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de réduire la part de linéaires des familles basiques (marché mature à faible valeur) pour l’allouer aux familles spécifiques, certes plus petes en poids mais qui créent de la valeur et une différenciaon produit par rapport aux concurrents. Des ventes améliorées de 1,2 % Axe 2 : POLITIQUE PROMOTIONNELLE En préambule, j’ai recommandé de ne pas augmenter l’intensité promotion- nelle. Elle ne semblait pas être la soluon, ni à court, ni à moyen terme car en ana- lysant les ventes sous promoon et hors promoon, il est apparu que le poids pro- moonnel sur la référence star était déjà très élevé (trop élevé ?) et que la promo ne répondait plus… La promoon ne rem- plissait plus son rôle. Devant l’augmentaon récente de son offre, voici les recommandaons qui ont été faites : 1) Clarifier sa politique promotion- nelle : la polique promoonnelle était un peu sous « pilote automaque » alors même que le contexte concurrenel avait complètement changé 2) Définir le nouveau cadre promo- onnel : définir comment intégrer tous les nouveaux produits. 3) Développer des kits d’encart pros- pectus. Axe 3 : MARKETING Enfin, sur les éléments markeng, une dizaine de recommandaons a été faite sur la polique d’innovaon et sur la com- municaon. Confidenalité oblige, vous n’en saurez plus. Les résultats Six mois après cee mission, les ventes se sont améliorées de 1,2 %. Une embellie liée principalement aux premières acons Trade/Merchandising, les deux autres le- viers étant plus longs à mere en place (minimum trois mois pour la mise en place de la nouvelle polique promoonnelle et huit mois minimum pour les projets d’in- novaon). Débat et prolongement Les premiers effets ont été payants, mais la déconsommation est une vraie problémaque à laquelle ce client devra trouver des réponses à court terme et à long terme. Le contexte Leader de sa catégorie avec une PDM volume et PDM valeur supérieures à 70 %, les ventes de ce client régressent pourtant depuis environ cinq ans. Trois raisons prin- cipales à cee baisse : - Il y a de moins en moins de consomma- teurs sur le marché. Il s’agit d’une décrois- sance de la catégorie, que la Métropole connaît aussi. - Les consommateurs réguliers ré- duisent les quantés consommées, no- tamment à cause d’une offre de produits alternafs de plus en plus large. - Les concurrents, notamment les MDD/ MPP, s’organisent et connuent de grigno- ter des parts de linéaires et par voie de conséquence, des parts de marché. La problématique Dans un tel contexte, et avec une part de marché qui pèse plus de 70 %, à défaut de pouvoir l’augmenter, comment faire pour améliorer la rentabilité de cee famille de produits ? Quelle méthodologie appliquer ? Le but de cette mission était d’abord d’élaborer un plan marketing sur cette catégorie de produits. Pourtant, dès le démarrage de la mission, je me suis at- tachée à aller sur le terrain et à visiter les points de ventes. Le client me décrivait une vision assez pessimiste, voire apoca- lypque, du marché avec des concurrents grandissants. J’avais besoin de mesurer « objecvement » cet état dans les rayons. Une fois ces contrôles de magasins effec- tués, une analyse approfondie des ventes de la société et des ventes du marché a été effectuée. Une analyse des ventes à court terme mais aussi à long terme pour iden- fier et mesurer les grandes tendances. J’ai ensuite travaillé sur une démarche stratégique très détaillée, grâce à des ouls et fiches de travail. Enfin, l’une des clés de succès de ce type de mission est l’adhésion pas très heureuse des équipes, notamment commerciales, aux recom- mandaons effectuées. Nous avons donc fait trois points d’étapes avec la Direcon Commerciale pour valider les orientaons. Orientations et recommandations En résumé, une fois l’analyse stratégique faite, voici les trois leviers recommandés. Axe 1 : TRADE / MERCHANDISING Dans les éléments trade/merchandising à opmiser, voici six des 10 leviers préconi- sés et validés par le client : 1) Augmenter le référencement du pro- duit « Y » : le diagnosc magasins effectué avait démontré que le référencement de ce nouveau produit, sor cinq mois plus tôt était aux environs de 50 % (hors rupture). 2) Travailler les pets formats de rayon : un format à plus forte rentabilité. 3) Favoriser la double implantaon de la référence « Bio » : maintenir la présence dans le linéaire standard et proposer à la grande distribuon de référencer ce même produit dans le rayon bio des enseignes. 4) Accélérer le référencement d’un produit alternaf : une pare des consom- mateurs qui quient la catégorie actuelle se retourne vers des produits alternafs. C’est aussi une opportunité pour la société de se posionner sur ce marché en crois- sance. 5) Installer une ILV (Informaon sur Lieu de Ventes) : clarifier l’offre pour le shopper. 6) Revoir le plan d’implantaon en li- néaires : si le marché Réunion suit les ten- dances de la Métropole, il serait opportun Une étude de cas merchandising Par souci de discréon, Audrey Layemar ne cite aucune marque, aucune société dans cee chronique « étude de cas ». Son intenon est de vous donner un aperçu de sa façon de travailler et de vous fournir des clés afin de définir vos stratégies pour augmenter les ventes. Cee étude de cas a été réalisée comme diagnosc markeng et étude d’opportunité pour le compte d’une société agroalimentaire à La Réunion. Elle a eu lieu en 2017. 82 Marketing Marketing 83 Leader Réunion n°185 - JUIN 2018 Leader Réunion n°185 - JUIN 2018 Audrey Layemar Cabooter Fondatrice de Markeng Plus Réunion Agence de Markeng / Ventes pour développer les ventes des produits agroalimentaires à La Réunion et dans l’Océan Indien Courriel : [email protected] Formation en merchandising La Réunion, les 19 et 20 juin. Cee formaon met en évidence la nécessité pour les acteurs de la grande distribuon de développer l’efficacité et la pernence de leurs implantaons commerciales, en opmisant leur visibilité en linéaires. L’objecf est d’apporter des méthodologies efficaces et des réponses concrètes aux acteurs du commerce et de l’industrie concernés par les enjeux du merchandising pour arer, générer l’exploraon, augmenter le panier moyen et fidéliser les shoppers en point de vente physique. www.markeng-reunion/formaon ANAKAOPRESS ANAKAOPRESS ANAKAOPRESS

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Page 1: 82 Marketing Marketing 83marketing-reunion.com/wp-content/uploads/Une-étude... · alternatifs de plus en plus large. - Les concurrents, notamment les MDD/ MPP, s’organisent et

de réduire la part de linéaires des familles basiques (marché mature à faible valeur) pour l’allouer aux familles spécifiques, certes plus petites en poids mais qui créent de la valeur et une différenciation produit par rapport aux concurrents.

Des ventes améliorées de 1,2 %Axe 2 : POLITIQUE PROMOTIONNELLE

En préambule, j’ai recommandé de ne pas augmenter l’intensité promotion-nelle. Elle ne semblait pas être la solution,

ni à court, ni à moyen terme car en ana-lysant les ventes sous promotion et hors promotion, il est apparu que le poids pro-motionnel sur la référence star était déjà très élevé (trop élevé ?) et que la promo ne répondait plus… La promotion ne rem-plissait plus son rôle.

Devant l’augmentation récente de son offre, voici les recommandations qui ont été faites :

1) Clarifier sa politique promotion-nelle : la politique promotionnelle était un peu sous « pilote automatique » alors même que le contexte concurrentiel avait complètement changé

2) Définir le nouveau cadre promo-tionnel : définir comment intégrer tous les nouveaux produits.

3) Développer des kits d’encart pros-pectus.

Axe 3 : MARKETING

Enfin, sur les éléments marketing, une dizaine de recommandations a été faite sur la politique d’innovation et sur la com-munication. Confidentialité oblige, vous n’en saurez plus.

Les résultats

Six mois après cette mission, les ventes se sont améliorées de 1,2 %. Une embellie liée principalement aux premières actions Trade/Merchandising, les deux autres le-viers étant plus longs à mettre en place (minimum trois mois pour la mise en place de la nouvelle politique promotionnelle et huit mois minimum pour les projets d’in-novation).

Débat et prolongementLes premiers effets ont été payants,

mais la déconsommation est une vraie problématique à laquelle ce client devra trouver des réponses à court terme et à long terme.

Le contexte

Leader de sa catégorie avec une PDM volume et PDM valeur supérieures à 70 %, les ventes de ce client régressent pourtant depuis environ cinq ans. Trois raisons prin-cipales à cette baisse :

- Il y a de moins en moins de consomma-teurs sur le marché. Il s’agit d’une décrois-sance de la catégorie, que la Métropole connaît aussi.

- Les consommateurs réguliers ré-duisent les quantités consommées, no-tamment à cause d’une offre de produits alternatifs de plus en plus large.

- Les concurrents, notamment les MDD/MPP, s’organisent et continuent de grigno-ter des parts de linéaires et par voie de conséquence, des parts de marché.

La problématiqueDans un tel contexte, et avec une part de

marché qui pèse plus de 70 %, à défaut de pouvoir l’augmenter, comment faire pour améliorer la rentabilité de cette famille de produits ?

Quelle méthodologie appliquer ?

Le but de cette mission était d’abord d’élaborer un plan marketing sur cette catégorie de produits. Pourtant, dès le démarrage de la mission, je me suis at-tachée à aller sur le terrain et à visiter les points de ventes. Le client me décrivait une vision assez pessimiste, voire apoca-lyptique, du marché avec des concurrents

grandissants. J’avais besoin de mesurer « objectivement » cet état dans les rayons.

Une fois ces contrôles de magasins effec-tués, une analyse approfondie des ventes de la société et des ventes du marché a été effectuée. Une analyse des ventes à court terme mais aussi à long terme pour iden-tifier et mesurer les grandes tendances.

J’ai ensuite travaillé sur une démarche stratégique très détaillée, grâce à des outils et fiches de travail. Enfin, l’une des clés de succès de ce type de mission est l’adhésion pas très heureuse des équipes, notamment commerciales, aux recom-mandations effectuées. Nous avons donc fait trois points d’étapes avec la Direction Commerciale pour valider les orientations.

Orientations et recommandations

En résumé, une fois l’analyse stratégique faite, voici les trois leviers recommandés.

Axe 1 : TRADE / MERCHANDISING

Dans les éléments trade/merchandising à optimiser, voici six des 10 leviers préconi-sés et validés par le client :

1) Augmenter le référencement du pro-duit « Y » : le diagnostic magasins effectué avait démontré que le référencement de ce nouveau produit, sorti cinq mois plus tôt était aux environs de 50 % (hors rupture).

2) Travailler les petits formats de rayon : un format à plus forte rentabilité.

3) Favoriser la double implantation de la référence « Bio » : maintenir la présence dans le linéaire standard et proposer à la grande distribution de référencer ce même produit dans le rayon bio des enseignes.

4) Accélérer le référencement d’un produit alternatif : une partie des consom-mateurs qui quittent la catégorie actuelle se retourne vers des produits alternatifs. C’est aussi une opportunité pour la société de se positionner sur ce marché en crois-sance.

5) Installer une ILV (Information sur Lieu de Ventes) : clarifier l’offre pour le shopper.

6) Revoir le plan d’implantation en li-néaires : si le marché Réunion suit les ten-dances de la Métropole, il serait opportun

Une étude de cas merchandisingPar  souci  de  discrétion, Audrey  Layemar  ne  cite  aucune marque,  aucune  société  dans  cette  chronique « étude de cas ». Son intention est de vous donner un aperçu de sa façon de travailler et de vous fournir des clés afin de définir vos stratégies pour augmenter les ventes. Cette étude de cas a été réalisée comme diagnostic marketing et étude d’opportunité pour le compte d’une société agroalimentaire à La Réunion. Elle a eu lieu en 2017.

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Leader Réunion n°185 - JUIN 2018 Leader Réunion n°185 - JUIN 2018

Audrey Layemar Cabooter Fondatrice de Marketing Plus RéunionAgence de Marketing / Ventes pour développer les ventes des produits agroalimentaires à La Réunion et dans l’Océan IndienCourriel : [email protected]

Formation en merchandisingLa Réunion, les 19 et 20 juin.Cette formation met en évidence la nécessité pour les acteurs de la grande

distribution de développer l’efficacité et la pertinence de leurs implantations commerciales, en optimisant leur visibilité en linéaires. L’objectif est d’apporter des méthodologies efficaces et des réponses concrètes aux acteurs du commerce et de l’industrie concernés par les enjeux du merchandising pour attirer, générer l’exploration, augmenter le panier moyen et fidéliser les shoppers en point de vente physique.

www.marketing-reunion/formation

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