Cahiers hjhde Sociologie Volume 1 Issue 1946 [Doi 10.2307_40688775] MIKEL DUFRENNE -- Existentialisme Et Sociologie

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  • 8/19/2019 Cahiers hjhde Sociologie Volume 1 Issue 1946 [Doi 10.2307_40688775] MIKEL DUFRENNE -- Existentialisme Et Soci…

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    3/12

    Mikel

    Dufrenne

    tionnalité

    ui sertà la foisà

    liquider

    'idéalisme,

    uisque

    e

    mouvement

    ropre

    de

    la

    conscience

    st

    de se

    transcender

    comme n

    éclatant,

    ers

    quelque

    objet

    extérieur

    elle dont

    elle

    n'est

    amais

    que

    le

    pur

    reflet ans

    épaisseur

    t sans

    consis-

    tance,

    et

    à manifester

    a

    liberté,

    uisque

    out

    objet

    récipro-

    quement

    n'est

    qu'à

    condition

    'apparaître

    une

    conscience,

    et

    que

    tout

    cogitatum

    st

    relatif un

    cogito.

    Elle est

    donc

    en

    garde

    contre

    toute

    objectivité

    ociologique.

    Elle

    répugne,

    comme 'atteste

    e titre

    d'un

    ivre

    récent,

    l'idée

    que

    les faits

    sociaux soientdes « choses», que la société oit extérieure

    à

    l'individu,

    u

    la

    conscience

    ollective

    ranscendante

    la

    conscience

    ndividuelle.

    lle

    refuse es

    principaux ostulats

    de Durkheim.

    Et

    peut-être,

    n

    effet,

    es

    postulats

    ardent-ils

    ncore

    un

    caractère

    métaphysique,

    n

    ce

    qu'ils

    définissent

    priori

    l'objet

    et le

    statutde

    la

    sociologie,

    t font-ils bstacle cet

    empirisme

    adical

    que

    recommande

    M. Gurvitch.Allons

    plus

    loin : la

    sociologie

    peut-être

    ntérêt faire la

    pre-

    mière

    certaines oncessions

    ux

    exigences

    e

    la

    philosophie

    existentielle.omment Il nousfaut faireun détour our e

    montrer. ne

    des

    principales

    ♦démarchese la

    philosophie

    existentielleésidedans

    l'analyse

    du

    «

    cogito

    pré-réflexif

    :

    c'est

    à

    qu'on

    peut

    surprendre

    'intimité e

    l'en-soi t du

    pour-

    soi,lesecret

    e 'être

    u

    monde,

    t

    vérifierommenta

    conscience

    est

    conscience

    'un

    monde.

    Nous

    vons

    vec

    'être

    es

    choses

    n

    rapport

    mmédiat

    elon

    equel

    elles

    nous

    pparaissent résentes

    et

    signifiantes

    n

    deçà

    de tout

    raisonnementt de toute

    igni-

    fication

    ogique,

    n

    deçà

    même

    de

    toute

    activité

    onstituante

    de

    synthèse

    nous

    nous

    ouvrons

    la

    chose,

    t la

    chose

    nous

    apparaît avec une évidence rrésistible,ien que toujours

    précaire,

    omme

    pparaît

    'idée vraie

    l'entendement.

    t

    c'est

    ainsi

    d'abord

    que

    nous

    comprenons.

    cte

    originel,

    ar

    lequel

    nous

    éprouvons

    en

    e vivant la

    signification

    xprimée

    ar

    une

    chose,

    non

    seulement

    a structure

    matérielle,

    mais

    tous

    les

    prédicats

    ont

    elle est

    chargée,

    a

    «

    forme

    ,

    qui

    est

    son

    visage

    se

    conjuguentnséparablement

    es

    traits t

    l'expres-

    sion.

    Le sens ainsi

    compris

    e

    l'objet,

    c'est

    e

    lien ndéchirable

    qui

    l'unit

    l'existence.

    Mais alors

    outeréalité

    eut

    être onsi-

    dérée selon deux

    perspectives,

    elle

    de la

    connaissancemmé-

    diate et celle de la connaissance éfléchie,'est-à-dire elon

    qu'elle

    est

    vécue

    par

    e

    sujet

    oncret

    qui

    elle

    e

    révèle,

    eplacée

    162

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    Existentialisme

    t

    Sociologie

    dans

    une structure

    'existence,

    u

    qu'elle

    est connue

    omme

    un

    objet

    distinct,

    tranger,usticiable

    u

    traitement

    bjectif

    qui

    la réduit

    à

    un schéma

    rationnel.

    Il

    resterait

    décrire

    ensuite

    e

    passage

    d'une

    perspective

    l'autre,

    t

    la

    genèse

    du

    monde

    ntelligible partir

    du

    monde

    vécu.)

    Ainsi

    du

    corps

    exemple rivilégié arce

    qu'il

    est

    à la fois

    'objet

    et

    l'instru-

    ment

    de

    la

    connaissance.

    l

    peut

    être

    considéré,

    oit

    comme

    corps objectif

    dont

    l'anatomie

    et la

    physiologie

    ont

    eur

    objet,

    et

    qu'elles

    ramènent une totalité

    d'éléments t à

    un

    nœud de fonctionsccomplies n troisième ersonne, oit

    comme

    orpspropre

    M.

    Merleau-Ponty,

    eprenant

    t

    préci-

    sant

    es

    suggestions

    e

    G.

    Marcel,

    it

    phénoménal

    vécu

    en

    première ersonne,

    out

    mêlé à la

    conscience

    t

    impliqué

    dans

    chaque

    démarche u

    sujet

    l'analyse

    des

    comportements

    élémentaires

    perception,

    esoin,

    motion,

    révèle e

    que

    Pradines

    appelle

    «

    les

    implications sychiques

    du

    corps

    »,

    et

    il

    n'y

    a

    point

    de doute

    que

    cette

    tentative,

    ar aquelle

    nous

    devons aire

    iolence

    ux habitudes e

    pensée

    artésiennes,

    n'exige

    n

    nouvel

    ppareil

    e

    concepts

    t de nouvellesméthodes

    d'investigation ue celles de la psychophysiologiebjec-

    tive.

    Nous

    avons

    invoqué

    cet

    exemple

    parce

    qu'il

    n'est

    point

    sans

    rapport

    vec

    l'objet

    de la

    sociologie.

    es liens

    ambigus

    qui

    relient 'individu

    à

    son

    corps

    ne

    sont

    point

    tellement

    différentse ceux

    qui

    l'unissent u

    groupe

    ocial.L'on

    pourrait

    même

    montrer,

    ans

    être

    soupçonné

    d'organicisme,ue

    la

    société st

    en

    quelque

    façon

    ne

    annexe

    du

    corps,

    n vêtement

    qui

    l'habille,

    un

    outil

    qui

    le

    prolonge,

    ne

    nature

    plus

    vaste

    dont

    'individu

    st investi t

    par

    laquelle

    l

    peut

    êtreatteint

    ou actif n despoints loignés e sonhorizonpatialou tem-

    porel.

    En

    tout

    cas,

    la

    relation

    u

    moi au

    corps

    st

    analogue

    la

    relation u moi

    au

    groupe.

    e

    même

    ue

    le

    corps

    st

    la fois

    moi-mêmet

    a

    chose,

    nstrument

    t

    destin

    elon

    ue

    e

    m'iden-

    tifie

    à

    lui

    ou le considère u

    dehors,

    de

    même e

    groupe.

    Et

    l'on

    peut

    alors

    résolument

    istinguer

    'étude

    objective

    du

    groupe

    omme

    hose,

    t

    l'étude

    phénoménologique

    u

    groupe

    comme

    vécu

    par

    l'individu.

    Cette

    distinction,

    u

    surplus,

    n'est

    pas

    neuve

    elle est

    appeléepar

    tout

    propos

    d'empirisme

    radical t

    nous

    pensons

    u'on

    pourrait

    un

    examen

    minutieux,

    la trouvermpliquéedans les distinctionséjà classiquesdu

    mécanique

    t

    de

    l'organique,

    u clos

    et de

    l'ouvert,

    t

    à

    coup

    163

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    Mikel

    Dufrenne

    sûr

    dans

    a

    distinction

    ue

    propose

    M. Gurvitchntre

    e

    spon-

    tané et

    l'organisé1.

    Mais

    regardons-y

    'un

    peu plus

    près.

    A cette

    phénoméno-

    logie

    du

    social,

    e

    groupe pparaît

    omme

    onstitutif

    e

    l'indi-

    vidu.

    La

    réalité ociale

    et,

    au

    même itre

    que

    le

    corps,

    une

    structure

    e

    l'existence,

    un fait

    premier

    j'existe

    social,

    comme

    'existe

    corporel.

    ans

    doute

    e

    corps

    st-il

    unique,

    t

    la

    société

    composée

    de

    groupes

    multiples

    t enchevêtrés

    l'on sait

    aujourd'hui ue

    les

    sociétés

    es

    plus

    primitives

    'ont

    riende simple.Mais 'irréductibleluralité es groupes t des

    modes

    de

    groupement

    orrespond récisément

    des

    modes

    d'existencedifférents.

    t

    ce

    sont ces

    manières

    d'être

    qu'il*

    importe

    e décrire. 'hommeest d'abord

    aux autres en

    général

    et la

    sociologie

    eut

    ici

    reprendre

    son

    compte

    es

    analyses

    de

    Husserl t

    de

    Heidegger ui

    cherchent

    saisir u

    cœur

    même des

    consciences,

    t

    dans

    leur

    surgissement,

    ne

    liaison

    fondamentale

    autrui,

    t une

    compréhension

    réonto-

    logique

    d'autrui.Chacunde mes actes

    mplique

    ne référence

    à

    autrui,

    sa

    présence

    u à

    son

    regard

    je

    suis

    comme

    aigné

    dans cet immenseugementmuetqu'autruide toutesparts

    porte

    ur

    moi,

    et

    qui

    est

    l'occasionde

    mon

    assomption

    u

    de

    ma

    déchéance.

    out

    l'univers,

    matériel

    u

    culturel,

    utour

    de

    moi,

    porte

    a

    marque

    'autrui.

    avantage,

    outes es nitiatives

    de

    la conscience

    upposent

    e

    rapport

    autrui

    la

    conscience

    est ouverte

    ur

    'autrecomme ur e

    corps.

    Et

    il

    ne

    suffit

    as

    de dire

    qu'elle

    s'ouvre

    en

    se transcendant

    ers ui

    mais

    elle

    est

    ouverte

    par

    nature,

    n

    ce

    double

    sens

    qu'autrui

    ui

    est

    immédiatement

    ccessible,

    par

    une

    Einfühlung

    aturelle,

    et

    que,

    même

    i elle

    ne

    l'appréhende

    as

    en

    personne,

    lle

    est

    comme mprégnéear sa présence ossible.Là où la pensée

    est a

    plus

    transparente

    t la

    plus

    singulière,

    l

    s'insinue

    n elle

    quelque

    chose

    ui

    diffère

    'elle

    et

    pourtant

    ide

    à la constituer

    je pense

    avec

    mon

    corps,

    e

    pense

    avec

    autrui2

    je participe

    1.

    «

    L'extériorité

    u social

    ne

    vient

    que

    de sa

    couche

    organisée

    t

    réfléchie,

    ui

    se détache

    parfois

    de sa couche

    sous-jacente,

    norganisée,

    spontanée,

    mmédiate

    (Morale théorique

    t

    science

    es

    mœurs,

    .

    180).

    2. Ces

    thèmes

    ont

    gréés

    par

    es

    philosophies

    xistentielles

    ui gardent

    le souci d'une

    analyse

    transcendantale

    es structures

    e

    la conscience

    c'est ainsi

    que

    Heidegger décrit

    e Mitsein

    comme constitutif

    e

    la

    conscience,t que Merleau-Ponty écrit « II fautdoncque déjà dansla

    réflexion

    a

    plus

    radicale

    e

    saisisse

    autour

    de

    mon ndividualité

    bsolue

    164

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    Existentialisme

    t

    Sociologie

    à

    autrui

    par

    mes

    fibreses

    plus

    secrètes.

    Même

    orsque e

    ne

    suis

    pas

    devant

    un

    «

    toi

    »,

    e

    suis

    «

    je

    »

    au sein d'un

    «

    nous

    »,

    et comme

    e

    délégué

    d'une

    pluralité

    qui

    m'est immanente.

    C'est une

    propriété

    e l'être-au-monde

    ue

    de n'être

    pas

    seul

    au monde la

    consubstantialité

    es

    consciences

    st une

    struc-

    turede

    a

    conscience.

    t c'est

    par

    à,

    en

    montrant

    ue

    l'intimité

    du

    moi

    est

    «'transpersonnelle

    que

    M. Gurvitch

    claire

    e

    pro-

    blèmede

    la

    conscience

    ollective.

    ar

    là aussi

    s'éclairerait

    e

    problème

    e

    la

    liberté la conscience

    st d'autant

    plus

    libre,

    d'autantmoinssollicitée ar une pressionde la conscience

    collective,

    ue

    son

    intégration

    st

    plus

    complète

    t

    qu'elle

    se

    sent

    plus

    profondément

    ommunier

    vec es autres onsciences

    et à ce

    propos,

    M. Znaniecki

    nous

    met

    ustement

    n

    garde

    contre

    e

    préjugé

    ui

    refuse

    oute

    pontanéité

    u

    toute

    richesse

    à

    un

    acte

    sous

    prétexte

    u'il

    se

    conforme

    un

    idéal

    collectif,

    comme

    i

    l'adhésion

    tait névitablement

    ne

    servitude.

    'on

    conçoit

    partir

    e

    là l'intérêt

    u'apporte

    M. Gurvitch

    l'étude

    des

    formes

    e

    la

    sociabilité

    elle est

    la

    suite

    de

    l'enquête

    ui

    révèle a

    pluralité

    t

    la

    réciprocité

    es consciences

    elle

    mani-

    feste es multiplesmodesconcrets e cetteréciprocité.ar

    de

    même

    ncore

    ue

    l'individu

    e sent

    ié de

    maintes

    açons

    à

    son

    corps

    selon

    la

    fatigue,

    'entrain,

    'allégresse,

    a

    peur,

    l'assurance,

    n sorte

    que l'aspect

    singulier

    e

    cette

    relation

    donne

    eur ontenu

    ropre

    chaquepassion

    t

    à

    chaque

    ction,

    de

    même l

    se

    sent

    ié de

    maintes

    façons

    autrui.

    D'abord

    d'après

    e

    degré

    de

    la relation

    autrui,

    rès

    variable

    elon a

    profondeur

    u sentiment

    u

    la nature

    des

    liens.

    Ensuite,

    d'après

    a

    qualité

    mêmede

    cette

    elation,

    elon

    qu'elle

    se

    noue

    au niveau

    des

    institutions,

    es

    rites,

    des

    symboles

    ollectifs

    ou de ces aspirationsue Durkheimapportaitux « courants

    libres

    du

    psychisme

    ollectif

    .

    Par

    là,

    se dessine

    a

    figure

    u

    groupe.

    l

    prend

    forme

    ux

    yeux

    de

    l'individu,

    précisément

    n fonction

    e

    l'élan

    avec

    lequel

    il se

    porte

    à

    lui,

    ou de

    la

    façon

    dont

    l s'oriente

    ar

    rapport

    lui.

    Le

    groupe

    devient

    bien

    alors

    une

    «

    forme au

    comme

    un halo de

    généralité

    u comme

    une

    atmosphère

    e

    socialite.

    (Phénoménologie

    e

    la

    perception,.

    511).

    Par

    contre,

    es

    thèmes eraient

    récusés

    par

    une

    philosophie

    lus

    intransigeante

    omme

    celle de

    Sartre,

    «oucieuse

    à la fois de

    préserver

    a

    transparence

    t

    la

    spontanéité

    e la

    conscience, t de soulignere caractère ontingent e la rencontre vec

    autrui.

    Cf.

    a

    critique

    du Mitsein

    dans L'Etre et

    e

    Néant,

    p.

    301

    sq.)

    165

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    7/12

    Mikel

    Dufrenne

    sens

    l'entendent

    es

    Gestaltistes

    et Ton

    peut

    parler

    d'un

    «

    schéma ocial

    »,

    comme es

    physiologues

    llemands

    arlent

    d'un

    «

    schéma

    corporel

    ,

    c'est-à-dire

    'une structure

    éter-

    minéedu

    corps,

    e

    ses

    postures

    t

    de ses

    pouvoirs,

    erçue

    t

    vécue

    au

    sein

    d'une situation

    onnée.

    La

    réalité ociale est

    impliquée

    dans

    la manière 'être

    du

    sujet

    elle

    s'articule

    n

    totalités

    istinctes,

    n

    figures

    articulières

    ui

    correspondent

    à autant

    de

    modes

    d'adhésion

    t

    d'engagement.

    n

    groupe

    est

    une

    forme

    comme

    n

    paysage

    parce que

    je

    me

    sens

    lié de certaine açon, ar ce qu'en l'assumant t en le vivant

    comme

    ne

    situation,

    e

    découvre

    n

    lui une

    structuret une

    autorité,

    ui

    s'expriment

    ar

    exemple

    ar

    des

    institutions,

    n

    statut

    uridique,

    n

    ordre

    axio-normatif.

    Alors,

    pparaît

    l'objectivité

    u fait

    ocial,

    vec

    tous

    es

    aspects ontraignants,

    éthiques

    ou

    juridiques, ar

    lesquels

    elle se

    manifeste mais

    je

    ne suis

    pris

    insi

    en

    ui

    que parce

    que

    je m'yprends je

    suis

    dans e

    groupe arce

    que

    le

    groupe

    st

    pour

    moi,

    que

    je m'y

    intègre

    t

    que

    j'en

    adopte

    es

    normes.

    t

    notons-le

    u

    passage,

    c'est

    parce

    que

    cette

    adoption suppose

    mon

    initiative t

    comporte es marges ue la sociométrieeut se consacrer

    l'étude

    systématique

    es

    variantes

    ue

    l'individu

    brode sur

    le schéma

    ollectif.

    Ainsi

    peut

    s'instituer

    ne

    sociologie

    comprehensive

    ,

    au

    sens

    Jaspers

    arle

    d'une

    psychologie

    comprehensive

    .

    Comme

    ous

    comprenons

    vec

    évidence

    que

    l'homme

    ttaqué

    se

    mette

    n

    colère

    u

    que

    l'amant

    trompé

    evienne

    aloux

    »,

    nous

    pouvons omprendre

    e

    que

    représente

    ux

    yeux

    de

    l'indi-

    vidu

    un

    uge,

    un

    parti

    politique

    u

    une

    équipe

    portive,

    u

    un

    événement

    omme a

    guerre

    u une crise

    économique.

    En

    restant e plain-piedvec la conscience,ouspouvons, elon

    le

    vœu de

    a

    phénoménologie,

    u

    lieu

    d'expliquer,

    écrire. ette

    entrepriseuppose

    sans doute

    'élaboration

    'un

    système

    e

    concepts.

    t

    comme

    ous

    ne

    pouvons

    rétendre

    ci à

    l'amorcer,

    limitons-nous

    donner

    n

    exemple.

    oit

    le

    groupe

    onstitué

    par

    une

    classe

    dans

    un

    établissement

    colaire

    l'on

    voit

    quelles

    investigations

    e

    proposent

    comment

    a

    classe

    apparaît-elle

    aux élèves

    et aussi

    bien au maître

    Que

    représente-t-elle

    selon

    l'âge

    ou le caractère e chacun

    Selon

    que

    l'élève a

    conscience 'en êtremembre u

    «

    est

    en

    classe

    »

    ?

    Quel

    genre

    de relations ntreses membres ommande-t-elleQuelles

    modifications

    u

    champperceptif

    pporte-t-elle,

    u

    du

    champ

    166

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    8/12

    Existentialisme

    t

    Sociologie

    culturel

    ?

    Quels

    éléments

    de

    valorisation

    propres

    à

    déterminer

    des

    conduites

    et

    des

    jugements

    de

    valeur

    spécifiques,

    u

    quels

    symboles

    et

    quels

    rites

    propres

    à

    exprimer

    a réalité

    ?

    Selon

    quelles

    circonstances

    varient le

    sentiment

    d'appartenance

    et

    les

    comportements

    u'il

    inspire

    ?

    L'on dira

    qu'une

    telle

    enquête

    n'aboutira

    qu'à

    des

    évidences

    déjà

    formulées

    par

    la

    psycho-

    logie

    littéraire,

    et

    que

    c'est

    beaucoup

    de

    bruit

    pour

    rien.

    L'objection

    vaudrait

    aussi bien

    contre

    maintes

    enquêtes

    menées à

    grand

    frais

    en

    Amérique.

    Elle

    signifie

    seulement

    l'urgenced'un appareil précis de concepts en chaque science

    d'observation,

    la

    nature ne

    répond qu'aux

    questions qu'on

    lui

    pose,

    et

    l'intérêt

    de

    la

    réponse dépend

    de la valeur de

    la

    question.

    Mais

    c'est

    par

    ces

    analyses

    qu'on

    pourra

    déterminer

    la

    forme

    du

    groupe,

    ou

    du

    fait

    social,

    dans

    les

    perspectives

    de

    qui

    le

    vit

    comme un

    élément de

    son

    Umvelt.

    Et

    en

    recoupant

    les observations

    et

    les

    témoignages

    individuels,

    nul doute

    qu'on

    n'arrive à une

    définition es

    groupes

    ou

    des

    faits

    sociaux

    en

    général,

    et

    qu'une

    typologie

    ne

    puisse

    systématiser

    es

    aspects

    des

    groupes

    selon les

    individus

    et la nature

    sociale

    des individusselon la consciencequ'ils prennentdes groupes.

    Cette

    étude,

    nous

    l'avons

    dit,

    aurait

    sans

    doute le

    patro-

    nage

    de

    la

    philosophie

    xistentielle.

    Mais

    la

    sociologie

    ne

    saurait

    en rester

    à

    ;

    il

    faut

    encore

    qu'elle

    entreprenne

    omme e voulait

    Durkheim,

    'étude

    objective

    des faits sociaux

    vus du dehors et

    non

    plus

    du

    dedans

    ;

    et il

    conviendrait

    u'à

    son tour

    la

    philo-

    sophie

    existentielle ui

    fît

    quelques

    concessions3.

    Car

    enfin

    a

    physique

    est

    autre chose

    qu'une

    phénoménologie

    des

    corps,

    ou

    la

    biologie

    des

    organismes.

    Sans

    doute

    la

    phénoménologie

    a-t-elle

    plus

    d'autorité

    orsqu'il

    s'agit

    de

    phénomènes

    humains,

    qui n'ont d'être et de sens que par la façon dont l'homme

    s'engage

    en

    eux

    et les

    constitue

    au lieu d'en

    être

    seulement e

    témoin.

    Mais

    n'avons-nous

    pas

    vu au

    passage

    qu'elle

    accusait

    elle-même

    es

    propres

    imites,

    n

    montrant

    omment 'individu

    finit

    ar

    prendre

    onscience

    de

    l'objectivité

    de

    la réalité sociale

    et en

    appelle

    ainsi à une

    connaissance

    objective

    ?

    D'autre

    part,

    3. Concessions

    uxquelles

    Merleau-Ponty

    serait

    plus disposé

    que

    Sartre,

    mais

    plus

    encore,

    Jaspers

    pour

    qui

    c'est

    précisément

    e drame

    de

    l'existence

    d'être écarteléc entre

    a

    subjectivité

    de

    son

    «origine»

    et

    l'objectivité e sa «situation sans amaispouvoir,ouspeinede se perdre,,se délivrer e cette

    objectivité

    ui

    colle à elle commeune

    tunique

    de

    Nessus.

    167

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    9/12

    Mikel

    Dufrenne

    si

    nous

    pouvons

    analyser

    la

    signification

    d'une

    classe

    pour

    l'élève,

    n'est-ce

    point

    à

    condition

    de

    savoir

    du

    dehors

    qu'il

    y

    a

    des classes et

    des

    élèves,

    et avoir

    quelque

    idée de leur statut

    ?

    Toute connaissance de

    subjectif

    n'est

    possible

    que

    sur

    fond

    d'objectivité.

    Qui

    veut

    saisir les liens

    qui

    l'unissent

    au monde

    doit

    d'abord

    se

    séparer

    du

    monde et se le donneren

    spectacle

    l'existentialisme

    beau

    jeu

    de

    dire

    qu'il

    n'y

    a

    pas

    de

    point

    de

    vue de

    Sirius d'où

    survoler

    e

    monde,

    et

    que

    nous

    sommes

    toujours

    à

    l'intérieur

    de

    la réalité

    sociale,

    mais

    cela

    signifie

    seulementqu'une science objective n'est jamais achevée, non

    que

    l'effort

    ers

    l'objectivité

    soit

    illégitime

    ou vain.

    En

    fait,

    nous n'avons

    conscience de notre être-au-monde

    que

    parce

    que

    nous

    pouvons

    en

    quelque

    manière

    le

    surplomber

    omme

    nous

    ne

    repérons

    notre Umwelt

    qu'en

    le

    prélevant

    sur

    le

    Welt

    dont

    nous

    pressentons

    u

    moins

    l'envergure

    quand

    nous

    sai-

    sissons son

    caractère

    débordant.

    Mais ce n'est

    point

    encore

    le

    principal

    ce

    qu'il

    faudrait

    montrer,

    ontre

    es

    assertions

    de

    certaines

    philosophies

    existentielles,

    c'est

    qu'une

    sociologie

    positive

    est

    justifiée

    non seulement

    par

    une

    exigence

    d'intelli-

    gibilité,mais par la nature même de l'homme.

    Le

    problème

    est en

    effet e suivant : d'où

    vient

    que

    l'on

    puisse

    étudier la

    réalité

    sociale comme

    extérieure

    l'homme

    et

    dotée

    d'une

    nature

    propre,

    en sorte

    que

    les

    hommes

    qui

    la

    composent,

    emblent

    déterminés ans en

    avoir conscience

    par

    des

    lois

    qui

    les

    dépassent

    ? Nous

    ne

    pouvons apporter

    ci

    que

    l'esquisse

    d'une

    réponse.

    Rappelons

    d'abord,

    fidèles

    à l'ana-

    logie que

    nous

    avons

    instituée,

    ue

    le

    même

    problème

    se

    pose

    pour

    le

    corps

    :

    bien

    qu'il

    se

    révèle à l'examen

    phénoménolo-

    gique

    comme

    l'organe

    d'une

    conscience

    et tout

    pénétré

    de

    liberté,on ne peut dire avec Sartre qu'il soit « tout entier

    psychique

    »

    ;

    il

    a aussi

    une

    nature,

    comme

    en

    témoigne

    'invo-

    lontaire

    dont

    il

    est

    le

    siège,

    par

    quoi

    il

    est

    objet

    d'une

    physio-

    logie

    objective

    et se

    prête

    à une

    psychologie

    du

    comportement.

    De même

    la

    société,

    bien

    qu'elle

    se reflète

    oujours

    dans

    une

    conscience,

    est

    régie

    par

    des lois

    propres qu'une

    observation

    positive

    peut

    enregistrer

    t

    qui

    pèsent

    du

    dehors

    ur

    'individu.

    L'on

    dira

    que

    la

    sociologie

    use

    ici,

    même

    quand

    elle ne

    l'adopte

    pas

    expressément,

    es

    privilèges

    de la

    méthode

    statistique

    :

    elle cherche

    à

    énoncer des

    lois

    valables

    pour

    des

    ensembles,

    et réserveentièrementes cas individuels le calcul des proba-

    bilités

    ne m'autorise

    pas

    davantage

    à

    prévoir

    si

    pile

    ou

    face

    iff*

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    10/12

    Existentialisme

    t

    Sociologie

    sortiront

    tel

    coup particulier

    qu'à

    affirmer

    ue

    tel

    individu

    doive

    se marier

    ou être

    victime d'un

    accident.

    Si la

    sociologie

    rencontreun

    objet

    nouveau,

    c'est

    qu'elle

    se

    situe

    à

    une autre

    échelle

    -

    les termes de micro

    et

    macrosociologie

    le

    disent

    assez

    -

    où la

    subjectivité

    n'occupe plus

    les

    gros

    plans,

    et

    où l'étude de

    la forêt

    détourne

    de voir l'arbre.

    L'individu

    n'y

    figure

    lus

    que

    comme élément abstrait

    d'un ensemble

    l'indi-

    vidu concret

    n'y

    est

    pas

    en

    question,

    et les lois

    statistiques

    passent

    au-dessus

    de

    sa tête. Cet

    argument

    n'est

    pas

    refutable.

    Mais il faut observerd'abord que bien des études sociologiques

    visent

    directement

    e

    comportement

    de l'individu

    et

    ne

    per-

    mettent

    plus

    d'escamoter

    le

    problème

    de sa liberté

    ainsi

    toutes

    celles

    dont

    l'objet

    est

    à

    l'échelle de

    l'homme.

    Et surtout

    il

    convient

    de

    se

    demander

    pourquoi

    l'homme

    peut

    être

    réduit

    à

    ce

    statut d'individu

    abstrait,

    usticiable

    d'un déterminisme

    statistique.

    Car

    il

    faut bien

    qu'il

    s'y

    prête

    par quelque

    côté,

    ne

    fût-ce

    ue

    parce

    qu'il

    appartient

    à

    une

    espèce

    :

    on

    ne

    pour-

    rait traiter de Dieu

    statistiquement4.

    ela

    signifie

    n

    fait

    que

    si l'homme

    est

    vulnérable

    à

    l'objectivité,

    c'est

    qu'il

    est

    objet

    en quelque manière il est à la foispar la société commepar

    le

    corps,

    iberté et

    nature,

    existence et

    concept.

    Plus

    précisément,

    a

    constitution d'une

    sociologie

    objec-

    tive

    suppose

    et

    vérifie

    que

    l'homme est

    affecté

    d'une

    double

    passivité.

    D'une

    part

    la

    situation,

    t

    singulièrement

    a situation

    sociale,

    fait

    peser

    sur

    lui une

    première

    détermination.

    Car la

    situation,

    bien

    qu'elle

    soit

    toujours

    pour

    un

    individu

    et

    n'ait

    de

    sens

    que par

    lui,

    lui

    est

    cependant

    extérieure

    en

    poussant

    l'analyse,

    nous

    retrouverions

    à

    le

    paradoxe

    de

    l'intentionnalité

    tout

    cogitatum

    est relatif à

    un

    cogito,

    et

    pourtant toujours

    extérieur lui). La situation sociale revêt l'aspect inéluctable

    et

    parfois

    opprimant

    d'un

    donné

    et

    les

    énoncés

    de Durkheim

    sur

    le caractère

    contraignant

    u

    fait

    social

    restent

    ci

    valables,

    parallèlement

    ceux de

    Maine

    de Biran sur le

    caractère résis-

    tant

    du

    monde extérieur. L'homme

    «

    est

    au monde

    par

    son

    4. Borel

    dit

    judicieusement

    ans Le

    Hasard

    (p.

    244)

    que

    la

    théorie

    des

    probabilités,

    ppliquée

    à

    l'homme nous

    rappelleque

    si

    les hommes

    sont différents

    n bien

    des

    points,

    ls sont semblables

    n

    d'autres ».

    Il

    ajoute

    :

    «

    De telles

    constatations

    ont

    éminemment

    ropres

    limiter es

    excès de l'égoïsme ndividualiste. Nous croyonsen tout cas qu'elles

    peuvent,

    i l'on découvreeurfondement

    ranscendantal,

    imiter ertaines

    prétentions

    e

    la

    philosophie

    xistentielle.

    Î69

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    11/12

    Mikel

    Dufrenne

    projet

    ,

    mais ce

    projet

    ne cesse

    de

    se

    heurter la

    duretédu

    réel et

    le

    monde

    ne

    se révèle

    monde

    u'en

    opposant

    a

    masse

    brute ux

    initiatives e la

    subjectivité

    ui

    l'informent. ais

    peut-être

    'hommen'est-il ensible u

    monde

    ue parce qu'il

    est lui-même

    mondain,

    la société

    parce qu'il

    est social.

    Et

    il

    faut dmettre

    u'il

    est affecténcore

    'une

    passivité

    ntrin-

    sèque,qui

    fait

    peser

    ur

    ui

    une

    autre

    détermination,

    n

    ce

    que

    son

    projet,

    u

    moment

    u'il

    le

    forme,

    ui

    échappe

    t

    prend

    ors

    de lui

    une

    signification

    ouvelle.

    a

    psychanalyse,

    ar

    la

    dis-

    tinction u contenu atent t du contenu éel,nousa enseigné

    combien st rare

    une

    conscienceucide

    de

    soi,

    cette

    parfaite

    coïncidence vec

    soi

    qui

    serait a liberté au sein même

    du

    cogito

    'insinue

    uelque

    distance e

    soi à soi

    être

    oi

    est

    pour

    l'hommeune

    tâche,

    plutôt qu'une

    prérogative.

    e même a

    sociologie

    ous

    pprend ue

    des

    corps

    trangers

    euvent

    'intro-

    duire

    ans

    a consciencet

    en altérer

    a

    transparence.

    'homme

    n'est

    pas

    seulement

    n

    ituation,

    l

    a

    un

    être,

    t

    pour

    insi

    dire

    une

    «

    nature

    ,

    parce

    qu'il

    est «né

    »,

    quelque

    part,

    une ertaine

    époque,

    u sein d'une

    espèce,

    t

    qu'il

    a

    désormais

    ne

    histoire.

    L'hommen'estpas seulement,elonun motrécent,'avenir

    de

    l'homme,

    l

    est

    aussi e

    passé

    de

    'homme, t,

    comme e

    disait

    déjà

    Comte,

    e

    l'humanité

    travers ui. En

    d'autres

    ermes,

    l

    est à la

    fois,

    ar

    un

    paradoxe

    nvincible,

    ujet

    et

    objet.

    Et

    en

    tant

    qu'objet,

    la

    fois l

    offre

    rise

    des

    déterminationst se

    prête

    un

    savoir

    objectif.

    a

    philosophie

    xistentielle

    end à

    récuser ette

    onnaissance

    bjective

    e l'homme

    arcequ'elle y

    soupçonne

    n attentat

    la

    liberté

    elle

    n'acceptepas

    que

    le

    pour-soi

    uisse

    amais

    êtreréduit

    la

    condition

    e

    l'en-soi

    elle

    préfère

    e

    «

    condamner

    être ibre .

    Mais

    qui

    ne voit

    que

    la liberté,uandelle devientibre, 'estplusvraimentiberté

    Pour

    que

    l'homme

    oit

    ibre,

    l

    faut

    qu'il

    accède

    à

    la

    liberté,

    et

    que

    d'abord

    l soit aussi

    objet, longeant

    es

    racinesdans e

    milieu

    bjectif

    u

    corps

    t de

    la société.

    l

    faut

    u'il

    assume e

    paradoxe

    de

    la

    réalité.

    Ces considérations

    ous

    mettent

    n

    mesure e

    répondre

    une

    dernière

    uestion

    quel

    peut

    être

    e

    rapport

    es deux

    disci-

    plines

    ui

    se

    partagent

    insi

    'empire

    e

    la

    sociologie

    Le

    fossé

    entre lles

    est

    profond,

    uisque

    'une

    décrit e social

    comme

    vécu

    par

    un

    sujet

    et

    suspendu

    lui,

    'autrecomme

    ivant

    du

    sujet i 'onpeutdire, ttranscendantlui. Peut-il tre omblé

    L'on

    voit

    isément,

    t

    nous

    'avons

    remarqué,

    omment

    haque

    170

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    12/12

    Existentialisme

    t

    Sociologie

    discipline

    s'éclaire à

    l'autre

    et la

    suppose.

    Mais

    ce

    rapport

    dialectique peut-il

    se résorber dans

    une identification

    Nous

    croyonsque

    l'être de l'hommevoue

    chaque

    science

    de l'homme

    à cette

    insurmontable ension

    et

    tous

    les

    efforts

    u'elles

    font

    pour

    s'y

    soustraire

    e

    manifestent

    ncore. Sans doute la connais-

    sance

    objective

    peut

    se

    recommander,

    our requérir

    un

    mono-

    pole,

    de ses

    progrès

    t

    de

    son

    pouvoir

    d'explication

    la

    phéno-

    ménologie

    n'est

    qu'une description,

    même

    quand

    elle reven-

    dique

    la

    rigueur

    d'une

    éidétique.

    Mais outre

    que

    cette

    descrip-

    tion est elle-même usceptiblede progrès, 'est par elle que les

    phénomènes

    sociaux

    prennent

    d'abord

    un

    sens

    et

    sont

    «

    com-

    pris

    »

    comme tels.

    Point

    de

    science

    rationnelle,

    dirions-nous,

    sans

    une

    connaissance

    existentielle.

    Mais

    réciproquement,

    comment

    se

    proposer

    de

    comprendre

    un

    phénomène

    si

    l'on

    n'a

    pris

    devant

    lui,

    pour

    le

    repérer,

    e recul

    de

    l'objectivité

    ?

    Comment

    parler

    de

    l'existence

    sans recourir au

    langage

    rationnel

    ?

    Point

    de connaissance

    existentielle

    ans une

    science

    rationnelle.

    Ainsi

    une

    réflexion,

    i courte

    soit-elle,

    sur la

    sociologie,

    ennousamenantà poserencoreunefois e problèmede l'homme,

    nous

    invite à

    proposer

    une

    réconciliation

    de

    la

    philosophie

    existentielle

    et

    du

    rationalisme.

    Un certain nombre d'écrits

    récents semblent d'ailleurs

    ouvrir des

    négociations.

    Quant

    à

    la

    sociologie,

    elle

    n'attend

    point pour

    persévérer

    dans

    son être

    que

    l'accord

    soit scellé.

    Mais

    peut-être

    rouve-t-elle,

    ans une

    confrontation

    vec la

    philosophie

    existentielle,

    une

    occasion

    qui

    n'est

    point

    à

    négliger

    de

    se

    repenser

    elle-même et

    d'en

    recevoir

    inon

    une

    direction,

    u

    moins une

    impulsion

    nouvelle.

    LycéeRollin,

    Paris.