sache, ls sontlargementmconnusetngligs.Sommes-nousbien srsque son uvre ne triompherapas de son oubli actuel et qu'elle nesera pas, au bout du compte, assez puissante,considre autrement,pour contester asduction de l'appropriationmtaphysique e la posie par Heidegger? Cassirer a dcritl'intuitionqui l'avaitamen son travail ur es formessymboliques omme la reconnaissancedu faitque la science, et plus gnralement a connaissance,n'est pas la seule formesouslaquelle l'humainclaire le monde et tablitunrapport vec lui. Et il est bien connuque dansEtre et tempsHeidegger dvoile l'ouverturedu Dasein son monde comme antrieure uraffinementui mne au rapportde savoir.C'est une des raisonsde Y effetproduit urmoi par l'histoirede Levinas,puisqu'Austin(quiestaussi, mon avis,radicalement ous-estim ujourd'hui dans le champ philosophique, uimourutprmaturment eu aprs un sjour en Amrique et qui souffrit e la prsencedeWittgenstein nAngleterre), ui qui a une mentalit i diffrente e celle de Cassirerou deHeidegger,uge la philosophie oupablede ce qu'il appelle le sophismedescriptif t ustifieson travail ur renonciationperformativen affirmantque Mme si une partiedu langageest aujourd'hui purement descriptive, e langage n'tait pas tel l'origine, et il ne l'esttoujourspas pourune largepart Autrui , p.103). Jene suispas srqu'introduire 'uvred'Austindans les termes du dbat qui, l'vidence, n'eut pas lieu Davos nous feraitrvaluerce qui s'y est pass, mais e laisse de ct pour le moment mon trouble,ou monobsession,et j'en viens aux prparatifs e la rencontreimaginaire, t plus agrable,de JohnAustin t de sonhomonymeJane.

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    218 I STANLEY CAVELLJ'ai dit que JohnAustin ui-mmeavait entretenu 'ide d'une telle association, ui qui (autempso les pistmologues nglophonestaientobsds par ce qu'ils appelaientdonnessensibles sense-data), u sensa, t l'ide connexede sensibilia) nnonait e titre e l'un de sescyclesde confrences, lors clbres, Oxford sous la forme SENSE AND SENSIBILIA .J.AUSTIN 1 Je commence la route qui me mnera la conjonction des J. Aust-nsenremarquant ue Freud avanceune pense prochede celle d Austin ur e sophismedescriptiflorsqu'il affirme, ans l'introductionde son Introduction la psychanalyse,ue Les motsfaisaientprimitivement artiede la magie,et de nos ours encore le motgardebeaucoup de sapuissance de jadis. Avec des mots, un homme peut rendre son semblable heureux ou lepousser au dsespoir (S.E. p.17). Pense proche seulement,puisqu'Austinmet l'accentsur les mots comme actionsde concert avec d'autres, alors que, et ce n'est pas tonnant,Freud met l'accent sur la perceptionselon laquelle Les mots provoquentdes motionsetconstituentpour les hommes e moyengnralde s'influencerrciproquement. II est d'uneimportancedcisive pour la manire dont je propose d'tendre le travaild Austin sur leperformatifue, dans ma perspective, l recule devant ce qui est pour moi une extensionnaturelle e ses rsultats ce que j'appelle renonciationpassionne.Dans le peu de temps quim'est ici imparti,e ne puis que suggrer e que j'entends par l. Jene demanderaipas nonplus surquel fondement reud et Austinproduisent eurs scnariosimaginaires es originesdu langage,mais 'essaieraide laisser ntrevoir e quelle manire l estpossiblede voirdansletravailanalytique Austinunusagede ce que les philosophesperoivent eut-tre omme desforcesde l'irrationnel, u service de la dmocratie,ou en tout cas de ce que JaneAustenappelle la socitrationnelle.Par les temps qui courent, l estplus facileque par le pass de voirque JaneAustenconsidreque la socit qu'elle prendpour canevas existe spare de la rationalitpar une distancedestructrice, prsent ue, par exemple, il est admisque la possibilit conomique de cettesocitavait t profondmentompromisedans a traitedes Noirs,un faitquin'arrtepas deremonter la surface ansMansfieldark.Pour en arriver la liaison entre es deuxAust-ns,econtinue un momentpar une autre scne o la philosophiereconnat sa violence ou sestendancesdestructrices, out en parlantaussi au nom de l'ouverture humaine u monde ils'agit en fait de l'interrogation ue Wittgenstein e fait lui-mme,dans les Recherchesphilosophiques,vec ce qui peut sembler la feinte nnocence d'un philosophe,de savoirpourquoi sa recherche sembleseulementdtruire outce qui est intressant,out ce qui est

    1. Le titre du livre publi de faon posthumeen 1962 (traduit en franais en 1971 comme e langage de laperception) fait allusion celui du premier romanpubli de Jane Austen, Sense andSensibility (1811),devenu trs littralement en franais Raison et sentiment. (N. d. T.)

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    YannToma.rocedureeRappelInstallationvido.Bibliothqueationale eFrance ite FranoisMitterand,ans, 2003

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    grandet important, quoi il rpond Ce que nous dtruisons, e n'est rienque chteauxde cartes(Luftgebudeconstructions n l'air) (1 18) -tu parlesd'une faonde nous rassurerquand ces chteaux en Espagne semblent tre les grands systmes philosophiquesoccidentaux. Ce qui m'intresse ci, c'est seulementde remarquerque l'instrument e cettetendancedestructricereposepour lui,de manire tonnante, ansl'appel ce qu'il nomme equotidien ou l'ordinaire,qui est prcismentce dont la philosophie,depuis au moins laRpubliquede Platon, a souhait nous librer de manire chronique (si nous prenons laCaverne comme le portrait latoniciende l'ordinaire). De sorteque la proposition ouranteselon laquelle l'appel deWittgenstein l'ordinaire st ungesteconservateur e peuttre dansle vrai.) On saitque l'on entredans des chosescompliques quandWittgenstein arle la foisde faireretourner es mots de leur usage mtaphysique leur usage de tous les jours, qu'ilidentifie omme leur chez eux dans le langage, eur Heimat 116) (comme si, jusqu' cetexercice,soitdansce que nous appelonsnotrevie ordinaire,nous tions dans un tat d'exil l'gard de notrelangage),et dit aussiqu'il nous faut aire ournernotrerecherche utourdupointde notre besoinfixe,deux propositions ui ensemblesuggrent ue nous n'avons amaisvcu chez nous dans nos mots, et que c'est nous-mmes que nous avons besoin de fairetourner,de convertir.C'est sans doute pour de telles raisonsque Wittgenstein uggraitl'un de ses tudiants e regarder es Recherches'un pointde vue religieux.)Une des consquences de cet appel destructeur u quotidien,non pas comme un lieu maiscomme une tche,estque Wittgenstein rtend u'il est de l'essence de notrerechercheque nous ne cherchions rien apprendrede nouveaupar elle. Nous voulons comprendrequelque chose qui estdj parfaitementisible.Car c'est l ce que dans un sens nous semblonsne pas comprendre (89). De fait, 'est l ce qui distingue a philosophiede la science,quiestpournous la source indpassablede paradigmes our l'apprentissage e quelque chose denouveau proposdumonde. (Ce qui ne veutpas direque la philosophiene peutpartager vecla sciencedes momentsde grandeproximit, as plusque le faitque, surdiverspassages,desextraitsphilosophiquespeuventtre impossibles distinguer 'extraits ittraires e signifieque le philosophique stidentiqueau littraire.)Ceci m'amne mon titre La philosophie prs-demain. e pourraisdire que le refusdunouveau par Wittgenstein, out en se dtournantpourtant de l'ancien* en le dtruisant,signifieu'il aspire unavemrpour la philosophie, ource qui estparticulirementon travailpropre.Tel est le butexplicitede NietzschedansPar-del e bien t e mal,dont e sous-titre st

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    CORPUS I221 Prlude Une Philosophiede l'avenir . (Jen'essaieraipas prsentde prouver a convictionqui est la mienne qu'ici, comme si souvent ailleurs, Nietzsche rcrit une obsessiond Emerson, qui se rencontre ci en particulier ans l'essai L'Exprience, o Emerson selamentede ce que, dans e Nouveau Monde, a promessedu nouveau est nonralise,brefquenous ne vivonspas enAmrique.) La formulequ'utiliseNietzschedans Par-del e bien t emalpour caractriser e philosophe et le public pour lequel Nietzschecrit) est un hommededemain et d'aprs-demain (212) (formule pte parNietzsche 'anne suivantedans unenouvelle Prfacepour Humain, rophumain t l'anne d'aprs encore dans la Prface du GaiSavoir).Un des lmentsde cettecaractrisation,elle qu'elle est donne dans Par-del e bienet le mal, est que ce philosophe, que Nietzsche appelle cet extraordinairedveloppeurdel'homme, s'est toujours trouv,et a d se trouver, n contradiction vec aujourd'hui(c'est moi qui souligne). (La formule d'Emerson pour tre en contradictionavecaujourd'hui est . avoir de l'aversionpour l'exigence de conformit, o l'appel setourner,dans aversion, se trouve aussi chez Nietzsche lorsqu'il dfie son lecteur deretourner ses habitudes estimes ) Voil, avec d 'autres codes, ce qui est encode dansl'expressionallemandequ'utilise Nietzschepour ce qui me sert ci de titre, savoir 'hommede Morgen und bermorgen.Je prtends (tout en acceptant les corrections et lescontestations) ue le prfixe ber-, lieu d'inflexion i caractristique hez Nietzsche,est l'uvre ici, comme marque d'une distinctionhomologue celle qui spare Mensch et bermensch quelle fin Prenez Morgen dans son sens de matin aussi bien que dedemain, et nous pourrons discernerqu'est propose une ide d'aprs-, de sur- ou desuper-matin. ourquoi poser une tellechose, ou un tel vnement Qu'il soit explicitementpos parNietzscheest confirm ans a phrase qui conclutHumain, rophumain, il relie lepersonnagedu philosopheavec celuiduvoyageur,omme celui qui estparvenu,ne serait-ceque dans une certainemesure, la libertde la raison et donc] ne peutriense sentird'autresur terreque voyageur , et il dit de ces figures Ns des mystres e l'aurore, ils songentce qui peut donnerau jour, entre e dixime et le douzime coup de l'horloge, un visage sipur,si transparent,i transfigurt joyeux ils cherchent a Philosophie 'avant Midi. Jepropose d'y voir une rcriturede la prophtied'Emerson, dans son essai Les Cercles(essai cit par Nietzsche dans la conclusion de sa Considrationnactuelle urSchopenhauer),annonant une autre aurorequi pointenpleinmidi. II est vraique Wordsworth, t Miltonavant ui, avaitannoncde nouvelles aurores midi,mais le faitque c'est spcifiquemente

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    222 I STANLEY CAVELLprolongementde cette pense par Emerson que Nietzsche a en tte est confirmpar lesaccents mersoniensavec lesquels Nietzsche caractrise ce jour suprieur,c'est--dire estermes transparent, transfigur et joyeux* L'ide est donc que ce sur- ou super-matin st e jour accompli,reconu,parl'hommedvelopp ou sur-homme et inversement,que le sur-homme st ustement elui qui accomplitun tel our.Pourreconnatreettepossibilit,lfaut, onjectureNietzsche nouveaudans a nouvellePrfaced'Humain, rop umain), n vnementcapitalpourunesprit ppel porterun our le typede"l'esprit ibre"[prcurseurtpublicduphilosophe e l'avenir] sonpointparfait e maturationtde succulence, c'est--dire elui d' une grande sparation vantlaquelle il n'tait qu'unesprit, apparemment nchanpour toujours son coin et son pilier (ce qui rfre,videmment,uxprisonnierse la Cavernede Platon).De touteuneconcentratione questionsici (qui contient, ar exemple, a description arNietzschede cettesparationomme un clairdempris ource qui se disait on "devoir"decetesprit] , que je nepuis que mettre n relationavec le rayonde lumirecens, dans les premiersparagraphesde La Confianceen soid'Emerson,enseigner u lecteurquelle est l'issue qui lui permetd'chapper au pige de laconformit),e m'attachesimplementu fait ue nul n'a prsent tteinte jourde laperfection,que nous sommestous,et les plus avancsparminous, dans l'avantmidi, vivreune vie decompromis le philosophe omme voyageurn'est parvenu que dans une certainemesure lalibert e la raison Emerson itque notrepenseestpartielle Nietzscheappellenotre onditioncelle de la convalescence).Ces faonsde noterque notre existenceest en contradictionvecaujourd'hui comme quandEmersons'crie,dans La Confiance n soi, C'est un mchantdollarque je donne. ) nous montrent n contradictionvec nous-mmes. ocrate ouhaitaitprotger e philosophecontre a cit injustequand il explorait a questionde la RpubliqueL'homme njuste eut-il treheureux De fait,a question uivient prs stpose parThorieela justicede JohnRawls . L'homme juste peut-il tre heureux (et dans quelle mesure) -compromis omme l l'est dansun monde njuste.J'aiailleursexprim e malaiseque suscitaitnmoi apartie e la rponsede Rawlsqui estcensenouspermettre e sentir,ansune socitdontnousjugeons u'elle est assezprochede la conformitvec esprincipes e la usticepourmriterque nousyconsentions,ue nous sommes u-dessus e toutreproche, elon a formule e Rawls.Je outiensqu'il n'existepas, notreporte,de telleposition.Notrequestiondevient onc cellede savoir i telle ou telledispensemriteque nous souffrionspour elle des reproches.Voil aquestion ui, mon sens, rouveune rponseaffirmativevec une sorte de foi dlirante ans e

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    genredu cinmahollywoodien ue j'appelle la comdie du remariage.Nous yreviendrons ouspeu.)Ce que j'ai appel l'appel destructeur eWittgenstein l'ordinaire est destructeurparce qu'ilamne la consciencenotrecompromis vecnotrevie,notreconvalescence,notrevie en exilloin de nosmots,notre viequi n'est pas articuleparce que nous en pensons.Qu'on doive ounon classer la philosophiedans les disciplineshumanistes, e ne reconnatraispas commehumanisteni comme philosophie quelque chose qui ne contributpas notre manire d-penser notrevie. PourAustin, e langagede la philosophieestun langaged'injustice,qui estinjusteenvers e monde et ses habitants. l fallut ttendre es RechercheseWittgenstein ourque soitpose la questionde savoirpourquoi nous aspirons un tel langage.Si j'entends direque l'appel l'ordinaireest un dfitropfaiblecontre es manques d'une culture, e pourraisrpondre grossomodo comme le fit Emerson une plainte similaire contre sa pratiquephilosophique Essayez-ladonc unpeu.Je veux consacrer e reste du temps qui m'est imparti laborer une petite exprienced'applicationd'une version de cet appel l'ordinaire,version de ce dont 'ai parl tout Fheurecommemontrantl'appel de JohnAustin l'irrationnelpourfavoriser'accession unesocit rationnelle. cettefin, 'invoquerai deux des plus grandesobservatrices, u potes,de l'ordinaire,des possibilitset des ncessits de la confrontation u quotidien avec lui-mme- je veuxparlerde JaneAustin t de George Eliot. Jene puisme passerde relever aumoms la prsencede George Eliot dans ce contexte, cause du souci qu'elle a, dans DanielDeronda,de chosescomme des images,parfois xtrmes,de ce qui se passetous les ours latransmutationu moi (chapitre37), et d'une visionde la vie de tous es ours,comme la finde Middlemarch, nous autresgens insignifiants,vec nos mots et nos actes quotidiens,nous prparons a vie de beaucoup de Dorotheas . de leurs actes cachs et non historiques le progrsdu biendu monde dpend en partie Mais pourmon exprience, e vais mettreen parallle un extraitde JaneAusten,plus pratique,avec une proposition ue m'inspire etravail e JohnAustin ur renonciationperformativeansQuanddire, 'estfaire. . (Aprsavoirparl de l'oubli relatifdans lequel est tombe aujourd'hui l'uvre d'Austin, e dois enexempternommment a rponsed'une lgretsrieuseque ShoshanaFelmanapporte cetexted'un srieuxlgerd'Austin,dans son Scandale du corps arlant)Pour organiser e parallle, 'ai besoin de rappeleren quelques paragrapheses rsultats 'uncombat avecQuanddire, 'estfaire auquel je suisrevenudansces dernires nnes.Jedois tenir

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    324 I STANLEY CAVBLL

    Extrait eHappenstancepart ne fmanyarts),1982-83.Bande ido nnoir t blanc, on tro, extedeGary ill 6 : 30.Courtesyalerie nSitu. Pans etGary ill

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    CORPUS I225pour acquiseune certaine amiliaritvec a manire ontAustin 'yprend ourtenter eformulera perceptione la parolequifait eschoses ussibienqu'elle dclare u ditdeschoses, t achve ontudepar1' numeration'unbel chantillones verbes uinommentexplicitementes choses uefaitaparoleune iste xhaustiveeviendraitelon ui formulergrossomodo ousles usagesnommables u langage), n commenantans son texteparpouser, arier, aptisert lguer.Austin 'amuseunpeu auxdpensdesphilosophesaupremier angdesquelsWittgensteinqui ontditque ces usagessont innombrables IdemandeY en a-t-il raimentdavantageue de varits e scarabes et l'on en a fait ecompte armilliers.) es verbes uifont equ'ilsdisentquand ls sont noncs lapremirepersonnedu singulier u prsentde l'indicatif, la voix active), l les appelleverbesillocutoiresxplicitesdire Jet'pouse dans esbonnes irconstances,'estt'pouser direje parieou je lgue,etc. ., c'estparier u lguer, ans es bonnes irconstances,t conditionue tout epassedans 'ordre u,comme ime le direAustin,vecbonheur). r,ilarrive nmoment Austinemarqueue les nonciationsntdeseffetsupplmentaires,effetsu'il appelleperlocutoireslutt u' llocutoirestque dsignentes verbes omme,pour n rester sesexemples, issuader,onvaincre,larmer,urprendre,roubler,umilier(pp.110,118). Il n'existe pparemmentasde formule estdutype le faire,'estle direpourproduire es verbes erlocutoiresxplicites,uisqu'iln'estpas possible e dire Jetedissuade, Je e convaincs, Je ' larme ,etc Si dire Je e convaincs, Je 'attire ouJet'embobine, 'tait o ipso commeAustinime ajouter) e convaincre,' ttirerut' mbobiner, onlangage ossderaitespouvoirsmagiquesuhypnotiques.Dansce cas, aparole n tant ue tellerenfermeraitout e pouvoir e la musique.)Aucontraire,n peutdire, t defaon rssignificative,Tu me convaincs, Tu malarmes ou Tu m'attires,etc.chose u'Austin eprend asen considrationmme i ces formesuifontnterveniradeuximepersonneme semblent lairement e pas tre exactement es nonciationsconstativesout nn'tantustementas,bien r, es nonciationserformatives).De faonmystrieuse,ustinbandonne e sujetdu perlocutoiren observantue Si lescirconstances'y prtent,n effet, n acte perlocutoireeut toujours,u presque, tresuscit, parn'importe uelle nonciationp.110). Et alors Parcequ'une nonciationillocutoire,elleque Jet'pouse, peut voir 'effet erlocutoireplacde faire faillirquelqu'und'inquitude, u de le ou la convaincre e votremanquede sincrit, espossibilitse dissuadentasAustin e formuleres conditionsour onusage illocutoire)

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    heureux.Pourquoine pas supposer u'on peut trouver es conditions our des actesperlocutoireseureux u pource que 'appelledesnonciationsassionnes? e fait,elonmoi,qu'Austin vite cettetchea signifiue, pour autant ue je sache, e champduperlocutoirestrestnon dfini t nexplor ans esusages uiontt faitsprs ui de sathorie esactions udiscours. e qu'entraneetvitement,'estqu'Austin cartee sensperlocutoire'aeffectuerne action" commen'ayant ien voir vec e sens elonlequelunenonciation. est unperformatif,i du moins ela doitse distinguer'un constatif(p.110). (Je suppose que cette condition upplmentairee diffrence envoie larevendicationssentielle'Austinontreesphilosophessoit, e lafaonaplus mmdiate,dans e contexte Austin,es partisansu positivismeogique, ui prtendaientue desnonciationsutype ffirmation,uin'taientmvraies ifausses,taient anssignificationupointde vuecognitif-pourireque sesnonciationserformativesont ussisignifiantes,aussi intellectuellementdignesde foi,aussirationnellespour le dire autrement),uen'importe uel constatif.) ans ma contreproposition le perlocutoirest galementsignifiant,t aussirvlateure la performativitdanssa diffrence'avec e descriptiful'affirmatif)ue l'illocutoire,e propose n fait ue la performativitu discours, u lediscours e la performativit,ffre nportrait,u une radiographie,es interactionsuiconstituentnesocit viante arrapportu tableau uefait ustin 'uneconstitutionuedominent ationnellementn rituel tabliet des rglescommunes. es interactions,urencontres,ue dsignentes verbes erlocutoiresont tellesque de fait, etournantesconditionse l'illocutoire,llescontestentonctuellementarationaliturgne esrgles.Lancessite jurer llgeance etde contracterespactes 'alliance, aussibien ue lancessit,i 'on estdansdescirconstancesuffisammentdsastreuses(ondira uece sontdesoccasions epassionustifie),e sortir ar erachat 'une indigneervitude, est esujetde la Doctrinetdisciplineudivorcee JohnMiltond'o proviennentesmots ntreguillemetsans ette ernirehrase).Ce que j'ai fait vec a thorie 'Austin,'estproposer es conditions e russite our eseffetserlocutoireseceque 'appelledesnonciationsassionnesconditionsue e nepuisformulerci, mais qui sont exactementalques sur celles que formuleAustinpourrenonciation erformative)et un testpossiblepour produire es verbesperlocutoiresexplicitesdu typepassionn) en touffant'effet e la magieou de l'hypnotiqueserad'attacher la formuleestd'Austin ntermedgageanta responsabilitu locuteur Je

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    CORPUS I 227t' larme, ce que je vois ou Jete trouble, ce qu'on dit. En employantn teltest, lsemble ue e puisse roduirene iste everbes erlocutoiresxplicites,uicorrespondlalistede l'illocutoire hez Austin. edonne ci neufde ces verbesperlocutoires,n plusd'alarmer,our es fins e mon xprienceirriter, ortifier,harmer,utrager,ncourager,dcevoir,ner,roubler,ervertir.Je vais maintenantiterun fragment'Emmade JaneAusten, ui tincelle la foisdnonciationserformativesxhibanteurs aleursllocutoirestdnonciationsassionnesqui exhibenteurs ffetserlocutoires.es verbes erlocutoiresnquestion ontustementles neuf ue e viensd'numrer.Il se trouve u'il ya dans e passage peuprs e mmenombrede verbes llocutoirespermettre,nterprter,vouer, ecommander,upposer,s'assurer tprendremal, 'excusert mplorertant mmdiatementous-entendus.)Voici 'extraituimet enscneMr.Elton, equelprofitante ce qu'il se retrouve eul avecEmma ansunevoiturenmarche,ontinue eparler cette ame CharmanteMiss Woodhouse Permettez-moid'interprteret intressantilence. l avoue que vous m'avezcompris epuis ongtemps. Non,monsieur,'criaEmma, l n'avoue riende tel.Bien oinde vous voircompris epuis ongtemps,e mesuistrouvejusqu'en ce moment ans 'erreura pluscompltencequi concerne osvues. Dois-je croirequevousn'avezjamais cherch vousrecommanderparticulirementans les bonnesgrcesdeMiss Smith quevousn'avezjamais song rieusementelle?Jamaismadame, 'cria-t-il, son touroutrag. Mes visites Hartfieldn'ont tque pour vous,et lesencouragementsue 'ai reus- Lesencouragements- moi,vousdonner esencouragementsmonsieur,ousvous tes ntirementmpris nle supposant. en'ai vu en vousque l'admirateur e monamie. Sous aucun autrejour nauriez-vouspu trepourmoidavantage u'une relation anale.Je uisinfinimentavre mais l estbonque l'erreur e termine upointo nous en sommes. La dceptionst olitaire tje m'assurequ'elle sera de brve ure.Jen'ai nulleidedemariage l'heure ctuelle.II taittrop rritpour ajouter un seulmot l'attituded'Emma tait tropdcidepour laisser a place dessupplications et c'est dans cet tatde rancunemontante td'une mortificationciproque tprofondequ'ils durent ontinuer n compagnie 'un de Vautrequelques minutes e plus [le temps que la voiturearrive destination]. S'il n'y avaitpointeu autant de colre, ly aurait eu un embarras xtrme maisleurs motionsrectilignes e laissaient aucuneplace aux petites inuosits e la gne. (I, 15)Etvoilpour 'extrait. lustard,prs u'EmmaWoodhousetMr.Knightleyont rrivs

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    s'entendre,lle demandeuelleest araction une ettre ue lui a envoyenpersonnage-cl dulivre, u'ilsconnaissentous esdeux ilyrelatees mportantesinuositsmoureusesd'un autre ouple.Quand la termin a ecture,ta reconnu efaon ritiquevoir ouventlui-mmefait a leon Emma III, 13), il dit Le mystre,'quivoque comme lspervertissent'entendementChreEmma, outnesert-il oint prouvereplus nplus abeautde la vrittde la sincrit ans ousnosrapportsciproques (III, 15)L'airgumd, germaisagressif,ui apparat ans a rponsede Mr.Knightley,st uneconditiongnriquementequisedu hrosmasculin es comdies uremariageu cinmaque 'ai mentionneslushaut, tc'estquelque hosedont 'homme oitgurirvant 'tremieuxadapt l'hrone l'un des quelquestraits ui fontd'un livre ommeEmma nprcurseure ces films. anscesderniers,e mariage ffre ne sortede testde l'tatde lasocit qui rendpossible e mariage,un tat o la conversation 'un certaintypetransformateurstpossible tncessaire,'abordpour,e coupleprincipal,tfinalementnquelquesortepournosespoirs 'unesocit ationnelle.'extrait 'Emmastautantdirigpar es mprovisationsu'exige 'expressionu dsir ansrenonciationassionneue par aparticipationux rituelsous-jacentsuxcontratsansrenonciationerformative.e petitextrait quelquechose de caractristiqueet si on veutbien e regarderomme e l'aipropos, l donneunempressione la toile socialedu langage iffrentee la propositioncontractualiseAustin.lmesuggreepari u'unmondemeilleuruecelui uenous vonssous esyeux,mais uicommenceraitpartir e l,nedpendpasplusdu fait e dire e quenousdevrions,ucequ'onattend enous, uedecomprendree quenous ommes ortsdire,ou ce que nousavons curde dire,quandnous sommesface face,de faonconflictuelle,ans 'improvisation,our que se produisee bienque nouspouvons voiroffrir,e serait-ceuedeuxpardeux, cemonde, ontnous avons ien uenousnepouvonsplusytenir our cquiseprogrs ubien.

    (TraductionChristianournier)

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    YannToma.rocdureeRappelInstallationvido.Bibliothqueationale eFranceite FranoisMitterand,aris,2003