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______ Rapport de recherche ______

This report is also available in English. Should a copy be required, it can be obtained from the

Research Branch, Correctional Service of Canada, 340 Laurier Ave. West, Ottawa, Ontario K1A

0P9.

Le présent rapport est également disponible en anglais. Pour obtenir des exemplaires

supplémentaires, veuillez vous adresser à la Direction de la recherche, Service correctionnel du

Canada, 340, avenue Laurier Ouest, Ottawa (Ontario) K1A 0P9.

Résultats des programmes d’emploi

pour les délinquants : incidence de la

participation au programme d’emploi

de CORCAN

2014 Nº R-283

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Résultats des programmes d’emploi pour les délinquants :

incidence de la participation au programme d’emploi de CORCAN

Amanda Nolan

Geoff Wilton

Colette Cousineau

et

Lynn Stewart

Service correctionnel du Canada

Janivier 2014

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Remerciements

Les auteurs tiennent à transmettre leurs sincères remerciements aux membres de l’équipe de

CORCAN – Lise Caron, Andrew Pettinger et Lauren Van Den Berg – pour leur soutien

indéfectible et leur collaboration dans le cadre du présent projet. Ils remercient également

Kelly Taylor, qui a contribué à la méthodologie et aux constatations de ce projet en se fondant

sur sa précédente évaluation du Programme d’emploi et d’employabilité (PEE). Enfin, les

auteurs souhaitent aussi remercier Brian Grant et Jeremy Sapers pour leur lecture attentive des

premières ébauches du présent rapport.

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iii

Résumé

Mots clés : CORCAN, emploi des délinquants, emploi en établissement, réinsertion sociale des

délinquants.

Environ 60 % des délinquants sous responsabilité fédérale du Canada présentent d’importants

besoins en matière d’emploi qui sont cernés au moment de l’évaluation initiale. Reconnaissant le

rôle prépondérant que joue l’obtention d’un emploi stable et significatif pour la réinsertion

sociale, le Service correctionnel du Canada (SCC) offre aux délinquants des programmes

d’emploi dans le cadre de ses interventions correctionnelles de base. Dans le cadre du

Programme d’emploi et d’employabilité (PEE) du SCC, CORCAN un organisme de service

spécial du SCC) fournit des activités et des interventions relatives à l’emploi qui permettent aux

délinquants d’acquérir des compétences améliorant l’employabilité grâce à une expérience de

travail significative et à de la formation professionnelle.

La présente recherche fait suite à une évaluation antérieure des programmes d’emploi en

établissement du SCC (Taylor et col., 2008), examinant de façon plus poussée le lien entre la

participation au programme de CORCAN et les résultats en établissement et post-libératoires. On

a comparé les résultats obtenus par trois groupes visés par l’étude : 1) les délinquants employés

par CORCAN; 2) les délinquants qui ont participé au programme général d’emploi en

établissement du SCC (à l’exception de CORCAN); 3) les délinquants qui n’ont eu aucun emploi

pendant leur incarcération. Les analyses ont porté sur les résultats en établissement et dans la

collectivité, y compris : les taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de placements en

isolement; la période précédant la première mise en liberté sous condition dans la collectivité et

le type de celle-ci; l’obtention d’un emploi dans la collectivité et la durée de conservation de cet

emploi; ainsi que la récidive (mesurée par le nombre de révocations pour tout genre de motifs et

de révocations à la suite d’une nouvelle infraction commise pendant la mise en liberté sous

condition).

Or, on a constaté que le fait d’occuper un emploi dans le cadre du programme de CORCAN était

associé à un certain nombre de résultats positifs. Par exemple, 61 % des délinquants employés

dans des ateliers de CORCAN se sont vus accorder une semi-liberté, alors que parmi les

délinquants employés par le SCC, il y en avait 41 %, et parmi ceux qui n’avaient pas d’emploi,

51 %. En outre, les délinquants employés par CORCAN étaient beaucoup plus susceptibles que

ceux qui étaient employés par le SCC (1,09 fois) et ceux qui n’avaient pas d’emploi (1,37 fois)

d’obtenir un emploi dans la collectivité. Qui plus est, on a constaté qu’outre le fait d’occuper un

emploi dans le cadre du programme de CORCAN, la participation aux activités d’un centre

d’emploi dans la collectivité (CEC) et l’obtention d’une attestation de formation professionnelle

contribuaient également à accroître la probabilité de trouver un emploi dans la collectivité.

Par ailleurs, il a été établi que la participation au programme d’emploi de CORCAN n’avait pas

une grande incidence sur la période pendant laquelle les délinquants conservaient leur premier

emploi après la mise en liberté. En outre, les délinquants employés par CORCAN n’étaient pas

moins susceptibles que les délinquants employés par le SCC et ceux qui étaient sans emploi de

voir leur liberté révoquée pour tout genre de motifs ou à la suite d’une nouvelle infraction. Les

résultats ont montré toutefois que le fait d’occuper un emploi dans la collectivité avait un effet

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stabilisateur, les délinquants employés dans la collectivité étant presque trois fois moins

susceptibles d’être réincarcérés à la suite d’une nouvelle infraction que les délinquants sans

emploi.

Enfin, on a établi, à la lumière des objectifs et des priorités de CORCAN et du SCC, des

indicateurs clés de rendement permettant de déterminer dans quelle mesure CORCAN réussit de

façon continue à s’acquitter de son mandat.

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v

Table des matières

Remerciements ................................................................................................................................ ii

Résumé ........................................................................................................................................... iii

Table des matières........................................................................................................................... v

Liste des tableaux ........................................................................................................................... vi

Liste des annexes .......................................................................................................................... vii

Introduction ..................................................................................................................................... 1

Programmes d’emploi du SCC ................................................................................................... 2

Recherche actuelle ...................................................................................................................... 5

Méthode .......................................................................................................................................... 7

Participants .................................................................................................................................. 7

Mesures ....................................................................................................................................... 8

Procédure .................................................................................................................................... 9

Résultats ........................................................................................................................................ 12

Profil des délinquants ................................................................................................................ 12

Résultats en établissement ........................................................................................................ 15

Résultats dans la collectivité ..................................................................................................... 18

Effets de l’obtention d’une attestation de formation professionnelle ....................................... 26

Analyse ......................................................................................................................................... 29

Résultats en établissement ........................................................................................................ 29

Résultats dans la collectivité ..................................................................................................... 30

Sommaire des constatations ...................................................................................................... 33

Indicateurs clés de rendement de CORCAN ............................................................................ 34

Limites et recherches futures .................................................................................................... 35

Conclusion ................................................................................................................................ 36

Bibliographie................................................................................................................................. 38

Annexes......................................................................................................................................... 41

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Liste des tableaux

Tableau 1 Répartition par région des délinquants de chaque groupe à l’étude, au moment de

l’évaluation initiale ................................................................................................................. 8

Tableau 2 Caractéristiques démographiques et de la peine des délinquants, par groupe

à l’étude ................................................................................................................................ 12

Tableau 3 Profils de risque découlant des antécédents criminels et des facteurs criminogènes,

par groupe à l’étude.............................................................................................................. 14

Tableau 4 Caractéristiques relatives à la scolarité et à l’emploi, par groupe à l’étude .............. 15

Tableau 5 Taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de placements en isolement, par

100 APD, après la date de début d’emploi ........................................................................... 17

Tableau 6 Proportion de la peine purgée et type de mise en liberté accordée, par groupe à

l’étude ................................................................................................................................... 18

Tableau 7 Obtention d’un premier emploi dans les 90 jours, par groupe à l’étude..................... 19

Tableau 8 Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité

d’obtenir un emploi dans la collectivité ................................................................................ 21

Tableau 9 Conservation du premier emploi, par groupe à l’étude............................................... 23

Tableau 10 Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la durée de

conservation de l’emploi ....................................................................................................... 24

Tableau 11 Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la révocation

de la liberté sous condition pour tout genre de motifs.......................................................... 25

Tableau 12 Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la révocation

de la liberté sous condition à la suite d’une nouvelle infraction .......................................... 26

Tableau 13 Types de mise en liberté, par groupe à l’étude (effets cumulatifs de l’obtention

d’une attestation de formation professionnelle) ................................................................... 27

Tableau 14 Sommaire des constatations tirées de l’étude ............................................................ 33

Tableau 15 Indicateurs de rendement proposés pour CORCAN .................................................. 34

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Liste des annexes

Annexe A : Résultats relatifs à l’obtention d’un emploi dans la collectivité ................................ 41

Annexe B : Résultats relatifs à la récidive .................................................................................... 45

Annexe C : Effets cumulatifs de l’obtention d’une attestation de formation professionnelle ...... 46

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1

Introduction

En réaction aux publications qui révélaient l’existence d’un lien entre les besoins en

matière d’emploi et le comportement criminel (Andrew et Bonta, 1994; Gendreau, Goggin et

Gray, 1998), bon nombre d’organisations correctionnelles du monde entier ont mis en place des

interventions axées sur l’emploi et l’employabilité qui constituent un élément clé de leurs

programmes de réadaptation. Des interventions relatives à l’emploi sont ainsi offertes afin de

faciliter le processus de réinsertion sociale des délinquants en atténuant les obstacles systémiques

auxquels ceux-ci doivent faire face en raison de leurs piètres compétences professionnelles, ce

qui, du coup, favorise la réussite post-libératoire et contribue à la sécurité publique. Les

exemples de telles stratégies d’intervention comprennent notamment les programmes d’emploi

en établissement qui permettent aux délinquants d’acquérir des compétences professionnelles

générales, une expérience en milieu de travail et une attestation de formation professionnelle liée

aux besoins du marché du travail. Ces programmes peuvent également contribuer au

fonctionnement ordonné et sécuritaire des établissements en engageant les délinquants dans des

activités pro sociales et en exerçant une influence générale positive sur leur comportement.

Plusieurs méta-analyses et examens ont été réalisés en vue de déterminer les effets de la

formation professionnelle des délinquants et des programmes de travail sur les résultats post-

libératoires. Certaines de ces publications ont déterminé que de tels programmes ont une

incidence sur la réduction de la récidive, mais des lacunes méthodologiques ont limité la

possibilité de tirer des conclusions fermes concernant leur efficacité. Par exemple, la recherche

menée par Bouffard, Layton, MacKenzie et Hickman (2000) a révélé que la formation

professionnelle et les programmes d’emploi pour les délinquants permettaient de réduire la

récidive, mais les auteurs ont souligné le manque d’évaluations scientifiques rigoureuses de ces

programmes. De même, Wilson, Gallagher et MacKenzie (2000) ont déterminé que les

participants aux programmes d’éducation axés sur les services correctionnels, de formation

professionnelle et de travail présentaient des taux d’emploi supérieurs et des taux de récidive

inférieurs à ceux des non-participants. Les chercheurs ont cependant constaté que les

programmes d’éducation entraînaient des réductions plus importantes de la récidive que les

programmes de travail. Fait intéressant, Visher, Winterfield et Coggeshall (2005) ont noté que

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2

les programmes d’emploi dans la collectivité destinés aux ex-délinquants n’avaient aucune

incidence sur la récidive. L’une des principales faiblesses méthodologiques relevées dans la

documentation réside dans la difficulté d’éliminer d’autres motifs qui pourraient expliquer les

effets positifs, tels que l’incidence des multiples composants de programmes, l’absence de

groupes témoins et l’existence d’un éventuel biais d’auto-sélection (c.-à-d., les différences

préexistantes entre les participants aux programmes et les membres des groupes témoins).

Surtout, les facteurs associés à l’employabilité peuvent être confondus avec les facteurs relatifs à

la réduction du risque criminel et ainsi faussement gonfler l’effet des interventions axées sur

l’emploi si on n’en tient pas compte.

Tentant de corriger les lacunes méthodologiques susmentionnées, des études plus

récentes ont démontré le lien positif entre les programmes d’emploi en établissement et les

résultats dans la collectivité, y compris la facilité accrue à décrocher un emploi (Brews,

Luong et Nafekh, 2010; Taylor et col., 2008; Visher et Kachnowski, 2007) et la probabilité

réduite de réincarcération (Brews, Luong et Nafekh, 2010; Callan et Gardner, 2007; Nafekh,

2003; Tripodi, Kim et Bender, 2010). Bien que la majorité des études ait principalement porté

sur l’incidence des programmes de travail sur les résultats post-libératoires, la recherche a

également démontré que le fait d’occuper un emploi en établissement peut avoir des

répercussions positives sur le comportement en milieu carcéral, parce qu’il entraîne une

réduction du taux d’infractions commises en établissement (Maguire, 1996) et que les

délinquants perçoivent qu’ils tirent des avantages de leur participation à des programmes

d’emploi pendant leur incarcération (Hunter et Boyce, 2009; Shivy et col., 2007).

Programmes d’emploi du SCC

Au Canada, la population de délinquants sous responsabilité fédérale présente

d’importants besoins en matière d’emploi et d’employabilité. Environ 60 % de ces délinquants

ont en effet des besoins identifiés en matière d’emploi au moment de l’évaluation initiale1. Bon

nombre d’entre eux ont des antécédents de précarité d’emploi, étaient sans emploi au moment de

leur arrestation et ne possèdent pas les compétences relatives à l’employabilité que les

employeurs recherchent au sein de la population active d’aujourd’hui. Reconnaissant le rôle

1 Données tirées du SGD et représentant tous les délinquants sous responsabilité fédérale au 1

er décembre 2012.

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3

prépondérant que joue l’obtention d’un emploi stable et significatif pour le processus de

réinsertion sociale, le SCC offre des interventions axées sur l’emploi, tant en établissement que

dans la collectivité, et a établi une gamme de programmes d’emploi qui améliorent

l’employabilité des délinquants et leurs chances de se trouver du travail.

Les programmes d’emploi constituent l’une des principales interventions correctionnelles

offertes aux délinquants pris en charge par le SCC. Organisme de service spécial (OSS) du SCC,

CORCAN a pour mandat de contribuer à la prestation du Programme d’emploi et

d’employabilité (PEE) du SCC. Le PEE fournit des activités et des interventions relatives à

l’emploi tout au long de la peine d’un délinquant, c’est-à-dire au moment du processus

d’évaluation initiale (p. ex., évaluations des besoins en matière d’emploi, plans correctionnels et

affectations de travail), pendant l’incarcération (p. ex., programmes d’éducation, de formation

professionnelle et de formation en cours d’emploi; placements à l’extérieur) et à la suite de la

mise en liberté dans la collectivité (p. ex., centres d’emploi dans la collectivité). Les principaux

objectifs du PEE consistent à permettre aux délinquants d’acquérir des compétences améliorant

l’employabilité grâce à une expérience de travail significative et à des programmes d’acquisition

de compétences qui contribuent à la sécurité du milieu carcéral, à la réussite de la réinsertion

sociale, à la réduction de la récidive et, à terme, au renforcement de la sécurité des collectivités.

Le volet de la stratégie d’emploi du SCC qui est offert en établissement comprend les éléments

suivants :

1) Des affectations de travail dans les ateliers de CORCAN : les délinquants ont la

possibilité d’acquérir une expérience de travail et de suivre une formation en cours d’emploi

dans les ateliers de fabrication de CORCAN, qui sont souvent appelés « ateliers industriels dans

les prisons » dans la documentation. Exploitant actuellement des ateliers dans 31 des 52

établissements du SCC, CORCAN fournit des produits et des services relevant de quatre secteurs

d’activité, soit la fabrication, les textiles, la construction et les services (p. ex., impression,

blanchisserie, etc.). Les ateliers fonctionnent selon le modèle de l’entreprise privée afin d’offrir

l’environnement de travail le plus réaliste possible. Les produits et les services fournis répondent

aux normes respectées dans le secteur privé et sont généralement destinés au SCC et à la fonction

publique canadienne.

2) Une formation professionnelle certifiée : le SCC offre aux délinquants la possibilité de

suivre un vaste éventail de programmes de formation professionnelle certifiée qui visent à mieux

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4

les préparer à se trouver un emploi dans la collectivité. Les délinquants peuvent ainsi recevoir

une attestation de formation dans des domaines d’activité qui sont liés aux besoins du marché du

travail (p. ex., métiers de la construction, sécurité, alimentation et salubrité des aliments,

entretien et nettoyage généraux, horticulture, conduite de véhicules de transport et d’équipement,

textile).

3) Le Programme national des compétences relatives à l’employabilité (PNCE) : ce

programme offre aux détenus qui présentent des besoins en matière d’emploi une formation

d’acquisition de compétences relatives à l’employabilité qui vise à les doter de compétences de

base en matière d’employabilité ou à perfectionner de telles compétences afin de mieux les

préparer à occuper un emploi après leur mise en liberté. Le Programme se fonde sur le modèle

élaboré par le Conference Board du Canada dans le document Compétences relatif à

l’employabilité 2000+ (Conference Board du Canada, 2000).

4) Des affectations de travail du SCC : les délinquants peuvent également participer à des

affectations de travail dans les établissements du SCC. Se distinguant des affectations de travail

de CORCAN, ces affectations représentent principalement des emplois d’entretien qui consistent

à fournir des services essentiels aux établissements (p. ex., nettoyage, blanchisserie, cuisine,

administration et entretien paysager).

Efficacité des programmes d’emploi du SCC. Plusieurs évaluations se sont penchées

sur la stratégie d’emploi du SCC, y compris le volet offert en établissement, les centres d’emploi

dans la collectivité (CEC) et le Programme national des compétences relatives à l’employabilité

(PNCE). De façon générale, les résultats de ces évaluations ont révélé que la participation à des

programmes d’emploi était associée à des résultats correctionnels positifs. Par exemple, Taylor et

ses collaborateurs (2008) ont démontré que les programmes d’emploi en établissement et de

formation professionnelle avaient un lien avec la productivité des délinquants (p. ex., diminution

de la participation à des incidents en établissement), l’aptitude à l’emploi (p. ex., réduction des

besoins en la matière) et l’obtention d’un emploi. Bien que l’étude n’ait pas permis de conclure

que les programmes d’emploi étaient liés à une réduction de la probabilité de récidive, les

délinquants employés dans la collectivité (qu’ils aient déjà participé à un programme d’emploi

ou non) étaient moins susceptibles de récidiver que ceux n’ayant pas d’emploi. Brews, Luong et

Nafekh (2010) ont noté que la participation aux activités des CEC était associée à une probabilité

accrue d’obtenir un emploi dans la collectivité et à une probabilité réduite de réincarcération en

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5

raison d’un manquement aux conditions de la libération conditionnelle et à la suite d’une

nouvelle infraction. Enfin, on a également établi que la participation au PNCE était liée à des

améliorations significatives des niveaux de compétences relatives à l’employabilité des

délinquants. La participation au PNCE était aussi associée, chez les délinquantes, à

l’accroissement de la probabilité de décrocher un emploi dans la collectivité, et chez les

délinquants de sexe masculin et les délinquants autochtones, à une probabilité réduite de

réincarcération dans un établissement fédéral (Didenko, Luong et Carré, 2010).

Recherche actuelle

La présente étude fait suite à une évaluation antérieure des programmes d’emploi en

établissement du SCC (Taylor et col., 2008) et examine de façon plus poussée le lien entre la

participation à ces programmes et les résultats en établissement et dans la collectivité. Cette

étude visait principalement à déterminer l’efficacité de la participation au programme d’emploi

de CORCAN à la lumière des résultats correctionnels en établissement et post-libératoires.

Pour ce faire, on a tenté de répondre aux questions suivantes : 1) les participants au

programme d’emploi de CORCAN présentent-ils de meilleurs résultats en établissement que les

non-participants, y compris des taux inférieurs d’accusations d’infraction disciplinaire et de

placements en isolement, ainsi qu’une réduction de la proportion de la peine ayant été purgée au

moment de la mise en liberté et une probabilité accrue d’obtenir une libération discrétionnaire?;

2) les participants au programme d’emploi de CORCAN présentent-ils de meilleurs résultats en

matière de surveillance et d’emploi dans la collectivité que les non-participants, y compris la

capacité d’obtenir un emploi plus rapidement, de conserver cet emploi pour une période

prolongée, ainsi que des taux inférieurs de récidive (mesurés par le nombre de révocations pour

tout genre de motifs et à la suite d’une nouvelle infraction commise durant la mise en liberté sous

condition); 3) la combinaison de la participation au programme d’emploi de CORCAN et de

l’obtention d’une attestation de formation professionnelle entraîne-t-elle de meilleurs résultats en

établissement et dans la collectivité ? Les résultats des délinquantes et des délinquants

autochtones ont également été examinés.

Le deuxième objectif de la présente étude consistait à établir des indicateurs clés de

rendement afin d’aider CORCAN à évaluer de façon continue son efficacité dans la réalisation

de son mandat. Plusieurs indicateurs de mesure du rendement ont ainsi été proposés à la lumière

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6

des constatations tirées de l’évaluation des résultats des participants au programme d’emploi de

CORCAN.

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7

Méthode

Participants

L’échantillon utilisé pour la présente étude est composé de l’ensemble des délinquants

sous responsabilité fédérale ayant purgé leur première peine d’incarcération entre le

1er

avril 2006 et le 31 mars 20112. Pour les besoins de cette étude, seuls ont été sélectionnés les

délinquants qui ont été mis en liberté avant la fin de la période visée par l’étude (N = 11 430)3.

Trois groupes de sujets ont ensuite été formés en fonction de la participation des délinquants à

des activités relatives à l’emploi en établissement :

1. Délinquants employés par CORCAN. Le premier groupe comprend les délinquants

qui ont eu un emploi dans des ateliers de CORCAN et qui peuvent également avoir

participé à d’autres activités relatives à l’aptitude à l’emploi offerte par CORCAN (c.-

à-d., PNCE ou formation professionnelle4), mais qui n’ont pas participé à des

affectations de travail du SCC pendant leur incarcération (n = 1516).

2. Délinquants employés par le SCC. Le deuxième groupe comprend les délinquants qui

ont eu un emploi offert par le SCC, à l’exception d’un emploi de CORCAN, et qui

n’ont participé à aucune autre activité relative à l’aptitude à l’emploi offerte par

CORCAN pendant leur incarcération (n = 7282).

3. Délinquants sans emploi. Le dernier groupe comprend les délinquants qui n’ont

participé à aucune activité de CORCAN et qui n’ont obtenu aucune affectation de

travail de la part du SCC pendant leur incarcération (n = 2632).

2 L’année d’admission (1997 ou ultérieure) a été désignée comme critère de sélection en raison des limites des

renseignements contenus dans les dossiers de la base de données qui sont antérieurs à cette date. 3 Cette méthode a été choisie de manière à s’assurer, au moment d’établir le profil du groupe des délinquants sans

emploi, que ces délinquants n’ont effectivement eu aucun emploi pendant quelque étape que ce soit de leur

incarcération (même après la fin de la période visée par l’étude, le 30 mars 2011). Laquelle permet également de

garantir l’uniformité des profils établis relativement à l’échantillon étudié en vue d’analyser les résultats dans la

collectivité. Il importe toutefois de garder à l’esprit que les profils des groupes visés par l’étude excluent les dossiers

des délinquants qui ont eu un emploi en établissement, mais qui n’avaient pas été mis en liberté au moment où les

données furent extraites aux fins de la présente étude. On a donc comparé le profil de l’ensemble des délinquants

incarcérés et celui des délinquants élargis dans la communauté; les deux profils ont été jugés similaires. 4 Il convient de noter qu’en raison de facteurs relatifs à la qualité des données, il a été impossible de déterminer

quels délinquants ont suivi une formation professionnelle, car on ne connaissait que ceux qui obtenurent une

attestation de formation professionnelle. Les données et les différents groupes constitués se fondent donc sur

l’obtention d’une attestation de formation professionnelle plutôt que sur sa participation réelle.

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8

Il convient de noter que les délinquants qui ne correspondaient pas aux caractéristiques

de l’un des trois groupes ont été exclus des analyses. Parmi ces délinquants il y avait, par

exemple, ceux qui ont été employés par CORCAN, mais qui ont également obtenu des

affectations de travail de la part du SCC. Une telle restriction a été établie de façon à distinguer

les effets de l’obtention d’un emploi de CORCAN de ceux de l’obtention d’un emploi du SCC.

Le tableau 1 présente la répartition, par région, des membres de chaque groupe à l’étude,

au moment de l’évaluation initiale. Fait intéressant, le groupe des délinquants employés par

CORCAN semble comprendre un nombre disproportionné de délinquants provenant des régions

de l’Atlantique et des Prairies; la région du Québec enregistre un nombre disproportionné de

délinquants employés par le SCC; et la région de l’Ontario compte un nombre disproportionné de

délinquants sans emploi. Ces différences régionales seront donc examinées plus en détail dans

l’analyse qui suit.

Tableau 1

Répartition par région des délinquants de chaque groupe à l’étude, au moment de l’évaluation

initiale

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

Total

(n = 1516) (n = 7282) (n = 2632) (n = 11 430)

% n % n % n % n Atlantique 32,7 490 40,6 608 26,7 399 13,1 1497 Québec 7,2 204 80,7 2295 12,1 344 24,9 2843 Ontario 7,9 250 59,3 1868 32,8 1034 27,6 3152 Prairies 16,4 458 63,8 1777 19,8 552 24,4 2787 Pacifique 9,9 114 63,8 734 26,3 303 10,1 1151

Mesures

Tous les renseignements sur les délinquants utilisés dans la présente étude ont été tirés de

composantes du Système de gestion des délinquant(e)s (SGD), système informatisé de gestion de

dossiers tenu à jour par le SCC pour gérer les renseignements sur tous les délinquants sous

responsabilité fédérale. Les renseignements contenus dans ces dossiers comprennent des données

démographiques, l’information sur les peines, les antécédents criminels et le risque découlant de

ceux-ci, les profils de facteurs criminogènes, la participation à des programmes correctionnels et

d’emploi, les accusations d’infraction disciplinaire (mineure et grave), les placements en

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9

isolement, les mises en liberté sous condition, l’emploi dans la collectivité et les révocations.

La plupart des renseignements de base, y compris les profils de risque et de besoins des

délinquants, ont été tirés de l’Évaluation initiale des délinquants (EID), une évaluation complète

menée auprès de tous les délinquants admis qui porte entre autres sur l’examen des facteurs de

risque dynamiques et statiques. Une composante majeure de l’EID est l’Instrument de définition

et d’analyse des facteurs dynamiques (IDAFD), lequel permet de déterminer une multitude de

facteurs de risque dynamiques groupés en sept domaines de facteurs criminogènes (c.-à-d.,

emploi, relations matrimoniales/familiales, fréquentations, toxicomanie, fonctionnement dans la

collectivité, vie personnelle et affective, et attitudes). Le niveau de besoins associé à chacun de

ces domaines est ensuite calculé en fonction d’une échelle de notation de trois ou quatre points5 :

atout, aucun besoin, besoin modéré et besoin manifeste. Cette mesure fournit également un

niveau global de risque (besoin) dynamique catégorisé de la façon suivante : faible, moyen ou

élevé. Une autre composante de l’EID est l’Évaluation des facteurs statiques (EFS), laquelle

fournit des renseignements exhaustifs sur les antécédents criminels du délinquant et ses facteurs

de risque et permet d’assigner une cote globale selon laquelle le niveau de risque statique est

faible, moyen ou élevé. Les renseignements de l’IDAFD et de l’EFS sont utilisés pour élaborer le

plan correctionnel des délinquants, la priorité pour les interventions correctionnelles étant

habituellement accordée à ceux qui sont considérés comme ayant des besoins importants et

présentant un risque élevé.

Procédure

On a comparé les données démographiques et les caractéristiques des peines des

délinquants des trois groupes à l’étude, ainsi que leurs profils en matière d’antécédents criminels

et de facteurs criminogènes, le niveau de scolarité et la situation d’emploi. On a utilisé les

statistiques inférentielles pertinentes, y compris les tests du chi carré, les tests t et l’analyse de la

variance. L’ampleur de l’effet a été utilisée pour déterminer la force générale de l’association

entre les variables, y compris la valeur du V de Cramér et la valeur de R au carré. La valeur du V

de Cramér sert à mesurer la force de l’association entre deux variables nominales quand une de

5 Deux des domaines (toxicomanie et vie personnelle/affective) sont évalués selon une échelle qui ne comporte que

trois points : aucun besoin, besoin modéré ou besoin manifeste.

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10

ces variables comporte plus de deux catégories. Plus la valeur du V est près de 0, plus

l’association entre les variables est faible, et plus la valeur du V est près de 1, plus l’association

entre les variables est forte. Une valeur de 0,1 représente un effet limité; une valeur de 0,3, un

effet modéré; et une valeur de 0,5, un effet important (Field et Miles, 2010). Par conséquent,

seules les valeurs de 0,1 ou plus ont été considérées comme ayant une importance dans les

résultats actuels. La valeur de R au carré, ou le coefficient de détermination multiple consiste en

la proportion de variances d’une variable expliquées par une ou plusieurs variables

indépendantes; elle peut être utilisée pour mesurer l’ampleur de l’effet d’un modèle global

d’analyse de variance et de régression. Une valeur de 0,02 représente une ampleur de l’effet

limitée; une valeur de 0,13, une ampleur de l’effet modérée; et une valeur de 0,26, une ampleur

de l’effet importante (Cohen, 1988). Par conséquent, seules les valeurs de 0,02 ou plus ont été

considérées comme ayant une importance dans les résultats actuels.

Les accusations d’infraction disciplinaire (mineure et grave) et les placements en

isolement ont été examinés au moyen de calculs de taux. Ce type d’analyse était nécessaire pour

tenir compte de l’intervalle d’exposition au risque, car les délinquants de l’échantillon à l’étude

étaient incarcérés pendant des périodes d’une durée variable. Les taux peuvent être calculés au

moyen du nombre d’événements dans un échantillon complet, divisé par le nombre total de fois

où l’événement peut s’être produit dans l’ensemble de l’échantillon. Exprimés en fonction de

cent années-personnes de délinquants (APD), ces taux peuvent être considérés comme le nombre

escompté d’incidents risquant de se produire si une centaine de délinquants étaient incarcérés

pendant un an chacun. Les taux ont également été comparés avant et après la date de début de

l’emploi au moyen de ratios de taux (c.-à-d., après le début de l’emploi, par rapport à la période

pré emploi).

Des analyses ont également été réalisées afin de cerner les différences entre les groupes à

l’étude en ce qui a trait à l’obtention d’un emploi et de sa conservation après la mise en liberté, y

compris le nombre de délinquants mis en liberté qui ont obtenu un emploi dans les 90 jours, la

proportion de ces 90 premiers jours de liberté au cours desquels les délinquants ont occupé un

emploi, ainsi que le nombre de délinquants mis en liberté qui ont conservé leur premier emploi

pendant toute cette période.

Une analyse de survie le modèle de régression à risques proportionnels de Cox a

permis de déterminer l’incidence relative de la participation au programme d’emploi de

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11

CORCAN et d’autres variables sur : (1) la période écoulée avant l’obtention d’un premier emploi

dans la collectivité après la mise en liberté; (2) la période de conservation du premier emploi

obtenu après la mise en liberté; (3) la période écoulée avant la révocation (pour tout genre de

motifs) de la liberté; et (4) la période écoulée avant la révocation de la liberté à la suite d’une

nouvelle infraction6. Une telle analyse de survie permet de tenir compte de l’intervalle

d’exposition au risque puisqu’elle l’inclut dans les résultats du test, tandis que le temps écoulé

avant un événement et la proportion des membres d’un groupe vivant la situation sont pris en

compte dans la probabilité qu’un événement survienne. Les ratios de risque peuvent être

interprétés comme le changement de risque à la suite d’une seule unité de changement de la

variable connexe. Un ratio de risque 1 indique que le risque d’un événement n’a pas changé,

tandis que les ratios de risque supérieurs à 1 signifient que la probabilité de vivre un événement

augmente à mesure que la variable augmente ou que le risque dans un groupe est supérieur à

celui dans un autre groupe. Les ratios de risque inférieurs à 1 indiquent que la probabilité d’un

événement diminue à mesure que la variable augmente ou que le risque dans un groupe est

inférieur à celui dans un autre groupe.

Au moment d’analyser les différences entre les groupes, le lien entre la période de survie

et un ensemble de covariables (ou variables explicatives) est évalué. Le groupe de « traitement »

est considéré comme l’une des covariables afin de déterminer si les différences au chapitre du

traitement existent après avoir pris en compte sur le plan statistique les autres covariables

(Tabachnick et Fidell, 2007). Par conséquent, afin de tenir compte des différences déjà établies

entre les groupes à l’étude, ainsi que des facteurs potentiels liés à l’emploi et à la récidive,

plusieurs autres variables ont été incluses en tant que covariables dans les modèles. Ces variables

sont les suivantes : niveaux globaux de risque et de besoins, âge à la mise en liberté, besoins en

matière d’emploi à la mise en liberté, durée de l’incarcération, durée de l’emploi en

établissement et emploi dans la collectivité.

6 Il importe de mentionner que seules furent examinées les révocations sous juridiction fédérale et que par

conséquent, il ne fut pas tenu compte des nouvelles infractions commises après expiration de la peine.

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Résultats

Profil des délinquants

Bien que les trois groupes à l’étude présentent des différences significatives quant à

plusieurs caractéristiques démographiques et de la peine (voir le tableau 2), l’ampleur de l’effet

de ces différences est assez faible, ce qui porte à croire que les profils démographiques et de la

peine sont comparables d’un groupe à l’autre.

Tableau 2

Caractéristiques démographiques et de la peine des délinquants, par groupe à l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1516) (n = 7282) (n = 2632)

M ET M ET M ET R2

Âge à l’admission 34,5 11,2 35,2 11,7 35,7 13,5 0,00*

Peine totalea 3,0 1,5 3,3 1,8 3,0 1,7 0,01***

% n % n % n V

Sexe

Homme 95,0 1440 96,1 6997 92,8 2442 0,06***

Femme 5,0 76 3,9 285 7,2 190

Origine ethniqueb

0,01n.s.

Non-Autochtone 83,1 1250 83,1 6008 84,3 2161

Autochtone 16,9 254 16,9 1224 15,8 404

État matrimonialc 0,03***

Célibataire 50,0 752 48,5 3509 52,8 1352

Marié/conjoint de fait 38,1 572 41,1 2974 36,4 934

Divorcé/séparé

Veuf

11,9 179 10,3 746 10,8 277

Infraction grave 0,07***

Homicide 2,4 36 3,5 252 2,9 76

Infraction sexuelle 10,3 156 11,8 857 12,2 320

Voies de fait 11,8 179 13,7 998 10,5 276

Vol qualifié 13,3 202 16,5 1199 11,3 296

Autre infraction

violente

1,3 20 2,3 169 1,4 38

Drogue 27,6 419 23,2 1688 29,4 774

Autre infraction sans

violence

33,3 504 29,1 2119 32,4 852

Remarque : a À l’exclusion des délinquants purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité ou pour une durée

indéterminée. b L’origine ethnique de certains délinquants (n = 243) était inconnue.

c L’état matrimonial de certains

délinquants (n = 170) était inconnu ou absent du dossier (n = 84). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non

significatif.

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13

Le tableau 3 présente les cotes générales du profil de risque découlant des antécédents

criminels et de facteurs criminogènes des groupes à l’étude. Or, on constate que les groupes

présentent des différences significatives au chapitre du risque découlant des antécédents

criminels. Le groupe des délinquants employés par le SCC compte en effet une plus forte

proportion de délinquants jugés à risque élevé que les groupes des délinquants employés par

CORCAN et des sans-emploi. On relève également une différence significative entre les groupes

en ce qui concerne les facteurs criminogènes, le groupe des employés de CORCAN comptant

une proportion supérieure de délinquants ayant un besoin faible ou modéré que les groupes des

délinquants employés par le SCC et des sans-emploi. Le tableau 3 indique également la

répartition des cotes de besoin modéré ou manifeste entre les sept domaines de facteurs

criminogènes. Bien que l’on constate des différences significatives pour tous les domaines, les

valeurs du V de Cramér révèlent que exception faite des domaines de l’emploi, de la vie

personnelle et affective, et des attitudes ces associations ne présentent pas d’importance

pratique. Les résultats indiquent que les groupes des délinquants employés par le SCC et des

sans-emploi comptent une plus forte proportion de délinquants chez qui on a cerné des besoins

relevant des domaines des attitudes et de la vie personnelle et affective que le groupe des

employés de CORCAN. En ce qui a trait au domaine de l’emploi, la proportion de délinquants

chez qui on a cerné un besoin relatif à l’emploi est plus élevée dans les groupes des délinquants

sans emploi et employés par CORCAN que dans le groupe des délinquants employés par le SCC.

Le groupe des sans-emploi compte la plus forte proportion de délinquants chez qui on a cerné

des besoins en matière d’emploi au moment de l’évaluation initiale. On peut donc, de façon

générale, conclure de cette analyse des antécédents criminels et des facteurs criminogènes que le

groupe des délinquants employés par CORCAN présente un risque inférieur.

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Tableau 3

Profils de risque découlant des antécédents criminels et des facteurs criminogènes, par groupe à

l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1516) (n = 7282) (n = 2632)

% n % n % n V

Risque découlant des

antécédents criminels

Faible 27,7 379 14,7 991 23,8 528 0,10***

Moyen 42,0 574 42,3 2881 40,2 893

Élevé 30,3 415 42,8 2892 36,0 799

Niveau de besoins liés

aux facteurs

criminogènes

0,10***

Faible 17,8 252 8,6 607 16,1 379

Moyen 38,8 550 33,0 2316 32,5 763

Élevé 43,4 614 58,4 4105 51,4 1209

Domaines des besoinsa

Emploi 61,9 876 53,2 3741 67,7 1591 0,12***

Vie personnelle et

affective

69,8 988 81,9 5758 76,6 1801 0,10***

Attitudes 48,5 687 63,6 4471 62,5 1469 0,10***

Fonctionnement

dans la collectivité

15,8 223 25,2 1772 30,0 704 0,09***

Fréquentations 61,3 868 66,6 4678 70,9 1667 0,06***

Relations familiales

et matrimoniales

30,2 427 36,0 2531 32,6 765 0,05***

Toxicomanie 70,0 991 67,5 4742 62,2 1464 0,05***

Remarque : Pour chacune des caractéristiques, le nombre de valeurs manquantes variait d’un des trois groupes à

l’autre. Les pourcentages ont donc été calculés au moyen de la valeur n connue (à l’exclusion des valeurs

manquantes). a Aux fins de la présente analyse, les cotes « besoin modéré » et « besoin manifeste » ont été

regroupées pour indiquer un niveau de besoins général pour chaque domaine. *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Le tableau 4 présente les caractéristiques relatives à la scolarité et à l’emploi des

délinquants inclus dans les groupes à l’étude. De façon générale, 63 % (n = 7149) des

délinquants inclus dans l’échantillon n’avaient pas obtenu de diplôme d’études secondaires ou de

son équivalent au moment de l’évaluation initiale. Bien qu’on constate de fortes associations

entre les groupes visés par l’étude et plusieurs variables liées à la scolarité et à l’emploi, les

valeurs du V de Cramér indiquent que ces associations sont de faible force.

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15

Tableau 4

Caractéristiques relatives à la scolarité et à l’emploi, par groupe à l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1516) (n = 7282) (n = 2632)

% n % n % n V

Diplôme d’études

secondaires

72,2 909 76,7 4625 79,1 1615 0,05***

Dixième année 45,6 578 51,5 3115 49,9 1023 0,04** Sans emploi au moment de

l’arrestation 60,6 781 64,3 4067 68,9 1453 0,05***

Aucune donnée sur les

emplois antérieurs 9,7 126 10,0 637 12,3 261 0,03**

Antécédents d’instabilité

dans l’emploi 69,3 894 75,0 4755 74,3 1572 0,04***

Insatisfait des compétences

professionnelles 77,4 1001 73,5 4662 75,3 1593 0,03**

Compétences limitées en

matière de coopération 7,2 91 9,8 610 9,3 191 0,03*

Remarque : Pour chacune des caractéristiques, le nombre de valeurs manquantes variait d’un des trois groupes à

l’autre. Les pourcentages ont donc été calculés au moyen de la valeur n connue (à l’exclusion des valeurs

manquantes). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non significatif.

Résultats en établissement

Accusations d’infraction disciplinaire et placements en isolement. L’un des objectifs

visés par le programme d’emploi de CORCAN consiste à améliorer l’adaptation au milieu

carcéral en engageant de façon productive les délinquants dans des activités de préparation à

l’emploi, pour ainsi réduire le nombre d’incidents en établissement et créer un environnement

carcéral plus sécuritaire. La présente étude s’est donc penchée sur les taux d’accusations

d’infraction disciplinaire et de placements en isolement au fil du temps, considérée comme un

résultat correctionnel intermédiaire.

On a calculé les taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de placements en

isolement par cent APD incarcérés à partir des cas d’accusations d’infraction disciplinaire

mineure et grave, et de placements en isolement. Ces taux ont été calculés avant et après la date

de début du premier emploi (date qui a été interpolée pour le groupe de délinquants sans

emploi7). On a également calculé des ratios indiquant un changement entre les taux d’avant et

7 Pour évaluer les taux des trois groupes, il a été nécessaire de créer une date interpolée de début d’emploi pour les

délinquants du groupe sans-emploi. Cette date a été déterminée en fonction de la proportion médiane du temps

durant lequel le délinquant fut incarcéré avant le début de son emploi pour les groupes des délinquants employés par

CORCAN et employés par le SCC.

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16

d’après le début du premier emploi, puis comparé ces ratios entre les groupes. Tous les taux et

leurs intervalles de confiance de 95 % sont présentés au tableau 5.

Les résultats révèlent que les délinquants employés par le SCC présentent un taux

d’accusations d’infraction disciplinaire mineure et grave et de placements en isolement beaucoup

plus élevé que les groupes des employés de CORCAN et des sans-emploi, tant avant qu’après la

date de début d’emploi. Les ratios des taux d’accusations d’infraction disciplinaire grave

indiquent que les trois groupes à l’étude présentent des taux considérablement supérieurs

d’accusations consécutives à la date de début du premier emploi. Le groupe des délinquants sans

emploi présente la plus forte hausse, ayant enregistré 1,45 fois plus d’accusations d’infraction

disciplinaire grave par cent APD après la date interpolée de début d’emploi qu’avant cette date.

Les sans-emploi sont suivis du groupe des délinquants employés par CORCAN (ratio de

taux = 1,27), puis de ceux employés par le SCC (ratio de taux = 1,06). Au chapitre des

accusations d’infraction disciplinaire mineure, seuls les délinquants du groupe des sans-emploi

présentent un taux d’accusations beaucoup plus élevé après la date interpolée de début d’emploi

qu’avant cette date (ratio de taux = 1,30).

En ce qui concerne les placements en isolement, les délinquants employés par le SCC

affichent des taux beaucoup plus élevés, tant avant qu’après la date de début d’emploi, que les

délinquants sans emploi qui, à leur tour, présentent des taux considérablement supérieurs à ceux

des délinquants employés par CORCAN. Les ratios de taux indiquent que seul le groupe des

délinquants sans emploi a connu une réduction significative du nombre de placements en

isolement après la date interpolée de début d’emploi (ratio de taux = 0,67). Les ratios de taux

calculés pour les groupes des délinquants employés par CORCAN et employés par le SCC

révèlent des taux similaires de placements en isolement avant et après la date de début d’emploi,

seuls des changements non significatifs ayant été observés.

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Tableau 5

Taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de placements en isolement, par 100 APD, après

la date de début d’emploi

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1516) (n = 7282) (n = 2632)

Accusations

d’infraction

disciplinaire

mineure

Avant 128,26 160,34 94,69

[IC 95 %] [119,69 - 137,29] [155,76 - 165,08] [87,49 - 102,31]

Après 125,71 161,78 123,16

[IC 95 %] [119,55 - 132,11] [159,12 - 164,47] [118,48 - 129,97]

Ratio de taux 0,97 1,01 1,30

[IC 95 %] [0,89 - 1,06] [0,98 - 1,04] [1,19 - 1,42]

Accusations

d’infraction

disciplinaire

grave

Avant 35,04 64,86 39,35

[IC 95 %] [30,63 - 39,90] [61,94 - 67,88] [34,77 - 44,38]

Après 44,54 68,49 57,24

[IC 95 %] [40,90 - 48,41] [66,77 - 70,25] [54,07 - 60,56]

Ratio de taux 1,27 1,06 1,45

[IC 95 %] [1,09 - 1,49] [1,00 - 1,11] [1,27 - 1,67]

Placements

en isolement

Avant 94,31 182,65 164,67

[IC 95 %] [86,97 - 102,09] [177,73 - 187,68] [155,13 - 174,63]

Après 97,34 176,65 110,06

[IC 95 %] [91,95 - 103,01] [173,87 - 179,46] [105,64 - 114,61]

Ratio de taux 1,03 0,97 0,67

[IC 95 %] [0,94 - 1,14] [0,94 - 1,00] [0,62 - 0,72] Remarque : Les placements en isolement comprennent l’ensemble des cas d’isolement sollicité, non sollicité et

disciplinaire.

Résultats de la mise en liberté sous condition. La proportion de la peine purgée en

incarcération avant toute forme de mise en liberté diffère considérablement de l’un à l’autre des

trois groupes à l’étude, les délinquants employés par le SCC étant incarcérés beaucoup plus

longtemps que les délinquants sans emploi et employés par CORCAN (voir le tableau 6).

L’ampleur de l’effet indique toutefois que cette association est faible. Le tableau 6 précise

également le type de la première mise en liberté accordée aux délinquants de chaque groupe. Une

plus grande proportion de délinquants employés par CORCAN se sont vu accorder une semi-

liberté par rapport aux délinquants des groupes des employés du SCC et des sans-emploi. Les

délinquants sans emploi étaient plus susceptibles d’obtenir une libération conditionnelle totale et

d’autres types de libération conditionnelle, tandis que les délinquants employés par le SCC

étaient plus susceptibles d’être libérés à la date de leur libération d’office ou à la date

d’expiration du mandat.

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Tableau 6

Proportion de la peine purgée et type de mise en liberté accordée, par groupe à l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1516) (n = 7272) (n = 2595)

M ET M ET M ET R2

Proportion de la

peine purgéea

0,41 0,21 0,48 0,23 0,39 0,25 0,03n.s.

% n % n % n V

Type de mise en

liberté

0,16***

Semi-liberté 60,4 907 40,8 2905 50,8 1210

Lib. cond.

totale

3,3 49 3,2 229 7,9 189

Lib. d’office 34,4 517 51,8 3684 38,7 923

DEM 1,9 28 4,2 299 2,6 61

Autresb 1,0 15 2,1 155 8,2 212

Remarque : a À l’exclusion des délinquants purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité ou pour une durée

indéterminée. b Comprend : décédé; transfèrement interjuridictionnel en vertu d’une ordonnance de la cour; mise en

liberté en vertu d’une ordonnance de la cour; transfèrement à l’étranger; et surveillance de longue durée. *p < 0,05.

**p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non significatif.

Résultats dans la collectivité

L’un des principaux objectifs du programme d’emploi de CORCAN est de favoriser la

réinsertion sociale dans la collectivité en améliorant les compétences relatives à l’employabilité

des délinquants grâce à l’acquisition d’une expérience de travail au cours de la période

d’incarcération. On estime que le fait de posséder un niveau accru d’aptitude à l’emploi au

moment de la mise en liberté peut aider les délinquants à obtenir et à conserver un emploi

significatif dans la collectivité, ce qui les incite ensuite à respecter davantage les normes sociales

et à réduire leurs comportements criminels. La présente étude s’est donc penchée sur le lien entre

le fait d’occuper un emploi dans le cadre du programme de CORCAN et la capacité des

délinquants à trouver et à conserver un emploi dans la collectivité, ainsi que la diminution de la

récidive.

Obtention d’un emploi. On a d’abord examiné les différences relatives aux tendances

dans l’obtention d’un emploi entre les groupes à l’étude en déterminant le pourcentage de

délinquants qui ont trouvé du travail dans les 90 jours suivant leur mise en liberté. L’échantillon

comptait un total de 9 990 délinquants dont la période de suivi après la mise en liberté était d’une

durée de quatre-vingt-dix jours ou plus (soit avant la fin de la période visée par l’étude, la

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19

réincarcération, la date d’expiration du mandat, l’expulsion ou le décès). De façon générale,

40 % de ces délinquants ont trouvé un emploi au cours de cette période. Le tableau 7 présente la

répartition, par groupe à l’étude, des délinquants qui ont trouvé un premier emploi dans la

collectivité dans les 90 jours suivant leur élargissement dans la communauté. Les résultats

révèlent que la proportion de délinquants qui ont trouvé un emploi dans les 90 jours de leur mise

en liberté est beaucoup plus grande dans le groupe des employés de CORCAN que dans les

groupes des délinquants employés par le SCC et des sans-emploi.

Dans le cas des délinquants dont la période de suivi après la mise en liberté était d’une

durée de 90 jours ou plus et qui ont, en fin de compte, décroché un emploi (n = 4017), on a

également examiné la proportion de la première période de 90 jours au cours de laquelle les

délinquants ont effectivement eu un emploi. Normalement, on observe une différence

significative entre les groupes, les délinquants employés par CORCAN ayant occupé un emploi

pendant une proportion plus importante de la période de mise en liberté que les délinquants sans

emploi. L’ampleur de l’effet indique toutefois que cette différence est faible.

Tableau 7

Obtention d’un premier emploi dans les 90 jours, par groupe à l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 1391) (n = 6327) (n = 2272)

% n % n % n V

Obtention d’un

emploi dans les

90 jours ou moinsa

0,10**

*

Oui 47,8 665 41,3 2614 32,5 738

Non 52,1 726 58,7 3713 67,5 1534

R2

Proportion de la

première période de

90 jours au cours de

laquelle le délinquant

a eu un emploi

M = 0,71

M = 0,69

M = 0,67

< 0,01*

Remarque : a Ne s’applique qu’aux délinquants dont la période de suivi après la mise en liberté était de 90 jours (soit

avant la fin de la période visée par l’étude, la réincarcération, la date d’expiration du mandat, l’expulsion ou le

décès). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non significatif.

Une analyse de survie a été effectuée pour examiner le lien entre les trois groupes à

l’étude (c.-à-d., les délinquants employés par CORCAN, les délinquants employés par le SCC et

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20

les délinquants sans emploi) et le temps écoulé avant de trouver un premier emploi dans la

collectivité. On a également identifié, puis intégré au modèle, des covariables représentant les

différences existantes entre les groupes et des facteurs relatifs à l’emploi dans la collectivité (c.-

à-d., risque découlant des antécédents criminels, facteurs criminogènes, âge au moment de la

mise en liberté, besoins en matière d’emploi, durée de l’emploi en établissement). Le modèle a

été élaboré de la façon suivante : toutes les covariables des groupes ne faisant pas partie de

l’étude ont tout d’abord été entrées dans le modèle, puis elles ont été retirées une par une si elles

devenaient non significatives à un niveau de signification de 0,1. Cette procédure visait à éviter

les problèmes causés par la multicolinéarité. Les covariables des groupes à l’étude ont ensuite été

ajoutées au modèle avec un ensemble restreint de covariables pour déterminer si l’analyse du

groupe à l’étude permettrait de prédire la survie après le rajustement statistique pour tenir compte

des effets des autres covariables. Le modèle global, comprenant toutes les covariables, y compris

les ratios de risque connexes, est présenté au tableau 8. Même après avoir tenu compte des

covariables, les ratios de risque indiquent que les délinquants des groupes des employés du SCC

et des sans-emploi étaient beaucoup moins susceptibles d’obtenir un emploi que ceux employés

par CORCAN (ratios de risque de 0,92 et de 0,73, respectivement). Les délinquants employés

par CORCAN étaient 1,09 fois plus susceptibles d’obtenir un emploi que ceux employés par le

SCC et 1,37 fois plus susceptibles de trouver un emploi que les sans-emploi.

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21

Tableau 8

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 52,93*** -

Moyen ou faible 21,23*** 0,82

Élevé ou faible 52,66*** 0,68

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

127,96*** -

Moyen ou faible 20,78*** 0,80

Élevé ou faible 104,19*** 0,57

Âge à la mise en liberté (en années) 329,61*** 0,98

Besoins en matière d’emploi 214,92*** 0,64

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)8

6,04* 1,00

Groupes à l’étude 41,96*** -

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

3,91* 0,92

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

36,80*** 0,73

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(9) = 1053,35, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Des modèles d’analyse de survie permettant de prévoir la probabilité d’obtention d’un

emploi dans la collectivité ont également été élaborés pour les délinquantes et les délinquants

autochtones (les tableaux connexes sont présentés à l’annexe A). Dans le cas des délinquantes, le

modèle dont les covariables ne comprenaient que le groupe à l’étude s’est révélé non significatif,

ce qui signifie que les délinquantes employées par CORCAN n’étaient pas plus susceptibles

d’obtenir un emploi que les délinquantes employées par le SCC et les délinquantes sans emploi.

Or, ce résultat nul ne découle pas uniquement de la perte d’efficacité statistique attribuable à la

faible taille de l’échantillon de délinquantes. En effet, les ratios de risque qui indiquent les

probabilités relatives que les délinquantes des différents groupes à l’étude trouvent un emploi

dans la collectivité ne suivent pas la tendance observée dans l’ensemble de l’échantillon. Ces

ratios de risque indiquent plutôt que les délinquantes employées par CORCAN, employées par le

8 Même s’il est de 1,00, le ratio de risque associé à la durée de l’emploi occupé en établissement est significatif, car

il se fond sur le nombre de semaines. Bien qu’il semble minime, ce ratio de risque réel de 1,001 devient considérable

si on l’échelonne sur une année complète. Par exemple, si on reporte ce ratio de risque sur une année, on constate

qu’un délinquant est 1,05 fois plus susceptible d’obtenir un emploi dans la collectivité pour chaque semaine au cours

de laquelle il a occupé un emploi en établissement (1,00152

= 1,05).

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22

SCC et sans emploi avaient des chances similaires de décrocher un emploi dans la collectivité.

Dans le cas des délinquants autochtones, même après avoir tenu compte des éventuelles variables

de confusion, on constate que les délinquants employés par le SCC étaient beaucoup moins

susceptibles de trouver du travail que les délinquants employés par CORCAN (ratio de

risque = 0,75). Aucune différence significative n’a été relevée entre les délinquants autochtones

sans emploi et ceux employés par CORCAN.

Différences régionales. Comme mentionné précédemment, un examen des

caractéristiques démographiques indique que la proportion de délinquants relevant de chaque

groupe à l’étude variait selon la région dans laquelle chaque délinquant se trouvait au moment de

son admission dans un établissement du SCC. Cette constatation révèle donc des différences

régionales se fondant sur les types de délinquants qui sont employés par CORCAN, employés

par le SCC ou sans emploi. Par conséquent, on a également procédé à des analyses de survie

relatives à l’obtention d’un emploi pour chacune des régions, analyses qui sont présentées à

l’annexe A. Les modèles ainsi établis sont conformes au modèle global dans le cas des régions

de l’Atlantique, de l’Ontario et du Pacifique, mais pas pour les régions du Québec et des Prairies.

Dans la région des Prairies, les délinquants employés par CORCAN étaient beaucoup plus

susceptibles de trouver du travail que les sans-emploi, mais pas plus que les délinquants

employés par le SCC. Dans la région du Québec, les délinquants employés par le SCC avaient

beaucoup plus de chances d’obtenir un emploi que les employés de CORCAN et les sans-emploi.

Centres d’emploi dans la collectivité. En plus de proposer des activités d’emploi en

établissement, le SCC exploite des centres d’emploi dans la collectivité (CEC), dont l’objectif est

d’aider les délinquants mis en liberté sous condition à trouver un emploi significatif. On a donc

procédé à une analyse de survie distincte qui incluait une variable relative à l’obtention de

services des CEC (oui ou non), mais l’absence de données relatives aux CEC antérieures au

1er

avril 2008 a considérablement limité l’échantillon disponible pour une telle analyse. Il a donc

fallu effectuer une autre analyse distincte afin de maximiser l’échantillon constitué aux fins de la

précédente analyse relative à l’obtention d’un emploi. L’annexe A présente les résultats de cette

analyse. Étant similaires aux résultats du modèle global présenté ci-dessus relativement à

l’obtention d’un emploi, les résultats révèlent que les délinquants employés par CORCAN

étaient plus susceptibles de trouver un emploi dans la collectivité que les délinquants employés

par le SCC et les sans-emploi (1,12 fois et 1,45 fois, respectivement), même après qu’on a tenu

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23

compte de l’obtention de services des CEC.

Conservation de l’emploi. Comme dans le cas des analyses relatives à l’obtention d’un

emploi, les tendances en matière de conservation de l’emploi sur une période de quatre-vingt-dix

jours ont également été examinées parmi les groupes à l’étude. Le tableau 9 montre la

répartition, par groupe, des délinquants qui ont conservé le premier emploi qu’ils ont trouvé

après leur mise en liberté pendant 90 jours ou plus. On n’a relevé aucune différence significative

entre les groupes.

Tableau 9

Conservation du premier emploi, par groupe à l’étude

Employés par

CORCAN

Employés par le

SCC

Sans-emploi

(n = 818) (n = 3241) (n = 960)

% n % n % n V

Conservation du

premier emploi >

90 joursa

0,03n.s.

Oui 64,1 525 59,8 1937 60,3 579

Non 35,8 293 40,2 1304 39,7 381

Remarque : a Ne s’applique qu’aux délinquants dont la période de suivi après la mise en liberté était de 90 jours

après l’obtention d’un premier emploi (soit avant la fin de la période visée par l’étude, la réincarcération, la date

d’expiration du mandat, l’expulsion ou le décès). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non significatif.

On a procédé à une analyse de survie pour déterminer si les périodes de conservation du

premier emploi dans la collectivité diffèrent entre les groupes à l’étude. Après avoir tenu compte

des autres covariables, on n’a relevé aucune différence significative entre les groupes en ce qui a

trait à la prévision de la durée de conservation de l’emploi. Le modèle global est présenté au

tableau 10. Des modèles ont également été élaborés pour les délinquantes et les délinquants

autochtones, mais aucun n’a révélé de différence significative entre les groupes quant à la

prévision de la durée de conservation de l’emploi.

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24

Tableau 10

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la durée de conservation

de l’emploi

Covariablea χ

2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 6,95* -

Moyen ou faible 2,49n.s.

1,08

Élevé ou faible 6,84** 1,17

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

74,75*** -

Moyen ou faible 34,47*** 1,42

Élevé ou faible 73,00*** 1,78

Âge à la mise en liberté (en années) 88,49*** 0,98

Besoins en matière d’emploi 74,44*** 1,27

Groupes à l’étude 6,51* -

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

2,92n.s.

1,09

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

0,10n.s.

0,98

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 373,71, p < 0,001).

a La durée d’emploi en établissement a

également été incluse comme covariable, mais comme elle n’était pas significative par rapport au reste des

covariables, elle n’a donc pas été incluse dans le modèle final. *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non

significatif.

Révocation de la liberté sous condition pour tout genre de motifs. Une analyse de

survie a également été effectuée pour examiner le lien entre les trois groupes à l’étude et la

première révocation de la liberté sous condition. Après qu’on a tenu compte des autres

covariables (c.-à-d., risque découlant des antécédents criminels, facteurs criminogènes, âge au

moment de la mise en liberté, emploi dans la collectivité), les résultats révèlent une différence

significative entre les groupes des délinquants sans emploi et des délinquants employés par

CORCAN, les sans-emploi étant moins susceptibles de voir leur liberté révoquée que les

délinquants employés par CORCAN et par le SCC. Le modèle global est présenté au tableau 11.

Fait intéressant, bien que la participation au programme d’emploi de CORCAN ne soit pas un

facteur significatif permettant de prévoir la révocation à la suite d’une nouvelle infraction,

l’obtention d’un emploi dans la collectivité constitue une covariable significative. Les

délinquants qui ont obtenu un emploi dans la collectivité étaient ainsi beaucoup moins

susceptibles de voir leur liberté révoquée, même après avoir tenu compte de tous les autres

facteurs de risque.

Des modèles d’analyse de survie ont également été établis pour les délinquantes et les

délinquants autochtones (voir l’annexe B). Dans le cas des délinquantes, on n’observe aucune

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25

différence significative entre les groupes à l’étude après l’ajustement des autres covariables.

Dans le cas des délinquants autochtones, on constate que les délinquants employés par le SCC

étaient beaucoup plus susceptibles de voir leur liberté révoquée que les délinquants employés par

CORCAN (ratio de risque = 1,27), même après qu’on a tenu compte des autres covariables.

Tableau 11

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la révocation de la liberté

sous condition pour tout genre de motifs

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 66,93*** -

Moyen ou faible 35,75*** 1,44

Élevé ou faible 64,95*** 1,70

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

184,97*** -

Moyen ou faible 90,37*** 2,38

Élevé ou faible 161,06*** 3,31

Âge à la mise en liberté (en années) 660,02*** 0,96

Emploi dans la collectivité 922,84*** 0,35

Groupes à l’étude 26,65*** -

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

2,76n.s.

1,09

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

4,92* 0,88

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 2269,03, p < 0,0001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Révocation de la liberté à la suite d’une nouvelle infraction. Une analyse de survie a

également été effectuée pour examiner le lien entre les trois groupes à l’étude et la première

révocation de la liberté à la suite d’une nouvelle infraction. Après qu’on a tenu statistiquement

compte des autres covariables, les résultats indiquent que la participation au programme

d’emploi de CORCAN ne constituait pas un facteur significatif permettant de prévoir la

révocation de la liberté à la suite d’une nouvelle infraction (voir le tableau 12). Par contre,

l’obtention d’un emploi dans la collectivité représente encore une covariable significative, les

délinquants qui ont trouvé un emploi dans la collectivité étant beaucoup moins susceptibles de

voir leur liberté révoquée à la suite d’une nouvelle infraction, même après qu’on a tenu compte

d’autres facteurs de risque. Un modèle d’analyse de survie a également été établi pour les

délinquants autochtones, mais les résultats n’indiquent aucune différence significative entre les

groupes à l’étude après la prise en compte d’autres facteurs de risque importants. Aucun modèle

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n’a été établi relativement aux délinquantes étant donné le faible nombre d’événements.

Tableau 12

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la révocation de la liberté

sous condition à la suite d’une nouvelle infraction

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 14,41** -

Moyen ou faible 14,30** 1,66

Élevé ou faible 11,29** 1,63

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

45,56*** -

Moyen ou faible 24,94*** 3,07

Élevé ou faible 40,42*** 4,33

Âge à la mise en liberté (en années) 244,43*** 0,94

Emploi dans la collectivité 196,31*** 0,35

Groupes à l’étude 4,74n.s.

-

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

1,79n.s.

1,18

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

4,71* 1,22

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 569,71, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Effets de l’obtention d’une attestation de formation professionnelle

La présente étude visait également à répondre à la question de savoir si le fait d’avoir

obtenu une attestation de formation professionnelle en plus d’avoir participé au programme

d’emploi de CORCAN pouvait être associé à de meilleurs résultats correctionnels post-

libératoires. Pour répondre à cette question, on a constitué le groupe des délinquants employés

par CORCAN en sous-ensemble, pour ensuite le diviser en deux groupes : 1) les délinquants qui

ont participé à des affectations de travail de CORCAN seulement (n = 855); et 2) les délinquants

qui ont participé à des affectations de travail de CORCAN et qui ont obtenu une attestation de

formation professionnelle (n = 977).

En ce qui a trait aux résultats relatifs à la mise en liberté sous condition, les résultats ne

révèlent aucune différence significative entre les groupes quant à la proportion de la peine purgée

avant la première mise en liberté sous condition. On constate cependant des différences

significatives au chapitre du type de cette première mise en liberté. Ainsi, une proportion

supérieure de délinquants employés par CORCAN qui ont également obtenu une attestation de

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27

formation professionnelle ont été mis en liberté sous condition pour une première fois en vertu

d’une semi-liberté que d’employés de CORCAN qui n’ont pas obtenu d’attestation de formation

professionnelle (voir le tableau 13).

Tableau 13

Types de mise en liberté, par groupe à l’étude (effets cumulatifs de l’obtention d’une attestation

de formation professionnelle)

Délinquants employés par

CORCAN seulement

Délinquants employés par

CORCAN et ayant obtenu

une attestation de formation

professionnelle

V

(n = 661) (n = 770)

% n % n

Type de mise en

liberté

0,1*

Semi-liberté 55,7 368 64,6 497

Lib. cond. totale 3,0 20 3,5 27

Libération d’office 38,0 251 29,7 229

Expiration de la

peine

2,3 15 1,3 10

Autresb 1,1 7 0,9 7

Remarque : b Comprend : décédé; transfèrement interjuridictionnel en vertu d’une ordonnance de la cour; mise en

liberté en vertu d’une ordonnance de la cour; transfèrement à l’étranger; et surveillance de longue durée. *p < 0,05.

**p < 0,01. ***p < 0,001. n.s. = Non significatif.

On a procédé à une analyse visant à déterminer le nombre des délinquants, parmi les

membres des deux groupes (c.-à-d., délinquants employés par CORCAN seulement et

délinquants employés par CORCAN ayant obtenu une attestation de formation professionnelle)

et qui a réussi à trouver un emploi dans les 90 jours suivant leur mise en liberté. Les résultats

indiquent qu’une proportion beaucoup plus importante de délinquants employés par CORCAN

ayant obtenu une attestation de formation professionnelle (55,4 %) a réussi à trouver un emploi

dans les 90 jours suivant leur mise en liberté comparativement aux délinquants employés par

CORCAN seulement (38,3 %) [χ2 (1), = 38,2, p < 0,001 = 0,17]. On n’observe aucune

différence significative entre les deux groupes quant à la proportion entourant cette période de 90

jours au cours de laquelle les délinquants occupèrent un emploi. Des analyses supplémentaires

ont examiné les tendances en matière de conservation de l’emploi sur une même période de

temps, mais aucune différence n’a été signalée entre ces groupes et ceux qui ont pu conserver

pendant 90 jours ou plus le premier emploi obtenu après élargissement dans la communauté.

Des analyses de survie ont été effectuées afin de déterminer les liens entre les deux

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groupes à l’étude et l’obtention et la conservation d’un emploi, ainsi que la révocation de la

liberté pour tout genre de motifs et à la suite d’une nouvelle infraction (voir les résultats

présentés à l’annexe C). Au chapitre de l’obtention d’un emploi, les résultats révèlent que, même

après qu’on a tenu compte d'autres covariables (c.-à-d., facteurs criminogènes, âge au moment de

la mise en liberté, besoins en matière d’emploi, durée de conservation de l’emploi en

établissement), les délinquants employés par CORCAN qui ont également obtenu une attestation

de formation professionnelle étaient 1,54 fois plus susceptibles de décrocher un emploi que les

délinquants employés par CORCAN seulement. On ne constate aucune différence significative

entre les deux groupes quant à la prévision de la durée de conservation de l’emploi. En ce qui

concerne les prévisions relatives aux révocations de la liberté, les résultats ne révèlent aucune

différence significative entre les groupes à l’étude après la prise en compte statistique des autres

covariables (c.-à-d., risque découlant des antécédents criminels, facteurs criminogènes, âge au

moment de la mise en liberté, emploi dans la collectivité). De même, en ce qui a trait aux

prévisions relatives aux révocations de la liberté à la suite d’une nouvelle infraction, les résultats

ne révèlent aucune différence significative entre les groupes à l’étude après la prise en compte

des autres covariables.

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29

Analyse

La présente étude avait pour objectif d’examiner les profils et les résultats des

délinquants sous responsabilité fédérale qui ont participé aux programmes d’emploi en

établissement du SCC. L’étude visait plus particulièrement à déterminer s’il existe un lien entre

la participation au programme d’emploi de CORCAN et des résultats correctionnels positifs, tant

en établissement qu’après la mise en liberté.

Résultats en établissement

À l’examen des taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de placements en

isolement, on a pu constater que les délinquants employés par le SCC semblaient présenter les

taux généraux les plus élevés, tandis que les délinquants employés par CORCAN affichaient les

taux généraux les plus faibles (particulièrement en ce qui concerne les placements en isolement).

Il importe de garder à l’esprit que ces constatations peuvent être le reflet des différences entre les

profils criminogènes des membres des deux groupes, les délinquants employés par CORCAN

présentant généralement des cotes de risque et de besoins inférieures. L’analyse réalisée pour

examiner les taux est toutefois limitée par son incapacité à tenir compte des différences

préexistantes entre les groupes. Qui plus est, bien que le groupe des délinquants employés par

CORCAN présente les taux généraux les plus faibles, ces délinquants n’étaient pas

nécessairement plus susceptibles d’obtenir des taux inférieurs après la date de début de leur

premier emploi. En fait, au chapitre des accusations d’infraction disciplinaire grave et de

placements en isolement, ces délinquants ont obtenu des taux plus élevés après la date de début

d’emploi. Faits intéressants toutefois, les deux autres groupes affichaient également la même

tendance à obtenir des taux d’accusations supérieurs après la date de début d’emploi. Le fait

qu’on observe ce phénomène aux stades ultérieurs de la peine des délinquants n’est peut-être pas

aussi étonnant qu’il le semble, étant donné que les délinquants s’habituent au milieu carcéral et

deviennent peut-être plus enclins à passer à l’acte, mais d’autres recherches sont nécessaires pour

étayer cette hypothèse. Une éventuelle constatation aberrante est le taux exceptionnellement

faible d’accusations d’infraction disciplinaire mineure observé au sein du groupe des délinquants

sans emploi avant la date interpolée de début d’emploi, ce qui a pour effet d’augmenter

considérablement le taux enregistré après cette date interpolée de début d’emploi. Encore une

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30

fois, ce phénomène peut résulter des différences entre les profils des deux groupes à l’étude qui

n’ont pas été prises en compte dans le cadre de l’analyse. De plus, le groupe des sans-emploi

comporte peut-être des valeurs aberrantes qui font grimper les taux observés après la date

interpolée de début d’emploi. D’autres recherches tenant compte des éventuelles variables de

confusion devront donc être entreprises en vue de clarifier le lien entre la participation à des

activités d’emploi en établissement et les taux d’accusations d’infraction disciplinaire et de

placements en isolement.

Au chapitre du type de la première mise en liberté accordée, 61% des délinquants

employés par CORCAN ont obtenu une semi-liberté, comparativement à 41 % des délinquants

employés par le SCC et à 51 % des délinquants sans emploi. La participation au programme

d’emploi de CORCAN semble donc entretenir une association positive avec l’octroi d’une mise

en liberté discrétionnaire. Il importe encore une fois de noter que cette constatation reflète peut-

être les différences entre les profils des groupes à l’étude et qu’il n’est pas nécessairement

attribuable à la participation réelle au programme d’emploi de CORCAN. D’autres recherches

seraient nécessaires pour prévoir la probabilité d’octroi d’une mise en liberté discrétionnaire tout

en tenant compte d’autres facteurs tels que le risque et les besoins.

Résultats dans la collectivité

Les analyses des résultats post-libératoires en matière d’emploi permettent de faire des

constatations intéressantes. Comme dans le cas d’une précédente étude qui se penchait sur les

résultats associés aux programmes d’emploi en établissement du SCC (Taylor et col., 2008), les

résultats démontrent un lien significatif entre la participation au programme d’emploi de

CORCAN et l’obtention d’un emploi dans la collectivité. Plus précisément, les délinquants

employés par CORCAN étaient 1,09 fois plus susceptibles d’obtenir un emploi que les

délinquants employés par le SCC et 1,37 fois plus susceptibles de trouver du travail que les

délinquants sans emploi. Qui plus est, l’obtention d’une attestation de formation professionnelle

en plus de la participation au programme d’emploi de CORCAN est associée à une probabilité

accrue d’obtenir un emploi dans la collectivité. De tels résultats prouvent que CORCAN

contribue à accroître la capacité des délinquants à trouver un emploi dans la collectivité après

leur mise en liberté. On n’observe toutefois aucune association entre la participation au

programme d’emploi de CORCAN et la durée de conservation du premier emploi décroché après

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31

la mise en liberté (c.-à-d., conservation de l’emploi) après avoir tenu compte des principaux

facteurs de risque. Il importe cependant de garder à l’esprit que cette analyse ne portait que sur la

conservation du premier emploi trouvé et n’examinait pas les raisons pour lesquelles les

délinquants ont quitté leur emploi. Il est toujours possible que certains délinquants aient quitté le

premier emploi trouvé après leur mise en liberté parce qu’ils en ont décroché un meilleur.

Par ailleurs, les analyses des résultats correctionnels post-libératoires révèlent que les

délinquants employés par CORCAN n’étaient pas moins susceptibles que les délinquants

employés par le SCC ou les délinquants sans emploi de voir leur liberté révoquée pour tout genre

de motifs ou à la suite d’une nouvelle infraction commise pendant la liberté sous condition. Il

importe cependant de noter que les résultats indiquent que les délinquants occupant un emploi

dans la collectivité étaient 2,86 fois moins susceptibles de voir leur liberté révoquée pour tout

genre de motifs ou à la suite d’une nouvelle infraction que les délinquants qui n’avaient pas

d’emploi dans la collectivité. Il s’agit là d’un constat particulièrement intéressant étant donné que

le modèle général d’analyse de survie relative à l’obtention d’un emploi indique que les

délinquants employés par CORCAN étaient plus susceptibles d’obtenir un emploi dans la

collectivité que les délinquants employés par le SCC et les sans-emploi. Ainsi, même si la

participation au programme d’emploi de CORCAN en établissement a contribué à accroître la

probabilité de trouver du travail dans la collectivité et que les délinquants qui occupaient un

emploi dans la collectivité étaient moins susceptibles d’être condamnés de nouveau, la

participation au programme d’emploi de CORCAN n’était pas directement liée à une réduction

de la récidive. Bien qu’il soit de nature spéculative, ce lien indirect peut être attribuable à de

nombreux facteurs différents. Par exemple, il est possible que les groupes visés par l’étude

présentent des différences relatives à la récidive n’ayant pas été adéquatement prises en compte

dans le cadre de la présente étude. Les taux supérieurs de nouvelles infractions observés au sein

du groupe des délinquants employés par CORCAN proviennent peut-être au seul fait que ces

derniers n’aient pu trouver d’emploi après leur mise en liberté. En outre, il est possible que des

facteurs liés à l’obtention et à la conservation d’un emploi dans la collectivité (p. ex.,

emplacement de l’emploi, type et qualité de l’emploi, aide à l’emploi et soutien familial)

modifient ou influencent les caractéristiques relatives à la récidive (p. ex., risque, besoins,

attitude criminelle). Par conséquent, bien que les programmes d’emploi en établissement aient

l’avantage d’aider les délinquants à obtenir un emploi dans la collectivité, c’est le fait d’occuper

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32

réellement un emploi dans la collectivité (sans égard à la participation à un programme d’emploi

en établissement) qui exerce la plus grande influence sur la récidive.

Récemment, Bushway et Apel (2012) ont tenté d’expliquer ce type de disjonction entre la

participation à des programmes de travail et le manque de résultats correctionnels positifs tels

que la réduction de la récidive. Ils proposent plusieurs explications plausibles, y compris le fait

que les délinquants éprouvent des problèmes bien documentés en matière d’emploi, lesquels les

empêchent peut-être de conserver un emploi. Donc, le fait d’occuper un emploi ne contribue

peut-être encore que très peu à l’amélioration de l’« employabilité » réelle à long terme des

délinquants. Le Programme national des compétences relatives à l’employabilité (PNCE) a

d’ailleurs été conçu pour résoudre certains des problèmes auxquels les délinquants font face

lorsqu’ils essayent de trouver et de conserver un emploi. Une évaluation préliminaire de ce

programme a d’ailleurs révélé qu’il était prometteur et qu’il pouvait aider à améliorer les

compétences relatives à l’employabilité (Latendresse et Cortoni, 2005).

Bien que la présente étude n’ait établi aucun lien entre la participation au programme

d’emploi de CORCAN et une réduction de la probabilité de récidive, les résultats prouvent que

CORCAN contribue à accroître la capacité de trouver un emploi dans la collectivité, phénomène

qui est lui-même associé à une probabilité réduite de récidive et de réincarcération dans un

établissement fédéral. Ce constat est conforme aux conclusions de la documentation, qui portent

à croire que le fait d’occuper un emploi dans la collectivité est associé à la réussite post-

libératoire (Brews, Luong et Nafekh, 2010; Didenko, Luong et Carré, 2010; Gillis et Nafekh,

2005; Taylor et col., 2008).

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33

Sommaire des constatations

Le tableau 14 présente le sommaire de toutes les constatations tirées de la présente étude.

Ce tableau décrit en détail les différents résultats en établissement et post-libératoires auxquels la

participation à différentes activités d’emploi en établissement est associée ou non.

Tableau 14

Sommaire des constatations tirées de l’étude

La participation au programme d’emploi de CORCAN était associée à :

Une probabilité plus élevée d’octroi d’une semi-liberté que chez les délinquants

employés par le SCC et les sans-emploi;

Une amélioration générale de la capacité à obtenir un emploi dans la collectivité,

comparativement aux délinquants employés par le SCC et aux sans-emploi, après avoir

pris en compte d’autres facteurs relatifs aux résultats;

Une réduction de la récidive chez les délinquants autochtones, après avoir tenu compte

d’autres facteurs relatifs aux résultats.

La participation au programme d’emploi de CORCAN n’était pas liée à :

La durée de conservation du premier emploi, après avoir tenu compte d’autres facteurs

relatifs aux résultats;

Une réduction de la récidive chez les délinquants non autochtones

L’obtention d’une attestation de formation professionnelle et la participation au programme

d’emploi de CORCAN étaient associées à :

Une probabilité plus élevée d’octroi d’une semi-liberté que chez les délinquants

employés par CORCAN seulement;

Une amélioration générale de la capacité à obtenir un emploi dans la collectivité,

comparativement aux délinquants employés par CORCAN seulement, après avoir tenu

compte d’autres facteurs relatifs aux résultats.

L’obtention d’une attestation de formation professionnelle et la participation au programme

d’emploi de CORCAN n’étaient pas liées à :

La durée de conservation de l’emploi;

Une réduction de la récidive, après avoir tenu compte d’autres facteurs relatifs aux

résultats.

L’obtention de services des CEC dans la collectivité était liée à :

Une amélioration générale de la capacité à obtenir un emploi dans la collectivité, après

avoir tenu compte d’autres facteurs relatifs aux résultats.

Le fait d’occuper un emploi dans la collectivité était lié à :

Une réduction de la récidive, après avoir tenu compte d’autres facteurs relatifs aux

résultats.

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34

Indicateurs clés de rendement de CORCAN

L’un des principaux objectifs de la présente étude consistait à évaluer les résultats des

participants au programme de CORCAN de façon à établir des indicateurs clés de rendement qui

tiendraient lieu de points de référence dans le cadre de l’évaluation continue de l’efficacité avec

laquelle CORCAN s’acquitte de son mandat. Lequel consiste à fournir aux délinquants

incarcérés des emplois et de la formation axés sur l’acquisition de compétences relatives à

l’employabilité afin de favoriser leur réinsertion sociale en toute sécurité. Présentés au

tableau 15, les indicateurs proposés permettraient de mesurer les résultats de CORCAN en ce qui

concerne, d’une part, la prestation d’une formation qui facilite l’obtention d’un emploi dans la

collectivité et, d’autre part, l’établissement d’un lien entre la participation au programme

d’emploi de CORCAN et une réduction des accusations d’infraction disciplinaire pendant

l’incarcération et une réduction de la récidive après la mise en liberté. Les données obtenues

relativement à ces indicateurs permettraient de comparer les résultats des participants au

programme d’emploi de CORCAN sur des périodes données. Tous ces indicateurs sont

actuellement consignés dans les dossiers électroniques du SGD. Des analyses plus poussées

comparant les résultats des délinquants qui ont participé au programme de CORCAN et ceux qui

n’ont pas suivi une formation professionnelle ou qui ont suivi une autre formation

professionnelle nécessiteraient l’établissement d’une méthodologie de recherche.

Tableau 15

Indicateurs de rendement proposés pour CORCAN

1) Taux d’incidents (mineurs et graves) en établissement et de placements en isolement

mettant en cause des délinquants employés par CORCAN.

2) Ratio de délinquants employés par CORCAN qui ont été mis en liberté à leur première

date d’admissibilité à une libération conditionnelle, par rapport aux délinquants employés

par CORCAN qui ont été mis en liberté à la date de leur libération d’office.

3) Ratio de délinquants employés par CORCAN qui ayant obtenu un emploi dans la

collectivité dans un délai donné (p. ex., 90 jours) après leur mise en liberté.

4) Nombre de jours écoulés avant la date de début du premier emploi trouvé dans la

collectivité pour les délinquants employés par CORCAN.

5) Pourcentage de délinquants employés par CORCAN qui ont vu leur liberté révoquée

(pour tout genre de motifs ou à la suite d’une nouvelle infraction) au cours d’une période

donnée.

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35

Limites et recherches futures

La présente étude comporte un certain nombre de limites qu’il convient de mentionner.

Par exemple, certaines des variables de résultats choisies ne reflètent peut-être pas fidèlement

l’incidence de la formation professionnelle. Ainsi, l’un des résultats examinés était le nombre de

jours écoulés avant de trouver un premier emploi après la mise en liberté. Or, il est possible que

les délinquants qui ont acquis une expérience de travail particulière ou qui ont amélioré leurs

compétences grâce à une formation professionnelle précise aient attendu de trouver un emploi de

meilleure qualité convenant mieux à leurs compétences même s’ils pouvaient obtenir plus

rapidement un autre type d’emploi. D’autres recherches devraient donc être entreprises afin

d’examiner les liens entre le type d’expérience et de compétences professionnelles acquises en

établissement et le type d’emploi obtenu dans la collectivité. Par exemple, il serait utile

d’examiner si le type d’emploi qu’un délinquant a obtenu dans la collectivité correspondait au

secteur d’activité de CORCAN où il avait travaillé ou au type de formation professionnelle qu’il

avait suivie en établissement.

Une autre analyse portait sur la conservation de l’emploi, examinant exclusivement la

durée du premier emploi obtenu dans la collectivité sans fournir d’explication sur la cessation de

ce premier emploi. Une telle analyse pénalise les délinquants qui ont eu de nombreux emplois à

court terme et qui ont passé un pourcentage élevé de leur temps à effectuer un travail rémunéré.

D’autres recherches pourraient donc se pencher sur le parcours menant à l’obtention d’un emploi

dans la collectivité, y compris le nombre et la durée des emplois obtenus après la mise en liberté,

ainsi que les raisons qualitatives qui expliquent pourquoi les délinquants ont abandonné ces

emplois (p. ex., achèvement avec succès, cessation d’emploi, meilleures possibilités de travail

ailleurs).

Il importe de garder à l’esprit que la portée de la présente étude était très vaste et qu’elle a

donc ouvert plusieurs pistes de recherche qui mériteraient une attention plus poussée. Par

exemple, on n’a pas examiné les conditions particulières qui permettent de déterminer comment

et pourquoi les programmes d’emploi et d’employabilité peuvent être couronnés de succès. Il

serait donc avantageux d’analyser les résultats intermédiaires qui pourraient étayer le lien entre

la participation à des programmes d’emploi et les résultats dans la collectivité (p. ex., motivation

et engagement à l’égard de l’emploi, acquisition des types particuliers de compétences ciblées

par les programmes, mécanismes de soutien offerts dans la collectivité après la mise en liberté).

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En outre, la présente étude ne s’est pas penchée sur les caractéristiques des délinquants qui ont

réussi ou non à trouver un emploi dans la collectivité. Or, cette information aiderait à identifier

les délinquants les plus susceptibles de tirer profit des interventions en matière d’emploi et ceux

qui devraient recevoir des services supplémentaires étant donné leur statut de personnes difficiles

à placer. À défaut, il serait utile d’identifier, le cas échéant, les délinquants qui ne peuvent pas

profiter des interventions axées sur l’emploi et qui devraient plutôt être aiguillés vers des ateliers

de travail protégés ou de l’aide financière fournie par des programmes d’assistance sociale. Cette

piste de recherche pourrait également contribuer à expliquer la disjonction entre la participation

au programme d’emploi de CORCAN et la réduction de la récidive qui a été observée dans le

cadre de la présente étude.

Finalement, la présente étude ne s’est pas penchée sur les effets de la participation à

d’autres programmes correctionnels ou le contrôle de cette participation. Il serait donc prudent

que les prochaines recherches examinent l’incidence de la participation à des programmes

correctionnels couplée à la participation à des programmes d’emploi sur les résultats dans la

collectivité tels que l’obtention d’un emploi et la réduction de la récidive.

En dépit de ces limites, la présente étude a repris et même approfondi les recherches

antérieures dans ce domaine. Prenant appui sur les travaux précédents de Taylor et de ses

collaborateurs (2008), la présente étude a en effet examiné la participation au programme

d’emploi de CORCAN sur une période de cinq ans en se fondant sur des analyses de taux et de

survie afin de tenir compte des différentes périodes de suivi au sein des groupes. En outre, la

présente étude se concentrait plus spécifiquement sur les effets des affectations de travail de

CORCAN en comparant directement les différents types de programmes d’emploi sans

recoupement entre les groupes à l’étude (c.-à-d., le groupe des délinquants employés par

CORCAN ne comprenait pas de délinquants employés par le SCC). Les effets supplémentaires

de l’obtention d’une attestation de formation professionnelle ont également été analysés. Enfin,

la présente étude s’est appuyée sur ses propres constatations pour proposer des indicateurs clés

de réussite qui pourraient servir à mesurer le rendement dans le but de cerner les répercussions

de la participation au programme d’emploi de CORCAN au fil du temps.

Conclusion

Les résultats de la présente étude portent à croire que la participation à des programmes

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d’emploi tels que le programme de CORCAN contribue à faciliter l’adaptation des délinquants

au milieu carcéral et comportent une certaine valeur au chapitre de la réadaptation à l’appui de la

réinsertion sociale des délinquants en aidant ces derniers à trouver un emploi après leur mise en

liberté. Certaines données nous autorisent d’ailleurs à penser que ce constat s’applique plus

particulièrement aux délinquants autochtones. Qui plus est, les constatations démontrent

également l’importance de l’emploi dans la collectivité pour la réduction de la probabilité de

récidive et de réincarcération dans un établissement fédéral.

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38

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Annexes

Annexe A : Résultats relatifs à l’obtention d’un emploi dans la collectivité

Délinquantes

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (délinquantes)

Covariable χ2 Ratio de risque

Groupes à l’étude 1,04n.s.

-

Employées par le SCC ou employées

par CORCAN

0,32n.s.

1,11

Sans-emploi ou employées par

CORCAN

0,02n.s.

0,97

Remarque : Le modèle global n’était pas significatif (χ2(2) = 1,04, p < 0,05). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Délinquants autochtones

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (délinquants autochtones)

Covariable χ2 Ratio de risque

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

23,48*** -

Moyen ou faible 1,95n.s.

0,77

Élevé ou faible 12,55** 0,53

Âge à la mise en liberté (en années) 12,75** 0,99

Besoins en matière d’emploi 49,82*** 0,53

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

8,64** 1,00

Groupes à l’étude 6,5* -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

6,52* 0,75

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

2,63n.s.

0,79

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(7) = 104,53, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

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42

Par région

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (région de l’Atlantique)

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents

criminels

2,98n.s.

-

Moyen ou faible 0,13n.s.

0,96

Élevé ou faible 2,55n.s.

0,79

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

18,69*** -

Moyen ou faible 5,35* 0,76

Élevé ou faible 17,9*** 0,54

Âge à la mise en liberté (en années) 25,56*** 0,98

Besoins en matière d’emploi 20,50*** 0,67

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

1,96n.s.

1,00

Groupes à l’étude 23,11*** -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

19,40*** 0,65

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

10,80** 0,68

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(9) = 119,93, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (région du Québec)

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents

criminels

28,95*** -

Moyen ou faible 9,03** 0,76

Élevé ou faible 27,21*** 0,57

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

34,08*** -

Moyen ou faible 0,68n.s.

0,91

Élevé ou faible 14,69*** 0,63

Âge à la mise en liberté (en années) 86,14*** 0,98

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

0,62n.s.

1,00

Groupes à l’étude 26,47*** -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

10,96** 1,50

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

0,16n.s.

0,94

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 259,81, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

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43

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (région de l’Ontario)

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents

criminels

6,32* -

Moyen ou faible 2,18n.s.

0,88

Élevé ou faible 6,07* 0,77

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

27,27*** -

Moyen ou faible 4,79* 0,82

Élevé ou faible 23,19*** 0,59

Âge à la mise en liberté (en années) 147,35*** 0,97

Besoins en matière d’emploi 65,20*** 0,60

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

0,93n.s.

1,00

Groupes à l’étude 19,12*** -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

7,86** 0,77

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

18,63*** 0,63

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(9) = 318,96, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (région des Prairies)

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents

criminels

11,89** -

Moyen ou faible 6,21* 0,82

Élevé ou faible 11,67** 0,73

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

35,74*** -

Moyen ou faible 4,15* 0,84

Élevé ou faible 28,57*** 0,57

Âge à la mise en liberté (en années) 39,65*** 0,98

Besoins en matière d’emploi 96,53*** 0,55

Groupes à l’étude 8,01* -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

0,07n.s.

0,98

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

5,91* 0,80

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 320,33, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

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44

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité (région du Pacifique)

Covariable χ2 Ratio de risque

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

28,98*** -

Moyen ou faible 10,71** 0,62

Élevé ou faible 28,50*** 0,45

Âge à la mise en liberté (en années) 32,53*** 0,97

Besoins en matière d’emploi 14,02** 0,66

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

7,09** 1,00

Groupes à l’étude 9,11* -

Employés par le SCC ou employés

par CORCAN

8,71** 0,64

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

6,18* 0,65

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(7) = 99,54, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Services des CEC

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi dans la collectivité

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 24,23*** -

Moyen ou faible 14,05** 0,80

Élevé ou faible 23,97*** 0,70

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

72,11*** -

Moyen ou faible 12,41** 0,79

Élevé ou faible 58,42*** 0,55

Âge à la mise en liberté (en années) 157,05*** 0,98

Besoins en matière d’emploi 88,84*** 0,67

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

0,99n.s.

1,00

Obtention de services des CEC 56,06*** 1,39

Groupes à l’étude 28,73*** -

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

4,55* 0,89

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

27,25*** 0,69

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(10) = 590,69, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

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45

Annexe B : Résultats relatifs à la récidive

Révocation de la liberté pour tout genre de motifs

Délinquantes

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité de

révocation de la liberté pour tout genre de motifs

Covariable χ2 Ratio de risque

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

29,89*** -

Moyen ou faible 21,27*** 5,23

Élevé ou faible 29,25*** 7,08

Âge à la mise en liberté (en années) 13,35** 0,97

Emploi dans la collectivité 64,62*** 0,23

Groupes à l’étude 0,85n.s.

-

Employées par le SCC ou employées

par CORCAN

0,01n.s.

1,02

Sans-emploi ou employées par

CORCAN

0,55n.s.

1,18

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(6) = 119,76, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Délinquants autochtones

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité de

révocation de la liberté pour tout genre de motifs

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 8,34* -

Moyen ou faible 5,35* 1,50

Élevé ou faible 7,98** 1,65

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

12,68** -

Moyen ou faible 6,55* 2,48

Élevé ou faible 9,64** 3,02

Âge à la mise en liberté (en années) 127,82*** 0,96

Emploi dans la collectivité 132,57*** 0,41

Groupes à l’étude 6,26* -

Employés par le SCC ou employés par

CORCAN

5,10* 1,27

Sans-emploi ou employés par

CORCAN

0,83n.s.

1,12

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(8) = 324,18, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

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46

Annexe C : Effets cumulatifs de l’obtention d’une attestation de formation professionnelle

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité d’obtenir un

emploi

Covariable χ2 Ratio de risque

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

45,22*** -

Moyen ou faible 15,40*** 0,69

Élevé ou faible 45,17*** 0,51

Âge à la mise en liberté (en années) 7,61** 0,99

Besoins en matière d’emploi 18,16*** 0,72

Durée de l’emploi en établissement (en

semaines)

2,48n.s.

1,00

Employés par CORCAN ayant aussi

obtenu une attestation de formation

professionnelle ou employés par CORCAN

seulement

30,23***

1,54

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(6) = 122,17, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité de

conservation d’un emploi

Covariable χ2 Ratio de risque

Employés par CORCAN ayant aussi

obtenu une attestation de formation

professionnelle ou employés par CORCAN

seulement

0,74

1,08

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47

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité de

révocation de la liberté pour tout genre de motifs

Covariable χ2 Ratio de risque

Risque découlant des antécédents criminels 5,54n.s.

-

Moyen ou faible 3,75n.s.

1,30

Élevé ou faible 5,35* 1,44

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

29,41*** -

Moyen ou faible 20,52*** 2,35

Élevé ou faible 2,41*** 2,99

Âge à la mise en liberté (en années) 38,16*** 0,97

Emploi dans la collectivité 103,42*** 0,36

Employés par CORCAN ayant aussi

obtenu une attestation de formation

professionnelle ou employés par CORCAN

seulement

1,94n.s.

0,87

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(7) = 244,61, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.

Modèle de régression à risques proportionnels permettant de prévoir la probabilité de

révocation de la liberté à la suite d’une nouvelle infraction

Covariable χ2 Ratio de risque

Niveau de besoins liés aux facteurs

criminogènes

11,02** -

Moyen ou faible 8,45** 3,61

Élevé ou faible 11,02** 4,36

Âge à la mise en liberté (en années) 13,75** 0,96

Emploi dans la collectivité 34,18*** 0,27

Employés par CORCAN ayant aussi

obtenu une attestation de formation

professionnelle ou employés par CORCAN

seulement

2,20n.s.

0,73

Remarque : Le modèle global était significatif (χ2(5) = 72,77, p < 0,001). *p < 0,05. **p < 0,01. ***p < 0,001.

n.s. = Non significatif.