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Le Quotidien Lundi 8 juin 2020 - N°5994- Prix : Algérie 20 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI Lire en page 16 IL TUE SON VOISIN À CAUSE D’UN MATCH DE FOOT ORAN 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS SERONT EXAMINÉES DÈS AUJOURD’HUI 10 154 CONTAMINÉS ET 707 DÉCÈS EN ALGÉRIE BILAN COVID-19 104 NOUVEAUX CAS ET 9 MORTS DURANT CES DERNIÈRES 24 HEURES CONSTITUTION: PREMIER JOUR DU DÉCONFINEMENT À ALGER LE SPECTRE DU COVID-19 RÔDE IL A ÉTÉ RAP A TRIÉ A VEC DES CITO YENS MAROCAINS LE CONSUL QUITTE ORAN SANS LES HONNEURS EN PROIE À UN NOUVEAU MOUVEMENT DE REDRESSEMENT La ritournelle du FLN Des révélations qui peuvent faire l’effet d’une bombe tant l’accusation est grave au sujet du chef de la première force politique du pays. Lire en page 3 l’article de Brahim Takheroubt RACISME EN FRANCE PROMESSE TENUE 7 700 policiers donnent libre cours à leur racisme sur Facebook. Le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a saisi le Parquet pour une enquête préliminaire. Lire en page 11 l’article de Chaabane Bensaci Lire en page 16 l’article de Wahib Aït Ouakli Les nombreux commerces ouverts ont donné «les premiers signes» de relance économique et de la vie… Lire nos articles en pages 6 et 7 DOSSIER Belhimer et Louber veulent un vrai débat LIRE ÉGALEMENT EN PAGE 3 L’ARTICLE DE SAÏD BOUCETTA LE CRIBLE DES EXPERTS Lire en page 2 l’article de Hasna Yacoub Accorder encore plus de temps à un chantier aussi important, même si cela doit contrarier l’agenda politique, ne peut qu’être accepté car il s’agit de trouver le consensus pour bâtir l’Algérie nouvelle.

1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

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Page 1: 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

Le Quotidien

Lundi 8 juin 2020 - N°5994- Prix : Algérie 20 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI

Lire en page 16

IL TUE SON VOISIN À CAUSE D’UN

MATCH DE FOOT

ORAN

1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTSSERONT EXAMINÉES DÈS AUJOURD’HUI 10 154

CONTAMINÉS ET 707 DÉCÈSEN ALGÉRIE

BILAN COVID-19

104 NOUVEAUX

CAS ET 9 MORTS

DURANT CES DERNIÈRES

24 HEURES

CONSTITUTION:PREMIER JOUR DU DÉCONFINEMENT À ALGER

LE SPECTRE DUCOVID-19 RÔDE

IL A ÉTÉ RAPATRIÉ AVEC DES CITOYENS MAROCAINS

LE CONSUL QUITTEORAN SANS LES HONNEURS

EN PROIE À UN NOUVEAUMOUVEMENT

DE REDRESSEMENT

La ritournelledu FLN

Des révélations qui peuventfaire l’effet d’une bombe tant

l’accusation est grave au sujetdu chef de la première force

politique du pays.Lire en page 3 l’article de Brahim Takheroubt

RACISME EN FRANCE

PROMESSETENUE

7 700 policiers donnentlibre cours à leur racismesur Facebook. Le ministre

français de l’Intérieur,Christophe Castaner, a

saisi le Parquet pour uneenquête préliminaire.

Lire en page 11 l’article de Chaabane Bensaci

Lire en page 16l’article

de Wahib Aït Ouakli

Les nombreux commerces ouverts ont donné «les premierssignes» de relance économique et de la vie…

Lire nos articles en pages 6 et 7

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Belhimer et Louber veulent un vrai débat LIRE ÉGALEMENT EN PAGE 3 L’ARTICLE DE SAÏD BOUCETTA

LE CRIBLE

DES EXPERTSLire en page 2 l’article de Hasna Yacoub

Accorderencore plus de

temps à unchantier aussi

important,même si celadoit contrarier

l’agendapolitique, nepeut qu’êtreaccepté car

il s’agit de trouver

le consensuspour bâtirl’Algérienouvelle.

Page 2: 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

LUNDI 8 JUIN 2020L’actualité2

CC ’est aujourd’hui que leComité d’experts chargéde la révision constitution-

nelle entame l’examen des 1 200propositions formulées à l’effet dela mouture de l’avant-projet de laLoi fondamentale. MohamedLaâgab, chargé de mission à laprésidence de la République, quia fait cette déclaration, mercredidernier sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale,avait précisé que le Comité deMohamed Laraba propose unemouture comprenant plus de 63%d’amendements avec 148 nou-veaux articles, ce qui débouchera,selon lui, sur «une révision pro-fonde et globale, voire radicale,notamment en ce qui concernel’équilibre des pouvoirs». Il avaitégalement indiqué que les propo-sitions pour l’enrichissement dutexte, ont porté dans leur majo-rité sur des aspects de fond «sur-tout ceux liés à l’équilibre despouvoirs et aux prérogatives duprésident de la République».Remis au président de laRépublique, le 24 mars dernier etdévoilé le 7 mai dernier, le projetde révision de la Constitution n’apas suscité le débat souhaité enraison, notamment de la crisesanitaire qui a calfeutré la viesociale et politique.

L’amorce du déconfinemententrouvre la porte au lancementd’un vrai débat sur la révision dela Constitution, un texte fonda-mental pour la construction de

l’Algérie nouvelle garantissant lechangement tant réclamé par leHirak. Cependant, le tempspresse car un calendrier sembleavoir été établi afin de pouvoirmaintenir l’organisation d’unréférendum sur la révision de laConstitution avant la fin de l’an-née en cours, dans le respect del’engagement pris par le prési-dent Tebboune. Cela semble êtrele cas à entendre le vœu exprimépar Mohamed Laâgab qui adéclaré : «Nous souhaitons queles réponses sur la mouture de laConstitution cessent de nous par-venir d’ici le 20 juin en cours pourpermettre au Comité d’experts deformuler les propositions, et sipossible, les soumettre auParlement pour informer l’opi-nion publique de leur contenu

après amendement et révision.»Il reste moins d’une quinzaine

de jours donc pour que toutes lespropositions soient transmises.Or, ni les associations ni les syn-dicats, encore moins les partispolitiques, n’ont eu l’occasion dedébattre du brouillon de laConstitution avec leurs basesrespectives. En plus du fait que lelibre accès, via l’espace virtuel, autexte à enrichir n’a pas été prévu,les propositions formulées par lespolitiques n’ont également pasété rendues publiques par leursauteurs. C’est dire que rien n’aété fait pour susciter un largedébat dans la société. Mais autantles propositions d’enrichissementne sont pas connues, autant cellesqui seront rejetées ne le serontpas alors que peut-être que l’une

d’elles aurait été largement adop-tée par l’opinion publique. LeComité d’experts ne se pencheradonc pas sur toutes les proposi-tions. Mohamed Laâgab avaitdéclaré que ce comité a déjà orga-nisé et classé les amendements etavait même extrait «les idéesnouvelles dignes d’enrichisse-ment». De quoi s’agit-il réelle-ment ? C’est l’intervention duprofesseur Walid Laggoun, rap-porteur du Comité des experts,invité, hier, par la Chaîne 3, quiva apporter un éclaircissement.Ce dernier va expliquer que leComité d’experts reçoit quoti-diennement des observations quiémanent des différentes couchesde la société, «mais je dois préci-ser que nous avons travaillé surun schéma précis. Par exemple

pour l’organisation des pouvoirsnous avons travaillé sur le régimesemi-présidentiel donc nous n’a-vons pas pris en compte les pro-positions portant sur un régimeparlementaire. En ce quiconcerne les libertés, toutes lespropositions sont les bienve-nues». Autrement dit, la nouvelleConstitution a été amendée, dèsle début, dans l’esprit d’unrégime semi-présidentiel. Celan’est sûrement pas sans fonde-ment bien évidemment, seule-ment, il semble bien que l’optionadoptée n’a pas été très explicitepour tous, puisque des proposi-tions pour l’instauration d’unrégime parlementaire ont conti-nué à parvenir. Pour le profes-seur Laggoun «nous sommes unedémocratie naissante et nous n’a-vons pas les conditions sociopoli-tiques pour la mise en œuvred’un régime parlementaire.

Les régimes parlementairessont des régimes où les partissont absolument puissants etencadrent la société».

L’opinion exprimée par l’ex-pert est peut être convaincantecertes, mais certains trouveronttoujours à redire. Tout autantque la proposition formulée par leparti de l’Union des forces démo-cratiques et sociales (Ufds) qui aappelé à élargir la composante duComité d’experts pour compteraussi des compétences de forma-tions politiques et de la sociétécivile. C’est dire qu’accorderencore plus de temps à un chan-tier aussi important même si celadoit contrarier l’agenda politique,ne peut qu’être accepté, car il s’a-git de trouver le consensus pourbâtir l’Algérie nouvelle.

HH..YY..

�� HHAASSNNAA YYAACCOOUUBB

A bordant les derniers développe-ments issus des débats autour dela première mouture du projet de

révision de la Constitution, le docteurRekhila ancien membre du Conseil consti-tutionnel nous livre dans cet entretien savision et son opinion sur les points posi-tifs et négatifs que présente ce projet.

L’Expression :: AApprrèèss pplluuss ddee 3300 jjoouurrss ddee ddiissccuussssiioonnss aauuttoouurr dduu pprroojjeett ddeellaa rréévviissiioonn ddee llaa CCoonnssttiittuuttiioonn,, qquueell eessttvvoottrree ccoommmmeennttaaiirree ssuurr llaa nnaattuurree ddeessddéébbaattss ??

AAmmeeuurr RReekkhhiillaa :: En matière de délaipour la révision il faut savoir que ce n’estpas une loi, le délai de 30 jours peut êtreélargi, mais il ne constitue aucun pro-blème sur le plan juridique et constitution-nel. Par ailleurs, nous constatons que leprocessus de révision tend vers la repro-duction de la Constitution de 2015. Il y ades questions essentielles, telles que lanature de l’Etat, qui n’ont pas été appro-fondies, car il est révolu le temps de l’as-sistanat et de l’Etat-gendarme, soit nousallons clairement vers le libéralisme, sinonce n’est que du bricolage.

Dans ce sens, nous avons constaté quebeaucoup de propositions penchent vers lerenforcement de la politique sociale, qui nefera qu’encourager l’attentisme.

Il faut laisser place à la libération de l’i-nitiative dans l’investissement et de l’inno-vation économique et sociale. Nous devonsnous diriger ver un Etat régulateur, quiintervient pour organiser les affaires et les

actions, car la gouvernance avec un mono-pole sur tous les secteurs, n’est plus d’ac-tualité.

CCoommmmeenntt vvooyyeezz--vvoouuss llee ddéérroouulleemmeennttddee cceettttee rréévviissiioonn eett ssuurr qquueelllleess oorriieennttaattiioonnssmmaajjeeuurreess ppeeuutt--eellllee ddééccoouulleerr ??

Sur le plan purement constitutionnel iln’y a pas réellement du nouveau dans lecontenu des articles proposés dans cettepremière mouture et ce en plus d’un aspectde répétition sur la formulation des textes.De ce fait, les propositions ne s’oriententpas vers les attentes de la société et dupeuple, pour acter le changement attendu.

QQuueellss ssoonntt ppoouurr vvoouuss lleess aaxxeess eesssseennttiieellssqquuii ddooiivveenntt iimmppéérraattiivveemmeenntt ffiigguurreerr ddaannss llaannoouuvveellllee CCoonnssttiittuuttiioonn ??

L’axe le plus important, c’est la sépara-

tion des pouvoirs. Pour le Comité desexperts, cette dernière est abordée dans lesarticles proposés et semble être acquise.Oui il est vrai que sur le plan philoso-phique et théorique, cela a été évoqué,mais sur le terrain il n’en est rien. Du faitque nous n’avons pas expérimenté cet axepour dire aujourd’hui qu’il n’est pas appro-prié à la situation.

La séparation des pouvoirs doit être labase de la Constitution. À ce sujet, on nepeut pas dire qu’il y a eu diminution desprérogatives du président de laRépubliques, au contraire, car en plus decelles qui entrent dans les textes constitu-tionnels, il y a ces prérogatives contenuesdans la loi organique, dans la loi ordinaire,sur les circulaires et sur les décrets.

PPeennsseezz--vvoouuss qquuee nnoouuss nnoouuss ddiirriiggeerroonnssvveerrss uunn rrééggiimmee sseemmii--pprrééssiiddeennttiieell,, aavveecc llaapprrooppoossiittiioonn ddee rreennffoorrcceerr llaa ffoonnccttiioonn dduucchheeff ddee ggoouuvveerrnneemmeenntt,, llaa ccaappaacciittéé dduu pprréé--ssiiddeenntt ddee llaa RRééppuubblliiqquuee àà nnoommmmeerr uunn ssuupp--ppllééaanntt,, ddééssiiggnnéé vviiccee--pprrééssiiddeenntt eett rreemmppllaacceerrllee CCoonnsseeiill ccoonnssttiittuuttiioonnnneell ppaarr uunnee CCoouurrccoonnssttiittuuttiioonnnneellllee ??

Il faut jouer la carte de la démocratiesans détour, car en matière de séparationdes pouvoirs, il faut savoir que le Premierministre qui va se transformer en chef dugouvernement ne jouit pas de plus de pré-rogatives, car ce sont les mêmes articlescontenus dans la Constitution actuelle. Enplus, il est important, de savoir d’où sor-tira le chef du gouvernement. S’il est élud’une majorité parlementaire qui estacquise au président de la République, iljouera le rôle de barrage entre l’APN et leprésident de la République. Pour ces rai-

sons, je ne vois pas la nécessité d’aller verscet élargissement, où le chef du gouverne-ment ne jouera que le rôle d’arbitre.D’autant plus qu’en cas de force majeure,la désignation d’un vice-président est tou-jours possible et qu’en cas de grand litige,le président préserve toujours le droit detout bloquer et de dissoudre l’APN.

QQuueelllleess ssoonntt lleess pprrooppoossiittiioonnss qquuii vvoouussppaarraaiisssseenntt ppoossiittiivveess ??

Je suis pour la constitutionnalisationdu principe de l’intervention des forcesarmées algériennes à l’étranger sous lasupervision de l’ ONU, qu’on le veuille oupas on est d’une part, concerné par lesconflits des pays voisins et les développe-ments qu’ils peuvent avoir, d’autre part, ilfaut penser qu’il n’est pas concevable deprésider l’Union africaine, ou maghrébine,sans avoir dans notre Constitution la pos-sibilité de déplacer nos troupes.

QQuuee ppeennsseezz--vvoouuss ddee ll’’iinntteerrvveennttiioonn dduupprrééssiiddeenntt ddee ll’’AAnniiee,, MMoohhaammeedd CChhaarrffii,, éévvoo--qquuaanntt pplluuss dd’’ééccllaaiirrcciisssseemmeennttss ddee ssaa ppoossii--ttiioonn aauu sseeiinn ddee llaa CCoonnssttiittuuttiioonn ??

Je peux vous dire, que la loi organiquequi est à la base de la création de l’Instancenationale indépendante des élections, lui aconféré de larges prérogatives, qui sont àl’initiative du département de l’intérieur,et du Conseil constitutionnel, qui, je pensedevraient être suffisantes pour la conjonc-ture actuelle. Cela dit, c’est la même loi quidoit être en mesure de revoir ses préroga-tives. Il faut juste délimiter son rôle etcelui du tribunal constitutionnel.

AA..AA..

1200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS SERONT EXAMINÉES DÈS AUJOURD’HUI

CCoonnssttiittuuttiioonn:: llee ccrriibbllee ddeess eexxppeerrttssAACCCCOORRDDEERR encore plus de temps à un chantier aussi important, même si cela doit contrarier l’agenda politique, ne peut qu’être acceptécar il s’agit de trouver le consensus pour bâtir l’Algérie nouvelle.

La mouture proposée comprend plus de 63% d’amendements

AMEUR REKHILA, ANCIEN MEMBRE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL, À L’EXPRESSION

««LLaa ssééppaarraattiioonn ddeess ppoouuvvooiirrss ddooiitt êêttrree llaa bbaassee»»EENNTTRREETTIIEENN RRÉÉAALLIISSÉÉ PPAARR

�� AALLII AAMMZZAALL

Ameur Rekhila

Page 3: 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

L’actualité 3

LL e ministère de laCommunication et l’Agence derégulation de l’audiovisuel s’in-

vitent de manière directe dans ledébat sur la Constitution en mettanten avant leurs statuts juridiques quileur donnent la prérogative de garan-tir un débat inclusif et le plus largepossible. Ce n’est, à proprement, pasune intrusion dans le processus quesuit la révision de la Constitution,mais il y a lieu tout de même de signa-ler ce qui pourrait être interprété demise au point au moment où l’on aévoqué, il y a quelques jours un «Deadlien» dans la remise des propositionsdes partis et acteurs politiques aucomité d’experts installé par le chef del’Etat pour élaborer un brouillon deConstitution.

L’élément nouveau dans cettedémarche, tient dans la rencontre àtrois (ministère de la Communication,Arav et Comité d’experts), sanctionnépar un communiqué rendu public, hieren fin d’après-midi. On retiendra de cecommuniqué le fait que «les profes-seurs Ahmed Laraba et WalidLaggoune, respectivement président etrapporteur général du Comité d’ex-perts chargé par le président de laRépublique, Abdelmadjid Tebboune,de formuler des propositions sur larévision de la Constitution, ont tenuune séance de travail aujourd’hui avecle ministre de la Communication,porte-parole du gouvernement, le pro-fesseur Ammar Belhimer, et le prési-dent de l’Autorité de régulation del’audiovisuel (Arav), MohamedLouber». Inattendue et inédite, la ren-contre a donné lieu à un échange devues, destiné à trouver le process leplus sûr pour aboutir à «un débatnational inclusif, large et pluriel,ouvert à toutes les composantes de lasociété civile et du monde politique,autour du projet de révision de laConstitution», rapporte le communi-qué et qui met cette déclaration dansla bouche des experts. Est-ce à direque le comité installé par le présidentde la République n’a pas été destina-taire de propositions de tous les cou-rants qui composent la mosaïque poli-tico-idéologique du pays ?

Une telle question est opportune,sachant que le débat en question est

encore loin d’avoir intéressé toutes lescouches de la société. Ce qui est unecondition sine qua non pour s’assurerune large participation au référendumpopulaire que le président de laRépublique entend organiser pour l’a-doption de la nouvelle Constitution.

Et c’est peut-être cette quasi-absence de débat contradictoire qui apoussé le ministère de laCommunication à faire valoir sa mis-sion d’«acteur de facilitation» du débatnational. Laquelle mission, AmmarBelhimer affirme l’exercer conformé-ment aux attributions que lui confèrela loi. Il cite, pour ce faire, l’article pre-mier du décret exécutif n°11-216 du 12 juin 2011 fixant ainsi ses attribu-tions officielles : «Dans le cadre de lapolitique générale du gouvernement etde son plan d’action, approuvésconformément aux dispositions de laConstitution, le ministre de laCommunication exerce ses attributionssur l’ensemble des activités liées à lapromotion, la consolidation de ladémocratie et de la liberté d’expressionainsi qu’au développement de la com-munication», est-il précisé dans lecommuniqué, comme pour soulignerla légalité de la démarche.

Pour sa part, l’Arav qui a déjàappelé les chaînes de télévision à êtrepartie prenante de l’actualité politiqueen organisant des émissions consa-crées à la révision constitutionnelle,

brandit l’article 54 alinéa 5 de la loi14-04 du 24 février 2014 relative àl’activité audiovisuelle, pour se mettreau-devant de la scène. Là aussi, lemême communiqué note que leditarticle stipule que le rôle de l’Aravconsiste à «veiller, par tous les moyensappropriés, au respect de l’expressionplurielle des courants de pensée et d’o-pinion dans les programmes des services de diffusion sonore et télévi-suelle, notamment sur des émissionsd’information politique et générale».

Ces trois entités, qui semblentavoir accordé leurs violons, sur lanécessité d’un débat profond quiconcernera tous les Algériens, appor-tent une note quelque peu discordantedans la monotonie d’un débat sousconfinement. Faut-il s’attendre à unrecul de la date de bouclage du travaildes experts à bien après la crise sani-taire, histoire de lancer le débat trèsattendu ? C’est ce qu’on pourraitdéduire de la sortie du ministère de laCommunication et de l’Arav. Quant auComité d’experts, d’essence stratégi-quement technique, son président etson rapporteur s’en remettent à leurlettre de mission, à savoir une Loi fon-damentale, «pierre angulaire pour l’é-dification d’une nouvelle Républiqueafin de réaliser les revendications denotre peuple, exprimées par leMouvement populaire», conclut lecommuniqué. SS..BB..

LUNDI 8 JUIN 2020

Absence. Le déconfinement a com-mencé. Hier c’était la première phase.La seconde et prévue pour dimanche

prochain. De toutes les activités qui doiventêtre relancées et qui font la vie économiqueet sociale du pays, les transports en généralet ceux des voyageurs en particulier sontd’une importance capitale. Aucun retour à lanormale ne pourra se faire sans eux. Il estvrai que certaines entreprises ont les moyensde transporter leurs personnels. Mais pastoutes. Il est vrai que beaucoup de tra-vailleurs disposent de leur propre véhicule.Mais pas tous. Forcément donc, le premiersecteur concerné par un retour à la normaleest celui des transports. Surtout urbains.L’Etusa (Entreprise de transport urbain etsuburbain d’Alger) se dit fin prête. Elle amême annoncé à l’APS les mesures barrièresqu’elle a arrêtées pour la remise en service de ses dessertes. Elle a prévu, parexemple, 25 passagers à la fois au lieu des100 habituellement. Quatre fois moins. Il fau-dra donc quatre fois plus de bus. On voit maloù elle les trouvera. Avant la crise sanitaire,elle affrétait déjà des bus pour renforcer saflotte. Et même si, par miracle, elle y parve-nait, la circulation routière dans la capitale,qui a toujours été problématique avec sesembouteillages, connaîtra des « bouchons »d’un calibre encore jamais vu. Sans ajouter lecivisme des usagers qui risque de voler enéclats aux heures de pointe. Autrement dit,cette mesure est plus facile à prendre qu’àfaire appliquer. L’Etusa a néanmoins le mérited’être prête et d’avoir, d’ores et déjà, pensé àcette reprise. Mëme si le secteur destransports n’est pas inclus dans les deux pre-mières phases. Ce qui n’est pas le cas desautres entreprises de transport des voya-geurs comme la Sntf, pour ses trains de ban-lieue, le métro d’Alger ainsi que le tramway.Et pourquoi pas, aussi, les téléphériques.Sans oublier, évidemment les taxis. L’APS aessayé de se rapprocher de l’Entreprise dumétro d’Alger (EMA) pour savoir où en étaientles préparatifs de la reprise. Pour la premièrefois de son existence, l’agence a trouvé laporte fermée. Ce n’est pas tout à fait un échecpour elle dans la mesure où elle se « frotte »(enfin) au vrai journalisme. Comment expli-quer le silence de ces grandes entreprises detransport ? Deux mois de confinement n’ont-ils pas suffi pour étudier l’après-Covid-19.Sachant qu’il n’y a pas de problèmes sanssolutions. Preuve que l’Etusa… Z. M.

CC eux qui doutent encore que lesmouvements de redressementsont une maladie chronique dont

est gravement atteint le vieux parti,viennent d’avoir une preuve éclatante.L’encre du procès-verbal sanctionnantla réunion extraordinaire du comité cen-tral du parti n’a pas encore séché que lesmouvements de redressement repar-tent. Dans un long communiqué publié,hier, Abdelkrim Abada, coordinateur dumouvement de redressement FLN,rejette dans le fond et dans la forme « toutes les décisions qui ont résulté de

la dernière réunion du comité central auClub des pins le 30 mai dernier ». C’estdurant cette réunion, que Abou El FadlBaâdji a été plébiscité nouveau secré-taire général du FLN. Dans son commu-niqué, Abada avait dénoncé la coopta-tion du nouveau patron du parti esti-mant qu’il appartient à la même lignéeque celle de Djamel Ould Abbès etMohamed Djemaï, tous deux ex-SG duFLN, et qui sont actuellement détenus àla prison d’El Harrach. Abada n’a aucundoute quant à la nomination de Abou ElFadl Baâdji qui s’est faite «sur instiga-tion de Amar Saâdani». Plus virulent, lecommuniqué avertit sur le parcoursmilitant du nouveau patron du FLNallant jusqu’à préciser qu’il a «desaccointances avec des cercles hostiles à lasécurité du pays». Des révélations quipeuvent faire l’effet d’une bombe tantl’accusation est grave au sujet du chef

de l’ex-première force politique du pays.Pour mettre fin à cette «dérive», Abadaa lancé un appel, dans son communiqué,à la constitution d’une commissionnationale composée de militants sincè-res en vue d’organiser « un congrèssouverain durant lequel sera élu unsecrétaire général digne des idéaux et desaspirations du FLN ». Coïncidence oucampagne médiatique bien orchestrée,le même jour un autre opposant à ladirection du parti, Annane Riadh, signeun communiqué au nom du mouvementde rassemblement des militants du FLN,et avec la même virulence torpille la der-nière réunion du comité central, lançantun appel pour sauver le parti «kidnappédepuis 2012 par une bande de mafieux».

Ces remous interviennent aumoment où le FLN tente de se redresseraprès une grave crise qui l’a secoué et unrejet massif par le Hirak l’accusant d’a-

voir cautionné la dilapidation des riches-ses du pays. La tâche se complique pourle FLN qui ne semble plus avoir lesfaveurs des hautes autorités du pays.Au lendemain de la tenue inattendue deson congrès, la scène politique a crié auscandale dénonçant le recyclage par lepouvoir du FLN et du RND. 48 heuresplus tard, le ministre-conseiller, porte-parole de la Présidence, est obligé demonter au créneau pour apporter uneprécision de taille et étouffer dans l’œufde graves spéculations. Ainsi, BelaïdMohand-Oussaïd avait jugé impératifd’affirmer que ni le chef de l’Etat ni lePremier ministre ne sont affiliés auFLN et au RND. Cette «mise au point»sonne le glas d’une époque : celle où lesecrétaire général du FLN chuchotait àl’oreille du président et le temps deslouanges et de la flagornerie est désor-mais révolu. BB..TT..

EN PROIE À UN NOUVEAU MOUVEMENT DE REDRESSEMENT

LLEE FFLLNN FFIIDDÈÈLLEE ÀÀ SSAA RRIITTOOUURRNNEELLLLEEDDEESS RRÉÉVVÉÉLLAATTIIOONNSS qui peuvent faire l’effet d’une bombe tant l’accusation est grave au sujet du chef de la première force politique du pays.

RÉVISION CONSTITUTIONNELLE

BBeellhhiimmeerr eett LLoouubbeerr vveeuulleenntt uunn vvrraaii ddéébbaatt LLEE DDÉÉBBAATT est une condition sine qua non pour s’assurer une large participationau référendum populaire.

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Ammar Belhimer, ministrede la Communication

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Page 4: 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

LUNDI 8 JUIN 2020L’actualité4

LL ’assouplissement de larègle du 49/51 sembleavoir fait mouche dans les

milieux d’affaires étrangers. Entout cas, c’est ce qu’affirme lecabinet d’avocats d’affaires fran-çais Gide Loyrette Nouel. La lec-ture que ce cabinet fait de la loide finances complémentaire2020, est plutôt avantageuse entermes de perspectives d’investis-sement. Ce conseil d’affaires meten évidence dans un documentdestiné à ses clients, les «mesuresmajeures en faveur des investis-sements étrangers». Pour lesrédacteurs du rapport, le princi-pal effet attractif de la LFC 2020,tient dans la décision de revoir larègle du 49/51 dans les investisse-ments étrangers.

Le document des experts quin’omet pas de souligner que laLFC 2020 est entrée en applica-tion depuis le 4 juin dernier, noteque ladite loi «s’inscrit dans unevolonté d’encouragement desinvestissements étrangers et dediversification de l’économienationale en assouplissant signi-ficativement le contrôle desinvestissements étrangers». Une

appréciation plutôt positive et quiconforte le gouvernement dontl’ambition est justement de créerune sorte d’appel à investisse-ment pour réussir le processus dediversification de l’économie.

Le cabinet-conseil françaisn’évoque pas les importants abat-tements fiscaux consentis à toutacte de production locale et foca-lise son analyse sur la fin de larègle du 49/51. «Cette règle quilimitait la participation de l’in-

vestisseur étranger à 49% ducapital social n’est désormaisapplicable qu’aux sociétés exer-çant, dans certains secteurs défi-nis comme stratégiques par legouvernement», souligne le docu-ment qui s’est appliqué à citer unà un les secteurs où le 49/51demeure de rigueur, à l’image ducommerce, l’exploitation dudomaine minier national, les res-sources souterraines et superfi-cielles.

Le cabinet d’avocats qui nesemble pas s’offusquer quel’Algérie tienne à préserver desdomaines de souveraineté, à l’i-mage des hydrocarbures, l’éner-gie électrique et de l’industriemilitaire, retient que «toute autreactivité de production de biens etservices est désormais ouverte àl’investissement étranger sansobligation d’association avec unepartie locale détenant plus de lamajorité du capital social».

Cela revient à dire que dans letourisme, l’ensemble des indus-tries est totalement ouvert à l’in-vestissement, sans aucuneentrave, avec en « option » unefiscalité très encourageante pource qui concerne les activités desous-traitance et autres indus-tries du savoir. Il convient denoter que les investisseurs étran-gers qui se sentaient à l’étroit dutemps de l’application de la règledu 49/51, attendaient avec impa-tience l’application de la fameuseliste où cette mesure demeureraiten vigueur.

Le cabinet d’avocats d’affairesGide Loyrette Nouel est le pre-mier du genre à faire cette lecturede la LFC 2020, mais ne sera cer-tainement pas le dernier.

Les avantages comparatifsdont dispose notre pays, enmatière de coût de l’énergie et dela main-d’œuvre, la qualité de laformation des jeunes et de posi-tionnement géographique, pla-cent l’Algérie parmi les plus inté-ressantes destinations concer-nant tous les secteurs d’activité.Il reste que ce qui a toujours «clo-ché» dans l’acte économique,c’est une administration trèsbureaucratisée et une positiontrès peu avantageuse dans leDowing Business. Au-delà de larègle du 49/51, ce sont ces obsta-cles que l’Exécutif devra leverpour attirer un maximum d’in-vestissements étrangers. SS..BB..

La balance commercialede l’Algérie a connu undéficit de 1,5 milliard

de dollars durant le 1er tri-mestre 2020, contre 1,19milliard de dollars à la mêmepériode en 2019, en hausse de26,21%, a informé hier ladirection générale des douanes(DGD). Les exportations algé-riennes ont atteint près de7,62 milliards de dollars(mds/usd) durant les trois pre-miers mois de l’année encours, contre 10,14 mds/usd àla même période de l’annéedernière, enregistrant ainsiune baisse de 24,89%, préci-sent les statistiques provisoi-res de la direction des étudeset de la prospective des doua-nes (Depd). Les importationsont, pour leur part, totalisé9,12 mds/usd, contre 11,33mds/usd, également en baissede 19,52%. Les exportationsont ainsi assuré la couverturedes importations à hauteur de83,50%, contre 89,48% durantla même période de comparai-son. Comme attendu, leshydrocarbures ont représentél’essentiel des exportationsalgériennes durant le 1er tri-mestre 2020, avec 92,40% duvolume global desexporta-tions, en s’établissant à prèsde 7,04 mds/usd, contre 9,48mds/usd,enregistrant un netrecul de 25,78%. Pour lesexportations hors hydrocarbu-

res, toujours marginales, avec578,7 millions usd, soit 7,60%du volume global des exporta-tions en baisse de 12,06%,durant la même période decomparaison. Ces statistiquesmontrent que ce recul desexportations hors hydrocarbu-res a concerné tous les groupesdes principaux produits expor-tés. Ainsi, les exportationshors hydrocarbures étaientcomposées notamment dedemi-produits, de biens ali-mentaires et de biens d’équi-pement industriels. Ellesétaient composées aussi deproduits bruts et de biens deconsommation non alimentai-res. Pour ce qui est des impor-tations, quatre groupes de pro-duits sur les sept inscrits dansla structure des importationsont connu des baisses. Cettetendance baissière a concernéaussi les importations desbiens de consommation nonalimentaires qui ont totalisé1,44 md/usd contre 1,57md/usd (-8,30%) et les biensd’équipements agricoles avec62,35 millions usd contre123,64 (-49,58%). En revan-che, trois groupes de produitsde la structure des importa-tions ont connu des hausses. Ils’agit des produits bruts(+12,38%), le groupe énergieet lubrifiants (carburants)(+181,14%) et enfin les biensalimentaires avec une légèrehausse de (0,59%).

AA..AA..

INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN ALGÉRIE

LLaa LLFFCC 22002200 sséédduuiitt uunn ccaabbiinneett dd’’aaffffaaiirreess ffrraannççaaiissLLEE TTOOUURRIISSMMEE et l’ensemble des industries sont totalement ouverts à l’investissement, sans aucune entrave, avec en« option » une fiscalité très encourageante.

Ce cabinet français n’évoque pas les importants abattements fiscaux

BALANCE COMMERCIALE

UUnn ddééffiicciitt ddee 11,,55 mmiilllliiaarrddddee ddoollllaarrss

LLEESS exportations hors hydrocarbures restent marginales.

UU n acte de sabotage a visé laPMA, principale unité dematières premières ali-

mentant le HFn°2, provoquant unarrêt de 15 jours, a indiqué, hier,un communiqué d’Imetal, sociétémère du complexe. Le ou lesauteurs de cet acte lâche, obéissantcertainement aux commanditairesdes ennemis de l’économie natio-nale, ont orchestré le vol du câbleélectrique de ladite unité, a faitsavoir une source interne au com-plexe, contactée par téléphone.Selon les informations fournies parcelle-ci, « il s’agit vraisemblable-ment d’un acte de représailles,contre… » Sous le sceau de l’ano-nymat, notre source revient sur lesévénements qui ont marqué lecomplexe, dont le changement à latête de la DG du complexe.

Pour notre interlocuteur, « cevol de câble cache des zones d’om-bre aux dessous à ne pas négliger ».Quels que soient ces dessous, l’im-portant est que la PMA a repris duservice, après des travaux de 15 jours. Un temps record, menépar une équipe typiquement sidé-rurgique algérienne. Vu l’ampleuret les conditions de déroulementdes travaux, ces derniers ont étéachevés le vendredi dernier avecdes essais concluants de la mise enservice des installations.

Il faut souligner qu’en dépit desconditions de confinement et desdifficultés de la tâche, l’équipe s’estsurpassée. Même la déterminations’est doublement affichée, avec unchantier d’une durée prévision-nelle de 21 jours, achevé en 15 jours, avec l’utilisation d’uncâble récupéré d’une ancienneinstallation. Ces travaux ont été

réalisés avec un minimum dedépenses. Bien que le vol auniveau de l’unité PMA ait occa-sionné un léger retard dans la pro-duction, il n’en demeure pas moinsque la mobilisation et l’engage-ment de l’ensemble des sidérurgis-tes, compétences internes de l’en-treprise, cadres, maîtrise et exécu-tion entre autres, témoignent de lavolonté de faire face aux forcesoccultes qui tentent de nuire aucomplexe Sider, en particulier et àl’économie locale et nationale, engénéral. A noter que cet acte visantà paralyser le complexe est survenupeu de temps avant l’installationde la nouvelle équipe dirigeante, enavril dernier. Celle-ci a pris lescommandes du complexe, après lelimogeage, lors d’une AGO, de l’ex-P-DG Chemseddine Maâtallah,remplacé par Reda Belhadj.

WW..BB..

EL HADJAR À ANNABA

QQuuii vveeuutt ssaabbootteerr llee ccoommpplleexxee ??UUNNEE tentative de sabotage visant à paralyser le complexe, a eu lieu.

�� SSAAÏÏDD BBOOUUCCEETTTTAA

� AABBDDEELLKKRRIIMM AAMMAARRNNII

�� WWAAHHIIDDAA BBAAHHRRII

Ce complexe n’en finit pas avec ses couacs

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LUNDI 8 JUIN 2020 5

Un concours à distance sur l’environnement destinéaux cadets et benjamins des Scouts musulmans algériens (SMA) a été lancé dans le cadre de la

campagne de sensibilisation à la lutte contre la pro-pagation de la pandémie Covid-19, à travers la pré-

servation de l’environnement et le respect des condi-tions écologiques. Organisé par la Mouhafadha

d’Alger des anciens SMA en faveur des enfants de lawilaya, âgés entre 6 et 12 ans, ce concours vise a

associer cette catégorie de la société, à travers destravaux manuels et des dessins, à la préservation età la propreté de l’environnement. Ce concours, coïn-

cidant avec la Journée internationale de l’enfance,célébrée le 1er juin de chaque année, se veut «uneopportunité pour les enfants qui observent le confi-

nement et les mesures de prévention contre la propa-gation de Covid-19, de libérer leurs énergies et leur

créativité via des travaux manuels et des toiles. La date du 25 juin a été fixée comme dernier délai

pour la réception par e-mail des travaux réalisés parces enfants.

LES SCOUTS LANCENT UN CONCOURS À DISTANCE SUR L’ENVIRONNEMENT

Un nouveau pointde vente pour le lait à AlgerLE GROUPE public Giplait continued’élargir son réseau de distributionde lait et dérivés avec l’ouvertured’un nouveau point de vente à SidiMoussa (Est d’Alger) afin de garantirla disponibilité de ce produit vital àun prix administré et lutter contre laspéculation. Cette initiative vise àassurer la disponibilité du lait sub-ventionné à un prix administré à 25 DA tout en respectant la chaînede froid et à contrecarrer la spécula-tion. À noter que le groupe Giplaitavait ouvert récemment un point devente à Alger, au niveau de la placedu 1er Mai, sachant qu’il a augmentéde 20% sa production de lait recons-titué fabriqué à base de poudre afinde répondre aux besoins croissantsde consommation durant le mois deRamadhan.

MêleDe Quoi j’me

CONFIDENTIEL

Les transporteurs privés appelés à établir

un protocole sanitaire LE SECRÉTAIRE général de

la Fédération nationale des tra-vailleurs des transports

(FNTT), Seddik Berrama aappelé le ministère de tutelle àimposer aux transporteurs pri-vés l’élaboration des program-mes de transport et des mesu-

res à prendre en période dedéconfinement, en mettant en

place des mesures strictes à lareprise des activités. Le même

responsable a mis en gardecontre le risque de contamina-tion que pourrait représenter la

reprise des activités destransporteurs privés, notam-ment ceux qui ne respectent

pas les lois en termes de nom-bre de passagers autorisés, de

distanciation physique, de désinfection et de prévention.L’intervenant a souligné l’im-

portance de bien étudier leretour du transport privé, aussibien pour les autobus que pourles taxis, en veillant à l’applica-

tion de la loi «même pour lesvéhicules de transport clandes-tin», préconisant d’élaborer des

programmes de transport etd’imposer des conditions aux

transporteurs privés, en termesd’heure de travail et de lignes

à desservir, notamment s’il estquestion du retour des tra-

vailleurs à leurs postes.

L’ambassadeur français, XavierDriencourt, confirmeson départ d’AlgerL’AMBASSADEUR de France en Algérie,Xavier Driencourt, a confirmé dans unedéclaration à la presse qu’il quitteral’Algérie durant cet été, a annoncé, hier,le site Algérie éco. L’ambassadeur aaffirmé qu’«effectivement, ma retraiteest prévue de très longue date et doncmon départ d’Alger ». Dans la foulée,un successeur est annoncé par certainsmédias, il s’agit de François Gouyette,qui est actuellement ambassadeur deFrance en Arabie saoudite. Toutefois,c’est le Quai d’Orsay qui tranchera àpropos de cette question dans les pro-chains mois.

BRILLANTjournaliste

francophone,spécialisé en

économie, FaiçalMedjahed se lancedans une nouvelleaventure. Il a éditéson premier roman

en langue arabe,intitulé

« Sir El Baouh ».L’homme de 46 ans,

natif d’Akbou(Béjaïa) est diplômé

en journalismeéconomique et

exerce en tant queconseiller au sein

de plusieurssociétés publiques.

Un astéroïdes’approchede la TerreUN ASTÉROÏDE va s’appro-

cher de la Terre à une dis-

tance de quelque 5,1 millions

de kilomètres, soit environ

13 fois la distance Terre-

Lune, mais sans réel danger

que l’astéroïde se heurte à la

Terre, indique la National

Aeronautics and Space

Administration (Nasa). Le

diamètre de cet astéroïde,

surnommé 2002 NN4, est

estimé entre 4 et 8 mètres,

précise la Nasa dans un

communiqué.

«L’astéroïde ne représente

aucune menace pour notre

planète, et même s’il se trou-

vait sur une trajectoire de

collision avec la Terre, il est

suffisamment petit pour être

désintégré dans l’atmosphère

de notre planète», a précisé

l’officier de défense plané-

taire et chef du programme

au bureau de coordination de

la défense planétaire du

siège de la Nasa à

Washington, Lindley

Johnson. Selon la Nasa, le

nombre d’objets géocroiseurs

découverts s’élevait à 22 776

jusqu’en avril dernier, avec

une moyenne de 30 nouvel-

les découvertes.

L’ENTREPRISE detransport urbain et suburbaind’Alger (Etusa) a adopté unesérie de mesures préventivesen prévision de la reprise deson activité après la levée duconfinement. Entre autresmesures adoptées figure ladésinfection des bus avant dequitter le garage, l’isolementde la cabine du conducteur viades barrières et la réductiondu nombre de clients à 25 pas-sagers au lieu de 100 passa-gers. Pour répondre à la

demande, une augmentationdu nombre de bus et la réduc-tion du délai d’attente à 15 minutes à compter dudépart du premier bus et l’arri-vée du suivant ainsi que dunombre de stations aprèsavoir informé le client. Dans lesouci d’éviter la contagion,l’Etusa a choisi une nouvelleformule de la tarification et dela validité du ticket, où il seraprocédé à la vente de ticketsvalables une semaine au prixde 200DA et d’autres valables

15 jours au prix de 500 DA. Ilest prévu la dotation des busd’un système de désinfectionautomatique permettant ladésinfection de près de 100 personnes à la fois.L’entreprise a préparé, avant lareprise, des affiches à mêmede sensibiliser les citoyensquant à l’impératif de fairepreuve de discipline et derespect strict de ces instruc-tions.

ETUSA : les nouvelles mesures en prévision de la reprise

« Sir El Baouh », le nouveauroman de Faiçal Medjahed

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LUNDI 8 JUIN 2020L’actualité6

LL a journée d’hier était mar-quée par un retour desembouteillages dans les

rues de la capitale. Des magasinsouverts ont appliqué les mesuresdictées par les pouvoirs publics.D’autres apportaient les derniè-res touches pour une très pro-chaine. réouverture Munis demasques, un accessoire devenuobligatoire, citoyens et commer-çants se disent «rassurés».

Notre première halte était à laplace des Martyrs. Cet espace nes’est pas désempli de citoyens dèsles premières heures de la mati-née. Sur place, des jeunes et desmoins jeunes, en groupes et enfamille pour certains, et solitairespour d’autres, se rendaient surles lieux pour profiter de la bellejournée ensoleillée d’hier, tout enredoublant de vigilance. « LeCovid-19 n’a pas quitté le devantde la scène. On est là, on essayede ne toucher à rien », affirmeune vieille dame accompagnée deses petits-enfants.

De la rue Bab Azoune à laplace Maurice-Audin, les rideauxde certains commerces étaient àmoitié levés, pour cause de der-nières retouches avant leur réou-

verture prochaine. «On tient à selaver les mains, en entrant et ensortant. Nous avons beaucoupappris de la longue période deconfinement. Et il n’est pas ques-tion d’y retourner, à la dépres-sion!», nous a expliqué une qua-dragénaire croisée devant unelibrairie située au square Port-Saïd.

Le libraire nous a, pour sapart, confié que «la populationsemble avoir conscience du fait

que «le respect les mesures desécurité sont là pour les proté-ger.» «De notre côté», poursuit-il,«on va essayer de faire attentionpour nous protéger, protéger nosproches et nos clients.»

« Plusieurs livres ont été écou-lés, quelques heures après quej’ai réouvert ma librairie», nousa-t-il affirmé pour (nous) fairesavoir que la journée a très biencommencé pour lui.

À la rue Ali-Boumendjel, nous

avons rencontré, à l’intérieurd’un fast-food, un père de familleaccompagné de sa femme et deses trois enfants. Il nous a lancé :«Les mesures mises en place nevont pas être un souci, que ce soitpour les commerçants ou pour lapopulation.» L’interlocuteur, quiattendait que sa commande soitprête, est, lui aussi, commerçant.

Il estime également que «lesmesures de déconfinement arri-vent à temps, pour les petits com-

merçants qui n’ont pas comptéleurs gains durant la période deconfinement. »

Cela avant d’ajouter que «toutle monde attend le démarrage dela saison estivale pour effectuerun nouveau départ et renoueravec la vie d’avant».

Le propriétaire du fast-foods’est de son côté, «réjoui derenouer les contacts avec sesclients». Dans cette pizzéria, lemarquage au sol, pour fairerespecter les distances, a étéeffectué. Cela a été respecté à lalettre par les clients, a-t-on cons-taté. «Quand les usagers serontde plus en plus nombreux àreprendre leur activité profes-sionnelle, il sera indispensable deremettre en marche les moyensde transport en commun», nous aconfié un serveur, tout en laissantentendre que «son collègue detravail n’a pas pu se déplacerpour se rendre au travail».

Ironisant, une femme rencon-trée sur place durant notreattente, de celui qui devait nousrécupérer, a indiqué que «cedéconfinement arrange ses affai-res, puisqu’elle se débarrasse,désormais, de la pression exercéepar son mari, confiné depuis unbon moment».

MM..AA..

OO ran, cette ville aux milleet un contes de fées, a, ducoup, pris plusieurs cou-

leurs. La saison estivale ne lui apas donné ses aquarelles, étantdonné que les pouvoirs publicsont tranché en interdisant la bai-gnade et mis l’accent sur la sortiegraduelle du confinement. Lesbavettes de toutes les couleursont, subitement, été arboréesenvahissant toutes les rues. Lamesure gouvernementale tombeà point nommé, d’autant plusqu’elle coïncide avec la saisonestivale. Celle-ci est, pour lesavertis, synonyme de l’explosiondu nombre des porteurs du virusau moindre relâchement. Ce boutde tissu n’est plus le grand luxedifficilement accessible. Son port,rentrant dans le cadre de la pre-mière phase, lancée à partir de lajournée d’hier, est pour plus d’un,une mesure permettant la préser-vation des vies humaines et leraffermissement de l’économienationale en lui épargnant unechute libre. Pour des propriétai-res d’ateliers, le confinement nes’inscrit pas dans la durée.Autrement dit, la sortie dans larue et de la crise sont subsé-quemment inévitables.Cependant, cette levée partielledu rideau noir sur une vingtained’activités n’est, pour ces opéra-teurs économiques et autres arti-sans, pas une occasion pour serelâcher ni encore moins leretour à la normale. Le consensusest avalisé sans trop tarder. Leprésident du club des artisans dela wilaya d’Oran, Faouzi Bahiche,n’a pas dissimulé son enthou-siasme en saluant «le déconfine-ment devant venir à bout neserait-ce qu’un tant soit peu

d’une crise latente qui a frappéplusieurs secteurs. Ce club quicoiffe plus de 5 00 artisans inves-tis dans plusieurs créneaux a, parle biais de son président, jugéqu’il était temps de revoir leconcept de confinement en s’ac-climatant avec le Covid-19, enredynamisant les secteurs ayantfrisé de près la déconfiture et ledésavantage. «Le temps passédans le confinement, n’est certespas perdu, mais il leur a coûtécher», a souligné Faouzi Bahiche,ajoutant que «le ton est désor-mais au rattrapage des pointsperdus, tout en s’équipant desmoyens sanitaires instaurés parl’Etat». Comment peut-on se pro-téger dans la rue, alors que celle-ci est connue pour être animée ?Faouzi Bahiche a été catégorique,en mettant en exergue le rôle ducommerçant dans la réussite dudéconfinement. «Le commerçantest, plus que jamais, responsablede ses actes. Il est appelé à équi-per son lieu de commerce de tousles moyens de protection, notam-ment en ce qui concerne les gels

hydro-alcooliques, tout en impo-sant les règles de distanciationdans les locaux commerciaux tel-les que définies par la dernièremesure entérinée par le gouver-nement.» Réellement, plus d’uncommerçant, qu’il soit du centre-ville ou des environs, ontaccueilli avec enthousiasme ledéconfinement graduel décidé.Ceux-là estiment, tout commeleurs pairs du club des artisans,qu’ils sont «redevables d’une mis-sion à accomplir infailliblementen conformité rigoureuse avec lesrègles énoncées par le gouverne-ment, c’est-à-dire se mettre de lapartie dans la lutte contre leCovid-19. Ils s’engagent à mêmede ne rien laisser au hasard enagissant de sorte à jouer un rôleprépondérant dans cette tâchedont les «dividendes » sont collec-tifs. «Nous n’avons rien fait sinous agissons à l’aveuglette enbafouant les règles de distancia-tion sociale», conclut le présidentdu club des artisans de la wilayad’Oran, Faouzi Bahiche.

WW..AA..OO..

PREMIER JOUR DU DÉCONFINEMENT À ALGER

LLee ssppeeccttrree dduu CCoovviidd--1199 rrôôddeeLLEESS NNOOMMBBRREEUUXX commerces ouverts ont donné «les premiers signes» de relance économique et de la vie…

ORAN

LLaa bbaavveettttee àà ttoouutt--vvaaLLEESS AARRTTIISSAANNSS sont redevables quant à accomplir le déconfinement en

conformité avec les règles énoncées par le gouvernement.

HH ier, amorce de la pre-mière phase du déconfi-nement progressif à

Annaba. La réouverture des com-merces a été bien saluée. Aucentre-ville les magasins quiavaient gardé porte close pen-dant le confinement ont, entreprécautions et inquiétudes sani-taires, tout de même réouvert.Les commerces d’effets vesti-mentaires, de chaussures, d’élec-troménager, d’ustensiles de cui-sine, artisans et salons de coif-fure ont levé, pour les uns lesrideaux de leurs magasins.

D’autres ont préféré n’ouvrirqu’à moitié, le rideau commeceux du Cours de la révolution.Avec ce déconfinement vivementattendu, Annaba qui a repris sondroit à l’activité commerciale,semble vivre encore dans lacrainte de la pandémie. Si lajournée d’hier a été marquée parle retour aux affaires, pour ungrand nombre de commerçants,l’affluence des clients, elle, restetimide.

Néanmoins, l’on remarque unléger mouvement dans les ruesde Annaba. Les trottoirs sont parendroits bondés et les badauds sepromènent, notamment sur lesartères commerçantes. À la rueGambetta, Emir Abdelkader ouencore La Colonne, quelquesfiles d’attente s’allongaientdevant les magasins de cosmé-tiques et de prêt-à-porter, entreautres.

Certains clients étaientmême là avant que les grilles nes’ouvrent. «C’est plus pour allerdans les boutiques où on avaitl’habitude d’aller...», expliquecette cliente, devant un magasin

de lingerie. Un confinement trèslong également pour cette coif-feuse, qui n’a pas travaillé depuistrois mois «Cela fait du bien derevoir du monde, cela m’avaitmanqué», explique-t-elle. Lescommerces, pour leur part, mul-tiplient les mesures de protec-tion.

Certains désinfectent les siè-ges au salon, d’autres nettoientleurs caisses et comptoirs. Ilsfont preuve de responsabilité etappliquent les consignes dictéespar les pouvoirs publics. Chaquecommerçant fait respecter lesgestes barrières, le port dumasque obligatoire, la distancia-tion physique. C’est un moment«stressant» pour Ribouh, com-merçant d’électroménager.

La reprise se déroule bien.«Ce premier jour de déconfine-ment est gérable, pour l’ins-tant», dit-il. Idem pour ce ven-deur de prêt-à-porter. Ce déconfi-nement ne pouvait pas mieuxtomber. Son chiffre d’affaires àbaissé de plus de 50%. Il mise surl’Aïd el Adha pour récupérer lemanque à gagner. Il a tout mis enplace pour assurer les mesuresde protection, désinfectant àl’entrée, gel sur le comptoir…

Pour lui, ces gestes sanitairessont vitaux. Toutefois, tout unchacun s’accorde à dire que «laprudence doit être de rigueur. Siles mesures de protection ne sontpas respectées, la pandémiepourrait durer plus longtemps».Un point de vue sans divergenceentre commerçants et clients.Car au terme des propos des unset des autres, la connotation del’appréhension et de l’inquiétudese fait sentir.

WW..BB..

ANNABA

UUnnee rreepprriissee àà pprreennddrreeaavveecc ddeess ppiinncceetttteess

AANNNNAABBAA a retrouvé, en partie, sa liberté de mouvement.

Une reprise sur fond de crainte

� WWAAHHIIDDAA BBAAHHRRII� WWAAHHIIBB AAIITT OOUUAAKKLLII

Ce bout de tissuest difficilement

accessible

�� MMOOHHAAMMEEDD AAMMRROOUUNNII

DÉCONFINEMENT

Page 7: 1 200 PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS BILAN COVID-19 … · 2 L’actualité LUNDI 8 JUIN 2020 C ’est aujourd’hui que le Comité d’experts chargé de la révision constitution-nelle

LUNDI 8 JUIN 2020 7L’actualité

LL a ville de Béjaïa était, hier ,un peu plus animée qued’habitude. La relance des

activités commerciales a fait sor-tir quelque peu les gens de chezeux qui pour acquérir l’objet tantattendu, qui par simple curiosité.

Le flux de véhicules constatéaux premières heures de la jour-née était le premier signe illus-trant une reprise de l’activitécommerciale. Le lever de rideaude son commerce se fait un peuplus timide chez ce commerçantdu quartier Nacéria. Une habi-tude perdue depuis près de troismois. Avec son employée, il entre-prend directement l’applicationdes mesures obligatoires. Le tra-çage, la mise en place d’une orga-nisation répondant aux condi-tions de réouverture, dont le gel,la désinfection des pièces de mon-naie et l’affichage du port obliga-toire du masque. « Il ne faut sur-tout pas reproduire les erreursqui nous ont coûté la fermeturedurant le mois sacré», dit-ilcomme pour faire montre de sonsouci de garder son commerceouvert une fois pour toutes.

Un peu plus loin sur le boule-vard de la Liberté, les devanturesdes magasins effacent quelque

peu le décor sombre en vigueursur ce grand accès de la villedepuis plus de deux mois. « Il nemanque plus que l’ouverture descafés et restaurants pour renoueravec l’ambiance d’autrefois », faitremarquer ce client, qui s’impa-tientait devant un magasin d’é-lectroménager. Le commerçant,portant son masque, s’affairaitentre-temps à ne rien laisser au

hasard en matière de respect desconditions d’ouverture. Pour nepas interpeller directement sesclients, il colle en premier l’affi-che informant la clientèle du portobligatoire du masque, faute dequoi tout service lui sera refusé.«Nous devons faire respecter l’o-bligation du port du masque si onveut maintenir notre activitédans la durée», semble prendre

conscience ce commerçant.Dans le quartier Séghir, le pro-

priétaire d’un magasin garde lerideau à moitié levé. Il attend lalivraison de la marchandise com-mandée la veille. Interrogé sur lesconditions à respecter, il nousinvite à visiter son local. Outreune affiche frappante portantl’inscription «Port obligatoire dumasque», une solution hydro-

alcoolique est mise en place àl’entrée du commerce. «Dès quej’aurais réceptionné ma marchan-dise, je procéderais à la mise enplace de paillasses de désinfectionet le marquage indispensable dessignes de distanciation sociale »,explique-t-il.

Tous les commerçants et arti-sans rencontrés, hier, saluent ladécision de réouverture des com-merces, même si, ils reconnais-sent, que l’activité restera tou-jours «minime», tant que d’autresservices ne sont pas relancés. Lescommerçants de la ville de Béjaïasavent bien que le gros de leurclientèle vient des autres régionset en l’absence de transport, il nesera donc pas là. Ce n’est qu’unequestion de temps, semblent sedire les commerçants, qui restentprésentement concentrés sur lanécessité d’appliquer les mesuressanitaires, faute de quoi, ils ris-quent une nouvelle fermetureavec cette fois-ci, un arsenal juri-dique qui stipule que «le non-respect de ces mesures, donneralieu à la fermeture immédiate ducommerce ou de l’activité concer-née et une application rigou-reuse des sanctions prévues parla législation et la réglementa-tion».

AA..SS..

BÉJAÏA

DDaannss llee ssttrriicctt rreessppeecctt ddeess mmeessuurreess ssaanniittaaiirreess««UUNN Chat échaudé craint l’eau froide», cet adage s’applique au contexte sanitaire de réouverture des commerces à Béjaïa.

Des mesures barrièresnécessaires

TIZI OUZOU

RRUUSSHH SSUURR LLEESS CCOOIIFFFFEEUURRSSLLAA RRÉÉOOUUVVEERRTTUURREE des magasins, a permis de donner un coup de fouet

à l’ambiance atone qui régnait.

CC omme il fallait s’y attendre,de nombreux magasins ontrouvert leurs portes à leurs

clients, hier, dans les quatre coins dela wilaya après une fermeture qui aduré environ trois mois. Dans la villede Tizi Ouzou, le changement étaitperceptible dans de nombreuses ruesprincipales du centre-ville, dont leboulevard Lamali-Ahmed, qui longele CHU Mohamed-Nedir et le boule-vard Abane-Ramdane. En effet, alorsque depuis plusieurs semaines, cesdeux « vitrines » de Tizi Ouzou don-naient l’image d’une ville presquemorte, hier, la réouverture notam-ment des magasins d’habillement en

tous genres, ainsi que des vendeursde glaces et autres, a permis de don-ner un coup de fouet à l’ambianceatone qui régnait au chef-lieu dewilaya pendant toutes ces dernièressemaines. Les salons de coiffure pourhommes étaient également au ren-dez-vous aussi bien dans la ville deTizi Ouzou qu’à la Nouvelle-Ville,mais aussi dans la majorité des loca-lités de la wilaya. D’ailleurs, à l’instardes salons de vente de glaces, lessalons de coiffure pour hommesétaient ceux qui ont enregistré leplus grand nombre de clients contrai-rement aux magasins d’habillementpour hommes, femmes et enfants.L’affluence sur ces derniers était trèstimide, a-t-on constaté, hier, lors

d’une tournée effectuée au centre-ville de Tizi Ouzou, aux environs de10 h. D’ailleurs, les grands espacesréservés à la vente de vêtements ou àcelle des chaussures n’avaient pasconnu d’affluence particulière, endépit du fait que depuis des mois, ilétait impossible aux citoyens de fairedes achats en la matière. Mais lesgérants des magasins en question ontpris les décisions nécessaires afind’accueillir les clients en prenant lesmesures préventives requises en lamatière. Certains magasins du cen-tre-ville de Tizi Ouzou ont mis à ladisposition de leurs clients, en per-manence du gel hydro-alcoolique. Demême qu’une bonne partie des ven-deuses et des vendeurs portaient desbavettes comme recommandé par lesautorités concernées. Nous avonsconstaté, lors de notre tournée d’hier,que ce sont plus les femmes, demanière générale, qui ont respecté lamesure du port du masque. À l’occa-sion de l’entrée en vigueur de la pre-mière étape du déconfinement, leprocureur-adjoint près le tribunal deTizi Ouzou, a fait hier une sortiemédiatique pour expliquer auxcitoyens les dispositions contenuesdans la loi concernant le port obliga-toire de la bavette. Ce responsable arappelé que trois mesures ayant traità la batterie de mesures prévues dansle cadre de la lutte contre la propaga-tion du coronavirus, ont été prisespar l’Etat : il s’agit du port de labavette, la distanciation sociale et leconfinement (interdiction de circulerpendant les horaires de confine-ment). Les nouvelles dispositionscontenues dans le Code pénal pré-voient une amende contre toute per-sonne qui ne respecterait pas les ges-tes barrières, le confinement ou leport obligatoire du masque.

AA..MM..

BOUIRA

UUnnee rreepprriissee ttiimmiiddee

LL a décision de lever par-tiellement l’interdictiondes activités commer-

ciales et en attendant son élar-gissement à la totalité des acti-vités a redonné, hier, à la villede Bouira une animationtimide. Cette décision partageles avis. Pour un professionnelde la santé « la décision ne doitpas être généralisée à toutesles wilayas, mais doit faire l’ob-jet d’une étude au cas par cas,surtout que le risque de voirl’épidémie revenir est là »,nous déclare notre interlocu-teur. Pour les commerçants, lemanque à gagner reste le motifpour rouvrir, mais en respec-tant les consignes de distancia-tion et le port des bavettes.Comme chacun le sait, les pou-voirs publics ont autorisé laréouverture des magasins maismaintiennent l’interdictionpour les vendeurs d’habille-ment, les restaurants, les cafe-tiers et surtout le transportpublic. En ce premier jour desemaine, bon nombre ont tem-porisé et n’ont pas levé leursrideaux surtout que la clientèlehabituelle était celle qui venaitdes villes et villages des alen-tours. La reprise des activitéscommerciales est une occasionpour les femmes de sortir, maisla chaleur qui sévit ces der-niers jours est l’autre facteurqui a découragé beaucoup decommerçants à rester fermés.« La vie normale ne reprendraque quand le confinement seratotalement levé, surtout qu’enété, Bouira est une ville qui s’a-nime le soir où les habitantscherchent la fraicheur. Les sor-ties sont interdites à partir de19h », nous confie le proprié-taire d’une crémerie située sur

la boulevard de la wilaya. « Tant que le transport publicurbain et suburbain n’est pasrétabli, nous continuerons àouvrir pour rien, surtout queles clients sont souvent desvillageois des alentours »affirme un autre commerçantde meubles. Ceux qui ontouvert ont appliqué à la lettreles recommandations etconseils sanitaires imposés parla situation. En plus d’avoirmis du gel désinfectant à l’en-trée des magasins, les ven-deurs portaient des bavettes etont délimité des espaces à l’in-térieur où pas plus de trois per-sonnes sont admises. Les piè-ces de monnaie sont déposéesdans des bacs remplis d’eaujavellisée. Des affiches expli-quant les mesures préventivesà respecter contre la propaga-tion du virus sont collées àl’entrée et à l’intérieur desmagasins et les vendeurs n’hé-sitent pas à rappeler à l’ordretoutes les personnes qui ne s’ysoumettent pas. Lourdementimpacté par plusieurs mois d’inactivité, le recours à ladébrouillardise a pris le dessus.Un taxieur qui vend des œufs,un vendeur de maroquineriereconverti en distributeur depain, des transporteurs deve-nus des vendeurs ambulantsde fruits et légumes… Dans lafoulée et comme à chaque déci-sion, certains vendeurs d’ha-billement ont trouvé la paradeen allant s’installer au bord desroutes comme c’est le cas à lasortie sud de Bouira et sur lesbords du village Saïd-Abid.Plus au Sud et dans la localitéde Raffour, cette branche del’activité commerciale n’a pasattendu la décision des pou-voirs publics pour ouvrir etvendre. AA..MM..

� AARREEZZKKII SSLLIIMMAANNII

� AAOOMMAARR MMOOHHEELLLLEEBBII

� AABBDDEENNOOUURR MMEERRZZOOUUKK

Porter unebavette estun geste

simple, maissalvateur

DÉCONFINEMENT

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ANGLETERRE

Les clubsrassurent

Aucun cas positif auCovid-19 n’a été recensé

dans la dernière vaguedes tests de dépistage

réalisés parmi les clubs depremière division du

championnat anglais defootball, a annoncé la

Premier League dans uncommuniqué. Cette

annonce apparaît de bonaugure pour la reprise du

championnat anglais,prévue pour le 17 juin. Au

total, 1 195 joueurs etmembres du personnel

des clubs de l’éliteanglaise ont été testés

lors de la sixième série detests de dépistage, quis’est déroulée jeudi et

vendredi. Sur l’ensembledes 6 274 tests effectués

sur les joueurs de laPremier League et lepersonnel des clubs,

seuls 13 sont revenuspositifs au nouveau

coronavirus. Après lareprise du championnat,

les tests doivent sepoursuivre à un rythme bi-

hebdomaire pours’assurer que de

nouveaux casn’apparaissent pas. La

saison 2019-2020 dePremier League reprendra

le 17 juin, avec deuxmatchs en retard du

championnat (ManchesterCity-Arsenal et Aston Villa-

Sheffield United). Les 20 clubs de l’élite

auront ensuite 9 journéespleines et trois tours de la

coupe d’Angleterre àcaser avant le 1er août,

date de la finale de la FACup, qui marquera la fin

de la saison domestique.

FRANCE

La FFF a perdugros

La Fédération françaisede football a perdu

10 millions d’euros suite àl’annulation de quatrematchs de l’équipe deFrance en raison de la

pandémie de Covid-19, arévélé le président de la

FFF. « On a perdu quatrematches de l’équipe deFrance, ça fait environ

10 millions d’euros », adévoilé Noël Le Graët, leprésident de la FFF. « De

l’autre côté, il n’y a pas defrais et on a freiné

certaines opérations », apoursuivi le patron du footfrançais, qui déclare avoir

mis « un système en placepour qu’à fin juin onprésente un budget

proche de l’équilibre ». Ence qui concerne la saison2020-2021, Noël Le Graët

pense que « les matchs del’équipe de France aurontlieu avec du public. On aquatre matchs en retard.Si on peut en faire deux

minimum sur la saison, jesuis assez content ».

LUNDI 8 JUIN 20208 Sports

Q uel entraîneur pourl’USM Alger la saisonprochaine ? C’est la

question qui taraude les espritsdes supporters du championd’Algérie sortant. C’est parceque plusieurs noms sont évo-qués, çà et là, sans pour autantqu’il y ait officialisation. Quimieux, donc, que le nouveaudirecteur sportif du club, AntarYahia, pour éclairer les zonesd’ombre de ce sujet. Chose faitesamedi soir, dans un entretienconsacré à la télévision publiquealgérienne. L’ancien capitaine del’Equipe nationale algérienne aindiqué que « le prochain entraî-neur de l’équipe doit être trèsambitieux avec un bon profilpour pouvoir diriger la barretechnique ». Antar Yahia a indi-qué que, « pour l’instant, on n’apas choisi encore le futur entraî-neur ». « Mais parmi les condi-tions exigées, il devra être trèsambitieux, comme moi je le suis,car un club comme l’USMA doittoujours jouer pour remporter lestitres », enchaîne-t-il, en affir-mant que les responsables duclub algérois « sont toujours àl’étape des contacts avec depotentiels candidats à la barretechnique ». Il fera savoir dansce sens : « Nous sommes surplusieurs pistes dont celle dutechnicien français FrançoisCiccolini, ancien coach de la JSKabylie. Plusieurs paramètressont à prendre en compte pourchoisir le bon profil et le bonentraîneur qui va diriger l’USMAà partir de la saison prochaine,dont bien évidemment le côtéfinancier et le côté sportif. »Selon plusieurs sources, et saufrevirement, c’est Ciccolini quidevrait succéder à Mounir

Zeghdoud. On affirme que l’an-cien coach de la JS Kabylie etdernièrement du GFC Ajaccio(relégué en National 2 enFrance) avance bien dans lesnégociations avec Antar Yahia,son ancien joueur au SC Bastiaen 2004. les deux hommes par-tagent les mêmes visions dufootball et de la formation. C’estsurtout, donc, pour un doubleobjectif que le choix de AntarYahia s’est porté sur le coachcorse. Il faut préciser, dans cesens, que Ciccolini ne dirigerapas le centre de formation de

l’USMA, en cas d’accord, maisaura un droit de regard sur cequi se fera dans ce sens. Antar

Yahia veut, si un accord seratrouvé avec Ciccolini, que cedernier travaille conjointementavec lui pour mettre en place lesassises de ce projet, surtout quele Corse est réputé formateur.Antar Yahia avait approchéHimed Hamma pour occuper ceposte de directeur du centre deformation, mais le concerné afini par décliner l’offre, préférantrester en France. Le dirigeantusmiste étudie plusieurs pisteset la plus proche serait celle deSilvain Matrisciano, l’ex-direc-teur du centre de formation duRC Lens. Le technicien en ques-tion a occupé par le passé leposte d’entraîneur des gardiensde but de l’EN de France desU21 et entraîneur adjoint àBordeaux. Il a aussi été man-ager général dans différentsclubs français, dont le StadeBrestois. Par ailleurs, interrogésur la reprise des compétitionsde football en Algérie, le direc-teur sportif du club usmiste asouligné qu’« elle devrait pren-dre en compte plusieurs para-mètres dont la santé desjoueurs ». « Le retour aux entraî-nements collectifs et enfin lareprise des compétitions de foot-ball, c’est tout un processusavant de pouvoir lancer de nou-veau la compétition », a-t-ilconclu. M. B.

DÉSIGNATION D‘UN NOUVEL ENTRAÎNEUR DE L’USM ALGER

Antar Yahia prend son temps « Le prochain entraîneur de l’équipe doit être très ambitieux avec un bon profil pour pou-voir diriger la barre technique », a indiqué le directeur sportif des Rouge et Noir.

�� MOHAMED BENHAMLA

Faire le bon choix

L a Fédération internationale de football(FIFA) organisera une série de discus-sions en ligne avec l’ensemble des

associations membres et des autres acteurs,afin de débattre et d’évaluer les propositionssusceptibles de contribuer à « façonner unmeilleur football pour l’avenir », a indiquésamedi l’instance. Dans un message vidéoadressé aux 211 associations membres de laFIFA, le président de la FIFA a fait savoir que,grâce aux consultations en cours et au travailréalisé par l’administration de la FIFA, un pland’aide financière qui « bénéficiera à l’ensem-

ble du football » est entré dans sa phase depréparation. Il devrait être présenté lors de laprochaine réunion du Conseil de la FIFA. Parailleurs, les discussions sur le calendrierinternational des matchs ont permis de serapprocher « d’une solution équilibrée ». « Lareprise des compétitions pour les clubs dehaut niveau s’est naturellement imposéecomme une priorité, mais nous devons éga-lement penser aux équipes nationales, aufootball féminin, aux divisions inférieures, auxcompétitions de jeunes et au football debase. Il faut rester unis sur tous ces aspects

et faire en sorte que le football puisse repren-dre dans sa globalité. C’est notre priorité etnotre plan d’aide financière s’inspirera égale-ment de ce principe », a t-il souligné. GianniInfantino en a également profité pour rappe-ler la nécessité de donner la priorité à lasanté, dans une période où le football rep-rend doucement ses droits dans le mondemalgré la pandémie de Covid-19. Il a souli-gné, par ailleurs, les mesures prises par laFIFA et l’ensemble de la communauté dufootball pour protéger le bien-être de tous lesparticipants. Le président de la FIFA a estiméqu’il faudrait réfléchir au moyen de ramenerles supporters dans les stades, constatantque le football n’était plus tout à fait le mêmesans les supporters. Toutefois, ce retourdevra s’opérer de façon responsable, dans lerespect des instructions et des consignesdonnées par les gouvernements et les autori-tés sanitaires. Gianni Infantino évoque égale-ment les « propositions intéressantes sur lesquestions de gouvernance et les aspects fin-anciers», comme les plafonds salariaux oud’indemnités de transfert. « Personnellement,je suis favorable à une réglementation plusstricte et plus claire en matière financière. Ilfaut imposer une transparence totale et desprincipes de bonne gouvernance. Ceux-ci nedoivent pas se limiter au système des trans-ferts, mais s’appliquer à l’ensemble de l’éco-système du football. »

FIFA

Une grande consultation lancée Les discussions sur le calendrier international des matchs ont permis de se rapprocher « d’une solution équilibrée ».

CONVOITÉ PAR L’USMA

Le PAC refuse de libérer Mouali La direction de l’USM Alger a mis comme priorité de recrutement,

le défenseur du Paradou AC, Hamza Mouali. Mais voilà que lesresponsables de ce dernier mettent fin à cette affaire. Ils affirmentque leur joueur est intransférable en Algérie. Pour eux, deux pistesseulement sont envisagées pour le joueur de 22 ans : l’étranger oule PAC. Le club présidé par Hacène Zetchi a refusé de négocieravec les courtisans algériens de Mouali. M. B.

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9SportsLUNDI 8 JUIN 2020

L e directeur général de l’ES Sétif, FahdHalfaya, et l’intermédiaire desjoueurs, Nassim Saâdaoui, en plus de

8 autres personnes, ont comparu, hier,devant le procureur du tribunal de SidiM’hamed, pour répondre sur les écoutes etenquêtes de l’affaire de l’enregistrementaudio relatif à une tentative de marchandagede matchs. Parmi les personnes qui ontcomparu, se trouve le président de l’USBiskra et celui de l’AS Aïn M’lila, cités danscet enregistrement. Mais un troisième club aété cité, à savoir le CA Bordj Bou Arréridj.

Le président de ce club, AnisBenhammadi, était absent de l’audience et aenvoyé un document prouvant qu’il se trouvedans un état de santé précaire. Cetteaudience concerne le côté civil de l’affairepuisqu’elle répond à la plainte déposéecontre « X » par le ministère de la Jeunesseet des Sports (MJS) dès l’éclatement decette affaire. Car sur le plan sportif, le prési-dent de l’USB, Abdallah Benaïssa, et le pré-sident du CABBA, Benhamadi, ont étéconvoqués pour être auditionnés par la com-mission de discipline de la LFP, dimanchedernier.

Le président de l’USB a réfuté toute accu-sation d’arrangement de match, mais n’a pashésité à révéler : « Je préfère ne pas citerson nom, car l’affaire est entre les mains dela justice. Je confirme que des parties ontvoulu arranger la rencontre face à l’ESSmais nous avons refusé.

L’USB est un club intègre. Ce genre decomportements et de pratiques sont combat-tus à Biskra. Alors, je demande commentose-t-on nous accuser d’avoir permis à l’ESSde gagner le match à Biskra alors que notreclub lutte pour sa survie parmi l’élite ? ».

« D’ailleurs, fait-il remarquer nous avonsperdu le match sur terrain. » Quant àBenhamadi, il a déclaré : « J’ai répondu pré-sent à cette audition en tant que témoin,mais surtout pour défendre l’image de monclub. J’ai été convoqué parce que mon noma été cité dans cette affaire. J’ai fait com-prendre à la commission de discipline que leCABBA et moi n’ont rien à voir avec cettehistoire. » Avant d’ajouter : « L’affaire estentre les mains de la justice. Je ne peuxcommenter quelque chose qui est actuelle-ment sous l’enquête judiciaire. Je faisconfiance à la justice en attendant l’achève-ment de l’enquête. » Une semaine avantl’audience des deux présidents, la commis-sion de discipline avait reçu le managerSaâdaoui. Ce dernier avait reconnu que « cet enregistrement est bel et bien authen-

tique », c’est-à-dire qu’il a eu effectivementune communication téléphonique au débutdu mois de mars dernier avec Halfaya. Etd’ajouter : « Je n’ai rien à voir avec la diffu-sion de cet enregistrement sur les réseauxsociaux. ». Avant lui, Halfaya avait accuséBenhamadi et Saâdaoui d’avoir voulu arran-ger le match de coupe d’Algérie CABBA -ESS et, en contrepartie, les Bordjis cèdentles points du match du championnat.

L’affaire est toujours en cours et il faudraitégalement attendre d’une part la décision dela Commission de discipline et d’autre part,voir ce que déciderait la nouvelle direction del’Ethique de la FAF qui a convoqué les deuxconcernés Halfaya et Saâdaoui pour le 7 juinprochain.

S. M.

ESCRIME

La FAE soumet unprogramme dereprise au MJS

La Fédération algérienned’escrime (FAE) a soumis son

programme de reprise desactivités au ministère de la

Jeunesse et des Sports (MJS)et attend le feu vert de latutelle pour reprendre les

compétitions après la levée duconfinement imposé en raisonde la pandémie de Covid-19,

a-t-on appris de l’instancefédérale. « Nous avons

préparé notre programme dereprise des activités post-Covidqu’on a soumis au MJS. Nous

attendons l’aval du ministèrepour entamer les

entraînements et lescompétitions», a déclaré leprésident de la fédération,

Raouf Salim Bernaoui, à l’APS.Selon ce dernier, les

entraînements de l’élitereprendront immédiatement

après la réouverture des sallesde sport, suivis deux semainesplus tard par les compétitions,

des minimes jusqu’aux seniors.« Je sais que c’est un laps de

temps très court entre le retouraux entraînements et la reprise

des compétitions, mais il nenous reste que trois mois avant

le championnat d’Afrique,prévu en septembre prochain

au Caire, un rendez-vouscrucial puisqu’il sera qualificatifaux JO de Tokyo », a expliquél’ancien MJS. Interrogé sur les

mesures sanitaires adoptéespar la FAE en prévision de la

reprise, l’intervenant a faitsavoir qu’il y aura moins de

combats au programme pourdiminuer le nombre d’athlètes

dans la salle. Ces derniersseront, en outre, soumis à un

contrôle médical « strict » pouréviter tout problème de santé,avec un suivi rigoureux de la

condition physique desescrimeurs, « notamment ceux

de l’élite qu’il faudrapréserver ».

ARTS MARTIAUX MIXTES

McGregor annoncesa retraite

La star irlandaise des artsmartiaux mixtes ConorMcGregor, 31 ans, a à

nouveau annoncé sa retraitehier sur son compte Twitter.« Hé les gars, j’ai décidé de

me retirer du combat. Merci àtous pour les souvenirs

incroyables ! Quelleaventure! », a tweeté

McGregor. C’est la troisièmefois que la figure de proue de

l’UFC (Ultimate FightingChampionship), principal

organisateur de combats deMMA, annonce mettre un

terme à sa carrière sportive. Ilavait décidé une première foisde se retirer du MMA en 2016,

avant de revenir sur sadécision après avoir négocié

un nouveau contrat nettementrevalorisé. L’Irlandais,

surnommé « The Notorious »(littéralement, le célèbre), avait

raccroché une deuxième foisen mars 2019 après avoir subi

une défaite en octobre 2018face au Russe Khabib

Nurmagomedov. McGregors’était finalement ravisé en

octobre 2019 et avait effectuéson retour dans l’octogone en

janvier à Las Vegas ens’imposant en

40 secondes seulement face àl’Américain Donald Cerrone.

AFFAIRE DE L’ENREGISTREMENT AUDIO

Halfaya et Saâdaoui devant le procureur de la République Parmi les personnes qui ont comparu, se trouvent les présidents de l’USB et celui de l’ASAM, cités dans cet enregistrement, alors que celui du CABBA était absent.

OMNISPORTS

L'enquête avance

«L es jeux (de Tokyo) auront lieu en2021 ou n’auront pas lieu », adéclaré le Belge Pierre-Olivier

Beckers, haut responsable du CIO, qui pré-side notamment la Commission de coordina-tion des JO-2024, dans un entretien au jour-nal L’Avenir, samedi. « Aujourd’hui, tout lemonde est convaincu qu’ils débuteront le 23 juillet 2021. Comme nous sommes per-suadés que les Jeux se dérouleront en 2021ou ils n’auront pas lieu », affirme-t-il en réfé-rence à la pandémie de Covid-19. « Il est, eneffet, inenvisageable de tenir à bout de brasun tel projet plus longtemps, avec des coûtscolossaux et des milliers de personnes mobi-

lisées. De plus, il est indispensable dereprendre le calendrier sportif normal, afin depermettre aux grands événements de retr-ouver leur place. Toutes les fédérations spor-tives ont dû s’adapter au report des Jeux. Onne peut pas concevoir pareil chamboulementune seconde fois », poursuit le président duComité olympique belge.

D’après Beckers, la décision finale « seraprise au printemps si des questions subsis-tent encore », précisant qu’il se dit « opti-miste » quant à la tenue des jeux, rejetanttoutefois l’idée de JO à huis clos.Concernant l’édition 2024, il « veut que Parissoit différent (des éditions précédentes).

Nous tenons à organiser des Jeux respon-sables sur le plan économique, des Jeuxsolidaires, inclusifs, durables et utiles pour lasociété ».

« La volonté du CIO est que les Jeux s’a-daptent aux besoins des villes, des pays, etplus l’inverse. Paris sera la première éditionqui s’inscrira totalement dans cette vision »,avance-t-il encore. « Il faut lutter contre legigantisme. À Paris, on va revenir à unbudget inférieur à celui des éditions précé-dentes : 3,8 milliards d’euros pour les opéra-tions et environ 3 milliards pour toutes lesinfrastructures », conclut le patron de laCommission de coordination des JO-2024.

JEUX OLYMPIQUES

LE CIO TAPE DU POING SUR LA TABLE

�� SAÏD MEKKI

Le but inscrit par l’international algérien de l’OGC Nice, AdamOunas, contre l’O Lyon (1-2) en coupe de France a été élu par lessupporters, plus beau but de la saison 2019-2020, a indiqué le club

azuréen sur son site officiel. Le joueur algérien a recueilli 54% desvoix des nombreux supporters ayant pris part à ce sondage organisé

lors de la dernière semaine de mai. La réalisation d’Ounas étaitopposée à celle de Pierre Lees-Melou contre Toulouse. Le

30 janvier 2020, les Aiglons recevaient les Gones dans lecadre des 8es de finale de la coupe de France. Menés àune minute de la fin du temps réglementaire (0-1, but deDembélé), ils reviennent dans le match grâce à unepetite merveille d’action. Alerté par le défenseur brési-lien Dante sur du jeu direct, Ounas s’amène le ballond’un contrôle de l’extérieur du pied, met son corpsdevant celui d’Andersen, puis conclut d’une frappe puredu gauche. À noter que derrière cette réalisation somp-

tueuse, le Gym encaissera un second but (1-2, penaltyd’Aouar à la 93’), qui mettra fin à son parcours en coupe de

France.

ES SAHEL

AL-SHABAB VEUT ARIBISelon les informations du médiasaoudien Sport KSA, le buteur algé-rien de l’ES Sahel, Karim Aribi, seraitdans le viseur du club local d’Al-Shabab, en prévision du prochainmercato d’été. Les responsables duclub de Riyad veulent se renforcer ausein du secteur offensif la saison pro-chaine. Ils auraient activé la piste dedeux attaquants africains en plus decelle de l’avant-centre algérien. Il s’a-git de l’attaquant du TP Mazembe,Jackson Muleka, ainsi que du buteurmarocain, Walid Azaro. Ce dernierserait la priorité d’Al-Shabab. KarimAribi devrait très probablement quitterl’ES Sahel lors des prochains mois. Ilserait dans le radar de nombreuxclubs égyptien et saoudien.

OGC NICE

OUNAS RÉCOMPENSÉ

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LUNDI 8 JUIN 2020 International 11

SOLUTION À LA CRISELIBYENNE

LL’’AAllggéérriiee pprreenndd aaccttee ddee llaaddeerrnniièèrree iinniittiiaattiivvee ppoolliittiiqquuee L’Algérie a pris acte de la dernièreinitiative politique en faveur d’uncessez-le-feu immédiat et d’unesolution politique à la crise libyenne,a indiqué hier un communiqué duministère des Affaires étrangères. Lecommuniqué rappelle la position del’Algérie «qui se tient à équidistancedes frères libyens ainsi que les effortsconsentis à différents niveaux pourparvenir à un règlement politique, àcommencer par un cessez-le-feu et leretour des belligérants libyens à latable du dialogue, pour aboutir à unesolution politique inclusive,conformément à la légalitéinternationale et aux décisions duConseil de sécurité onusien, et ce dansle respect de la volonté du peuplelibyen frère». L’Algérie a réitéré «sonattachement au rôle axial des paysvoisins afin de rapprocher les vuesentre les frères libyens, à la faveurd’un dialogue inclusif en tantqu’unique voie pour rétablir la paixen Libye et garantir son unité et sonintégrité territoriale». De ce fait,l’Algérie «appelle les différentsacteurs régionaux et internationaux àcoordonner leurs efforts pour trouverun règlement politique durable à lacrise dans ce pays frère», conclut lecommuniqué.

SAHARA OCCIDENTAL

MM’’hhaammeedd KKhheeddddaadd iinnhhuummééàà SSmmaarraa

Le dirigeant et diplomate sahraouiM’hamed Kheddad, décédé débutavril dernier, a été inhumé dans uncimetière de la wilaya de Smara(camps de réfugiés sahraouis), enprésence du président sahraoui,Brahim Ghali, a indiqué l’agence depresse sahraouie (SPS). La cérémoniedes funérailles s’est déroulée enprésence du président de laRépublique sahraouie, secrétairegénéral du Front Polisario, BrahimGhali, de membres du Secrétariatnational du Front Polisario et duGouvernement, du Conseil national etdu Conseil consultatif sahraouis,ainsi que de membres de délégationsétrangères amies et d’une foulenombreuse, a précisé SPS. Ladépouille du dirigeant sahraouiM’hamed Kheddad est arrivée samedià l’aéroport de Tindouf à bord d’unvol spécial en provenance de Madrid(Espagne). Le militant sahraouiM’hamed Kheddad est décédé le1er avril dernier en Espagne dessuites d’une longue maladie, mais lasituation sanitaire mondiale induitepar la pandémie de Covid-19 n’a paspermis le rapatriement de sadépouille dans les camps de réfugiéssahraouis. Suite au décès de M’hamedKheddad, la présidence sahraouieavait décrété un deuil national d’unesemaine et mis en place unecommission en charge de sesfunérailles. Le défunt a occupéplusieurs postes, notamment au seindes institutions sahraouies, àl’étranger et dans les ambassades etles missions diplomatiques. Il a jouéun rôle central dans le processus derèglement du conflit au Saharaoccidental sous l’égide de l’ONU et del’Union africaine en tant quecoordinateur auprès de la Minurso,chef et membre de la délégation denégociation sahraouie. Il a aussi jouéun rôle de premier plan etfondamental dans la bataillejuridique menée par le Saharaoccidental notamment sur la scèneeuropéenne.

AA près la mort du chefd’Al-Qaïda au Maghrebislamique (Aqmi)

Abdelmalek Droukdel, troisfigures dominent plus quejamais la scène jihadiste auSahel: Iyad Ag Ghaly et AmadouKoufa côté Al-Qaïda, et AdnanAbou Walid Sahraoui pourl’Etat islamique. Dans le centredu Sahel (Mali, Burkina Faso,Niger), la nébuleuse terroriste,plus ou moins unie dans lesannées 2000, s’est en effet fissu-rée en deux mouvements dansles années qui ont suivi la crisemalienne de 2012: l’un est affiliéà Al-Qaïda, l’autre à l’EI.Epicentre historique d’une crisequi a fait des milliers de mortset des centaines de milliers dedéplacés, le Mali a en débutd’année, par la voix de son pré-sident Ibrahim Boubacar Keïta,fait une offre de dialogue à IyadAg Ghaly et Amadou Koufa.Sans résultat tangible pourl’heure.

En 2017, plusieurs groupesse sont unis sous la même ban-nière du Groupe de soutien àl’islam et aux musulmans(GSIM, ou JNIM selon sesinitiales en arabe): Ansar Dine(créé en 2012 par Iyad AgGhaly), la katiba Macina (crééepar Amadou Koufa en 2015), etAqmi (dirigé par l’AlgérienDroukdal jusqu’à sa mort merc-redi au Mali sous le feu de l’ar-mée française). Le GSIM estdirigé par Iyad Ag Ghaly. Cemembre de la tribu touareg desIfoghas, originaire de Kidal(nord du Mali), est incontourna-ble depuis plusieurs décenniessur l’échiquier sahélien: d’abordà la tête d’une rébellion touaregdans les années 1990, il se retireensuite pour faire des affairesavant de revenir sur le devantde la scène en 2012. C’est à cetteépoque que ce personnage cha-rismatique crée Ansar Dine,groupe jihadiste qui collabored’abord avec le mouvement

rebelle indépendantiste MNLApour prendre le contrôle de lar-ges pans du nord du Mali. Maisil évince vite ce dernier et s’af-firme comme l’un des princi-paux acteurs du conflit dans lenord du pays. Plusieurs villes ysont restées sous dominationjihadiste jusqu’à l’interventionmilitaire française en 2013.

A la tête du GSIM, Ag Ghalyest, après la mort de Droukdel,«le seul représentant au Saheldu chef suprême d’Al-Qaïda,Ayman Zawahiri», soulignel’historien Jean-Pierre Filiu. Ausein du GSIM, le prédicateurpeul Amadou Koufa est certes«subordonné» à Ag Ghaly, selonles propos de M. Filiu, mais iln’a cessé de prendre de l’impor-tance depuis la création de sakatiba Macina en 2015.Capitalisant sur les anciensantagonismes liés à la terre, fer-tile mais disputée, entre éle-veurs et agriculteurs, entre eth-nies et au sein même de cescommunautés, Koufa a embri-gadé à tour de bras dans le cen-tre du Mali, ces dernières

années. D’abord marginal, leconflit dans le centre du Malin’a cessé de prendre de l’am-pleur jusqu’à devenir aujourd’-hui l’un des points névralgiquesde la crise sahélienne. Lesattaques terroristes ou à carac-tère intercommunautaire y sontdésormais incessantes.Vendredi, 26 personnes y ont ététuées dans une attaque d’unvillage peul. Une associationlocale accuse l’armée malienne.Le ministre de la Défense a ditne pouvoir «rien confirmer niinfirmer» et promis des investi-gations.

C’est également en 2012-2013 qu’a pris de l’ampleur unautre jihadiste, Adnan AbouWalid Sahraoui, aujourd’huichef du groupe affilié à l’EI auSahel et désigné en janvierennemi «prioritaire» de laFrance dans la région. A l’é-poque, Sahraoui, ancien mem-bre du Front Polisario, quimilite pour l’indépendance duSahara occidental, est l’un desresponsables du Mouvementpour l’unicité et le jihad en

Afrique de l’Ouest (Mujao, unautre des groupes jihadistes quiavaient pris le contrôle du norddu Mali en 2012). En mai 2015,il fait dissidence et prête allé-geance à l’EI. Son groupe, qui sefait appeler depuis Etat isla-mique dans le Grand Sahara(EIGS), apparaît depuis la mi-2018 dans la propagande de l’EIcomme une branche de l’Etatislamique en Afrique de l’Ouest(Iswap) sans qu’un lien opéra-tionnel puisse être clairementétabli entre les jihadistes del’Iswap présents au Nigeria etles combattants de Sahraoui.Très actif dans la région dite des«trois frontières» entre Mali,Burkina et Niger où il a été à lamanœuvre dans de nombreusesattaques contre des camps mili-taires fin 2019-début 2020, legroupe de Sahraoui est récem-ment entré en concurrence avecle GSIM. De façon inédite, dansle centre du Mali, les deux mou-vances terroristes se sont direc-tement affrontées, à plusieursreprises, depuis le début de l’an-née.

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Propagande ou pas, Daesh décapité n'est pas mort au Sahel

APRÈS LA MORT DE DROUKDEL

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RACISME EN FRANCE

PPrroommeessssee tteennuuee77770000 PPOOLLIICCIIEERRSS donnent libre cours à leur racisme sur Facebook. Le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, a saisi le Parquet pour une enquête préliminaire.

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LUNDI 8 JUIN 2020 15Culture

FILMS DOCUMENTAIRES ET HISTOIRE DE L’ALGÉRIE

Les crimes coloniaux dans les camps de concentrationLes historiens s’accordent à dire que la France coloniale a pratiqué la torture dès 1830 et n’a eu de cesse

de martyriser les civils et les prisonniers tout au long de sa présence en Algérie…

La torture pratiquée par la Francecoloniale en Algérie depuis le débutde l’occupation jusqu’à la veille de

l’indépendance, la politique de dépla-cement des populations autochtones etles camps de concentration sont desquestions ayant suscité l’intérêt de nom-breux chercheurs, historiens et cinéastes,qui ont décidé de consigner les témoi-gnages de moudjahidine et d’ancienscondamnés à mort afin d’exposer, augrand jour, des violations flagrantes desdroits de l’homme dont les séquelles per-sistent encore aujourd’hui. Les historienset les chercheurs en histoire d’Algéries’accordent à dire que la France colo-niale a pratiqué la torture dès 1830 et n’aeu de cesse de martyriser les civils et lesprisonniers tout au long de sa présenceen Algérie. Ces pratiques ont laissé desséquelles physiques et psychiques sur lesmoudjahidine et les familles des martyrsqui ont vécu la torture ou les déplace-ments forcés vers les camps militaires,selon les déclarations de l’avocat desmilitants et révolutionnaires duMouvement national et de la Révolution,le regretté Amar Bentoumi, dans le docu-mentaire «Silence, on torture». Après desannées de lutte et d’écriture de l’histoire,«nous avons pu mettre à nu la réalité dela France coloniale et dévoiler aumonde son vrai visage, de bourreaux quifoulaient aux pieds les droits de l’homme,notamment le droit à la dignité et à laliberté», avait-il indiqué.

Les pires crimescontre l’humanité

«Avec un occupant qui a été jusqu’àcoudre les lèvres des moudjahidine, il nepouvait y avoir d’autre moyen de dialo-gue en dehors des armes,» a-t-il expliqué.Réalisé par Mohamed Guettas, le docu-mentaire «Silence, on torture», dont lescénario est signé par AbdelouahabBenmansour, braque la lumière sur lescentres de torture, théâtre des pires cri-mes contre l’humanité, à travers destémoignages vivants de moudjahidine,qui reviennent, non sans peine, sur desscènes de sang et des méthodes de tor-ture imaginées par la soldatesque fran-çaise pour supplicier les révolutionnairesen les plongeant dans une spirale infiniede douleur et de souffrance. Grâce àdes témoignages vivants, ce film docu-mentaire (produit par le ministère desMoudjahidine) révèle au monde des cri-mes contre l’humanité imprescriptiblesque la France coloniale a tenté depuisd’occulter à travers ses directives et lois.Parmi ces témoignages, ceux des moud-jahidine Boudjamaâ Fellah etAbdelkader Ben Kacimi qui ont évoquéla gégène, le passage à tabac, le viol, labassine de nuit et bien d’autres métho-des de torture aussi cruelles les unes queles autres. Les moudjahidine MohamedBakir et Ameur Hadjersi ont reconnu êtreencore hantés par les supplices qui leuront été infligés. Le documentaire évoqueégalement l’ordonnance N°11 cosignéepar le ministre de l’Intérieur, MauriceBourgès Maunoury et le ministre de laDéfense, le général Pierre Kœnig, enjuillet 1955 portant «adhésion totale etcomplète du gouvernement françaisdans la guerre d’Algérie», et qui stipulede facto d’ouvrir le feu sur tout Algériendont les mouvements sont suspects.

L’impunité pour les bourreauxAu mois d’août de la même année,

une autre instruction signée par le minis-tre de la Justice, Robert Schuman et legénéral Kœnig précise la conduite àtenir en cas de plaintes pour des crimesperpétrés par les forces de l’ordre, àsavoir l’annulation de la responsabilitépénale des auteurs et le classement sanssuite des faits, car justifiés par les circons-tances, la nécessité, ou l’ordre de la loi.Autrement dit, le pouvoir civil garantissaitaux bourreaux la protection et l’impu-nité, soulignait la même source. «Silence,on torture» consigne la tragédie du peu-ple algérien, à travers des photos et desséquences d’archives que les enfants

d’aujourd’hui auraient peut-être du malà regarder, mais qui étaient bel et bien lelot quotidien des Algériens loin des yeuxdes médias étrangers. A présent, ils sontle témoin de l’atrocité abominable ducolonisateur et de sa transgression detous les us et lois garantes de la dignitéde l’être humain et de son intégrité phy-sique et morale.

Camps de concentration : le cas de Bouhmama

(1954-1962)Chercheurse en histoire à l’université

de Tours en France, Ouanassa SiariTengour précise, dans le documentairede Abderrezak Hellal sur les centres deconcentration dans lesAurès,

que les premiersdéplacements forcés des populationsautochtones de leurs dechras et fau-bourgs avaient débuté en novembre1954 dans les environs d’Oued El Abiodet Oued Addi. Elles furent placées dansces camps sous haute surveillance mili-taire. Elle évoque, à ce propos, la jour-née du 19 novembre 1954 lorsque lesparachutistes du colonel Ducourneauont atterri sur les mechtas de «Hambla»,«Akriche» et «Boucetta» où ils ont obligéles femmes à mettre le feu à leurs mai-sons avant de tirer à bout portant sur cel-les qui ont refusé et opposé une résis-tance, à l’instar des chahidate Mansouraet Djoumoua Bouchetta, Fatma

Djaghrouri et Fatima Berrehaïl. Plus pré-cise, l’historienne souligne que le colonelDucourneau avait été chargé par legénéral Cherrière de «la mise en oeuvre»des ordres de déplacement de la popu-lation des Aurès vers les camps deconcentration, avec «l’accord des auto-rités civiles», c’est-à-dire l’accord du pré-fet de Constantine Dupuch, du gouver-neur général Roger Léonard et du minis-tre de l’intérieur François Mitterrand.

Selon la chercheuse, le généralGeorges Parlange, ramené du Maroc oùil avait acquis une grande expériencedans l’apaisement des tribus et une par-faite maîtrise de la langueama-

zighe, «avait jouéun rôle important dans la consécration

de l’expérience des camps de concen-tration». Le nom de cet officier desAffaires indigènes, arrivé dans la région(Aurès) début 1955 et investi des pleinspouvoirs militaires et civils, est étroitementlié aux Sections administratives spéciali-sées (SAS), dont la finalité était lecontrôle des populations placées dansces camps.

Révolution algérienne : les offensives du 20 Août 1955Le documentaire reprend également

le témoignage de Marc Garanger,photographe officiel au sein de son régi-ment, qui raconte que «les soldats fran-çais rasaient les villages d’origine et obli-

geaient leurs habitants à reconstruired’autres à proximité des postes militairesentourés de barbelé. Appelés nouveauxvillages, ils étaient en réalité des campsde regroupement coloniaux». Dans lacommune de Bouhmama, les moudjahi-dine se rappellent le massacre de 45civils, hommes, femmes et enfants, dansla forêt de Béni Imloul et comment cettepaisible localité a été transformée en lieude torture par le colonisateur dès qu’il ya mis les pieds le 4 novembre 1954. Ungrand camp de regroupement est créédans la zone d’Afraksou, avec troisaccès et 11 postes de contrôle, incluantles douars d’Ouldja, de Mellagou et deChélia. D’autres centres ont été créésdans la région des Aurès commeToughlane, Ouldja, Khirane, AïnMimoune et Kaïs.Une année avant l’in-dépendance (1961), le nombre de cescentres s’élevait à 2 392 regroupant plusde 1,9 million d’Algériens, souligne lachercheuse Oussama Siari Tengour,citant des statistiques françaises.

Main rouge : les crimes occultésAcculée par son échec à faire face

à la révolution de libération, la Francecoloniale a eu recours à des méthodestotalitaristes pour anéantir l’Armée deLibération nationale (ALN) et tous sessympathisants à l’intérieur et à l’étran-ger. L’organisation Main rouge a été,ainsi, une autre preuve de l’abomina-ble en termes de racisme et de persé-cution du colonisateur français. À tra-vers leurs témoignages dans le cadrede leur participation au film docu-mentaire «Main rouge : les crimes

occultés», les chercheurs en histoire ontété unanimes à relever que cette organi-sation avait incarné «la dérive institution-nalisée» de la colonisation française. Ledocumentaire met en lumière les cir-constances de l’apparition de cetteorganisation «fantoche» utilisée par lesservices de renseignement français pourneutraliser les dirigeants, les sympathi-sants et soutiens de la révolution. A cetitre, le scénariste Mustapha AitMouhoub précise que le film «jette lalumière sur une étape très sensible del’histoire de la révolution algérienne»,une étape qu’il qualifie de «guerre del’ombre», «et qui est peu connue, carl’œuvre de la section Action des rensei-gnements français», explique-t-il.

Le magazine culturel mensuel «Inzyahat», récemmentlancé par le ministère de la Culture, propose dans sadeuxième édition, en plus d’autres sujets, une évocation

du peintre orientaliste Etienne Dinet qui a dédié la majorité deson œuvre à l’Algérie, pays qu’il a aimé et danslequel il a choisi de vivre. Consacranttout un reportage à la vie et à l’œuvred’Etienne Dinet (1861-1929), «Inzyahat»revient sur la passion véhémente de cepeintre-lithographe, amoureux del’Algérie et de son désert immense, de saspiritualité et de la ville de Boussaâda, oùil a choisi de s’établir et de se convertir àl’islam pour devenir Nasreddine Dinet. Lenouveau numéro de ce magazine culturelarabophone consacre également ses 110 pages à divers sujets, à l’instar de l’im-portance des valeurs spirituelles et moralesdans la vie de l’individu, développée parl’universitaire Abderrezzak Belagrouz. Unautre chapitre du magazine intitulé «Espritdu lieu», met en valeur le texte de MosabGharbi, présentant la mosquée verte deConstantine (1743), ce chef-d’œuvre archi-tectural construit par le bey Hassan BenHussein, un lieu phare témoignant de la splen-deur et la richesse de la «ville des Pontssuspendus» à l’époque ottomane. Un autresujet figurant dans le mensuel, traite de l’appelà la prière dans la région du Maghreb commeune «pratique raffinée», selon AbderrezzakBaâli, qui aborde l’évolution et les différentes influences surl’interprétation maghrébine du muezzin. D’autre part, le

deuxième numéro d’«Inzyahat» s’est enrichi par des articles surle quotidien des écrivains et des intellectuels durant le mois deRamadhan, ainsi que des sujets sur le quatrième art, à l’instarde «La dimension religieuse dans le théâtre algérien», une thé-matique développée par le critique universitaire et drama-turge, Ahcene Tlilani, à partir de la pièce «El-Mawlid» deAbderrahmane El-DJilali. Le roman et le cinéma, les œuvres

télévisées diffusées durant le mois dujeûne, ainsi que quelques présentations lit-téraires et autres questions sur l’environne-ment, sont autant de sujets abordés danscette nouvelle édition. Des textes d’écri-vains et d’intellectuels de divers pays ara-bes, comme ceux de Ahmed MagdyHammam d’Egypte, sur des initiativesculturelles individuelles dans son pays ouAbbas El-Hayek d’Arabie saoudite, qui apris part à une analyse sur le théâtresaoudien, figurent également dans lespages de ce nouveau numéro. Lemagazine a également rendu hom-mage aux artistes et intellectuels algé-riens récemment disparus, KaddourDarsouni, un des maîtres de la chan-son andalouse, Idir, chantre de lachanson algérienne d’expressionkabyle, Abdel Hamid Habati comé-dien- dramaturge et acteur, ainsiqu’à l’expert français de l’environne-ment et de l’agriculture d’originealgérienne, Pierre Rabhi. Ladeuxième édition de ce magazineculturel, dont le nom complet est

«Inzyahat, l’Esprit du changement», aété accompagnée d’un supplément intitulé «Interrogatoire

du colonialisme», un livre collectif de 127 pages auquel ontparticipé plusieurs écrivains, avec une introduction qui renvoieau thème de «la mémoire coloniale en Algérie».

DEUXIÈME NUMÉRO DU MAGAZINE «INZYAHAT»

Evocation du peintre Etienne Dinet

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DERNIÈREHEURE

ORAN : IL TUE SON VOISIN À CAUSE D’UN MATCH DE

FOOTBALL La fièvre du ballon rond conti-

nue de faire des victimes. Vendredidernier, c’est à la cité HLM del’Usto, à Oran, qu’un jeune de 23 ans a porté un coup de poignardmortel à un congénère, à caused’une simple dispute, au cours d’unmatch de football disputé entre voi-sins. L’information, qui a été rap-portée par le quotidien El Khabar,fait état d’un autre jeune, blességrièvement au bras après s’êtremêlé à l’altercation. Selon la mêmesource, les jeunes dont le meurtrieret sa victime, s’apprêtaient à jouerun match de football au stade duquartier. En chemin, un différend aéclaté entre les deux jeunes à pro-pos du match qui allait se jouer.Cette dispute va se transformer enune querelle entre deux groupes,puisque la victime a appelé desamis, munis d’armes blanches,avant de se rendre chez son rivalpour le «corriger».

ACHÈVEMENT DES TRAVAUX DE 3 000 LOGEMENTS AADL

À ORANLes travaux de réalisation des

3 000 logements location-vente(Aadl) construits au niveau du pôleurbain Ahmed Zabana, situé dansla commune de Misserghine(Oran), ont été achevés, a-t-onappris des responsables de ladirection régionale de l’Agence d’a-mélioration et de développementdu logement (Aadl) d’Oran.Lesresponsables de cette agence ontindiqué, hier, en marge d’une visitesur site du wali d’Oran, AbdelkaderDjellaoui, au niveau du pôle urbainAhmed Zabana, que les travauxont été achevés à 100% concer-nant les 3 000 logements de typelocation-vente. La même source aexpliqué qu’il était prévu la récep-tion, au deuxième trimestre de l’an-née en cours, de 1 500 logementspour passer à 3 000, ajoutant qu’il aété procédé à l’achèvement destravaux de raccordement auréseau de gaz de ville, au revête-ment des routes, de même qu’à l’a-ménagement extérieur, dont lacréation d’espaces verts et d’airesde jeux pour enfants.

LL ’Algérie était encore unefois à la manœuvre. Elle aengrangé une victoire

incontestable en réussissant àfaire l’unanimité pour booster lesprix du pétrole et à avancer laréunion des deux conférencesministérielles tenues en visio-conférence.

Elles se sont dérouleés le 6 juin au lieu des 9 et 10 juin. Dequoi ont-elles accouché ?Plusieurs décisions ont été adop-tées à l’unanimité lors de la179ème réunion de la Conférenceministérielle de l’Organisationdes pays exportateurs de pétroleet de la 11ème réunion ministé-rielle des pays de l’Opep + tenuessamedi en vue de stabiliser lemarché pétrolier, a indiqué uncommuniqué du ministère del’Energie. De quoi s’agit-il ? Ils’agit notamment de la réductionde la production pétrolière del’ordre de 9.7 millions de barilspar jour durant le mois de juin2020, d’une baisse de 9,6 millionsde b/j durant juillet 2020 ainsique d’une coupe de 7,7 millionsde b/j devant intervenir du 1eraoût à fin décembre 2020.

La pression ne retombera pas,en principe, l’année prochaine. « Les participants à ces deuxconférences ministérielles tenuesen visioconférence ont convenuaussi de réduire la production de5,8 mb/j du 1er janvier 2021 àavril 2022 », a indiqué un com-muniqué du ministère del’Energie. Parmi les autres mesu-res prises figure l’adoption d’unmécanisme de la compensationpour les pays qui n’ont pas puatteindre pleinement la confor-mité en mai et juin de l’accord du

12 avril dernier. D’ailleurs, lespays concernés ont été invités àrattraper les écarts en juillet,août et septembre 2020.L’Organisation des pays exporta-teurs de pétrole et ses partenairesont aussi convenu de réunir leComité ministériel mixte de suivi(Jmmc) tous les mois afin de sui-vre l’application de l’accord deréduction de l’offre pétrolière.L’engagement continu des paysproducteurs signataires de laDéclaration de coopération enfaveur « d’un marché stable, dansl’intérêt mutuel des pays produc-teurs, de l’approvisionnementefficace et sûr des consomma-teurs, ainsi que dans l’intérêt del’économie mondiale » a parailleurs été réaffirmé par la11ème réunion des pays de l’Opep + présidée par le ministrede l’Energie Mohamed Arkab quia appelé à redoubler de vigilance. « En dépit du progrès réalisé à cejour, on ne doit pas se contenter

de nos réalisations. Nous avonsbesoin de réviser minutieusementles conditions du marché et dedéfinir la meilleure façon d’allerde l’avant », a déclaré le présidenten exercice de l’Opep dans sonallocution à l’ouverture des tra-vaux de la 179ème conférence del’Organisation qui a rappelé quedepuis l’application des nouvellesmesures de production en mai2020, les ajustements supplémen-taires de productions annoncéespar l’Arabie saoudite, le Koweït,les Emirats arabes unis et Omanont été estimés à 1,2 million debaril/jour en juin dernier. Ce qui apermis au marché de reprendreson souffle. Les cours du Brentont fini la semaine qui s’est ache-vée vendredi dernier, à près de 42 dollars. Un niveau atteint parle baril sous la double action de lamise en œuvre de l’accord deréduction, de près de 10 millionsde b/j de la production qui liel’Opep à ses alliés et du recul de la

pandémie du coronavirus. Lespays industrialisés, gros consom-mateurs de pétrole (Allemagne,France...) ont entamé leur décon-finement pour relancer leur appa-reil économique, paralysé par leCovid-19. Les cours de l’or noirsurfent sur ces mesures qui s’opè-rent à travers plusieurs pays dontceux réputés être gros consomma-teurs de pétrole et portés par unereprise de l’activité économiquesignificative en Chine, secondepuissance de la planète et premierimportateur mondial d’or noir.Ces deux facteurs combinés ontété déterminants dans cetteembellie du baril. C’est dans cetteconjoncture qui s’annonce favora-ble que la prochaine réunion duComité ministériel mixte de suivi(Jmmc) a été fixée au 18 juin. Laréunion ministérielle de l’Opep+doit quant à elle se tenir à Viennele 1er décembre 2020. Les « 23 »restent sur le qui-vive.

MM..TT..

BAISSE DE LA PRODUCTION DES PAYS EXPORTATEURS DE PÉTROLE

LL’’OOppeepp++ sseerrrree lleess vvaannnneessLLEESS «« 2233 »» ont décidé de réduire leur offre de 9,6 millions de b/j en juillet et de 7,7 millionsde b/j à partir du 1er août jusqu’à fin décembre 2020.

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Plusieurs décisionsadoptées à l’unanimité

SS es déclarationsincendiaires qu’il alancées à l’encontre

de l’Algérie lui ont valuson départ définitif du ter-ritoire algerien. Il s’agit dudésormais ancien consuldu Maroc à Oran, celui-ci afait ses adieux à la villel’ayant accueilli avec cœuren la quittant par la petiteporte ralliant la ville fron-talière d’Oujda. L’ex-consul du Maroc à Orann’a bénéficié d’aucun sou-tien. Sa faute est tellementgravissime qu’il n’a pas eudroit à un traitement defaveur en quittant la villedes Deux Lions, Oran.Bien au contraire, il a étéhumilié, froissé par sessupérieurs l’ayant lâché àtelle enseigne qu’il n’a purallier son pays natalqu’en embarquant à bordde l’un des avions de lacompagnie aérienne RoyalAir Maroc, ces vols spé-ciaux ont été mobilisés parle voisin de l’Ouest pourrapatrier quelque 300 res-

sortissants marocains blo-qués en Algérie des suitesde la fermeture des fron-tières entre les deux pays àcause de la pandémie deCovid-19.

La diplomatie n’est pasun simple jeu à exerceraveuglément. Le respectdes règles de bienséanceoblige le diplomate à seprémunir d’une granderetenue. Toute déclarationmaladroite peut aisémentsouffler le chaud et le froidet susciter la frilositédiplomatique. C’est le casde cet ex-consul qui n’a

rien trouvé de mieux àfaire, pour expliquer sonéchec quant à la prise encharge de ses concitoyensbloqués à Oran, que detransgresser les règles duvoisinage en s’en prenantà l’Algérie et en la traitantde « pays ennemi». Cetteattaque, n’a pas lieud’exister si ce n’est unepreuve palpable attestantencore une fois de l’animo-sité que nourrit la diplo-matie marocaine à l’égardde l’Algérie.

La sagesse de la diplo-matie algérienne a, quant

à elle, démontré, une foisde plus, sa suprématie enmaîtrisant d’abord lasituation puis en ne ver-sant aucunement dans l’a-malgame ni dans l’imbro-glio, mais sans toutefoislaisser passer l’attaquefortuitement perpétrée quin’est, selon des observa-teurs, pas un simple faitdu hasard survenant dansun contexte politique etgéostratégique en pleinchamboulement.

Au lendemain de cespropos, l’ambassadeur duMaroc en Algérie a étéconvoqué par le ministredes Affaires étrangères,Sabri Boukadoum pour leconfronter « aux proposinadmissibles tenus par leconsul du Maroc à Oran».Or, ce n’est pas tout ! Lerappel du désormais ex-consul du Maroc est inter-venu après un entretientéléphonique entre leministre des Affairesétrangères, SabriBoukadoum et son homo-logue marocain NasserBourita.

WW.. AA.. OO..

C ’est avec tristesseque nous avonsappris la disparition

d’El Hadj MohamedFechkeur le 6 juin. Prodigieuse figure dumonde pétrolier algérien,pionnier de l’industriepétrolière et infatigablepromoteur dep r o j e t saudacieux, ElHadj MohamedFechkeur était unpassionné.

D è sl’indépendance, ils’aventure avecquelques amispour fonderl’Institut algériendu pétrole, dansla perspectived’un procherecouvrement de lasouveraineté algérienne surles richesses du sous-sol. Ilétait reconnu et respectédans son secteur pour avoirformé des générations decadres, d’ingénieurs et detechniciens qui lui vouaientle plus grand respect poursa rigueur et son implacablediscipline. À l’apothéosed’une vie professionnellechargée, il se lance avecsuccès dans la création du

groupe RED MED quidevient très rapidement unopérateur économiqueincontournable de larecherche, la prospection etl’exploitation pétrolière auSahara. Dans sa base de vieà Hassi Messaoud, il estsouvent entouré d’amis de

longue date, laplupart de grandsspécialistes duforage, dontnombreux ontporté le flambeaualgérien dans leslieux les plusinvraisemblableset souvent enzones à hautsrisques à traversle monde. El HadjM o h a m e dFechkeur laisse le

souvenir d’un homme d’uneextrême bonté, affable,amoureux du Sahara dansses légendes, son histoireet sa diversité géologique,qu’il contait avec tant depassion. En cettedouloureuse circonstance,la rédaction d’Oil & Gas

Business présente à lafamille du défunt ses plussincères condoléances etl’assure de sa profondesympathie. R.L.

IL A ÉTÉ RAPATRIÉ AVEC DES CITOYENS MAROCAINS

LLee ccoonnssuull qquuiittttee OOrraann ssaannss lleess hhoonnnneeuurrssTTOOUUTTEE déclaration maladroite peut aisément provoquer un grave malentendu diplomatique.

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DÉCÈS D’ EL HADJ MOHAMED FECHKEUR :

L’Algérie perd une figurede l’industrie pétrolière

Le consul marocain