48
Colloque international, Lons-le-Saunier (centre diocésain de Montciel) du 2 au 6 novembre 2011 des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale Molinus , du latin Molinum saxum, pierre à moudre, de Mola , meule à moudre A rchéologie A rchéologie Préactes

AArchéologierchéologiemoulinsduquercy.com/wp-content/uploads/2019/10/archéo..., du latin Molinum saxum, pierre à moudre, de Mola, meule à moudre AArchéologierchéologie Préactes

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Colloque international,

    Lons-le-Saunier (centre diocésain de Montciel)

    du 2 au 6 novembre 2011

    des moulins hydrauliques,

    à traction animale et à vent,

    des origines à l’époque médiévale

    Molinus, du latin Molinum saxum, pierre à moudre,de Mola, meule à moudre

    ArchéologieArchéologie

    Préactes

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 3

    Archéologie des moulins hydrauliques,à traction animale et à vent,des origines à l’époque médiévale

    Colloque international,Lons-le-Saunier du 2 au 6 novembre 2011

    Musée d’archéologie du Jura à Lons-le-Saunier InrapLaboratoire Chrono-environnement

    À l’issue des fouilles sur le tracé de la future ligne à grande vitesse (LGV) Rhin-Rhône, le bilan est riche pour l’his-toire de la meunerie, en particulier antique et médiévale avec la découverte d’un moulin hydraulique antique à Burgille (Doubs) et des restes de moulins médiévaux à Thervay (Jura). Ces découvertes effectuées dans un espace restreint offrent l’occasion d’organiser un colloque international sur l’archéologie du moulin.

    Présentation générale du colloqueLes recherches récentes, et notamment le développement de l’archéologie préventive, amènent à la multiplication de découvertes de vestiges de moulins, qu’ils soient antiques ou médiévaux. Ce colloque sera l’occasion de faire le point sur ce type de découvertes. Cette rencontre sera subdivisée en deux temps, le premier consacré à des études de cas et le second à des présen-tations de synthèses. Les études de cas concerneront chacune des périodes chronologiques (antique et médiévale) et se feront sous la forme de présentations orales ou de posters. Lors des présentations de synthèse, plusieurs thèmes transversaux pourront être abordés : les problèmes de détec-tion des moulins lors des opérations archéologiques, l’évolution des systèmes hydrauliques et des mécaniques, ou les différents éléments constitutifs du moulin. La thématique des meules, souvent le principal témoin archéologi-que de l’évolution des techniques de transformation des céréales, vient immédiatement à l’esprit avec des ques-tions à la fois d’ordre typo-chronologique et de choix des matières premières. Il s’agit aussi d’établir une première typologie des pièces en bois (roue, engrenages, pales, lanterne…) afin notamment de pouvoir mettre en place une esquisse des techniques de charpente et d’hydraulique. Les discussions restent de toute façon ouvertes sur d’autres questions : l’implantation du moulin, les aspects économiques, environnementaux, etc.

  • 4 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Organisation du colloque

    InitiateursMusée d’archéologie du Jura à Lons-le-SaunierInrapLaboratoire Chrono-environnement

    Comité d’organisation- Luc Jaccottey (Inrap Besançon, UMR 6249 Laboratoire Chrono-environnement, 9 rue Lavoisier 25 000

    Besançon) [email protected] Sylvie Lourdaux-Jurietti (Centre de conservation et d’étude René-Rémond, 133 rue René-Maire, 39 000

    Lons-le-Saunier) [email protected] Jean-Luc Mordefroid (directeur du Musée d’archéologie du Jura, Centre de conservation et d’étude René-

    Rémond, 133 rue René-Maire, 39 000 Lons-le-Saunier) [email protected] Gilles Rollier (Inrap Sennecey-lès-Dijon, La rente du Bassin, rue Aristide Berges, 21 800 Sennecey-lès-

    Dijon) [email protected]

    Conseil scientifique- Alain Belmont (LARHRA, Université de Grenoble)- Paul Benoit (professeur émérite, UMR 8589 – LAMOP, Université Paris I)- Olivier Buchsenschutz (DR CNRS, AOROC, UMR 8546, ENS, Paris)- Jean-Pierre Brun (DR CNRS USR 3133, directeur du centre Jean Bérard, Ecole française de Rome).- Daniel Castella (Responsable recherche et publications du site et musée romains d’Avenches, Suisse)- Marie-Agnès Gaidon-Bunuel (Conservateur Régional de l’Archéologie de Franche-Comté)- Luc Jaccottey (Inrap, laboratoire Chrono environnement, UMR 6249, Besançon)- Natalia Alonso Martinez (Université de Lleida, Espagne)- Jean-Luc Mordefroid (directeur du Musée d’Archéologie du Jura à Lons-le-Saunier)- Jean-François Piningre (Service Régional de l’Archéologie de Franche-Comté)- Gilles Rollier (Inrap, UMR 5138, Lyon II)- Stefanie Wefers (RGZM, Allemagne)

    Soutiens financiers et logistiquesConseil régional Franche-ComtéConseil général du JuraMinistère de la Culture, DRAC-SRA Franche-ComtéCNRSInrapVille de Lons-le-SaunierUFCMusée d’archéologie du Jura à Lons-le-SaunierRéseau Ferré de France

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 5

    Programme général

    Mercredi 2 novembre (après-midi)Accueil des participantsConférence introductive

    Jeudi 3 novembre Les moulins antiques hydrauliques et à traction animale : Etudes de casCommunications orales et session posters

    Présidents de séancesMatin : moulins hydrauliques antiques : Tim Anderson & Hervé RichardAprès-midi : moulins hydrauliques et à traction animale antiques : Daniel Castella & Olivier Buschsenschutz

    Vendredi 4 novembreLes moulins hydrauliques et à vents médiévaux : Etudes de casCommunications orales et session posters

    Matin : moulins hydrauliques médiévaux : Alain Belmont & Jean-Luc MordefroidAprès-midi : moulins hydrauliques et à vent médiévaux : Paul Benoit & Pierre Mille

    Samedi 5 novembreConférence de clôture du colloque et principaux acquisCommunication de synthèse

    Matin : synthèses antiques : Jean-Pierre Brun & Stefanie WeffersAprès-midi : synthèses médiévales : Marie-Agnès Gaidon-Bunuel & Annie Dumont

    Dimanche 6 novembreExcursion• Visite des carrières de meules du Massif de la Serre• Découverte du site du moulin de Thervay• Visite de l’Abbaye d’Acey

  • 6 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Programme des communications

    Mercredi 2 novembre

    17 h - 18 h : Communication introductiveJean-Pierre Brun (Collège de France, Directeur de recherches, USR 3133 Centre Jean Bérard CNRS-EFR), Paul Benoit (Professeur émérite, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8589 LAMOP)

    18 h 30 - 19 heures : Projection du film Le moulin du Gravelon

    19 heures : Pot d’accueil

    Jeudi 3 novembre 2011 : Antiquité

    9 h - 10 h 20 : Moulins hydrauliques, études de casSylvie Deffressigne (Inrap), Christine Chaussé (Inrap), Gisèle Allenet-de-Ribemont (Inrap), Julian Wiethold •(Inrap), C. Leroyer (CREAAH), Véronique Materne (CNRS). Un moulin en bois de la Ie moitié du Ier siècle à Art-sur-Meurthe « L’Embanie » en Meurthe-et-MoselleOlivier Simonin (Inrap), avec la collaboration de Luc Jaccottey (Inrap), Tatjana Gluhak (Universität •J. Guttemberg Mainz) . Une villa, un moulin ? La meunerie hydraulique de la grande villa de Burgille (25)Clément Hervé (Archéodunum).• Champlitte « Le Paquis » (70)

    10 h 20 - 10 h 40 : Pause

    10 h 40 - 12 h : Moulins hydrauliques, études de casPierre Blanc (Site et Musée romain d’Avenches) et Daniel Castella (Site et Musée romain d’Avenches).• Les moulins hydrauliques d’En Chaplix et des Tourbières à Avenches (Suisse)Caty Schucany et Ines Winet . • Le moulin de Cham/Hagendorn (canton de Zug, Suisse)Pierre Harb (Service archéologique cantonal de Soleure). • Rodersdorf-Klein Bühl (canton de Soleure, Suisse), Moulin à eau romain

    12 h - 14 h : Pause repas

    14 h - 15 h 20 : Moulins hydrauliques, études de casOlivier Troubat. • Moulin pendu gallo-romain sur pont antique dans le lit de l’Allier à VichyStefanie Wefers (Römisch-Germanisches Zentralmuseum). • The Late Antique and Byzantine workshop- and milling-complex in Hanghaus 2 of Ephesos (Turkey)Klaus Grewe (RWTH Aachen University)• . A relief of a water-powered stone saw mill on a sarcophagus at Hierapolis of PhrygiaWolfgand Czysz (Bayer. • Landesamt für Denkmalpflege Praktische Denkmalpflege : Archäologische Denkmäler). Roman and early medieval watermills along the river Paar at Dasing (Bavaria, Southern Germany)

    15 h 20 - 15 h 40 : Pause

    15 h 40 - 17 h : Moulins à traction animale, études de casNatalia Alonso-Martinez (Université de Ledda), Dani López et Guillem Pérez . • Les meules rotatives sur socle du monde ibérique : caractéristiques et utilisationTim Anderson (LARHRA, Université de Grenoble). • Un premier bilan des moulins pompéiens dans la péninsule ibériqueTatjana Gluhak (Institute of Geosciences, Johannes Gutenberg University Mainz), Luc Jaccottey (Inrap), •Samuel Longepierre, Gilles Fronteau (URCA) et Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap). Etude typologique et pétrographique des meules de type Pompéi découvertes en France

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 7

    Moulins antiques hydrauliques et à traction animale, études de cas. Session posterMichel-Alain Baillieu (Inrap), Vincent Bernard (CNRS), Vérane Brisotto (Inrap) et Laure Simon (Inrap).• Un moulin hydraulique d’époque gallo-romaine a Vannes (Morbihan, France)Matthieu Poux (Université Lumière Lyon 2, UMR 5138) et coll. • Installations de meunerie antiques en région lyonnaiseLaurent Deschodt (Inrap) . • Un aménagement hydraulique du Ve siècle ap. J.-C., à Étouvie (Amiens, Somme)Stéphane Bleu (Inrap) et Odile Franc (Inrap). • Le moulin antique de la « ZAC de la Maladière » à Bourguoin-JailleuCatherine Bellon (Inrap).• Le site de la rue du Docteur Horand à Lyon : meules hydrauliques et aménagementsThierry Argant, Cyril Bazillou, Cécile Chaze, Damien Tourgon (Archeodunum).• Un moulin rural antique dans la plaine du Forez ?Sophie Galland (Inrap). Toul (Meurthe-et-Moselle) : étude de cas d’une meule hydraulique découverte dans •un fond d’habitat du IVe siècle

    Vendredi 4 novembre 2011 : Epoque médiévale

    9 h - 10 h 20 : Moulins hydrauliques, études de casOlivier Bauchet (Inrap). • Détection des moulins hydrauliques en milieu fluvialLouis Bonnamour (Musée Denon, Chalon-sur-Saône).• Les premiers moulins à nefs de la Saône et du Doubs (IIIe – Ve siècles)Dr. Des. Thomas Libert (archkonzept liebert). • Early Medieval Watermills and a Ship Landing Place from the River Schwarzach next to Großhöbing, Lkr. Roth, Mittelfranken, BavariaYann Viau (Inrap). • Présentation des premiers résultats sur les vestiges des moulins hydrauliques de Notre Dame du Marillais, au Marillais (49) (VIIe - Xe siècle)

    10 h 30 - 10 h 45 : Pause

    10 h 45 - 12 h : Moulins hydrauliques, études de casPascal Rohmer (Inrap), Pierre Mille (Inrap) et Luc Jaccottey (Inrap).• Le moulin d’Audin-le-Tiche (57) (IXe siècle)Olivier Bauchet (Inrap) et Luc Leconte (Inrap). • Les moulins médiévaux du cours de la MarneGilles Rollier (Inrap), Olivier Girarclos (CNRS), Luc Jaccottey (Inrap) et Pierre Mille (Inrap).• Les fouilles du moulin de Thervay : Evolution d’un site de meunerie de la période carolingienne à l’installation du domaine de l’abbaye cistercienne d’Acey (Xe - XIIe siècles)

    12 h - 14 h : Pause repas

    14 h - 15 h 20 : Moulins hydrauliques, études de casDaniel Pillonel et Nicole Plumettaz (Office et Musée d’archéologie de Neuchâtel). • Un moulin du XIe siècle dans un ancien lit de la Thielle (Neuchâtel, Suisse)Raphaël Durost (Inrap), Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap) et Gilles Fronteau (URCA).• Breviandes (Aube) « Les Naurades », un moulin hydraulique du XIIe siècleM. Fondrillon, E. Marot (Service d’archéologie préventive de Bourges Plus), Christine Locatelli, Didier Pousset •(LEB2d). Un moulin hydraulique (fin XIIe – fin XIIIe s.) découvert à Bourges (Cher) : Données archéologiques et dendrochronologiques.Cyrille Billard, Vincent Bernard, Y. Ledigol, C. Maneuvrier et G. Senecal. • Un moulin médiéval en contexte littoral à Pennedepie (Calvados)

    15 h 20 - 15 h 40 : Pause

    15 h 40 - 16 h 40 : Moulins hydrauliques, études de casD. Genequand (Service cantonal d’archéologie de Genève). • La meunerie hydraulique au début de l’époque islamique (VIIe - VIIIe siècle) au Proche-Orient : un état de la questionMahfoud Ferroukhi (Inrap Méditerranée, Responsable d’Opération), Laurent Vidal (Inrap Méditerranée) •et Thibaud Canillos (doctorant en Archéologie Université de Franche-Comté, UMR 6249 Chrono-environnement). Les moulins de Moulay Idriss (Maroc)

  • 8 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    16 h 40 - 17 h : Moulins à vent, études de casAlain Belmont (Larhra). • Le Moulin de Donzère (XVIe siècle)

    Moulins médiévaux hydrauliques et à vent, études de cas. Session posterLouis Bonnamour (Musée Denon, Chalon-sur-Saône).• Les premiers moulins à nefs de la Saône et du Doubs (IIIe - Ve siècles)David Gucker (Inrap). • Le moulin carolingien de Dieulouard-Scarpone (Meurthe-et-Moselle)Sophie Galland (Inrap), Marie Frauciel (Inrap) et Renée Lansival (Inrap). Prény et Hatrize (Meurthe-et-•Moselle). Etude de deux cas de fragments de meules hydrauliques en basalte ayant servi de calage dans des habitats médiévaux Philippe Lorquet (Inrap) et Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap).• Indices d’un moulin carolingien à La Belle Eglise « Le Pré des Paillards » (60) (IXe siècle)Sébastien Gaime (Inrap).• Les sites de Clermont-Ferrand « Michelin, les Carmes » et « Billezois »Véronique Guitton (Inrap Grand-Ouest, CReAHH - UMR 6566, Rennes). • Techno-typologie de bois de moulins altomédiévaux du Nord-Ouest : Colomby (50) « La Perruque » - Le Marillais (49) « Notre Dame »Annie Dumont (DRASM).• Des vestiges de moulins pendants médiévaux dans la Loire à La Charité-sur-Loire ?Paul Benoit (université Paris1- UMR 8589 LAMOP), Joséphine Rouillard (docteur en histoire médiévale), •Philippe Fluzzin (directeur de recherches, UMR 5060 Laboratoire Métallurgies et Culture, Marion Béranger (ingénieur de recherches, UMR 5060 Laboratoire Métallurgies et Cultures). La forge hydraulique de l’abbaye de Fontenay (Côte-d’Or) Paul Benoit (université Paris1- UMR 8589 LAMOP), Florian Théreygol (chargé de recherches, UMR 5060 •Laboratoire Métallurgies et cultures), David Jouneau (Inrap). Le moulin à minerais et à scories de la mine de Pampailly (Rhône)Paul Benoit (université Paris1- UMR 8589 LAMOP• ). Le moulin médiéval des bains de Cefala Diana (Sicile)Gilles Rollier (Inrap – UMR 5138). • Les moulins du Mâconnais à travers les chartes de l’abbaye de ClunyAnnie Bolle (Inrap). • Le parking du moulin du Milieu à Niort

    Samedi 5 novembre 2011 : Synthèse et thèmes transversaux

    9 h - 10 h 30Olivier Bauchet (Inrap) et Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap).• Les meules de grand diamètre de l’établissement antique de Tremblay-en-France « Le Nouret »Paul Picavet. • De grandes meules gallo-romaines à entrainement par le centre en grès découvertes dans le nord de la France et en Belgique. Aspects typologiques et techniquesSamuel Longepierre.• Les grandes formes de meules à grains. L’exemple des meules à sang et hydrauliques du Midi de la Gaule

    10 h 30 - 10 h 45 : Pause

    10 h 45 - 12 h 15Luc Jaccottey (Inrap). • Meules hydrauliques et à traction animale antiques en Bourgogne/Franche-ComtéAkram Elkateb et Vincent Serneels (Département de Géosciences, Université de Fribourg). • Nouvelles données pétrographiques sur les meules « en basalte » de SuisseLuc Jaccottey (Inrap), Olivier Buchsenschutz (CNRS, ENS), Florent Jodry (Inrap), Paul Picavet, Alexandre •Polinski, Boris Robin. Première esquisse d’une typologie des meules hydrauliques antiques en Gaule.

    12 h 15 - 14 h : Pause repas

    14 h - 15 h 30Paul Benoit• (Université Paris I) et Joséphine Rouillard (Université Paris I). L’apport des textes à l’archéologie du moulin médiévalDr Adam Lucas (Science & Technology Studies Program, University of Wollongong, Australia).• Fulling Mills in Medieval Europe : comparing the manuscript and archéeological evidencePierre Mille (Inrap).• Les moulins hydrauliques mis au jour sur le territoire français - Evolution technique - VIIIe-XIVe siècles

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 9

    Christophe Cloquier (Doctorant en archéologie médiévale Université Paris I). • L’implantation des moulins hydrauliques médiévaux dans le bassin de la Somme première synthèse d’une approche archéologique et documentaire

    15 h 30 - 15 h 45 : Pause

    15 h 45 - 16 h 45 : PauseLucie Galusová• (Doctorante, Department of Archaeology at University of West Bohemia) et Martina Maříková (Doctorante, Faculty of Philosophy and Art in Prague). Archaeology of water mills in Bohemia.Alain Belmont (Larhra), Luc Jaccottey (Inrap), Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap). • Les meules hydrauliques médiévalesSynthèse et acquis du colloque•

    Dimanche 6 novembre 2011 : Excursion

    Visite des carrières de meules du Massif de la Serre•Découverte du site du moulin de Thervay•Visite de l’Abbaye d’Acey •

  • 10 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Mercredi 2 novembreCommunication introductive

    Jean-Pierre Brun (Collège de France, Directeur de recherches, USR 3133 Centre Jean Bérard CNRS-EFR), Paul Benoit (Professeur émérite, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR 8589 LAMOP)

    Les moulins hydrauliques dans l’AntiquitéL’utilisation de l’énergie hydraulique a focalisé les débats entre historiens de l’Antiquité car c’est la première énergie non biologique que les hommes ont utilisée pour mettre en mouvement des machines. Les sources écrites antiques sont suffisamment claires pour qu’on ne puisse douter que les Anciens aient utilisé l’eau pour actionner des moulins mais la question est de savoir si l’emploi de l’énergie hydraulique a été suffisamment courant pour avoir un impact sur la vie économique ou s’il est resté marginal.Dans un article de 1935 qui a fait longtemps référence, Marc Bloch avait avancé que le moulin à eau, « invention antique, est médiéval par l’époque de sa véritable expansion ». Durant le demi-siècle qui a suivi, d’autres hypothèses concernant les aspects mentaux et sociaux d’un prétendu « blocage des techniques » à l’époque antique ont été échafaudées sur cette brillante théorie mais, à partir des années 1980, les progrès de l’archéologie, surtout en France, en Suisse et en Allemagne, ont ébranlé cette conception. La connaissance archéologique reste toutefois très insuffisante car les vestiges de moulins ont été trouvés principalement là où les archéologues étaient attentifs à ces questions et informés sur l’importance de cette problématique. Il suffit de regarder une carte de distribution des découvertes pour remarquer que les concentrations sont liées à l’activité de tel ou tel chercheur. A contrario, dans la Péninsule Ibérique, en Italie, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, à l’exception d’Israël, les moulins hydrauliques sont rares car les archéologues classiques ne s’intéressent guère aux vestiges de la production agricole et de la transformation des denrées.Dans l’Antiquité, l’énergie hydraulique a été utilisée principalement pour actionner des moulins à grain, mais pas uniquement. Le mécanisme a été adapté au moyen d’une bielle pour mouvoir des scies mécaniques à marbre et au moyen d’un arbre à cames pour faire fonctionner des machines à broyer le minerai et probablement des écorces de chêne dans les tanneries. D’autres usages liés la métallurgie du fer sont probables, notamment en Ickam en Angleterre et à Marseille, et la question de l’utilisation des moulins à fouler les étoffes est posée par des inscriptions.Les roues motrices des moulins peuvent être soit verticales, soit horizontales. Les premières sont les mieux attestées par les textes antiques et par l’archéologie bien que leur mécanisme, complexe avec le renvoi des forces à 90° par des engrenages, les ai longtemps fait considérer comme des développements plus tardifs que les roues motrices horizontales qui transmettent directement la force aux meules par l’intermédiaire d’un axe vertical. En fait, il semble que l’invention des deux systèmes soit à peu près contemporaine, au début de l’époque hellénistique, et que leur développement a connu des voies parallèles en fonction des conditions climatiques locales et des besoins. Les moulins à roue verticale étaient mieux adaptés à des utilisations variées et ont été préférés dans les grandes installations qui laissent des vestiges bâtis plus aisés à interpréter pour l’archéologue. Les moulins à roue horizontale ont pu être assez largement diffusés dans les installations rurales mais leur moindre emprise au sol, leur dispersion et l’utilisation de structures en bois en rendent la perception difficile ; le plus ancien exemple sûrement daté est celui de la villa de Taradeau dans le Var qui remonte au IIe siècle.L’archéologie des moulins commence à peine à fournir des réponses aux problématiques ouvertes dans l’Entre-deux-guerres, lorsque le rapide développement des techniques modernes a poussé des historiens à s’interroger sur les techniques antiques et médiévales en France, notamment dans le sillage de l’école des Annales. Cinq grandes questions sont désormais posées.– quel est le champ d’application de l’énergie hydraulique dans les domaines agricoles avec l’irrigation, de la transformation des denrées alimentaires avec le broyage des grains, de l’industrie avec la métallurgie, les matériaux de construction, la tannerie et peut-être le textile ?– quelle est la diffusion géographique des moulins, selon quelle chronologie et quelles contraintes orographiques ou climatiques ? L’étude des vestiges de meules permet-elle une approche suffisamment large et chronologiquement assez précise ?– quelle est la chronologie de l’apparition et de l’utilisation courante des divers types, notamment des moulins à roue horizontale ou verticale ?– quelle sont les différences entre les moulins implantés dans les campagnes et dans les villes, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue économique ?– quelle est la place réelle de l’utilisation de l’énergie hydraulique dans l’économie antique par rapport aux énergies biologiques, en particulier quelle est l’évolution du rapport entre les moulins à sang et les moulins hydrauliques ?

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 11

    Tels sont les chantiers qui nous attendent durant les prochaines décennies. La documentation nouvelle qui sera présentée durant ce colloque constituera sans nul doute une étape dans la résolution de ces questions, mais ces réponses resteront partielles car nous sommes loin d’atteindre, que ce soit du point de vue chronologique, technique ou géographique, une masse critique d’informations archéologiques susceptible de se substituer à des séries d’archives qui, au Bas Moyen Âge et au début des Temps Modernes, peuvent offrir une vision fiable des phénomènes.

    Les moulins médiévauxSi les travaux historiques sur les moulins médiévaux sont relativement anciens, puisque Marc Bloch publia son célèbre article des Annales en 1935, le moulin est maintenant pris en compte dans toutes les études, aussi sur les villes que sur les campagnes médiévales ; l’archéologie du moulin médiéval, est quant à elle demeurée longtemps en retard. Les Actes des XXIes Journées internationales d’Histoire de l’Abbaye de Flaran, Moulins et meuniers dans les campagnes européennes (IXe-XVIIIe siècle), publiés en 2002, ne citent les fouilles de moulins que dans l’introduction de Georges Comet. Dans l’ouvrage publié sous la direction de Paolo Squatriti, Working with water in medieval Europe. Technology and ressource-use, publié en 2000, la part faite aux fouilles de moulins s’avère, hormis dans la contribution de Colin Rynne consacrée à l’Irlande, bien mince : quelques exemples pour l’Angleterre et la France, rien ailleurs.A cela plusieurs raisons. La première tient sans doute au fait que bien des moulins de l’époque médiévale ont connu une longue vie, que leur activité a perduré jusqu’au XIXe, voire au XXe siècle et que les vestiges médiévaux sont masqués, et souvent détruits, par les reconstructions et les aménagements nécessités par une activité pluriséculaire. S’ajoute un autre facteur défavorable, l’emplacement même de ces moulins dans des zones souvent humides peu favorables aux travaux générateurs de fouille. En Angleterre, les fouilles d’établissements monastiques, comme à Bordesley ou à Fountains, ou de résidences princières ainsi à Old Windsor et à Tamswoth, ont mis au jour des moulins.Cependant, le développement de l’archéologie préventive a permis la fouille de moulins de plus en plus nombreux, que ce soit à l’occasion de défrichements systématiques comme ce fut le cas en Irlande, ou à l’occasion de grands travaux autoroutiers ou ferroviaires, ou même d’aménagements urbains comme en France. Si la fouille des moulins de Thervay présente un cas exceptionnel par la quantité et la qualité de l’information recueillie, elle s’inscrit dans une suite de fouilles, menées principalement par l’INRAP et qu’on peut faire débuter en 1995, avec l’opération menée à Audin-le-Tiche.Les questions qui se posent au moment où débute cette réunion sont multiples. Il convient d’une part de faire un point beaucoup plus précis sur les fouilles de moulins. Cet état de la recherche effectué, il conviendra de mettre en regard les données obtenues par les fouilles et celles qui proviennent d’autres sources : les sources écrites d’abord, qui fournissent des localisations et surtout une approche économique, sociale et technique ; l’iconographie ensuite, malgré les difficultés que présente ici plus qu’ailleurs peut-être la copie de modèles stéréotypés ; l’ethnologie encore, dont l’apport est particulièrement important dans les régions ou les pays où la révolution énergétique commencée au XVIIIe siècle a tardé plus qu’ailleurs à détruire l’équipement meunier traditionnel comme le montrent les exemples du Portugal, de la Sicile ou de la Corse ; l’archéologie enfin, qui outre les fouilles offre tous les moyens de la prospection et de l’étude du bâti.Il sera alors possible de mieux évaluer l’apport des fouilles dans la connaissance du moulin médiéval, des techniques qu’il met en œuvre, de sa place dans l’économie et la société aux époques médiévales et modernes. Ce qui conduira peut-être à remettre en cause, en ce qui concerne le moulin, les grandes divisions académiques de l’histoire.

    Projection du filmLe moulin du Gravelon

  • 12 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Jeudi 3 novembre 2011Antiquité

    Moulins hydrauliques : communications orales

    Un moulin en bois de la • Iere moitié du Ier siècle à Art-sur-Meurthe « L’Embanie » en Meurthe-et-Moselle. Sylvie Deffressigne (Inrap), Christine Chaussé (Inrap), Gisèle Allenet-de-Ribemont (Inrap), Julian Wiethold (Inrap), C. Leroyer (CREAAH), Véronique Materne (CNRS)

    Présentation du site et du contexte d’implantationLe site est installé sur la commune d’Art-sur-Meurthe, le long de la rive droite de la Meurthe sur la plaine alluviale actuelle. En bordure du décapage se trouve un chenal aménagé de couloirs faits de clayonnages qui appartiennent à des aménagements de berge en relation avec un ou plusieurs biefs. Certaines couches ont piégé des rejets de mobilier (céramique, faune, bois…) datables de La Tène D et du IIer - IIIe siècle de notre ère. Cet aménagement a été décapé sur 60 m de longueur, mais il se poursuit de part et d’autre de notre exploration.Description du chenal et du moulinDans l’une des couches du paléo-chenal, se trouve une petite structure construite sur pilotis elle même bordée par des ensembles très complexes de piquets et de clayonnages très bien conservés et qui suivent le tracé du chenal.Politis d’une plate-forme de moulin à eau, bief d’amenée d’eau et canal de fuiteLe moulin se compose d’un ensemble de piquets installé à près de 3 mètres de la berge nord du paléo-chenal à environ 1,80 m du centre du canal et qui couvre une surface d’environ 12 m2 en formant un rectangle de 2,70 par 3,50 m (deux rangées de 8 et 9 piquets placés pratiquement en opposition et distantes de 0,90 m). Le long de ces piquets se lit en négatif les traces d’un clayonnage. Piégées dans une couche supérieure gisent des tuiles entières, plates à rebords qui ont pu servir à couvrir cette construction.Les bois du moulinLégèrement plus en amont (17 m) dans le chenal, se trouve un impressionnant « vrac » de bois travaillés (365 bois) qui correspond certainement au démantèlement du moulin. Au sein de ces bois, se relève la présence de pales et de piquets. La très grande majorité des bois découverts sont des piquets droits de section circulaire, certains sont refendus et d’autres possèdent des extrémités en biseau simple ou double voire appointies. Leur diamètre varie de 15 à 30 mm avec une prédominance entre 20 et 25 mm et ils sont simplement ébranchés (clayonnages ?). 18 éléments appartenant à des planches de chêne de section quadrangulaire sont longs jusqu’à 1,07 m. Deux d’entre eux munis d’un tenon à l’extrémité constituent les restes de pales du moulin. On compte également un alluchon seul reste actuellement identifié comme appartenant au mécanisme.Les canauxSur les 60 m fouillés du chenal de nombreux restes de piquets alignés reliés entre eux par du clayonnage ont été mis au jour ; Les longs couloirs constitués de piquets et de clayonnages sont certainement associés au moulin. En amont ils servent sans doute de bief d’amenée d’eau, destiné à réguler le débit et en aval de canal de fuite.Nous avons donc affaire à un moulin construit entièrement en bois dont il ne reste en place que les pilotis de la plateforme. On entend par plateforme le lieu abritant la chambre de mouture et le mécanisme. Cette infrastructure semble donc correspondre aux sous-bassements du moulin et elle devait permettre de « rattraper » la dénivelée due à la pente du chenal pour pouvoir installer la construction à l’horizontal. D’après les restes le moulin comporte une roue verticale à aube et à pales droites. Les parois de la plateforme sont sans doute bâties en matériaux légers (clayonnages et torchis). Cette roue devait avoir un fonctionnement dit « au fil de l’eau », sans dénivelée. Le moulin semble avoir fonctionné dans le courant de la première moitié du Ier siècle de notre ère, mais sa durée de vie n’a pas pu être évaluée.Environnement du moulin La palynologie signale de très grandes quantités de pollens de céréales à son niveau. Leur présence en abondance est propre aux aires de battages ou de mouture. La carpologie indique que le cours d’eau est bordé de prairies et d’une petite formation arborée comprenant l’aulne et des arbustes héliophiles. La diversité des adventices de cultures ou des rudérales doit être mise en relation avec la proximité d’un habitat ou la présence de parcelles cultivées dans l’environnement proche du cours d’eau. L’étude sédimentaire signale que les canaux créés se sont envasés soit après l’abandon du moulin, soit que l’envasement a provoqué l’abandon du moulin.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 13

    Une villa, un moulin ? La meunerie hydraulique de la grande villa de Burgille (25) •Olivier Simonin (Inrap), avec la collaboration de Luc Jaccottey (Inrap) et Tatjana Gluhak (Universität J. Guttemberg Mainz) :

    Fouillés à l’occasion des travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse Rhin-Rhône, trois bâtiments relevant de la pars rustica de la grande villa de Burgille (25) révèlent un ensemble d’activités agricoles et artisanales. Changeant de fonction tout au long de l’occupation du domaine, soit du Ier au IVe siècle, les bâtiments remaniés accueillent dans la première moitié du IVe siècle une meunerie hydraulique.Détectée à la faveur de nombreux fragments de meules en basalte présent sur le site, l’existence de l’installation de meunerie est confirmée par un ensemble de structures au caractère souvent ténu. La discrétion des vestiges du moulin, qui tient ici pour une part à des phénomènes postérieurs d’érosion, renvoie également à un aménagement initial d’ampleur limitée.L’implantation opportuniste du moulin, soit l’intégration de la machine à un édifice préexistant peut témoigner tout autant d’un souci de limitation de l’investissement que de la mise en œuvre d’une routine technique ne s’accompagnant d’aucune mise en scène ou valorisation symbolique.

    Champlitte « Le Paquis » (70).• Clément Hervé (Archéodunum)

    Une fouille préventive a été menée entre mars et mai 2011 à Champlitte (Haute-Saône) sur une surface d’environ un hectare. Elle a confirmé l’existence, entrevue lors de prospections et de tranchées exploratoires, d’occupations de l’époque gallo-romaine et du haut Moyen-Âge.Encore en cours d’élaboration, les données récoltées mettent en évidence plusieurs phases d’occupation durant la période antique. La phase principale, de grande ampleur, s’articule autour d’une cour sans doute quadrangulaire, mesurant au minimum 120 m de côté, et bordée de voies de circulation s’apparentant à des rues. L’unique construction maçonnée découverte sur cette « place » est un fanum dont seules subsistent les fondations. A l’extérieur se développent des bâtiments dont la plupart des murs ont été récupérés. Leur plan exact reste à définir.Antérieures à cet aménagement du site, des structures à vocation artisanale ont été mises au jour. Une construction semi-enterrée bordée de murets a notamment été découverte. En partie hors emprise de la fouille, elle a été détruite par un édifice postérieur et son plan exact n’est pas connu. Posés sur son fond argileux et scellés par une couche de démolition, des fragments de meules hydrauliques semblent attester la fonction de la construction. Des éléments métalliques les accompagnaient, un crampon en fer étant d’ailleurs toujours fixé à l’une des meules.Une canalisation passant à proximité évoque également l’existence d’un moulin. Aucun lien direct n’a toutefois pu être établi avec la structure excavée. Le comblement de cette canalisation contenait en outre de nombreuses scories, suggérant une certaine diversité des activités artisanales.

    Les moulins hydrauliques d’En Chaplix et des Tourbières à Avenches (Suisse). • Pierre Blanc (Site et Musée romain d’Avenches) et Daniel Castella (Site et Musée romain d’Avenches)

    Les fouilles conduites en 1990/1991 et en 2007 à la périphérie nord-est d’Aventicum/Avenches, capitale de la cité des Helvètes, ont permis de mettre au jour deux installations de meunerie hydrauliques antiques, aménagées dans la plaine s’étendant entre la ville et le lac de Morat.Le premier moulin découvert (En Chaplix) se situe à une cinquantaine de mètres à l’ouest de la voie dite du nord-est sur la berge d’un ancien bras de rivière. Plusieurs dizaines de bois appartenant à l’infrastructure du moulin et à deux états successifs de son canal de fuite ont été conservés. L’emprise de la meunerie proprement dite n’excède pas 4,70 m de côté. La dendrochronologie a permis de situer le fonctionnement du moulin entre 57/58 et 80 ap. J.-C.Le second moulin (Les Tourbières) se situe à environ 200 m au nord-ouest du précédent, au voisinage d’un canal navigable aménagé au IIe s. ap. J.-C. Là encore, les principaux éléments observés sont les bois (montants, pieux et planches) appartenant aux soubassements de la meunerie et à son canal de fuite. Les dimensions du moulin et des bois utilisés pour sa construction sont particulièrement imposantes. L’installation a été en fonction entre environ 150 et 180 ap. J.-C.Les deux moulins ont livré toute une série de fragments de meules de grand diamètre (env. 60-80 cm), pour la plupart en basalte, roche volcanique dont l’extraction est très vraisemblablement à situer dans le Massif central français. Les moulins sont sans doute à rattacher à un vaste domaine agricole établi aux portes de la ville.

  • 14 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Un moulin hydraulique du III• e siècle apr. J.-C. à Cham-Hagendorn (canton de Zoug, Suisse) − Des vestiges archéologiques de conservation exceptionnelle. Caty Schucany et Ines Winet, responsables du projet de recherche du site de Cham-Hagendorn (fouilles 1944, 2004, 2004), Museum für Urgeschichte (n) Zug et Kantonsarchäologie Zug.

    En 1944, on a fouillé à Cham un moulin hydraulique, daté du IIIe siècle apr. J.-C., dont les bois étaient remarqua-blement conservés, notamment des éléments de roues et du mécanisme du moulin. C’est un des premiers moulins hydrauliques antiques découverts en Europe. En 2003 et 2004, une fouille préventive a permis d’explorer les alen-tours de ce moulin, en particulier les vestiges d’un canal d’amenée surélevé. Un projet de recherche (2009-2012), mené par les auteurs, prépare la publication de ces vestiges exceptionnellement préservés. Durant ce colloque, nous allons en présenter les principaux résultats, relatifs la construction du moulin ainsi qu’à sa datation et à son insertion dans son cadre régional.

    Rodersdorf-Klein Bühl (canton de Soleure, Suisse), Moulin à eau romain.• Pierre Harb (Service archéologique cantonal de Soleure)

    En aval de la forge se trouvait un moulin à eau. Après Cham-Hagendorn dans le canton de Zug et Avenches-en-Chaplix dans le canton de Vaud, il s’agit du troisième moulin à eau découvert en Suisse. Le canal en pierre était long de quatre mètres et large de 30 à 40 cm. Comme le montrent quelques clous en fer trouvés sur place, ses parois étaient à l’origine recouvertes d’un coffrage en planches.Dans sa partie supérieure, le canal était très en pente et la différence de niveau atteignait 1,5 mètre. Ce qui cor-respond au diamètre maximal de la roue à eau si l’on admet qu’il s’agissait d’une installation mue au-dessus. Pour une amenée d’eau par le milieu ou l’arrière, la roue aurait pu être plus grande, environ 2,1 mètre d’après la pente et l’emplacement exact du moulin (voir plus loin). Cette dimension correspond très bien aux restes des trois roues en bois trouvées à Cham-Hagendorn. Un deuxième segment de canal, une meule hors usage en place secondaire et deux couches superposées de dépots calcaires sont des indices pour une installation à plusieurs phases de construction. L’amenée d’eau était sans doute assurée par un canal en bois dont rien ne subsiste. En amont du moulin, l’eau passait par une écluse rectangulaire à deux vannes servant à contrôler le débit d’eau et dévier l’eau excédentaire dans un déversoir à l’est du canal. En aval de celui-ci, l’eau s’écoulait librement dans un fossé allant en s’élargissant.Le moulin en soi était situé dans une fosse de deux mètres sur trois creusée dans le talus à côté du canal. L’em-placement exact était marqué par quatre trous de poteaux formant un carré de 1,5 mètre de côté. Il ne reste rien d’autre de la construction en bois, à part de nombreux objets et fragments en fer provenant de la couche inférieure de cette fosse. Sont à remarquer des cornières en fer longs de 7 cm dont l’autre extrémité était forgée en forme de clou à la verticale. Des cornières identiques ont été découvertes dans le moulin romain près d’Avenches. Elles sont de toute évidence typiques des moulins à eau romains, même si leur usage précis reste à éclaircir.Le diamètre de la meule mentionnée ci-dessus est de 70 centimètres et, de par sa taille, elle appartient à un moulin mécanique. Elle est taillée dans une roche rouge dont il existe localement des gisements dans la région de Bâle. L’autre meule, dont un fragment important a été découvert dans la couche de déchets de la forge, est, avec 44 cm, nettement plus petite et faisait partie d’un moulin à main romain. Cette meule est en basalte et provient probablement du Massif Central ou de la région de l’Eifel. D’autre petits objets attribuables sans équivoque au moulin sont rares et n’apportèrent jusqu’à présent aucune information utile à la datation. Stratigraphiquement, le moulin à eau est plus ancien que la forge qui, elle, par les céramiques trouvées, date de la 1re moitié du premier et du début du second siècle de notre ère. Jusqu’à présent, peu de moulins à eau romains sont connus, car ils se trouvaient le plus souvent en dehors de la zone d’habitat et furent de ce fait souvent ignorés lors des fouilles. Il est probable cependant qu’ils aient été bien plus nombreux qu’on ne le supposait, comme le montre l’exemple de la villa romaine de Rodersdorf.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 15

    Moulin pendu gallo-romain sur pont antique dans le lit de l’Allier à Vichy. • Olivier Troubat

    Historique de la découverteLes vestiges du moulin ont été découverts en 2007, lors d’un relevé archéologique subaquatique d’un pont de bois antique, trouvé peu avant. Un pré-relevé a été fait alors. Deux campagnes supplémentaires ont été menées depuis sur le site : un sondage a été réalisé en 2008-2009, et en janvier 2011 des prélèvements pour datation au radiocarbone ont été effectués, qui ont permis de dater ce moulin dans la période 130-250 après J.-C.Apports principaux du moulin de VichyIl s’agit à ce jour, de l’unique exemple de moulin antique de rivière ou fleuve à fort débit (l’Allier a un cours sem-blable et le même débit que la Loire à leur réunion). C’est le premier moulin pendu sur pont antique trouvé en France, les trois autres étant à Chesters Bridge et Willowford en Angleterre et à Chemtou en Tunisie (Castella, Moulin Avenches… p. 24 et 27). Enfin, une des meules montre une technique d’entraînement inédite sur les mou-lins hydrauliques.DescriptionEn aval de la culée rive droite du pont, des blocs taillés parallélépipédiques de grande taille et plusieurs meules ou fragments de meules forment deux groupes distincts. A l’ouest, dans l’alignement des pieux en eau de la culée, plusieurs blocs sont percés de cavités « techniques ». Deux d’entre eux portent encore chacun huit cavités identi-ques, ménagées symétriquement par quatre sur deux faces opposées. Il pourrait s’agir de supports de calage pour des bois. Les exemples trouvés par ailleurs laissent penser aux supports d’un axe horizontal d’un objet en mouve-ment. Une ou des roues d’entraînement hydraulique, ou d’autres éléments, peuvent être envisagés.Onze meules, fragments de meules et pièces de basalte sont présents sur le site, sur une zone très concentrée. Une meule dormante et une courante ont été reconstituées, avec un diamètre de 0,87 m et un poids d’origine estimé de 120 à 130 kg. La meule dormante témoigne d’une technique inédite de mécanisme d’entraînement par le haut, puisqu’elle n’est pas transpercée de part en part. Quatre pièces de basalte pourraient être des crapaudines desti-nées à accueillir des axes verticaux. Une meule non terminée se trouve à l’écart avec d’autres blocs constituant une construction distincte. A la zone principale des meules et à la zone de la meule isolée correspondent deux zones de concentrations importantes de tuiles à rebord. La situation de pieux de soutien de la chambre de meunerie est visible. Les vestiges du moulin montrent une construction en bois et pierre sur culée, profitant de l’accélération du courant au débouché d’un pont de bois. Le pont et son moulin se situent devant la ville antique de Vichy, sur l’im-portant axe Lyon-Poitiers. Il comprenait plusieurs tours de meules et probablement plusieurs roues d’entraînement. Le canal de fuite est présent en aval. Un autre bâtiment, lié au moulin était construit sur la rive, où était entreposé une meule en cours de fabrication. Les deux bâtiments étaient couverts d’une toiture en tegulae/imbrice, dont les fragments très denses ont été retrouvés à l’emplacement des deux bâtiments. Ces fragments montrent une unité réelle de cette couverture, faite avec une pâte semblable et apparemment à une seule époque et non réparée. Cette homogénéité se retrouve également dans les datations radiocarbone réalisées.

    The Late Antique and Byzantine workshop- and milling-complex in Hanghaus 2 of •Ephesos (Turkey). Stefanie Wefers (Römisch-Germanisches Zentralmuseum)

    In Late Antique and Byzantine times a water-powered workshop- and milling-complex had been built into the ruins of the so-called Hanghaus 2 in Ephesos. Once a luxury dwelling in the centre of Ephesos, the house was destroyed most probably by earthquakes in the third quarter of the 3rd century AD. Shortly after this devastating event the workshop- and milling-complex had been installed.Hanghaus 2 was excavated between 1967 and 1986 by the Österreichisches Archäologisches Institut (ÖAI) whose main concerns were the antique dwellings. The workshop- and milling-complex situated along the western front of Hanghaus 2 and in large part on top of the antique remains was also uncovered during the excavations. Due to a cooperation of the ÖAI and Österreichische Akademie der Wissenschaften (ÖAW) with the Römisch-Germa-nisches Zentralmusuem (RGZM) it is possible to investigate the whole water-powered complex.A total of eight waterwheels connected to a chute were built into the ruins of Hanghaus 2, using the remains of antique walls where possible. The eight waterwheels produced power for an equal number of production units. Numerous millstone fragments point out that, amongst other machines, mills were in use processing cereals to make flour. Based on the evidence of the remaining walls, it is possible to assign the workshops to different phases and to highlight a modification of the waterwheel constructions.

  • 16 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    A relief of a water-powered stone saw mill on a sarcophagus at Hierapolis of Phrygia. •Klaus Grewe (RWTH Aachen University)

    On the necropolis north of Hierapolis in Phrygia, left and right of the road, now asphalted, towards the ‘Frontinus Gate’, numerous tombs and sarcophagi are equipped with countless inscriptions and, fewer in number, with a relief. The stone cover of one of the sarcophagi shows a relief of a technical contraption, together with an inscription. The relief represents a water powered twin stone saw mill. Dated 2nd half of the 3rdc. AD, the relief offers new information about occurrence and technicalities of water powered saw mills in Roman times.Not many drawings or images of technical constructions or machinery have been preserved from classical times. Only in few cases is has been possible to reconstruct the functioning of a technical contraption by means of a description or illustration of the ancient engineer or designer, both for large constructions and for manual tools alike. The modern engineer has no choice but to extract data from the often limited and incomplete remains of the ancient construction or apparatus to decipher the code or plan of the design. This led Th. Mommsen, when confronted with an inscription on the funerary monument for Nonius Datus, describing the construction of a tunnel for the aqueduct at Saldae (Algeria), to delegate this problem, as he writes : “es wird vielleicht ein verständiger Ingenieur unserer Epoche aus dem Bauwerk selbst dasjenige zu lösen wissen, was uns im Bericht seines römischen Vorfahren unverständlich bleibt”.The Hierapolis relief provides important new information about technicalities involved in the mechanism of the water powered saw mill, which requires the conversion of rotary motion into linear motion. Undisputed remains of water powered stone saw mills have survived at Ephesos, and at Gerasa, Jordan, both dating from 6 th or early 7 th c. AD. In the following the Hierapolis relief is discussed in regard of historical aspects, relating to the stone saw mills of Ephesos and Gerasa.

    Roman and early medieval watermills along the river Paar at Dasing (Bavaria, •Southern Germany). Wolfgand Czysz (Bayer. Landesamt für Denkmalpflege Praktische Denkmalpflege : Archäologische Denkmäler)

    The wooded hills east of the Lech in the 6th Century AD have been settled by the Alamanni. Among the early medieval villages in the Bavarian border area is one of the old Tegisinga-Dasing east of Augsburg. In January 1993, below the old town during excavation of a huge underground car-park (11 290 square meters) sharpened wooden posts were excavated in depth of 4,50 m, beneath medieval river beds ; because of roman pottery finds, the re-mains initially were held for a Roman bridge. Millstone and buckets of water wheels soon showed that these were three water mills that were built on the old river meanders.The oldest water mill dates from Roman times (dendrodated in the years 102/113) with a pair of basalt-millstone around 500 km away from the Mayen area. The mill has probably existed only briefly in Trajan and soon disappeared again. 600 years later the best preserved water mill was build in the Merovingian period. About 500 piles of the well pre-served water mill could be dated using dendrochronology as well. Tree-ring series began in the winter of 696/697 AD with river regulation works and the construction of a weir. Building construction began in the year 744 ; 780 there was a major renewal and reconstruction. One year after the overthrow of Duke Tassilo III. last repairs on sup-porting posts were made in April/May 789. Little later, the mill fell victim to a flood disaster and was buried under more than a meter of sand and gravel.The third water mill, which was discovered during the expansion of the excavation in 1994, dates from the Caro-lingian period. Viewed from the village, the mill was in a meander on the opposite, eastern river-side, 25 m down-stream and only accessible via a 6 m long wooden bridge that can be dated to the group of the third water mill in the year 846. After no repair data exists on the building-posts, the mill did not existed very long. At that time the old river bed shifted its course on the eastern edge of the valley, until finally, in medieval times, there are only shallow floodings, periodically covering with fine silt layers ; the area than was sealed with clay. Protruding posts were still visible for a long time.From the Merovingian water mill over 325 millstone fragments of grinders were discovered, from which we can trace the paths of millstone trade : The heavy millstones were transported on the old, but still functioning Roman roads over land or were brought by raft and boat on the river Lech. Rocks from the Brenner and the Silvretta massif and Vorarlberg probably came as cargo with ice of the Inn-glaciers into the area of Rosenheim, where they were shaped into millstones. In botanical discoveries (fruits, seeds, pollen), the meadows and woods in the area are vis-ible, even, what was the early medieval millers planted in his vegetable garden. Bones reveal what animals he kept as pets, a mill dog and a cat were also present.Dasing turned out as a remarkable monument of history, combining the ancient tradition of Mediterranean-tech-nology with the first trials of mechanical energy gain in the Germanic middle ages.A poster presentation provides information on a project to record and research of millstone quarries in Bavaria.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 17

    Moulins à traction animale : communications orales

    Les meules rotatives sur socle du monde ibérique : caractéristiques et utilisation.• Natalia Alonso-Martinez (Université de Ledda), Dani López et Guillem Pérez

    L’état actuel de la recherche semble indiquer que l’origine des meules rotatives manuelles pourrait se situer dans le contexte du monde ibérique pendant la période ibérique ancienne (550-400 av. de la n.è.). Le fonctionnement de ces meules, certainement manuelles, est rotatif ou semi-rotatif, avec l’opérateur assis sur le sol comme on peut observer encore actuellement dans les enquêtes ethnographiques.Néanmoins, à partir du IVe et IIIe siècles avant notre ère, on trouve dans quelques sites des régions valenciennes et catalanes des structures interprétés comme des bases ou des supports de ce type de meule et que pourraient indiquer des aires réservées pour moudre. Ces structures faites en pierre et en terre, de forme tronconique ou cylin-drique ont un diamètre approximé d’1 m et une hauteur d’entre 30 et 50 cm. Elles se trouvent au centre de pièces fermées, permettant une rotation complète (comme dans le cas des moulins pompéiens) sans-doute effectuée par un ou deux individus (ou par un animal ?). Ce type de rotation permet d’appliquer une force plus importante sur des meules plus grandes et plus lourdes. Dans quelques sites, comme Tossal de Sant Miquel (Llíria, València), seules des grandes meules (approx. 60 cm de diamètre) sont associés avec ces bases.

    Un premier bilan des moulins pompéiens dans la péninsule ibérique . • Tim Anderson (LARHRA, Université de Grenoble)

    Le moulin du type Pompéi reste encore mal connu dans la péninsule ibérique. Fernández de Avilés, ancien direc-teur du musée archéologique national, a identifié trois exemplaires (Málaga, Córdoba et Girona) en 1946 dans un rapport publiée plus d’un demi-siècle plus tard (Berrocal 2007). A l’heure actuelle seul une quinzaine d’autres exemplaires sont connues et rares sont ceux qui ont bénéficié dans les publications avec dessin, photo et détermi-nation pétrographique.En outre, dans la littérature règne une confusion entre des véritables meules de type Pompéi (avec catillus en forme de sablier) et un autre type de moulin à traction animale ou humaine. Ce deuxième type, bien représenté à Volu-bilis (Maroc), est constitué d’un catillus bas, en forme d’anneau et à section en « D » (appelé « anneau broyeur »). L’origine de la confusion vient du fait que les deux moulins partagent le même type de meule gisante (meta) de forme conique ou en cloche. Donc l’identification de « pompéienne » uniquement selon leur meule gisante pour des moulins à, par exemple, Conimbriga (Portugal) ou à Numancia (Soria), ne peut pas être assurée. Ces moulins auraient pu être munis des « anneaux broyeurs » et pas des catilli en forme de sablier.Nos recherches dans des collections des musées du sud de la péninsule n’ont identifié que peu de véritable pom-péiens. On signale des exemples, vraisemblablement de imporations en roche volcanique à Murcia, Málaga, Este-pona, Tarragona) et un ébauche à Baelo Claudia (Cádiz) en roche locale (« ostionera »). Des recherches récents sur ce type de moulin en France (L. Jaccottey et S. Longepierre) montre une forte distribution surtout des importations le long de la Vallée du Rhône. Cependant, le type Pompéi n’apparaît pas être tsi répandu en Hispanie romaine. L’état de la recherche actuel suggère plutôt le moulin du type « Volubilis », avec son « anneau broyeur », comme le moulin préféré par les meuniers de la péninsule (autant pour le pain que pour l’huile). Ce type de moulin serait le successeur d’une longue tradition des moulins de typologie semblable hérités de la tradition indigène de la Culture Ibérique protohistorique.

  • 18 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Etude typologique et pétrographique des meules de type Pompéi découvertes en France .•Tatjana Gluhak (Institute of Geosciences, Johannes Gutenberg University Mainz), Luc Jaccottey (Inrap), Samuel Longepierre, Gilles Fronteau (URCA) et Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap)

    Un premier recensement des meules de type Pompéi au niveau du territoire français a montré que ce type de pièces, bien que relativement peu courant existait sur l’ensemble du territoire national. Elles sont certes principale-ment présentes dans la province de Narbonnaise où les exemplaires découverts sont systématiquement façonnées dans une roche volcanique à cristaux de leucites dont l’origine italienne est avérée. Hors de la partie méridionale de la France, d’autres meules pompéiennes ont put être identifiés. Elles sont fabriquées soit dans des grès locaux (grès triasiques ou de Fosses-Belleu), soit dans des roches volcaniques sans cristaux de leucites dont l’origine n’est pas connue.L’analyse géochimique de ces roches volcaniques devra permettre de connaître l’origine de ces meules et combinée à l’étude typologique de pouvoir proposer des zones de productions de ce type de moulins à traction animale, typiques de l’époque antique.Dans la Gaule, la zone de diffusion des meules des meules en roche volcanique de l’Eifel recoupe celle des meules du Massif Central. Basé sur une analyse pétrographique l’étude vise à distinguer les zones d’exportation des meu-les Pompéiennes des deux régions.Une vaste base de données géochimique vaste des carrières de meule antiques de la région de l’Eifel permet une détermination de provenance détaillée d’une meule jusqu’à la carrière exacte. La détermination de la provenance des meules du Massif Central est plus difficile parce que les sites d’extraction sont pour l’instant inconnus. Les chercheurs doivent donc se référer bibliographie sur les études géochimiques pour tenter de définir l’origine des artefacts aussi précisément que possible.Dans les analyses que nous avons réalisées trois meules pompéiennes pourraient provenir des carrières de l’Eifel, deux des carrières de meules d’Orvieto en Italie et les autres aux laves du Massif Central et, probablement, le Can-tal ou le Languedoc.Combiné avec les études de provenance précédentes de meules de la France les résultats indiquent trois sites d’extraction différents dans le Massif Central (où Volvic a évidemment joué seulement un rôle secondaire) et pro-bablement, dans le Cantal et le Languedoc.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 19

    Moulins hydrauliques : session poster

    Un moulin hydraulique d’époque gallo-romaine a Vannes (Morbihan, France). •Michel-Alain Baillieu (Inrap), Vincent Bernard (CNRS), Vérane Brisotto (Inrap) et Laure Simon (Inrap)

    Une surveillance de chantier menée à Vannes (capitale de la cité gallo-romaine des Vénètes d’Armorique) a révélé les vestiges d’un moulin hydraulique en bois, avec puits d’engrenage et coursier (vestiges de plusieurs poutres assemblées formant un quadrilatère, long canal, présence de pales et autres pièces de bois). Il est daté de la deuxième moitié du Ier s. p. C.Un travail pluridisciplinaire est en cours, afin d’aborder différents aspects de cette installation, en vue de restituer son fonctionnement (pièces de bois, matériel de mouture, mobilier céramique et instrumentum).

    Installations de meunerie antiques en région lyonnaise. • Matthieu Poux (Université Lumière Lyon 2, UMR 5138 Archéologie et Archéométrie ) et coll.

    Les fouilles préventives et les recherches consacrées au territoire colonial de Lugdunum livrent régulièrement des indices d’une production céréalière destinée à la consommation locale et à l’exportation des surplus. Moins bien reconnues sont les structures dédiées à son stockage et à sa transformation à grande échelle et ce, aussi bien en milieu urbain que dans les campagnes. Alors que la question des entrepôts lyonnais vient faire l’objet d’une syn-thèse récente (M. Monin, à paraître), l’identification d’installations de meunerie aux abords de la colonie, à Vaise (rue du docteur Horand) ou Quai Saint-Vincent (rue Bouteille), s’appuie sur des vestiges qui sont soit inédits, soit atypiques ou mal caractérisés. En milieu rural, l’existence d’un petit moulin hydraulique rattaché à des thermes a été suggérée sur le site de la villa de Saint-Romain-de-Jalionas à l’est de Lyon et plus récemment, sur celui de la villa de Saint-Laurent-d’Agny, aux antipodes du territoire. Ce dernier site a bénéficié d’une fouille exhaustive, qui permet d’aborder l’étude et l’interprétation des vestiges dans leur contexte : celui d’une culina, associée à une probable arrivée d’aqueduc et à d’autres indices suggérant la présence d’une petite installation de meunerie à caractère culinaire et domestique.

    Un aménagement hydraulique du • Ve siècle ap. J.-C., à Étouvie (Amiens, Somme).Laurent Deschodt (Inrap)

    A l’aval d’Amiens, la très basse terrasse d’Étouvie, en rive gauche de la Somme, est constituée de dépôts alluviaux holocènes. Un chenal y était individualisé pendant la période gallo-romaine et au début de la période médiévale. En 1996, des fouilles réalisées en tranchées ont permis l’observation de plusieurs structures dans un chenal actif : une large fosse à comblement de blocs de craie, un alignement de pieux doublé par un muret et un pavage de silex. Un soin particulier a été apporté au levé de la stratigraphie. La sédimentation postérieure à ces structures varie considérablement de l’amont vers l’aval et ne redevient homogène qu’avec le comblement final du chenal, au cours de la période médiévale. Les pieux sont datés par dendrochronologie du Ve siècle après J.-C. Cet ensemble est interprété comme vestige d’un moulin gallo-romain.

  • 20 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Le moulin antique de la « ZAC de la Maladière » à Bourguoin-Jailleu. • Stéphane Bleu (Inrap) et Odile Franc (Inrap)

    Le secteur de La Maladière fait manifestement l’objet d’un découpage foncier des terres à la fin du Ier s. ap. J.-C., accompagné par un développement important de l’hydraulique agricole. On creuse de longs fossés parcellaires et on dérive, à partir de la Bourbre, de nombreux canaux. Un moulin est construit sur la rive droite de la rivière (après l’hiver 86). Les dernières réfections apportées au bief du moulin sont faites au moyen de pal-planches débitées pendant l’automne 110/hiver 111, et rien ne prouve le fonctionnement du moulin au-delà du IIe s. ap. J.-C. Après l’abandon du bief du moulin, le signal pollinique montre que la ripisylve se régénère. Pendant le Bas-Empire sur-vient une phase hydrologique de très haute énergie, qui entraîne l’épandage d’importantes nappes de galets dans le lit majeur de la rivière, venant sceller définitivement plusieurs canaux. Le rôle de l’engravement dans l’abandon définitif des structures hydrauliques reste un point à préciser, mais il apparaît que les structures n’étaient déjà plus entretenues lors de la crise hydrosédimentaire du Bas-Empire (Franc infra) (3 ou 4 figures, dont 2 plans et dont 2 figures couleur)Il est clair qu’une telle structure ne se dressait pas seule dans la campagne. Ainsi des fouilles menées sur une vaste superficie permettraient probablement de révéler tout un ensemble de structures situées à proximité immédiate : moulin, biefs, entrepôt (?), celliers (?) et ou des salles de pressurages, voire même des habitations, pourquoi pas. Même s’il est avant tout destiné à fournir en farine la population d’une villa, il alimente peut-être occasionnelle-ment des circuits commerciaux de l’agglomération secondaire de Bergusium… En effet, ne peut-il faire parti en réalité de la pars rustica d’une villa située non loin de là et vouée à la production de vin, d’huile et de céréales… Ainsi, l’image que les archéologues et les historiens se faisaient d’un moulin, il y a encore quelques années, sont profondément bouleversée et sont donc en train de changer radicalement. L’apport des chantiers de fouille récents montre que les moulins hydrauliques sont beaucoup plus complexes qu’on ne le supposait…

    Le site de la rue du Docteur Horand à Lyon : meules hydrauliques et aménagements :• Catherine Bellon (Inrap)

    Au nord de l’agglomération lyonnaise, la vaste plaine de Vaise (9e arrondissement), en rive droite de la Saône, est bordée à l’est et au sud par le Plateau lyonnais, dont les versants sont échancrés par des vallons (pentes de 25 à 38 %) accueillant des ruisseaux depuis le néolithique. A l’emplacement de l’actuelle rue du Docteur Horand (n° 9), une fouille a permis en 1993 de mettre au jour une dizaine de meules en basalte, ainsi que quelques aménage-ments qui attestent l’existence d’une meunerie hydraulique dont l’abandon est à situer à la charnière des Ier/IIe s. ap. J.-C. (bassins, fossés, plate-forme de travail).En périphérie de Lugdunum, dans un contexte où les ressources aquifères étaient une véritable opportunité, il s’agit là d’un témoignage qui semble-il, demeure unique.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 21

    Un moulin rural antique dans la plaine du Forez ? • Thierry Argant, Cyril Bazillou, Cécile Chaze, Damien Tourgon (Archeodunum)

    Dans le cadre de l’aménagement d’un lotissement sur la commune de Veauche, au sud-est de la plaine du Forez, dans la Loire, une opération d’archéologie préventive a été réalisée à l’automne 2010. Celle-ci a permis de mettre en évidence une occupation rurale de La Tène finale, puis antique, sans hiatus apparent, à proximité immédiate d’un petit cours d’eau, le Volvon. Pour cette dernière période, les vestiges se concentrent sur une surface assez restreinte autour d’un enclos globalement carré, couvrant une surface d’environ 200 m2.A l’intérieur de celui-ci, une pièce excavée accueille un important radier composé de gros blocs, mesurant 5,80 m par 3 m (18 m²). Il est délimité au nord par un mur constitué de massifs disjoints de gros blocs et dalles de granite à plat, situés à une altitude constante. Au sud, deux rangées d’énormes blocs délimitent un espace d’une cinquan-taine de centimètres de large, dont le fond est occupé par des fragments de tegulae disposés à plat, évoquant un système de canalisation. A l’extrémité de cette structure, deux gros blocs sur chant orienteraient celle-ci vers le sud, en direction de deux grands fossés. L’un d’eux présente un surcreusement à parois verticales assez profond et étroit à la base duquel se trouve une canalisation exécutée à l’aide d’imbrices emboîtées les unes sur les autres sur deux rangées.Avec d’autres structures annexes, dont certaines suggèrent la présence d’un aqueduc et d’une structure de stocka-ge, se dessinent ainsi les éléments de ce qui pourrait se révéler être un moulin hydraulique à roue verticale, essen-tiellement composé d’une architecture en bois, dont il ne reste aucun témoignage. La présence d’un catillus un peu particulier fragmentaire, trop grand pour appartenir à un moulin à bras, et d’une crapaudine, viendraient à l’appui de cette hypothèse, qui demeure toutefois assez précaire faute d’éléments flagrants. Installé dans la pre-mière moitié du Ier siècle de notre ère, ce possible moulin est abandonné à la fin du siècle suivant et s’insère dans un contexte rural où les indices d’occupation antique se concentrent sur les piémonts des Monts du Lyonnais, autour de Saint-Galmier, à moins de trois kilomètres du site.

    Toul (Meurthe-et-Moselle) : étude de cas d’une meule hydraulique découverte dans un •fond d’habitat du IVe siècle. Sophie Galland (Inrap)

    Cité Leucque (Tullum Leucorum) la ville antique de Toul représente le premier état d’habitat urbain. Elle est localisée sur une ancienne terrasse de la Moselle à 250 m d’altitude à l’extérieur d’une boucle de la rivière bordant la ville à l’Est.La cité s’est dotée d’une enceinte et d’imposants aménagements de circuits hydrauliques en détournant notamment l’Ingressin (affluant de la Moselle) de son cours initial afin d’alimenter la ville intra-muros.C’est lors des travaux de reconstruction d’après guerre qu’un catillus entier a été découvert dans le quartier Sud-Ouest, à l’extrémité de la rue Muids des blé actuelle. Il est issu de niveaux très perturbés et superficiels qui correspondent à un fond d’habitat du IVe siècle, date présumée de l’édification de l’enceinte romaine sous le régime de l’empereur Valentinien 1er (364-375), voire de la fin du IIIe siècle.Ce catillus en basalte de type Eifel de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) mesure 62 cm de diamètre. La face supérieure d’aspect conique s’ouvre sur un œil circulaire de 13,8 cm de diamètre. Cette face est également aménagée de deux paires de logements d’anilles situées à la base du cône. Des traces d’oxydes de fer sont nettement visibles sur le flanc de la pièce, elles correspondent à un négatif de cerclage de 3 cm de large environ.Cette meule n’est pas isolée, en effet, grâce aux découvertes successives de 9 pièces on peut retracer les activités de meunerie hydraulique attestées à Toul depuis l’usage de la meule à grain rotative manuelle à celui des meules hydrauliques de l’Antiquité puis du Moyen-Âge, un bel exemple de continuité.

  • 22 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Vendredi 4 novembre 2011Epoque médiévale

    Moulins hydrauliques : communications orales

    Détection des moulins hydrauliques en milieu fluvial. • Olivier Bauchet (Inrap)

    Depuis une quinzaine d’années, des prospections subaquatiques sont effectuées dans le cours de la Marne dans le cadre d’un projet de prospection diachronique établi par le Groupement de recherches archéologiques subaquatiques. Un bilan de cette expérience peut aujourd’hui être dressé sur l’étude de la meunerie fluviale. Ce travail est marqué par la pluridisciplinarité de la méthode. Le dépouillement des sources historiques occupe une partie importante de la recherche menée au préalable (textes et plans anciens). Cette documentation apporte des indices topographiques qui peuvent être confrontés à la microtoponymie. L’analyse parcellaire permet également de repérer d’anciens îlots rattachés à l’une des berges auprès desquels des moulins se trouvaient souvent associés. Les anciens profils en long et en travers dressés au cours du XIXe siècle offrent aussi de précieux indicateurs. Confrontés à des relevés plus récents, ils permettent d’estimer un premier état de conservation.A partir des indices recueillis sont orientées les prospections subaquatiques. Le repérage de ce type d’aménagements peut aussi être réalisé lors de mise en chômage de la rivière, exondant une partie des berges et les abords des îles. Ces deux méthodes ont permis de mettre en évidence une quinzaine de sites meuniers s’inscrivant dans une fourchette chronologique qui s’étend du Moyen-Âge à l’époque contemporaine. Les vestiges conservés sont souvent cantonnés aux abords des berges et des îles, le chenal navigable ayant le plus souvent subit des dragages. Mais d’autres zones peuvent être considérés comme des réservoirs archéologiques comme les bras inaccessibles à la navigation et ceux qui ont été comblés pour être rattachés à la terre ferme.

    Les premiers moulins à nefs de la Saône et du Doubs (II• Ie - Ve siècles). Louis Bonnamour (Musée Denon, Chalon-sur-Saône)

    La plupart des auteurs qui ont traité des moulins sur bateaux, considèrent que l’origine de ces derniers, remonte à l’année 536 à l’occasion du siège de Rome par les Wisigoths.Les premiers moulins hydrauliques sont aujourd’hui attestés dés le premier siècle de notre ère ; il paraît surprenant que l’on ait dû attendre 5 siècles pour que germe l’idée d’installer un tel mécanisme sur un bateau.Observons que dans la région de Verdun-sur-le Doubs (Saône-et-Loire), tant sur le Doubs que sur la Saône, l’amplitude des grandes crues peut dépasser 8 m. et que pour les périodes historiques, les seuls moulins mentionnés, à l’exception de très rares moulins pendants, sont tous des moulins à nefs.Plusieurs découvertes archéologiques me conduisent à poser le problème de l’origine de ces moulins :– Dans le Doubs prés de Verdun-sur-le-Doubs, une drague a remonté une paire de meules hydrauliques attribuables au IIIe siècle, meules vraisemblablement associées à un fer de moulin ainsi qu’à une lanterne. Le bois de cette dernière est actuellement en cours de datation.– Du pont de Mâcon provient une meule dormante rigoureusement identique à celle de Verdun-sur-le-Doubs.– La fouille subaquatique des ponts romains de Chalon-sur-Saône, nous a permis d’observer la présence entre deux piles, d’un aménagement de blocs apparenté à un barrage de moulin. Un important mobilier céramique et métallique, en grande partie attribuable au début du Ve siècle, a été recueilli entre les blocs. Une meule hydraulique attribuable au Bas-Empire ou à l’époque mérovingienne, provient de ce secteur précis.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 23

    Early Medieval Watermills and a Ship Landing Place from the River Schwarzach next •to Großhöbing, Lkr. Roth, Mittelfranken, Bavaria. Dr. Des. Thomas Libert (archkonzept liebert)

    The construction of the high-speed line Nürnberg-Ingolstadt, Bavaria, made possible large scale archaeological excavations in the years 1995-2001. Two of these sites unearthed waterlogged features and findings, including over 3000 early medieval timber logs. One site revealed a ship landing place, first dated in the early 9th century and often remodelled. On the second site the remains of ten watermills were discovered, succeeding one another during 6th to 9th century. It also included structures of mill dams, ponds and channels. Some of the features belong to the so far oldest known early medieval mill in Europe. Remains of mill structures from 11th and 12th century were found at the same dig. These discoveries of early medieval hydraulic systems and technics show the high standard of milling technology even in non-roman areas. The mills were mostly grain mills, as the collected millstones show. The millstones were of local production.The unearthed features demonstrate at the same time first ecological problems in the valley arising due to human use of resources. The parallelism of construction phases on both excavation sites might be caused by periodical floods which made it necessary to rebuild the structures.Through linking the ceramic finds of early medieval times with the construction phases it was possible to gain dendrochronologicaly based datings for them.All this together with numerous collected wood artefacts of daily life offer us not only a view of technical possibilities but also of early medieval living. The research results together with the evidence of other nearby archaeological sites, written sources and still operating mills show a continuity of milling at the river Schwarzach next to Großhöbing from 6th century to today.

    Présentation des premiers résultats sur les vestiges des moulins hydrauliques de Notre •Dame du Marillais, au Marillais (49) (VIIe - Xe siècle). Yann Viau (Inrap)

    Ces vestiges ont été découverts lors de la réalisation de sondages entre 2006 et 2009 (dans le cadre du PCR « Des Ponts de Cé à l’Estuaire, interaction homme/milieu » sous la dir. de A. de Saulce, SRA Pays de la Loire). Daté entre le VIIIe et le début du Xe siècle, le mobilier bois, abondant et façonné, a été retrouvé au sein d’un bief comblé, partiellement décelé. Le contexte hydrographique particulier (confluence Evre / Loire) a très vraisemblablement incité l’installation de ce type d’aménagement, et ce, au pied de l’abbaye de St-Florent-le-Vieil. Le mobilier se caractérise essentiellement par de nombreux éléments de machinerie (jante de roue, rouet, pales) associés à des pièces de construction (pieux, planches). La présence d’activités connexes telle que la pêche est attestée par le biais d’une nasse partiellement conservée. Des pêcheries ont par ailleurs été relevées à quelques centaines de mètres en aval, installées dans le lit du fleuve. Enfin, la circulation des biens et des personnes, contemporaine de l’activité meunière est avérée par la fouille d’une embarcation monoxyle à parties assemblées datée du IXe siècle, installée légèrement en aval des restes de moulins.La présentation essayera de dresser une première esquisse des caractéristiques mécaniques de la meunerie hydraulique alto-médiévale du Marillais. On mettra également en avant la présence de l’abbaye de St-Florent-le -Vieil et son rôle dans l’implantation et l’utilisation des ressources naturelles de ce secteur.

  • 24 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Le moulin d’Audin-le-Tiche (57) (IX• e siècle). Pascal Rohmer (Inrap), Pierre Mille (Inrap) et Luc Jaccottey (Inrap)

    Du moulin d’Audun-le-Tiche, sans doute exclusivement construit en bois, ne subsistent que des éléments d’infras-tructure, dont la conservation est due à un milieu hygromorphe et qui trahissent au moins deux états de construc-tion.Au premier état, daté par dendrochronologie de 840, appartiennent les fondations de la plate-forme. Le moulin a pu fonctionner sans bief, car il était possible d’installer une roue au cours de l’eau en faisant l’économie de la construction d’un canal d’amenée.Le second état voit une seconde construction, datée de 851 par dendrochronologie.Divers bois flottés, dont des aubes, datés de 969 par dendrochronologie attestent l’existence d’une ou plusieurs installations de meunerie situées en amont, conformément à un schéma classique à l’époque carolingienne.La compréhension de l’organisation des structures n’est pas aisée car la fonction d’un nombre conséquent de pieux et piquets n’a pu être déterminée. D’autre part, leur implantation n’est sans doute pas conforme à la réalité car certains d’entre eux ont sans doute disparu du fait de crues ou de remplois après l’abandon du site.La présence de fibres de chanvre et de lin, conjointe à celle des maillets de bois et à des aménagements particuliers (les bassins), tout concorde à conclure que le teillage des fibres végétales constituait l’une des activités du moulin, sinon la principale. La seconde activité consistait en une meunerie classique de céréales, grâce aux meules hori-zontales en basalte.La durée de vie d’une telle installation fut peut-être d’une centaine d’années, à en juger par les datations dendro-chronologiques. Celle-ci paraît considérable au regard de la fragilité apparente des structures, mais il faut tenir compte des opérations d’entretien et de réparations sans doute multiples qu’elle nécessitait. Quoi qu’il en soit, le site est abandonné en 950, soit volontairement, dans un contexte économique qui nous échappe, ou encore en conséquence d’une modification du régime des eaux.

    Les moulins médiévaux du cours de la Marne. • Olivier Bauchet (Inrap) et Luc Leconte (Inrap)

    La Marne appartient à la catégorie des cours d’eau majeurs caractérisé par une assez forte amplitude saisonnière des débits conjugué à une faible pente. Ces deux principales caractéristiques vont conditionner la technologie du moulin, que ce soit sur le moteur hydraulique qui est nécessairement mobile, la structure qui le supporte (flottante ou fixe), que sur la canalisation du flux.Quelques rares textes évoquent leur existence à partir du XIe siècle. Les mentions deviennent nombreuses au siècle suivant mais elles ne garantissent pas un développement de ces équipements à cette période. Seul le recours à l’archéologie peut apporter des éclairages nouveaux sur la genèse de ces installations.Le site majeur a été découvert lors de prospections à Méry-sur-Marne (Seine-et-Marne), où une concentration de pieux et de pierres côtoyaient plusieurs fragments de meules et une anille. Son analyse n’a pu être approfondie en raison d’un dragage opéré en 2009. Toutefois, des éléments de datations (14C et céramique) recueillis au préalable ont permis de situer cet ensemble autour du XIe siècle. Trois autres sites (Changis-sur-Marne, 2 sites à Ussy-sur-Marne, La Ferté-sous-Jouarre) apportent des renseignements sur la configuration des digues ou déversoirs édifiés entre le XIIe et le XIIIe siècle. Les autres vestiges retrouvés à ce jour appartiennent à des moulins pluriséculaires qui ont fonctionné jusqu’au XIXe siècle, pour lesquels il est difficile d’identifier, s’ils existent encore, les vestiges mé-diévaux.

  • Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale 25

    Les fouilles du moulin de Thervay : Evolution d’un site de meunerie de la période •carolingienne à l’installation du domaine de l’abbaye cistercienne d’Acey (Xe - XIIe siècles). Gilles Rollier (Inrap), Olivier Girarclos (CNRS), Luc Jaccottey (Inrap) et Pierre Mille (Inrap)

    Les fouilles de Thervay mettent en évidence deux installations hydrauliques qui se succèdent avec discontinuité entre le VIIIe siècle et le troisième quart du XIIe siècle. Les pièces appartenant aux deux moulins (éléments de la roue, meules) présentent des caractéristiques qui permettent d’envisager qu’il y a sur le même site une augmentation du double des puissances des machines. Ce doublement des capacités est permis grâce à des modifications du moteur hydraulique qui ne peut bénéficier d’un accroissement substantiel de l’énergie fournie par le petit ruisseau du Gravelon.Il est remarquable de constater que l’évolution du site meunier semble répondre aux modifications socio-économi-ques qui caractérisent les campagnes médiévales entre le IXe siècle et le XIIe siècle.L’évolution du site des moulins de Thervay pourrait être symptomatique des modifications du paysage entre la période carolingienne, l’économie banale et la prise en main du territoire par les moines de l’abbaye cistercienne d’Acey dans le courant du XIIe siècle.Le passage d’une organisation carolingienne à l’économie féodale pourrait être marqué par un abandon du mou-lin correspondant sensiblement à la séquence placée entre les milieux du Xe et du XIe siècles. Or cette période est considérée comme un moment important de mutations du Moyen Âge occidental qui se concrétise finalement par la mise en place du réseau associant villages, paroisses et châteaux. L’abandon du site de moulin pourrait éventuel-lement traduire un repli plus ou moins long de l’économie locale avant son redéploiement.Le second moulin se met en place entre 1054 et 1074 très vraisemblablement dans la mouvance du pouvoir de la nouvelle seigneurie de Thervay. Le texte de 1127 relatif à l’attribution de droits d’usage aux religieux du Val Saint-Jean signale l’existence de deux hameaux ou villages, Athé et le Colombier, dont la mouture des céréales pouvait dépendre assez directement du moulin.La donation de territoires à l’abbaye d’Acey et la mise en place de la grange du Colombier marque une troisième période qui se traduit par la disparition des communautés d’Athé et du colombier et par l’abandon définitif du site de meunerie, qui n’apparaît plus en adéquation avec l’économie de faire-valoir direct développée par les moines blancs.

    Un moulin du XI• e siècle dans un ancien lit de la Thielle (Neuchâtel, Suisse). Daniel Pillonel et Nicole Plumettaz (Office et Musée d’archéologie de Neuchâtel)

    Réalisée en 1996-1997, une opération de sauvetage a mis au jour divers aménagements médiévaux localisés à l’intérieur d’un paléochenal de la Thielle, rivière qui s’écoule entre les lacs de Neuchâtel et de Bienne. Parmi ces vestiges datés entre le milieu du Xe et le milieu du XIIe siècle, un moulin, une pêcherie fixe et des renforcements de berges témoignent d’une intense exploitation de ce cours d’eau. Des analyses stratigraphiques ont permis de comprendre le contexte de ces installations, en reconstituant la morphologie du chenal, la dynamique de la rivière, ainsi que l’évolution du tracé au cours du temps.Construit dans le lit moyen, le moulin est attesté par plusieurs indices archéologiques, entre autres, un bief, des fragments de meules, des alignements de pieux et de concentrations de trous de pieux, ainsi que de nombreux bois ouvragés, dont des éléments d’engrenage. L’étude de ces pièces techniques, retrouvées en nombre, a permis d’obtenir des informations importantes sur le fonctionnement mécanique du moulin et sur les méthodes adoptées lors de la réparation des rouages partiellement détruits par une avarie. La répartition de ces divers vestiges permet de déterminer l’emplacement du bâtiment de manière relativement précise. Quelques outils et objets domestiques en fer découverts dans le bief témoignent par ailleurs des activités sans doute liées à l’installation meunière. Bien qu’il ne reste que peu de vestiges architecturaux, il est possible de présenter des modèles de reconstitution de ce moulin, probablement monté sur pieux et daté de la fin du Xe ou du début du XIe siècle.

  • 26 Préactes du colloque international de Lons-le-Saunier, 2 - 6 novembre 2011

    Breviandes (Aube) « Les Naurades », un moulin hydraulique du XII• e siècle. Raphaël Durost (Inrap), Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap) et Gilles Fronteau (URCA)

    L’étude d’une partie de cette occupation est faite sur le tracé d’une bretelle d’accès à la rocade sud-est de l’ag-glomération troyenne, d’une largeur réduite à 18 m. Les vestiges consistent en pieux de chêne fichés dans la moitié nord d’un chenal de la Seine. Son lit se comble à partir de la période antique, et est curé environ dix siècles plus tard sur une de ses moitiés, afin d’alimenter le moulin. Les aménagements de ce dernier se manifestent par quatre alignements de pieux perpendiculaires au courant, et par un affouillement en aval immédiat. Les poteaux correspondent manifestement à la retenue d’eau dont la vanne semble à l’origine de l’affouillement. La datation dendrochrologique de trois des pieux est homogène : elle situe l’abatage des arbres durant la première décennie du XIIe siècle.Le bâtiment abritant le mécanisme de mouture proprement dit n’a pas laissé de traces. L’abondance de fragments de meules découverts en aval des pieux ne laisse pourtant aucun doute