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Cahiers Ivoiriens de Recherche Linguistique n° 40 19 L’expression de l’angoisse à travers l’usage du participe dans Climbié de Bernard B. Dadié BONY Yao Charles Université Peleforo Gon Coulibaly [email protected] Résumé : Mode impersonnel, le participe est récurrent dans les écrits de Bernard Dadié. Dans son œuvre Climbié, il sert à extérioriser et à exposer l’angoisse dans lequel baigne l’Africain durant la période coloniale à travers la mise en relation des mots dans son énoncé. L’auteur traduit les appréhensions du colonisé, par le truchement du participe, face aux nouvelles valeurs que lui impose l’occident dominant. Mots clés : participe, angoisse, africain, antéposition, postposition, colon Introduction L’homme est un être de communication. Dans toute situation d’échange avec ses congénères, il capte leur attention en personnalisant son discours. Dans cette perspective, il particularise son expression de telle ou de telle autre catégorie grammaticale ou de tel morphème. Ce qui lui confère un style. Selon Colignon, « On entend par style la façon de s’exprimer particulière à chaque individu ; car, bien qu’employant la même langue, les hommes ont chacun un mode d’expression dont il est souvent difficile d’analyser les nuances. » 1 Dans cette même perspective Marcel Cressot, lui, approche le style comme « les moyens d’expressions d’un individu, d’un groupe ou d’une époque. » 2 Plus loin, il précise le style en affirmant que « L’individu, lorsqu’il fait son choix dans le matériel fourni par la langue, est influencé par la sensibilité linguistique de son groupe, de son époque […] » 3 De ce qui précède, il apparaît que le style est un usage personnel et spécifique à travers le choix qu’il fait du matériel provenant de la langue. Chez Bernard B. Dadié, l’emploi récurrent du participe apparaît comme l’un des traits qui nuancent et singularisent son mode d’expression dans ses écrits. Ainsi à travers Climbié, Bernard B. Dadié relate les faits de l’époque 1 J.P Colignon, P.V. Berthier : La pratique du style, Simplicité, précision, harmonie, Paris, Duculot, 1984, p.5 2 M. Cressot : Le style et ses techniques, Paris, Presse Universitaire de France, 1974, pp.12-13. 3 M. Cressot : Le style et ses techniques, Paris, Presse Universitaire de France, 1974, pp.13.

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L’expression de l’angoisse à travers l’usage du participe

dans Climbié de Bernard B. Dadié

BONY Yao Charles

Université Peleforo Gon Coulibaly

[email protected]

Résumé : Mode impersonnel, le participe est récurrent dans les écrits de Bernard

Dadié. Dans son œuvre Climbié, il sert à extérioriser et à exposer l’angoisse dans

lequel baigne l’Africain durant la période coloniale à travers la mise en relation

des mots dans son énoncé. L’auteur traduit les appréhensions du colonisé, par le

truchement du participe, face aux nouvelles valeurs que lui impose l’occident

dominant.

Mots clés : participe, angoisse, africain, antéposition, postposition, colon

Introduction

L’homme est un être de communication. Dans toute situation d’échange avec

ses congénères, il capte leur attention en personnalisant son discours. Dans cette

perspective, il particularise son expression de telle ou de telle autre catégorie

grammaticale ou de tel morphème. Ce qui lui confère un style. Selon Colignon,

« On entend par style la façon de s’exprimer particulière à chaque individu ; car,

bien qu’employant la même langue, les hommes ont chacun un mode d’expression

dont il est souvent difficile d’analyser les nuances. »1 Dans cette même

perspective Marcel Cressot, lui, approche le style comme « les moyens

d’expressions d’un individu, d’un groupe ou d’une époque. »2 Plus loin, il précise

le style en affirmant que « L’individu, lorsqu’il fait son choix dans le matériel

fourni par la langue, est influencé par la sensibilité linguistique de son groupe, de

son époque […] »3 De ce qui précède, il apparaît que le style est un usage

personnel et spécifique à travers le choix qu’il fait du matériel provenant de la

langue. Chez Bernard B. Dadié, l’emploi récurrent du participe apparaît comme

l’un des traits qui nuancent et singularisent son mode d’expression dans ses

écrits. Ainsi à travers Climbié, Bernard B. Dadié relate les faits de l’époque

1 J.P Colignon, P.V. Berthier : La pratique du style, Simplicité, précision, harmonie, Paris,

Duculot, 1984, p.5 2 M. Cressot : Le style et ses techniques, Paris, Presse Universitaire de France, 1974, pp.12-13.

3 M. Cressot : Le style et ses techniques, Paris, Presse Universitaire de France, 1974, pp.13.

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coloniale par l’usage du participe qui traverse son texte d’un bout à l’autre. Il

donne une résonance particulière à l’angoisse qui assaille l’Africain en devenant

son vecteur d’expression. Ce mode impersonnel sort de ses canons normatifs pour

épouser l’aspect sémantique. Cela nous amène à réfléchir sur : « L’expression de

l’angoisse à travers l’usage du participe dans Climbié de Bernard B. Dadié». Le

sujet tel que libellé appelle un ensemble de préoccupations qui est de savoir

comment le participe s’articule dans son œuvre ? Comment participe-t-il à

l’expression de l’angoisse ? Quelles sont les sources de l’angoisse dans Climbié

pour traduire l’angoisse ? Ce faisceau de questions tel qu’articulé détermine les

axes de l’étude.

1-Le mode de structuration du participe dans Climbié

Le participe contribue à la structuration du discours de Dadié. Comme tout

mot, il n’a de sens que dans son emploi. C’est à partir de son usage dans un

énoncé qu’il met en valeur ses diverses propriétés. En effet, chez Dadié, le

participe par l’usage récurrent et massif qu’il en fait devient un vecteur de la

signification. Ce qu’atteste John Lyons par ces propos :

« La communication normale suppose que tous nous comprenons les

mêmes mots de la même façon ; hypothèse qui, de temps à autre, se

révèle fausse. Savoir si, oui non, nous avons tous dans l’ « esprit » les

mêmes concepts quand nous communiquons, est une question à

laquelle on ne peut répondre que par l’emploi que nous faisons des

mots dans les énoncés. Sans doute, serait-t-il vrai, mais sans intérêt,

de dire que chacun « comprend » un mot déterminé de façon

légèrement différente. Il s’agit plutôt en sémantique de rendre compte

d’un degré d’uniformité qui existe dans l’emploi de la langue et qui,

seul, permet la communication normale. »4

De fait, le participe comme moyen d’expression de l’angoisse n’est probant

qu’à partir de l’usage qu’en fait Dadié dans la structuration de sa syntaxe pour

construire sa pensée. L’emploi qu’il fait du participe est l’un des facteurs qui

participent à exposer et à amplifier l’angoisse. Si pour Jean Dubois, l’emploi est

4 John Lyons, traduit par F. Dubois-Charlier et D. Robinson : Linguistique générale, Introduction à

la linguistique théorique, coll. « Langue et langage », Paris, Librairie Larousse, 1970. pp.315-316

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« toute utilisation d’un item grammatical ou lexical, ou de tout type de phrase

dans un acte de parole »5, pour Raoul Moitier, par contre, il est le fait de se servir

d’une forme de langue, « la manière dont on doit faire l’usage. C’est la place, la

fonction, la charge, l’occupation pour laquelle elle est employée. »6 Ainsi défini,

l’on note l’emploi comme l’usage d’un mot dans la syntaxe de la phrase à un

endroit précis, relativement aux normes, pour produire du sens selon sa classe

grammaticale, ce qui participe à déterminer l’un des traits du style de Dadié. Il

apparaît divers emplois du participe dans Climbié pour exprimer l’angoisse. Il

peut être un verbe ou un adjectif.

1-1-Le participe employé comme verbe

Le verbe est « un mot qui exprime soit l’action faite ou subie par le sujet, soit

l’existence ou l’état du sujet, soit l’union de l’attribut au sujet. »7 Il est le

constituant essentiel de la phrase verbale. En voici des illustrations :

(1) « A peine entrevue la tête de l’instituteur à la fenêtre, son cœur avait

bondi. »8

(2) « Tout cela était fini pour le moment parce que le Commissaire de police

avait vomi avant de mourir. »9

Les verbes « avait bondi », « était fini », « avait vomi » sont des verbes et

ayant des sujets propres qui sont respectivement « Climbié », « l’ensemble des

activités », « le Commissaire de Police ». Leur structure syntaxique se formule

ainsi : auxiliaire + participe passé. C’est la forme composée du participe. Ce

participe peut être variable ou invariable. Le participe, pris comme verbe,

s’observe à travers le participe passé de forme composée. Qu’en est-il du participe

pris comme adjectif ?

1.2-Le participe employé comme adjectif

Le participe a la valeur d’un simple adjectif qualificatif. En voici des

exemples :

5J.Dubois et al : Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse, 2002, p.477.

6Cité par Paul Robert : Dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française, Tome 6,

Paris, Robert, 1983, p.2035. 7 M. Grevisse, 1993 : Le Bon usage, 14

ème édition, Paris, Duculot, 1993, p.780.

8 B.B. Dadié : Climbié, Abidjan, NEI, 2003, p.11.

9 B.B. Dadié : Climbié, Abidjan, NEI, 2003, p.71.

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(3) « Deux hommes dressés se menacent, se saisissent par la cravate, le col de

la veste. »10

(4) « Le mort est là, sous la lune, blême, les jambes écartées, couché dans un

sang coagulé »11

Les participes passés mis en relief (dressés, écartées, couché, coagulé) sont

employés comme des adjectifs. Ils sont tous reliés à un substantif et sont variables

en genre et en nombre avec le substantif auquel il se rapporte.

En définitive, le participe, dans un énoncé, peut être employé soit comme un

verbe, soit comme un adjectif. Il est invariable dans le cas du participe présent et

variable dans le cas du participe passé. Ces emplois observés permettent d'énoncer

les fonctions liées à ces usages.

2-Le mode syntaxique de l’apparition du participe à travers l’expression

de l’angoisse dans Climbié

L’usage d’un mot, dans un énoncé, admet diverses concaténations selon l’effet

que le locuteur veut produire. Une telle observation commande la définition de la

syntaxe. Pour Michel Arrivé et al., « Traditionnellement, la syntaxe, comme étude

des combinaisons des mots en groupes et en phrases, est opposée en tant que

partie de la grammaire à la fois à la phonétique, à la morphologie, à la

lexicologie et à la sémantique. »12

Quant à Jean Dubois et René Lagane, « l’étude

des fonctions et des constructions constituent la syntaxe. » 13

Ce faisant, « La

fonction d’un mot ou d’un groupe de mots est le rôle que cet élément joue dans la

structure d’ensemble de la phrase où il est employé. »14

De ce qui précède, la

syntaxe peut se définir comme la manière d’agencer les mots dans une phrase

pour produire du sens. Selon la perception de l’auteur, le participe, pour exprimer

l’angoisse, peut être coordonné, juxtaposé, apposé ou interposé.

10

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.121. 11

B.B. Dadié : Climbié, Op.cit, p.132 12

M. arrivé et al : La grammaire d’aujourd’hui, Guide alphabétique de la linguistique du francais,

Paris, Flammarion, 2010, p.665. 13

J. Dubois, R. Lagane : La nouvelle grammaire du français, Paris, Librairie Larousse, 1989, p.12. 14

M. Riegel et al : Grammaire méthodique du français, Paris, QUADRIGE / PUF, 2004, p.116.

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2.1-La coordination du participe

La coordination est le fait d’établir un lien syntaxique « entre deux entités

ayant même fonction syntaxique et placé sur le même rang. »15

Ce lien entre les

termes de la phrase peut se construire à partir des adverbes de liaison au nombre

desquels l’on a les conjonctions de coordination. On la découvre à travers ces

exemples :

(5) « Des femmes, le torse nu, viennent, pleurant et se mouchant. »16

(6) « Et des bancs de poissons, et des pêcheurs isolés et groupés. »17

Les participes présents (pleurant / se mouchant) sont dits coordonnés par la

présence du coordonnant et. Il est l’élément relateur ou de liaison des participes

présents. Pareil pour les participes passés (isolés / groupés) qui sont reliés entre

eux par le coordonnant et. Observons la juxtaposition du participe.

2.2-La juxtaposition du participe

Michel Arrivé définit « La juxtaposition [comme] un procédé de mise en

relation de phrases ou de constituants, qui consiste à ne pas énoncer

explicitement la nature de la relation (contrairement à ce qui se produit dans la

coordination et la subordination. […] aucun segment n’implique logiquement le

ou les autres »18

De fait, la juxtaposition est le fait de mettre un mot ou une phrase

à côté d’un autre mot ou d’une autre phrase sans un mot de liaison grammatical.

Du point de vue syntaxique, la juxtaposition est marquée par l’emploi de la

virgule. Ces exemples le montrent bien :

(7) « Et tous, les uns avec des cerceaux, des sacs en bandoulière, les autres,

les livres en mains, allant, venant, tournant autour de lui, cornent aux

oreilles. »19

(8) « Séduit, charmé, ensorcelé, vous entriez malgré vous dans cette librairie

où Climbié et ses amis Dibetchi et N’Da passaient le plus de temps. »20

15

Michel Arrivé et al, La grammaire d’aujourd’hui, Paris, Flammarion, 2010, p.187. 16

B.B. Dadié : Climbié, Op.cit, p.25 17

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.78 18

M. Arrivé, F. Gadet et al. : La grammaire d’aujourd’hui, Guide alphabétique de linguistique

français, Paris, Librairie Flammarion, 1986, p360. 19

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.19

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Les participes présents (allant, venant, tournant) et les participes passés

(séduit, charmé, ensorcelé) sont juxtaposés. Sur le plan syntaxique, ils sont placés

les uns après les autres et séparés par la virgule. Qu’en est-il de l’apposition ?

2.3-L’apposition du participe

Un terme apposé est toujours séparé par une pause (une virgule) du terme

auquel il se rapporte. Il est ainsi mis en relief, qu’il soit antéposé ou soit postposé.

L’antéposition est le fait qu’ « un élément linguistique soit placé avant un autre

dans une structure donnée. »21

La postposition, par contre, est « la place d’un

élément linguistique après un autre élément linguistique. »22

En d’autres termes,

le participe, dans un énoncé, peut être antéposé ou postposé. Il est déplaçable,

mobile. Il peut se placer au début ou à la fin d’un énoncé. Ces exemples justifient

cette assertion :

(9) « Transpirant, il va d’un tas à un autre. »23

(10) « Rassuré, il se présenta. »24

(11) « La mort marchait, réfléchissant. »25

(12) « Et tous si bien mariés de couleurs qu’ils vous happaient le regard, vous

attiraient, vous retenaient, fasciné. »26

Les participes (transpirant / rassuré) sont placés en début d’énoncé. Ils sont

antéposés. Par contre, les participes (réfléchissant / fasciné) sont placés en fin de

phrase. Ils sont postposés. Dans un énoncé, le participe peut être interposé.

2.4-L’interposition du participe

Le participe est interposé dans un énoncé lorsque celui-ci est séparé par le double

emploi de la virgule. Dans un tel cas, il n’est ni au début ni à la fin de la phrase.

Cela s’observe à partir de ces exemples :

20

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.66. 21

J.Dubois et al : Dictionnaire de linguistique, Op.cit, p.38. 22

M.Arrivé et al : La grammaire d’aujourd’hui, guide alphabétique de linguistique français, Paris,

Flammarion, 1986, p.545. 23

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.8. 24

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p .67. 25

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.176. 26

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.66.

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(13) « Les spectateurs, au dehors, sautillant, jetaient en l’air leur coiffure en

criant à tue-tête : Bis ! Bis ! »27

(14) « Alors Dieu, fâché, partit là-bas…là-bas…loin… »28

Les participes (sautillant / fâché) sont interposés ou encore intercalés. Cela

se justifie par le double emploi de la virgule à l’intérieur de la phrase.

En définitive, la syntaxe du participe dans Climbié s’opère de plusieurs

manières. Il s’agit de la coordination caractérisée par le terme copulatif et servant

de liaison des participes, la juxtaposition marquée par la disposition côte à côte

des participes, de l’apposition manifestée par la position du participe soit au début

ou soit à la fin de la phrase et l’interposition du participe déterminée par le double

emploi de la virgule à l’intérieur de la phrase. Ces articulations du participe pour

servir à l’expression de l’angoisse tendent à déterminer la source de l’anxiété dans

un période où l’africain est soumis au dictat du colon.

3-Le participe, moyen d’expression de l’angoisse dans Climbié

L’angoisse, selon Emile Littré, est un « sentiment de resserrement à la région

épigraphique, avec une difficulté à respirer et une grande tristesse. »29

Plus loin,

il précise que l’angoisse est une « grande affliction avec inquiétude. » De ce qui

précède, l’angoisse peut se définir comme une peur qui siège dans l’âme de

l’homme de manière permanente et qui répand le doute. La question qui se pose

est de savoir quels sens l’usage du participe peut servir à exprimer l’angoisse

dans Climbié.

Climbié est une œuvre romanesque écrite par Bernard B. Dadié. Vue comme

une œuvre autobiographique par les critiques littéraires, il est pour tout lecteur un

voyage à travers lequel l’on parcourt l’univers de l’enfance et celui de l’adulte

décrit par l’auteur. Il faut noter qu’à travers la thématique du voyage, le participe

sert de levier à l’auteur pour révéler les fondements de l’angoisse dans son œuvre.

Les propriétés du participe sont diverses. Il est un mode non personnel et non

temporel. En tant que forme verbale, il implique un agent ou un siège représenté

par un substantif ou un pronom. Pris comme un adjectif, il se rapporte à un terme

27

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.53 28

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.10. 29

Emile littré : Dictionnaire de la langue française, Paris, Editions Universitaires, 1963, p.57.

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de la phrase. Son usage entretient un rapport avec les faits ou les événements

d’anxiété évoqués dans ce récit pour en déterminer la source. Quelles sont les

origines de l’angoisse que le participe sert à exprimer ?

3.1-Le participe, moyen d’expression des difficultés existentielles de la cellule

familiale.

Climbié a eu une enfance heureuse auprès de ses oncles (N’Dabian et Assouan

Koffi). Libre de toute activité, il s’adonne à cœur joie à tous les plaisirs. Cette

liberté n’inquiète aucunement son oncle N’Dabian qui le laisse faire à sa guise,

comme l’attestent ces propos :

« Transpirant, il va d’un tas à un autre… Pleurant, il part clopin-clopant … Là,

armé d’une baguette, il taquine les insectes, les fourmis… »30

Les participes apposés (transpirant, pleurant, armé) montrent bien la liberté

qu’on accorde à Climbié. Son oncle préfère le voir heureux plutôt qu’anxieux. Par

contre, son épouse Bénié se préoccupe de l’avenir de Climbié et veut faire de lui

un homme accompli et responsable. Ce comportement n’est pas du goût de Bénié.

Elle n’apprécie pas ce laisser-aller dans l’éducation de Climbié, comme le

montrent ces propos :

« tu le gâtes, cet enfant. Combien de canaris n’a-t-il pas cassés sur le

chemin de la source ? Regarde ce seau, qu’il a jeté à terre…Combien

d’assiettes te reste-t-il ? Il les a toutes brisées, l’une après l’autre. »31

Les participes (cassés, jeté, brisées) caractérisent l’irresponsabilité de Climbié et

la passivité de son oncle face à ses manquements. L’attitude de N’Dabian la

rebute d’autant plus qu’au lieu de faire de son neveu un homme en lui inculquant

le goût de la responsabilité, le courage et le travail, pour en faire un homme

rompu aux situations complexes, il le dorlote. Cet état de fait, pour Bénié, est à la

base des maladresses dans le comportement de Climbié, dans une société

coloniale où seuls le travail et le courage permettent de ne pas subir le colon.

L’attitude de son époux l’inquiète au lieu de faire de son neveu un homme aguerri

aux difficultés pour affronter le nouveau monde qui s’impose aux Africains,

30

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.8. 31

B.B.Dadié : Cimbié, Op.cit, p.14.

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s’entête à le dorloter. Cette inquiétude se vérifiera à la mort de l’oncle N’Dabian

qui transparaît dans ces propos :

« Son oncle, si bon pour lui, …mort…jamais plus, ils ne se parleront… »32

Le participe passé « mort » traduit le désarroi de Climbié à la mort de son

protecteur. Le neveu de N’Dabian sait que désormais il est livré aux difficultés

inhérentes à la vie et au mauvais traitement du colon. Cela dénote de la peur qui

l’assaille. Il n’arrive pas à comprendre que la mort lui arrache ce qu’il a de plus

cher sur la terre. Le participe apposé (mort) montre la tristesse, la douleur que

ressent Climbié.

Si la mort du personnage de N’Dabian rend peu sûr l’avenir de Climbié, cette

incertitude se manifeste très tôt, chez lui, face aux aléas de la nature qui

compromettent ses récoltes. Malgré les difficultés pour prendre soin de ses

plantations, le seul à fixer le prix de sa production, sans tenir compte de la

quantité du travail abattu avant la récolte, est le colon. Ce qui plonge l’existence

des planteurs africains et de leur famille dans la précarité comme le signifie

l’oncle Assouan Koffi :

« Nous allons enfin pouvoir repiquer, remplacer les plants morts…Les

herbes déjà si hautes ont été coupées, il y a tout juste deux mois […]

Tous ligués contre nous. Mais ils n’auront pas le dernier mot […] Et

lorsque vous avez vaincu toutes ces difficultés, il y a la dramatique

question des cours des produits. »33

Les participes (morts, coupées, ligués, vaincu) montrent les difficultés que

rencontre le planteur dans son existence. Il est confronté à la pluie, aux animaux

nuisibles, au vent et au prix des produits. Et l’oncle Assouan Koffi doit être

toujours sur le qui-vive. Il doit lutter afin de garantir une bonne récolte et aussi

subvenir aux besoins de son neveu Climbié et de sa famille. On peut donc dire que

ces participes convoqués déterminent la source de l’angoisse existentielle de la

famille de Climbié. Par ailleurs, le participe exprime un traumatisme lié à

l’environnement scolaire.

32

BB. Dadié :Climbié, Op.cit, p. 29. 33

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, pp.98-99.

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3.2-L’expression du traumatisme dû à l’environnement scolaire au moyen du

participe

La colonisation impose aux peuples africains un nouvel outil pour l’acquisition du

savoir, l’apprentissage et de nouvelles valeurs. Acquis à l’école, le colon conçoit

le savoir comme la source de l’épanouissement et du positionnement au sein de la

nouvelle société qu’il met en place. Ce faisant, le système éducatif colonial se sert

de la violence comme moyen pour inculquer le savoir. L’école apparaît alors à

Climbié comme un univers infernal où s’arrête toute vie et envie. Son premier

contact avec le monde de l’éducation moderne est un choc. L’usage de violence le

désarçonne au point où sa première réaction est de manifester sa volonté de ne

plus y retourner:

« Climbié ne retournera plus dans cette école où l’on était battu cruellement. »34

Le participe passé « battu » traduit le niveau de violence qui y sévit et sa

détermination à ne plus retourner à l’école du fait du châtiment corporel. La peur

le subjugue et lui coupe toute envie pour les études. Ainsi, le traitement subi par

les écoliers de l’époque coloniale lui enlève toute envie de l’école. En retour, il en

éprouve une exécration que le narrateur traduit en ces termes:

« Climbié était dégoûté de cette école où l’on ne permettait aux enfants d’écrire

sur les grands tableaux que sont les murs »35

De fait, le participe véhicule dans ce cas de figure l’aversion que Climbié en

particulier et des Africains en général ont de l’école coloniale. Au-delà du

traumatisme causé par la violence physique, Dadié se sert du participe en partie

comme moyen pour traduire la violence qui affecte l’esprit de l’élève. Ce

traumatisme, quant à lui, provient du port du collier appelé symbole. Son port

transforme davantage l’espace de l’école en un lieu hautement anxiogène. En

effet, comme tous les autres élèves, Climbié foule le sol de l’école chaque jour

avec la crainte au ventre, de peur de porter le symbole.

34

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.12. 35

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.12.

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Ainsi, il est confronté au phénomène de symbole qui est une marque

d’humiliation pour tout apprenant de la langue française. Le port du collier résulte

de l’usage de la langue vernaculaire au détriment de la langue française au sein de

l’école. La présence du collier crée le stress, comme le signifie l’auteur :

« Le symbole a empoisonné le milieu, vicié l’air, gelé les cœurs. »36

La juxtaposition des participes (empoisonné, vicié, gelé) traduit

l’assujettissement de l’humain à travers l’usage d’une langue dite supérieure. Ces

participes passés injectent dans le milieu de l’école les germes de la déliquescence

qui sclérosent la gaieté chez les élèves. Les apprenants ne sont que l’ombre d’eux-

mêmes. Ces participes passés muent l’école en un lieu d’angoisse, de souci et de

tristesse. L’amour de l’apprentissage et l’enthousiasme qui brûlaient en eux sont

dissipés. Ils sont timorés au sein de l’école comme le signifient les participes dans

les propos suivants :

« […] on ne voyait plus maintenant que de petits groupes d’élèves se

chuchotant des phrases timides, se méfiant de tout individu passant près d’eux,

ou s’asseyant là, comme par hasard. » 37

L’usage des participes « se chuchotant » et « se méfiant » dénote une

atmosphère de peur et de suspicion généralisée. De peur de porter le symbole, nul

ne veut se faire prendre. Dans cet environnement, il règne la crainte de l’autorité

de l’école. De ce constat, l’école coloniale est perçue alors comme un lieu où l’on

ôte la joie d’être enfant aux apprenants. Ces participes convoqués démontrent la

peur, la crainte, le stress, le trouble ressentis par les élèves. Au-delà de

l’environnement scolaire qui est source de peur chez le colonisé, il faut noter

l’avènement de la modernisation apportée par la colonisation.

3.3- Le participe comme moyen d’expression de la peur de la modernité

Climbié, après avoir obtenu son diplôme de fin de cycle au collège William

Ponty, rentre dans la vie active en tant que fonctionnaire. Cette nouvelle vie est

émaillée de diverses intrigues de l’administration coloniale. Il se retrouve à

travailler sans pouvoir se construire. Il réalise que l’école lui a juste donné le

savoir mais pas les moyens pour vivre décemment dans la société coloniale. Cela

36

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.20. 37

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.24.

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lui fait entrevoir sa vie comme une existence gouvernée par l’incertitude le

rendant du coup impuissant. Pensant auparavant qu’il pouvait gagner aisément sa

vie en quittant Dakar pour Abidjan, Climbié s’aperçoit que dans tous les espaces

où le colon est présent la difficulté à avoir une vie décente est pareille. La cause

de l’angoisse provient de l’anémie de la bourse :

« Embarrassé, il grignotait le bout de son crayon, fixait le plafond comme s’il

implorait les dieux ou il les prenait à témoin. »38

Le participe antéposé (embarrassé) montre l’inquiétude, la confusion de

Climbié dans la gestion quotidienne de son salaire. Il n’arrive pas à couvrir ses

besoins. Face à cette indigence, il s’en remet aux forces divines. Lui qui dans un

passé récent avait souhaité venir en aide à sa pauvre mère est confronté aux

réalités de la vie sociétale. Cette situation était une maladie permanente,

chronique qui faisait germer la torpeur dans la vie de Climbié. Dans cet univers

d’anxiété, Climbié décide un retour au bercail. Après douze ans d’absence. Au

pays natal, cette tourmente demeure :

« Pourquoi est-il descendu ? Il fait si chaud. Là-bas, à bord, il se sentait

mieux. Pourquoi a-t-il quitté Dakar où il s’était creusé un lit, avait pris des

habitudes ? Il était devenu étranger à son pays. »39

Les participes (« quitté », « creusé », « pris ») montrent la mélancolie de

Climbié. Elle est renforcée par la récurrence des points d’interrogation. Il y a une

profusion de doute dans son esprit. Tout lui semblait nouveau et insolite. Son long

séjour à Dakar, loin de son pays natal, avait fait de lui un étranger dans son propre

pays. Il est en quête d’une fusion nouvelle entre lui et sa patrie. En fait, Climbié

veut rompre avec les habitudes acquises à Dakar. Il recherche alors un lien affectif

par le truchement de tout ce qui provient de son pays. Les fruits sont pour lui un

canal pour faire corps avec sa patrie. Ce qui se perçoit à travers ces propos du

narrateur :

« Des mangues de son pays ! nourries par le sol de son pays ! arrosées par les pluies,

balancées par les vents, mûries par le soleil de son pays ! »40

38

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.139. 39

B.B.Dadié : Climbié, Op .cit, pp.188-189. 40

B.B.Dadié : Climbié, Op.cit, p.190.

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Ce don de mangues de la part d’une parente proche à Climbié, dans la voiture

en route pour Abidjan, déclenche en lui une vague d’émotions. Les participes

« nourries », « arrosées », « balancées » et « mûries » le mettent en communion

avec les éléments minéralogiques et atmosphérique de son pays. La multiplicité de

ces participes dans cette phrase dénote de la volonté de Climbié de créer la

proximité entre lui et son pays natal après de nombreuses années d’absence pour

s’instruire au Sénégal. Tous ces participes ramènent aux soins bénéfiques que la

terre prodigue aux mangues. Ils participent à réduire l’angoisse essaimée dans

l’âme de Climbié. Ils exposent sa volonté de se nourrir de la serve vivifiante de sa

terre natale à l’instar des mangues « muries » pour dissiper l’anxiété qui accapare

sa personne. Climbié cherche en réalité un havre de paix pour juguler toutes les

incertitudes qu’il transporte avec lui depuis Dakar.

En définitive, l’angoisse que traduit le participe relève la difficulté à subvenir

correctement aux besoins familiaux des colonisés, le traumatisme causé par la

violence exercée sur les apprenants à l’école et la difficulté des nouveaux instruits

à s’adapter à la nouvelle vie que leur offre l’environnement moderne qu’impose la

colonisation.

Conclusion

Le participe, mode impersonnel, est l’un des moyens de la langue dont se sert

Dadié dans la création littéraire. Il lui sert à exprimer l’angoisse de l’Africain

durant la période coloniale. Le participe apparaît dans la structure de la phrase par

plusieurs modes de concaténations dans Climbié. Par ailleurs, son emploi dans

Climbié révèle les sources de l’angoisse que sont la violence du système éducatif

colonial, la modernisation apportée par la colonisation et l’injustice faite aux

planteurs Africains dans l’achat de leurs produits à cette époque. Il apparaît que

le participe chez notre auteur fonctionne comme un condensateur qui résorbe les

charges émotives. Il lui permet de traduire sans animosité le traitement répugnant

dont est victime l’Africain durant la période coloniale.

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