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Raprort annuel de la fondation Höpital de pdiatrie Kantha Bopha, Dr. med. Beat Richner Rapport annuel 2014 Pr6sentation et description du projet Depuis 1992, sous la direction du Dr Beat Richner, la fondation Höpital de pödiatrie Kantha Bopha, Dr. med. Beat Richner, Zurich (dönommöe ci-aprös la «fondation »)‘ a ouvert au Cambodge cinq höpitaux de pödiatrie Kantha Bopha Phnom Penh et Siem Reap Angkor (dnommös ensemble ci-aprös «höpitaux Kantha Bopha »). Les höpitaux Kantha Bopha soignent prös de 85 % des enfants malades au Cambodge. Sans ces höpitaux, 80 % des enfants gravement malades et hospitalisös n‘auraient aucune chance de survie. Tous les enfants sont soignös gratuitement. 80 % des Cambodgiens sont sans ressources et 80 % de nos patients sont issus de familles dont le revenu journalier est införleur ou gal 1 USD. Ils ne peuvent tout simplement pas payer! Les höpitaux Kantha Bopha affichent le meilleur rapport 000ts/taux de guörison du monde. C‘est pourquoi us peuvent ögalement faire figure de modöle pour les pays pauvres, notamment parce qu‘ils ouvrent une voie, prouvöe par les statistiques, vers une planification familiale döfendable d‘un point de vue öthique: les möres savent que si leur enfant est gravement malade, elles peuvent l‘amener gratuitement dans les höpitaux Kantha Bopha. Elles n‘ont donc plus mettre dix enfants au monde de peur qu‘un sur deux dcöde. Dans notre maternit, nous perdons une möre pour 16 000 naissances. Ainsi, dans notre maternitö, avec prös de 60 naissances par jour (les möres viennent de toutes les rögions du Cambodge), ii devient trös rare de trouver une möre avec plus de trois enfants. Dans le secteur mondial de la santö, Kantha Bopha est une success story sans öquivalent: depuis 1992, les höpitaux Kantha Bopha ont permis de soigner 13,5 millions d‘enfants malades, dont plus de 1,56 million d‘enfants gravement malades ont pu ötre hospitalisös et guöris durablement. Les höpitaux Kantha Bopha sont un modöle de systöme de santö qui fonctionne dans l‘un des pays les plus pauvres au monde. Kantha Bopha öchappe ö la corruption et reprösente un Tiot de justice et de paix sociale au Cambodge.

Bopha Phnom Penh et Siem Reap Angkor (dnommös … · 3 Depuis, l‘höpital a agrandi cinq reprises et dispose d‘une unit de radiologie, d‘un laboratoire, d‘une pharmacie,

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Raprort annuel de la fondation Höpital de pdiatrie Kantha Bopha, Dr. med.Beat Richner

Rapport annuel 2014

Pr6sentation et description du projet

Depuis 1992, sous la direction du Dr Beat Richner, la fondation Höpital depödiatrie Kantha Bopha, Dr. med. Beat Richner, Zurich (dönommöe ci-aprösla «fondation »)‘ a ouvert au Cambodge cinq höpitaux de pödiatrie KanthaBopha Phnom Penh et Siem Reap Angkor (dnommös ensemble ci-aprös«höpitaux Kantha Bopha »).

Les höpitaux Kantha Bopha soignent prös de 85 % des enfants malades auCambodge. Sans ces höpitaux, 80 % des enfants gravement malades ethospitalisös n‘auraient aucune chance de survie.

Tous les enfants sont soignös gratuitement. 80 % des Cambodgiens sont sansressources et 80 % de nos patients sont issus de familles dont le revenujournalier est införleur ou gal 1 USD. Ils ne peuvent tout simplement paspayer!

Les höpitaux Kantha Bopha affichent le meilleur rapport 000ts/taux de guörisondu monde. C‘est pourquoi us peuvent ögalement faire figure de modöle pour lespays pauvres, notamment parce qu‘ils ouvrent une voie, prouvöe par lesstatistiques, vers une planification familiale döfendable d‘un point de vueöthique: les möres savent que si leur enfant est gravement malade, ellespeuvent l‘amener gratuitement dans les höpitaux Kantha Bopha. Elles n‘ontdonc plus mettre dix enfants au monde de peur qu‘un sur deux dcöde. Dansnotre maternit, nous perdons une möre pour 16 000 naissances. Ainsi, dansnotre maternitö, avec prös de 60 naissances par jour (les möres viennent detoutes les rögions du Cambodge), ii devient trös rare de trouver une möre avecplus de trois enfants.

Dans le secteur mondial de la santö, Kantha Bopha est une success story sansöquivalent: depuis 1992, les höpitaux Kantha Bopha ont permis de soigner13,5 millions d‘enfants malades, dont plus de 1,56 million d‘enfants gravementmalades ont pu ötre hospitalisös et guöris durablement.

Les höpitaux Kantha Bopha sont un modöle de systöme de santö qui fonctionnedans l‘un des pays les plus pauvres au monde. Kantha Bopha öchappe ö lacorruption et reprösente un Tiot de justice et de paix sociale au Cambodge.

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1.1. 23 ans de Kantha Bopha

Seul le contexte historique du Cambodge permet de comprendre et d‘expliquerla signification des höpitaux Kantha Bopha.

C‘est le roi Norodom Sihanouk, alors chef de l‘tat (dcd depuis en octobre2012), qui a fait construire l‘höpital de pdiatrie Kantha Bopha Phnom Penhen 1962. II a appelö I‘höpital Kantha Bopha en souvenir de sa fille dcdöe enbas ge d‘une leucmie.

Avant la guerre du Vietnam (1965-1 971) et le rögime de terreur des Khmersrouges (1975-1979), le Cambodge disposait d‘un systme de sant bienorganis. Du fait de cette guerre et de la guerre civile qui a suivi, I‘ensemble del‘infrastructure du Cambodge a dtruite et environ 1,7 million deCambodgiens - soit peu prs un quart de la population du pays - ont tus.

Au cours des dernires ngociations relatives aux Accords de paix de Paris enseptembre 1991, ii a demand au clbre pödiatre zurichois, le Dr BeatRichner, de reconstruire Kantha Bopha, oü II avait travaill en 1974/75 jusqu‘la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Ds le 22 septembre 1992, leKantha Bopha nouvellement restaur tait inaugur en prsence du roiNorodom Sihanouk et de Yasushi Akashi (Japon), responsable de l‘Autoritprovisoire des Nations unies au Cambodge (UNTAC).

L‘höpital a remport un vif succös et s‘est trs vite retrouv surcharg. Chaquejour, jusqu‘ 20 enfants trs gravement malades, dont l‘tat aurait ncessit dessoins intensifs, ne pouvaient ötre soigns. A l‘poque, tous les collaborateurs etcollaboratrices taient employs par le ministöre de la sant, mais compte tenude l‘afflux de patients, ii a fallu faire appel ö plus de mödecins. Le ministöre nedisposait que de personnel insuffisamment form. C‘est ainsi que le Dr BeatRichner a engag Iui-möme de jeunes mdecins cambodgiens, qui ont fait leurstage ö Kantha Bopha et y ont dmontr leur intelligence et leur motivation.Aujourd‘hui, ils occupent tous des postes de direction.

En septembre 1995, le roi Norodom Sihanouk a assurö que tout le personnelmdical devait ötre choisi par la fondation, sur la seule base des critöres decomptence. En outre, ii a mis disposition un terrain Iui appartenantpersonnellement dans I‘enceinte du palais royal, sur lequel il a rigö lafondation Kantha Bopha II. Celle-ci a inaugure le 12 octobre 1996 par le roiNorodom Sihanouk et J.-P. Delamuraz, alors präsident de la Confdrationsuisse.

En mai 1999, le roi Norodom Sihanouk a inaugur le troisiöme höpital enprösence du premier ministre Hun Sen: Jayavarman VII (Kantha Bopha III)Siem Reap Angkor.

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Depuis, l‘höpital a agrandi cinq reprises et dispose d‘une unit deradiologie, d‘un laboratoire, d‘une pharmacie, de salles d‘opration et de quatrepavillons. La maternit a ouvert le 9 octobre 2001.

Kantha Bopha IV (Phnom Penh) a inaugur en dcembre 2005 etfonctionne depuis janvier 2006.

En dcembre 2007, aprs 12 mois de travaux, Kantha Bopha V a tö inaugurPhnom Penh. II dispose d‘un pavillon (300 lits), d‘un centre de vaccination,

d‘un laboratoire et d‘une unit de radiologie.

Les höpitaux de Siem Reap et de Phnom Penh bnficient des quipements lesplus modernes, dont des scanners et appareils rsonance magntique.

1.2. Soins de sante

Les chiffres de 2014

La principale mission des höpitaux Kantha Bopha rside dans le traitement demilliers d‘enfants trs malades, souffrant de maladies infectieuses (tuberculose,dengue, encphalites, mningites, etc.).

Bien que nous ayons dCi hospitaliser moins de cas graves de denguehmorragique qu‘en 2013, le nombre d‘hospitalisations a lgrement augment.

Nous constatons une progression constante des hospitalisations depuis 1992.La hausse permanente a interrompue par un pic remarquable uniquementpendant les annes d‘pidmie marque de dengue hmorragique (p. ex. en2007 avec 18 000 cas graves de dengues hospitaliss et en 2012 avec22 000 cas graves de dengues hospitaliss).

La hausse constante du nombre de patients s‘explique par l‘amlioration desvoies de communication routires et par le systme de sant du pays, qui esttoujours mauvais. Les patients viennent des 24 provinces du Cambodge. Noshöpitaux accueillent ainsi 85 % des enfants gravement malades du pays.S‘agissant de la dengue, ces derniers reprsentaient 92 % des cas graves.

Ces chiffres stables et uniques, rvlant que chaque jour, entre 3000 et3500 patients et femmes enceintes se prsentent dans nos höpitaux, traduisentla confiance que la population tmoigne en permanence Kantha Bopha. Ceschiffres montrent aussi que ce sont nos höpitaux qui ont constat par exempledeux reprises le dbut d‘une pidmie de cholra et trois reprises le dbutd‘une pidmie de grippe aviaire.

L‘augmentation du nombre de patients est galement lie au fait que lapopulation pauvre est de plus en plus pauvre. Eile ne peut tout simplement pas

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s‘offrir des soins ni dans le systme de sant public, ni dans le systme desant priv& 80 % des Cambodgiens sont des paysans pauvres. Chacun saitque les soins au Kantha Bopha sont gratuits pour tous. Ce qui n‘empöche pasnon plus un grand nombre de riches Cambodgiens d‘amener leurs enfants auKantha Bopha ou d‘accoucher au Jayavarman VII car l‘hygine et la qualitsont souvent plus que catastrophiques la fois dans le secteur public et dans lesecteur priv. Souvent et de plus en plus, ces familles font un gnreux don auKantha Bopha aprs leur hospitalisation ou la naissance de leur enfant.

Pour la seule ann6e 2014, le nombre d‘enfants gravement malades ayant dütre hospitalis6s s‘lve 122 086. Ces enfants, qui n‘auraient aucune chancede survie sans hospitalisation, sont durablement guris en quittant l‘höpital.Ainsi par exemple, au cours des 23 dernires annes, nous n‘avons eu aucuncas de rinfection par la tuberculose (rpandue de manire endmique auCambodge) ou la dengue.

2479 des enfants hospitaliss souffraient d‘encphalite (infiammation ducerveau); tous ces cas graves ont confirms par IRM (un appareild‘imagerie rsonance magntique Siem Reap et un autre Phnom Penh).Dans prs de 60 % de ces cas, ii s‘agit de I‘encphalite japonaise (VEJ). C‘estpourquoi nous vaccinons contre cette terrible maladie endmique duCambodge. 249 490 vaccinations ont effectues.

Le nombre de traitements ambulatoires d‘enfants malades s‘lve 696 329.Un triage mdical a heu en amont de la polyclinique. Les enfants nonconsidrs comme trs malades par le triage et par consquent renvoys nesont donc pas comptabihiss.

En 2014, 18335 oprations chirurgicales ont effectues (contre 16 749 en2013). De plus, 121 017 contröles de grossesse ambulatoires et19 361 naissances ont eu Heu ha maternit du Jayavarman VII (Kantha BophaIII). Le taux de mortalitö dans les höpitaux Kantha Bopha n‘a atteint que 0,3 %en 2014. D‘autres dötails figurent dans le tableau «Global Admission» ci-joint(annexe 1).

Chirurgie cardiaque et catheterisme cardiaque interventionnel

Comme nous l‘avons dj dit, les maladies affichant le plus fort taux demortalitö dans nos höpitaux sont la consöquence de malformations cardiaquescongönitales.

En mars 2011, he Prof. Oliver Kretschmar a introduit le cathötörisme cardiaqueinterventionnel. Aujourd‘hui, notre öquipe peut I‘utihiser en toute autonomie.

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Les premires oprations du ccur ont eu Neu en novembre 2011. En 2014,notre quipe cambodgienne a raIis seule une opration du cceur parjour.

L‘öquipe de chirurgie cardiaque dirige par le Prof. Luca Vricella de la JohnHopkins University, Baltimore USA, est venue deux reprises passer unesemaine ici en 2014. De plus, par trois fois, le Prof. Gerard Babatasi est venude France, non plus avec une quipe de la « ChaTne de l‘espoir» comme ce tutle cas 22 fois au cours des trois annes prcdentes, mais seul. Enfin, le Prof.Ren Prötre, de Lausanne, est venu une fois. Le Prof. Oliver Kretschmar deZurich ötait prösent quant ui pour le cathötörisme cardiaque. Les quatreprofesseurs ötaient röellement surpris et ravis qu‘un service de cardiologieparfait et capable d‘agir seul ait pu ötre mis en place en si peu de temps.

Bien entendu, ceci n‘est possible que parce que l‘infrastructure globale deshöpitaux fonctionne ö un haut niveau: les laboratoires, la banque du sang, lesservices d‘urgences, les moyens diagnostiques (en novembre 2014, un appareilö rösonance magnötique avec 128 coupes/minute a ögalement pu ötre installö,ce qui est extrömement utile ögalement pour le diagnostic cardiaque). DesurcroTt aussi parce que la discipline des collaboratrices et collaborateurs estobservöe ö la Iettre, jour et nuit, physiquement et moralement. Ceci n‘estmalheureusement pas le cas au Cambodge en-dehors de Kantha Bopha.

Troisime cours FMH pour les medecins de notre höpital Jayavarman VII,Siem Reap

Nous avons pu clöturer le troisiöme cours en collaboration avec l‘Höpital depödiatrie de Zurich. Durant trois ans, des collögues de l‘Höpital de pödiatrie deZurich sont venus chaque annöe pendant une semaine donner un cours surleurs sous-spöcialitös. Les collögues cambodgiens ont ainsi le möme niveauqu‘un pödiatre FMH en Suisse. Les examens finaux ont eu heu en novembre.Le Prof. F. Sennhauser, directeur de IHöpital de pödiatrie de Zurich, le Dr PeterStuder, pödiatre et vice-prösident de notre fondation, le recteur de ha Facultö demödecine de Phnom Penh, he mödecin-chef de Jayavarman VII et le Prof. YayChantana ötaient rnembres du jury. Cette fois, tous les candidats ont röussileurs examens.

Les höpitaux Kantha Bopha sont des höpitaux universitaires etgouvernementaux

Le directeur de Kantha Bopha Phnom Penh, le Prof. Ky Santy, Chef ImagingDepartments, le directeur de Kantha Bopha (Jayavarman VII), Siem Reap, leProf. Yay Chantana, es deux chirurgiens-chefs ö Siem Reap, le Prof. KeoSokha et le Prof. Or Ouch, l‘une des deux cheffes de la maternitö, le Prof. Tiw

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Say, les deux chirurgiens-chefs Phnom Penh, le Prof. Pa Ponnareth et leProf. Chour Serey Cheddana, sont professeurs titulaires la FacuIt demdecine de Phnom Penh. Par ailleurs, 22 autres coIIgues sont chargs decours. Aujourd‘hui, 160 tudiants travailient constamment comme stagiairesdans nos höpitaux, en pdiatrie, chirurgie et obsttrique. L‘Ecole de soinsinfirmiers, qui est affiIie la FacuIt de mdecine de Phnom Penh, envoiechaque anne 200 staglaires dans les höpitaux Kantha Bopha. Des assistantsmdico-techniques en Iaboratoire et radiologie sont galement forms.

Depuis 1994, Kantha Bopha (ii n‘y avait autrefois que Kantha Bopha 1) est undpartement du ministre de la sant. Kantha Bopha III (Jayavarman VII)Siem Reap, inaugur le 22 mai 1999, tait une annexe du Kantha Bopha dePhnom Penh. A la demande du Dr Beat Richner, le Premier Ministre Hun Sen asign en novembre 2014 un sous-dcret stipulant que Kantha Bopha III(Jayavarman VII) Siem Reap Angkor tait un dpartement autonome duministre de la sant. Ainsi, dans la structure du ministre, le Prof. YayChantana, directeur d‘un dpartement du ministre, a un statut plus iev quele directeur du dpartement de la sant de la province de Siem Reap. KanthaBopha III (Jayavarman VII) est maintenant la seule structure de la province duCambodge ötre directement subordonne au ministre, ce qui, long terme,est trs important pour la prennit de Kantha Bopha dans la forme prescrite,avec des salaires corrects pour les 2500 coliaboratrices et coliaborateurscambodgiens, sans corruption et avec des soins gratuits pour tous.

Visites officielles

Le 22 mars 2014, la nouveiie cheffe de la section Asle et Asle du Sud-Est de laDDC, Madame Franziska Freiburghaus, est venue en visite au Jayavarman VII

Siem Reap Angkor. Eile a touche par I‘organisation, le nombre depatients, et partout, eile a vu I‘cuvre des collaboratrices et coliaborateurscambodgiens engags. Eile a reiiement «saisie »‚ car eile a dj vu denombreux höpitaux dans les pays pauvres, mais eile n‘avait encore jamais vucela, eile ne pouvait pas möme se i‘imaginer.

Le 15 novembre 2014, eIle a visit Kantha Bopha IV Phnom Penh, oü eile aeu la möme impression.

En mars 2014, la fille du Premier Ministre Hun Sen, Hun Mana, prösidente de lafondation Bayon, a visitö Jayavarman VII ö Siem Reap Angkor. Au terme de savisite, eile s‘est dite trös touchöe par ce qu‘eiie venait de voir. EIle a remis unchöque de plus de USD 1 million en guise de don de la fondation Bayon.

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Visites officieiles en-dehors de I‘höpitai

En mal, nous tions invits par la prsidente de la Croix-Rouge cambodgienne,I‘pouse du Premier Ministre Hun Sen, Samdech Bun Rany, au sige de laCroix-Rouge. Nous y avons reu un chque de plus de USD 1 million.

Ein mai s‘est droule une audience auprs du roi Norodom Sihamonii‘intrieur du palais royal. Le Dr Beat Richner a remis ce dernier le petit livre«The wonderful Kingdom of Princess Kantha Bopha ».

En juin 2014, la reine-mre Norodom Monineath, öpouse du NorodomSihanouk, dcd ii y a deux ans, nous a accord une audience.

Constructions

II y a deuxltrois ans, nous pensions que le nombre de naissances dans notrematernit baisserait puisque la Core en avait install une au sein de l‘höpitalprovincial de Siem Reap. Pour diverses raisons, ceci n‘a pas le cas. Aucontraire: le nombre de naissances ne cesse d‘augmenter. Certaines femmesenceintes viennent de bin jusqu‘ici. Les sailes d‘accouchement et les servicesfont l‘objet d‘une teile surcharge chronique que les mres doivent accoucher surdes tapis möme le sol. C‘est ba raison pour laquelle nous avons lanc enoctobre 2014 la construction d‘une extension de la maternit sur trois niveauxavec huit salles d‘accouchement, une salle d‘op&ation, 80 lits et deuxascenseurs.

Lors de i‘inauguration de Kantha Bopha V Phnom Penh en novembre 2007, lePremier Ministre avait Ianc spontanment l‘ide d‘installer un muse dansl‘ancienne et grande maison de style cobonial fran9ais dans l‘enceinte del‘höpital Kantha Bopha 1, qui tait l‘poque coloniale une maternit oü l‘actuelroi Sihamoni a vu ie jour. La maison est en piteux tat, ies structures en boissont dövores par bes termites et ne servent plus depuis l‘inauguration deKantha Bopha iv en dcembre 2005. Deux services d‘urgences et lanonatalogie existaient ici jusqu‘ präsent.

En octobre 2014, nous avons commenc rnover le bätiment; nous sommesen train d‘instalier ies archives des dossiers des malades au rez-de-chausseet ie muse au premier tage.

Les deux constructions devraient ötre oprationnelles la fin octobre 2015.

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1.3. Personnel de sante

A la fin 2014, la fondation employait environ 2500 collaborateurs locaux pourl‘ensemble des cinq höpitaux de Phnom Penh et de Siem Reap Angkor. Outrele Dr Beat Richner qui dinge les höpitaux Kantha Bopha, le Dr Denis Laurent(directeur du laboratoire et dtenteur de la double nationalit francocambodgienne) est le seul employ tranger travaillant pour la fondation auCambodge.

Les häpitaux Kantha Bopha fonctionnent durablement gräce la trs grandequalit de la collaboration des employs cambodgiens. La formation et laformation continue des jeunes coIIgues dans le domaine mdical fonctionnentde manire prenne. Tous les mdecins-chefs ont entre 41 et 48 ans et formentles coIIgues plus jeunes de manire extrömement professionnelle.

2. Conseil de fondation et direction

Au cours des deux runions des 27 janvier 2014 et 13 mai 2014, le conseil defondation a trait les affaires statutaires. Le membre actuel Me ChristianSteinmann a annonc son dpart du conseil de fondation car il prend sa retraiteet va quitter la Suisse. Notre membre et trsorier Arthur Müller est dcdsubitement I‘automne 2014. II a remplac par son suppIant TizianoTuena de fa9on garantir la continuit dans cette importante fonction. TizianoTuena a öt lu nouveau membre du conseil de fondation en janvier 2015.

Le comit de revision et d‘indemnisation s‘est runi le 5 mai 2014 sous laprsidence du Dr. iur. Florian von Meiss. Cette commission a vrifi lesindemnits des dirigeants, ainsi que les dpenses lies la comptabilitö, auxdons et au travail de relations publiques.

Le conseil de fondation remercie la socit Intercontrol SA pour l‘exactitude etla transparence de la comptabiIit, ainsi que pour les rapports financiersmensuels. De möme, nous lui sommes reconnaissants pour sa comptencedans le suivi des affaires lies aux legs, aux testaments et l‘ensemble de lacorrespondance avec les donateurs.

Les comptes annuels 2014 ont contröls par la socitPricewaterhouseCoopers SA (pwc) en sa qualit d‘organe de rvision.

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3. Aspects financiers — dons — relations publigues

3.1. Comptes annuels

Les comptes annuels 2014 approuvs par le conseil de fondation le 8 mai2015 clöturent avec une somme de bilan de CHF 40 142 380,79 et unexcödent de recettes de CHF 6 456 526,38.

Le capital de I‘organisation (capital propre) a donc augmentö deCHF 6,4 millions et se chiffre CHF 39,2 millions. Les fonds propres sontlimits. us ne correspondent qu‘ seulement 12 mois de fonctionnementenviron du service hospitalier.

Comme dans les annes pröcdentes, les comptes annuels ont tö ötablisconformöment aux principes de la rgIe de prösentation des comptes SWISS

GAAP RPC 21. Le rapport de rvision ötabli par pwc en date du 8 mai 2015

ne contient aucune restriction ni indication, et recommande au conseil defondation d‘approuver les comptes annuels.

Deux particularits doivent ötre prises en considöration dans notreprösentation des comptes:

- compte tenu de la situation politique instable, du manque de söcuritöjuridique et pour des raisons de prudence commerciale gönörale, lesinvestissements sont inscrits directement en charge.

- Les bis cambodgiennes excluent l‘acquisition d‘un terrain par unefondation suisse. En consöquence, les trois parcelles de terrain sontdtenues en fiduciaire pour la fondation par le Dr Denis Laurent, membre

de la direction de l‘höpital et dötenteur de la double nationalitö francocambodgienne. Des accords öcrits ont öt conclus sur les relationsfiduciaires correspondantes.

Aprös un excödent de charges de CHF 6,2 millions en 2013, nous avons en

2014 un excdent de recettes de CHF 6,4 millions. Les facteurs suivants ont

largement contribuö ce rösultat une nouvelle fois positif:

- Les dons ont atteint CHF 41,4 millions (deuxiöme meilleur rösultat depuis22 ans; CHF 39,4 millions en 2013). Les successions sont aussi

importantes que l‘anne pröcödente (CHF 8,3 millions). Les donsimportants (de plus de CHF 100 000) ont augmentö de CHF 3,5 millions,passant ainsi CHF 8,4 millions.

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- Les dpenses relatives au fonctionnement hospitalier au Cambodge

(« Charge de projet Cambodge ») ont augment de CHF 2,6 millions,notamment en raison de la hausse des coüts de personnel(CHF 1,1 million), des coüts des mdicaments (CHF 0,3 million) et desinvestissements dans des appareils mdicaux et des travaux d‘extension(CHF 0,9 million).

— Le poste «Charge d‘infrastructures Suisse» a heureusement continu dereculer d‘environ CHF 400 000, en raison de la baisse du nombre decollectes.

La part de nos frais administratifs confirme par pwc (reprise sous «Charged‘infrastructures Suisse» dans le compte de rsultat) quivaut en moyenne6,95 % des recettes globales sur les trois dernires annes, ce qui est trsfaible et que nous devons l‘efficacit et la trs bonne gestion de notreorganisation.

Les frais administratifs englobent pour l‘essentiel les coCits de relationspubliques, y compris les annonces, l‘informatique, la gestion des dons, leslettres de remerciement, la comptabilit et les coüts de v&ification.

3.2. Relations publigues

En sus de son travail de directeur des cinq höpitaux, le Dr Beat Richner secharge avec un engagement infatigable de collecter des dons.Rgulirement, il informe par le biais d‘annonces sur les activits actuellesdes höpitaux (cf. annexe 2).

Trois mailings ont organiss en mars, juin et novembre 2014 (y c. flyerpour l‘action « Billet de vingt francs» 2014), et ont permis, sur la base desplus de 95 000 adresses personnalises, de gönrer environ 42 000 donspour un montant de l‘ordre de CHF 7 millions.

A Siem Reap, le Dr Beat Richner a continu d‘organiser ses runionsd‘information hebdomadaires, accompagn de son violoncelle. Chaquesamedi soir dans l‘auditorium de l‘höpital de Siem Reap, le Dr Beat Richnerdonne un public international son point de vue mdical, politique et financiersur l‘actualit de son activit.

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Pour informer les donatrices et donateurs et collecter des dons, le Dr BeatRichner se rend deux ou trois fois par an en Suisse. En 2014, ii a donn deuxconcerts en la Cathdrale Grossmünster de Zurich, et un concert dans I‘glisedu couvent de St-GaII, dans l‘glise du couvent d‘Einsiedeln ainsi que dans lacoIlgiaIe Samt-Vincent de Berne.

En mai 2014 a eu heu ha 23e soire de gala du cirque Knie Zurich, oü le DrBeat Richner a vendu et sign pour la premire fois le petit livre venant deparaTtre: «The wonderful Kingdom of Princess Kantha Bopha ». Le petit livres‘est vendu comme des petits pains; ii en va de mme galement PhnomPenh, oü nous le distribuons en yjoignant une traduction en langue khmre.

En novembre 2014, nous avons eu ha visite du rödacteur en chef du SchweizerIllustrierte et de la photographe Monika Flückiger. Nous joignons au rapportannuel le tirö part du St consacr ce reportage de dcembre 2014 (annexe3).

4. Remerciements

La fondation remercie los quelque 100 000 donatrices et donateurs, ainsi queles nombreuses entreprises et fondations pour le soutien ideI et financierapport aux höpitaux Kantha Bopha en 2014. Leur aide nous a permis en2014 d‘apporter une aide mdicale prs de 122 000 enfants gravementmalades au Cambodge, et de soigner en ambulatoire environ 700 000 enfantsmalades.

Nous remercions les gouvernements du Cambodge et de la Confdrationsuisse pour leurs contributions rguIires, et esprons que celles-ciaugmenteront encore.

Depuis 2012, le premier ministre Hun Sen a augment la contribution dugouvernement cambodgien de USD 2 mihhions USD 3 mihhions. Cette sommea directement verse notre fondation, sans passer par le ministrecambodgien de la sant. La Croix-Rouge cambodgienne prside par HunRany, l‘pouse du premier ministre, a fait un don de USD 1 million. Lafondation Bayon prside par Hun Mana, la fihle du premier ministre, agalement donn USD 1 million.

Pour les annes 2013 2015, los contributions annuehles de la Confdrationhelvtique sont passes de CHF 3 mihhions CHF 4 millions.

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Nous remercions le cirque Knie pour l‘hospitaIit dont ii fait preuve depuis plusde 20 ans lors du traditionnel Gala Knie, au cours duquel les amis de lafondation peuvent profiter d‘un superbe spectacle dans un cadre familier.

Nous remercions en outre les mdias pour leur intöröt et leurs reportages surl‘ceuvre du Dr Beat Richner. Nous remercions tout spcialement le SchweizerIllustrierte pour sa confiance tmoigne depuis des annes et ses comptesrendus bienveillants.

Du fond du cceur, merci nos donatrices et donateurs. Vous le savez:

Chaque franc aide sauver des vies, gurir et prvenir.

Zurich, le 8 mai 2015

Pour le conseil de fondation:

4.Dr. iur. Ren Schwarzenbach Dr. med. Alfred LöhrerPrsident Präsident dhonneur et membre

du conseil de fondation

Annexes:

- Tableau «Global Admission»

- Annonce du 24 avril 2015

-TiröpartSl

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¶ Dr. Beat Richner, Kantha Ilopha Childrcn‘s HospitalsPhnom Penh / Siem Resp Angkor, 24.4.2015

Vor 40 Jahren ergriffendie Roten Khmer die Macht

ein nachhaltiger Faktor, der den katastrophalenGesundheitszustand der kambodschanischen Kinder erklärt,willentlich oder nicht willentlich unterschätzt oder falscheingeschätzt von der Regierung und der Internationalen

Gemeinschaft.

Am 17. April 1975 sind die Roten Khmer in Phnom Penh einmarschiert. Diefeindlichen Lon Nol Truppen, bis zum Fall von DaNang (Vietnam) unterstütztvon den USA, die sich dann aber kurz zuvor aus dem Staube machten, haben sichfriedlich ergeben. Tausende von ihnen wurden daraufhin hingerichtet.

Im Laufe ihres grausamen Terror Regimes töteten die Roten Khmer mehr als eineMillion Menschen und liessen Hunderttausende verhungern und an Krankheitensterben. Man spricht von einem Genocid.

Sic errichteten landesweit 300 Konzentrationslager, Arbeitslager undGefängnisse. Diese waren Brutstättcn der Tuberkulose. Schon 1974/75,als ich als Rot Kreuz Arzt im damals nur 80 Betten umfassenden Kantha Bopha inPhnom Penh gearbeitet habe, hatten wir viele Kinder, die an es‘identer Tuberkulose litten. Weisscr Eiter (Caseuin) fistelte aus dem Thorax. Diese Tuberkulose

breitete sich in den graissainen Zwangs Installationen der Roten Kh

iner buschfeuerartig aus.

In unserer Gebärklinik in Siem Reap Angkor erfolgen min täglich imDurchschnitt 60 Geburten. Vergangene Woche svaren es 68 täglich. Wir bauendeshalb eine Erweiterung mit 8 Gebärsälen, 80 Betten und einer lntensivstation.

Bei 34% der Mütter lassen sich Tuberkulose spezifische T Zellen nachweisen, bei 60% der Mütter im CT Scanner eine Tuberkulose Verkal

kung in den Lungen. Sie sind also von Tuberkulose infizic‘rt, aber (noch) nicht

krank von Tuberkulose. Am Ende der Schsvarsgerschaft macht die schwangereFrau eine natürliche lmmun-Suppression, uni den svachsenden Fötus nicht alsFremdkörper abzustossen und zu verlieren. So svie man bei einem Herzempfänger

oder Nierenempfänger eine lmmun-Suppression medikamentös einleitet, damiter das fremde Organ nicht abstösst.

Daher kann der Primärkomplex der Tuberkulose bei der schwangeren Frau gegenEnde der Schwangerschaft, im CT als Verkalkung‘ sichtbar, destabiliseri sverden: derTuberkulose Keim gerät in die Blutbahn und so auch in den Föten. Die Tuberkulose, das nachhaltige Erbe der Gräuelherrschaft der Roten Khmer, gehtweiter, von der Mutter zum Kind. Die BCG Impfung gegen Tuberkulose,die von der WHO immer noch in armen Ländern propagiert wird, nütztnichts. (In den USA bekannt seit 1944l) Im Gegenteil: wir können nachweisen,dass geimpfte Neugeborene und Kinder eine schwerere Tuherkulosekrankheit durchmachen als nicht geimpfte Kinder. Die BCG Impfung ist svie 01 ins Feuer.

2014 halters wir 21 000 evidente Tuberkulose Fälle zu behandeln. Aber auch Tuberkulose infizierte Kinder, (noch) nicht krank durch Tuberkulose, haben eineverminderte Resistenz, da ihr Immunpolenzial durch die Primärinfektion gefordert ist, danfit die Primärinfektion sich nicht zur Tuberkulose Krankheit entwickelt. Daher sind die Neugeborenen und älteren Kinder Kambodschas

anfälliger auf andere Krankheiten, als die Kinder in den benachbar

ten Ländern, Vietnam, Laos oder Thailand.

Wir können sie nachhaltig heilen. Nie beobachteten wir eine Reinfektioneines Tuberkulose Kindes, das regelrecht behandelt wurde. Die Mortalitätsrate beträgt in unseren Spitälern nur 0.3% und wir behandeln 85% bis 92% der schsverkranken Kinder Kambodschas.

Das ist aber nur dank Ihrer Hilfe möglich, denn 82.5% unserer Kosten sind privateSpenden, die meisten aus der Schweiz.

Jeder Franken hilft heilen, retten und vorbeugen. Wir danken Ihnen von

ganzem Herzen.

Dr. Beat Richner, PC 80-60699-1IBAN-Nr. C1l98 0900 0000 8006 0699 1

www.beat-richner.ch

www.facebook.com/dr.heat.richner

1“

- 1:J

__

Was DR. BEAT RICHNER seit23 Jahren in Kambodscha leistet, istunbeschreiblich. Doch der Kinderarzt hatSorgen — und Heimweh. Ein Gesprächüber Kantha Bopha, seine Verbitterungund darüber, warum es ihm besser geht,wenn in der Schweiz das Wetter mies ist.

INTERVIEW STEFAN REGEZFOTOS MONIKA FLÜCKIGER

Herr Richner, reden wir

über Ihr Leben und Ihr

Lebenswerk, die Kinder-

spitäler Kantha Bopha

in Kambodscha! Wobei:

Kantha Bopha ist eigentlich Ihr Leben.

Ja, unfreiwillig. Der König von Kaml)o

cischa hat mich 1991 in Paris spontan

gefragt, Kantha Bopha nach dem Krieg

wieder aufzubauen. Und ich habe zuge

sagt! Noch am Tag der Abreise rechne

te ich mir kaum eine Chance aus, dass

es gelingen würde.

Aber es ist gelungen.

Dank der hilfe der Schweizer Bevölke

rung. Diese Spenclenbereitschaft seit

unserem Start 1992 hat iuich sehr über

rascht und zuversichtlich gestimmt. Da

bei wäre die Finanzierung von Kantha

Bopha eine staatliche Aufgabe, doch die

kambodschanische Regierung zahlt

heute nur 3 Millionen Franken, die Deza

1 Millionen Franken. Viel zu wenig! Den

Rest des 10-Millionen-Budgets müssen

wir mit Spenden hereinholen.

Sie sollten nicht diejenigen angreifen,

von denen Sie Geld fordern!

Doch, die zahlen nur, wenn sie unter

Druck gesetzt werden. Kambodschas

Regierung würde ihr Gesicht verlieren,

wenn sie Kantha Bopha nicht unter

stützt. Das zeigt sich auf Facebook, wo

wir bereits 160000 Fans haben. Wäre

Kantha Bopha eine Partei, würden wir

die Wahlen gewinnen.

Was bedeutet Ihnen das?

Ntit, nüt, ntit! Ich bexvege mich nur zwi—

sehen Spital, Restaurant und meinem

1-laus. Ich halle Distanz, aus Respekt, abei‘

auch aus Selbstschutz. Letztlich müssen

das die Kambodschaner selber niachen.

Sie halten auch im Spital immer Distanz

zu den Kindern.

Unbedingt! Ich mache auch nicht gerne

Fotos mit Kindern auf dem Arm, Ein

Kind gehört zur Mutter — und nicht zum

helfenden Arzt. Das ist Kitsch, das ist

arrogant. 1 lelfen ist arrogant!

Wollten Sie nie etwas anderes tun?

Natürlich! Ich sehe Kambodscha nicht

als meinen Lebenspiatz, ich habe mir

das nie gewünscht. Es ist ein (‘hranipf,

ich bin unter Druck. Ei‘st wenn die

Finanzierung nachhaltig ist, kann ich

guten Gewissens zruück in die Schweiz.

Nun zählt Kantha Bopha 2550 Mitarbei

ter. 2014 wurden 122 000 Kinder statio

när und über eine Million ambulant be

handelt, dazu kamen 19000 Geburten.

Ist Ihnen bewusst, was Sie da geschaffen

haben?

Wahrscheinlich nicht ganz. Man ist im

Moment verhaftet,, im Tagesablauf der

Spitäler, mit medizinischen Fragen, mit

der Weiterentwicklung.

Sie sind Spitaldirektor, Chefarzt

und Hüttenwart, der das Personal

einstellt. Es gibt Momente, in denen ich

zwar da bin, aber nichts mache. Manch

mal ist es bessei‘, nichts zu tun als zu

viel. Nur präsent muss man sein. Und

dann platzt man wieder vor Ärger —

NUR GUTE MEDIZIN IST NACHHALTIG

Oben: Auf der ärztlichen Visite in Kantha Bopha IV in Phnom Penh: Beat Richnerschaut sich ein Computertomografie-Bild an, das eine schwere Lungenentzündungzeigt. «Ich bin gerne Kinderarzt. Die Diagnostik gefällt mir besonders gut»

Rechts oben: Prof. Santi, Chefarzt in Phnom Penh, macht vom 8-jährigen San ein MRI.

Rechts unten: In der Fachbibliothek in Siem Reap (v. 1.): Richner, Prof. Felix Sennhauser(Kispi), Chefarzt Chantana Yay, Dr. Peter Studer, Vonthanak Saphom (Uni Phnom Penh).

Jedes Leben, obin der Schweiz oderin Kambodscha, istgleich viel wert

DR. BEAT RICHNER

wegen der Korruption im Land, we

gen der internationalen Organisationen.

Die Weltgesundheitsorganisation WHO

wirft Ihnen Luxusmeclizin vor.

Die haltung der WHO ist eine Mischung

aus Arroganz, Ignoranz micl Inkompetenz!

Sie will die medizinische Versorgung der

ökonomischen Realität des Landes anpas

sen. Das fmcle ich beschämend. Jedes Le

ben, ob iii der Schweiz oder in Kambod

scha, ist gleich viel wert. Und Tuberkulose

zum Beispiel, das grösste Problem in

Kambodscha, kann beim Kind nur mit

Cornputertomografle diagnostiziert wer

den. Wir entdecken in Kant ha Bopha auch

sofort den Ausbnich von Cholera oder Vo

geigrippe. Dafür braucht es aber eine gute

Spital-Infrastruktur. Das zeigt sich nun

auch bei der Ebola-Epidemie in Afrika.

Inwiefern?

Um Ebola—Patienten wirksam zu behan

deln, ist eine gute, saubere, korrup

tionsfreie Spital-Infrastruktur die Gnmd

voraussetzung. Aber für die WHO ist es

am wichtigsten, dass die Menschen in

der Dritten Welt regelmässig ihre hände

waschen. Mit Verlaub: Bei Ebola oder

Dengue-Fieber können Sie 24 Stunden

lang die Hände waschen, es nützt nichts!

In Kantha Bopha ist die Behandlung für

alle gratis. Warum?

Weil es anders nicht geht. 80 Prozent

der Familien in Kambodscha sind arm,

sie leben von einem Dollar am Tag, sie

können die medizinische Versorgung

nicht bezahlen. Die Mütter kommen mit

ihren Kindern zu uns, weil sie Veitrau

en in Kantha Bopha haben. In anderen

Spitälern hingegen, wo man l)ezahlen

muss, ist Korruption im Spiel. Dass die

WHO das nicht einsieht, erbittert mich.

Sie wirken auch etwas verbittert.

Das stimmt, ich bin nicht glücklich.

Meine Lebensqualität hier ... Jeder

Bergbauer hat eine höhere Lebens-

qualität, selbst wenn er keine Berghilfe

bezieht (lacht). Aber ich habe wenigs

tens mein Cello. Ich spiele täglich 30

bis 40 Minuten — damit bleibe ich fit

für mein Konzert jeden Samstag in

Siem Reap. Wenn ich Cello spiele, geht

es mir besser.

Wie sieht ein Tag von Beat Richner aus?

Ich stehe uiii 5 Uhr auf, gehe in mein

Büro, checke meine Maus. Dann infor

miere ich mich, was in der Welt passiert

ist. Und ob Federer und Wawrinka ge

wonnen haben. Wenn möglich, schaue

ich Federer live am TV, Wawrinka nur

in der Zweitausstrahlung. Bei ihm habe

ich immer Schiss, dass er verliert. Umso

mehr gönne ich ihm den Davis—Cup

Triumph. Zum Schluss schaue ich je

weils, wie das Wetter in der Schweiz ist.

Warum?

Oft hadere ich, oft habe ich Heimweh.

Und dann (lenke ich, die in der Schweiz

haben es schon gut. Wenn dort aber das

Wetter mies ist, gehts mir etwas besser

(locht). Um 6.15 Uhr esse ich in der Kan

tine Zmorge, immer zwei Spiegeleier, um

6.50 Uhr findet die grosse Konferenz mit

allen Ärzten und l\hitarheitenclen statt, da

nach gehe ich mit auf die ärztliche Visite

und erledige all das Administrative.

Alltag in Kantha Bopha 12 von jährlich 120000 SchicksalenE

-

Verbrennung zweiten Grades Die 8-jährigeChantrea Sok kann schon wieder zeichnen.

10 Stunden alt Die kleine Sveinitchkommt in Kantha Bopha zur Welt — einevon 18000 Geburten.

r

Vier Tage bin ich im Spital in Siem

Reap, drei Tage in Phnom Penh.

Haben Sie keine Freizeit, keine Ferien?

Wenn ich in der Schweiz bin, habe

ich meine Auftritte und sammle Geld.

Ich schaue eher darauf, dass ich nicht

zu lange bleibe. Jeder zusätzliche Tag

kostet mich nwhr Überwindung, wieder

zurück nach Kambodscha zu fliegen.

Sie sind 67. Wie lange bleiben Sie hier?

Eben, bis die Finanziening für die nächs

ten 15 Jahre gesichert ist. Wann das der

Fall ist, weiss ich nicht.

Wie stellen Sie sich Ihren Lebensabend

in der Schweiz vor?

Als Rentner in Zürich mit einem GA.

Es wäre Ihnen langweilig!

um, ich glaube nicht. Vor ein paar Jah

ren warnte mich ein älterer Kollege,

dereinst nicht in ein Loch zu fallen,

wenn ich dann aufhören wurde. Ich

sagte ihm, dass ich seit 1992 in einem

Loch bin. Es kann nur aufwärlsgehen

(lacht).

Hatten Sie nie den Wunsch nach einer

Familie? Nach eigenen Kindern?

Doch, aber ich bin dann eben nach

Kambodscha gegangen. Das hätte ich

mit einer Familie nie gemachL

Waren Sie mal verheiratet?

Als ich jung war, aber nur ganz kurz.

Drei Monate lang. Aber das miissen Sie

nicht schreiben! Das war damals die

kürzeste Ehe im Kanton Zürich (lacht).

Inzwischen gibt es noch kürzere, wie

ich mich erkundigt habe.

Wollten Sie immer Kinderarzt werden?

Ja! Nur nach der Matur habe ich ein

Jahr lang Musik gemacht.

Sind Sie gesund?

Hm, wie soll ich sagen‘? Ich habel

lich gedacht, dass es ein Wunder sei,

dass ich nie etwas Richtiges gehabt

habe — bei dem schwül-heissen Klima

hier. Zehn Tage später halte ich schwe

res Fieber und musste meine Konzerte

in der Schweiz absagen.

Diagnostiziert man sich als Arzt selber?

Ja, aber manchmal falsch. Darum bin

ich dann trotzdem in die Schweiz geflo

gen und zu meinem Hausarzt gegangen.

Sie rauchen Cigarillos. Das ist auch nicht

das, was der Doktor empfiehlt.

Aber es beruhigt!

Trinken Sie Alkohol?

Ab und zu ein Gläschen Wein am Abend,

das ist gut für die Koronargefässe. Da

heim habe ich aber keinen Wein. Wenn

du allein bist, wircis gefährlich. Da ist

rasch eine Flasche getrunken. Ausge

hen tue ich auch nie. Ich führe hier ein

Leben in Einzelhaft, in lebenslänglicher

Einzelhaft. Schlimmer als Papst Frau

ziskus im Vatikan (lech ().Treiben Sie Sport?

Nein, nie! Sport ist gefährlich

Schwimmen auch nicht?

Nein, darum bin ich auch nie ertrunken.

HEIMWEH Beat Richner raucht seinegeliebten Cigarillos auf der Verandaseines Hauses in Siem Reap. «Ich blickezum Himmel hoch, sehe die Wolken undmeine, ich sei in den Alpen.»

Wenn ich rauche,kann ich die Augenschliessen. Dannr..i i • 1 • 1turne icn micn wie

daheim in ZürichDR. BEAT RICHNER

Sind Sie stolz auf Kantha Bopha?

Nein, weil die Finanzierung nicht gelöst

ist. Natürlich bin ich überzeugt, dass

das, was wir machen, richtig ist. Und

wenn ich auf den Abteilungen die Visite

mache, gehts mir gut, dann bin ich

durch und durch Kinderarzt. Aber ich

habe Kantha Bopha nicht angestrebt.

Ich glaube, man kann nur stolz auf

etwas sein, (las man angestrebt hat.

Das heisst, Sie würden Kantha Bopha

kein zweites Mal übernehmen.

Wenn ich 1991 gewusst hätte, worauf

ich mich einlasse, hätte ich abgelehnt.

Ich hatte es gemütlich und schön in der

Schweiz, eine gut laufende Kinderarzt

pms und meine Auftritte als Bcato

cello. Ich wollte nichts anderes. Ich bin

nicht geflüchtet — oder gegangen, weil

ich etwas Gutes tun wollte.

Wo wäre Dr. Beat Richner heute, wenn er

damals in der Schweiz geblieben wäre?

Ich hätte mein schönes Haus an der

Krönleinstrasse in Zürich gekauft und

würde das Leben geniessen. Seit meine

früheren Vermieter das Haus im Jahr

2000 verkauft haben, bin ich nie mehr

dort gewesen. Ich hatte den Mumm

nicht dasu. Aber ich rauche auf meiner

Veranda in Siem Reap die gleichen Ciga

rillos wie damals. Und wenn ich rauche,

kann ich die Augen schliessen und mich

in diese Zeit zurückversetzen. Dann füh

le ich mich wie daheim in Zürich. •

Es geht ums GeldJedes Jahr werden in Phnom Penh

und Siem Reap 120000 kambodschani

sehe Kinder stationär und eine Million

ambulant behandelt. Dazu kommen

18000 Geburten. 10 Millionen Franken

beträgt das Jahresbudget von Kantha

Bopha, die kambodschanische Regie-

Ir

rung und die schweizerische Deza übernehmen nicht einmal 20 Prozent der

Kosten. Den Rest holt Beat Richner mit

privaten Spenden herein — und mit

seinen Auftritten als Beatocello. Die

grösste Einzeispend e ül)erhaupt betrug

6 Millionen Franken, genauso wichtig

ist Richners legendäre Zwänzger-Nötli

Aktion. Denn jeder Franken hilft heilen,

retten, vorbeugen. Richner bringt es träf

auf den Punkt: «Früher war ich ein Ide

alist, heute bin ich ein Materialist. Denn

am Schluss gehts immer um den Stutz.»

Dr. Beat RichnerWas der Zürcher Kinderarzt in Kam

bodscha aufgebaut hat, ist Nobelpreis

würdig. Tag für Tag, seit 23 Jahren,

engagiert er sich für Kantha Bopha.

Keine Freizeit, keine Ferien — Richner

ist Spitaldirektor, Chefarzt und, wie er

es selber nennt, 1-lüttenwart in Personal

union. Dabei ist sein Privatleben auf der

Strecke geblieben, als ob er es seiner

zeit an der Garderobe abgegeben und

das Nünimerli verlegt hätte.

--

Stefan Regez, Chefredaktor

Daher verwundert es nicht, dass Beat

Richner zuweilen etwas verbittert

wirkt — und Heimweh hat. «Ich bin nicht

glücklich, ich sehe Kambodscha nicht

als meinen Lebensplatz, ich habe mir

das nie gewünscht», sagt er in einem

sehr persönlichen Interview mit der

Sch ne izei Illustrie,Ien.

Perfektes ModellDoch Beat Richner weiss, (lass seine

Arbeit in Kambodscha noch nicht zu

Ende ist. «Ich bleibe so lange, bis die

Finanzierung für die nächsten 15 Jahre

gesichert ist.» Und mit j eciem Jahr mehr

beweist er, (lass Kantha Bopha (las

perfekte Modell für eine nachhaltige Ge

sundheitsversorgung in der Dritten Welt

sein müsste. Nobelpreis-würdig eben!

Ich danke Ihnen für Ihre

Unterstützung für Kantha Bopha!

Spenden: Postkonto 80-60699-1

IBAN CH98 0900 0000 8006 0699 1

Rechts: Auf der täglichen ärztlichen Visitefühlt sich Dr. Beat Richner gut. «Hier binich durch und durch Kinderarzt.,>

Unten: «Hüttenwart» Dr. Beat Richner (r.)mit Sl-Chefredaktor Stefan Regez inKantha Bopha IV in Phnom Penh.

1 -

1‘

1 ••Nobelpreis-wurciig!Kantha Bophaist sauber, bestens organisiert. und sehr

ruhig. Wären da nicht die Ärzte und

Pflegekräfte in ihren weissen Kitteln,

wähnte man sich nicht einmal in einem

Krankenhaus. Der Besuch der Kinder-

spitäler Kantha Bopha von Dr. Beat

Richner in Kambodscha beeindruckt:

Die 2550 Mitarbeitenden wissen genau,

was sie zu tun haben. Kaum eines der

über zweitausend hospitalisierlen

Kinder schreit. Die Anwesenheit von

Mutter oder Vater — kein Kind ist alleine

hier— beruhigt. Und alle haben Vertrau

en in die professionelle, kostenlose

Obhut von Kantha Bopha.