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    O lW

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    IOANNIS CALVINIOPERA EXEGETICA ET HOMILETIC

    AD FIDEM

    EDITIONUM AUTHENTTCARUMCUM PROLEGOMENIS LITERARIIS

    A N N O T A T I O N I B U S C R I T I C I S E T I N D I C I B U SEDIDERNT

    E D A R D U S R E U S S A L F R E D U S R I C H S 0 NTHEOLOGI AKGENTOBATENSES.

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    S E R M O N SSUR

    L 'H A RM O N I E E Y A N G L I Q U E .

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    NOTICE PRLIMINAIRE.Il est plus que probable que Calvin a expliqu le texte entier des Evangiles Synoptiqueune srie de sermon s. Mais nous n'avons point trouv de trace de la totalit de ces hom lies; est rest, que nous sachions, que ceux qui ont t imprims de son vivant et que nous publionsnotre tour. Ils portent, d'un ct, sur les premiers chapitres de l'histoire vanglique, savoir de Ch. I. V. 12; de Marc Ch. I., de Luc Ch. I. IV. et quelques fragments des deux chapitres su

    Ces sermons sont au nombre de soixante-cinq. De l'autr e ct, il y a neuf sermons sur l'histoirepassion et de la rsurrection, sur les textes de Matth. X X V I. 36 X X V II. 60 et Matth. XX110. Le s passages parallles des autres Evang iles ne sont pas imprims en tte des sermonsl'orateur ne manque pas d'en signaler les diffrences ou additions.Ces diverses pices se trouvent dans trois collections, dont deux ont dj t signales crites par nous en d'autres occasions. Les voici par ordr e chronologiqu e:I . Plusieurs sermons de Iehan Calvin. touchant la. Divinit, humanit et nativit de nostreIesus Christ etc. De l'imprimerie de Conrad Ba dius. 1558 . 16. Ce volume a t dcrit propsermons sur le Ch. 53 d'Esae (Oeuvres Tom. X X X V . p. 593). Il contient: 1 les neuf sermo

    l'histoire de la passion p. 28291 ; 2 un sermon de la Nativit de Isus Christ sur Luc. II. Ce sermon correspond quant au texte ceux qui figurent dans la troisime collection sous les nuX X II I. et X X IV , mais il en est totalement diffrent, de sorte que nous le ferons imprimer ldes autres. Nous croyons pouvoir expliquer, d'une manire assez simple, ce fait qui en apparencenature soulever des doutes relativement l'authenticit de cette pice. Celle-ci est expressment ancomme un sermon de Nol, tandis que les autres appartiennent une srie de discours prches tlong de l'anne sans gard aux ftes ecclsiastiques. Elle a donc une autre origine et, comme improvisait en chaire, les deux tex tes, stn ograph is diffrentes poques peu vent bien tre gaauthentiques.Nous avons dj dit que cette premire colleotion a t rimprime en 1563 par Michel BlaLe sermon sur la Nativit s'y lit p. 4872; les neuf sermons sur l'histoire de la passion se trp. 72280.IL Dix-huict Sermons de M. Jean Calvin etc., imprims pour Esinne Anastase 1560. 8. t question propos des Sermons sur l'histoire d 'Abraham et de Melchisedec (Tome X X II I. p

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    V N O T I C E P R L I M I N A I R E .Ce recueil contient, en outre, comme il a dj t dit, 1 trois sermons sur le Cantique de laierge Marie (Luc I. 4555); 2 un sermon sur la nativit de Iean-Baptiste (Luc. I. 5660); 3 cinqermons sur le Cantique de Zacharie (Luc I. 6580); 4 deux sermons sur le Cantique et la Prophtiede Simon (Luc II . 28 35). Ces sermons se lisent dans ce recueil p . 202491. Ils sont reproduitsdans le troisime recueil sous les numros XXVIII. et XXXI. XXXII.I I I . Soixante cinq serinons sw Vharmonie des trois Evanglistes. De ce recueil il existe deuxditions anciennes, que nous avons pu comparer. De l'une , la plus an cienne en date, nous avons pu

    possdons un no us-mme. Elles sont toutes les deux d'une e xtrme ra ret . Il y a en outre uneVoici le titre de la premire dition:So ixante cinq | Sermons | de lea n Calvin | sur .l'Harmon ie on Concordan- j ce des troisang eliste s, sainct | Ma tthieu, S. Marc, et S. Lu c. | Recueillis fidlement par | feu M. D eny s(Arabesque). M. D. LX II . 8 , sans nom de lieu etIl y a huit feuilles liminaires qui contiennent outre le titre une prface de Virnprimeur, un

    et la Prire ordinaire qui se fait avant la Predication. Par la premire de cess nous apprenons que ,Denys Rag ueneau (alias Haguenier) n'a effectivement stnographi que cessermons et que la mort l'a empch de continuer ce travail. Elle est date du 19 Janv ier 1562.qui est videmment rdig par Calvin lui-mm e, occupe huit pages. Nous le transcrivo ns

    ARGUMENT SUR L 'EVANGILE DE N. S . ISUS CHRISTSELON S. l^ATTmED, S. MAEC ET S. LUC.

    Pour lire avec profit l'histoire de l'Evangile, il nous est bien ncessaire d'entendre premirementr eux rcit. Car c'est une chose certaine qu e ces histoires n'ont point eu le titre d 'Evang ile d'autrert : mais que eux-mesmes qui en sont les autheu rs les ont ainsi nommes. Ce que S. Marc donneez entend re, quand il dit (Ch. I. ): L e comm encement de l'Evang ile de Ies'us Ch rist. Or il y a unPa ul , duquel sur tous autres nous pouvons recueillir certaine et claire definition d'Evan gile,de TEpistre aux Romains, quand il dit que l'Evangile avoit est promis de

    avoit tousiours est promis aux Pere s. Su r quoy aussi nous avons noter la difference quientre les prom esses: d'autan t qu'elles ten oyen t l'esprance des fidles en suspens, et oeste ioyeuselle, par laquelle Dieu .declare, qu'il a accompli ce qu'il avpit aupa ravan t command \ tous fidles,? et .esprer. Comme aussi u n peu: aprs l'Ap pstre di t. qu'en , l'Evangile est rvle la iustice

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    NOTICE PRLIMINAIRE.rang continuel, comme en un tableau, afin que sans beaucoup fueilletter les lecteurs puissent l tout d'un regard la convenance ou la diversit qui y est. Ainsi donc ie pren dray garde de neome ttre qui ait est escrit par l'un des tro is: e t ce qui se trouv e en plusieu rs, ie le despesoherayd'un fil. Cependant les lecteurs, en s'en servant, pourront iuger avec le temps si i'ay apportavancem ent tel que i'espere, ou non. Ta nt y a que, tan t s'en faut que i'aye cherch d'acqurir loen inventant quelque chose de nouveau, que ie confesse volontiers, comme doit faire un homme qrondem ent et en bonne conscience, que i'ay prins ceste faon de procder l'imitation d'autr es. cipalement i'ay voulu suyvre Bucer, homme de saincte memoire, et qui a est excellent Docteul'Eglise de D ie u: lequel sur tous autres, selon mon iugem ent, a beaucoup fait en cest endroit.comme en cela il s'est aid du labeur des anciens, qui avoyent devant lu y fait le passage, m 'a-i l en cas pareil grandem ent soulag par son industrie e t diligence. Qu ant ce qu'en ques en droits ie ne suis pas de son opinion (ce que i'ay fait librement, quand il m'a sembl besoin) luy-mesme, s'il estoit encores auiourd'huy vivant en ce monde, ne le prendrait poinmauvaise part.

    Les Sermons eux-mmes remplissent 68 cahiers de seize pages (az; AZ; aayy),108 5 pages et trois en blanc. Le s textes vangliques, en tte de chaque sermo n, sont imprimgros caractres et en lignes pleines; les sermons en petit caractre deux colonnes.L'autre dition est sortie des presses de Badius; malheureusement le titre et les feuliminaires manquent l'exemplaire unique que nous avons pu consulter nous-m me. Mais Mdocteur H. Escher, l'un des conservateurs de la Bibliothque de la ville de Zurich, a eu l'obligede rem plir cette lacune, en nous fournissant les donnes prises dans un exemp laire complet. voici le titre:Soixante cinq | Sermons de lean Cal- | vin sur l'harmonie | ou concordance des trEuangelistes, S. Matthieu, sainct | Marc, et S. Luc. | Recueillis fidle- | ment par feu M. nys Ragueneau, mesure | qu'on les preschoit. | A Geneve | Imprim par Conrad BadiuM.D.LXII . ( 8 )Le s pices prlimina ires sont les mmes que dans l'autre dition. Le re ste du volume se pose de 73 cahiers de 16 pages (az; A Z ; A A Z Z ; AA a EEe ): un dernier n'a que quatre feudont un en blanc. Da ns la pagination il y a une erreu r, les chiffres sautan t de 352 369, de qu'ils vont jusqu' 11 89 . Sur le verso de cette dernire page on lit: Achev d'imprimer par CoBadius Van M.D.LX II. le XIX lour du mois de larmier. Comme cette date est prcisment la mque celle de la prface de l'autre dition, il semble qu'on est autoris en conclure que celle-ci espremire et authentique, et que l'autre n'est qu'une contrefaon, qui auroit simplement reproduitpices prliminaires de celles-ci. Les textes vangliques sont imprims en italique et le toulignes pleines.La troisime dition, que nous ne connaissons que par l'exemplaire conserv Zurich, p

    le titre :Soixante cinq | sermons de | lea n Calvin | su r l'harm onie ou con- | cordance des Evangelistes | S. Matthieu, sainct Marc, | et sainct Luc. | Recueillis fidlement | par feu

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    SERMONS SUE L'HARMONIE DES TROIS EVANGELISTESS. MATTHIEU, S. LUC ET S. MARC.P R E M I E R S E R M O N .

    LUC. Ch. I.1 . Pource que plusieurs se sont appliquez amettre par ordre un rcit des cho ses qui ont este

    entirement certifies entre nous, 2. Comme nous ontbaill cognoistre ceux qui ds le commencement leson t eux-mesmes veus, et ont este ministres de la parole: 3. Il m'a aussi sembl bon, aprs avoir toutcomprins ds le commencement iusques au bout, trs-excellent Tho phile, que ie t'en escrive par ordre:4. Afin que tu cognoisses la certainet de s choses des-quelles tu as este instruict.Nous scavons, comme nostre Seigneur IesusChrist a este ordonn chef de son Eglise, et Sauveur des hommes devant la creation du monde,qu'aussi il a este promis de tout temps: Et lessaincts Peres, qui se sont attendus sa venue, onteste dclarez enfans de Dieu, pour parvenir lavie celeste : mais cependant l'Evangile a este diffriusques ce que le Fil s de Dieu foit apparu. E tvoyla pourquoy il est dit, qu' sa venue il a esterv l , et qu'aup aravan t il a voit eu tesmoignagede la Loy et des Prop htes. Notons bien donc,que combien que la foy que nous avons auiourd'huy,nous foit commune avec les Peres anciens, si est-ceque nous diffrons en degr . Car ils ont attendunostre Seigneur Iesus Christ: mais cependant ilsn'en ont point eu pleine manifestation. le ne dipas seulement quant sa personne, mais aussiquant sa vertu, quant son efficace, et quant

    toutes les graces, et les biens qu'il nous a apportez.Aussi le mot d'Evangile emporte un message deioye, pour exprimer que nous avons de quoy nouscontenter, e t estre repos quand. IesUs Ch rist no usest deolar. Car en lu y n ous avons tout ce quenous pouvons dsirer de bien pour nostre salut.

    Il est vray que les saincts Patr iarch es, B oisProphtes, et tous autres fidles ont bien este ticipans de nostre Seigneur Iesus Christ, conous avons touch: mais si est-ce qu'ils n'ont peu l'Evang ile: car ils ont este tenus sous les brages et figures, qui les tenoyent commesuspens. Or en la personne du Fils de Dieu avons la substance et la vrit de toutes les chqui avoyent este auparav ant prom ises. Car tant que la foy que nous avons en Iesus Chest fonde sur ce qu'il a prins chair humainfin de se faire semblable nous except pchde nous unir luy comme ses frres: qu'elled'avantage fonde sur sa mort, qui est le sacrpar lequel nous sommes reconciliez Dieu : quest fonde sur sa resurrection, l o nous atesmoignage qu'il a eu victoire par dessus le dile pche, et la mort, et nous a acquis iusticpuis que sur ce il est mont au ciel, pour nofaire ouverture, veu qu'auparavant nous en esbannis: et que maintenant il regne en gloireha l'empire souverain sur toutes creatu res: tant donc que nostre foy est fonde l dessus, vpourquoy ce mot d'Evangile s'applique yci toire que nous avons, que le Fils de Dieu est app aru, et qu'il a vestu nostre infirmit, d'avoir piti et compassion de nous afin de office de Mediateur: qu'il a convers en ce mannonant la volonte de Dieu son Pre, et qcela il nous declare qu'il est le chef et le capide tous les Prophtes: et puis qu'il est le Sacateur unique, quand il a offert un sacrificesur tous a este agrable Dieu, qu'il a espson sang pour nous purger de toutes nos macD'autant donc qu'en cela nous cognoissons conous pouvons fonder en Iesus Christ l'esprancla certitude de nostre salut, toutes les choses Cavini opera. Vol. XL VI. 1

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    3 H A R M O N I E E V A N G E L I Q U E . 4a faites pour nous appeler l'hritage celeste,tout cela (di-ie) est compris sous ce mot d'Evangile. Et voyla pourquoy il est dit que VEvangeest de luy.Mais cependant il y a les Ministres, par lesquels il a voulu que l'Evangile nous fust publi:comme nous avons maintenant exposer S. Matthieu, S. Marc, et S. Luc, d'autant qu'il y a unmesme fil de l'histoire, laquelle ils ont escrite.S. Ien tritte " principalem et dtf l doctrine5 denostre Seigneur Iesus Ch rist. Il touche comme enpassant quelques histoires, mais ce n'est1 pas pours'y arre ster. Comme i'ay dit, il insiste sur le fruitque nous avons, de ce que nostre Seigneur IesusChrist nous a este envoy, et qu'il a accomplitoutes choses qui estoyent requises pour nostresalut. Or si nous n'avions este instru its de S. lea n,le rcit qui nous est fait par les trois r que notf1devons expo ser, seroit bien maigre,. Car nouspourrio ns bien racon ter ce^ qui e st ncessaire1 'oognoistre: mais cependant nous ne scannend pourquoy Iesus Christ' est v enu , pourquoy il w tantendurv quel a este son office, quelle est: sa vertu*et? comme1' nous1 avons iouir de luy. Toutes'ces 1cheses^l' nous seroyent obscures: mas nous en'avons la olef; en sinot lean ; pour nous-en donnerouverture!Ainsi* donc quand nous auron s bien regard,nous trouvero ns qu'il n'y a rien de su perflu'en ces'qua tre Evang iles'; que le' torit ne soit bien' li parun conseil admirable de Dieu: et cependant noueravons tout' c& que' nous- pouvons souhaiter: et qui-conques desire d'avantage, il monstre-qu'il ha 1 unefolle curiosit, et que les - oreilles luy ohatouillentjet' qu'il ne se contente point de ce que Dieu a 1prveu- nous' estre u tile'et profitable; Or il es tv ra yque les Apostres ont este comme les heraus, quiont publier'le message de salut, pour resiouir les*pours' pcheurs, et pour les retirer de mort *vie : mais cependant si n ous' regardons la vanit'des hom me s, e t combien ils sont enclins estretrompez et-deceus, ce: n'est point-sans'caus que'Dieu a*voulu que l'Evangile- nous fust couch par;escrit, et'que cela veinst'de main eiFmain; et qu'il'demourSsfciusques* en; la fin' du nVondi Qu 'auiour-"d'huy on m ett e' en av an t' une ' chose laquelle' seraassez comm une: si on la rcite', et que> ch ac un 'eu 'dise'sa rtele, tout sera ; desgus du iouf au lendemain, et le faict qui devroit estr oogn toutliqu ide ra' un ch acu n, sera embrouill- de tant' de-me nsong es'que rient plus. E t pourquoy? Carles'*hommes ont l 'espr it > frtillant) il n'y a ce lu y qui rre;vueille gloser. E t'p ui s nous' avons-ceste*p erversit1en nous, de-co rrom pre' la 'vr it y comme si nouWavions'complot avd Sata'd'estre'faussaires1 .' Cela'adviendra aux choses les'plus communes du monde:

    et par plus forte raison quand il est question dela doctrine de salut, nous scavons comme le diablefait tous ses efforts, et incite les hommes brouilleret transfigurer le tout, tellement que la clart estconvertie en tnbres. Il faloit bien donc, que Dieudonnast remde un tel mal. E t de faict, c'estmerveilles comme auiourd'huy nous avons l'Evangile qui nous soit demeur sauf parmi tant detroubles que Sat an a machines. Car ceux quiavoyen t est disciples ds Apo stres' n'ont' pa s' bienretenu leur leon tous: mais il y a eu plusieursapostats', qui' n'ont cherch sinon de pervertirtoute pur et, et y ont mis toute peine. E t si Dieun'y eust rsist d'une vertu plus qu'humaine, ilest certain que tout estoit corrompu: mesmes il n'yeust eu nulle certitude de foy (et c'est comme unechose incroyable) que le PUB de Dieu fust apparuau monde.Yoyla donc pourquoy il a falu, et a este plusque ncessaire que nous : eussions1 tesmoignage escritde ce qu'il nous faut savoir touchant la venue duFils de Dieu en ce ; monde: pourquoy il nous a; est donn, et quel fruit'nous'recevons de luvtet; quelle est la- multitude,1 et la11 varit de ses graces,;| Il a5fah r qu e t ou t' cela- nous' fust tstifi, v oi re 'e t ;| paf e scrit. E t mesmes*rious voyons- qu'encores Satan a? suscit de nstre1 temps beaucoup de sessupposts, qui ont! tasch de tout' pervertir, qui ontlasdh la^bride 'leurs curiositez pour msler parmi1* pure simplicit de l'Evangile leurs folles inventions. Car sur quoy est forg 1'Alcoran de Ma*hommet, sinon que l'Evangile ne leur a pointsatisfait, mais qu'il a falu avoir d'autres speculations,voire qui ne font que brouilleries, et des absurdtez: si lourdes; que c'est une chose si sotte,! et si brutale, que les'petis'enfans mesmes pourroyent iug'erqu'il n'y a que'ba dinag e? Et tant y a que voylaneantmoins' une' grande' partie du monde qui estensorcele, pour croire des illusions et tromperiesd5 Satan si lourdes et enornies: Autan t en- est-ilde la Pap aut. Car1 si' nous regardons qui est la-cause de mettre une telle confusion par tout, nous'trouverons' que c'est d'autant que les hommes onteu cste folle convoitise de plus savoir que Dieune leur* avo it laisse E t de faict/ le ' Pape n'a pointhonte' de confesser qu'il ne s'est point tenu la-pure ' doctrine de l'Evangile; Il est vray qu 'il prend-une'couverture) qu'il ha du-sainct Esprit tout cegrand amas desuperstitions/ d'erreurs; et de toutes7ces'vilenies qu'il a mises1 au monde, et dont toutest' infect1. Mais ' cependant voyci Dieu-, qui- par'un conseil admirablef a1 voulu* que ' le sommaire* dnosftre salut fust couch'par eBfcrhV Nostre'SeigneurIesus Christ1 n'a ps;'sewleient envoy- ses ApostreBpour presohr de bouche'l'Evaugile': mais^atissil a-voulu qu 'il' y ettstfcomirie u n testfioignftge^perpefeuel,

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    * SERMON il .et que nous oognussions ce qui -est bon et utilepour .difier nostre foy. Or quan d noua-nous seron s.dflstournez .de cela , il est certain que nous .entre-ions en un labyrinthe, dont iamais nous ne pour-ion s sortir. D'autant plus donc nous faut il bien.noter, que pour avoir une foy bien rgle, et queDieu approuve, et qui soit conforme sa vrit, ilne nous faut point excder ces bornes yci, et nousfaut assuiettir ce que nous (trouvons en castevrit, si nous voulons avoir une pleine certitude.Or cependant il y a B U encores un autre vice,c'est que beaucoup de gens se sont avancez outreleur mesure: et l'ambition les a l transportez,qu'ils ont voulu escrire l'histoire de l'Evangile : etcependant c'estoit pour rendre les choses incertaines,.tellement que le diable par tel artifice eust beaucouptroubl, si Dieu ne fust venu aussi bien au devant.Et de faict, il y a eu des badinages escrits quiestoyent pour exposer toute mocquerie et opprobre la foy C hrestienn e, 'sinon que Dieu (commei'ay dit) eust desploy sa ve rtu , afin que la vr itdemeurast en son entier, et qu'elle fust receuen telle reverence qu 'elle mrite . E t encores au-iourd'huy nous voyons que tant de gens sont poussezde ceste convoitise d'escrire, que ce qui avoit estebien enseign et fidlem ent, sera obscurci. G ar.chacun pour se faire valoir desguise ce qui aupara-

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    7 H A R M O N I E Inous confessions que tout cela est bon et vray, maisque nous en soyons touchez au vif, et qu'en vertude ceste certitude nous puissions batailler contreSatan , e t contre toutes les ten ta t ions qu ' i l nousdresse. Voyla donc comme nostre foy doit emporter une pleine asseurance, afin que nous nesoyons poin t en doute . Or ma intenant qu 'on regarde comme un chacun est bien fond en l 'Evang i l e , et on trouvera qu'il n 'y a qu'infidlit aumonde: ie d i mesmes entre ceux qui se vantentfort et ferme d'estre Ch restien s. Ca r combien entrou vero ns - no us , quan d le diable les sollicite desespoir, qu'ils ont des tentations et scandales quiles t roublent , lesquels demeurent fermes e t v ictorieux, pour dire, Si est-ce qui ie me tiendray laparole de mon Di eu? A .grand ' peine en t rouv era-on de cent l 'un. Car comme la foy est une chosebien rare, aussi est-elle si prcieuse, que bien peude gens peuvent pro te s ter qu' i ls l 'ayent . E t d 'autant plus avons-nous sonder tout le profond denos penses et affections. E t quand nous trou verons que nous ne sommes pas asseurez, comme iles t requis , en la parole , nous devons pr ier Dieuqu'il nous purge de toutes les corruptions qui sonten nous, et qu'il nous illumine de plus en plus.Et s 'i l nous a donn quelque goutte de clart, qu'ill 'aug me nte , qu ' i l dresse nos coeurs du tout luy ,qu'il les recueille en sorte que nous portions unevraye reverence sa parole , que nous soyons lret en us, que nous soyons bridez , et tenu s captifssous icelle, pour renoncer toutes choses qui nousen pourr oyent destourn er. Ainsi donc iama is nousne profiterons en la Oh rest ien te, ni en la pur erelig ion, que nous ne cognoissions qu'il nous fautavoir ceste certitude, c 'est dire qu'il ne nous fautpoint varier, ni avoir une opinion douteuse, pourseulement branler les oreilles : mais que nous ayonsun arrest, et une conclusion, que c 'est Dieu quenous devons croire, et que sa parole est une purevrit, et infallible, et qu'il ne nous faut pointdcliner d 'icelle: et quand il a parl, que cela nousdoit suffire, et qu'il n 'y a point de rplique renc o n t r e .Or maintenant pource que Dieu ne descendpas du ciel po ur nous testifier de sa volo nte, etque nous n 'avons pas chacun iour quelque miracle,ou quelque signe pour nous donner approbationque c 'est luy qui parle, voyla pourquoy notammentS. Luc, pour nous mener ceste certitude, dit qu eles. Apostres ont este ministres. I l es t vray qu 'entantque besoin estoit, Dieu a ratifi sa parole, et qu'ila imprim les marques de sa maieste en icelle, afinqu'il fust l cognu et ado r. Oar quan d il s'estrvl aux Peres anciens , i l es t cer ta in qu ' i ls onteu des visions manifestes, et nous ont este tesmoins,depuis Adam iusques No, depuis No iusques

    ^ A N G E L I Q U E . 8Abraham, depuis Abraham et les autres Patr iarchesiusques aux Prophtes , e t depuis les Prophtesiusques la venue de nostre Seigneur Iesus Chris t .Tous ceux-l (di-ie) ont eu des visions patentes, etDieu a monstre que c 'estoit de luy que procedoitleur doctrine, laquelle il leur avoit comm ise. Qu andla Loy a este donne, nous scavons que la terre aeste tou te esm eu , et que l 'air en est fend u, queles esclairs ont vol, que la trompette a este ouyepar les nues, que (bref) il y a eu une telle frayeur,que tout a este confus. E t Dieu alors a vouludompter toute g lo ire humaine, Dieu a voulu rduireles hommes en subietion, voire combien qu'ils fussen t comme bestes sauvages. E t puis la ven uede nostre Seigneur Iesus Chris t , nous savons lesmiracles qui ont est faits. Ta nt y a nean tmo ins,que Dieu veut auiourd 'huy esprouver nostre humilit et modestie, ce que nous recevions saparole quand elle nous est propose par la bouchedes hommes.Voyla pourquoy il nous faut tant mieux observer ce mot de Ministres en S. Luc: c 'est ascavoirque nous croyons la doctrine, et la predicationdes Apostres , non pas pour leur scavoir , n i pourleur eloquence, ni pour rien qui leur puisse acqurirgrace e t au t hor i te : mais d 'au tant que Dieu les aestablis ce qu'ils nous fussent maistres et docteurs,et qu'ils nous rendissent tesmoignage de sa vrit.C'est doncques o sainct Luc nous a voulu amener.Et ainsi apprenons, quand l 'Evangile a este preschepar ceux que Dieu a marquez et choisis et lesquelsil a appelez ceste charge et office, que cela nousdoit contenter du tout. E t voyla pourquo y Moysedisoit, que d 'a utan t que le peuple avoit la Loy q uiluy estoit escrite, i l ne faloit plus qu'il demandast,Qui montera au ciel? qui volera par dessus lesnues? qui descendra aux abysmes? qui passera lam er? Ca r tu as la parole en ta bouche, et en toncoeur: arres te toy l . Or S . Pa ul m onstre quecela doi t es tre vrayement accompli en l 'Evangile :C'est (dit-il) la parole de grace et de salut, laquellenous preschons auiou rd'hu y. Ains i donc, quan d nousaurons ce prin cipe , que les Ap ostres n e se sontpoint ingrez d 'eux-mesmes, mais qu'estans les unspoures pescheurs , e t gens id io ts , les autres es tansmesmes du mestier qui estoit alors detestable tantet plus, de ces Peagiers qui recevoyent les impostse t t r ibuts : neantmoins Dieu a te l lement besongnen eux, qu'ils ont este tesmoins de la doctrine desalut: que nous cognoissions que ce n 'est pointassez qu'ils nous soyent produits, et mis en avantde la main de Dieu, mais qu'il faut que nous lesacceptions, et qu'estans fondez sur leur doctrine,nous despitions hardiment tout ce qui leur est contraire: scachans puis que Dieu les a approuvez,que nous ne pouvons faillir de nous appuyer sur

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    1 1 H A R M O N IE E V A N G E L I Q U E . 1 2de sainctete et de religion, touteafois S. Luc luydit qu'il ha besoin .d'estre encores mieux certifi,et d'avoir asseurance: non pas qu'auparavant ildoutaat, mais c'est (comme i'ay desia touch) quenostre foy, combien qu'elle soit sans feintise,'nelaisse pas d'estre tousiours meslee avec beaucoupde doutes et de varietez. E t nous ex primentonsassez cela, quand chacun pensera soy sans flnerie. Mais nous cuidons estre habiles tant et plushors du combat: et nostre Seigneur se venge d'unetelle arrogance et fiert, quand il nous envoyquelques troubles, et que nous sommes esperdus.Ainsi donc apprenons de tousiours croistre cependant que nous vivons en ce monde : croistre (di-ie)pour nous conformer en la parole de Dieu, scachansque nous sommes petis enfan s, qui ont besoin deparvenir la perfection d'aage , qui ne sera accompli, que iusques ce qu'il nous retire de cemonde, et que nous serons pleinement unis Iesus.Christ. Bref, si nous desirons d'estre Chrestiensdevant Dieu, et devant ses Anges, il ne faut pointnous espargner tout le temps de nostre vie, de.tousiours proufiter, et ne nous point exempter d'estreenseignez, comme font beaucoup de coquars, quicuident estre les plus grans docteurs du monde,quand ils auront quelque bon mot au bout de lalangu e. Car quand nous serions excellens iusques-l, de pouvoir enseigner toutes choses aux autres,si faut-il que nous soyons disciples: autrementmalheur sur celuy qui s'ingre d'enseigner, s'il.n'addresae la doctrine soy, et qu'il ne se rendesujet icelle, qu'il ne se mette du rang commun.Car non seulement celuy qui est en office et chargede docteur, et qui ha grande intelligence de l'Escri-ture sadncte, doit profiter en ce qu'il monstre, maisil se doit aussi ranger ceste modestie et sobrit,de recevoir l'instruction des plus petis.

    Voyla donc ce que nous avons retenir surce pas sage : c'est q ue nous profitions en l'escholede Dieu tou t le temps de nostre vie. E t notamment il est dit, que Thophile prenne asseurance e schoses, esqueUes a este enseign. Et ce mot d1asseurance revient la certitude dont il a este parl.Et c'est pour tousiours mieux exprimer la vrayenature de la foy, et pour la sparer d'ayec lesopinions que les hommes peuvent concevoir, .e,tsans arre st neantm oins. Car combien que Les Tur cs,et les Papistes, et leurs semblables soyent opinia-stres iusques au bout, tant y a qu'il" n'y a pointde fermet en eux. Et purquoy? Pource qu'ilssont proccupez d'une telle rage, qu'ils reiettenttoute bonne doctrine : ils ont les oreilles houschees :bref, ils sont enyvrez, voire ensorcelez du tout,pour ne point donne r lieu la vrit de Dieu.Voyla donc comme pour un temps ils sont endurcisen leurs mensonges, voire, mais cependant si on

    regarde qu'ils ont en leurs esprits, on .trouvera qu'4|ssont estourdis et stupides, et que le diable les j&comme a bruti s. On trou vera donc cela en itOUBincrdules, quelque fermet qu'ils semblent avoir.Mais les fidles ont une autre fermet, c'est queselon que la foy est tant mieux enracine en leurscoeurs, la vertu de Dieu y reluira, et monstrerontcomme ils sont tellement asseurez qu'ils aurontpleine victoire dessus toutes doutes qui leur pourront venir en avant. Voyla donc ce que nousavons retenir.Et quant ce mot d'asseurance, c'est tousiourspour avoir une distinction d'avec tous les erreurs,dont les homm es sont sduits par Satan . E t c'estafin de cognoistre que nostre foy doit estre bienfonde, et que ce n'est pas une opinion telle qu'ontles incrdules, et quelque chose obscure qu'ils nediscernent po int, et q u'ils sont l comme bestessauvages, sans intelligence, ni raison: mais qu'ilfaut que nous soyons asseurez, d'autant que nouspouvons facilement cognoistre que c'est Dieu qui aparl nous selon le moyen que i'ay desia dit.Or il y a bien aussi ce mot, Des choses desquellestu as este enseign. Et c'est pour nous monstrer,que non seulement nous devons profiter en la foy,pour apprendre ce qui nous estoit incpgnu auparavant, mais afin que ce que nous avons desia entendu,soit mieux imprim, et enracin en nostre memoire,et que nous le puissions mieux digrer et cognoistreplus distinctement. Ex em ple: Iournellement onnous presche que Iesus Christ est nostre Rdempteur, que par sa mort et passion il nous a acquissalut, qu'il est ressuscit pour nostre iustification,et qu'il est mont au ciel, afin de nous y preparerle lieu et prendre possession en nostre nom del'hr itag e celeste. Si l dessus on dit, E t faut-ilavoir les aureilles batueg d'un propos qui est tantais de foy, et que les petis enfans peu ven t facileme nt cognoistre? Nous avons este tan t de foispreschez de cela : faut-il qu'au bout de trente oude quarante ans nous retournions encore nostreA B C ? Voyla (di-ie) comme plusieurs parleront.Mais quoy qu'il en soit, quand nous aurons bientout regard, nous avons besoin (comme i'ay desiadit) d'apprendre ce qui nous est incognu, et quenous n'aurons point encores apprhend: mais ausside nous avancer de plus en plus en ce qui nousaura este enseign, et en ce que nous'aurons appris.E t purquoy? Car quand nous cuiderans ayo ir /tout sceu, et sans qu'il y ait rien re,dir,e, il estcertain qu'il y aura tousiours beaucoup de nuesparmi, qui seront pour nous esblouir les yeux:tellement que nous ayons besoin qqe le Soleil apusluise, et que sa clart pntre iusqu'en nos coeurs.Or quand ie parle de ce Soleil, i'enten nostreSeigneur Iesus Christ, qui est le Soleil de iustice:

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    S SERMON H.que quand il aura iett' ses' rayons en nos esprits,alors1 nous pourrons comprendre ce qui nous estmo nstre. Car il ne sufft pas que nos moeurssbyent conformes en apparence ce qui nous estordonn de Dieu, d'autant que les hommes pourront avoir apprehension d'une chose, et'cependant'ils la quitteront, et en seront destournez aisment.Mais il faut que nous persistions en l'obissance del'Evangile d'une affection vive, et que nous glorifions nostre Dieu, nous retenant tousiours commecaptifs sous sa bride. Et cela est si difficile faire,que- quand nous serons parvenus la moiti duchemin, aprs avoir beaucoup travaill tout le tempsde nostre vie, ce sera beaucoup fait.Ainsi donc retenons; quand nous venons ouyrle sermon, et que chacun lit l'Escrture en sa maison, quand nous traittori aussi la doctrine de salut,qu e ce ne soit pas seulement tenda nt - ceste fin

    S E C O N DLUC. Ch. I.

    5. Au temps'd'Her de Boy de Iude, il y avoitun Sacrificateur, nomrii ZachaH, dit rang d'Abia:et ! sa ,1 fentnte estoit- ds fiM s d'Aaron: et le nomcPictt Elizabeth: 6. Tous deute stoy'ertt iustes devantDieit\ cReminans en tous' les contiitandemens et ordonnances du'Seiijhetir, sans reproch. 7. Or ils n'avoyentpoint d'enfant, caus qu'Elizabeth estoit strile, ettous- deux estoyfit fort aagez 8 . Adveint commeZacharie exeroit la Sacrificature devant le Seigneur sii'- ranty 9 ; Sehn la' cwstume de Voffice de' Sacrificature, lex sort' lyscJieutde faire encerken&ns)aprs qu'il ser'dit entre' au Temple dw Seigneur.'1 0. Et' toute la multitude du peuple prioit dehors Vh'ure de l'encensement.

    Poufce que" Dieu se vouloit servir de lean-B ap is t en^ choia's excellentes , il a vo ulu que : dsrsa1 naissance1 il fust renomm, et1 qu'on eust ls"ye? ittez' sur l uy ,a fi n d'atten dre, quand il sroitvenu " etf aage, quelque chose grande de celtiy qui1avoit' dsi est marqu de une vertu celeste, etsu r ; lequel Dieu' avoit desia desploy un miraclediglT'" d : memoire. Or! nous voyons' que- Dieu' a1voulu m'tfstrer sa'grace par ce moyen, quand outrel'Wdre-commun- d nature, il a fait que ceux qui'dvoyrit'eetre-nomm ez en l'Egli, et teris' comme'deffperles^ nqisst1 (comme i'ay dit) avec- miracles 'evidns. E t su r tou t nou"- le- voyons- en Isaa c,

    d'apprendre de nouveau ce qui' nousv estoit incoauparavant, mais pour estre conformez de plusplus, et pour en estre mieux r solus, afin: nostre fby demeure tousiours victorieuse/ Enous avons este bien enseignez, que nous le soyencore mieux: et que la doctrine que nous avreceu ait ceste- asseurance dont parle yci S; Lafin que nous rsistions tout ce que le dinous pourra mettre en avant/ et les meschans,ennemis de vrit, et les mooqueurs de Dieu: nous soyons' armez contre tous ceux-l; en soque nous ne soyons iamais esbran lez, et ne chissions pour rien qui nous: puisse advenir, nous ne persistions Jusqu' la fin en la vrit, nostre Seigneur nous a si bien vrifie et ratifOr nous nous prosternerons devant hrmaide nostre bon Dieu, etc:

    S E R M O N .pource- que c'est comme une image de l'EgUDieu a voulu qu'Abraham l'ait engendr du ! temqu'il estoit desia vieil et caduque, et que Sara, avoit este sterile toute sa-vie, estoit desia comdsespre, qu ant ' concevoir. L nous pouvcontempler, que Dieu suscite son Eglise, non 'pd'une faon commune, mais ainsi que sainct Pen parle, appelant les choses qui ne sont pocomme si elles estoyent. E t voyla pourquoy ail dit en l'autre passge, que nous sommes de Dsignifiant que nous tenons nostre estre et nocondition entant qu'il nous a faits, et que nattendons l'hritage du royaume des cieux: nous tenons, di-ie', tout cela, non point coml'ayant de nature ds nostre naissance, mais compar miracle.Voyla donc pourquoy il nous est yci recj que lean Baptiste a este donn Zacharie ! pre, d temps que iamais on ne l'eUst attend; pens : mesmaZchari estimoit qu'il n'y eust ! d'ordre. Il'av oit bien -dsi r ligne tout le te; de sa vie; mais' alors il estoit comme forclos d'esran ce, et iamais (comme i'ay dit) le mond' n'eiug qu'Elizabeth ayant este femme sterile en

    'floeur de son aag e, deust lrs concevoir. Or dvoyla une ' ma rque que Dieu lu y a" donne', aq'tJs'tfttendist veoir plus' grandes' chseB' enpersonne: Mais1 notons que cela ne s'est' point ' cau s'd e luy: Car comme il a- protest-ef xatit son ' office", il a fallu q u'il fust am im irr,

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    17 SERMON II .savons qu'aucunesfois si les personnes sont debasse condition et petite, il leur adviendra desoboses grandes et mmorables: mais on n'en tiendraconte, et le tout sera obscurci, d'autant qu'ils nes'estimen t point. Dieu donc a voulu que Zacb arieet Elizabeth fussent comme en degr haut, et qu'untel m iracle, qui est advenu en leur ma ison, fusttant plus clbr par tout, d'autant (comme i?aydsia dit) qu'ils avoyent reputation entre tous fidles : afin qu'on cognust que lean Baptiste ne s'estoitpoin t ing r q"e soy-m esme: ma is qu'il avoit estesuscit de Dieu, comme un Ange de paradis, pourestre tesmoin de nostre Seigneur Iesus Christ.Or quant ce que S. Luc recite, qu'ils estoyenttous deux iustes d evant le Seigneur, chem inons enses commandemens, combien que desia nous avonstouoh quel propos cela est dit, toutesfois nousavons recueillir une bonne instruction, et quisera utile chacun de nous, de ces mots dontS. Luc use: car il monstre en premier lieu quelleest la vraye iustice, c'est asavoir o il n'y a pointde feintise: et p ou rtan t, que nous ne cherchionspoint seulement, de vivre sainotement, et d 'estre irrprhensibles devant les homines, mais que surtout nous ayons les yeux, et les sens eslevez Dieu, pour luy complaire, et pour conformer nostrevie sa volont. Si donc il n'y a point d'intgritde coeur, nous pourrons estre louez des hommestant et plus, chacun applaudira son voisin: maisil n'y aura que fume, ce ne sera que mensonge,et serons reprouvez de Dieu, aprs que les hommesnous auron t ainsi magnifiez. Apprenons donc, pourbien rgler nostre vie, non seulement d'estre pursdes mains et des yeux, des pieds et de la bouche:mais sur tout que nous ayons une affection droiteet pure de nous addonner l'obissance de nostreDieu, et que nous ne pensions, et ne disions, et nefacions rien sinon comme estans en sa presence. E tvoyJa ponrquoy aussi non seulement en ce passage,mais ailleurs quand l'Escriture monstre quelle estnostre vraye sainctet, elle dit, Il a chemin devant Dieu, comme il en est parl d'Enoch , et deses semblables. Car on pourroit dire qu'il a vescuen toute honestet et en toute vertu: mais d'autantque les oeuvres extrieures (comme i'ay desia dit)ne suffisent pas, et ne sont rien , sinon qu'elles procden t de ces te ron de ur , et de ceste affection cordiale qui est yci note: voyla pourquoy notammentil est yci dclar que Zacharie et Elizabeth ont esteiustes devant Dieu. Car de faict, cependant quenous arresterons nos sens ce monde, il noussemblera que c'est assez de nous estre acquittez veu d'oe il, et nous laisserons le principal, lu s-ques tant donc que nous ayons ^appris de nousreprsenter devant l Maieste de nostre Dieu, etde cognoistre qu'il daigne bien nous regarder, queCalvini opera. Vol. XLVI.

    nous sommes yci comme sur un esobaffaud, est iuge de nostre vie: iusques tant que ayons cela bien imprim et rsolu, il est ceque nous serons tousiours pleins d'hypocrisin'y aura en nous nulle sincrit, mais tout l'osite. Quand donc nous voudrons nous confo la volonte de nostre Dieu, il est certain que sonderons toutes nos penses les plus profoet toutes nos affections : et quand nous aurons tquelque chose redire l dedans, nous gmvoyans que nous sommes encores bien eslonde la perfection, laquelle il nous faut tendreVoyla en somme ce que nous avons a-Obssur ce passage. E t cela nous a este commantous en la personne d'Abraham : Sois entier, Seigneur, et chemine devant moy. Voyl qui requiert de nostre pre Abraham (qui est coune figure de toute l'Eglise), qu'il n'a it po icoeur double, mais qu'il le serve d'affection corEt pour ce faire il luy dit, Chemine comme dmoy, c'est dire, Que tu n'ayes esgard seuleaux hommes, mais que tu te ranges du tom'obeir et m'estre suiet. Et pourtant pratiqentant qu'en nous est, ceste exhortation, afin nous point desbaucher quand nous serons envirode toutes pa rts de beaucoup de corruptions. est cause que chacun se donne une telle licomme on le voit auio urd'h uy? Nous sommessacs a charbonnier (comme on dit), chacun nson compagnon. E t cela procde de ce quefaisons comparaison de l'un l'autre . Cesn'est point meilleur que moy: et quand i'bien regard ce que font les autres, il n'y qui me puisse rien repro cher. Voire mais cportera son fardeau. E t nous sommes mal adde penser am oindrir nos offenses, quand tmonde au ra este ainsi perv erti. Ainsi doncne devons point prendre occasion de scandaleles vices qu i sont desbordez par tout le mTant y a que nous devons bien recorder la qui nous est yci donne, c'est asavoir quechemisions devant nostre Die u, et que nosoyons point si enragez de dire, Ho, ie ferayet cela, d'autant que la coustume est telle, ecela est venu en usage. Mais quand nous costrons que nostre Seigneur ne change poincombien que le monde se desbauche ainsi, qLoy, quoy qu'il en soit (qui est la reigle deet sainctement vivre) demeure neantmoinviolable.

    Or notamment il est adioust que ceste iul de Zacharie et d'Elizabeth estoit de chemtoutes les ordonnances de Dieu, et en ses codemens. Yci nous avons retenir que pouprouver nostre vie Dieu, il ne nous faut suyvre nos devotions: comme de tout temp2

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    21 SERMON II .Dieu, tout cela sera comme entach de juelquemacule, et Dieu n'en accepterait rien, quand il levoudroit iuger la rigueur. Mais que fait-il? Ilne nous im pute p oint tout ce qu 'il. pourrait condam ner en nous. E t voyla qui est cause que nosbonnes oeuvres sont acceptes, comme il est dit,que nous sommes iustifiez p ar la foy. E t la ra ison? C'est d'autant que Iesus Christ nous revestde sa iu8tie, et nous couvre tellemen t, que nospchez ne sont point regardez de Dieu: mais sontcomme effacez par son sang, qui est nostre lavementet purgation, et sont ensevelis par l'obissance qu'ila rendue Dieu son Pre, laquelle seule comparoistdevant luy. Ainsi donc voyla comme nous sommesiustifiez, quant nos personnes, par la foy: c'estque nous cherchions nostre iustice au Fils de Dieu,cognoissans que nous sommes tous povres pcheurset damnables. Car tout ainsi que Dieu est iustifiquand il nous reoit merci par sa pure bont,aussi il iustifi quant et quant nos oeuvres: et lebien que nous faisons, c'est dire qu'il nous donnede faire, il l'accepte, et le tient pour agrable. E tpourquoy? Il ne nous impute point les taches etmacules qui y sont: mais il couvre cela, regardant l'obissance de no stre . Seigneu r Iesu s C hrist sonFils, et ce sacrifice qu'il luy a offert, et ce qu'ilnous lave et nettoy par le sang qu'il a espandu.Voyla comme Zacharie et Elizabeth ont estirrprhensibles: non pas qu'ils ne fussent povrespcheurs, qu'ils n'eussent besoin de la grace denostre Seigneur Iesus Christ: mais quoy qu'il ensoit, Dieu a eu leur vie agrable, pour ce qu'il lesa supportez, ainsi qu'il a accoustum de faire sesenfans qu'il a eleus. E t c'est ce qu'il dit par sonProphte Malachie, qu'il a este humain, comme unpre sera enve rs ses enfans qui le servent. Car siun pre ha un enfant qui le serve franchement etsans rien ome ttre, luy a ttribuera-on cela . grand ehumanit, s'il aime son enfant? Pourtant le Prorphete presuppose, combien qu'un enfant ne s'acquitte point du tout de son devoir, neantmoinspource que le pre trouve en luy quelque bonneaffection, il se contente de l'obissance, et luy pardonne tout ce en quoy il pourrait avoir failli. Toutainsi donc que les pres usent de ceste gratuitenvers leurs enfans, qu'ils n'exigent point. la rigueur, et rie rie (comme on dit) tout ce qu'ilspourroyent bien, mais qu'ils se contentent de labonne affection: et que si les enfans ont quelquelgret, et inadvertance, que les pres qui sonthumains, ne se courroucent point pour cela: ainsiDieu dit qu'il en fera autant envers nous, voirequand il nous aura fait la grace que nous le servions, combien que ce ne soit qu' demi: c'est dire, en partie, que nous luy rendions ce qu'il mrite, tant y a qu'il ne laisse pas de nous stre hu

    main, d 'autan t qu'il nous a adoptez, et qu'inous veut point traitter comme serviteurs qaura louage, mais qu'il nous supporte par sasricorde. Voyla donc comme il nous faut aquer nostre usage et instruction ce qui estdit de la personne de Zacharie et d'Elizabeth.Or venons au rcit que fait S. Luc, quetour estant venu de faire le perfum , il estoiTemple, et le peuple estoit dehors. Car nous scaque cela avoit este in stitu en la Loy, qu'il fque le Sacrificateur ent rast au Sanctua ire au de tous: pource qu'il a falu que ce qui a este nifest en pleine vrit, et en substance en noSeigneur Iesus Christ sa venue, fust alors fien ombrages. Or savons-nous que nostre SeigIesus est apparu au monde, afin de nous dcqu'il est nostre frre, et cependant il est venu aau nom de Sacrificateur: et la dignit et l'officceste charge est, d'approcher de Dieu, et de pen nostre nom, tellement que par son moyen ayons aussi accez nostre Dieu, duquel autrenous serions bien esloignez. Or reg ardons ce qeste institu en la Loy qu ant aux Sacrificateursestoit dit, que le Sacrificateur quand il feraitoffice au temple, seroit revestu d'accoustremsacrez, et que mesmes le grand Sacrificateur teroit sur sa teste, Sainctet de Dieu, pour moqu'il estoit comme spar du rang des homNon pas que telle perfection peust estre en qui pour lors estoyent en cest estt: maie (comme i'ay dit) emportait la figure de nostre gneu r Iesus Ch rist. En somme, combien queSacrificateurs priassent pou r obtenir pardon de pchez, tant y a qu'ils estoyent revestus d'acctremens sacrez, pour monstrer que Dieu ne lenoit plus du ran g des hommes m ortels. Et estoit pour signifier aux Iuifs, combien que Dles eust ddiez soy, que neantmoins ils estotenus profanes et poilus, et n'estoyent pas did'entrer au Temple, et qu'il n'y avoit qu'un Sacrificateur. Or cependant, fin que tout le ple ne fust point fasch, comme si Dieu le reie cause de son indignit, le Sacrificateur podevant sa poictrine les noms du peuple : c'estodire, il portoit douze pierres prcieuses, qui estopour signifier les douze lignes d'Isral, commeles portoit en son coeur. Dieu donc mo nstcombien que le peuple fust recul de son Temneantm oins qu'il ne laissoit pas en la; personneSacrificateur, de les tenir pou r siens. Il y a d'atage deux pierres sur les espaules du Sacrifical o les noms de ces douze lignes estoyent abien escrits.,Voyla donc le grand Sacrificateur qui psur ses espaules en figure ce que nostre SeigIesus Christ a accompli en vrit, et sur son

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    27 HARMONIE EVANGELIQUE. 28.impossible que nous apprhendions quelle est lagloire de Dieu, que nous ne soyons troublez ennous-mesm es. Ca r qu'est-ce que de no us, et denostre vie ? Premirement nous ne sommes qu'unombrage, comme l'Escriture nous appelle: noussommes terre et cendre. Et quelle convenance doncy a-il entre celuy, devant la face duquel les montagnes descoulent comme neige? qui peut rduire nant toutes choses par un seul regard ? et nousqui n sommes que vanit? Ainsi donc, quandl'Esc ritur e nous monstre que les saincts ont esteeffrayez la presence de Dieu, notons la fin pourquoy. C'est ce qu'ils fussent tant mieux asseurezque les visions qu'ils recevoyent, estoyent de Dieu.Ce qui ne peut estre, sinon qu'il leur feist apprhender quelle estoit sa gloire celeste. Or par consequent il a falu qu'ils conceussent une crainte etfray eur: voire, pource que la foiblesse qui est ennous, ne peut gouster que c'est de Dieu, sinon quenous soyons espouvantez qu ant et quan t. E t defaict, voyla nostre pre Abrah am qui nous en amo nstre l'exem ple. Car quand il cognoist que cesont Anges de Dieu qui sont venus en son logis,et qu'il faut qu'il parle: Helas, qui suis-ie, dit-il?Oseray-ie bien ouvrir la bouche pour adresser monpropos mon Dieu, veu que ie ne suis que terreet pourriture?Ainsi nous voyons que ceste crainte-l a estetousiours profitable aux saincts pres. Comme au-iourd'huy, combien que nous n'ayons pas tellesvisions, si est-ce toutesfois qu'il nous faut cognoistrela presence de Dieu en sa parole, quand il nousrend tesmoignage de sa volon te. Si nous savonaque c'est Dieu qui parle, il faut que nous tremblions, comme dit le Prophte Isaie. Autrement laparole qui nous est preschee, nous sera en mespris,ou bien nous l'orrons tant froidement, que tout cequi nous sera monstre sera tantost escoul, etcomme esvanouy. Ainsi donc il faut que noussoyons touchez de crainte, pour recevoir ce qui nousest annonc au nom de Dieu, et que nous soyonspersuadez que c'est sa vrit infallible. Or il y ale second, c'est que si Dieu ne se monstre tel,iamais nous ne viendrons luy en droite humilit.Car nous sommes enflez de folle prsomption: chacun cuidera estre sage et iuste, et ne pouvons pasnous despotuller de ceste arrogance, qui est tan tenracine en nous de natu re. Il faut donc queDieu la corrige comme par un remde violent. E tainsi quand il se monstre, il nous fait saisir defrayeur. E t pourquoy ? Afin que nous luy donnionsla louange qu'il mrite, que nous luy portions lareverence que nous luy devons, tellement que noussoyons anantis du tout en nous-mesmes. Car cependant que nous cuidons estre ou valoir quelquechose en nous, il est certain que la gloire de Dieu

    est obscurcie d'autant, et venons tousiours commela teste leve, voire les cornes. Car nous sommescomme bestes sauvages iusques ce que Dieu nousait mattez par force. Ainsi donc il faut q ue noussoyons touchez de crainte pour nous esiouir ennostre Dieu, tellement que nous soyons confus ennous-mesmes, cognoissans quels nous sommes: etalors nous viendrons luy. E t ceste svr it delaquelle il use pour parler nous, sera en la fintoute pleine de iOye: et ne dirons pas avec sainctPierre, Seigneur, retire toy de moy: car ie suis unpovre pcheur: mais cognoissans qu'il n'y a en nousque povret et misre, qu'il n'y a que peoh, tantplus serons-nous incitez d'approcher de nostre Dieu,qui est la fontaine de toute iustice.Et cest pourquoy mainten ant .il est dit parS. Luc, que Zacharie ayant veu VAnge, qui, s'estoitmonstre au cost de Vautel, a este effray: et nonseulement cela, mais que crainte Va saisi: qu'il aeste comme abatu. Si un tan t:sa inc t personnage,qui cheminoit (comme desia nous avons veu) en sigrande sainctete, qu'il est yci propos comme unmiroir de perfection: si cestuy-la a este effray dela presence de l'Ange, nous avons plus granderaison de nostre cost, voire pour les deux causesque nous avons allgues. Car Z acharie s'estoittout accouBtum de porter Dieu la reverence qu'illuy devoit, et neantmoins encores a-il falu qu'il fustenseign de ceste faon. Or que chacun de nouss'examine, et nous trouverons que la Parole deDieu nous est si estrange, que sa vrit nous esttant obscure, cause que nous sommes plongez ennos tnbres, que nous ne pouvons estre vrayementrsolus en la foy, ni estre appuyez sur la doctrinede l'Evangile, si nous ne sommes disposez par cemoyen, c'est savoir que Dieu nous fasse sentirsa vertu, voire la vertu de son sainct Esprit, telleque nous soyons co ntrains de confesser que c'estluy qui parl e. Il y a pour le second, qu e noussommes tant addonnez nos affections, qu'il fautbien que Dieu nous tienne en un ioug dur et estroitpour nouB do mpter. Car il y a aussi bien cestefolle outrecuidance qui nous doit, et nous enyvre, savoir que nous pensons bien avoir des vertusen nous, par lesquelles Dieu nous est comme oblig. Et ainsi il faut en toute sortes que noussoyons abatus, et que nous pensions que c'est untrop grand maistre que Dieu, pour se iouer avecluy:. et que nous soyons ravis, pour porter l'honneur sa gloire tel qu'elle mrite: et que d'autrecost aussi nous sachions que nous serions abysmezde sa presence, sinon qu'il eust piti de nous, etqu'il nous suppo rtast. E t aussi il faut bien quandnous lisons sa parole, ou que nous l'oyons quandelle nous est preschee, que nous cognoissions lnostre vanit, si les choses nous semblent encores

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    3/7 SERMON IV.tuelles mritent bien d'estre prfres aux chosesexterne s. E n somme sainct. Lu c recite, que Dieu'a youlu monstrer lean Baptiste ds sa naissanceestre ordonn pour luy servir de Proph te, pourapporter un message qui resiouiroit tout le monde,d'autant que c'est le salut ternel de nos mes, quenous soyons rconciliez nostre Dieu et P re. Ily a donc, eu deux marques en lea n B aptiste, finque sa predication fust autentique, et que nouspeussiops despiter tout ce que Satan tasche de nousmettre en avant pour nous desbaucher, et rendreles promesses de Dieu . douteuses. L'u ne des mar ques est spirituelle, c'est qu'il a este rempli du SainctEsprit. On a donc veu que ce ieune enfant n'estoitpas seulement d'un esprit bon et aigu, et qui pro-mettoit beaucoup : mais qu'il estoit comme spardu rang commun, et que Dieu s'en vouloit serviren une chose digne et prcieuse: et puis, qu'il s'estabstenu de vin, qui estoit une marque infrieure, etau dessous. "Voya ce que nous avons rete nir . Orpour conclusion, apprenons de recevoir ce qui estdit de lea n B aptiste, non pas pour magnifier sapersonne, comme il ne l'a pas appet, et aussi ilnous desavouroit en cela : mais fin que sa doctrine nous soit seellee comme du cachet de Dieu,d'autant qu'en toutes sortes il a este approuv, etDieu a ratifi qu'il estoit envoy de par luy. Ainsidonc, que l'ambassade que lean Baptiste a porte deson,temps, nous soit auiourd'huy toute rsolue, et/

    LUC. Oh. I.1 6. Et convertira plusieurs des enfans d'Isralau Seigneur leur Dieu. 1 7. Et ira devant luy enl'esprit et vertu d'Elie, afin qu'il convertisse les coeursdes pres aux enfans, et les. rbelles la prudencedes iustes: afin qu'il appreste au Seigneur un peuplebien prpar. 1 8 . Zacharie dit l'Ange, Commentcognoistray-ie ceci? car ie suis ancien, et ma femmeest fort aagee .Nous avons commenc veoir, que non sanscause Dieu a commis lean Baptiste cest office et

    charge, de recueillir ceux qui estpyent auparavantdispersez. Car tout estoit confus au peuple d'Isral,du temps que nostre Seigneur Iesus Christ est apparu: tellement que les choses estoyent venues entelle extrmit, que le/service de Dieu estoit corrompu, et toute la doctrine abastardie, tout estoit

    que nous n'en doutions point,. puis q ue Dieuainsi approuv . E t combien q u'il ne converse entre nous, s'abstenant de boire vin, qu'il nousfise que nostre Seigneur l'a envoy, et qu'il-a voque son tesmoignage nous servist avecr telle ctude, comme nous avons dit. Faisons do nc noprofit de ce que nous lisons yci de lean Baptnon pas pour nous attacher luy, mais pour nconduire plus loin. Car toute son estude a estnous recueillir nostre Seigneur Iesus Christ, qu'il soit chef sur to us,, et gran s et petis. -donc auiourd'huy nous soyons tant mieux certide la doctrine de lean Baptiste, pour estre formez en la foy de nostre Seigneur Iesus Chet pour nous asseurer l dessus, tellement que nn'en soyons point desbaucbez. Et puis qu'en tosortes Dieu l'a ainsi voulu marquer, que nousmesprisions point, quoy qu'il en soit, ce qui nsemblrent estre chose petite de prime face, lean Baptiste n'ait point beu de vin: notons (dque nostre Seigneur n'a point fait cela en vainqu'auiourd'hUy. une telle leon ne nous est pinutile, puis que Dieu l'a ainsi voulu appliquenOstre usage et instruction. Le reste ne se pas despescher maintenant, il sera rserv autre fois.Or nous nous prosternerons devant la maide nostre bon Dieu etc.

    plein de superstitions. E t cependant le pes'estoit abbruti de longue main, qu'il n'y avoit ne crainte de Dieu, ni intgrit aucune. E tcela s'est mieux monstree la grande misricordDi eu, de ce qu'il a eu piti de ces miserabless'estoyent ainsi du tout alinez de luy . Car sque les hommes sont du tout abysmez en perditquand Dieu esmeu de piti encores les retire,cela on cognoist beaucoup plus sa bont inestimaIl a donc falu que lean Baptiste marchast comun hraut devant nostre Seigneur Iesus Christ, que ceux qui s'estoyent ainsi eslourdis, fussent veillez, et qu'ils cognussent que nonobstant ingratitude, Dieu neantmoins les avoit r.eceumerci, et que le Rdempteur qui avoit este pro leurs pres de tout temps, et qu'on avoit si guement attendu, maintenant leur seroit envPour ceste cause il est dit que lean Baptiste vertira les coeurs. Et comment? Par sa predicat

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    47 HARMONIE EVAN G ELIQUE. 48question, Comment cela sera possible, et par quelleraison il comprendra que sa femm e doyve concevoir, etenfanter un enfant, vevu qu'il est desia un.homme caduque, et que sa femme est fort aagee? Et pouroequ'il doute ainsi, S. Luc recite qu'il est condamn estre muet, cause de ceste rplique, qui estcomme pour empescher le cours de la grace deDieu. Tu seras m uet iusqu' ce que le temps soitvenu que le message, auquel tu n'as point vouluadiouster foy du premier coup, soit accom pli. I lsemble bien que ceste punition soit rigoureuse partrop, vn que Zacharie esmeut une question, laquelleviendra toujours en la fantasie des hommes, quandqn leur parle d'une chose qui est difficile et obscure. E t aussi nous voyons comme Dieu a excuspeux > qui ont ainsi rpliqu, et sont quasi entrezen dispute. Comme. Abraham dit bien, Et Seig neur,comment pourrons-nous avoir ligne? Car ma femmeest sterile, et moy aussi ie suis un homme rompuet cass, ie suis vieil et caduque: comment est-ilpossible que cela se puisse faire,? Ab raham doncpropose bien Dieu le semblable que fait yci Zach ar ie, toutesfois Dieu n e le pun it point. E t quiplus est, S. Paul luy rend tesmoignage qu'il n'apoint regard son corps, qui estoit comme amorti,ni la matrice de Sar a, qui estoit sterile. Si est-ce neantmoins qu'il a us de ces propos.. Nousverrons ci aprs que la vierge Marie a aussi demand l'Ange, Comm ent cela se pou rrait il faire? Maisc'est qu'estant ravie en estonnement, il faut qu'elledeclaire son coeur: cependant toutesfois elle n'estpas, redargue? pour cela.. Comm ent donc Z acharieestril si griefyement puni, s'il demande quelquesigne, et quoique raison pour se certifier? G edeona bien fait le semblable: et mesmes il ne s'est pointcontent d'un miracle: mais il demande encores lesecond, et Dieu le suppo rte. Il semble donc qu'ily ait yci une mesure inegale. Mais notons qu 'ilne se faut point arre ster au x paroles. Car Dieuqui soude les coeurs, voit plus clair que nous. E tde fait, en l'exemple d'Abraham et de Sara, celanous est monstre cuidemm ent Car Dieu condamneSara en sa response, et neantmoins elle ne dit sinon ce. que son m ari luy avoit dem onstr. Ilsemble qu'elle ait apprins cela en son eschole. Cependant son mari n'est point condamn en la question qu'il fait, ot elle l'est en la. sienne. Quy bien :mais, elle parle d'un autre courage que ne fait passon mari Abraham. Il n'y a rien aussi de pareilen la vierge Marie, comme il en sera traitt enson lieu. Mais quand Sara a ainsi rpliqu, il n'ya. doute, qu'elle ne se soit rebecquee contre Dieu,et qu'elle n'ait voulu repousser ce qui luy estoitannonc oomme une chose impossible. Au tant ena-il este de Z acharie. Il ne, se faut po int doncarrester simplement aux mots. Ca r (comme i'ay

    desia dit) Dieu cognoist les penses secretes deshommes. E t aussi il iuge, non pas selon que i abouche a parl, majs selon la pense qui est. in-cognue aux homm es. Si nous regardons l'offensede Moyse, quand le peuple murmure, d'autant qu'iln'ha point d'eau boire, on dira que Moyse n'apoint pch. Car il se fasche seulement de ce quele peuple ne se peut fier en Dieu : et parle en tellecholere, qu'il semble qu'il ne s'esmeuve que contreceux qui ne peuvoyent attendre en patience queDieu besongnast, et neantmoins il est banni de laterre promise: Dieu luy fait cest opprobre-la qu'iln'y entre point, non plus que ceux qui s'en sontrend us du tout indignes. E t sur quoy est fondeceste condamnation? Seulement sur le chagrin deMoyse, et sur l'offense que n ous n e pouvons pasappercevoir en ses paroles. Mais (comme i'ay dit)il faut bien que nous confessions que Dieu cognoistplus que nous ne concevons. Car il a aussi cetitre qui luy appartient luy seul, c'est de sonderles coeurs.Voyla donc pourquoy Zacharie a este si griefrvewent condamn par l'Ange, et que Dieu luy afait ceste ignominie, qu'il faut qu'il soit muet ius-ques au temps de la naissance de son fils. Et defaict, l'Ange luy rend raison: D'autant, dit-il, qu etu . n'as point cxeu aux paroles que ie t'ay annonces.Voyla donc Zacharie qui fait comme un bouclierpour repousser la vrit de Dieu ot ce qui luy estprononc, quand il fait ceste conclusion, le suis unhomme ancien, ma femme a este sterile tout letemps de sa vie: maintenant elle est hors d'aagede concevoir: il ne se peut donc faire que nousayons lign e: c'est une mocquerie. Or il s'en fau tbeaucoup qu'Abraham ait fait une telle conclusion.Il a bien allgu sa vieillesse, la strilit de safemme: mais cependant, si a-il bataill contre tousces empeschemens qui pouvoyent venir au devant,et (comme dit S. Paul) il a creu que celuy quiavoit parle, estoit puissant pour accomplir ce qu'ilavoit dit. Voyla donc Ab raham qui argue, bien ducommencement, d'autant qu'il est agit de doutes,:oomme il est impossible toutesfois et quantes queDieu nous promet quelque chose, que nous ne fa.-cjons nos discours, et que nous ne disputions et dececi, et de, cela. E t Dieu pa r ce moyen nous faitsentir nostre infirmit, et puis nous concevons beaucoup de fantasies qui nous viennent au travers ducerveau. Il est donc impossible que nous emb rassions un e seule promesse de Dieu, sans quelquedifficult. Mais, Abraham monstre ce qu'il nousfaut faire: c'est, puis que la parole de Dien estcertaine, et qu'il est puissant pour accomplir cequ'il prononce, q u'il ne no us faut plus, douter, qu 'il *ne face en temps opportun tout ce qu'il nous apromis. Voyla donc la faute de Z acharie qui est

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    49 S E B K G N V ,descouverte : 'est saVoir quand il veut yci balancer (par manire de dite) la puissance de Dieuavecules m'oyons infrieurs, qui sont selon Vordrede na tu re : le suis vieil homme, ma femme ' estaagee: comment est-ce que Dieu accomplira ce qu'ildit? Or au contraire, Abraham dit, le suis vieilhomme, ma femme est augee: mais Dieu est tout-puissant Ainsi ;done il ne faut plus "que ie m'en-qUiere comment. Il est vray que cela lu y eB ohappejet c'est afin de se reten ir. G r il ne demandepoint cela par hypo crisie, ne feintise qui soit enluy. Mais quoy qu'il eu soit, en argu ant (bommei'ay dit) il cbnclud tresbien; c'est savoir, quepuis q ue la puissance de Dieu est infinie, H nefoot point prtendre de l'enclorre en son oerveautAu contraire, que fait Z acharie? D'autan t qu'ilest vieil, et que sa femme est aagee, il s'arrestel: et c'est comme s'il arguoit Dieu de mensonge,et que le message qui luy a eBte apport; fustcomme un fantosme. Or il ne faut point que nousfacions rien d'gal entre la vertu incomprehensiblede DieUj et tous IOB empeschemens que nous voyonsyc r lias devant nos yeux. Car D ieu surm onte tout.Pourquoy est-ce qu'il est dit qu'il habite au ciel?Ce : n'est pas que son essence soit l enclose, maisc'est pou r m onstrr qu'il est par d essus tout lemonde. Quand il y aura une haute montagne,nous ne pourrons pas passer outrai Car nousn'avons point d'ailes pour voler eh l'air. MaisDieu ne prend point des ailes pour voler, il estpar dessus tout le monde, comme aussi Beste faonde parler nous enseigne.

    Nous voyons donc maintenant la faute de Za*charis; Mais ce n'est pas le tout. Le principalest que nous regardions bien si nous, n'enouyvonpoint par trop don exemple: que chacun examine qtfil ha en son coeur -, et nous trouverons q;uesi Dieu nous promet ceci ou cela; nous luy bieo1-tons les ohoses quo le diable nous mettra devantles yeux, n't faisons este conclusion maudite, qu'ilest impossible, d'autant que nous n'appettevon'spoint la raison de ce qu'il nou s dt. E t pdurqiioy?

    - < . ' ' [ '.'.:. . G I N ^ Q U I E M : LUC . Ch ; ,L v -

    1 8 . Zacharie diet VAnff, (hmmmtWgnoistr&y-ie c eci? car ie suis ancien, et ma ftnni est fort,vagee. 9 . Et l'Ange respondent ty diet, * suisGabriel qui assist devant Dieu, et shis envoy polrparl& toyi et tannoncer ces bonnes ntivWes. 20. MCalvini opera. Vol. XLVI.

    Ponte que nbus ne la pouvons p^iht comprenSi donc Zacharie a failli si lourdement, que Bce quand tous les iours nous recommenons? combien que Dieu redouble ses prom isses, qu'iritre, et qa'il continue 'de nous conformer e nous diet dsia tient et mille fois: et quVpersistions ainsi obstinez en nostre incrduquelle excuse y aura il? et quelle punition nfaut-il attendre ? Ainsi donc, que nous apprensuyv ant ce que nous avons diet sprier'Dieu touche* nos ceeurB} qu'il y donne ouverture parole et que ce seit pour accepter paisiblece qu'il no w fl it, et pour nous faire -'sentir l vde ses promesses. Et quand elles ne seront sdu premier coup accomplies, que inesmes nous prons iuger selon nostre sens que ramais elleviendront en effect, que toutefois nous concluau contraire, Dieu a parl. Il ne faut' pointnous regardions ce qui nous semble faeilj probvraysemblable: rien de tout cela : mais tenous la vrit infallible* et nous ne serons iafrustrez de nostre attente, quand nous seronspersuadez de demeurer fermes et constans eque Dieu a prononc. Oar pour donner plus glustre sa vertu, il fait bien qu'il y 'aiira soude grandes difficults: mais c'est pour monstrernostre sa lut ne depend point des m oyens dmonde, ni des aides terriennes : mais d'autantDieu en est le seul autheur, il veut aussi besbntellement qu'on cognoisse comme des m iracles, qil luy plaist d'accomplir ce qu'il nous a prom iest bien vray qVil se servira cependant des homlesquels il a ordonnez ministres de sa parolmessagers: mais quoy qu'il en soit, si faut>ill'accomplissement de nofetr salut soit admipar dessus tout sens humain, afin que Dieu glorifier et que nostre foy monstre une vobissance* comme aussi nous sommes enseignela luy rendre.

    Or noue nous prosternerons devant la made nostre bob Dieu; etc. .

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    51 H A R M O N I E E V A N G E L I Q E . 52temple: car il le leur donnoit entendre par signes,et demeura muet. 23. Adveint quand les iours deson office furent acheve , retourna en - sa maison.24. Et aprs ces iours-l, Elisabeth sa femme con-ceut, et se cacha par l'espace de cinq mois, disant,25. Certes le Seigneur m'a fait ainsi es iours squlsil m'a regarde pour oster mon opprobre d'entre leshommes.

    Pource que l'incrdulit de Zacharie nous estyci mise en avant pour instruction et exemple, ilnous faut savoir comme il a este incrdu le. E tdesia il en a este traitt en partie.; Mais la sommerevient l, que Zacharie n'a pas este si desbord,de n'adiouster n ulle foy la parole de Dieu. Carnous avons ouy ci dessus qu'il cheminoit en grandeeainctete. Or le fondement de tout bien et de toutevertu , c'est la foy. Il est certain donc que Z acharie a port reverence la parole de Dieu: mais ila este proccup de son sens naturel, en sorte queceste promesse qui luy estoit annonce, n'a pointtrou v acoez ni ouvertu re en luy. Po ur declarercela plus facilement, notons que la Loy comprenden general la certitude que nous devons avoir, queDieu est fidle, et que nous ne serons point frustrez,nous attendans luy, et recevans paisiblement etsans contred it tout ce qu'il prononce. Mais cependant, il y peut avoir un dfaut particulier en nostrefoy. Combien que nous retenion s ce principe general, que Dieu accomplira tout ce qu'il nous dit,si est-ce que nous ne laissons pas quelques foisd'eBtre en doute, et de chanceler. Comme l'op-posite quelqu'un pourra bien avoir foy en une chosespeciale, qui tontesfois ne laissera pas d'estre incrdule. Comme voyla Iud as qui iamais n'a estefidle: car il estoit plein d 'hypocrisie: et il est ditque la foy purifie les coeurs* au 15. chap, desActes. Iudas donc ne fut iamais du nombre desfidles, et neantmoins si n'a-il point fait miraolequ'il ne creust aucunem ent. "Voire, mais c'estoit(comme i'ay dit) en un e chose particulire. Or ceciest bien digne d 'estre not. Car il nous sembleraque nous ne sommes point incrdules nullement,quand nous receveronB les promesses de Dieu: cependant le mal se descouvre, quand nous sommesassaillis de quelque tentat ion. Car si alors nosesprits sont troublez, et que nous entrions en quelques perplexitez et angoisses, c'est signe que nousn'avons point creu Dieu en telle intgrit et perfection qu'il estoit requis, et qu'il y avoit encoresquelques cachettes en nous, comme nos vices nousseront souvent incognus. Mais nostre Seigneu rnous examine par ce moyen-l, et nous fait sentirce que nous sommes: ce qu'auparavant nous necomprenions pas. E n somme, l'incrdulit de Z acharie a este comme celle des disciples, quand nostre

    Seigneur Iesus leur disoit, Gens de petite foy,pourquoy doutez-vous? Car les disciples tenoyentbien Iesus Christ leur maistre, pour le Fils uniquede Dieu, pour la vrit ternelle et immuable, etcependant B ne laissoyent pas de douter. E tpourquoy? D'a utan t qu'ils n'estoyent pas du toutremp lis de la foy. Il y avoit encores quelque vui -dange en eux, et par consequent ils n'avoyent pasceste constance ne ceste fermet de dire, Quand leciel et la terre se deveroyent mesler, si serons-nousconservez de la main de nostre Dieu, puis qu'ilnous l'a promis. Ils n'on t pas cela donc. Ainsi,notons que nous devons estre convaincus qu'il y, aquelque rsidu d'infidlit en nous, encores quenous soyons affectionnez iusques l, de donnergloire Dieu, confessans (voire sans feintise) qu'ilest fidle, et que nous pouvons bien nous fier etnouB arrester en: luy.Voyla ce que nous avons retenir, pourcequenous serons souvent surprins et vaincus aismentd'autant qu'il nous semble que nostre foy est sirobuste, qu'elle ne pourroit point estre esbranlee:mais nou s, voyons^ l'exprience du contraire. E t defaict, si cela, est advenu Zach arie, qui ha un tes-moignage si excellent du S. Esprit, que sera-ce denouB, qui sommes encores si loin d'avoir si bienprofit, que luy et sa femme Elizabeth?. Et toutes-fois nous voyons maintenant comme il est condamn par la bouche de l'Ange, lequel estoit heratet messager de Dieu . Il luy dit, le suis Gabriel,qui me tiens en la presence du Seigneur: et ay estenvoy vers toy, afin que ie. fannonceasseces choses*voire qui sont pleines de ioye, d'autant que Dieu sedeclare si favorable envers toy. Or le nom deG abriel est prins de ce qui est es An ges: oar c'estaut ant comme force do Dieu . E t nous savonsaussi que Dieu execute ses oeuvres par le moyendes Anges, comme si c'estoyent ses propres mains,par m anire de dire. E t voyla pourquoy ils sontappelez Principautez, Dominations, et Seigneuries.Non pas que Dieu soit diminu en soy, mais d'autant qu'il luy plaist les applicquer tel usage;Voyla donc Dieu qui veut que sa vertu et forcereluise en l'Ange qu'il a envoy: et Zacharie n'apoint seulement offens contre l'Ange, qui est unecreature, mais il a offens contre le Dieu vivant,pource que sa vertu se dovoit l demonstrer.Or il adiouste la menace aprs luy avoir monstre sa faute: c'est quHl sera muet iusques ce quele message soit accompli, voire en son temps. Or ycinous avons recueillir en premier lieu, quandnostre Seigneur se declare nous par qui que cesoit, que nous devons adorer sa maiest, et noushumilier sous icelle, adioustans purement et simplem ent foy sa parole sans exception. Commeauiourd'huy encores qu'il ne parle nous que par

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    53 SERMON V.des;hommes mortels et caduques, si faut-il que nousrecevions tout ce qui nous est dit et propos enson nom, quand nous cognoissons que c'est en sonautho rite qu'on parle. Au reste, la dootrine tan tde la Loy que de l'Evangile nous est assez approuve, d'autant que tous les tesmoignages qu'ont eules Iuifs, et l'authorite de Moyse, et des Prophtesnous appar tienent. Et puis nous avons beaucoupplus, c'est que le Fils unique de Dieu nous estapparu, pour ratifier ce qui nous est auiourd'huyenseign. Qua nd donc nous avons tels enseigne-mens, que c'est Dieu qui nous envoy sa parole, iln'y a nulle excuse quand nous disputerons l dessus,et que nous ne pourrons pas nous rsoudre pourest re fermes en la foy. C'est donc ce que nousavons /ci observer en premier lieu, qu'il nousfaut examiner ceux qui sont envoyez, et desquelsDieu se veut servir, et qui fidlement aussi nousdclarent sa volonte. Quand nous aurons cognucela, il n'y a plus de rplique que la vrit ne soitreceu en toute obissance.Or yci l'Ange aggrave l'ingratitude de Z acharie,en disant que ce message qu'il luy a apport estoitcomme Evangile, c'est dire, ioyeuses nouvelles.Car il dit JEvangelieer notamm ent. Or par cela noussommes admonestez que nostre incrdulit est d'autant plus coulpable et vileine quand Dieu noustestifie de sa bont et de son amour, et que cependant nous sommes tardifs, croire. Car si Dieutonn oit pour nous effrayer, encores faudroit il baisser les testes, et acquiescer sa parole. Mais quandil se dporte de parler nous en rigueur et svrit, et qu'il tient un moyen pour nous gagner soy, voire comme pour nous allcher, par manirede dire, et qu'il nous fait sentir sa grace afin quenous soyons ravis d'une affection et dsir ardentaprs ioelle, si l dessus nous sommes lasches, ouque nous facions des bestes farouches, nostre rebellion n'est-elle pas par trop enorme? Ainsi notons quand Dieu promet que nous trouverons faveurenvers-luy et qu'il nous convie de venir luy, afind'estre comme cachez sous l'ombre de ses ailes,qu'il nous, commande de l'invoquer, adioustant qu'ilne faudra point nous exaucer, que oela. nous doitinciter tant plus croire, si nous ne voulons estreplus qu'inexcusables, comme aussi nous voyons queZacharie est puni selon la qualit de son delict etde son offense, c'est savoir, qu'il est rendu muet,d'avoir murmur, et n'avoir point resporidu l'Angecomme il devoit. Car si tost que Dieu parle, nostreoffice est de respondre Amen: c'est dire, d'acceptersans rplique n murmure pour certain et infallibletout ce qu'il prononce: comme il est dit que quandi l nous tiendra, pour son peuple, nous avons respondre de nostre cost, Tu seras nostre Dieu. Ilfaut donc qu'il y ait un accord mutuel entre les

    promesses que Dieu nous offre, et la foy quirang e. E t si sur cela nous avons quelque rplinous sommes dignes que Dieu nous rende muCar encores que nous ne sonnions mot, si navons les coeurs enserrez, et que nous doutions promesses de Dieu, si est-ce que l dedans ngrondo ns Rencontre de luy . Ain si1 done ocondamnation de Zacharie; nous monstre, qunostre Seigneur nous fait ce bien de nous assede sa grace envers nous, et de nous accepter pses enfans, que nous avons respondre paisiment: et comme nous le tenons pour nostre Det Pre, monstrer par effect qu'estans asseurez sa bont, nous pouvons despitr et Satan, et tses supposts, et tout ce qui nous est contraVoyla donc en somme ce que nous avons reteOr cependant nous voyons comme Dieu a dr sa rigueur envers Z acharie. Il est vray qle cha8tie d'une offense si griefve qu'il a commmais tant y a qu'il tourne le tout son salutqu'il surmonte cest empeschement, que Zachavoit mis, entant qu'en luy estoit, pour estre pet frustr de la promesse. Car ce n'estoit pas de chose, qu'il luy fust annonc que Dieu luy dneroit un fils, qui seroit plus excellent que tousProphtes qui avoyent est auparavant, et qui secomme pour faire place au Dieu vivant, qui devenir pour la redemption et salut de son peuVoyla donc un tesmoignage singulier de la bode Dieu envers Z acharie. Or que fait-il ? Il mande comment cela sera possible. Il est vray (comme nous avons dit) on ne iugeroit pas pche si grand et excessif, qu'il meritast unegriefve punition : mais tant y a qu'il nous faut rester ce qu'il ne croit point la vrit qui est annonce. Et si cela n'y est, toutes nos vene sont qu'ordu res et puan tises. Car nous privDieu de l'honneur principal qu'il demande. donc Zacharie tombe yci en une faute bien graet bien lourde: et pourtant il est bien digne quechose soit publie et notoire tous. Et Dieu pvoit bien susciter d'une autre maison, celuy qvouloit estre messager et hraut de son Fils: mcombien que Z acharie soit incrdule, et qu'il d'une telle rplique, si est-ce que Dieu surmotou t cela, et luy fait grace. 11 est vray qu'il un chastiment temporel: mais quoy qu'il en ssi voyonsrnous que Dieu luy est pitoyable, et qluy pardonne tellement son pche, qu'il accomce qu'il avoit prononc. Or il est vray que qquesfois Dieu fera bien le semblable envers les crdules et reprouvez: comme nous en avons lemple en Achaz. Quand Isaie luy est envoy pl'asseurer que la ville de Jerusalem ne sera pprise des deux Rois qui le venoyent assigerfait bonne mine: mais si est-ce qu'il ha le co

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    55, H A R M O N I E E ^ A N G E L I Q U E . saendurci, comme il estoit ua feux hypocrite, et comme,i l r iajte, en ta nt qiui'en luy es t, lei bien que. euuy> pjreantoit. Le , Propiefce. lay d it en oholere : E tbien, n'es>.cei pas assez qe VQUSI despitiezt les hommes, sans, qxm youa veaiez encores despiter momDieu? En dJeapit que t en ayes (dit-il) Dieu nopseule me nt delivoiera la* vidle de. leru sale m, mais lavierge enfantera. G omme s'il disait* Toy qui esRoy du peuple, tu voudrois bien anantir la pno-rmesse que Dieu. a. faite, qu'il envoyera le Rdempteu r: ma is combien que. tu soi un meschant; et unhypocrite, si est-ce que tu seras dlivr; maugr quoto e n ayes, encorea que tu repousses, la grace, deDie u. Cep endant il y a. grande, diflfeuenoo en treluy et) Zacharie. Car combien que la ville- lerusalemfoit dlivre, si est-ce qu'Achazi demeure tousiourincrdule, et est retranch de l'Eglise comme unmem bre pourri Mais, qu ant: Z acharie> il iouit dubien qm'U a voit comme dem i reiet t. E t oe n.'es-toit, pass (comme nous avons, dit) son escient: maisili estoik\ proccup, de l'infirm it de son. sens, eta'attachoit trop, aux moyens naturels, ne considrantpoint la puissnoe de. Dieu, qui est infinie: mais letaut venoit comme d'un eslourdissemenfc, ainsi quenous; serons sonventesfois m al disposez. Or pouarceste capse. Di eu le. supporte, et l'ay ant punit, etmis en opprobre devant tout le peuple pax. l'eapaoede neuf mois> entiers, en la fin il ly. monstre quen-eor.es. luy estriL P re . Or il est' bon, meatier queDieu use; d'une semblable patience et humanit, enve rs nous. Car encores q.ue nous, adioustiona foy ses-, prom esses, si sommes-nous tousio urs. agitez* debeaucoup de troubles: et encores que nous.captivionsnos sens, et faciona force et> violenoe toutes lespenses; qui, nous v iennent' en. fantasies pou r nousempeschex et> retard er de. croire : tant: y a qu'en-coresi soyons nous par experiences que nous n'avonspas une. telle promptitude de, foy comme il seroitrequis. E t que B ereit-ce donc, si Dien n e noussuppqrtoit^. et quil ne rompist toutes, les barres, quenous luy mettons au devant?

    Or donc, retenon s de ce passage, que. Dieumaugr l'a malice, et obstination, dea homme, dermeurra, tousiours* fidle, pour, accomplir, ce, qu'il, apromis*: comme nous voyons-que,S. Paul dit, quantai la natio n, des Iu ifa: Combien quails ayepitt taacbdVaaeantir, l'alliance de Dieu, par leun infidlit, ilests dit> que, (comme- il est escrit) aux Pseaurees)combien, que les hommes, soyent* pleins,de. vanjteetde menteries-, si est-ce que Dieu dem eurera fidleEt! voyla comm e il a accompli sa promesse, d e nousenvoyer, rostre Seigneur IesiiSiGhristj qui esti de.lanation* des. Iuifs. Mais tant, y a;qu'ib en.a retranchlai plus, grand e m ultitu de. E t de faiot il ne leun-arien, profit qu/il leur, ait est envo y: m ais c'aeste L leur plus grand e condamnation) Yoyla

    comme. Dieu en gene ral surm onte l'iniquitfl! et pejsveraite ,. la malioa et rebellion obstine des honuKWiquand il fait oe) qu'il a conclud. en so.y, et ce* qu'ila, vou lu esfare publi- par ses Prop h tes. Il y a pniaaprs, qu'il faut qu'il, surmonte, aussi en. ses fidles,et en ses eleus. beaucoup d'empeschemems. Carcombien qu'ils s'effoicent de. venir embrasse leapromesses qui leur sont: donnes, si est-ce- qu'ils yseroyenb bien lasches et. froids, et mesmea quelquesfois. ils. laissereyenfc tout: esohapper, sinon, que Djeules fortifiasb par sa ver tu. Or cependant, il leu rpardonne ces doutesnl. et: dissimule} et ne laissapoint d'accomplir envers eux ce qu'ils n'ont: peucomprendre^ pou r la rudesse et in firmit de. leufoy, et leur en donne, la Jouissance - leur salu t.Yoyla donc, ce. que nous avons \ retenir quant esrcit q*ii nous est yci fait de Z acharie. B est wajrque. soaa ombre de cela, ilj ne nous, faut point flatten,comme si Dieu estoit tenu et oblig, d'accomplir sespromesses, quand nous en douterons: mais oon-.damnons toutes les doutes, que nous, sentirons, ennous, et. que nous gmissions; de, ce que nous nepouvons., pas v en ir phis franchem ent noatre Dien:et efforons-nous, de corriger tous les. vicea qui se?royen t pour fermes la. porte D ieu, ce qu 'il,nanous peust secourir: et-mettons peine de luy donner aoees et ouverture, et que ce qu?il dit,, spit: re-cou*., Yo yla dono en somm e comme nous avons: pratiquer ceste doctrine.

    Or il s'ensuit puis apres, que le peuple: estoitattendant*: et quand, il noit que Zacharie demmretsilonguement, qu'il pense qu' a, eu vision, et que-luyestant' sortie il fa' signe, qu'ainsi est. Cela faifc Ms'en, xetoume en sa maison. II. est bien, certain qu/'enoe tem ps-l les. vision estoyenb fort rares;. Caraussi il faloit que. Dieu aiguisast les esprits, desIuifs* afin, qu'ils, attendissent: plus ardemment} etavec plus grandi dsir- la venue du. Rdempteur-,com me elle estoit* prochaine., E t on le voit par cequi est- dit en> la fin de Malaohie quand noatceSeigneur les renvoy la Loy d.Moyse:; commes'il disoit, qu e pour un . temp s, ils. ser on t destituezd . Prophtes, afin, que le souverain Maistre.et d'oorteur soiti tant mieux, escout quand il viendrai- LesIuifs donc estans instruits de ceste parole devoyentestre tant/ mieux eameus et solicitez, . prier.' Dieuqu'il envoyasb celuy qpi devoit apporter toute perfection de doctrine, et, de sagesse. Il , est vcay qu'ily; e n a. quelques un s. qui. e n font leur, profit: ma isla plus gran de multitude: demeure incrdule . Quayqu'il) en sqi^ sL est-ce qu'ils, no. pouvoyent pas: ourblien, qu'anciennement Dieui estoit; apparu c.aesPr op h tes : et ainsi, ils ont: encores*, la; m em oire .desvisions passes.. E t' voyla pourquoy.- il: se doutentque . Z acharie a : eu, quelqu e, vision. On c'estoit ; afinqu'en, la. naissance, de Iehan Baptistei on oognuet

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    m S K B M Q K T ,que ca n'estot pas de cas d'aventure qu'Elizabethatrmt eonceui en sa vieillesse* ayant este sterile toutle; temps de sa vie: et qiue; lean Baptiste fast xeeananee plus grande autttorite, saehant qa'il estaitnay an monda miraculeusement. Aussi il feloifequeD im luy acquis* de longue m ain u ne telle revB rence,que le message qu'il devait parter de nostra Seigneur Iesue Christ, fust, tant mieux; escoui.. Yrayest que la pluspart des Iuifs ont obscurci pax leurmaUeft tontes: ces chesesr-l, comme s i on estoufFoitle> feu. son esc ient. E* qu 'ains i soit, combien quelean; B aptiste ait. este: rput pour grandi Proph te,qui sfeea qui s'est soavenu de ce miracle qui estoitdigne: de memoire- perptuelle ? (Del estoit quasimi& en oubli. Nous voy ons donc, combien que; Biennousi deelaire sa vertu, que neantmoins. nous sommes; si malins et pervers, d'anantir quasi sagraee,en sorte qua nous ensevelissons ce qui nous devroitestre: apparent et notoire. E t d'autant plus nousfant-il observer, voire bien considrer les oeuvresde. Dieu. Oar c'est une grande lasckete : ainsiqu'Isaie reproche aux Iuifs,. quand; il les accuse qufilsm'ont point considr l'oeuvre de Dieu . Voyl doncai quoy il nous faut exercer, et em ployer no stretemps}.c'est die bien considrer- les graces que nousrecev ons dB ' Dieu , afin d'en, faire no stre profit, etdB' regarder * sa, vertu, et sa honte pour nous fieren liuyy et p our lu y rendre : action de graces;. E tpour' estre tant plus incitez apprendre luyobir, quand nous, voyons quMl daigne bien nousfaire, sentir sa- vrit, afim que' par icelle nous; soyons conduits lny, qui est nostre souveraine ioyeet flicite.

    Touchant ce> q u e' S ; Luc recite que Zacharieestt retourn en sa; maison pre que le: temps de sonoffiee a-este accompli,, festpource que' les Sacrificarteu rs coueboyent- au. Tempi, et y avoit l de g a cdrobes icost, qui estoyenfr, propres cest usage*-li, H y em avait aussi pour les Lvites-, qui veill-loyenfc de nn it ta nt au. Sanctuaire) devant; que leTem ple fust bastii, qu'aussi an Tem ple. Ainsi leSacrificateur qui e stoit. ert son. ra ng , demeu rait, etm'entroit iam ais en sa> maison. Or ceci estoit fait*,pource qu il n'estoit pas, licite? a n s Sacrificateursmeemes de . boire n e vinj, nejcervoisa dm temp s qu'ilsexerooyenfe leu r office. l'appelle) cervoise, tont bru*vage1 (comme; nous; avions veu> pa r oii devant) quiestoit fait da> mxtions-.. G omme ort, pourroit yoibien faire bruvagesi et de poires et faon; com mune dn monet voyda- pourquoy aussi' s estoyent revestus' dbits prcieux,, qu'on n' en st pasi dit- qu?ils estoyhommes mortels.. Or Dien ne se delectoit. pointces- aeconstremens-la nii en ces> belles parures:' e'estoifc pour monstrer que nous; na sommes; digne de comparoistrei devant:Dieu, sinon que. ny venions en Iesus G hrist, et en son1 nom, d'auque; luy n'est pas du rang1 commuai des hommmais qu'il est sainot, qa'il est admirable en toupar tout, et: qu'il, n'y ai n i viae n i pollution^tache7, n i macu le' em lny. Yoyla donc ce' qui na< este enseign par la Sacrificature anoienne,.etce qu'il estoit dfendu: aux' prestresv dit tem psleur office d'habiter avec leur* femmes^ de boireni> antre bruv age mixtionn, et. qtfilsi estoyent aacooustrez: d'une faon; telle, qtfonieusfc pens qnn'estoye nt plus de la condition vulgaire deshom m

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    59 HARMONIE EVANGELIQUE. 60D'amener cela nostre temps, c'est une sotise partrop lourde.. Mais il nous faut acquiescer cestesentence de l'Apostre, que le mariage est honorableen tous. Il n'excepte l rien, afin que nous nefacions point ceste conclusion, que les Ministres nedoyvent point estre mariez, ainsi que le diable ainvent ceste superstition-l entre les Papistes, etpuis aprs, qu'ils ont dfendu le mariage commeune chose pollue. Le S. Esprit donc a parl parla bouche de l'Apostre, voulant prvenir une telleillusion, et si maudite, et a dclar que le mariageestoit honorable en tous. Voyla en somme ce quenous avons retenir .quand S. Luc recite queZacharie est retourn en sa maison aprs le tempsde son office.Or il adiouste, qu'Elisabeth ayant conceu, s'esttenue cache par l'espace de cinq mois, disant, LeSeigneur a ainsi fait envers moy, pour oster monopprobre quand il a regard en piti- Vqpprobre de mastrilit. On trouverait de prime face estrangequ'Elizabeth confesse que Dieu l'a visite en samisricorde, et qu'elle se tienne cependant cache.Car il semble qu'elle vueille mettre sous le pied cebenefice de Dieu, qui estoit memorable et digned'estre publi par tout. Aucuns pensent qu'elleavoit eu honte iusques ce que la chose fust toutecognue, craignan t qu'elle ne fust frustre de sonespoir. Or il est certain qu'elle n'a eu nulle des-fiance de ce qui avoit este promis son ma ri, etmesme elle voit comme il est puni, d'autant qu'iln'a point' honor Dieu, et ne l'a point glorifi enadioustnt foy sa promesse. Voyant donc la punition toute patente, elle ne doute plus. D'ava ntagesa confession monstre qu'elle est bien rsolue etcertifie que Dieu accomplira ce qu'il a dit, et co-gnoist bien que Dieu a eu piti d'elle, et qu'il luyvouloit oster l'opprobre de strilit. Il ne faut pointdonc estimer qu'Elizabeth ait dout en faon quece fust: mais elle a plustost regard la malicedes hommes, lesquels iusqu' ce que Dieu leur crevles yeux, tourneront ses promesses en mocquerie:comme nous voyons quand les Prophtes ont prormis ceci ou cela, que iamais ils n'ont profit pourdonn er courage; ceux lesquels ils vouloyent conrsoler. Car ls hommes (comme i'ay dit) son t simalins1: et pe rv ers , que iusques ce qu'ils voy entla main de Dieu estendue, ils n'en croyent rien.Et ainsi Elizabeth, combien qu'elle fust asseuree dela vrit et accomplissement de la promesse quiavoit ; est donne son .mari, neantmoins ne semqnstre point pour un temps, afin qu'elle apportetsmqignage visible de la grace de Dieu, et quetoutes bouches soyent closes, : et qu'on ne disputepoint s'il; sera ainsi ou non : et que les hommessoyentconvaincus, voyans ceste femme qu'on avoitcognu sterile tou t le temp s de sa vie, qui estit

    alors hors d'aage de concevoir, qui estoit desiavieille et ancienne. Quand donc Elizabeth veutapporter une chose si patente, qu'il n'y ait plus derplique, ni de dispute, voyla comme elle va audev ant de la malice des homm es. Mais quoy qu'ilen soit, si ne laisse-elle pas en se tenant cacheen sa maison, de tousiours glorifier Dieu, sachantbien qu'il ne faudra pas de luy accomplir ce qu'ila prononc.Or notamment elle dit, que Dieu Va regardepour oster son opprobre d'entre les hommes. Car dece temps-l c'estoit comme une malediction de Dieu,de n'avoir point ligne. E t de faict aussi il estdit en la Loy , D ieu te bnira en ta semence. E t Topposite, Dieu te privera et te laissera sanshritie r. E t voyla -pourquoy aussi il est dit auPseaume, que l'homme, verra ses petis enfans com