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Dédicaces UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT- ANNEE: 200 THESE N°: La drépanocytose dans un service de médecine interne Etude de 33 cas chez ladulte THESE Présentée et soutenue publiquement le :……………………….. PAR Mlle. GNAGO NINA Prisca Née le 12 Février 1983 à Abidjan Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine MOTS CLES Drépanocytose Complications - Ostéonécrose Lithiase - Ostéite . JURY Mr. M. AOUNI PRESIDENT & Professeur de Médecine Interne RAPPORTEUR Mr. M. ADNAOUI Professeur de Médecine Interne Mr. J. CHAARI Professeur de Médecine Interne Mr. H. HARMOUCHE Professeur de Médecine Interne JUGES

ANNEE: 200 THESE N°ao.um5s.ac.ma/jspui/bitstream/123456789/1401/1/M1452008.pdf · ... Distribution comparative du paludisme et de l ... Hémogramme chez le patient ... de patients

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Dédicaces

UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-

ANNEE: 200 THESE N°:

LLaa ddrrééppaannooccyyttoossee ddaannss uunn sseerrvviiccee ddee mmééddeecciinnee iinntteerrnnee

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THESE

Présentée et soutenue publiquement le :………………………..

PAR

Mlle. GNAGO NINA Prisca

Née le 12 Février 1983 à Abidjan

Pour l'Obtention du Doctorat en

Médecine

MOTS CLES Drépanocytose – Complications - Ostéonécrose – Lithiase - Ostéite .

JURY

Mr. M. AOUNI PRESIDENT &

Professeur de Médecine Interne RAPPORTEUR

Mr. M. ADNAOUI

Professeur de Médecine Interne

Mr. J. CHAARI

Professeur de Médecine Interne

Mr. H. HARMOUCHE

Professeur de Médecine Interne

JUGES

Dédicaces

DEDICACES

Dédicaces

GLOIRE A

CELUI PAR QUI et POUR QUI

TOUTES

CHOSES ONT ETE FAITES

Dédicaces

A mon très cher père

A ma très chère mère

Nulle dédicace n’est susceptible de vous exprimer mon profond amour et mon immense

gratitude.

Que Dieu vous garde et vous prodigue santé et prospérité.

A mon tendre et bien aimé Jean-Christophe

Fidèle compagnon de route. Que Dieu nous garde et nous donne d’aller jusqu’au bout.

JE t’aime

A Massaba, Yannick et Manou

Que vous trouviez ici le témoignage d’une fraternité sans égale.

A toute la famille Kouadio,

Pour son amour et son hospitalité, Spécialement à Maman pour ses encouragements ;

Soyez bénis

A la famille Anyawu,

Thanks to Mammy Dolapo

Dédicaces

A la famille Dogbré,,

A la famille Vors,

A la famille Yoro,

Vos prières, vos encouragements, votre présence ont été pour moi une source de motivation.

Soyez honorés en ce jour par ce travail

A mes amis :

Guy blaise et Malory, Arlette et Doudou, Rodrigue et Cécile

Ange , Maguy, Rose, Josiane, Aimé, Mohammed, Bertin,

A Mes Compagnons :

Fidèle,Marèse,Ephrem,Ludjer,Rodrigue,Crepin,Régine,Tedy,Sandra,Kounta,Dao,

A toute la grande famille de l’AC pour votre soutient

A tous mes amis

A tous ceux qui me sont chers

Je dédie ce travail

Nina.

Remerciements

Remerciements

Remerciements

A notre Maître Président et Rapporteur de thèse : Monsieur le Professeur M. AOUNI

Professeur de médecine interne

Nous vous remercions pour la confiance que vous nous avez accordée en

acceptant de nous confier ce travail et de le diriger.

Votre dynamisme et votre rigueur sont un exemple.

Nous sommes fiers de compter parmi vos élèves.

Veuillez trouver ici l’expression de notre sincère considération.

Remerciements

A notre Maître et Juge de thèse : Monsieur le Professeur M. ADNAOUI

Professeur de médecine interne

Nous vous remercions de nous faire l’honneur de juger ce travail.

Veuillez trouver ici l’expression de notre respect et notre profonde

admiration pour vos qualités scientifiques et humaines.

Remerciements

A notre Maître et Juge de thèse : Monsieur le Professeur J. CHAARI

Professeur de médecine interne

Nous avons été touchés par la bienveillance et la cordialité de votre accueil.

Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant

de juger notre travail.

C’est pour nous l’occasion de vous témoigner estime et respect.

Remerciements

A notre Maître et Juge de thèse Monsieur le Professeur H. HARMOUCHE

Professeur de médecine interne

Nous vous remercions de l’attention que vous avez bien voulu porter à ma

thèse.

Nous vous prions d’accepter nos remerciements.

Remerciements

A Monsieur le Docteur SERRAJ Khalid

Merci pour tous les efforts que vous avez consenti pour ma réalisation du

travail

Recevez ainsi l’expression de ma profonde gratitude.

Listes des figures

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Bases génétiques de la drépanocytose 6

Figure 2 : Origine des différents haplotypes 7

Figure 3 : Globules rouges en faucille au cours de la drépanocytose 11

Figure 4 : Electrophorèse de l’hémoglobine à pH alcalin d’un patient SS 31

Figure 5 : Focalisation isoélectrique 33

Figure 6 : Analyse de l’hémoglobine d’un patient homozygote SS par CLHP 33

Figure 7 : arbre de décision diagnostic et examens à réaliser 35

Figure 8: Répartition selon la nature des crises 52

Figure 9: Répartition selon le nombre de transfusion 57

Figure 10 : Répartition selon le statut vaccinal 57

Figure 11 : Répartition selon la durée du suivi 58

Figure 12 : Répartition géographique de la drépanocytose dans le monde 65

Figure 13 : Distribution comparative du paludisme et de l’hémoglobinose S 66

Listes des tableaux

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : volume des échanges transfusionnels dans la drépanocytose 39

Tableau II : Caractéristiques générales des patients 50

Tableau III : Répartition selon la présence de cas familiaux 51

Tableau IV : Répartition selon le type de complications ischémiques 53

Tableau V: Répartition selon les complications liée à l’anémie 53

Tableau VI: Répartition selon les complications infectieuses 54

Tableau VII : Répartition selon le taux d’hémoglobine 55

Tableau VIII : Répartition selon le taux de plaquettes 55

Tableau IX : Répartition selon le phénotype hémoglobinique 56

Tableau X: facteurs influençant les complications ischémiques 59

Tableau XI : facteurs influençant les complications infectieuses 60

Tableau XII: Complications évolutives et comparaison avec d’autres séries 68

Tableau XIII: Comparaison des complications infectieuses avec une série Africaine 71

Tableau XIV : Hémogramme chez le patient homozygote comparaison avec

d’autres séries 72

Tableau XV: Répartition des phénotypes et comparaison avec d’autres 72

Tableau XVI : Comparaison de statut vaccinal à d’autres séries 73

Listes des abréviations

LISTE DES ABREVIATIONS

Hb : Hémoglobine

Hb F : Hémoglobine fœtale

CCMH : Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine

VCAM : Vascular cell adhesion molecule

STA : Syndrome thoracique aigu

CVO : Crises vaso-occlusives

AVC : Accident vasculaire cérébral

IEF : Isoélectrofocalisation

CLHP : Chromatographie liquide haute performance

ADN : Acide désoxyribonucléase

OMS : Organisation mondiale de la santé

AINS : Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Listes des abréviations

INTRODUCTION ............................................................................................................. 1

PARTIE I : GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE

HISTORIQUE ................................................................................................................... 3

Chapitre I : Aspects Génétiques ...................................................................................... 5

Chapitre II : Physiopathologie ......................................................................................... 9

I. La Polymérisation ............................................................................................................ 10

II. La Déshydratation ........................................................................................................... 12

III. L’Adhésion Endothéliale ............................................................................................... 12

IV. L’Hémolyse ................................................................................................................... 13

V. Le Déficit Immun ........................................................................................................... 14

Chapitre III : Aspects Cliniques ...................................................................................... 15

I. L’Enfant Drépanocytaire Hétérozygote ........................................................................... 16

II. L’Enfant Drépanocytaire Homozygote .......................................................................... 16

III. L’Adulte Drépanocytaire Homozygote ......................................................................... 17

III.1 Les Complications Ostéoarticulaires ...................................................................... 18

III.1.1 L’Infarctus Osseux .......................................................................................... 18

III.1.2 Les Ostéonécroses ........................................................................................... 18

III.1.2.1 De la tête fémorale .................................................................................. 19

III.1.2.2 De la tête humérale ................................................................................. 19

III.1.3 Les Ostéomyélites ........................................................................................... 19

III.1.4 L’Hyperplasie Médullaire ............................................................................... 20

III.1.5 Les Manifestations Articulaires ...................................................................... 20

III.2 Les Complications Rénales .................................................................................... 21

III.2.1 L’Hématurie .................................................................................................... 21

III.2.2 La Nécrose Papillaire ...................................................................................... 21

III.2.3 L’Insuffisance Rénale Sans Syndrome Néphrotique ...................................... 22

III.2.4 L’Insuffisance Rénale avec Syndrome Néphrotique ...................................... 22

III.2.5 Le Carcinome Médullaire Rénal ..................................................................... 22

Listes des abréviations

III.3 Le Syndrome Thoracique Aigu (STA) ................................................................... 23

III.4 Le Priapisme ........................................................................................................... 24

III.5 Les Complications Oculaires .................................................................................. 24

III.6 Les Complications Bilio - Digestives ..................................................................... 25

III.7 Les Complications Neurologiques ......................................................................... 26

III.8 Les Complications Dermatologiques ..................................................................... 26

III.9 Les Complications Cardiaques ............................................................................... 26

Chapitre IV : Aspects Paracliniques ................................................................................ 28

I. L’Hémogramme ............................................................................................................... 29

I.1 En dehors des Crises ................................................................................................. 29

I.2 Pendant la Crise ......................................................................................................... 30

II. La Confirmation de la Drépanocytose ............................................................................ 30

II.1 Les Méthodes Standards .......................................................................................... 30

II.1.1 L’Electrophorèse de l’Hémoglobine ..................................................................... 31

II.1.2 Le Test de Falciformation ..................................................................................... 31

II.2 Les Nouvelles Méthodes .......................................................................................... 32

II.2.1 L’Isoélectrofocalisation ........................................................................................ 32

II.2.2 La Chromatographie Liquide Haute Performance CLHP ..................................... 33

III. Diagnostics Néonatal et Prénatal ................................................................................... 34

Chapitre V : Traitement ................................................................................................... 36

I. Les Traitements Palliatifs ................................................................................................ 37

I.1 Les Antalgiques ......................................................................................................... 37

I.2 L’Hyperhydratation Parentérale ................................................................................ 38

I.3 La Transfusion .......................................................................................................... 38

I.4 La Prévention des Infections ..................................................................................... 41

I.4.1 L’Antibioprophylaxie ........................................................................................ 41

I.4.2 La Vaccination ................................................................................................... 41

I.4.3 Prophylaxie Anti-Palustre ................................................................................. 42

I.4.4 Prévention des Parasitoses Intestinales ............................................................. 42

I.4.5 Supplémentation Orale en Folates et en Fer ...................................................... 42

II. Les Traitements de Fond ................................................................................................ 43

II.1 L’Hydroxyurée ......................................................................................................... 43

II.2 La Transplantation Médullaire ................................................................................. 43

Listes des abréviations

PARTIE II: ETUDE PRATIQUE

MATERIEL ET METHODES ......................................................................................... 46

RESULTATS ..................................................................................................................... 49

DISCUSSION .................................................................................................................... 61

CONCLUSION .................................................................................................................. 76

RESUMES .......................................................................................................................... 78

REFERERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................. 82

Introduction

1

INTRODUCTION

La drépanocytose, encore appelée hémoglobinose S ou sicklémie de

l’anglais « sikcle cell anemia », est une anémie hémolytique corpusculaire due à

une anomalie qualitative de l’hémoglobine. Elle tire son appellation de l’aspect

des globules rouges observés au microscope chez certains patients [1].

Il s’agit de la pathologie génétique héréditaire la plus répandue dans le

monde puisqu’elle touche plus de 50 millions personnes. La répartition

géographique de la drépanocytose se limite à l’Afrique subsaharienne, le moyen

orient, le sud est asiatique, quelques pays d’Amérique et à la méditerranée dont

le Maroc où la prévalence est estimée entre 1% à 2% [2].

Les bases physiopathologiques de la drépanocytose étant connues depuis

presque une cinquantaine d’année, l’accentuation des recherches se tourne

actuellement de plus en plus vers l’amélioration de la prise en charge

diagnostique et thérapeutique des patients. Les manifestations cliniques de la

drépanocytose sont liées aux propriétés anormales conférées aux globules

rouges drépanocytaires par l’hémoglobine mutante et peuvent être regroupées en

trois catégories : l’anémie hémolytique chronique, les phénomènes vaso-

occlusifs et l’extrême susceptibilité aux infections. Ces manifestations sont

responsables d’une morbi-mortalité importante qui rend compte de l’importance

d’une prise en charge aussi bien précoce qu’adaptée.

Dans ce travail, nous nous proposons d’une part, de faire une revue

exhaustive de la littérature afin de faire le point sur les données actuelles

physiopathologiques, diagnostiques et thérapeutiques de la drépanocytose, et

d’autre part de préciser les particularités de cette pathologie à l’âge adulte à

travers une étude réalisée sur une série de patients colligés dans le service de

médecine interne du CHU IBN SINA de Rabat.

Partie I : généralité sure la drépanocytose

2

Historique

3

HISTORIQUE

Historique

4

Historique

La drépanocytose a été décrite pour la première fois en 1910 par James

Herrick qui avait remarqué chez un jeune étudiant noir jamaïcain âgé de 20 ans,

la présence d’hématies inhabituelles en forme de faucille ou feuille d'acanthe au

frottis sanguin périphérique. En 1929, Hahn et Gillespie ont montré

expérimentalement que cette falciformation des globules rouges ne se produisait

que lors de la désoxygénation et qu’elle était réversible au moment de la

réoxygénation. [3]

Pauling, Itano, Singer et Wells apportent un progrès majeur en 1949 par la

mise en évidence à l’électrophorèse d’une migration anormale l’hémoglobine

des globules rouges drépanocytaires mais ce n’est qu’en 1959 que Igram avait

pu identifier la substitution d’un acide aminé au niveau de la chaine β de la

globine comme étant le mécanisme principal de la maladie. [1]

Dans les années soixante, les avancées réalisées dans le domaine de la

génétique se sont soldées par la mise en évidence et la localisation des gènes

codant pour l’hémoglobine au niveau du chromosome 11. [1]

Aspects Génétiques

5

CHAPITRE I:

ASPECTS GENETIQUES

Aspects Génétiques

6

La drépanocytose est une maladie due à une mutation ponctuelle du gène

codant pour la chaîne β de l’hémoglobine situé sur le chromosome 11. Il s'agit

d’une substitution de l’adénine par la thymine (CAG >>> GTG) ayant comme

conséquence le remplacement de l’acide glutamique hydrophile par la valine qui

est un acide aminé hydrophobe [figure1]. On obtient ainsi l’hémoglobine S dont

la solubilité est diminuée par rapport à l’hémoglobine A normale [4]

.

Figure 1: Bases génétiques de la drépanocytose [5]

Aspects Génétiques

7

L’origine géographique multicentrique de la mutation drépanocytaire a été

établie par la découverte d’haplotypes de restriction différents selon la région

étudiée [6]

. Cinq haplotypes ont été ainsi identifiés : « haplotypes Sénégal »,

« haplotype Bénin », « haplotype Bantu », « haplotype Cameroun » et

« haplotype asiatique ou arabo-indien » [6-8]

.

Le gène présent dans le pourtour méditerranéen dont le Maroc fait partie et

dans l’ouest de l’Arabie Saoudite est lié à l’haplotype Bénin [Figure2].

Figure 2 : Origine des différents haplotypes [9]

Aspects Génétiques

8

La transmission de la drépanocytose est autosomique récessive.

Schématiquement, les sujets hétérozygotes sont AS et cliniquement sains ou

pauci symptomatiques, alors que les homozygotes SS sont très symptomatiques

et présentent généralement le tableau typique. D'autres anomalies aussi bien

qualitatives que quantitatives de l’hémoglobine peuvent s'associer à la

drépanocytose dont les principales sont l’hémoglobinose C et la β thalassémie

(doubles hétérozygotes). Ces formes composites peuvent être asymptomatiques

ou à l’inverse très bruyantes [10]

.

Physiopathologie

9

CHAPITRE II :

PHYSIOPATHOLOGIE

Physiopathologie

10

I. La Polymérisation

L’hémoglobine S a la propriété de polymériser sous l’influence de

différents facteurs : acidose, hypoxie, fièvre et déshydratation. La

polymérisation s’explique par le remplacement de l’acide glutamique acide

aminé hydrophile par la valine en position 6 qui est un résidu hydrophobe. Les

globines étant entourées par un film d’eau, la présence d’un site hydrophobe

crée ainsi un point de « collage » entre deux molécules d’hémoglobines

voisines. Celui-ci s’établit d’une part entre la leucine en position 88 et la

phénylalanine en position 85 d’une chaîne α et d’autre part la valine située en

position 6 de la chaîne β de l’hémoglobine voisine d’où la création d’une

structure cristalline en fibres. Dans les globules rouges SS, la polymérisation est

d’autant plus importante que :

la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine [CCMH] est

élevée,

-la saturation en oxygène est basse,

le taux d’ (HbF) hémoglobine fœtale est bas,

la température est anormale,

-le pH est acide,

La CCMH a la plus forte influence sur la polymérisation de la désoxy-

Hémoglobine S [11]

. L’Hb F inhibe également fortement la polymérisation de

l’hémoglobine S, c’est la raison pour laquelle la drépanocytose ne s’exprime pas

cliniquement avant l’âge de trois mois.

Physiopathologie

11

La répétition des cycles de polymérisation-dépolymérisation aboutit à des

drépanocytes irréversibles qui gardent l’aspect en faucille (Figure 3).

Par ailleurs, La formation de polymères d’Hb S à l’intérieur des

érythrocytes a de nombreuses conséquences :

l’augmentation de la rigidité des globules rouges favorisant leur

accumulation dans la microcirculation ;

l’augmentation de la viscosité sanguine ;

la rupture et fragmentation des érythrocytes ;

l’augmentation de la perméabilité cationique du globule rouge induisant

sa déshydratation.

Figure 3 : Globules rouges en faucille au cours de la drépanocytose [12]

Physiopathologie

12

II. La Déshydratation

Elle dépend de trois systèmes de transports ioniques :

Les canaux K+ dépendant du calcium: Lors des phases de

désoxygénation, l’augmentation de la perméabilité membranaire induite

par la polymérisation, favorise l’entrée de Calcium extracellulaire en

échange du potassium qui est rejeté hors de la cellule. La nécessité de

maintenir un équilibre osmotique et hydrique transmembranaire conduit

à une perte d’eau et de chlore dans le milieu extracellulaire [13]

.

L’activation du co-transport K+/Cl- par l’acidose favorisant une

déshydratation rapide des hématies.

La pompe Na+/K+ qui, dans le but de corriger les perturbations de

l’homéostasie cationique, excrète trois ions sodium pour deux ions

potassium ingérés.

C’est en modifiant les processus de déshydratation et de perméabilité

induits par la polymérisation que les cellules contenant de grandes quantités

d’Hb F réduisent ou préviennent la falciformation.

III. L’Adhésion Endothéliale

Les résultats de l’étude ex-vivo des flux montrent que la vaso-obstruction

est initiée par l’adhérence des réticulocytes, plus jeunes et encore déformables,

aux endothéliums vasculaires, puis amplifiée par le piégeage de drépanocytes

irréversibles ayant une faible déformabilité. Ce serait le facteur essentiel du

ralentissement de la vitesse sanguine dans la microcirculation laissant le temps

à la desoxy-Hb S de polymériser.

Physiopathologie

13

L’adhérence aux cellules endothéliales se fait directement via les intégrines

α4 β1 réticulocytaires, les molécules (vascular cell adhesion molecule) VCAM-1

des cellules endothéliales et indirectement via un certain nombre de ligands dont

un facteur von willebrand de poids moléculaire inhabituellement élevé, les

immunoglobulines, la fibronectine, le fibrinogène et la thrombospondine. Ce

dernier étant le plus actif. Le nombre de cellules endothéliales activées, c'est-à-

dire marquée par la présence à leur surface de ces molécules d’adhérence est

plus élevé chez le sujet drépanocytaire homozygote que chez le sujet sain ou

hétérozygote. Il se majore au cours des crises vaso-occlusives soulignant

davantage le rôle de l’endothélium [1]

.

IV. L’Hémolyse

L’hémolyse des cellules drépanocytaires est à la fois extra et

intravasculaire. L’hémolyse extravasculaire est due aux conséquences de

l’instabilité de l’Hb S et des falciformations récurrentes qui entraînent des

lésions oxydatives des membranes globulaires. L’Hb S dénaturé par l’oxydation

se lie à la portion cytoplasmique de la protéine 3 favorisant la fixation de Ig G et

du complément sur cette dernière ; le complexe ainsi formé est reconnu par le

macrophage et détruit. Aussi les drépanocytes irréversibles très rigides sont

piégés dans le secteur extravasculaire ce qui explique leur courte durée de vie.

L’hémolyse intravasculaire quant à elle s’explique par l’exocytose, induite par la

falciformation, de vésicules riches en protéines membranaires rendant les

globules rouges sensibles à la lyse, et par la fragilité mécanique qui accélère

l’hémolyse durant l’exercice.

Physiopathologie

14

V. Le Déficit Immun

La sensibilité des enfants atteints de drépanocytose aux infections et

notamment par Streptococcus pneumoniae est due à une altération de la fonction

splénique et de la diminution de l’activité opsonisante du sérum [14]

.

Aspects Cliniques

15

CHAPITRE III :

ASPECTS CLINIQUES

Aspects Cliniques

16

La sévérité du tableau clinique est fonction du profil phénotypique. Les

manifestations sont plus intenses chez les sujets homozygotes SS et certains

composites SC et Sβ0 que chez les sujets AS. L’expression clinque débute après

l’âge de trois mois car la présence d’hémoglobine fœtale à des taux élevés chez

le nouveau –né empêche la polymérisation.

Nous aborderons très brièvement les aspects cliniques chez l’enfant et

nous nous attarderons ensuite sur l’adulte dont il est question dans notre étude.

I. L’Enfant Drépanocytaire Hétérozygote

Il est pauci voire asymptomatique dans la majorité des cas. Cependant, au

décours de situations d’hypoxie sévère, des manifestations vaso-occlusives sont

possibles.

II. L’Enfant Drépanocytaire Homozygote

L’histoire clinique d’un enfant drépanocytaire est rythmée par trois types

de situations à savoir :

les phases stationnaires

les complications aiguës faites de crises douloureuses, d’infections et

d’aggravation multifactorielle et dont la fréquence diminue avec l’âge

sans pour autant disparaître à l’âge adulte,

l’installation progressive des complications chroniques dues aux

accidents vaso-occlusifs répétés.

L’anémie hémolytique chronique est une manifestation constante et

précoce. La triade pâleur, ictère, splénomégalie est de règle avant l’âge de 5 ans

chez l’homozygote. Les micro- infarctus répétés de la rate entraînent une

Aspects Cliniques

17

atrophie et la disparition de la splénomégalie .A long terme, l’anémie est

responsable d’un retard staturo-pondéral et d’un retard pubertaire de 4 à 5 ans.

Le syndrome mains- pieds est la crise vaso-occlusive caractéristique de l’enfant

[15]. L’aggravation de l’anémie chronique peut se faire par une séquestration

splénique ou encore par une érytroblastopénie [16 ,17]

.

III. L’Adulte Drépanocytaire Homozygote

A ce stade, la maladie se manifeste toujours par les crises douloureuses

vaso-occlusives qui ponctuent la vie des patients et sur lesquelles vont se greffer

les différentes complications hémolytiques, infectieuses et ischémiques qui

influencent la qualité de vie, le pronostic fonctionnel et le pronostic vital des

patients. Les complications aiguës de la drépanocytose sont généralement liées

aux trois mécanismes précédents à la fois, alors que les complications

chroniques sont surtout la conséquence lésionnelle tissulaire de l’ischémie

répétée. Les crises vaso-occlusives (CVO) sont le plus souvent osseuses ou

ostéoarticulaires, moins souvent thoraciques et rarement abdominales. Mais

c’est aussi la période où Elles sont variables de par leur type, leur intensité, leur

durée, leur localisation, leur fréquence et dominent la symptomatologie.

La douleur aigue est bien souvent le premier symptôme de la maladie et le

motif de consultation le plus fréquent. Elle peut intéresser n’importe quelle

partie du corps.

Certes, il existe une relation entre la sévérité des épisodes d’obstruction

vasculaire et le génotype ; cependant au sein des différents génotypes, des

variabilités interindividuelles et intra-individuelles apparaissent au fil des temps.

Ces épisodes douloureux sont bien des douleurs aigues. Cependant, les

Aspects Cliniques

18

répétitions leur confèrent un caractère chronique aux répercussions

psychologiques non négligeables [18]

. Plusieurs complications marquent

l’évolution de la maladie et influence son pronostic.

Dans ce qui suit, nous aborderons les différentes complications de la

drépanocytose en fonction de l’organe atteint.

III.1 Les Complications Ostéoarticulaires

III.1.1 L’Infarctus Osseux

L’infarctus osseux est toujours associé à des infarctus médullaires. La

symptomatologie initiale est celle d’une crise vaso-occlusive. Les infarctus du

squelette axial (bassin, rachis, côtes) sont possibles, plus fréquemment

rencontrées chez l’adulte. Le Sternum, le bassin et mandibules sont plus

rarement touchés. La durée de la crise peut aller de dix minutes à plusieurs

semaines mais la persistance des crises au-delà de deux semaines est rare lors

des crises non compliquées [19]

. Une majoration importante de l’anémie doit

faire suspecter la survenue d’une complication hémorragique ou d’une

complication plus spécifique telle qu’une nécrose ostéomédullaire. Les

radiographies sont initialement normales, ne montrant qu’un épaississement des

parties molles ou des signes en rapport avec l’hyperplasie médullaire. Puis,

apparaissent des zones d’ostéosclérose en plage associées à des débris calcifiés.

III.1.2 Les Ostéonécroses

Les ostéonécroses aseptiques épiphysaires de la drépanocytose atteignent

principalement la tête fémorale, les condyles fémoraux, la tête humérale, les os

du tarse voire même les vertèbres [20]

.

Aspects Cliniques

19

III.1.2.1 De la tête fémorale

Elle représente la localisation la plus fréquente. La radiographie est

souvent normale au stade de simple douleur de la hanche. Le diagnostic se fait

classiquement par les radiographies, la scintigraphie et surtout l’IRM qui est à

l’heure actuelle le moyen le plus performant pour assurer le diagnostic et évaluer

la taille de la nécrose épiphysaire. La radiographie montre une densification de

la tête fémorale comme signe le plus précoce, et recherche une dissection sous

chondrale ainsi que la classique coquille d’œuf ou perte de la sphéricité de la

tête fémorale.

III.1.2.2 De la tête humérale [21 ,22]

Souvent moins bruyante, elle doit être systématiquement recherchée. Elle

est bilatérale dans plus de 80 % des cas et pratiquement toujours associée à une

nécrose de hanche [23]

. Les séquelles radiologiques, présentes chez plus de la

moitié des drépanocytaires, sont à type de caput magna ou caput plana, avec

parfois hypoplasie totale ou partielle de la glène. Habituellement bien tolérée,

elle peut devenir gênante en cas d’arthrose secondaire, ce qui est rencontré dans

environ 10 % des cas. Elle peut également être responsable de dysmorphie de

l’épaule, exposant au risque de conflit antérieur à l’origine d’épanchements

articulaires.

III.1.3 Les Ostéomyélites

Tous les os peuvent être atteints mais surtout les os longs. Les localisations

plurifocales ne sont pas rares, souvent symétriques. Le diagnostic est évoqué

devant une douleur intense, des signes inflammatoires locaux avec tuméfaction

des tissus mous adjacents, une fièvre élevée, une altération de l’état général.

Aspects Cliniques

20

L’évolution vers une ostéomyélite chronique conditionne le pronostic

fonctionnel de ces patients.

III.1.4 L’Hyperplasie Médullaire

Elle est liée à la régénération secondaire à l’hémolyse chronique. En zone

tropicale, sont observées déformations du faciès et du crâne (faciès mongoloïde,

acrocéphalie) et retards staturaux importants. Les anomalies radiologiques du

squelette associent hypertransparence des os des membres et trabéculation

accentuée, amincissement des corticales diaphysaires et élargissement des

métaphyses des métatarsiens et métacarpiens. L’épaississement des os de la

voûte du crâne est moins marqué. L’ostéoporose est parfois importante sur les os

du rachis, avec aspect de « vertèbre en H » quand il s’y associe une dépression

centrale. Des modifications de la statique vertébrale peuvent se voir au cours de

la croissance à type d’accentuation de la cyphose dorsale ou d’hyperlordose

lombaire [24]

.

III.1.5 Les Manifestations Articulaires

L’arthrite aigue infectieuse est moins fréquente que l’ostéomyélite.

Néanmoins elle doit être évoquée en premier devant toute atteinte

articulaire avec un épanchement. La ponction articulaire permet de

mettre en évidence le germe.

Elles sont habituellement de mauvais pronostic : la gravité est due à la

possibilité de séquelles secondaires aux déformations et au possible passage à la

chronicité.

Aspects Cliniques

21

l’arthrite goutteuse est liée à une hyper production d’acide urique et à

une diminution de son excrétion en rapport avec l’atteinte rénale. Le

diagnostic est évoqué devant des crises articulaires aigues qui ne

s’accompagnent pas de signes de déglobulisation et confirmé par la mise

en évidence de cristaux d’urate dans le liquide articulaire [13]

.

III.2 Les Complications Rénales

Chez le jeune patient drépanocytaire SS, le flux sanguin et plasmatique

rénal, ainsi que le débit de filtration glomérulaire sont augmentés de plus de

50% pouvant entraîné des dysfonctions tubulaires rénales [25 ,26]

.

III.2.1 L’Hématurie

L’hématurie asymptomatique est un des symptômes les plus fréquents de la

maladie, que le patient soit homozygote ou non, et ce à n’importe quel âge.

L’hématurie microscopique peut être chronique, ponctuée par des épisodes

d’hématurie macroscopique. Elle résulte d’infarctus microthrombotiques,

favorisant la falciformation dans les vasa recta adjacents. L’importance de

l’hématurie peut, dans certains cas, nécessiter une transfusion, voire entraîner un

caillotage avec obstruction de l’arbre urinaire et tableau de colique néphrétique.

Ailleurs, une pyurie accompagne l’hématurie, devant faire discuter le diagnostic

de pyélonéphrite aiguë [27 ,28]

.

III.2.2 La Nécrose Papillaire

Elle peut survenir chez les patients homozygotes ou hétérozygotes. Le plus

souvent, elle est diagnostiquée rétrospectivement, lors d’un examen d’imagerie,

par urographie intraveineuse, échographie, scanner ou imagerie par résonance

magnétique. Au plan clinique, l’hématurie macroscopique douloureuse est la

Aspects Cliniques

22

présentation la plus commune. Parfois, elle peut occasionner une infection, voire

une septicémie, un tableau de colique néphrétique lorsque la nécrose papillaire

crée un obstacle urétéral, ou/et une insuffisance rénale aiguë. Ailleurs,

l’association pyurie, hématurie, lombalgies fait évoquer un épisode de

pyélonéphrite aiguë ; l’analyse du sédiment urinaire et l’examen bactériologique

des urines redressent le diagnostic.

III.2.3 L’Insuffisance Rénale Sans Syndrome Néphrotique

La rhabdomyolyse non traumatique liée aux crises vaso-occlusives sévères

en est l’un des principaux mécanismes [29]

. Cette complication est plus fréquente

lors des atteintes systémiques, en particulier thoraciques, hépatiques.

L’insuffisance rénale contribue à la mortalité chez les patients drépanocytaires

âgés. Une hypertension artérielle inhabituelle est classique chez ces patients.

III.2.4 L’Insuffisance Rénale avec Syndrome Néphrotique

Les lésions initiales commencent par une hypertrophie glomérulaire avec

développement progressif d’une glomérulosclérose focale prédominant au pôle

vasculaire [30-32]

. Une fibrose interstitielle et une atrophie tubulaire sont souvent

associées à l’existence de la glomérulosclérose. D’autres types de

glomérulonéphrites sont possibles à type de glomérulonéphrites

poststreptococciques, des glomérulonéphrites extramembraneuses, des

glomérulonéphrites membranoprolifératives [33, 34]

.

III.2.5 Le Carcinome Médullaire Rénal

Le carcinome médullaire rénal fait partie des complications évolutives

possibles. Son incidence dans la population drépanocytaire est de 1,74/1 000

patients par an. Le taux de mortalité est de 1,04 cas par année/patients [35,36]

.

Aspects Cliniques

23

L’hématurie macroscopique et les douleurs lombaires sont les symptômes les

plus fréquents, à l’inverse de l’amaigrissement et de la présence d’une masse

tumorale palpable. L’association d’une drépanocytose du sujet jeune et d’un

carcinome rénal a fait suggérer le rôle d’un facteur génétique [37]

. Il faut le

rechercher chez les patients drépanocytaires au stade le plus précoce. Une

échographie rénale devrait ainsi, faire partie du bilan systématique annuel de

surveillance.

III.3 Le Syndrome Thoracique Aigu (STA)

C’est la principale cause de décès et la deuxième cause d’hospitalisation

des patients drépanocytaires. Le STA correspond à des phénomènes de vaso-

occlusions siégeant dans la microcirculation pulmonaire auxquels participent la

réactivité vasculaire et l’adhésion anormale des globules rouges drépanocytaires

à l’endothélium vasculaire. Les étiologies en cause sont l’infection, l’œdème

pulmonaire, embolie graisseuse, infarctus pulmonaire [38,39]

.Toute complication

pulmonaire aiguë associant des signes fonctionnels et physiques respiratoires et

des signes radiologiques chez un drépanocytaire est un STA. En pratique, il

correspond à l’existence d’un nouvel infiltrat radiologique pulmonaire au moins

segmentaire (syndrome alvéolaire), en dehors d’une atélectasie, associé à des

signes respiratoires (tachypnée, wheezing, toux, hémoptysie…) ou des douleurs

thoraciques survenant parfois dans un contexte fébrile [40]

. A long terme, le STA

favorise la survenue de la maladie respiratoire chronique. Le STA s’accompagne

le plus souvent d’une crise vaso-occlusive qui le précède dans 50% des cas, ce

qui nécessite une surveillance régulière des patients hospitalisés pour CVO [39]

.

Aspects Cliniques

24

L’atteinte radiologique est plutôt multilobaire, associée à une atteinte

pleurale alors qu’elle est plutôt lobaire supérieur chez l’enfant. L’évolution peut

conduire à une insuffisance respiratoire aigue en moins de 48h. Par ailleurs, des

complications extra respiratoires peuvent survenir au cours du STA notamment

neurologiques à type d’accident vasculaire cérébral.

III.4 Le Priapisme

Les priapismes intermittents : ils sont habituellement brefs (10 à 3Omn). La

fonction pénienne reste le plus souvent normale. Cependant, ils peuvent

entraîner des lésions ischémiques des corps caverneux. L’augmentation de leur

fréquence et de leur durée précède souvent l’apparition d’un priapisme prolongé.

Le priapisme prolongé : d’une durée supérieure à trois heures pouvant

atteindre plusieurs jours et entraîner dans ce cas une impuissance quasi

constante surtout après la puberté [41]

. Apres 24 heures de priapisme non traité,

des lésions apparaissent avec évolution vers la fibrose et impuissance définitive.

III.5 Les Complications Oculaires

La rétinopathie drépanocytaire débute à la périphérie de la rétine, tout

d’abord par une simple tortuosité des veines évoluant vers une occlusion

vasculaire périphérique (capillaires et artérioles pré capillaires). Cette occlusion

est responsable d’une ischémie rétinienne visible au fond d’œil sous forme de

pâleur rétinienne en plage isolée à l’ora serrata. Puis, se mettent en place des

anastomoses atérioveineuses en bordure du territoire ischémique. Il s’en suit une

néo vascularisation. L’hémorragie intravitréenne survient lors de la rupture des

néovaisseaux. Le décollement rétinien est le dernier stade par traction vitréenne

La conjonctive peut être siège de dilatations vasculaires sans connexion avec le

Aspects Cliniques

25

réseau vasculaire au biomicroscope [42]

. Cette atteinte doit être recherchée au

niveau de la conjonctive inférieure.

D’autres atteintes notamment palpébrales et iriennes sont possibles.

III.6 Les Complications Bilio - Digestives

La Lithiase biliaire : c’est la principale complication abdominale de la

drépanocytose. Elle est secondaire à l’hémolyse chronique et atteint

préférentiellement les drépanocytaires homozygotes.

L’atteinte hépatique : l’hépatomégalie sans anomalies biologiques

associées est constatée chez la moitié des patients drépanocytaires. Les

CVO hépatiques sont parfois difficiles à distinguer d’une cholécystite

aiguë. La guérison est obtenue en règle en une à trois semaines, bien

qu’il y ait d’authentiques évolutions vers l’insuffisance. Il faut rappeler

que les complications hépatiques peuvent aussi être celles de la

transfusion sanguine : hépatites B, C et surcharge en fer.

L’atteinte du tube digestif : la survenue d’un iléus paralytique lors

d’une CVO de l’intestin grêle est la conséquence d’une ischémie et/ou

de lésions de reperfusion. Les infarctus sont rares en raison de la

richesse de la vascularisation du grêle. La douleur est parfois

épigastrique, éventuellement en rapport avec un ulcère gastrique ou

duodénal.

Le pancréas : Les pancréatites aiguës sont rares.

Aspects Cliniques

26

III.7 Les Complications Neurologiques

La vasculopathie cérébrale et les accidents vasculaires cérébraux (AVC)

constituent les principales complications neurologiques de la drépanocytose. Ils

engagent à court terme le pronostic vital et à long terme le pronostic fonctionnel,

requièrant ainsi un traitement d’urgence. Les AVC sont de trois types :

l’infarctus, l’hémorragie et l’embolie graisseuse. La mortalité globale est

inférieure à 10% mais les séquelles motrices, mentales et comitiales sont

fréquentes.

Il existe des infarctus silencieux repérer par la pratique de plus en plus

fréquente de l’IRM. On retrouve chez ces sujets une proportion notable de

vitesse anormale du flux cérébral mesuré avec le doppler transcranien .Les

récidives sont très fréquentes (46 à 90 %) et maximales dans les deux à trois ans,

surtout lorsque le premier AVC est survenu avant 20 ans [43, 44]

.

III.8 Les Complications Dermatologiques

Les ulcères de jambe sont les plus fréquents. Le mode de survenue peut

être spontané ou plutôt annoncé par des prodromes à types de : douleur ou de

dysesthésies. Il est parfois favorisé par un traumatisme minime, un grattage, une

piqûre d’insecte ou par des injections intraveineuses locales. L’infection

secondaire de l’ulcère est quasi constante, le plus souvent à Staphylococcus

aureus et Pseudomonas aeruginosa, plus rarement à germes anaérobies.

III.9 Les Complications Cardiaques

La myocardiopathie est symptomatique en cas d’insuffisance cardiaque,

d’angor ou de trouble du rythme. La douleur angineuse, les palpitations, les

signes d’insuffisance cardiaque sont à rechercher à l’examen clinique. Des

Aspects Cliniques

27

souffles systoliques éjectionnels ou d’insuffisance mitrale fonctionnelle, une

hyperpulsatilité artérielle, une cardiomégalie radiologique et des signes

électriques d’hypertrophie ventriculaire gauche peuvent être constatés chez le

drépanocytaire.

Aspects Paracliniques

28

CHAPITRE IV :

ASPECTS PARACLINIQUES

Aspects Paracliniques

29

I. L’Hémogramme

Chez le sujet hétérozygote AS, l’hémogramme est normal et il n’existe pas

de drépanocytes sur la lame de frottis sanguin [45]

. Ces derniers peuvent être

obtenus par la réalisation des tests de falciformation qui seront détaillés plus

loin.

Chez le sujet homozygote SS, il est important de faire la différence entre

l’hémogramme en période de crise et l’hémogarmme de base en intercritique.

I.1 En dehors des Crises

L’anémie est constante, d’intensité variable entre 6 et 10 g/dl ; elle est

normocytaire très régénérative. Une microcytose oriente vers une carence

martiale ou vers une association à une thalassémie. L’aspect du frottis montre de

multiples anomalies morphologiques érythrocytaires telles l’anisocytose avec

des cellules hypochromes et des cellules cibles, une poikilocytose, un nombre

variables d’érythroblastes et un petit nombre de corps de howell-jolly témoins

de l’hyposplénisme. Le nombre de drépanocytes circulants est variable d’un

patient à l’autre ; en moyenne 5 à10% des hématies du frottis. Une

hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles est habituelle en dehors des

infections. Le nombre des plaquettes, quant à lui, est normal jusqu’à ce que le

phénomène d’autosplénectomie fonctionnelle ou organique se soit manifesté.

Dans ce cas, les plaquettes peuvent être augmentées de façon sensible [45]

.

Aspects Paracliniques

30

I.2 Pendant la Crise

Il se produit une chute du taux d’hémoglobine pouvant atteindre 4 ou5 g /dl

contemporaine d’une réticulocytose basse précédant une phase d’hyper

réticulose qui persiste jusqu’à ce que le taux habituel de l’hémoglobine soit

atteint.

Chez l’hétérozygote composite SC, le taux d’hémoglobine est plus élevé

avec des leucocytes et des plaquettes moins élevés en comparaison au patient

homozygote. L’étude sur la lame ne retrouve pas de drépanocytes [46]

.

II. La Confirmation de la Drépanocytose

Le diagnostic de la drépanocytose est biologique. Il repose sur

l’identification de l’Hb S et le dosage des fractions de l’hémoglobine. Les

méthodes de diagnostic qui s’offrent au biologiste se basent soit sur la différence

de charge, soit sur la diminution de la solubilité pour révéler l’hémoglobine S.

II.1 Les Méthodes Standards

La mise en évidence de l’hémoglobine S doit se faire par deux méthodes au

minimum vu la multiplicité des anomalies de l’hémoglobine. Elle se fait par

l’électrophorèse à pH alcalin confirmée soit par l’électrophorèse à pH acide ou

par le test de solubilité.

Aspects Paracliniques

31

II.1.1 L’Electrophorèse de l’Hémoglobine

Elle est réalisée sur acétate de cellulose à pH =8,5 0,1 ou sur ph acide à

ph =6. Selon qu’il s’agisse d’une électrophorèse sur PH acide ou alcalin.

L’électrophorèse à ph alcalin est une méthode qui permet une bonne séparation

des Hb S , Hb A , et Hb C en fonction de leur charge. Lors de la technique, l’Hb

S migre moins rapidement vers l’anode que l’Hb A et l’Hb C qui, elles, migrent

plus lentement que l’Hb S. Cet examen est généralement utilisé en première

intention [47]

. (Figure 4).

Figure 4 : Electrophorèse de l’hémoglobine à pH alcalin chez un patient SS[48]

II.1.2 Le Test de Falciformation

C’est un test non spécifique dont la positivité témoigne seulement de la

présence d’hématies falciformes dans le sang du sujet ; d’autres hémoglobinoses

que l’Hb S peuvent donner un test de falciformation positif comme

l’hémoglobine I [49 ]

et l’hémoglobine bart’s [50]

à forte concentration.

Le test est basé sur le fait qu’à l’état désoxygène, l’Hb S se cristallise et le

globule rouge prend la forme de faucille. Le métabisulfate à 2%, agent

Aspects Paracliniques

32

réducteur, provoque la falciformation. Les hématies falciformes sont alors

visibles au microscope optique.

II.2 Les Nouvelles Méthodes

II.2.1 L’Isoélectrofocalisation

Les limites de l’électrophorèse à pH alcalin chez le nouveau -né ont

conduit à l’utilisation de (IEF) l’isoélectrofocalisation. Il s’agit d’une technique

très résolutive qui constitue à l'heure actuelle la technique de référence dans le

diagnostic néonatal des hémoglobinopathies. Les différentes hémoglobines sont

séparées en fonction de leur point isoélectrique (pHi).

L'isoélectrofocalisation diffère de l'électrophorèse classique par le fait que

la migration, sous l'effet du champ électrique, ne s'effectue plus dans un tampon

de pH fixe mais dans un gradient de pH (gradient de pH formé grâce à

l'utilisation de molécules amphotères). L'électrofocalisation permet de séparer

des protéines dont les pHi sont différents de 0,005 unité pH. C’est une méthode

plus sensible qui permet de traiter des séries importantes d’échantillons [51]

(voir

Figure 5 à la page suivante).

Aspects Paracliniques

33

AC SS AS

Figure 5 : Focalisation isoélectrique [47]

II.2.2 La Chromatographie Liquide Haute Performance CLHP

C’est une méthode parfois utilisée en première intention ; elle a l’avantage

de fournir dans le même temps un dosage précis des différentes fractions de

l’Hb. (Figure 6 à la page suivante)

Figure 6 : Analyse de l’hémoglobine d’un patient homozygote SS par CLHP[48]

Hb C

Hb F

Hb S

Hb A

Hb J

Aspects Paracliniques

34

La figure 7 résume l’arbre décisionnel concernant le diagnostic positif de la

drépanocytose [47]

.

III. Diagnostics Néonatal et Prénatal

La technique utilisée est l’isoélectrofocalisation en première intention ; la

confirmation se fera par l’électrophorèse à pH acide soit par la chromatographie

liquide haute pression selon les laboratoires. Ce diagnostic se fait dans les

familles à risque et permet un suivi précoce réduisant ainsi les complications

chez le jeune enfant. Il est nécessaire de prime abord d’évaluer les

connaissances et de restaurer l’image de la maladie auprès de la famille.

Le diagnostic prénatal repose sur l’analyse de (ADN) l’acide

désoxyribonucléase fœtale obtenue à partir de trophoblastes prélevés entre huit

et douze semaines d’aménorrhée ou de cellules amniotiques prélevées entre la

quinzième et la vingtième semaine d’aménorrhée [52]

.

Aspects Paracliniques

35

Figure 7 : Arbre de décision diagnostic de la drépanocytose et examens à réaliser [47]

Focalisation isoélectrique

ou électrophorèse à pH alcalin

Profil normal Profil anormal

Électrophorèse sur gel

d’agar (pH6) ou CLHP

Test de solubilité

(test d’Itano)

Dosage de l’HbA2 et de l’HbF

(de préférence par CLHP)

Dosage de la fraction anormale

(de préférence par CLHP)

Traitement

36

CHAPITRE V :

TRAITEMENT

Traitement

37

Les différents outils thérapeutiques dont nous disposons à ce jour ont une

approche palliative dans la grande majorité des cas. Des progrès se font toujours

dans la recherche pour obtenir une curabilité de la pathologie utilisable pour tous

les patients. Les indications thérapeutiques dépendent de la sévérité des crises.

I. Les Traitements Palliatifs

I.1 Les Antalgiques

Le traitement antalgique ne peut se concevoir sans une évaluation correcte

de la douleur. Il existe plusieurs méthodes d’évaluation de la douleur comme

l’échelle visuelle analogique, l’échelle numérique ou encore l’échelle verbale

simple. La distinction entre douleur chronique et douleur aigue est importante

lors de cette évaluation. La crise vaso-occlusive est une douleur par excès de

nociception dont la prise en charge fait appel aux agents antalgiques classés dans

l’échelle de l’OMS organisation mondiale de la santé repartie en trois paliers.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et le paracétamol :

palier I

Le palier I est approprié en cas de douleur légère à modérées de la

drépanocytose. Ces molécules peuvent être associées à des opioïdes en cas de

douleur sévère. Les AINS présentent un grand nombre d’effets secondaires et

d’interférences médicamenteuses. Leur maniement est moins simple de ce fait.

Par ailleurs, ils peuvent interférer avec l’évolution d’une infection sous jacente

en masquant les signes [53]

.

Traitement

38

Les antalgiques morphiniques faibles : palier II

Une grande place est donnée aux agents associant paracétamol à des

morphiniques. L’indication est faite dans les douleurs modérées et dans celles

qui résistent au palier I.

La morphine : palier III

C’est le médicament de référence dans les douleurs sévères. Compte tenu

des effets indésirables de la morphine tels que l’hypotension, les

bronchospasmes, les œdèmes laryngés et la détresse respiratoire, il est

nécessaire que les services hospitaliers disposent de moyens de réanimation

conséquents à proximité.

I.2 L’Hyperhydratation Parentérale

C’est un geste essentiel. La réhydratation orale toute seule est insuffisante

même soigneusement surveillée. C’est bien à la réhydratation veineuse qu’il faut

avoir recours systématiquement. Elle joue un important rôle dans le contrôle de

la crise vaso-occlusive. Elle se fait par le sérum glucosé isotonique à raison de

150ml/ kg/24h en faisant attention aux éventuels déséquilibres électrolytiques.

I.3 La Transfusion

Elle constitue l’élément majeur du traitement du patient drépanocytaire. Il

existe trois modalités différentes dans la drépanocytose : la transfusion sanguine

simple, l’échange transfusionnel et la transfusion sanguine au long cours.

Traitement

39

La transfusion simple : L’objectif est de ramener un taux d’Hb abaissé

à sa valeur habituelle. 3ml /kg de culot globulaire ou 6ml/kg de sang

total permettent d’obtenir un gain de 1g/dl d’hémoglobine.

L’échange transfusionnel [54]

: L’objectif de l’échange transfusionnel

est de remplacer les hématies drépanocytaires par des hématies

contenant de l’HbA. Il associe une saignée et une transfusion. Cet

échange doit se faire en règle générale à hématocrite constant. Les

techniques manuelles supposent deux voies d’abord veineuse, l’une pour

la soustraction (saignée) l’autre pour les apports (transfusion). On

procède en trois temps :

o Une saignée de 10 à 15 ml/kg associée à une perfusion concomitante

du même volume de soluté isotonique par la seconde voie d’abord ;

o Une transfusion réglée au même débit que la saignée jusqu’à

obtention du volume à dépléter ;

o La poursuite de la transfusion jusqu’à obtention du volume que l’on

veut apporter. (tableau I à la page suivante).

Tableau I : Volume des échanges transfusionnels dans la drépanocytose [54]

Taux d’Hb souhaité Volume de sang à soustraire Volume de concentré

érythrocytaire à transfuser

<25 %

<40 %

60 ml /kg

40 ml/kg

45 ml/kg

30 ml/kg

Traitement

40

Les échanges transfusionnels au long cours sont proposés chez certains

drépanocytaires après un AVC, lors d’une détérioration viscérale sévère rénale,

respiratoire ou cardiaque [55]

.

En pratique, les transfusions sont indiquées dans les situations où il y a :

Une anémie profonde cliniquement mal tolérée (le chiffre de

l'hémoglobine doit toujours être interprété en fonction du chiffre observé

à l'état basal)

Une crise vaso-occlusive qui se prolonge (> 8 jours) malgré un

traitement symptomatique bien conduit ou la présence d’effets

secondaires limitants de la morphine lors d'une crise hyperalgique

Un syndrome thoracique grave (hypoxémie profonde, images

thoraciques bilatérales et extensives) ou ne répondant pas au traitement

symptomatique après 48 à 72 heures d'évolution (extension des images

radiographiques, persistance de la fièvre et des douleurs thoraciques,

majoration de la dyspnée et de l'hypoxie)

Un priapisme aigu avec plus de 3 heures d'évolution et absence

d'efficacité des injections intracaverneuses d'étiléfrine

Un accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique aigu

(l'intérêt de la poursuite des transfusions au long cours au cours des

accidents hémorragiques est en revanche discuté).

Une infection sévère intercurrente

Toute complication grave intercurrente pouvant mettre en jeu le

pronostic vital ou fonctionnel

Traitement

41

Une intervention chirurgicale majeure

Des manifestations vaso-occlusives pendant la grossesse (avis

spécialisé).

Il est important de rappeler que la thérapeutique transfusionnelle expose

aux risques d’alloimmunisation, de transmission virale et de surcharge en fer qui

s’ajoutent chez le drépanocytaire au risque d’hyperviscosité, d’où l’intérêt d’en

mesurer soigneusement l’indication et de veiller sur les modalités

transfusionnelles [56]

.

I.4 La Prévention des Infections

Les patients drépanocytaires, sujets à l’asplenie fonctionnelle, sont exposés

à des risques infectieux. La prophylaxie devient alors une nécessité.

I.4.1 L’Antibioprophylaxie

L’antibioprophylaxie par la pénicilline orale est prescrite chez l’enfant de

moins de cinq ans à raison de 50000 UI/kg/j en deux ou trois prises. Les

infections étant moins fréquentes chez l’adulte, la prescription de pénicilline au

long cours n’est pas indispensable. Une exception est présentée pour les sujets

infectés par le virus d’immunodéficience acquise qui doivent bénéficier d’une

prophylaxie continue [57]

.

I.4.2 La Vaccination

En plus des vaccins usuels retrouvés dans le calendrier légal, certains

vaccins sont particulièrement recommandés chez les patients drépanocytaires. Il

s’agit des vaccins anti-pneumococciques et anti-haemophilus B, vaccin contre

l’hépatite B [58]

.

Traitement

42

I.4.3 Prophylaxie Anti-Palustre

En milieu tropical, d’autres mesures anti-infectieuses doivent être prises,

notamment contre le paludisme. La survenue d’un accès palustre chez le

drépanocytaire constitue un facteur déclenchant des crises vaso-occlusives et

risque d’aggraver l’hyperhémolyse.

I.4.4 Prévention des Parasitoses Intestinales

La prophylaxie des parasitoses intestinales se justifie par l’extrême

fréquence de ces pathologies chez les enfants en milieu tropical. Ce contexte

épidémiologique amène à préconiser une cure d’antihelminthique tous les trois

mois chez les enfants de moins de cinq ans et tous les six mois pour les autres

[59].

I.4.5 Supplémentation Orale en Folates et en Fer

Les folates présentent une activité régénératrice de la moelle. Leur

prescription est d’autant plus utile que l’alimentation ne couvre pas dans

certaines régions suffisamment les besoins. Les folates sont prescrits à la dose

de 5mg /j ou de 15/mois [59]

. La supplémentation en fer se fait à raison de

3à5mg /kg /j de fer métal pendant deux ou 3 mois chez tout enfant présentant

une baisse du taux d’Hb et du taux de réticulocytes associée à une microcytose

et une hypochromie récente [60]

.

Traitement

43

II. Les Traitements de Fond

II.1 L’Hydroxyurée

D’un point de vue physiopathologique, l’hydroxyurée est le premier

traitement ayant potentiellement un impact sur le cours évolutif de la

drépanocytose en diminuant la fréquence des crises douloureuses chez la plupart

des patients et en allongeant leur espérance de vie. L’hydroxyurée bloque

préférentiellement le développement des cellules érythroides mures. Il en résulte

un recrutement des précurseurs érythrocytaires jeunes avec une production

supérieure d’Hb F [61 ,62]

.Une plus grande concentration d’Hb F réduit la

polymérisation et le nombre d’hématies falciformes. Elle agit aussi en

améliorant la déformabilité érythrocytaire et en diminuant l’adhésion des

hématies à l’endothélium vasculaire. Par ailleurs, elle augmente la production

objective de monoxyde d’azote [63]

.

II.2 La Transplantation Médullaire

La transplantation médullaire a un intérêt curatif dans la drépanocytose.

Elle constitue le seul traitement potentiellement curateur de la drépanocytose

mais a été jusqu'à présent limitée aux patients ayant un donneur HLA –identique

familial et ses risques et résultats au long cours doivent être comparé de façon

prospective à ceux obtenus par les autres thérapeutiques . Il s’agit de remplacer

les cellules hématopoïétiques du malade de façon définitive par celles du

donneur de phénotype AA.

L’expérience est encore récente et le recul peu important mais, à 6 ans, la

survie globale est de 94% et la survie sans événements de 84 %. Près de 10 %

des drépanocytaires greffés ont un rejet de la greffe ou une récidive de la

Traitement

44

drépanocytose. Les traitements utilisés pour la préparation, les

immunosuppresseurs et les antimitotiques, posent le problème de l’infertilité et

de l’oncogénicité qu’ils induisent. Ces risques incitent à la prudence concernant

les indications de la greffe [64,65]

.

Résumés

45

Matériel & Méthodes

46

MATERIEL & METHODES

Matériel & Méthodes

47

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et analytique portant sur

l’ensemble des patients drépanocytaires suivi dans le service de Médecine A de

l’hôpital Ibn Sina de Rabat sur une période de onze ans allant du 1er janvier 1996

au 31 décembre 2006.

Critères d’inclusion et d’exclusion :

Nous avons inclus dans le présent travail tous les patients étant suivis au

service de médecine interne en 1996 et tous les patients ayant commencé le

suivi à partir de 1996. Il s’agissait soit de patients chez qui le diagnostic a été

porté de novo, soit de patients suivis antérieurement dans d’autres structures

pendant l’enfance.

Nous n’avons retenu que les patients avec un diagnostic certain de la

drépanocytose sur les bases de l’hémogramme, l’électrophorèse de

l’hémoglobine et de l’enquête familiale pour certains.

Les dossiers médicaux ont été notre outil de base. Des fiches

d’exploitations pré-établies ont été élaborées afin de permettre une étude

descriptive homogène des paramètres épidémiologiques, cliniques, biologiques,

thérapeutiques et de la prise en charge des patients.

Les informations recueillies à partir du dossier médical de chaque patient a

permis d’étudier les caractères suivants :

o Les aspects épidémiologiques : le sexe, l’âge du diagnostic, l’âge au

début du suivi en Médecine A, la notion de consanguinité, le lieu

d’habitation, les cas familiaux.

Matériel & Méthodes

48

o Les aspects cliniques : le nombre d’hospitalisations, la splénomégalie,

la nature des crises, l’état général, la présence ou non de complications

évolutives infectieuses, ischémiques et liée à l’anémie chronique.

o Les aspects biologiques : le phénotype, les taux de base de

l’hémoglobine, des plaquettes et des globules blancs.

o Les données de la prise en charge : le nombre de transfusion, la

régularité du suivi médical, le statut vaccinal, la durée du suivi et la

présence ou non de traitements par l’ hydroxyurée et l’acide folique.

Une étude analytique a été aussi faite pour rechercher une éventuelle

corrélation entre le sexe, l’âge médian du diagnostic, le phénotype, le taux

moyen de plaquettes, le taux moyen d’hémoglobine, d’une part, et la survenue

des complications infectieuses et ischémique d’autre part.

Méthodologie statistique :

Toutes les données ont été traitées grâce au logiciel SPSS. Le test khi-2 a

été utilisé pour les comparaisons des variables qualitatives et le test non

paramétrique de Mann- Whitney pour les comparaisons des variables

quantitatives. Les résultats étaient considérés comme étant significatifs quand le

P était inférieur à 0,05.

Résultats

49

RESULTATS

Résultats

50

Entre 1996 et 2006, nous avons identifié 33 patients répondant aux critères

d’inclusion suscités, dont les principales caractéristiques sont résumées dans le

tableau II.

Tableau II : Caractéristiques générales des patients

Nombre de patients 33

Homme /femme (sex. ratio) 1,36

Age du diagnostic (médiane) 7ans

Consanguinité parentale 24,2 %

Origine marocaine 93,9%

Splénomégalie 24,3%

Crises Vaso-occlusives 53,4 %

Crises Hémolytiques 33,3 %

Crises Mixtes 13,3 %

Taux moyen d’hémoglobine 9 ,02g /dl

Taux moyen de plaquettes 464707 ,14 /mm3

Phénotype SS 42,4%

Complications liée à l’anémie 30 ,3%

Complications ischémiques : 45,4%

Complications infectieuses 39 ,4%

ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES

Il y avait 19 hommes (58% des patients) soit une sex-ratio de 1, 36. L’âge

médian du diagnostic était de 7 ans avec le quartile à 4ans et demi. Les extrêmes

d’âge étaient 6 mois et 30 ans. L’âge moyen au début du suivi en médecin A

était 22,9 ans avec une prédominance de la tranche d’âge de 21 à 25 ans

(42,4%). Il y avait une notion de consanguinité parentale chez 8 patients

Résultats

51

(24,2%) parmi les 15 patients chez qui celle-ci a été évaluée. Trente et un

patients étaient d’origine marocaine (93,9%) et provenaient tous du nord du

Maroc. Les deux étrangers étaient originaires respectivement du Congo

démocratique et de la Guinée (Conakry). Nous avons noté la présence de cas

familiaux dans 27, 3% des cas. Le nombre de cas familiaux est détaillé dans le

tableau III.

Tableau III : Répartition selon la présence de cas familiaux

Nombre de cas familiaux Nombre de patients POURCENTAGE

0 8 24,2

1 5 15,2

2 1 3

≥ 3 3 9,1

Non précisé 16 48,5

TOTAL 33 100

ASPECTS CLINIQUES

Parmi nos patients 53,33 % ont eu des crises nécessitant une hospitalisation

une à deux fois par année. Cependant 10% ont été hospitalisés plus de trois fois

par année. La splénomégalie était absente dans 73% des cas. Un bon état

général pendant la phase inter critique a été retrouvé dans 72% des cas.

Résultats

52

Les crises vaso-occlusives étaient les plus fréquents motifs

d’hospitalisation à 53,40 % chez nos patients. Les crises hémolytiques viennent

en deuxième position avec 33,30%.(Figure 5)

53,40%

33,30%

13,30%

vaso-occlusives hémolytique mixte

Figure 8: Répartition selon la nature des crises

Nous avons eu 75,8% soit 25 patients qui ont développé des complications

quelles soit liées à l’anémie chronique, ischémiques ou infectieuses.

Quinze patients parmi eux ont présenté des complications ischémiques soit

45,4%. Les ulcères étaient localisés à la jambe dans 4cas et à la face dorsale de

la main dans 1cas. Nous avons eu 1 cas de crise épileptique chez un patient sans

antécédents neurologiques. Des brouillards visuels ont été présents chez 1 cas.

Le tableau IV présente toutes les complications ischémiques retrouvées.

Résultats

53

Tableau IV : Répartition selon le type de complications ischémiques

- Ulcère de jambe : 4 cas

- Autre localisation d’ulcère : 1 cas

- Infarctus osseux : 1 cas

- Nécrose aseptique des deux têtes fémorales : 3 cas

- Infarctus splénique : 5 cas

- Priapisme : 1 cas

- Insuffisance rénale fonctionnelle : 1 cas

- Ophtalmologique : 1 cas

- Neurologique : 1cas

Dix patients dans notre série ont développé des complications liées à

l’anémie chronique soit 30,3%. Les lithiases vésiculaires étaient les plus

fréquentes (8 cas). La dilatation ventriculaire gauche (4 cas) et la tachycardie (1

cas).

Le dernier cas était une dépression des vertèbres dorsales et lombaires.

Tableau V: Répartition selon les complications liée à l’anémie

- lithiase vésiculaire : 8cas

- cœur anémique : 5cas

- dépression vertébrale : 1cas

Résultats

54

Nous avons eu 13 patients qui ont développé des complications infectieuses

soit 39,4 %. Les infections urinaires basses ont été retrouvées dans 3 cas et 1 cas

de pyélonéphrite. Les infections à salmonella étaient 1 cas de fièvre typhoïde et

1 cas d’abcès de la partie antérieur du tibia se compliquant en ostéomyélite

chronique. Les ostéites étaient localisées dans 2 cas au niveau du tibia et 1 cas

au niveau du péroné. Les cas de complications gastriques étaient une duodénite.

(voir TableauVI ).

Tableau VI: Répartition selon les complications infectieuses

- infection urinaire : 4 cas

- ostéite : 3 cas

- péricardite : 1 cas

- gastrique : 2 cas

- hépatite : 1 cas

- infection à salmonella : 2 cas

ASPECTS BIOLOGIQUES

o L’Hémogramme :

Le taux d’hémoglobine en phase inter critique variait entre 6,5 g/dl (2 cas)

et 13,6 g /dl (1 cas) avec un taux moyen de 9 ,1g/dl. Dix-sept patients avaient

des taux inférieurs ou égaux à 10 g/dl soit 74 % sur les 23 patients pris en

compte (tableau VII à la page suivante).

On note une hyperleucocytose chez 14 patients soit 63,64% avec des

extrêmes allant de 5633 leucocytes /mm3 à 14925 leucocytes /mm3. Le taux

moyen des leucocytes était 10735 ,08 /mm3.

Résultats

55

Une thrombocytose a été retrouvé dans 13 cas soit 59,1 % avec le plus fort

taux atteignant 1294285 éléments /mm3. Une thrombopénie à 140000

éléments /mm3 a été présente chez un patient. (Tableau VIII à la page suivante)

Tableau VII : Répartition selon le taux d’hémoglobine

Taux d’hémoglobine Nombre de patients Pourcentage

< ou =8 9 39 ,2

>8-10 8 34 ,8

>10 -12 5 21,7

>12 1 4,3

TOTAL 23 100

Tableau VIII : Répartition selon le taux de plaquettes

Taux de Plaquettes Nombre de patients Pourcentage

<150000 1 4,54

150000-400000 8 36,36

>400000 13 59 ,1

TOTAL 22 100

Résultats

56

o L’étude de l’hémoglobine

Nous avons observé une prédominance du phénotype SS à hauteur de

42,4% parmi les patients dont phénotype a été précisé. (Tableau IX)

Tableau IX : Répartition selon le phénotype hémoglobinique

Phénotype Nombre de patients Pourcentage

SS 14 42 ,4

SC 5 15,1

AS 2 6,1

Non Précisé 12 36,4

TOTAL 33 100

LA PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE

Le nombre de transfusion reçu dans le service de Médecine A variait de 0

(13 cas) à 14 fois (1cas). 2 patients ont eu plus de deux transfusions par année

soit 6,1%. (Figure 9).

La vaccination n’est pas à jour chez 21 patients soit 63,64 % ; Le statut

vaccinal n’a pas été précisé chez 1 patient. (Figure 10 à la page suivante).

Résultats

57

Nombre de transfusion par année

60,6

33,3

6,1

0

10

20

30

40

50

60

70

<1 1à 2 >2

nombre de transfusion par année

po

urc

en

tag

e

Figure 9: Répartition selon le nombre de transfusion

63,64

33,33

3,03

0

10

20

30

40

50

60

70

Pourcentage

Vaccination non

à jour

Vaccination à

jour

Non précisé

VACCINATIONS

Figure 10 : Répartition selon le statut vaccinal

L’Hydroxyurée a été prescrite chez 4 patients. Des cures de folates de

durée différentes ont été prescrites chez 14 patients.

Résultats

58

Nos patients avaient un suivi régulier chez 14 patients soit dans 42 ,4%.

Sept patients 21,22 % n’ont eu aucun suivi, ils ne fréquentaient le service de

Médecine A qu’au moment des hospitalisations.

La majorité des patients (20 patients) ont eu une durée de suivi inférieure

ou égale à trois ans. Dix-neuf patients n’ont pas été revu en consultation il y a au

moins deux ans. La plus longue durée a été de suivi a été de 24 ans. (Figure 11)

0

10

20

30

40

Pourcentage

DUREE DU SUIVI (en année)

1 2 3 4 5 8 9 14 24

Figure 11 : Répartition selon la durée du suivi

L’étude de l’évolution des patients en fonction du sexe, de l’âge au

diagnostic, du phénotype, du statut vaccinal, du taux initial de plaquettes, du

taux initial de l’hémoglobine n’a pas montré de facteur influençant

significativement sur le plan statistique la fréquence des complications

ischémiques. Le tableau X résume quelques résultats obtenus (voir page

suivante).

Résultats

59

Tableau X: facteurs influençant les complications ischémiques

Complications ischémiques

Oui Non P Significative

Sexe M F M F 1 Non

9cas

60%

6cas

40%

10cas

55,6%

8cas

44,4%

Age médian au

diagnostic 5 ans 9 ans

0,554 Non

Phénotype SS SC AS SS SC AS 0,497 Non

7cas

77,8%

1cas

11,1%

1cas

11,1%

7 cas

58,4%

4 cas

33,3%

1 cas

8,3%

Taux de plaquettes

<400000

>400000

3 cas 27,3%

8 cas 72,7%

6 cas 54,5 %

5 cas 45,5%

0 ,387 Non

Taux d’Hg

<8

> 8

6 cas 50 %

6 cas 50 %

3 cas 27,3%

8 cas 72,7%

0,4 Non

L’étude de l’évolution des patients en fonction du sexe, de l’âge au

diagnostic, du phénotype, du statut vaccinal, du taux initial de plaquettes, du

taux initial de l’hémoglobine n’a pas montré de facteur influençant

significativement sur le plan statistique la fréquence des complications

infectieuses. Une différence significative a été par contre retrouvée dans la

corrélation entre le phénotype et la fréquence des complications infectieuses.les

chiffres obtenus sont résumés dans le tableau XI (voir page suivante).

Résultats

60

Tableau XI : facteurs influençant les complications infectieuses

Complications infectieuses

Oui Non P Significative

Sexe M F M F 1 Non

8cas

61,5%

5cas

38,5%

11cas

55%

9cas

45%

Age médian au

diagnostic

5 ans 9 ans 0,382 Non

Phénotype SS SC AS SS SC AS 0,035 Oui

2cas

33,4%

2cas

33,3%

2cas

33,3%

12cas

80%

3cas

20%

0 cas

0%

Taux de plaquettes

<400000

>400000

2 cas 28,6 %

5 cas 71 ,4%

7 cas 46,7 %

8 cas 53,3%

0,648 Non

Taux d’Hg

<8

> 8

4 cas 50%

4 cas 50 %

5 cas 33 ,3 %

10 cas 66,7 %

0,657 Non

Discussion

61

DISCUSSION

Discussion

62

Le nombre de 33 patients que compte notre série est certes nettement plus

réduit par rapport aux effectifs des autres séries de la littérature notamment

celles de l’Afrique subsaharienne. Ceci s’expliquerait en partie par les chiffres

de prévalence de la drépanocytose dans le bassin méditerranéen dont le Maroc

(1 à 2%) et qui restent très inférieurs aux autres régions du monde concernées

par cette maladie [2]

. Ce taux de 2% n’est tout de même pas du tout négligeable

et il est donc à prendre en compte d’autant plus que plus de 90% de nos patients

sont autochtones. Par ailleurs, il est important à noter que l’effectif de notre

étude ne reflète pas ces chiffres de prévalence précités et pourrait donc

témoigner plus d’un sous diagnostic que d’une réelle rareté de la pathologie dans

notre pays.

D’un autre côté, la drépanocytose est certes une maladie génétique qui, par

définition, se déclarerait plus volontiers à l’enfance qu’à l’âge adulte. Il est

important donc de mettre l’accent sur la fréquence des formes hétérozygotes qui

peuvent rester longtemps asymptomatiques et ne se révéler que par des

complications chez un adulte chez qui le diagnostic de drépanocytose n’est pas

forcément évoqué comme première hypothèse diagnostique.

Nous en citons notamment les manifestations extra-hématologiques qui ne

sont que des séquelles du processus hémolytique et/ou vaso-occlusif comme la

lithiase biliaire, la goutte, les atteintes tubulaires et les crises comitiales [66]

.

Dans notre série, le cas d’un patient hétérozygote AS ayant développé des

complications tant infectieuses qu’hémolytiques sévères illustre bien ce constat.

Discussion

63

Une sensibilisation des praticiens à reconnaître les signes cliniques même

mineurs et les circonstances déclenchantes des crises est de ce fait plus

qu’indispensable. Cette démarche permettrait de corriger le sous diagnostic et de

prévenir le développement de complications chez l’adulte.

L’origine génétique autosomique de la maladie laisse supposer qu’il

n’existe pas de prédominance d’un sexe par rapport à un autre. Cependant, on

note constamment dans les différentes séries de la littérature une prédominance

d’un sexe par rapport à l’autre. Dans notre série, il y avait une prédominance

masculine avec un pourcentage de 58 % et une sex-ratio de 1,36. Nos résultats

rejoignent ceux de certaines séries africaines comme celle de TUO et al. [67]

qui

avaient trouvé une prédominance masculine et une sex-ratio de 1,23. En

revanche, BERTRAND et al. [68]

, dans leur étude portant sur 111cas, ont

rapporté une prédominance féminine avec une sex-ratio de 0,7.

Notons enfin que des différences importantes sont retrouvées dans des

séries provenant du même pays. L’origine géographique et ethnique des patients

ne peut pas être évoquée comme explication à ces différences.

L’âge médian au diagnostic qui a été de 7 ans dans notre série se rapproche

des résultats d’une autre étude marocaine publiée par LAHLOU [69]

qui avaient

trouvé un âge supérieur à 6 ans dans 61,5 % des cas. La littérature nous montre

que la maladie drépanocytaire se répartit en deux groupes selon l’âge du début

des manifestations : un groupe à début précoce se manifestant entre 6 et 18 mois

[70] et un à révélation tardive après l’âge de 4-5ans dont les cas ne sont pas

exceptionnelles comme ça a été le cas chez une grande partie de nos patients

(57,1% début après 5 ans dans notre série ) [71]

. Le diagnostic tardif peut

Discussion

64

s’expliquer par le fait que la maladie est souvent décelée à la suite d’un accident

aigu chez des patients avec des signes d’anémie déjà présents et souvent

longtemps bien tolérée. Nous avons eu trois patients diagnostiqués à un âge se

situant entre 26 et 30 ans. L’enquête familiale prend donc tout son intérêt dans

ce contexte dans la mesure elle permet de diagnostiquer la drépanocytose au

stade infraclinique.

La consanguinité accroît le risque d’expression de la drépanocytose. Elle

est de l’ordre de 24,2 % dans notre série. Ce chiffre se rapproche du taux de

26,1% retrouvé dans une étude Nigérienne de DAN et al [72]

. Chez plus de la

moitié de nos patients (54,4%), la notion de consanguinité n’avait pas été

précisée, ce qui laisse supposer une certaine sous estimation des mariages

consanguins dans notre série. En 2007, le taux de mariages consanguins a été

estimé à 22 ,79% selon une étude anthropogénique marocaine [73]

.

Les régions de forte prévalence de la drépanocytose sont plutôt retrouvées

en Afrique subsaharienne avec des taux moyen de 10% à 30 % [11]

. Aux États-

Unis, la fréquence du trait drépanocytaire chez les Afro-américains se situe entre

7 et 9% [11]

. Dans des parties de l’est de l’Arabie saoudite et de l’Inde, la

fréquence de l’hémoglobine S atteint les 20 %. Une vue globale de la répartition

mondiale est représentée dans la Figure 12 à la page suivante. La répartition

géographique de nos patients est bien en corrélation avec la répartition générale

de la drépanocytose puisque nos deux patients étrangers provenaient de

l’Afrique subsaharienne (la guinée et le Congo démocratique).

Discussion

65

Figure 12 : Répartition géographique de la drépanocytose dans le monde [74]

La répartition dans le monde de la drépanocytose se superpose facilement

à celle du paludisme à Plasmodium falciparum comme la montre la figure

10.Des études statistiques sur la question ont permis les conclusions suivantes :

- Les sujets homozygotes SS résistent au paludisme mais meurent de leur

hémoglobinopathie.

- Les sujets hétérozygotes quant à eux sont résistants au paludisme et

présente une hémoglobinopathie asymptomatique ; cet avantage est

essentiellement dû aux rapports entre le parasite et l’hématie.

Discussion

66

La réplication du parasite est gênée par la falciformation et par la

destruction prématurée des globules rouges infectés. Ainsi la pression de

sélection due au paludisme a rendu le gène plus fréquent surtout dans les zones à

forte transmission palustre [75]

.

Figure 13 : Distribution comparative du paludisme et de l’hémoglobinose S [76]

Dans notre série, 53,3% des patients ont été hospitalisés à raison de 1 à 2

fois par année et 10% avaient plus de trois hospitalisations par année. Ces

résultats sont proches de ceux de Le Turdu-Chicot et al, dans son étude en

Guadeloupe, qui avaient 1,38 hospitalisations par année, de Brozovic et al en

Discussion

67

Grande Bretagne (trois hospitalisations par patient), de Pollack et al aux États-

Unis (deux hospitalisations par patient) et de Sergeant et al en Jamaïque avec

1,55 hospitalisations par patient et par an [77 - 80]

.

La nature des crises a été dominée par les crises vaso-occlusive à 53,4%.

Dans son étude de 108 cas de patients âgés de plus de 20 ans à Dakar, Diop et al

ont fait le même constat avec un taux de 50 % [81]

. Bakary, quant à lui, avait

trouvé des taux de 54,2 % de crises vaso-occlusives, 13,39 % de crises

hémolytiques et 32,4 % de crises mixtes [82]

. Tous ces chiffres concordent avec

nos résultats. Par ailleurs, cette fréquence de la crise vaso-occlusive représente

la cause majeure derrière l’altération de la qualité de vie voire le pronostic vital

des patients. La grande fréquence des crises vaso-occlusives est de plus en plus

établie comme indice de sévérité de la maladie. Dans une étude multicentrique

américaine, Platt et al. [83]

ont observé que les décès par infection sont rares chez

l’adulte, contrairement à l’enfant. La majorité des patients adultes décédaient en

effet dans un contexte de crise vaso-occlusive. Godeau et al ont observé des

résultats similaires dans une étude multicentrique européenne ayant porté sur 61

décès et où 45% des décès étaient dans un contexte de crise vaso-occlusive [84]

.

Devant des crises répétées, il est indispensable de rechercher un facteur

déclenchant qui devra être corrigé : traiter une acidose satellite d’une atteinte

rénale, éliminer un foyer infectieux profond (dents, sinus, urines, vésicule…),

rechercher des épisodes nocturnes de désaturation en oxygène en rapport avec

une apnée du sommeil, insister de nouveau sur les règles hygiénodiététiques

(éviter les variations thermiques brutales, l’exposition au froid ou au contraire la

déshydratation…). Il peut être envisagé la mise en route d’un « traitement de

fond » qui vise à prévenir la survenue d’accidents vaso-occlusifs graves.

Discussion

68

Absente (il s’agit de la splénomégalie) chez 72,73% de nos patients, notre

résultat concernant la splénomégalie est en accord avec ceux de la littérature qui

montrent que celle-ci est l’apanage de l’enfant et qu’elle disparaît classiquement

pour donner lieu à une atrophie splénique [15]

. Il est important dans ce contexte

de rappeler qu’une anémie aiguë associée à une augmentation brutale du volume

de la rate peut traduire une séquestration aiguë splénique. Il s’agit d’un accident

grave qui est une cause importante de décès chez l’enfant mais qui peut survenir

chez l’adulte ayant gardé une rate fonctionnelle [84]

.

L’état général de nos patients était bon dans 72 % des cas ce qui traduit une

bonne tolérance en intercritique.

Les complications évolutives ont été retrouvées dans 75,8 % des cas,

témoignant ainsi du fait que le profil clinique de la drépanocytose est dominé

dans notre série par des complications dégénératives plutôt chroniques,

classiquement décrites à l’âge adulte [85]

.

Tableau XII: Complications évolutives et comparaison avec d’autres séries

Notre Dakar Congo Cote d’ivoire

Séries Série [81] [86] [87]

33cas 108 cas 63cas 80cas

Ulcère de jambe : 12,1% 4,6% 7,9%

Nécrose aseptique de la tête fémorale 9,1% 9,2% 19 % 27,5 %

Infarctus splénique : 15,3% - -

Priapisme : 3% 11,6% 3,17%

Ophtalmologique : 3% 3,7% -

Lithiase biliaire 24,2 % 10,1 % 17,5%

Discussion

69

Les complications ischémiques ont représenté 45,4% de toutes les

complications sont détaillées en comparaison aux études Sénégalaise et

Congolaise et Ivoirienne dans le tableau XII. L’infarctus splénique a occupé une

grande place (15,3%). L’ulcère de jambe dans notre série (12,1%) est plus

fréquent par rapport au chiffre de séries Sénégalaise (4,6 %) et Congolaise

(7,9%). L’étude Ivoirienne avait rapporté des complications ischémiques dans

68,75% des cas dont une ostéonécroses de la tête fémorale dans 27,5% et une

rétinopathie dans 11,25% des cas. La spécificité de cette étude sur les doubles

hétérozygotes SC pourrait être mise en cause ici [87]

.

Les phénotypes de nos 3 patients (9,1%) ayant développé l’ostéonécrose

n’étaient pas de phénotype SC mais plutôt SS dans deux cas et non précisé pour

le troisième. Dans la littérature, il est clairement établi que l’ostéonécrose est

deux fois plus fréquente chez les patients SC comme l’ont si bien montré

plusieurs études dont celles de Homawoo et al, Mijiyawa et al et Tobossi et al.

Cette fréquente était par ailleurs indépendante des autres facteurs de sévérité

potentielle [88 -90].

Nos trois patients avaient des âges respectifs très différents

(18, 22, et 43 ans) au moment du diagnostic.

Ces chiffres nous interpellent sur la nécessité de rechercher

systématiquement cette complication aux symptômes très peu spécifiques et

donc source fréquente de retard diagnostique comme une simple douleur fessière

ou de hanche. Il faut noter que la bilatéralité a été présente chez tous les patients

témoignant de la sévérité de l’atteinte. L’atteinte oculaire noté seulement dans

un seul cas chez nous pourrait être sous estimée vus les résultats des séries sus-

cités. Un examen ophtalmologique pourrait bien aussi avoir sa place dans le

Discussion

70

cadre du suivi d’un drépanocytaire en raison de la symptomatologie pas

forcement patente.

La lithiase biliaire a prédominé dans les complications liées à l’anémie en

touchant 8 patients soit 24,2% avec une fréquence plus élevée que dans la

littérature .Chez les huit patients, la lithiase a été diagnostiquée après l’âge de

16 ans dans le service de médecine interne et permettait de renseigner

indirectement sur la longue durée du processus hémolytique chronique. L’autre

complication assez fréquemment retrouvée en rapport avec l’anémie chronique

était la dilatation du ventricule gauche retrouvée chez 4 patients.

Les complications infectieuses retrouvées dans 39,4 % des cas étaient

dominées par les infections osseuses comme ce fut le cas dans la série Ivoirienne

(tableau XIII). La salmonellose était le germe en cause dans ce cas. Dans leur

étude S.Diop et al ont retrouvés que les patients SS faisaient plus d’infections

bactérienne [91]

comme le témoigne les résultats significatifs p=0,035 obtenus

dans l’étude analytique. La greffe osseuse est favorisée par les modifications de

la structure osseuse consécutives aux épisodes de nécrose préexistants. Le

Staphylocoque doré et les germes à Gram négatif sont également souvent en

cause [92, 93]

. Un cas d’hépatite virale a été retrouvé ce qui nous interpelle sur la

prévention lors des techniques transfusionnelles. Un patient est passé à la

chronicité dans l’ostéomyélite qu’il a faite ce qui est une évolution possible de

l’ostéomyélite. Le risque élevé d’infections nosocomiales des patients, du fait de

leurs fréquentes hospitalisations pour CVO et le recours habituel à l’hydratation

par voie veineuse, favorisent les métastases septiques ostéoarticulaires qui

peuvent survenir avec retard en particulier l’ostéomyélite. Ainsi une surveillance

Discussion

71

prolongée est justifiée en cas de bactériémie pour ne pas méconnaitre une

localisation septique.

Tableau XIII: Comparaison des complications infectieuses avec une série Africaine

Série Notre série Cote d’ivoire

[87]

Infections osseuses 9,1 % 30%

Salmonelloses 6,1 % 3,7%

Infections urinaire 12,1% 1,25%

Sur le plan biologique, le taux d’hémoglobine de base a oscillé entre

6,5g/dl et 13g/dl, avec une moyenne à 9,02 g/dl. Dans deux études Sénégalaise

et burkinabée, les taux moyens respectifs étaient de 8,3g/dl et de 7,8 g/dl [81, 93].

Il faut noter que ces deux études ne s’intéressaient qu’aux homozygotes, ce qui

concorde donc avec nos données concernant nos patients homozygotes dont le

taux moyen d’hémoglobine était de 8,5 g/dl. Une hyperplaquettose a été notée

fréquemment dans notre série contrairement aux séries de la littérature reflétant

très probablement l’état d’asplénie fonctionnelle classiquement rencontrée chez

les patients adultes (TableauXIV à la page suivante).

Discussion

72

Tableau XIV : Hémogramme chez le patient homozygote comparaison avec d’autres séries

Série Notre série Burkina Sénégal

[94] [81]

Hg (g /dl) 8,53 7,8 8,3

Plaquettes 103 /l) 475 331,5 345,3

La prévalence des phénotypes SS prédomine a été aussi noté dans notre

étude c’est le dans les autres séries comme le montre le tableau XV. Nous avons

les taux les plus bas avec le plus bas avec 42,4%. La différence observée avec la

série marocaine peut s’expliquer par les 12 patients chez qui le phénotype n’a

pas été précisé.

Tableau XV: Répartition des phénotypes et comparaison avec d’autres séries

Série SS SC

France [95]

78,8 % 15,8 %

Guyane [95]

58,2 % 20,9 %

Algérie [95]

62,8 % 8 %

Sénégal [96]

95 % 4 %

Maroc [69]

64,1 % 12,9%

Notre série 42,4 % 15,1 %

Les mesures préventives des infections représentent un volet essentiel si ce

n’est le plus important dans la prise en charge d’un patient drépanocytaire.

Ainsi, les vaccinations anti-pneumococcique et anti-haemophilus sont

Discussion

73

obligatoires et doivent être constamment vérifiées vu l’état d’asplénie qui se

développe et s’aggrave avec le temps. Dans notre série, Seuls 24,2 % de nos

patients étaient à jour de leurs vaccins. Il s’agit d’un constat qui a été fait

également dans les autres séries africaines à l’image des deux séries ivoiriennes

qui figurent dans le tableau XVI à la page suivante. Nous avons par ailleurs

constaté que tous nos patients avaient eu leurs prescriptions mais seuls 11

avaient acheté le vaccin. Le problème serait donc lié en grande partie aux

difficultés socio-économiques et peut être aussi à un manque possible de

conscience des patients quant à la nécessité d’une bonne observance.

Ce manque est d’ailleurs reflété aussi par le pourcentage des patients suivis

régulièrement en consultation qui n’est que de 42%. Il est donc tout à fait utile

d’essayer d’améliorer cet aspect en rappelant aux malades qu’en matière de

drépanocytose, la vaccination et le suivi régulier ne sont pas un choix mais une

nécessité absolue. Dans notre série, la présence significativement plus fréquente

de complications infectieuses chez les phénotypes SS est souligne bien l’intérêt

de la vaccination dans la prévention [91]

.

Tableau XVI : Comparaison de statut vaccinal à d’autres séries

Les séries Vaccination à jour (pourcentage)

Ivoirienne [82] 55,72 %

Ivoirienne [67] 48,37 %

Notre série 33 ,33%

Discussion

74

La fréquence et la sévérité intolérables des crises étaient à l’origine de la

mise en route d’un traitement de fond par l’hydroxyurée chez 4 patients. Il s’agit

de la seule molécule ayant prouvé son efficacité à diminuer la fréquence des

crises douloureuses, des syndromes thoraciques aigus et des besoins

transfusionnels chez les patients drépanocytaires atteints d’une forme sévère. Il

existe toutefois une grande variabilité de la réponse au traitement, les enfants

répondant en règle mieux que les adultes. La tolérance à court et à moyen terme

est bonne. Une incertitude subsiste sur la fertilité ultérieure des garçons traités

jeunes et longtemps. L’hydroxyurée vient d’obtenir une autorisation de mise sur

le marché en Europe dans la drépanocytose sévère [97]

.

L’étude «Multicenter Study of Hydroxyurea (MSH)» [98]

a montré à travers

une comparaison versus placebo l’efficacité de l’hydroxyurée chez les patients

drépanocytaires adultes souffrant d’une forme sévère (au moins trois crises

douloureuses par an). Dans ce travail, le groupe des patients recevant

l’hydroxyurée a eu significativement moins de crises douloureuses (2,5 versus

4,5 crises par an, p < 0,001), moins de syndrome thoracique aigus (25 versus 51,

p < 0,001) et moins de besoins transfusionnels sur la durée de l’étude

(48 versus 73, p = 0,001).

D’autres approches dans le domaine de la génothérapie sont en étude avec

pour axes :

l’activation de gènes de compensation comme l’activation des gènes γ

de l’HbF

Discussion

75

la correction d’un gène muté par ciblage, réparation ou recombinaison

entre une séquence correctrice d’acide aminé et la région altérée d’un

gène, en l’occurrence celle du 6éme cordon du gène β de la globine

l’addition d’un gène de globine « anti drépanocytaire » dans le

patrimoine génétique des cellules souches hématopoïétiques, dont

l’expression doit survenir uniquement dans les érythroblastes, à un

niveau élevé.

Les thérapies par le monoxyde d’azote, inhibiteurs de l’adhésion des

globules rouges à l’endothélium sont aussi en cours d’essai [99]

. L’objectif

principal, celui de la guérison génétique après ou, si possible, avant l’apparition

des symptômes est maintenant nettement visible, au bout d’un tunnel long d’un

demi- siècle de progrès dans la compréhension de la maladie, la prise en charge

des patients et des thérapeutiques non spécifiques.

Conclusion

76

CONCLUSION

Conclusion

77

Notre étude nous permet de tirer les conclusions suivantes :

La répartition géographique de nos patients (93% autochtones) nous

montre bien que drépanocytose est une affection qui concerne le patient

marocain.

L’adulte drépanocytaire est sujet à des complications tant

infectieuses, ischémiques que des complications en rapport avec

l’anémie chronique.

L’ostéonécrose de la tête fémorale rend compte de l’importance de sa

recherche systématique chez tout patient au delà de 15ans par un bon

interrogatoire lors des consultations et une sensibilisation des patients

sur les examens radiologiques réguliers.

La lithiase biliaire constituait 24% des complications dans notre

série et apparaît aussi comme un élément devant faire l’objet de

dépistage régulier dans le suivi d’une drépanocytose.

L’étude analytique nous a confirmé la différence significative

attendue concernant l’influence du phénotype sur la fréquence des

complications infectieuses.

Enfin, le dernier point essentiel est sans doute la nécessité d’améliorer

le suivi et la sensibilisation des patients quant à l’importance capitale

de la vaccination régulière.

Résumés

78

RESUMES

Bibliographie-webographie

79

RESUME

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde.

Il s’agit d’une hémoglobinopathie qualitative due à la substitution du 6ème acide

aminé de la chaine β l’acide glutamique par la valine. Le Maroc est concerné

avec une prévalence de 1à 2%.

Notre travail a eu pour objectif, après une revue de la littérature, de mettre

en évidence les caractéristiques de l’adulte drépanocytaire par une étude

rétrospective descriptive et analytique chez 33 patients colligés au service de

médecine interne du CHU Ibn Sina.

Les phénotypes obtenus étaient SS dans 42,4 %, SC dans 15,1% et AS

dans 6,1% des cas. Les crises vaso-occlusives étaient le motif le plus fréquent

des hospitalisations (53 ,4%). Les complications chroniques ayant marqué

l’évolution chez nos patients étaient par ordre de fréquence décroissante la

lithiase biliaire, l’ulcère de jambe et l’ostéonécrose. Seuls un tiers des patients

avaient une vaccination à jour. Le phénotype SS était corrélé à une fréquence

plus élevée des complications infectieuses.

Ces différents résultats rendent compte de la gravité de la maladie et à

fortiori de la nécessité d’une prise en charge adéquate portant sur deux volets

essentiels à savoir, la gestion préventive , curative ,rapide et efficace des crises

et la mise en place d’un traitement de fond par hydroxyurée chez tout patient

avec une atteinte sévère incompatible avec une qualité de vie acceptable.

Bibliographie-webographie

80

ABSTRACT

The sickle cell disease is the genetic disease the most wide-spread in the

world. It is a qualitative hemoglobinopathy due to the replacement of the 6th

amino acid of the ß chain, the glutamic acid by the valine. It concerned Morocco

with a prevalence of 1à 2 %.

Our work had for objective, after a revision of the literature, to bring to

light the characteristics of the adult patients affected with sickle cell anemia by a

descriptive, retrospective and analytical study of about 33 patients brought

together from the service of internal medicine of the teaching hospital Ibn

Sina(CHU).

The phenotypes obtained were SS in 42, 4 %, SC in 15, 1 % and AS in 6, 1

% of the cases. The acute vaso-occlusive crisis was the most frequent motive for

the hospitalizations (53, 4%). The chronic complications which marked the

evolution of our patients were, in descending order of frequency the biliary

calculi, the ulcer of leg and the osteonecrosis .Only one- third of the patients

had a vaccination up to date. The phenotype SS was correlated with a higher

frequency of the infectious complications.

These various results report the gravity of the disease and deem it

necessary of an adequate care concerning two essential points namely, the fast

and effective preventive and curative management of the vaso-occlusive crisis

and the implementation of a thorough treatment by hydroxyurea to every patient

with a severe form of the disease and to whom an acceptable quality of life is

impossible.

Bibliographie-webographie

81

%

SS%SC%AS%

%

SS

Bibliographie-webographie

82

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Serment d'Hippocrate

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