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Louis Althusser Louis Althusser Louis Althusser, né le 16 octobre 1918 à Birman- dreis, aujourd'hui Bir Mourad Raïs (Algérie), mort le 22 octobre 1990 à La Verrière (Yvelines), est un philosophe français, membre du Parti communiste, à l'origine d'un important renouvellement de la pensée marxiste dans une perspective généralement associée au structuralisme, théorie caractéristique du Zeitgeist des années 1960, avec notamment Roland Barthes et Claude Lévi-Strauss [1] . 1 Biographie 1.1 Origine et formation Louis Althusser est issu d'une famille alsacienne catholique installée en Algérie. Il fait ses études secondaires à Alger et à Marseille, puis entre en classe préparatoire littéraire au lycée du Parc à Lyon. Il est reçu en 1939 à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, où son professeur de philosophie est Jean Guitton, mais est mobilisé en septembre et fait prisonnier lors de la débâcle de 1940. Il passe le reste de la guerre en Allemagne, au Stalag de Schleswig, où il connaît ses premiers troubles psychiatriques. En 1945, il reprend ses études à l'ENS ; il est reçu deuxième à l'agrégation de philosophie en 1948 [2] . De- venu marxiste, il adhère la même année au Parti commu- niste. 1.2 Parcours professionnel et intellectuel La même année, il devient agrégé préparateur à l'ENS, où il exerce une influence certaine sur nombre d'étudiants dont beaucoup embrasseront le courant maoïste à la suite de Mai 68. Plusieurs d'entre eux sont en effet membres de l'Union des étudiants communistes (UEC), qui entre alors dans une crise débouchant sur la création, en 1966, de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, ou UJC(ml), maoïste, dont Benny Lévy et Robert Lin- hart, tous deux élèves de la rue d'Ulm et qui feront partie de l'UEC avant d'être les principaux fondateurs de l'UJC. Le rapport d'Althusser avec le PCF est en effet ambigu : bien qu'il en reste un membre sa vie durant, il se heurte souvent au comité central ainsi qu'au philosophe officiel du parti et membre du bureau politique, Roger Garau- dy [3] . Dès le début des années 1960, il publie des articles hétérodoxes, d'abord dans La Pensée, puis dans La Nou- velle Critique [3] . En 1962, il est ainsi accusé par le sé- nateur et directeur de La Pensée Georges Cogniot d'être « pro-chinois » [3] . Il se heurte aussi à des intellectuels comme Roland Leroy ou Lucien Sève, autre philosophe officiel, qui considèrent le structuralisme comme « phi- losophie de la désespérance » (R. Leroy) et prônent un « marxisme humaniste », qui fait l'objet des critiques de Michel Foucault et d'Althusser (notamment en raison de son caractère individualiste et subjectiviste) [3] . Althusser critiqua aussi durement son parti, en 1978, dans Ce qui ne peut durer dans le PCF. Il critique aussi durement le stalinisme, à travers des inter- ventions politiques et dans sa philosophie. Ainsi, il décri- ra en 1986 ce dernier comme la forme « trouvée » (« non préméditée ») par l’impérialisme en vue de l’exploitation des populations à l’intérieur du monde socialiste [4] À Normale Sup, il invite notamment le psychana- lyste Jacques Lacan, et aussi des philosophes, comme Alexandre Matheron, marxiste d'orientation différente de celle d'Althusser, spécialiste de Spinoza, et Gilles De- leuze, autre grand lecteur de Baruch Spinoza. Son activité est entrecoupée de séjours dans des cliniques psychiatriques. En janvier 1962, il commence ainsi à tra- vailler sur Machiavel, au milieu d'une grave dépression, qui s’achève par trois mois d'hospitalisation [5] . Il devient en 1962 maître-assistant et soutient une thèse sur tra- vaux pour le doctorat d'État ès lettres le 28 juin 1975 à l'université d'Amiens [6] , dix ans après avoir publié Lire le Capital (1965) avec Étienne Balibar, Roger Establet, Pierre Macherey et Jacques Rancière, livre dans lequel il développe le concept de « lecture symptômale » afin 1

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Louis Althusser

Louis AlthusserLouis Althusser, né le 16 octobre 1918 à Birman-

dreis, aujourd'hui Bir Mourad Raïs (Algérie), mort le 22octobre 1990 à La Verrière (Yvelines), est un philosophefrançais, membre du Parti communiste, à l'origine d'unimportant renouvellement de la pensée marxiste dansune perspective généralement associée au structuralisme,théorie caractéristique du Zeitgeist des années 1960, avecnotamment Roland Barthes et Claude Lévi-Strauss[1].

1 Biographie

1.1 Origine et formation

Louis Althusser est issu d'une famille alsaciennecatholique installée en Algérie.Il fait ses études secondaires à Alger et à Marseille, puisentre en classe préparatoire littéraire au lycée du Parc àLyon. Il est reçu en 1939 à l'École normale supérieure dela rue d'Ulm, où son professeur de philosophie est JeanGuitton, mais est mobilisé en septembre et fait prisonnierlors de la débâcle de 1940. Il passe le reste de la guerreen Allemagne, au Stalag de Schleswig, où il connaît sespremiers troubles psychiatriques.En 1945, il reprend ses études à l'ENS ; il est reçudeuxième à l'agrégation de philosophie en 1948[2]. De-venu marxiste, il adhère la même année au Parti commu-niste.

1.2 Parcours professionnel et intellectuel

La même année, il devient agrégé préparateur à l'ENS,où il exerce une influence certaine sur nombre d'étudiantsdont beaucoup embrasseront le courant maoïste à la suitede Mai 68. Plusieurs d'entre eux sont en effet membres del'Union des étudiants communistes (UEC), qui entre alorsdans une crise débouchant sur la création, en 1966, del'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes,ou UJC(ml), maoïste, dont Benny Lévy et Robert Lin-hart, tous deux élèves de la rue d'Ulm et qui feront partiede l'UEC avant d'être les principaux fondateurs de l'UJC.Le rapport d'Althusser avec le PCF est en effet ambigu :bien qu'il en reste un membre sa vie durant, il se heurtesouvent au comité central ainsi qu'au philosophe officieldu parti et membre du bureau politique, Roger Garau-dy[3]. Dès le début des années 1960, il publie des articleshétérodoxes, d'abord dans La Pensée, puis dans La Nou-velle Critique[3]. En 1962, il est ainsi accusé par le sé-nateur et directeur de La Pensée Georges Cogniot d'être« pro-chinois »[3]. Il se heurte aussi à des intellectuelscomme Roland Leroy ou Lucien Sève, autre philosopheofficiel, qui considèrent le structuralisme comme « phi-losophie de la désespérance » (R. Leroy) et prônent un« marxisme humaniste », qui fait l'objet des critiques deMichel Foucault et d'Althusser (notamment en raison deson caractère individualiste et subjectiviste)[3]. Althussercritiqua aussi durement son parti, en 1978, dans Ce quine peut durer dans le PCF.Il critique aussi durement le stalinisme, à travers des inter-ventions politiques et dans sa philosophie. Ainsi, il décri-ra en 1986 ce dernier comme la forme « trouvée » (« nonpréméditée ») par l’impérialisme en vue de l’exploitationdes populations à l’intérieur du monde socialiste[4]

À Normale Sup, il invite notamment le psychana-lyste Jacques Lacan, et aussi des philosophes, commeAlexandre Matheron, marxiste d'orientation différente decelle d'Althusser, spécialiste de Spinoza, et Gilles De-leuze, autre grand lecteur de Baruch Spinoza.Son activité est entrecoupée de séjours dans des cliniquespsychiatriques. En janvier 1962, il commence ainsi à tra-vailler sur Machiavel, au milieu d'une grave dépression,qui s’achève par trois mois d'hospitalisation[5]. Il devienten 1962 maître-assistant et soutient une thèse sur tra-vaux pour le doctorat d'État ès lettres le 28 juin 1975 àl'université d'Amiens[6], dix ans après avoir publié Lirele Capital (1965) avec Étienne Balibar, Roger Establet,Pierre Macherey et Jacques Rancière, livre dans lequelil développe le concept de « lecture symptômale » afin

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2 2 PHILOSOPHIE

d'expliquer la lecture marxienne d'Adam Smith, montrantque si Smith n'a pas vu certaines choses, ce n'est pas dufait d'un manque d'acuité, mais du fait du changement deproblématique qu'il a induit, et qui l'a empêché de voird'autres choses :

« la vue n’est plus alors le fait d’un sujetindividuel, doté d’une faculté du « voir » qu’ilexercerait soit dans l’attention, soit dans la dis-traction ; la vue est le fait de ses conditionsstructurales, la vue est le rapport de réflexionimmanent du champ de la problématique surses objets et ses problèmes. »

— Introduction de Lire le Capital, cité par FrançoisMatheron[7]

La façade de l'ENS, au 45 rue d'Ulm.

En 1967, il constitue à Normale Sup le « groupe Spi-noza », « calqué, pseudonymes compris, sur le modèledes organisations plus ou moins clandestines assez nom-breuses à l’époque » (A. Matheron[5]). Alain Badiou, quiprendra part à la création de l'UCF(ml), participe à cegroupe[8].

1.3 Le meurtre d'Hélène Rytmann (1980)

Le 16 novembre 1980, il étrangle son épouse, Hélène Ryt-mann, dans leur appartement de l'École normale supé-rieure de la rue d'Ulm ; il l'annonce au médecin de l'ENSqui contacte les autorités psychiatriques. Althusser est en-voyé au centre hospitalier Sainte-Anne, puis à l'hôpital

l'Eau-Vive sis à Soisy-sur-Seine, et désigne le philosopheDominique Lecourt comme son représentant légal.La justice le déclare dément au moment des faits enfévrier 1981 en vertu de l'article 64 du code pénal del'époque : « il n’y a ni crime ni délit lorsque l’accusé étaiten état de démence au moment des faits ».Dans le journal Le Monde du 14 mars 1985, Althusser litun article de Claude Sarraute au sujet du succès du livredu Japonais Issei Sagawa, qui racontait comment il avaittué et mangé une jeune Néerlandaise ; il avait effectuéun bref séjour en hôpital psychiatrique en France, puisavait été renvoyé dans son pays en bénéficiant d'un non-lieu. Claude Sarraute écrit : « Nous, dans les médias, dèsqu'on voit un nom prestigieux mêlé à un procès juteux,Althusser, Thibaut d'Orléans, on en fait tout un plat. Lavictime ? Elle ne mérite pas trois lignes. La vedette, c'estle coupable. »Des amis d'Althusser lui suggèrent de protester. Il dé-cide donc d'entreprendre une autobiographie pour s’ex-pliquer sur son geste : ce sera L'Avenir dure longtemps(pour la genèse de cette œuvre, cf. la présentation, parOlivier Corpet et Yann Moulier Boutang, de L'Avenirdure longtemps, Paris, Stock, 1992, p. II sq. en particu-lier). Dans cette autobiographie de nombreuses informa-tions révèlent l'opposition entre l'intériorité et l'extérioritéd'Althusser. Nul doute que ces constats amers ne soientliés au drame de sa vie. Ainsi en est-il pour son affirma-tion que le marxisme constitue une philosophie distincte.De même pour ses projets délirants de voler un sous ma-rin nucléaire ou de réconcilier les chrétiens orthodoxesavec les catholiques...[interprétation personnelle]

Une pièce de théâtre intitulée Le caïman (2006) met enscène le meurtre en ajoutant un zeste d'ambiguïté auxraisons de celui-ci[interprétation personnelle]. C'est égalementd'ambiguïté, sous une autre forme,[interprétation personnelle]

qu'il est question dans l'essai de Philippe Laborie Le pa-tient absent de Jacques Lacan (L'innommable menace),Paris, L'Harmattan, 2002. Un ouvrage intitulé Une auto-graphie du tragique, soit les manuscrits de Les faits etde L'Avenir dure longtemps, préfacé par Yann Moulier-Boutang (Fenoglio I., éd. Academia-Bruylant, 2007) pro-pose une analyse des manuscrits de la double autobiogra-phie du philosophe.Louis Althusser meurt en 1990 à l'hôpital psychiatriquede la MGEN (Institut Marcel Rivière) à La Verrière et estinhumé au cimetière de Viroflay.

2 Philosophie

2.1 Vue d'ensemble

L'œuvre d'Althusser est marquée par plusieurs périodes,qu'il est difficile de totaliser en un seul moment cohé-rent et unique[5]. Célèbre pour avoir théorisé la « coupure

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2.1 Vue d'ensemble 3

Karl Marx en 1875

épistémologique » et affirmé qu'il n'y a pas de Sujet del'histoire (« l'histoire est un processus sans sujet », disait-il, rompant avec l'interprétation orthodoxe du marxismequi faisait du prolétariat le sujet de l'histoire - voir parexemple Georg Lukács), il se fait connaître pour la pu-blication de Lire le Capital en 1965, coécrit avec ÉtienneBalibar, Roger Establet, Pierre Macherey et Jacques Ran-cière). Outre le texte célèbre, « Idéologie et appareilsidéologiques d’État »[5], il théorise à la fin de son œuvreun « matérialisme aléatoire », qui critique notamment lecaractère téléologique du marxisme orthodoxe.Selon Perry Anderson, Althusser et ses élèves ont marquéle marxisme en y introduisant le spinozisme :

« l'induction systématique de Spinoza dansle matérialisme historique par Althusser et sesélèves a été intellectuellement la tentative laplus ambitieuse de construire une lignée phi-losophique antérieure à Marx et de dévelop-per abruptement des nouvelles directions théo-riques pour le marxisme contemporain à partirde là[9]. »

Althusser lui-même avait d'ailleurs clairement reconnu sadette à l'égard de Spinoza dans le chapitre « Sur Spinoza »de ses Éléments d'autocritique :

« Nous avons été coupable d'une passionautrement forte et compromettante[10] : nous

avons été spinozistes […] nous avons fait le dé-tour par Spinoza pour voir un peu plus clairdans la philosophie de Marx […] nous avonsfait le détour par Spinoza pour voir un peu plusclair dans le détour de Marx par Hegel. »

De même, Althusser s’intéresse à Machiavel après avoirentamé la critique de ce qu'il appelle sa « déviation théo-riciste », qui l'a conduit à oublier la politique dans la défi-nition et le développement même de la philosophie[11]. Laréparation de cet oubli passe par une confrontation avecl'œuvre de Machiavel, qui le conduit certes à en donnerune interprétation marxiste, mais aussi à discuter les pré-supposés de la théorie marxiste et de la philosophie po-litique classique. Pour Althusser, Machiavel est un prati-cien de la politique, dont le génie a consisté précisémentà ne pas escamoter la réalité politique au profit de la théo-rie. « Il en résulte ce qu'on pourrait appeler un étrange va-cillement dans le statut, philosophiquement traditionnel,de ces propositions théoriques : comme si elles étaient mi-nées par une autre instance que celle qui les produit, parl'instance de la pratique politique[12]. » Le travail sur Ma-chiavel a commencé en janvier 1962, au milieu d’une dé-pression qui s’achève par trois mois d’hospitalisation[13].Le développement de la théorie est alors rapproché dudélire : « j’avais le sentiment hallucinatoire (d’une forceirrésistible) de ne rien développer d’autre que mon propredélire […][14]. »Dans son texte « autobiographique » L’avenir dure long-temps[15], il précise :

« Je voudrais dire seulement ici que ceque j’ai appris de plus précieux de Spinoza,c’est la nature de la « connaissance du troi-sième genre », celle à la fois singulier et univer-sel, dont Spinoza nous offre un exemple écla-tant et, souvent méconnu dans l’histoire sin-gulière d’un peuple singulier, le peuple juif(dans le Tractatus théologico-politicus). Quemon « cas » ait été un « cas » de cet ordre,comme tout « cas médical », « historique » ou« analytique, impose de le reconnaître et de letraiter dans sa singularité ; mais que ce cas sin-gulier soit universel, cela ressort des constantesrépétées (et non des lois vérifiables-falsifiablesà la Popper) qui affleurent dans chaque cas etpermettent d’en induire le traitement théoriqueet pratique d’autres cas singuliers. Machiavel etMarx ne procèdent pas autrement, dans une lo-gique qui est passée presque inaperçue et qu’ilfaudrait développer. »

« Ce que je dois aussi directement et per-sonnellement à Spinoza, c’est sa stupéfianteconception du corps, qui possède des « puis-sances inconnues de nous », et de la mens (l’es-prit) qui est d’autant plus libre que le corps dé-veloppe plus les mouvements de son conatus,

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4 3 ŒUVRES

sa virtus[16] ou fortitudo[17]. Spinoza m’offraitainsi une idée de la pensée du corps, mieux,pensée avec le corps, mieux, pensée du corpsmême. Cette intuition rejoignait mon expé-rience d’approximation et de « recomposition »de mon corps en liaison directe avec le déve-loppement de ma pensée et de mes intérêts in-tellectuels. »

2.2 La « coupure épistémologique »

Selon lui, il faut revenir à un aspect scientifique et déter-ministe de la théorie marxiste, contre les interprétationset utilisations humanistes et idéologiques, soutenues parexemple par Lucien Sève ou John Lewis (en). Il affirmequ'il existe une coupure épistémologique qu'il situe entrele jeune Marx desManuscrits de 1844 procédant à un ma-térialisme historique et le Marx qui a établi la conceptionde matérialisme dialectique de L'Idéologie allemande, LeCapital. Il rejoint la thèse de Marx selon laquelle toutephilosophie méconnaît la réalité pratique à laquelle ellecorrespond, particulièrement pour son versant idéaliste.Pour lui, les formations sociales constituent de plus desinvariants structuraux qui surdéterminent les formationssociales[18].Il entreprend une relecture systématique et minutieusede Marx, pour en dégager le fond scientifique, contreles interprétations idéologiques des partis politiques etl'écrasement sous l'idéologie d'État du stalinisme triom-phant : il s’agit de défaire là l'idéologisation de Marx par lestalinisme. Mais également une relecture contre les inter-prétations humanistes et économistes (qui vont de pair),qui édulcorent le sens, la force d'invention, la puissanceanalytique et le caractère original, subversif et novateursur un mode sui generis. Dans son premier recueil, PourMarx, il déclare entreprendre de relire Marx pour le dé-gager des scories déposées par l'histoire : soit, sur le ver-sant de l'histoire politique, le stalinisme ; et sur le ver-sant de l'histoire des idées, l'évolutionnisme linéaire (ouhistoricisme).Althusser va réaliser une relecture de Marx en le déga-geant des sédiments qui le recouvrent. Il s’agit du projetde découvrir sa philosophie à l'œuvre dans son maître ou-vrage Le Capital. Également Marx en tant que théoriciende l'histoire, et c'est la découverte, inaugurée par Marx,du « continent histoire » (comme Freud aurait découvertle « continent de l'inconscient »), comme pratique nou-velle d'une histoire qui accède à la dimension de science.Et Marx en tant qu'initiateur d'une théorie du Capital etde la critique de l'économie politique, cette dernière qua-lifiée par Marx de sublimation des intérêts de la bourgeoi-sie érigée en discipline aux prétentions savantes.Cette nouvelle lisibilité initiant un intérêt inédit pourMarx théoricien majeur, par-delà l'utilisation politique,sera le fait d'une injection de créations dans les domainesde l'épistémologie, de la linguistique et de la psychana-

lyse, dont il importe certains concepts en leur donnant unnouveau sens et une nouvelle fonction. Du côté de la tradi-tion, ce seront essentiellement, Georg Wilhelm FriedrichHegel, Baruch Spinoza, Thomas Hobbes, Nicolas Ma-chiavel et toute la philosophie politique relus et combinés,pour ne pas dire insérés au cœur des analyses de Marx.Ce sera le courant dit structuraliste, « anti-humaniste »et critique de l'historicisme (sous l'effet des lectures deMartin Heidegger [réf. nécessaire]) qui, de manière concomit-tente avec Claude Lévi-Strauss, Jacques Lacan et bien-tôt Michel Foucault, feront apparaître, dans leurs champsrespectifs d'investigation, la réalité comme effet de struc-tures.La vision d'Althusser a été critiquée par de nombreuxmarxologues, mais aussi beaucoup plus largement :l'accusation de déformation de la pensée de Marx estmême présente dans un film de Jean-Luc Godard, Ventd'Est, où la préface d'Althusser au Capital est raillée. LaLeçon d'Althusser, écrit par Jacques Rancière en 1974(éditions Gallimard), constitue probablement l'une descritiques les plus radicales des thèses et des pratiquesd'Althusser, aux côtés de La pauvreté de la théorie, écritpar E.P. Thompson en 1978.L'historien Tony Judt a critiqué les « élucubrations »d'Althusser, qu'il considérait contraires aux idées réellesde Marx[19].

3 Œuvres

• Montesquieu, la politique et l'histoire, PUF, 1959 ; ré-édition en coll. « Quadrige ».

• Pour Marx, Maspero, coll. « Théorie », 1965 ; ré-édition augmentée (avant-propos d'Étienne Balibar,postface de Louis Althusser), La Découverte, coll.« La Découverte / Poche », 1996.

• Lire le Capital (en collaboration avec Étienne Ba-libar, Roger Establet, Pierre Macherey et JacquesRancière), Maspero, coll. « Théorie », 2 volumes,1965 ; rééditions coll. « PCM », 4 volumes, 1968et 1973 ; puis PUF, coll. « Quadrige », 1 volume,1996.

• Lénine et la philosophie, Maspero, coll. « Théorie »1969 ; réédition augmentée sous le titre Lénine et laphilosophie (suivi de Marx et Lénine devant Hegel),coll. « PCM », 1972.

• Réponse à John Lewis, Maspero, coll. « Théorie »,1973.

• Philosophie et philosophie spontanée des savants(1967), Maspero, coll. « Théorie », 1974.

• Éléments d'autocritique, Hachette, coll. « Analyse »,1974.

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5

• Positions, Éditions Sociales, 1976 ; réédition coll.« Essentiel », 1982.

• XXIIe Congrès, Maspero, coll. « Théorie », 1977.

• Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste,Maspero, coll. « Théorie », 1978.

• L'avenir dure longtemps (suivi de Les faits)], Stock/ IMEC, 1992 ; réédition augmentée et présenté parOlivier Corpet et Yann Moulier Boutang, Le Livrede poche n° 9785, 1994 ; édition augmentée : Flam-marion, coll. « Champs Essais », 2013.

• Journal de captivité (Stalag #4 1940-1945), Stock /IMEC, 1992.

• Écrits sur la psychanalyse. Freud et Lacan, Stock/ IMEC, 1993 ; réédition Le Livre de poche, coll.« Biblio-essais », 1996.

• Sur la philosophie, Gallimard, coll. « L'infini »,1994.

• Philosophie et marxisme : entretiens avec FernandaNavarro (1984-1987)

• La Transformation de la philosophie : conférence deGrenade (1976).

• Écrits philosophiques et politiques 1, textes réunis parFrançois Matheron, Stock / IMEC, 1994. - 588 p.

• L'Internationale des bons sentiments (1946)

• Le Retour à Hegel (1950)

• Sur l'obscénité conjugale (1951)

• Appareil idéologique d'État (1970)

• Quelques questions sur la crise de la théorie marxisteet du mouvement communiste international : confé-rence de Barcelone (1976)

• Marx dans ses limites (1978)

• Sur la reproduction, PUF, coll. « Actuel MarxConfrontations », 1995.

• Écrits philosophiques et politiques 2, textes réunis parFrançois Matheron, Stock / Imec, 1995. - 606 p.

• Machiavel et nous (1962-1986), Stock/Imec 1994 ;Tallandier 2009.

• Sur Lévi Strauss (1966)

• Sur Feuerbach (1967)

• Sur Brecht et Marx (1968)

• Cremonini, peintre de l'abstrait (1977)

• Lam (1977)

• Solitude de Machiavel, présentation par Yves Sin-tomer, PUF, coll. « Actuel Marx Confrontations »,1998.

• Lettres à Franca (1961-1973), Stock/Imec 1998.

• Penser Louis Althusser, recueil d'articles, introduc-tion par Yves Vargas, Le Temps des Cerises, 2006

• Politique et Histoire de Machiavel à Marx - Coursà l'École normale supérieure 1955-1972, Seuil, coll.« Traces écrites », 2006

• Lettres à Hélène, préface de Bernard-Henri Lévy,Grasset/IMEC, 2011

• « Repères biographiques, avertissement aux lecteursdu livre I du Capital et rudiments de bibliographiecritique », préface à Karl Marx, Le Capital (livre I),Paris, Garnier-Flammarion, 1969, p. 5-30.

• Cours sur Rousseau (1972) préface d'Yves Vargas Letemps des cerises 2012

4 Postérité intellectuelle

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Dans les années 1960 et 1970, Louis Althusser a in-fluencé les travaux d'un certain nombre d'anthropologuesd'orientation marxiste, notamment Pierre-Philippe Rey(né vers 1940) en France et ailleurs, par exemple en Ita-lie Giulio Angioni. La théorie des modes de productionarticulés en instances plus ou moins autonomes permet,le cas échéant, une analyse des sociétés traditionnelles enterme d'exploitation, sans pour autant que l'économie oc-cupe dans ces sociétés la place qu'elle a dans une socié-té dominée par le mode de production capitaliste. Cesanthropologues marxistes s’opposent à diverses théories,notamment à celle de Claude Lévi-Strauss.Dans le domaine des études politiques, un des disciplesde Louis Althusser a été Nicos Poulantzas (1936-1979).D'une façon générale, la postérité de l'althussérisme a étélimitée par le déclin politique du marxisme à partir desannées 1970 et par l'importance prise dans la pensée so-ciale par Michel Foucault et par Pierre Bourdieu, dont lesthèses, quoique très critiques, n'étaient pas fondées sur lemarxisme.

5 Bibliographie

5.1 Sur l'œuvre de Louis Althusser

• Warren Montag (en), commentateur américaind'Althusser

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6 7 VOIR AUSSI

• Jacques Rancière, La leçon d'Althusser, Paris, Gal-limard, coll. « Idées », 1974 ; nouvelle édition aug-mentée : La Fabrique, 2012.

5.2 Sur la vie de Louis Althusser

• Irène Fenoglio, Une auto-graphie du tragique. Lesmanuscrits des Faits et deL'avenir dure longtemps deLouis Althusser. Préface de Yann Moulier Boutang,Louvain la Neuve, éd. Academia-Bruylant, 2007,202 p.

• German Arce Ross, L’Homicide altruiste de LouisAlthusser, Cliniques méditerranéennes, 67, Erès,Ramonville Saint Agne, 2003, pp. 222-238.

• Éric Marty, Louis Althusser, un sujet sans procès, Pa-ris, Gallimard, coll. “L'Infini”, 1999.

• Gérard Pommier, Louis du néant. La mélancolied’Althusser, Paris, Aubier, 1998.

• Jean Guitton, Voir le chapitre sur Althusser dansUnsiècle une vie par Jean Guitton, Paris, Robert Laf-font, 1991.

6 Notes et références[1] Le structuralisme est d'abord une théorie linguistique

(Roman Jakobson) dont certaines procédures ont ensuiteété utilisées dans le domaine de l'anthropologie (Lévi-Strauss) et de la littérature (Barthes et alii). Le discoursmédiatique de l'époque accole l'épithète « structuraliste »à nombre de personnalités et de théories qui n'en relèventpas ou pas entièrement : Lacan, Foucault. L'appartenanced'Althusser au courant structuraliste doit donc être analy-sée plutôt que postulée.

[2] André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secon-daire. Répertoire 1809-1950 », sur Ressources numériquesen histoire de l'éducation (consulté le 19 juin 2014). Lepremier est Jean Deprun ; François Châtelet est 6°, GillesDeleuze 8°.

[3] Frédérique Matonti, « Marx entre communisme et struc-turalisme », Actuel Marx, n° 45 2009/1 [lire en ligne]

[4] Thèses de juin 1986 (feuillets dactylographiés, ArchivesIMEC). Cité par Toni Negri, « Pour Althusser : notes surl’évolution de la pensée du dernier Althusser », décembre1993, publié sur le site de Multitudes.

[5] Voir par exemple François Matheron, Louis Althusser oul’impure pureté du concept, Dictionnaire Marx contem-porain (dir. Jacques Bidet et Eustache Kouvélakis), PUF2001. Publié sur le site HyperSpinoza le 8 mars 2004, misà jour le 10 mai 2004.

[6] voir le texte de la soutenance dans L. Althusser, Soli-tude de Machiavel, présentation d'Yves Sintoner, PUF,1998, p. 199. Jury B. Rousset, président, M. Barthélémy-Madaule, J. d'Hondt, P. Vilar

[7] « Louis Althusser ou l’impure pureté du concept », surHyperSpinoza, 8 mars 2004 (consulté le 3 février 2011)

[8] Jason Barker, Alain Badiou : a critical introduction, PlutoPress, 2002 (p.1)

[9] En anglais : « the systematic induction of Spinoza into his-torical materialism by Althusser and his pupils was intel-lectually the most ambitious attempt to construct a priorphilosophical descent for Marx and to develop abruptlynew theoretical directions for contemporary Marxism fromit. » (Perry Anderson,Considerations onWesternMarxism,London, New Left Books, 1976, p.65) En fait, comme leremarque André Tosel dans Du matérialisme de Spinoza(éd. Kimé, 1994), le marxisme s’est tourné vers Spino-za à chaque crise, dans les années 1890, 1920, 1970 et1980, d'August Thalheimer à Toni Negri, en passant parPlekhanov (voir préface de Warren Montag (en) à ÉtienneBalibar, Spinoza and Politics, Verso, 1998).

[10] Que le structuralisme.

[11] « Très en gros, écrit Althusser, je me suis avisé de deuxchoses : 1. que la philosophie avait un rapport organiqueavec la politique et 2. que je ne savais pas ce qu'est la po-litique. » Lettres à Franca, Stock/Imec, 1998, p. 754 ; citépar François Matheron, « Des problèmes qu'il faudra bienappeler d'un autre nom et peut-être politique », in Althus-ser et l'insituabilité de la politique, in Machiavel et nous,Tallandier, 2009, ici p. 183

[12] Machiavel et nous, Tallandier, 2009, p. 57

[13] François Matheron, « Louis Althusser ou l'impure puretédu concept »

[14] Lettres à Franca, ibid.

[15] pp. 233-234

[16] Virtus : vertu. La béatitude n'est pas la récompense de lavertu, mais la vertu elle-même. Beatitudo non est virtutispremium, sed ipsa virtus. (Spinoza, Éthique V, prop. 42)

[17] Fortitudo : force d’âme. Je ramène à la Force d’âme lesactions qui suivent des affections se rapportant à l’Âme entant qu’elle connaît, et je divise la Force d’âme en Fermetéet Générosité. Omnes actiones quæ sequuntur ex affecti-bus qui ad mentem referuntur quatenus intelligit, ad for-titudinem refero quam in animositatem et generositatemdistinguo. (Spinoza, Éthique III, prop.59 scolie)

[18] Louis Althusser, Pour Marx, 1965

[19] Tony Judt, Retour sur le XXe siècle. Une histoire de la pen-sée contemporaine, Éditions Héloïse d'Ormesson, 2010,chapitre VI.

7 Voir aussi

7.1 Article connexe

7.2 Liens externes

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7.2 Liens externes 7

• Notices d'autorité : Fichier d'autorité internationalvirtuel • International Standard Name Identifier •Bibliothèque nationale de France • Système univer-sitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès• Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationalede la Diète • WorldCat

• Althusser et Mao par Etienne Balibar, Période,2015.

• Althusser, Idéologie et Appareils idéologiquesd'État (or. publié dans La Pensée, n° 151, juin1970. Repris in ouvrage de Louis Althusser, Posi-tions (1964-1975), pp. 67-125. Paris : Les Éditionssociales, 1976, 172 pp.)

• Mineure de la revueMultitudes sur le dernier Althus-ser et le matérialisme aléatoire

• Avril 1997 : Lire Althusser aujourd’hui, FuturAntérieur (articles de Toni Negri, Yann Moulier-Boutang, etc.)

• IMEC Archives (responsable de l'édition de l'œuvred'Althusser)

• textes sur Althusser sur le site du séminaire Marxde la Sorbonne

• Ernest Mandel, Althusser corrige Marx

• Site du Groupe de Recherches Matérialistes (GRM)

• Louis Althusser et les coulisses du stalinisme

• Philosophie et révolution. Althusser sans le théori-cisme Entretien avec G.M. Goshgarian publié dansla revue Période

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