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MAGAZINE Maroc LA RÉFÉRENCE AU QUOTIDIEN

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15ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

MAGAZINE

Ma ro c LA RÉFÉRENCE AU QUOTIDIEN

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

d’énergie consommée à usageinterne issue de sourcesrenouvelables d’ici 202010%

de panneaux solaires sur les grandsouvrages d’exploitation de Lydec à fin 2018

sur www.lydec.ma

264 m2

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

É D I T O

L’efficacité énergétique doit devenir l’affaire de tous et s’intégrer au cœur de

nos décisions individuelles et collectives. L’efficacité énergétique consiste à améliorer le rendement des tous les systèmes énergétiques que nous utilisons. Qu’il s’agisse d’une simple ampoule, d’un véhicule, d’un appareil électrique, d’un bâtiment, d’une industrie, d’une ville… l’efficacité énergétique permet à service rendu égal de réduire la consommation d’énergie.D’un côté, toute énergie consommée génère un coût d’extraction, de production, de transport, coût que l’on retrouve dans une facture.

D’un autre côté, produire de l’énergie impacte l’environnement qu’il s’agisse de pollution de l’air, de l’eau, du sol, de déchets indésirables. Le plus problématique des impacts environnementaux est le changement climatique dont la réalité en 2019 et les dangers pour les sociétés humaines ne souffrent d’aucune ambiguïté. Optimiser les usages de l’énergie, réduire les consommations tout en maintenant le service énergétique rendu permet à la fois de limiter les factures économiques et les dégradations environnementales associées, notamment celles liées aux émissions de gaz à effet de serre.

Lorsqu’une communauté décide d’exploiter une ressource énergétique nouvelle, un hydrocarbure dans son sous-sol ou le souffle du ventau-dessus de son territoire, elle mesure le potentiel, investit dans les techniques d’exploitation et la production d’énergie s’engage pour les 10, 20 ou 30 ans qui suivent. L’efficacité énergétique nécessite la même attention. Il convient d’abord de cerner le gisement, d’investir dans les techniques d’exploitation, et les économies d’énergie seront générées pour les 10, 20 ou 30 suivantes. En cela, l’efficacité énergétique peut être considérée comme une ressource énergétique.

Une source d’énergie propre, domestique, locale, créatrice de richesse et d’emplois. Hélas, et par

définition et par nature l’efficacité énergétique ne se voit pas. Il est pourtant acquis que l’efficacité énergétique représente la moitié des efforts pour réduire les gaz à effet de serre du secteur de l’énergie à hauteur des engagements de l’accord de Paris. Elle devient donc indispensable dans toute transition énergétique, dans tous les secteurs et toutes les économies.

La réussite des politiques et programmes de promotion de l’efficacité énergétique est souvent associée à un cadre réglementaire national, robuste et stable et à une mobilisation des acteurs de terrains, notamment les collectivités locales, les opérateurs industriels et de l’économie marchande ainsi que les particuliers.

En revanche, exploiter l’énergie que l’on ne consomme pas grâce à l’efficacité énergétique n’a rien de spontané et nécessite des capacités humaines, institutionnelles, technologiques, juridiques ou réglementairesparfois très spécifiques. Développer ces capacités est indispensable. Echanger sur les meilleures technologies, sur les pratiques optimales de mobilisation et de mise en œuvre, sur les politiques gagnantes résume l’objectif d’une conférence comme celle qui nous réunit à Casablanca le 13 mars 2019.

DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’IPEEC,

LE PARTENARIAT INTERNATIONAL

POUR LA COOPÉRATION SUR

L’EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE

BENOIT LEBOT

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

Tous les jours les villes innovent, elles évoluent et s’adaptent à notre quotidien au point de devenir des Smartcities.

Derichebourg, acteur majeur au plan national et international, oeuvre tous les jours à faire de nos villes des entités

intelligentes. À travers ses services à l’environnement et aux collectivités, Derichebourg entend contribuer au bond

en avant de toutes les agglomérations en les rendant plus économes, plus vertes, mieux équipées, foncièrement modernes,

plus connectées et plus efficientes.

DERICHEBOURG, PARTENAIRE DE LA VILLE DURABLE

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SO

MM

AIR

Ep. 3ÉditorialBENOIT LEBOT Directeur Exécutif de l’IPEEC

p. 6Les politiques en efficacité énergétique reposent sur de nombreux piliersSAID MOULINEDirecteur Général AMEE

p. 7Data, finance climat et projets locaux : le mix pour accélérer la transition énergétique dans ma villeFOUZI BENKHELIFA Directeur Origins.earth (Intrapreneuriat Suez)

p. 8-9Interview MOHAMED OUHMEDMinistère de l'Énergie, des Mines et du développement durable

p. 10-11Le développement durable au groupe Alomrane Un engagement et des actions structurantes en efficacité énergétique

p. 12Témoignage CLAUDE KOUTOUA Président de la commission HQSE du patronat Ivoirien CGECI-Président de l’association africaine de normalisation électrotechnique

p. 13La certification environnementale un outil majeur et innovant dans l'efficacité énergétique et les smart citiesBENZAZAA MOSTAFA, référent HQE et directeur du bureau d’étude Efficient Energy Solution Morocco

p. 14-15-16Témoignage des villes: • Casablanca : La performance énergétique, un axe stratégique pour Lydec• Salé : L’expérience relative à la création d’une société de développement local régissant l’éclairage public par Mr Laalou, adjoint au maire

p. 17L’éclairage public : une priorité politique et un défi technique pour les Villes africaines.SERIGNE THIOUNEDirecteur des Services Techniques de la Ville de DAKAR

p. 18L’éclairage public des communes au maroc YOUSSEF AFKIRConseiller Technique, GIZ Maroc

p. 20-21Le passage à la solution LEDAQQAOUI HAFIDde la mairie de Toulouse

p. 22-23Le bâtiment intelligent cas de l'université Mohamed VIHAMID EL MAHMOUDIResponsable du pôle efficacité énergétique

p. 24L’éclairage public, un outil essentiel de la ville intelligenteBRUNO LAFITTEONU Environnement

p. 26-27Nouvelle génération de capteurs intelligents LUC CHANSON Directeur Général - KAWANTECH

p. 28-29L’éclairage dynamique dans les nouveaux plans lumière urbainsNAZIH JELLALEclairagiste concepteur lumière, Directeur de l’agence EFEBAT

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

Les politiques en efficacité énergétique reposent sur de nombreux piliers essentiellement la réglementation,

la normalisation, le développement de programmes, l’assistance technique, le changement de comportements, le renforcement des capacités, le financement de mesures phares, le soutien financier et fiscal accordé par l’Etat. La mise en œuvre des mesures à adopter exigent la mise en place de mécanismes financiers adaptés et récurrents. Tous les pays n’ont d’ailleurs pas le choix, sinon que de mettre en place une politique d’efficacité énergétique, ne serait-ce que pour réduire leur facture énergétique, mener à bien leur transition énergétique et atteindre leurs engagements liés aux Contributions Nationales Déterminées qui découlent de l’Accord de Paris.

L’efficacité énergétique est un réel levier de croissance comme le révèle l’Agence Internationale de l’Energie dans ces dernières publications. En effet, ce sont 221 Milliards de Dollars qui ont été investis dans l’Efficacité Energétique dans le monde en 2015, soit environ 14% de l’investissement global dans le secteur de l’énergie répartis comme suit: 53% dans le secteur de l’habitat, 29% dans le secteur du transport et 18% dans le secteur de l’industrie. Les pays pro-actifs ont très rapidement récupérer leur mises. Il faut le répéter, l’efficacité énergétique est RENTABLE.

l’État doit montrer l’exemple et mettre en œuvre dans ses propres services la démarche qu’il appelle de ses vœux et qu’il recommande à l’ensemble des acteurs économiques et sociaux. La démarche de l’exemplarité de l’Etat est une démarche basée sur des objectifs qui portent sur les achats publics durables, sur l’éco responsabilité et sur la responsabilité sociétale.

Utiliser des technologies d’efficacité énergétique pour lutter contre toutes les formes de gaspillage d’énergie et encourager l’utilisation des énergies renouvelables ;

• Identifier des bâtiments publics et conduire les démarches environnementales.• Introduire des techniques de construction

durables dans tous les nouveaux bâtiments publics.l’État doit montrer l’exemple et mettre en œuvre dans ses propres batiments et services les mesures de l’efficacité énergétique.

Le rapport de l’OCDE « Investir dans le climat c’est investir dans la croissance » montre que non seulement nous sommes dans des politiques environnementales mais surtout économiques. Il est nécessaire que les politiques combinent actions climatiques avec les initiatives fiscales et les réformes structurelles. Il ne s’agit plus d’ajouter des actions d’efficacité énergétique dans des politiques existantes mais d’intégrer l’efficacité énergétique dans tous les secteurs au moment de la conception des politiques sectorielles.

Au Maroc, dès Mars 2009, lors des Assises de l’Energie, la lettre royale a donné priorité aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique dans la politique énergétique. L’objectif à l’horizon 2030 est pour les énergies renouvelables d’atteindre 52% de la capacité électrique et pour l’efficacité énergétique, c’est une réduction de 20% par rapport à un scenario « business as usual ». Le prestigieux Prix du Visionnaire en Efficacité Energétique

(Energy Efficency Visionary Award) attribué cette année à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, consacre la pertinence et la pro-activité de l’approche Royale qui érige le Maroc en modèle en matière d’efficacité énergétique.

En 2016 la transformation de l’ADEREE en Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE) pour piloter toute la stratégie dans ce secteur a été renforcée par l’annonce en 2017 d’un contrat programme entre l’AMEE, le gouvernement et les collectivités territoriales. Cette approche territoriale cherche à renforcer la capacité des acteurs locaux à contribuer, à leurs niveaux, aux objectifs énergétiques du Maroc à l’horizon 2030, en encourageant la maîtrise de l’énergie à l’échelle locale et régionale avec l’accompagnement de l’AMEE. En parallèle, un partage d’expérience avec les acteurs de notre continent a été lancé à Marrakech avec plus de vingt entités spécialisées dans l’efficacité énergétique en Afrique où la « Green plateform » de l’AMEE tient ses cycles de formations.

Enfin, toutes ses actions sont menées en parfaite collaboration avec le secteur privé. La CGEM, qui pour rappel, possède une commission dédiée à l’énergie, au climat et à l’économie verte, a lancé l’Initiative Entreprises Climat Maroc pour accompagner les entreprises des différents secteurs en les sensibilisant sur les risques liés aux changements climatiques qu’elles encourent mais aussi les opportunités liées à cette économie verte. D’ailleurs un excellent guide entreprises Climat Maroc a été publié par la CGEM pour donner tous les conseils aux différents secteurs.

N’oublions pas que nous avons des secteurs qui ont été proactifs et ont déjà intégré l’efficacité énergétique ou l’utilisation des énergies renouvelables ou encore la valorisation des déchets pour réduire leurs émissions. Des secteurs comme ceux des mines, des cimentiers, de la sidérurgie, de l’agro-alimentaire et d’autres ont réalisé des projets exceptionnels au niveau mondial. Ils ont aussi compris, qu’in fine, cela augmente leur compétitivité économique.

DIRECTEUR GÉNÉRAL, AMEE ( AGENCE MAROCAINE

DE L’EFFICACITÉ ENÉRGÉTIQUE )

SAÏD MOULINE

LES POLITIQUES EN EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE REPOSENT SUR DE NOMBREUX PILIERS

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

FOUZI BENKHELIFA DIRECTEUR ORIGINS.

EARTH (INTRAPRENEURIAT SUEZ),ENTREPRENEUR ET EXPERT

SUR LES QUESTIONS DE TRANSITION CLIMATIQUE AUPRÈS DES VILLES

DATA, FINANCE CLIMAT ET PROJETS LOCAUX : LE MIX POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DANS MA VILLE

L’Accord de Paris est un outil précieux et unique car il ouvre la voie à l’engagement de l’ensemble des

pays sur leurs objectifs de réduction d’émissions de GES (Nationally Determined Contribution, NDC). Les actions volontaires et ambitieuses inscrites dans ces NDC, telles que l’efficacité énergétique, font amplement appel aux leviers de compétences des collectivités locales. Les initiatives telles que le Global Covenant of Mayors (+ de 9500 villes dans le monde) ou le réseau C40 (+ de 90 grandes métropoles) témoignent du leadership que les collectivités locales veulent prendre en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Pour autant, dans un contexte de tensionsur les budgets publics, il reste aux villes à définir à la fois leurs feuilles de route de transition climatique ainsi que le modèle économique sous-jacent.Le bilan de la première génération de crédits carbone liés au Protocole de Kyoto est sans appel pour les gestionnaires de collectivités : alors que les villes couvrent de l’ordre de 70% des émissions mondiales de GES, moins de 1% de ces crédits leur ont bénéficié. En l’occurrence, c’est plus de 300 milliards de USD d’investissements générés par ces crédits carbone qui ont échappés aux villes. La question posée pour la nouvelle période initiée par la COP-21 (2020-2030) est de savoir si les villes vont rester en marge de ces mécanismes financiers et de marché.Les analyses convergent pour expliquer cette difficulté : les moyens existantspour identifier, mesurer et vérifier les réductions de GES à l’échelle de territoires et projets urbains paraissent impossibles à rentabiliser

eu égard aux montants des crédits carbone accessibles. De ce fait, les acteurs urbains sont quasi-exclus de ces mannes pour financer la transition climatique.Il est temps que les gestionnaires de villes puissent piloter leurs stratégies de transition énergétique et climatique comme ils peuvent le faire en matière de transport public, de gestion de l’eau ou de collecte des déchets. Notre conviction est qu’il existe un modèle de services urbains intelligents permettant aux décideurs locaux et aux citoyens de connaitre à l’échelle des quartiers, leurs émissions de GES, les potentiels massifs de réduction notamment via des mesures d’efficacité énergétique et de permettre de suivre les progrès réalisés. Les sauts technologiques constatés récemment en matière de mesure par capteurs des gaz à effet de serre (CO2 et CH4), de modélisation atmosphérique mais aussi en matière de mesure de l’activité urbaine (données GPS sur le trafic routier, monitoring d’équipements et de bâtiments) rendent possibles ce chemin vers une ville connectée qui accélère la prise de conscience à agir massivement et donnant accès aux leviers financiers climatiques pour les acteurs locaux. Cette vision, qui est la vocation d’Origins.earth, est partagée d’ores et déjà par de premières villes dans le monde, et en premier lieu la Ville de Paris, mais aussi par des organisations internationales telles la Climate-KIC ou l’Organisation météorologique mondiale et son programme IG3IS (Integrated Global Greenhouse Gas Information System).La Smart City, si l’on doit l’appeler ainsi, sera intelligente et raisonnable si

elle oriente l’action vers la sobriété et l’efficacité énergétique, si elle permet à la collectivité et aux acteurs locaux de travailler en pleine intelligence avec les acteurs de la finance climatique et si en définitive elle remet la ville au centre du pilotage de la transition climatique.Origins.earth lance en cette année 2019, avec la Ville de Paris et le laboratoire des sciences du climat et l’environnement (CEA/CNRS), le premier pilote mondial de mesure en temps continu des émissions (via un réseau de capteurs), de ciblage des potentiels de réduction (SIG dynamique) et le service digital d’accès à la finance climatique. Sous l’égide de l’Agence Parisienne du Climat, notre première priorité est d’accélérer le ciblage et la rénovation énergétique des logements en copropriété en mobilisant les outils de la finance climat (crédits carbone volontaires et/ou domestiques, certificats d’économies d’énergie, mécanismes de l’Article 6 de l’Accord de Paris, compensation CORSIA,…).La plateforme Origins.earth s’adresse à l’ensemble des villes du monde qui partage la conviction que la transition climatique locale doit être outillée à la hauteur du défi qui est devant nous.

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L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE CONSTITUE DE PLUS EN PLUS UN AXE IMPORTANT DE LA STRATÉGIE DU MEM. POUVEZ-VOUS NOUS EN PARLER?

L’efficacité énergétique a été érigée comme priorité dans la Stratégie Energétique Nationale lancée en 2009 par Sa Majesté Le

Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste.

Les premières actions d’efficacité énergétique ont vu le jour le lendemain du lancement de cette stratégie et ce, dans le cadre du Plan Nationale d’Actions Prioritaires, qui a permis de réaliser des économies d’énergie importantes et de renforcer la prise de conscience de l’intérêt de l’efficacité énergétique.

Dans la continuité de ce plan, un ensemble de projets ont été entamés portant entre autres sur les chauffe-eaux solaires, les audits énergétiques dans l’industrie, le transport durable, les mosquées vertes, le pompage solaire ainsi que l’éclairage public.

L’effort du Ministère se poursuit par la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire approprié, notamment par la création d’une ESCO publique, l’adoption des textes réglementaires portant sur l’audit énergétique obligatoire, la création des entreprises de services énergétiques et la fixation des performances énergétiques minimales des équipements.

L’année 2018 a connu l’organisation d’une série d'ateliers sur l'efficacité énergétique dans

INTERVIEW AVEC MR MOHAMED OUHMED

DIRECTEUR DES ENERGIES RENOUVELABLES ET DE

L’EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE

MOHAMED OUHMED

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divers secteurs, notamment ciblant les petites niches d’efficacité énergétique, où les opérateurs publics et privés ont confirmé leur adhésion à toute initiative d’efficacité énergétique.

Les travaux se penchent actuellement pour la mise en œuvre des Instructions Royales en matière d’exemplarité de l’Administration Publique dans le domaine de l’efficacité énergétique en particulier dans les bâtiments et le transport.

Il est à rappeler qu’un projet de stratégie nationale de l'efficacité énergétique, est déjà élaboré, fruit d’un débat national élargi, et ciblant principalement les secteurs les plus consommateurs d'énergie à savoir, le transport, le bâtiment, l'industrie, l'agriculture et l'éclairage public.

Cette vision déjà présentée au Gouvernement, place l'efficacité énergétique au centre des préoccupations des acteurs économiques et sociaux et comme facteur de promotion de l'innovation, de la compétitivité et du développement humain.

LES PROJETS D'ÉCLAIRAGE PUBLIC CONSTITUENT- ILS UNE PRIORITÉ POUR LE MINISTÈRE ?

L’une des cibles directes des actions d’efficacité énergétique est l’éclairage public, qui constitue en général, pour les collectivités territoriales,

le deuxième poste de dépenses, après la masse salariale.

La loi 47-09 relative à l’efficacité énergétique stipule que les collectivités territoriales devront rationaliser la consommation d’énergie de leurs services, en intégrant les mesures tendant à rationaliser la consommation d’énergie, notamment en matière d’éclairage public.

A ce jour, plusieurs projets ont été entrepris au niveau de plusieurs villes et communes, et ont abouti à des résultats satisfaisants en termes d’économie d’énergie.

Aujourd’hui, nous constatons un intérêt de plus en plus croissant des collectivités locales, pour promouvoir l’efficacité énergétique dans l’éclairage public et le Ministère déploie tous ses efforts pour accompagner cette dynamique en vue de la mise à niveau énergétique et la durabilité des installations d’éclairage public.

QUELLE PLACE DEVRAIT OCCUPER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE EN AFRIQUE

L’accès à l’énergie demeure un défi majeur au niveau de plusieurs pays africains. Et pour répondre à leurs besoins en énergie, il faut que l’efficacité

énergétique occupe une place centrale dans leurs programmes de développement énergétique, au même titre que le développement des centrales et du réseau électriques.

L’efficacité énergétique est accessible par tous les pays, quel que soit leur mix énergétique et l’application de certaines mesures, qui ne demandent pas nécessairement des investissements importants, aboutit à des économies non négligeables.

De ce fait, il est opportun de développer des programmes d’efficacité énergétique, qui tiennent compte, pour chaque pays, de son paysage énergétique, de son contexte économique, social et culturel, et en se focalisant sur des domaines clés et sur des programmes qui favorisent l’extension rapide des mesures d’efficacité énergétique.

Le Maroc est disposé à partager son expérience en matière d’efficacité énergétique. Les accords de coopération et de partenariat signés avec plusieurs pays africains et en particulier, lors des Visites Royales, constituent un cadre approprié pour renforcer la coopération dans ce domaine.

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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE AU GROUPE AL OMRANE

UN ENGAGEMENT ET DES ACTIONS STRUCTURANTES EN TERME D’EFFICACITE ENERGETIQUE

Conscient de la nécessité de s’inscrire dans le développement durable et dans les orientations données par les plus hautes instances de notre pays, le Groupe Al Omrane, en tant qu’entreprise citoyenne et responsable, place les préoccupations environnementales et sociales au cœur de sa stratégie.

Les secteurs de l’aménagement et de la construction, consommateurs de foncier, d’eau et d’énergie impactent fortement l’environnement tout au long du cycle de leurs projets.

C’est dans ce cadre, que le Groupe Al Omrane a entrepris une politique de

développement durable formalisée à travers la signature d’une Charte environnementale et sociale, qui s’articule autour de trois axes majeurs visant à l’inscrire dans une perspective de responsabilité sociétale : se conformer à la réglementation et à la bonne pratique ; évaluer et réduire ses impacts environnementaux et sociaux ; consulter les parties prenantes et répondre à leurs préoccupations.

Par ailleurs et afin de s’inscrire dans les orientations du programme national d’actions prioritaires, mené par le département de l’Energie sur la réglementation thermique dans la construction, le groupe a lancé quatre opérations démonstrateurs en matière d’efficacité énergétique dans le bâtiment, en partenariat avec l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique, et ayant bénéficié de la subvention de la mise à niveau énergétique de l’Union Européenne.

L’objectif était de faire de ces opérations pilotes de logements sociaux Karama à El Hajeb, Ouroud 2 au Pôle Urbain d’Al Aroui, Jacaranda

à la ville nouvelle Tamansourt, et un bâtiment administratif : siège Al Omrane Chrafate, de véritables modèles en termes d’efficacité énergétique, à reproduire par les promoteurs et les opérateurs dans le secteur. Ainsi, des solutions efficaces énergétiquement, visant à améliorer les performances thermiques et le confort de bâtiment à moindre coût, ont été adoptées et portent essentiellement sur l’isolation de toitures, des murs et des planchers ; le double vitrage, l’installation de chauffe-eau-solaire, les détecteurs de mouvements, les brises soleils et les stores extérieurs.

En effet, la mise en œuvre de ces solutions d’isolation a fait l’objet d’une capitalisation sur l’ensemble des expériences menées dans le cadre de la réduction des impacts environnementaux afin d’analyser les démarches innovantes et performantes initiées, en vue de tirer les premiers enseignements et d’acquérir un nouveau savoir et savoir-faire essentiels pour l’amélioration de la qualité environnementale des projets.

Ainsi, elle a démontré que la conformité à la nouvelle réglementation thermique, pourrait

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être obtenue et intégrées, sans altérer l’équilibre économique des projets et en respectant l’objectif social de faible coût des logements. Toutes ces mesures ont été reprises dans un « Guide de bonnes pratiques d’efficacité énergétique » qui s’applique aux différentes phases de la conception, de la construction et de l’usage des logements sociaux.

Par ailleurs et vu le caractère important que revête cette démarche, le groupe a procédé d’une part à la mise à niveau des CPS types, et d’autre part à la généralisation de la mise à niveau énergétique de son patrimoine immobilier, notamment pour son siège social central à Rabat et neuf sociétés filiales propriétaires de ses locaux.

La société Al Omrane Tamansourt a pris l’initiative, en premier, de mettre à niveau son bâtiment administratif via l’installation d’une station solaire lui permettant ainsi de réduire sa facture électrique à hauteur de 70% et de contribuer significativement à l’éclairage public de la place centrale de Tamansourt, et d’assurer la production d’énergie dédiée au pompage de l’eau d’arrosage de certains espaces verts de la ville nouvelle.

Par ailleurs, un projet pilote d’éclairage public efficace énergétiquement est en cours de lancement au niveau de la ville nouvelle Tamesna, en partenariat avec la GIZ pour le volet études.

Dans sa stratégie à venir, le groupe ambitionne, à la fois la consolidation des acquis et la structuration d’une politique claire et progressive en matière de développement durable, tout en faisant de l’Innovation, la Recherche et le Développement un levier important de développement de ses activités.Un dispositif d’intégration est mis en place et sera renforcé par une prospection nationale et internationale.

Ceci permettra la concrétisation de partenariats avec des institutions de recherche et développement, la réalisation de projets de Recherche et Développement, avec de nouveau procédés et matériaux, et par la suite, une systémisation des pratiques de l’efficacité énergétique, garantissant l’utilisation des énergies renouvelables et l’intégration des dispositifs de l’efficacité énergétique dans les projets d’aménagement et de construction du Groupe Al Omrane.

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QUESTION 1

QUELS SONT LES PROJETS D’ÉCLAIRAGE PUBLIC EN CÔTE D’IVOIRE

La Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) se voulant à la pointe de la technologie, a mis en place un projet dénommé « TERE » qui a consisté à l’équipement de l’ensemble du réseau

d’éclairage public sur le territoire de la Côte d’ivoire d’un système de télégestion en temps réel de 480 000 foyers d’éclairage public. TERE permet d’optimiser le fonctionnement du réseau d’éclairage public (commande de l’éclairage, contrôle et paramétrage, surveillance du réseau, suivi et réponse en temps réel, la détection des anomalies) et contribuer ainsi à l’efficacité énergétique. Le projet de télégestion de l’éclairage public a été mené à son terme.

QUESTION 2

EST CE QU’IL Y A UN PROJET EN COURS DE SMART CITY EN CÔTE D’IVOIRE ?

Aujourd’hui, à ma connaissance, il y a un début de réflexion globale qui sont en cours pour monter des projets Smart city souvent combinés avec le concept ville durable dans les villes

d’Abidjan et à Grand Bassam. Déjà à Abidjan, est en cours de mise en place un système de caméra qui va servir en plus du renforcement de la sécurité des biens et des personnes de fluidifier la circulation des véhicules sur la voie publique.

KOUTOUA CLAUDEPRÉSIDENT DE LA COMMISSION

HQSE DU PATRONAT IVOIRIEN CGECI-PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION AFRICAINE DE NORMALISATION

ÉLECTROTECHNIQUE

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5ÉME ÉDITION DES RENCONTRES AFRICAINES DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE13 MARS 2019 / HYATT REGENCY CASABLANCA

« Concevoir des villes intelligentes est devenue une nécessité dans le but est d’améliorer leurs gestions, maitriser leurs consommations énergétiques et réduire leurs empreintes carbone ».

Au Maroc, la population urbaine continuera à croître durant les prochaines décennies pour atteindre plus de 70% d’ici 2030 « Selon le Conseil économique social et environnemental », cette croissance rapide de la population au cours des années prochaines, va entrainer de plus en plus de besoins pour la création de nouvelles villes, par conséquent, les besoins énergétiques du pays vont augmenter de manière très grande, il faut dorénavant concevoir des villes qui répondent aux besoins actuels et futures de la population de manière durable et intelligente.

Grâce à la certification environnementale et spécifiquement la RTCM « Réglementation Thermique de Construction Marocaine » applicable depuis 2015 sur tout nouveau projets de construction en milieu urbain, le Maroc prévoit une économie d’énergie finale d’environ 1,22 Mtep à l’horizon 2020 grâce à ce programme d’efficacité énergétique mis en place par l’Agence Marocaine de l’efficacité énergétique.

Casablanca, la plus grande ville au Maroc, connait aujourd’hui un fort développement d’infrastructures et de constructions durables, depuis

octobre 2015, elle est devenue la première ville africaine à faire partie du réseau de 25 villes intelligentes sélectionnées par l’organisme « Institue of Electrical and Electronic Engineers » qui appuiera Casablanca dans le développement de son concept de ville intelligente.

Aujourd’hui EESM, concentre son activité sur des thématiques qui figurent parmi les aspects les plus importants afin d’arriver à créer des smart cities, à savoir :• Construction de bâtiments à haute efficacité énergétique. • Maîtrise des modes de déplacement les moins polluants • Gestion des déchets et eaux pluvial.• Gestion de l’énergie et l’éclairage artificiel.

Efficient Energy Solution Morocco « EESM »Cabinet de conseil spécialisé en certification environnementale HQE et LEED, accompagne depuis quelques années des architectes et promoteurs dans la réussite de leurs projets de construction d’un point de vue énergétique et environnementale.

EESM figure aujourd’hui parmi les experts dans le secteur de la construction durable au niveau national.

Les défis climatiques et énergétiques que connait notre pays aujourd’hui, nous poussent toujours à trouver des solutions efficaces et adaptés aux besoins les plus spécifiques pour chaque type de construction.

LA CERTIFICATION ENVIRONNEMENTALE UN OUTIL MAJEUR ET INNOVANT DANS

L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET LES SMART CITIESDR. BENZAZAA MOSTAFA, RÉFÉRENT HQE ET DIRECTEUR DU BUREAU D’ÉTUDE EFFICIENT ENERGY SOLUTION MOROCCO

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TÉMOIGNAGE DES VILLESLA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE,

UN AXE STRATÉGIQUE POUR LYDECL’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Eclairer juste. C’est sur la base de ce principe majeur que Lydec a construit son programme de performance de l’éclairage public depuis la prise en charge de ce service

en 2009, notamment à travers la maîtrise énergétique des installations et la réduction des nuisances lumineuses.

Lydec assure une veille dans le domaine des nouvelles technologies et a œuvré pour la mise en place d’un plan d’actions ambitieux reposant sur des procédés innovants.

OBJECTIF : réduire la consommation d’énergie, tout en maintenant un niveau d’éclairement conforme à la norme. Grâce à cette stratégie, une baisse de la consommation par point lumineux de 6.5% a été enregistrée entre 2010 et 2017.

La réalisation du Schéma Directeur d’Aménagement Lumière de Casablanca aboutira à des plans lumières par domaine: valorisation du patrimoine, mise en place d’une identité nocturne, embellissement et animation des places publiques, identification des voies structurantes et sécurité de déplacements.

Plusieurs projets, respectant les préconisations du SDAL, ont été réalisés ou sont en cours de mise en œuvre. Il s’agit, entre autres, de l’éclairage des lignes du tramway, du quartier Art Déco, du pont à haubans, du boulevard de l’Océan Atlantique et de la zone industrielle d’Aïn Sebâa.

L’ÉLECTRICITÉLydec poursuit sa mobilisation pour améliorer le rendement du réseau de l’électricité, en mettant notamment en place un projet innovant majeur qui est la sectorisation électrique. En effet, l’ensemble du réseau de distribution d’électricité a été divisé en secteurs homogènes sur lesquels les flux sont mesurés, enregistrés et analysés. Ceci permet d’identifier les zones de distribution à faible rendement et d’engager les actions pertinentes aux niveaux technique et clientèle.

Par ailleurs, tous les clients industriels desservis par Lydec sont actuellement télérelevés quotidiennement, ce qui leur permet de suivre et d’adapter en permanence leurs consommations. Une alerte automatique leur est envoyée par SMS en cas d’anomalies dans leurs consommations. Un déploiement pilote est actuellement en cours pour tester cette technologie chez les clients particuliers (basse tension).

EN 2016, en amont de la COP22, le délégataire casablancais a lancé des projets visant une économie de plus de 1,8 million de KWh/an au profit de la Commune de Casablanca :• Déploiement de plus 1 000 Luminaires à LED au niveau de différents quartiers de Casablanca ; • Mise en place d’un éclairage LED au niveau d’une vingtaine de parcs et jardins ;• Mise en place d’un éclairage télégéré avec des luminaires LED sur la Route Nationale n° 11, pénétrante majeure de Casablanca ;• Mise en place de la télégestion et la gradation du réseau d’éclairage public au niveau des boulevards Roosevelt et Al Wahda Al Ifriquia ; • Installation de 21 économiseurs d’énergie ;• Mise en place de la télérelève au niveau de 550 compteurs d’éclairage public.

EN 2017, dans le cadre du Plan de développement du Grand Casablanca (2015-2020) qui vise notamment à améliorer le cadre de vie des habitants, la Ville de Casablanca a décidé de se doter d’un Schéma Directeur d’Aménagement Lumière (SDAL). Première à l’échelle nationale, ce schéma a pour objectif de fixer les grandes orientations en matière d’éclairage urbain. Il permettra d’améliorer la qualité de l’éclairage, de répondre à un objectif d’efficacité énergétique et de définir une identité lumière harmonieuse de la ville.

Afin d’assurer l’amélioration de la performance énergétique du parc d’éclairage public de Casablanca, le SDAL préconise la généralisation du LED pour l’ensemble du territoire et l’abaissement du niveau d’éclairement à partir de 23h pour les voies de desserte. Objectif : réduire de plus de 20% la facture énergétique du parc existant à terme avec le renouvellement du patrimoine identifié comme vétuste.

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Globalement, les efforts menés par le délégataire casablancais en termes d’efficacité énergétique ont permis de réaliser en 2018 un gain d’environ 19 GWh

dont 8,7 GWh grâce au projet innovant de la sectorisation électrique.

UNE NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Engagée dans une démarche de dialogue responsable avec ses parties prenantes, Lydec a mené en 2017 une refonte de son Plan d’Actions Développement Durable 2020. L’entreprise y a intégré les résultats de la matrice de matérialité menée en 2016, l’évolution des principaux référentiels internationaux et nationaux en matière de développement durable, les visions territoriales définies pour le Grand Casablanca ainsi que les évolutions propres à son projet d’entreprise et à celles du groupe SUEZ.

C’est ainsi que 64 thématiques environnementales, sociales et sociétales pertinentes au regard des enjeux du Grand Casablanca et des métiers de Lydec ont été identifiées. Ces thématiques ont été synthétisées dans une feuille de route stratégique, définie à l’horizon 2030 autour de 4 engagements et 11 objectifs au service de la transition durable du Grand Casablanca. Lydec s’engage, entre autres, à agir en faveur de la gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changement climatique. Elle se fixe ainsi comme objectif de contribuer à la gestion efficiente de l’énergie à travers ses activités.

3 ENGAGEMENTS CLIMAT

Lydec s’engage, à l’horizon 2020, à atteindre une part de 10% d’énergie consommée à usage interne issue de sources renouvelables. C’est un des engagements climat que l’entreprise a lancés, en juin 2016, en amont de la COP22.

Afin de contribuer concrètement à la feuille de route nationale sur le changement climatique, Lydec avait annoncé deux autres engagements qui répondent aux enjeux d’atténuation et d’adaptation au changement climatique sur son territoire d’ancrage :- Réduire de 20% les émissions de GES sur l’ensemble de son périmètre d’activité d’ici 2020 (Hors pertes électriques)- Economiser l’équivalent de la consommation en eau d’une ville de 1,2 million d’habitants d’ici 2020 (par rapport à 1997)

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L’expérience relative à la création d’une société de développement local régissant l’éclairage public à Salé suscite plusieurs remarques dont les principales sont :

• Absence de ressources humaines capables de contrecarrer l’expertise de la société privée qui fait appel à des experts dans la matière (juridique, financier et technique).• Déséquilibre de la convention à 100 % en faveur de la société privée.• Le coût de l’entretien devient plus cher que l’entretien en régie toutes proportions gardées.• La société privée s’est engagée à baisser la consommation d’environ 40%, alors que le montant de l’investissement est supérieur à cet engagement.• La convention ne prévoit pas de pénalité relative à un engagement de la société privée non atteint.

Un avenant n°1 est en cours d’approbation au niveau du ministère de l’intérieur dont les principaux changements sont :

• Diminution des dépenses communales annuelles de 30 % environ.• Dédoublement des investissements de la SDL sur la période de 15 ans.• Les logiciels informatiques et tout matériel amorti sont devenus biens de retour au lieu de biens de reprise.• Insertion des représentants communaux dans la commission de choix des luminaires.• Détail chiffré de toutes les missions de la SDL.• Travaux de renouvellement au métré au lieu du forfait.

Je suggère la formation d’une commission ad hoc incluant des spécialistes en juridique, finance et technique ainsi que les fonctionnaires des communes, préfectures voire régions et ministère de l’intérieur en vue de négocier tout prochain contrat dans l’objectif d’avoir à l’avenir des fonctionnaires formés dans ce domaine de négociations.

L’EXPÉRIENCE RELATIVE À LA CRÉATION D’UNE SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT

MOHAMMED LAALOU ADJOINT AU MAIRE DE SALÉ

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SERIGNE LÈYE THIOUNE

DIRECTEUR DES SERVICES TECHNIQUES DE LA VILLE DE DAKAR

L’ÉCLAIRAGE PUBLIC : UNE PRIORITÉ POLITIQUE ET UN DÉFI

TECHNIQUE POUR LES VILLES AFRICAINES

les besoins en formation, la prise en compte dès le départ des enjeux de la maintenance, le contrôle de qualité des produits et la mise en place de standards et de normes dans la région.

L’éclairage public peut aider les villes africaines à réduire leurs consommations énergétiques par une pénétration effective de l’efficacité énergétique dans sa gestion. Cela aura comme conséquences une baisse substantielle des charges d’électricité et une réduction des émissions des gaz à effet de serre. Ce qui constitue un signe encourageant pour ceux qui croient que la ville est au cœur de la lutte contre les changements climatiques.

Les villes africaines ne peuvent pas tout faire toutes seules. Cependant celles comme Dakar ont développé une stratégie à long terme basée sur trois piliers notamment une connaissance précise de l’état des lieux et des besoins, un système de financement durable de la maintenance du patrimoine et des nouveaux investissements, et une gouvernance mettant l’accent sur la professionnalisation des acteurs et la mise en place d’outils performants de gestion des installations.

De 2002 à 2017, cette politique a fait passer Dakar de 19.000 à 40.000 points lumineux. L’éclairage public ainsi devenu une priorité stratégique municipale pèse dans le budget annuel de la ville 3,6 Milliards de Francs CFA (5,4 Millions €) pour l’entretien et les travaux neufs avec une facture d’électricité de 4,8 Milliards de Francs CFA (7,2 Millions €).

L’éclairage public est une préoccupation des villes du monde entier. Au cœur des enjeux de

sécurité en matière de qualité de vie, de sécurité et d’économie, les villes mènent aujourd’hui des politiques publiques durables de développement, de gestion de leurs réseaux d’éclairage et d’amélioration de leur efficacité énergétique.

Dans ce contexte l’ambition des villes Africaines est d’inscrire l’éclairage public comme une priorité stratégique en matière de développement durable.

Les problèmes les plus importants rencontrés çà et là portent principalement sur la décentralisation des compétences et les ressources financières, le financement durable des investissements et du fonctionnement,

A la lumière de son expérience, la Ville à identifier les aspects suivants comme étant les facteurs clés pour améliorer les services d’éclairage public : la mise en place d’indicateurs chiffrés de mesure de la performance des prestataires chargés des travaux de maintenance du réseaux d’éclairage public, le renforcement des moyens informatiques et logistiques pour le suivi des opérations, la mise en place d’un système d’information géographique, l’instauration à moyen et long termes de la télégestion des équipements et l’accentuation des efforts de professionnalisation de la gestion du système d’éclairage public par la formation continue des agents municipaux.

Cet exemple pourrait servir d’inspiration aux villes Africaines confrontées aux mêmes enjeux d’urbanisation que Dakar.

Lampadaire installé au centre-ville de Dakar

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L’éclairage public constitue une charge importante pour les communes au

Maroc, particulièrement celles à prédominance urbaine où la facture énergétique constitue souvent la 2ème charge du budget de fonctionnement communal.

Les défis d’ordre technique et humain qui s’ajoutent à la charge financière amplifient davantage le défi d’une gestion optimisée des réseaux d’éclairage public (REP) : méconnaissance de l’existant en termes de composantes du patrimoine REP et leur état, inadéquation de l’éclairage aux besoins des usagers, taux de vétusté en hausse, et besoins en formation continue des ressources humaines .

Plusieurs projets mis en œuvre par la GIZ, en coopération avec ses partenaires institutionnels au Maroc, ont convergé leurs efforts en synergie entre

2013 et 2018 pour fournir une approche globale d’appui au développement de ce secteur. Au cœur de cette l’approche : la promotion du réseautage entre communes pour fournir un cadre structuré d’échange entre praticiens communaux dans ce secteur; le renforcement de capacités à travers la formation et la formation de formateurs; la réalisation de projets de démonstration pour promouvoir la réplication de bonnes pratiques de gestion de l’éclairage public ; et enfin l’initiation de partenariats avec des communes Allemandes pour promouvoir le transfert de savoir-faire entre communes Marocaines et Allemandes dans ce secteur.

A l’issue de cet accompagnement, 6 communes de tailles variantes entre 3.000 et 40.000 points lumineux ont été dotées de base de données géoréférencées de leurs réseaux d’éclairage

public, 7 dotées de schémas directeurs d’investissement pluriannuel en éclairage public déclinés en plan de mise en conformité aux normes sécuritaires et électrique, plan de rénovation des composants vétustes, et plan d’efficacité énergétique. S’ajoute à cela l’accompagnement des communes de Chefchaouen et de Béni Mellal pour la mise en place d’un système d’information géographique leur permettant de garder leur base de données REP à jour, et l’accompagnement de la commune d’Agadir pour la mise en place d’un système de management de l’énergie dans l’éclairage public conforme à la norme ISO 50001 au niveau d’une zone pilote.

De plus en plus de communes initient par elles-mêmes ou avec d’autres partenaires des projets pour le développement de leurs REP et de sa gestion, et il devient de plus en plus important non seulement de disposer d’un programme d’éclairage public au niveau national qui capitalise sur la multitude d’expériences communales initiées récemment et qui fournit un cadre d’orientation aux collectivités territoriales, mais aussi d’investir dans la valorisation du capital humain dans ce secteur, particulièrement au niveau des communes, pour la double raison que celles-ci gardent le rôle de prescripteur et de contrôleur quel que soit le mode de gestion qu’elles adoptent, et qu’en vertu de la loi organique 113-14, la gestion du service de l’éclairage public est une compétence propre aux communes. Doter les communes de moyens humains et investir dans leur qualification est LE préalable majeur pour le développement du secteur.

YOUSSEF AFKIRCONSEILLER TECHNIQUE,

GIZ MAROC

L’ÉCLAIRAGE PUBLIC DES COMMUNES AU MAROC

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RÉFÉRENCES COULEUR

24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCETél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87Web : www.carrenoir.com

ENGIElogotype_solid_WHITE14/04/2015

WHITE

Zone de protection 1

Zone de protection 3

Zone de protection 2

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Après avoir pensé et devoir éclairer les espaces, il convient désormais de se concentrer sur les usages de l’espace, seule

alternative à un usage raisonné des installations et donc des consommations électriques. Le vieux rêve de l’éclairagiste responsable : n’éclairer que les usagers nocturnes d’un espace défini et avec une limite de temps. Rappelons que, l’homme restant une espèce animale, nous sommes soumis à des rythme circadiens que nous devons respecter par des puissance et temporalités d’éclairage adaptés.

Depuis 2016 (pour la ville de Toulouse comme pour de nombreuses villes dans le monde) le passage à la solution LED pour éclairer les rues et parcs permet de réduire systématiquement les puissances appelées :

des réductions de 20 à 50% sont facilement réalisable sans perte de service rendu, c’est le propre de toute innovation de rupture ; il en va de même dans les consommations énergétique des véhicules.

Mais cette rupture apporte un 2eme effet qui se découvre progressivement et que la ville de Toulouse développe : la technique LED obligeant à l’intégration d’un module et d’une technique électronique embarquée, il est alors facile de coupler cette innovation à la digitalisation des outils d’échanges sociétaux.

Ce mélange des genres entre techniques dures et utilisation collaborative permet (voire oblige) à imaginer les équipements d’éclairage public comme

En matière d’éclairage public, l’objectif fut depuis toujours d’éclairer les espaces pour leur utilisation nocture. A d’autres époques, les tensions financiéres comme écologiques n’étaient pas aussi prégnantes

que de nos jours et il nous faut désormais trouver et mettre en œuvre d’autres solutions globales pour optimiser les installations existantes et créer des installations performantes

PASSAGE À LA SOLUTION LEDAQQAOUI HAFID, MAIRIE DE TOULOUSE

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des supports d’autres services que la lumière : ou comment la LED est la porte d’entrée dans le monde digital pour l’appareil lumineux, ou comment la lumière peut et sera très vite reléguée à l’option face à la nouvelle « way of life » qu’apportent les réseaux sociaux.

Bien sur la fonction première de la lumière reste fondamentalement celle d’éclairer les espaces urbains pour les sécuriser et rendre la ville attractive la nuit, cette nouvelle approche globale des couts et des impératifs écologiques nous poussent à imaginer le monde de demain comme un monde partagé, y compris dans les infrastructures économiques urbaines. Il faut prendre le train en marche et ne pas attendre que d’autres forces économiques comprennent et mettent en œuvre des moyens de mutualiser des supports à leur seul profit : la négociation commence pour orienter les décisions politiques d’aménagement vers de nouveaux horizons à forte valeur ajoutée. Mutualiser les techniques et les équipements pour réduire les couts d’investissement ; repenser (détruire l’historique pour reconstruire le futur, théorisé par la destruction créatrice de l’économiste Shumpeter) les silos techniques des administrations gestionnaires de la ville pour en fluidifier son fonctionnement toujours et plus que jamais au service de l’utilisateur que nous sommes ou seront ; imaginer de nouveaux services aux usagers pour leur faciliter la vie en ville (au travers de l’accompagenement de la voiture cnnectée par exemple dans l’environnement le plus complexe pour les algorithme qu’est la ville).

Les évolutions techniques accessibles que les GAFA mettre à notre portée économique à tous amènent à de nouvelles solutions pour rentabiliser les installations en offrant de nouvelles fonctionnalités (détection, comptage, aide à la décision ou à la surveillance…). La data, l’IA embarquée, les réseaux 24h/24….autant de solutions ouvrant la ville à la modernité urbaine, la « Smart City » !, la ville « qui devient intelligente » en utilisant son histroire comme un support de rebond vers l’avenir, toujours incertain mais maîtrisable

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ET SI LE LIFI ÉTAIT LA SOLUTION POUR LES VILLES CONNECTÉES

On parle de plus en plus de solutions LED1 pour l’éclairage public. Cette technologie présente une meilleure efficience énergétique dans

la mesure où elle apporte un niveau de qualité comparable à celui des technologies traditionnelles sur les plans photométriques, énergétiques et environnementaux en respectant les prescriptions de la norme NF EN 13201-2. Les LED, malgré leurs prix et un manque de rigueur chez certains fabricants, sur la protection des lampes (lumière bleue, source de risque pour la vision) présentent les avantages suivants :• Une durée de vie très importante. Le principe de fonctionnement de la LED est proche de celui d’un panneau PV inversé. C’est lors du déplacement d’électrons entre deux semi-conducteurs que la lumière est émise. Le condensateur chimique, très sensible à la chaleur conditionne la durée de vie de la LED.• Un rendement lumineux très bon (6 fois supérieur à celui d'une lampe à incandescence)• Une bonne résistance aux cycles "allumage/extinction"• Aucun risque de pollution et nuisances lumineuses diminuées.• Une température de l'ampoule sans risque de brûlure• Une économie substantielle en maintenance, surtout avec l’arrivée des nouvelles générations.

Les LED restent, quand même, sensibles aux surtensions (particulièrement aux effets de la foudre), à l’effet de courant d’appel (très court et intensif). Leur diffusion dépendra également du niveau d’adaptation des réseaux électriques. Les LED permettent de gérer la temporalité : mettre en place l’éclairage le plus juste, en modulant le niveau d’éclairement (abaissement, allumage-extinction, télégestion et supervision pour adapter les lumières au besoin). D’où leur intérêt pour cette technologie innovante qu’est le LIFI.

Issu des travaux de Recherches, le LIFI (ou Light Fidelity) est un moyen de communication, utilisant l’éclairage LED pour diffuser des informations. Les données sont transmises par simple clignotement. Ce signal lumineux est capté par un lecteur spécifique ou un smartphone. Cette solution offre un débit théorique bien supérieur au WiFi classique, il pourrait atteindre 1 Gbit/s dans la zone éclairée.

La technologie LIFI est également appelée Li-fire ou VLC pour « Visible Light Communication », et permet de communiquer par Internet sans fil en toute sécurité, sans partager la bande passante avec son voisin. Diffuser un accès internet dans une salle de conférence ou dans un bâtiment sans que les signaux ne soient « piratables » constitue un vrai atout, parmi d’autres pour cette technologie.

HAMID EL MAHMOUDI, DIRECTEUR DU CENTRE DES COMPÉTENCES INDUSTRIELLES UNIVERSITÉ MOHAMMED VI POLYTECHNIQUE

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LE LIFI, COMMENT ÇA MARCHE ?

Partant de l’idée de la télécommande a infrarouge, Le physicien allemand, Harald Haas, a pu envoyer des données à travers une ampoule LED, grâce à la variation de son intensité2.

D’après Haas, et comme il l’appelle, la « D-Light », peut produire des débits de données supérieurs à 10 mégabits par seconde (plusieurs pilotes fonctionnent à 150 Mbit/s). Les données pour les ordinateurs portables, les smartphones et les tablettes sont transmises par la lumière. La sécurité serait renforcée : sans lumière, il n’y a pas d’accès aux données.

Des applications sont possibles pour cette technologie, depuis l’accès public à Internet par le biais de lampadaires aux voitures qui communiquent par leurs phares. Le LIFI pourrait faciliter les transmissions des données sans fil à travers le spectre du visible en apaisant les craintes de certains usagers vis à vis des ondes électromagnétiques.

Le LIFI, moyennant l’insertion de micro chip dans la lampe LED connectée à une source de transmission de collecte amont (soit fibre optique, CPL ou DSL …), pourrait être utilisé dans certaines zones par l’éclairage public urbain, les transports publics (métro, trains, avions …) mais aussi les environnements médicaux ou industriels où les communications

Wireless radio sont perturbées ou dangereuses.

Le LIFI est économe en énergie car n’utilise que l’éclairage et ne consomme que très peu d ‘énergie supplémentaire, mais ne fonctionne que si la lumière, même faiblement, est allumée, ce qui limite l’usage dans des espaces publics !Le LIFI est monodirectionnel (on ne peut que recevoir et pas émettre vers le capteur LIFI) sauf en le couplant avec une autre technologie (ex CPL, WIFI…) ce qui limite son développement principalement du côté des applications transactionnelles.

Même limités, dans un premier temps à la diffusion du signal, les usages du LIFI sont très utiles par exemple, dans la géolocalisation à l’intérieur d’un bâtiment ou dans un espace souterrain, pour des services de type broadcast (téléchargement d’applications, de documents, de contenus médias, visualiser des flux vidéo HD …).

Le LIFI offre un niveau de sécurité supérieur, mais nécessite de déployer un réseau de collecte derrière les « lampes LED », et ainsi de changer le parc des lampes actuelles par des LED compatibles LIFI. L’enjeu industriel passe par la possibilité pour les fabricants de produits (smartphone, tablettes, objets connectés …) de les équiper de base en LIFI. Sans l’effet de taille critique du parc de terminaux doté d’interfaces compatibles avec le LIFI, cette technologie pourrait

rester cantonnée à des « niches » de marché très ciblé comme c’est le cas pour CPL (Courant Porteur en Ligne). Celui-ci d’ailleurs, pourrait retrouver un second souffle avec la diffusion massive des compteurs intelligents électriques.

UN MOYEN DE TÉLÉCOMMUNICATIONS IDÉAL POUR LA SMART CITY ?

Outre ces cas, le LIFI pourrait bien trouver des applications à plus large échelle, les ampoules LED de l’éclairage public pouvant se transformer en émetteur LIFI. Une solution pour les villes, désireuses de diffuser des informations via le réseau d’éclairage urbain. Mais de nombreux usages restent encore à inventer. Consommation énergétique, covoiturage, parkings, horaires des bus, services de conciergerie… de multiples applications pourraient apparaitre à l’avenir, portées par des industriels ou startups qui tentent d’émerger sur un marché du « Smart Lighting » estimé à 8,14 milliards de dollars à l’horizon 2020 par Markets&Markets.

Sources :

sunna.design.fr, conseils-thermiques.org, syndicat-eclairage.com, afer-eclairage.fr, fnccr.asso.fr, tactis.fr, novaveolia.com

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Aujourd’hui, pour l’éclairage connecté au réseau électrique, les solutions à base de LED sont efficaces pour tout type d’éclairage et de flux lumineux. Les luminaires utilisant des lampes à vapeurs de sodium ou des halogénures métalliques restent aussi être très efficaces respectivement pour l’éclairage routier et l’éclairage des places publiques. L’utilisation de ces sources dans des luminaires qui ne gaspillent pas la lumière en la dirigeant précisément vers les surfaces à éclairer réduit les consommations électriques tout en permettant de limiter la pollution lumineuse.

La maintenance consiste à maintenir le service en réparant le matériel défectueux et en nettoyant et entretenant régulièrement les luminaires soumis aux agressions extérieures (vent, humidité, poussière…). Elle consiste aussi à anticiper le remplacement des luminaires en provisionnant le budget nécessaire le moment venu. Les luminaires LED durent 10 ans ou plus, réduisant les besoins de remplacement. Dans certains luminaires LED, le module (équivalent de la lampe) ne peut être remplacé séparément du luminaire, entrainant un coût plus élevé à la fin de vie de la source LED.

Les lampadaires solaires autonomes sont une solution très intéressante là où le réseau électrique est déficient voire inexistant ou quand le coût de l’électricité est très élevé. Le dimensionnement des lampadaires solaires (panneaux photovoltaïque, batterie, luminaire) doit être fait avec attention, prenant en compte les ressources solaires locales et les besoins en autonomie. Les conditions climatiques sont aussi très importantes pour adapter la fréquence de nettoyage des panneaux photovoltaïques.

L’expansion démographique et géographique des villes africaines rend nécessaire l’utilisation de technologies efficaces et capables de supporter les baisses de tension intermittentes du réseau de distribution d’électricité voire les délestages. Une attention particulière doit donc être portée à l’adaptation de l’éclairage public aux besoins tout en limitant l’impact sur l’environnement et les consommations d’électricité. Des solutions robustes existent pour toutes les situations.

Le maillage que forme le réseau éclairage public en fait un formidable vecteur pour apporter de nouveaux services aux citoyens et dessiner la ville intelligente de demain.

L’éclairage public est nécessaire à la vie nocturne dans les villes et villages. Il participe à la sécurité des déplacements des véhicules et des personnes en leur permettant de voir, d’être vu et de se reconnaître,

et est source d’activité économique. L’éclairage public est donc un service apporté aux citoyens, un outil essentiel de la ville intelligente. Le réseau d’éclairage public est aussi présent partout dans la ville, et les lampadaires peuvent supporter différents détecteurs (de pollution, trafic …).

Mais l’éclairage public compte pour une part élevée des consommations d’électricité d’une commune (de l’ordre de 20 % dans les communes françaises, plus de la moitié dans certaines communes africaines) et représente une part importante du budget énergie de celle-ci, sans oublier des exigences d’entretien souvent négligées et pourtant nécessaires pour maintenir le service.

BRUNO LAFITTE

ONU ENVIRONNEMENT

Extension organisée des villes, création de nouveaux pôles de Zones d’urbanisation, Al Omrane anticipe le développement des villes en créant des espaces de vie durables, répondant aux besoins des générations présentes et futures avec pour Objectif l’aménagement des structures de vie agréables pour les populations et attractives pour les investisseurs,

AMÉNAGEUR DU MAROC URBAIN DE DEMAIN

www.alomrane.gov.ma

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Extension organisée des villes, création de nouveaux pôles de Zones d’urbanisation, Al Omrane anticipe le développement des villes en créant des espaces de vie durables, répondant aux besoins des générations présentes et futures avec pour Objectif l’aménagement des structures de vie agréables pour les populations et attractives pour les investisseurs,

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NOUVELLE GÉNÉRATION DE CAPTEURS INTELLIGENTS

La société KAWANTECH propose une nouvelle génération de capteurs intelligents qui permettent de réduire les coûts énergétiques. Implanté dans les luminaires à LED, le capteur KARA™ détecte les piétons approchants, à 30m, du

lampadaire et commande au luminaire d’intensifier son éclairage à leur passage. Exploitant des capteurs de lumière élaborés, KARA™ identifie les formes humaines, les vélos et/ou les voitures et leur apporte l’intensité lumineuse

appropriée. KARA™ peut réduire les coûts énergétiques relatifs à l’éclairage public jusqu’à 70%.

DESCRIPTIONS :

SIMPLE ET RATIONNEL :

Si l’éclairage puissant de nos villes était un symbole de richesse et de modernité, c’est désormais un signe de dépenses irrationnelles et de pollution.

Certaines villes éteignent leurs voies au coeur de la nuit, au détriment du concept même d’éclairage sécurisé, et violent, ainsi, l’obligation légale d’éclairer nos villes pendant la nuit.

Le passage à l’éclairage à LED dans nos villes permet un gain limité d’énergie par rapport au sodium historique. Les villes ont de plus en plus tendance à couper l’éclairage au coeur de la nuit. La conversion rapide de l’éclairage à lampes vers l’éclairage à LED ouvre de nouvelles possibilités pour éclairer mieux tout en dépensant moins. Un meilleur rendement des LED par rapport à l’éclairage

sodium récent apporte déjà un gain d’énergie jusque 30%. Un éclairage dynamique, doux, homogène et adaptatif modernise des infrastructures urbaines tout en étant désormais éco-responsable.

UTILISATION :

Installé dans les lampadaires à LED, KARA™ détecte les objets en mouvement dans un rayon de 30m autour du point lumineux. En différenciant les variations de contraste, KARA™ « visualise » les véhicules, les vélos et les piétons qui entrent dans la zone, ils sont ainsi détectés d’après leur masse et leur vitesse. Typiquement, un luminaire proposant un éclairage faible dit « de sécurité » autour de 10 Watts, va alors intensifier son intensité lumineuse jusqu’à 70 Watts pour fournir un éclairage classique et confortable au passage des nouveaux venus. Après leur passage, l’intensité lumineuse baissera lentement afin d’éviter tout sentiment de clignotement.

LUC CHANSON - DIRECTEUR GÉNÉRAL - KAWANTECH - TOULOUSE

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CAPTEUR INTÉGRÉ :

KARA™ utilise un capteur industriel CMOS dédié à la détection de contraste. Le principe est proche des capteurs Infrarouge de détection de mouvement, mais la différence d’intensité lumineuse est dans le spectre visible et non infra-rouge.

Cette technologie permet de détecter des objets avec une taille minimale de 20cmx20cm. Le capteur reçoit une vue de la rue au travers d’une optique et d’une carte électronique connectée à la carte processeur du module KARA™.

Le coeur du KARA™ repose sur un processeur ARM qui analyse les données de mouvement reçues. Le module génère une cartographie de la zone en faisant apparaître de nouveaux objets et décide de changer l’intensité de l’éclairage selon des règles préalablement établies (vitesse de déplacement, taille de l’objet, directions cohérentes, etc.).

INTERFACE :

La variation de l’éclairage est provoquée par un contrôleur qui permet de gérer des rampes de variation d’intensité d’éclairage (dimming linéaire analogique via des commandes 1-10V classiques envoyées au driver de LED et/ou suivant le protocole DALI2). Le boitier KARA™ ne nécessite qu’un branchement 220V et deux fils pour envoyer les ordres de gestions de puissance d’éclairement à l’alimentation du panneau de LED (voir au ballast sodium dimmable).

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L'ÉCLAIRAGE DYNAMIQUE DANS LES NOUVEAUX PLANS LUMIÈRE URBAINSNAZIH JELLAL MALD - ECLAIRAGISTE CONCEPTEUR LUMIÈRE, DIRECTEUR DE L’AGENCE EFEBAT

L’éclairage public est un concept très récent dans l’histoire de l’humanité. Aussi trivial semble t il aujourd’hui

dans tout nouvel aménagement urbain, il est rare de trouver des réalisations qui répondent pleinement aux besoins de la philosophie même de l’éclairage public.Le premier besoin exprimé par l’Homme était d’ordre purement sécuritaire. Les villes vivaient au rythme solaire et dès la tombée de la nuit, aucune activité en dehors de la maison n’était possible.

Et depuis l’invention des premières solutions techniques, les Services de Police des grandes Villes comme Paris puis Londres ont adapté la solution d’éclairage artificiel pour réduire considérablement le crime nocturne. Mais depuis, les restaurants et commerces de loisirs ont boomé créant une vie nocturne qui s’est développée et amplifiée en perturbant la physiologie et psychologie des espèces vivantes dont l’Homme lui-même, qui demeure à son insu la principale victime.

Aujourd’hui, avec l’avancée technique et les multitudes de possibilités qu’offre la technologie, la lumière pourrait jouer des rôles beaucoup plus importants dans la vie urbaine si elle est bien conçue d’une manière réfléchie et structurée, tout comme elle pourrait être polluante et destructrice quand les projets d’éclairage

publics sont pris à la légère, et c’est malheureusement le cas de bon nombre des réalisations où les pouvoirs publics ne missionnent pas de maîtrise d’œuvre de conception lumière qualifiée et font rédiger leurs appels d’offres par des vendeurs de matériel dans l’absence flagrante de tout concept et réflexion lumières.

En effet, La conception lumière est un processus créatif et technique qui vise à paramétrer la lumière pour répondre aux ambiances fonctionnelles et émotionnelles selon les différentes tâches requises par différentes utilisateurs dans différentes situations. Tout bon projet d’éclairage public nécessite d’abord l’établissement d’un plan lumière. Chaque ville devrait avoir une charte d’éclairage spécifique à ses propres particularités, selon les besoins de l’ensemble des parties prenantes qui sont les citoyens, les commerçants, les pouvoirs publics et gestionnaires délégataires des parcs d’éclairage, les touristes et visiteurs et dans certains cas l’Unesco et instances qui veillent sur le patrimoine, sans oublier la faune et la flore et plus généralement l’environnement. Certaines de ces composantes diffèrent d’une ville à une autre en fonction de leurs habitants, géographie, culture, histoire, richesse ou dirigeants. L’environnement reste néanmoins la composante universelle commune à toutes les villes et doit être prise au sérieux dans tout projet d’éclairage public.

L’environnement nous challenge sur les pollutions lumineuses que nous créons et qui dérangent le rythme circadien naturel des espèces vivantes. Il nous challenge aussi sur l’excès d’énergie utilisée pour produire de la lumière inutile dans des zones qui n’exigent pas de lumière ou à des horaires insensés. Chaque lumen inutile génère des watts inutiles et donc des coûts inutiles et produit en même temps des émissions carbones que nos enfants paieront très cher pour les années à venir.

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Il est grand temps de concevoir des villes vivables, saines et durables. Et pour cela il faut creuser profondément dans la philosophie de l’éclairage et dépasser cette perception limitée aux deux pauvres scénarii éclairage/extinction des candélabres programmés par des horloges astronomiques.

En bons concepteurs lumière, nous devons revenir à notre première source d’inspiration qui est la nature elle-même à travers le soleil. C’est aussi simple que cela, il faut juste observer la lumière du jour et voir comment nous pouvons très facilement en tirer les informations sur le climat, le temps dans la journée, la saison voire la localisation. Le soleil a une course différente à chaque instant de l’année et sa réflexion dans le ciel génère des températures de couleur différentes selon son altitude. En résumé, l’éclairage naturel est très dynamique et évolutif et nous devons nous inspirer de ce dynamisme dans nos conceptions d’éclairage artificiel.

La technologie aujourd’hui arrive à nous offrir des solutions très intéressantes en terme de modularité si bien sur la distribution de la lumière, que de la température de couleur et la variation d’intensité. En bonne intelligence nous pourrions exploiter cette pilotabilité pour améliorer la qualité de la lumière et son adéquation avec les différents besoins sociaux des différents utilisateurs qui sont de plus en plus évolutifs.

Ainsi chaque espace urbain pourrait être planifié pour accueillir différentes utilisations sociales, sportives ou économiques et la lumière doit être conçue pour s’accommoder avec ces différentes mises en scène permettant à un espace de vie une multitude d’usages.

L’uniformité de l’éclairage est un concept à bannir. A l’exception des voies de circulation où les normes exigent une certaine uniformité pour la sécurité des conducteurs, aucun autre espace ne doit être soumis à l’uniformité. Au contraire, une hiérarchisation des éléments et des zonings est beaucoup plus intéressante et permet considérablement de réduire les pollutions lumineuses et de créer des zones d’ombre acceptables et appréciées par les gens sans leur donner le moindre sentiment d’insécurité qui est justement très ressenti dans les situations de fort contraste quand il y a un surdimensionnement d’éclairage dans certaines zones.

Un excellent concepteur lumière est celui qui sait créer de l’ombre et ponctuer la lumière uniquement dans les situations qui la requièrent. Son œil a une lecture globale du paysage et il sait comment instrumentaliser la lumière pour orienter les passants vers les zones marchandes et les espaces de vie animés. Et dans l’autre sens, il doit savoir comment sa conception lumière pourrait valoriser un espace et le rendre attractif, et c’est là la grande valeur ajoutée que doivent apprécier les maires et gestionnaires des communes.

Pour conclure, en mettant l’environnement et l’écologie sur un front, l’Homme et sa vie sociale sur un autre et enfin l’économie sur un dernier, une analyse mixte de ces ingrédients devrait conduire à un plan lumière équilibré, raisonnable, écologique et donc durable.

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