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Catalogo br em cartaz

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BRASIL EM CARTAZ

CHAUMONT 13déc05 > 26fév06

L’exposition est organisée par la Direction du Graphisme de la Ville de Chaumont

Direction: Christelle KirchstetterAssistant: Arnaud Fourrier

Service des publics: Nathalie Demongodin, enseignante ; Adeline Renard, animatrice culturelle Secrétariat: Maryse Mariot

Régie technique: l’équipe technique des silos; les Ateliers Municipaux

Commissariat de l’exposition

Rico Linsassistée de Rosana Miziara

Coordination générale Arnaud Fourrier

ProductionBia Blay

Partenariats Ana Helena Curti

AdministrationAna Carolina Vigari

Recherches Daisy de Camargo

Glaucia Ribeiro de LimaReproduction Photographiques

Fernanda Romero

Catalogue

Direction artistique et conception graphiqueRico Lins

Coordination ÉditorialeRosana Miziara

Production Bia Blay

Édition de textesNorberto Gaudêncio Junior

Coordenation StudioRenata Reis

Graphiste AssistanteLivia Fontana

Preparation des texts et corrections Ismar Leal

Version françaiseGiselle Unti

Multimedia

Direction artistiqueRico Lins

Programation et DéveloppementFilipe Abreu/SENAC-SP

ProductionBia Blay

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Remerciements:

Alain Arnaudet, Alécio Rossi, André Stolarsky, Alexandre Wollner, Augusto Lins Soares, Beatriz Scavazza,

Bruno Porto, Carlos Moraes, Carlos Perrone, Cassia Domingues, Cássia Magaldi, Célia Gambini, Charles Meier,

Danielle Girotti, Edna Lúcia Cunha Lima, Denise Bernuzi Sant'Anna, Eduardo El Kobbi, Enéas Guerra, Étienne Hervy,

Fabiana de Barros, Fausto e Iara Lins, Guilherme Cunha Lima, Gustavo Ayoagi, Guto Lins, Henrique Lipszyc,

Jacinto Amaral, Jaime Rodrigues, Jair de Souza, João de Souza Leite, José Possi, Juliana Lolado, Karen Worcman,

Laurence Madrelle, Leonora de Barros, Leopoldo Filho, Marcelo Aflalo, Mario Chamie, Pierre Bernard,

Renata Bittencourt, Ricardo Ohtake, Roberto Reis, Ruth Klotzel, Silvia Steinberg, Sylvye Guelle e Washington Lessa,

ainsi que les Ateliers municipaux, le personnel des silos et la Direction de la Communication de la Ville de Chaumont.

Alliance Française de São Paulo, ADG, AGI, Cinemateca de São Paulo, ESDI, Escola Panamericana,

Fundação Bienal São Paulo, Gráfica Cinelândia, Gráfica Fidalga, Ícaro, Senac.

les silos | maison du livre et de l’affiche 7/9 avenue Foch

52000 Chaumontt. 03 25 03 86 82f. 03 25 03 86 98

email: [email protected]

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Introduction

Le Festival International de l’Affiche et des Arts Graphiques,

depuis sa création en 1990, a permis à la Ville de Chaumont

de se constituer une exceptionnelle collection d’affiches

contemporaines conçues par des graphistes du monde

entier. Cette collection est conservée dans les réserves des

Silos, Maison du livre et de l’affiche qui, à l’année, développe

une programmation artistique et culturelle dédiée au

graphisme. Aux graphismes, serait-il plus juste d’écrire car

les différentes expositions présentées depuis plus de dix ans

ont généreusement contribué à valoriser la diversité et la

richesse de la production graphique internationale.

Aussi est-ce avec enthousiasme que nous avons accueilli

la proposition de Rico Lins, formulée à l’occasion de l’Année

du Brésil: exposer, à Chaumont, l’affiche brésilienne. Plus de

80 objets, datant de 1950 à nos jours y sont rassemblés: ils

nous racontent l’histoire de l’affiche au Brésil tout autant

que l’histoire du Brésil par l’affiche. Un support qui, dans ce

pays aussi, trouve de plus en plus difficilement sa place dans

un espace public qui fait la part belle aux gigantesques et

très visibles publicités à caractère commercial. Si certains

graphistes déplacent leur champ d’intervention vers la

télévision (les messages à caractère public y sont très

nombreux), les identités visuelles, le multimédia, une

certaine résistance s’organise, néanmoins, et on trouve

même trace d’affiches conçues par des anonymes dans

la tradition du «lambe-lambe».

De tout cela, il est évidemment question dans cette

exposition à laquelle ont collaboré de nombreuses

personnes qui, grâce à leur engagement quotidien,

permettent la survie mais aussi la mémoire de l’affiche.

Qu’ils en soient tous remerciés.

Christelle KirchstetterDirectrice du graphisme

Page 4: Catalogo br em cartaz

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technologie pendant cette période opposait les précurseurs

de la Gestalt aux nostalgiques des traditions, dissimulant,

non sans une certaine honte et intolérance, ce qui

aujourd’hui est accepté.

Cette atmosphère régnante ne laissait pas de place ni à

l'expérimentation de nouveaux langages ni au patrimoine

graphique brésilien. Dans un tel rapport avec la diversité et

la pluralité, l'expression personnelle était remplacée par la

pensée conceptuelle, et le design s'éloignait des arts

graphiques. Dans cette optique, les conceptions de projets

d'identité visuelle et éditoriale – outre le design

d'emballages – s’imposaient dans le marché. Il s’est produit

donc une rupture entre les artistes graphiques et

illustrateurs et les designers. Ce n’est pas par hasard si le peu

d’écrits sur l’histoire de l'affiche au Brésil se trouve plutôt

dans des ouvrages de publicité que de design. Cette

dichotomie a fini pour reléguer au second plan les

expressions graphiques d’inspiration plus libre ou hybride,

comme l'affiche.

Après quelques décennies, le paysage n’est plus le même

et, avec l'industrialisation et, plus récemment, la globalisation,

on découvre que le régional n’exclut pas le global; que le

design se popularise et embrasse des questions actuelles

comme le développement durable et l’insertion sociale. On a

reconnu enfin les qualités des savoir-faire brésiliens, qui ont

acquis une esthétique et un prestige propres.

Le Brésil à l’Affiche

L'affiche brésilienne est le portrait d'une utopie: elle n'a pas

de place dans la société, ni financièrement, ni sur les murs.

Néanmoins, c’est dans cette marginalisation, qu’elle trouve

sa force expressive et, encore plus que toute expression

graphique, la place pour l’expérimentation. Partant du

principe que la qualité de la création graphique obéit à une

loi de la physique – la friction engendre l'énergie –, l'affiche

brésilienne est l’une de ses plus fidèles expressions. Par ses

propres caractéristiques de production, elle est marginale et

Brasil em Cartaz: le marginal et le héros

Je me suis orienté vers les arts plastiques et aussitôt vers

l’affiche lorsque, dans les agitées années 60, elle régnait en

maître souverain. A part les pochettes de disques et les

revues illustrées, la production d’affiches grandissait au fur

et à mesure que la contre-culture exposait ses rêves et ses

passions. A une époque où la vie devenait rapide, la force de

l’affiche synthétisait dans son message direct et incisif, des

bribes de poésie, de renouveau, de contestation et d’utopie.

Par le biais de l’affiche, la vie quotidienne est envahie par le

drame, l’information et l’opinion. L’affiche devient un outil

révolutionnaire d’un monde en pleine révolution.

Le design serait-il aussi nouveau que le cinéma et la

bossa, ce rejeton européen débarqué dans une terre de

progressistes qui cherchaient dans l’industrialisation une

nouvelle expression d’identité et de modernité nationales?

C’est à cette période qui surgit l’Ecole Supérieure de Dessin

Industriel (ESDI), enfant légitime d'Ulm, descendante de

la Bauhaus, dans son engagement idéologique avec le

progrès d’un pays en industrialisation. C’est dans ce berceau

que j’entame mon parcours dans le domaine de la

communication visuelle et que des lieux comme Havane,

San Francisco, le quartier Latin, Hanói, Varsovie et Arembepe,

Ulm et Weimar s’incorporent à mon histoire et ma

géographie artistiques.

C’est aussi dans cet univers que mon regard se façonne,

et que mes références, critères et goûts s’affirment. Pourtant,

mon contact avec l'affiche survient par le biais de la gravure,

dans les cours de Maciej Babinski et Evandro Jardin au lycée

professionnel. J’assiste à la naissance de l'enseignement du

design au Brésil qui, à la recherche menée par Lina Bo et

Pietro Bardi à l’Institut d’Art Contemporain, apporte une

nouvelle méthodologie, selon laquelle le designer maîtrise

le processus de création, dans une composition claire et

ordonnée qui résoud les questions conceptuelles.

Etudiant, j’étais plus soucieux de l’expressivité que de la

méthodologie, je sentais que ce pays en expansion

industrielle négligeait les savoir-faire locaux, présents alors

à l’IAC. Le silence qui séparait la culture populaire de la

héroïque, non seulement dans l'espace de création, mais

aussi dans l’espace social, technologique et historique.

Mon point de vue est celui d’un créateur et se guide par

l'expression et par la surprise. Lorsque j’ai accepté l’invitation

de réaliser cette exposition, il était clair qu’elle serait

marquée par un regard partiel, incomplet, imparfait et

multiple. Pour assembler une production aussi hétéroclite

et éparpillée que l'affiche brésilienne, il a fallu établir un

répertoire spécifique à un moment historique défini.

En outre, les affiches de l'exposition cohabitant avec

Chéret et Lautrec, Cieslewicz et Tomasewski, Tadanori Yokoo

et Grapus, placeraient le projet dans une perspective

historique, de qualité graphique et de représentativité

culturelle. Voici les critères que j'ai embrassé et, qui ont été

partagés avec Christelle Kirchstetter, directrice de graphisme

du Festival de Chaumont.

Pour aller au-delà de mes références personnelles en

matière de représentativité, l’invitation s’est ouverte et s’est

largement diffusée auprès de la communauté artistique, qui

a amené au projet non seulement un surplus de quantité,

mais d’expressions.

Soyez Marginal, Soyez Héros

Dans le monde contemporain, le design s’articule par

l'équilibre entre la technologie, le marché et la culture.

Le concept de l’affiche de l'exposition Brésil à l’Affiche

s’inspire d’espaces graphiques définis par cette réflexion:

le lambe-lambe, l’offset et la sérigraphie. Une superposition

de langages et de moments technologiques qui

s'imbriquent comme, d’ailleurs, sur les murs de nos villes.

Comme des prêcheurs dans le désert, les affiches

typographiques résistent héroïquement dans leur

marginalité. En dehors du système productif, de l'industrie

graphique, de la réglementation urbaine, du design et de la

publicité, elles ne sont plus que brouillons d’affiches, de

maquettes et d’images. Limité aux caractères en bois, aux

Page 5: Catalogo br em cartaz

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couleurs d'impression et au format du papier, le message est

textuel, informatif et lisible. Si l’on respecte ces limites, elles

seront à la portée de tous: rapides, à bon marché et jetables,

elles défient obstinément et efficacement la technologie,

le marché, la culture et l'esthétique élitiste.

Si l’on compare la précision de l’offset à la rusticité de

l’affiche lambe-lambe, elle est numérique et presque

abstraite; sa matérialité réside dans sa totale maîtrise du

processus d’impression. Héritière de la lithographie, son

expression actuelle est numérique: elle n’est plus limitée

par la technique, mais par l’espace de diffusion et les droits

d'auteur. Selon les infinies possibilités de composition,

de manipulation et de reproduction, l’image et le texte

s’assemblent dans une seule plastique, où le sampling,

le mouvement et le rythme sont réels et recyclables, mobiles

et sonores. Est-ce que les limites qui s’imposent à la survie

des affiches lambe-lambe dans des espaces urbains actuels,

finiront par dissoudre son aspect éphémère dans l’espace

éthéré du virtuel, incorporant à son expression le sonore,

l’animation, les hiperlinks et la dématérialisation?

La sérigraphie s'adapte aussi bien au processus manuel

qu’au numérique avec un coût réduit et une rapidité et

sophistication incomparables. Elle est responsable, après

la lithographie, pour une grande partie de la production

graphique de qualité. Sur son écran de soie ont été projetés

des émeutes de 68 au raffinement des tirages numérotés en

couleur et en papiers spéciaux, du théâtre alternatif à la

quadrichromie industrielle en grand format, du POP art à la

production artisanale. Démocratique et aristocratique dans

son expression, elle conserve un caractère essentiellement

artisanal qui synthétise la qualité, la liberté et la limite.

Notre volonté est que l’affiche traduise ici l’équilibre entre

la technologie, le marché et la culture. Les affiches lambe-

lambe, numérique et sérigraphie partagent l’espace du

même papier, imprimées les unes sur les autres, elles

cohabitent dans la tolérance de langages, la confrontation

d'expressions, la réflexion et la préservation de techniques.

Rico Lins, novembre 2005

Le cartaz brésilien dans l’histoire de l’affiche

«Affiche. Imprimé publicitaire ou informatif, de grand

format, qui est affiché dans des lieux de circulation ou de

fréquentation publique. (De l’ar. Kartaz, papier.)»

Frederico Porta, Dictionnaire d’Arts Graphiques (1958)

Qu’est-ce qu’une affiche? Il n’existe pas une réponse

unanime à cette question assez difficile, qui semble se

perpétuer dans les cours de communication visuelle.

La définition mentionnée ci-dessus représente un facteur

commun, ne touchant pas à la question de formats et

techniques. Bien qu’il manque un consensus, les tentatives

de délimiter les frontières de l’affiche perdent de

l’importance face à une autre question d’ordre historique.

Quel avenir pour l’affiche? Face aux changements

technologiques et sociaux des vingt dernières années,

risque-t-on, dans l’avenir, de la retrouver plus facilement

dans les musées que dans les rues? Tout dépend de ce que

l’on entend par affiche. Pour mieux établir les bases de cette

discussion, rien de mieux que de revenir en arrière.

En effet, la volonté de rassembler des affiches en

collection date de loin. L’une des premières propositions pour

la création d’un musée de l’affiche remonte à 1899, époque

que l’on suppose marquer le début de la production du

genre. Ce fait curieux signale que la pratique de l’affiche

était courante, puisqu’il est impossible de concevoir un

musée pour accueillir un objet qui n’existe pas. Même sans

considérer son existence avant l’industrialisation, l’affiche

s’impose au XIXe siècle de manière systématique et

diversifiée. Toutefois, l’imaginaire collectif associe

erronément l’origine de l’affiche à des artistes comme

Chéret, Grasset, Toulouse-Lautrec et Mucha. En réalité, la

vision de l’«affiche moderne» comme produit du tournant

du XXe siècle inculquée par la muséographie moderniste ne

correspond pas aux faits historiques.

Comme outil de communication de masse, l’affiche est le

fruit de deux phénomènes indissociables – l’industrialisation

Page 6: Catalogo br em cartaz

Il est important de signaler que la première production

systématique d’affiches semble avoir un lien avec les

campagnes de santé publique mises en place par l’État

brésilien dans les premiers vingt ans du XXe siècle. Le

combat contre la fièvre jaune, les maladies vénériennes et

les flagelles exigeait une communication rapide et efficace

destinée à la grande masse de la population, généralement

anonyme et illettrée.

Avec l’essor industriel et le boom économique après la

Première Guerre Mondiale, Rio de Janeiro et la jeune São

Paulo entrent dans le circuit culturel de la modernité, grâce

au développement de l’industrie graphique nationale,

notamment dans le domaine des livres et revues. A partir de

cette époque, la production d’affiches à caractère

commercial augmente considérablement. En peu de temps,

une première génération d’illustrateurs comme Henrique

Mirgalowsky, Geraldo Orthof, Ary Fagundes et Fulvio

Pennacchi devient célèbre. Cette production s’affirme de

telle sorte que les expositions d’affiches se font plus

fréquentes à Rio et São Paulo. Avec la naissance définitive

d’un public de masse, on commence à envisager l’affiche

comme un véritable véhicule de communication. Dans cette

optique, le marché d’affiches dans la société brésilienne,

entre les années 20 et 40, est au service de l’autre mass

media – le cinéma – qui demande un volume considérable

d’affiches pour annoncer les sorties de films.

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10 11

et l’urbanisation. Du point de vue technologique, son

expansion est due à la baisse de prix du papier et à

la progressive mécanisation de l’impression de textes et

images, qui ont contribué à la création d’une véritable

industrie graphique entre 1830 et 1890, environ.

L’introduction de la technique offset et le perfectionnement

de l’impression photographique, dans les premières

décennies du XXe siècle, marquent son épanouissement.

Du point de vue social, la progressive utilisation de l’affiche

pour diffuser des informations est le reflet de nouvelles

mœurs et coutumes de la société. Pour la première fois dans

l’histoire, dans les centres urbains nés aux XIXe et XXe

siècles, des milliers de personnes utilisent les transports en

commun pour réaliser de longs trajets quotidiens. Les voies

de circulation et les véhicules deviennent donc les lieux les

plus favorables à la diffusion d’informations d’intérêt

général. Ainsi, les conditions pour l’emploi de l’affiche

s’affirment : les moyens techniques favorisant sa production

massive et un public désireux d’assimiler des messages

rapides et succincts.

Or, une affiche ne devient utile que lorsqu’elle a un

message à transmettre. Traditionnellement, la

communication par des avis postés dans des lieux publics

se limitait à annoncer, notamment, l’actualité des loisirs,

ou bien les arrêtés émanant des Autorités constituées.

Dans la société industrielle, cela change. La séparation

progressive entre le travail et le loisir, ainsi que le surplus

d’argent destiné à la consommation de biens superflus

offrent un nouveau message à diffuser sur l’affiche: la vente

de produits. Cet aspect publicitaire vient s’ajouter à des

fonctions traditionnelles, pour les transformer et créer

un nouveau système de propagande (dans le sens politique

et publicitaire). A partir de la moitié du XIXe siècle, l’aspect

commercial de l’affiche acquiert une prépondérance qui

contribue à renouveler aussi bien son format que son langage.

Si l’on extrapole ces fonctions, on comprendra mieux

l’insertion historique de l’affiche dans des contextes

différents, selon le lieu et l’époque. Il est évident que la

production d’affiches s’affirme là où l’on assiste à une

intense diffusion des messages politiques (cf. à Moscou

autour de 1917-1919), ou bien à une profusion de spectacles

et loisirs en concurrence pour attirer l’attention du public

(e.g, à Paris au tournant du XXe siècle), ou bien à une forte

culture publicitaire de vente de marchandises (cf. aux Etats-

Unis à partir de la moitié du XIXe siècle). Dans tous les cas,

le rassemblement de foules qui circulent sous le rythme

accéléré de la ville moderne contribue à transformer l’affiche

en un outil privilégié de diffusion d’informations. Les lieux

qui se caractérisent par la modernité – la séparation entre

logement et travail, les voies et moyens de transport rapide,

le regroupement de masses, un système complexe de

distribution et commercialisation de marchandises et la

primauté du spectacle comme logique d’organisation

sociale – seront occupés par des affiches.

Face à cette toile de fond, on comprend mieux le décalage

entre la production d’affiches au Brésil et celle des autres

pays. La première ville brésilienne aux dimensions d’une

métropole – correspondant au seuil d’un million d’habitants

– fut Rio de Janeiro, dans les années 20. Bien que le pays

offrait des conditions technologiques et artistiques

favorables à la fabrication d’affiches – avec un héritage de

lithographie commerciale au XIX siècle -, peu d’exemplaires

nous sont parvenus avant le XXe siècle. L’explication la plus

plausible serait le manque d’un public-cible. A cette époque,

le nombre de consommateurs au Brésil était réduit, et l’élite

s’informait par des sources moins populaires.

Page 7: Catalogo br em cartaz

12 13

A partir des années 50, le design brésilien prend une

nouvelle allure, de progressive professionnalisation et

rationalisation. On efface de la mémoire collective

les artistes graphiques et illustrateurs commerciaux de

la génération passée, pour se frayer un chemin vers un

nouveau paradigme, associé aux idéaux constructivistes

du Mouvement Concret dans le domaine des arts

plastiques. A Rio et São Paulo, on propose des cours sur

le concept de planification de la forme, inspiré de l’École

d’Ulm, en Allemagne. A la sortie, les jeunes diplômés

créent les premiers bureaux brésiliens spécialisés dans

le «dessin industriel» et la «programmation visuelle»,

considérés comme des métiers techniques à part entière,

et non plus comme une activité artistique ou simplement

commerciale. Il est curieux que l’objet symbole de cette

rupture – antérieure même aux manifestes du

concrétisme – soit une affiche. Cette œuvre (qui intègre

cette exposition) créée par Antônio Maluf dans le cadre

de la 1ère Biennale de São Paulo, est l’expression

puissante des changements attendus.

Depuis cette époque, un certain dualisme marque

l’histoire de l’affiche brésilien. D’un côté, une ligne

d’affiches qui suit les préceptes de la «bonne forme»,

inspirés du Style International et de l’école suisse-

allemande de design graphique (de Tschichold à Müller-

Brockman). De l’autre côté, une production éclectique

associée à l’illustration, au langage visuel d’inspiration

nationale et à une esthétique publicitaire née dans les

agences de communication par une catégorie de

professionnels nommée layout-men. Cette séparation

entre le travail érudit et empirique (par faute d’un mot

plus approprié) culminant entre les années 1960 et 1980,

se traduit par une véritable distinction de castes. A part

le retard dans la reconnaissance artistique de quelques

grands noms de l’affiche brésilienne à l ‘époque

(cf. J. L. Benício), l’exclusion de la tradition empirique

pose des questions importantes du point de vue

technique. La survie de l’affiche lambe-lambe et sa

primauté dans certains contextes annoncent une

histoire du design graphique brésilien à écrire.

Depuis la moitié des années 1980 – c’est-à-dire,

à partir du retour à la démocratie, le design brésilien

trace un chemin personnel qui s’éloigne de la raideur

doctrinaire de la période antérieure pour aller à la

rencontre de la tradition culturelle du pays, marquée

par une large ouverture aux influences extérieures

et par l’appropriation «anthropophagique» des

différences (dans le sens préconisé par Oswald de

Andrade, dans les années 20). Depuis quinze ans ou

vingt ans, on peut constater une évolution du

sectarisme au syncrétisme . La présente exposition,

dans son art d’assembler les différentes facettes de

l’affiche au Brésil, est, à la fois, le fruit et l’acteur de

cette évolution. Grâce à ce type de manifestation,

il devient possible d’entamer une réflexion sur

l’identité de l’affiche au Brésil et sa place dans

l’histoire de cet extraordinaire phénomène mondial.

Rafael Cardoso est écrivain et historien de l’art

Page 8: Catalogo br em cartaz

14 15

les affiches

Précurseur dans l'univers graphique brésilien, cette

exposition suscite quelques questions importantes: Quel est

le passé et l’avenir de l’affiche au Brésil? Quelles sont les

institutions intéressées par sa préservation? Qui sont ses

créateurs ? Quelle est la politique de soutien à sa

production? Nous espérons que la réunion d’une partie de

cette production peut conduire à de nouveaux horizons,

incorporant d’autres affiches, styles, langages et artistes.

Vous pouvez consulter une version élargie du contenu de

l’exposition sur le site www.brasilemcartaz.com.br.

Pour rendre hommage à l’éphémère et à la précarité, la pince

à linge a été élue comme élément symbolique de cette

manifestation, car dans son acte de "se passer" de murs, elle

traduit la problématique et la richesse de l'affiche au Brésil.

Dans le cadre de l’année du Brésil en France, cette exposition se

veut une heureuse découverte pour les français et les brésiliens.

Difficile tâche d'exposer ce qui se cache. Comme le signale

le commissaire de l’exposition et designer Rico Lins, dans

le texte de présentation de l’exposition, l'affiche brésilienne

est le "portrait d'une utopie: elle n'a pas de place sociale,

ni financièrement, ni sur les murs". Audacieux dans son

entreprise, Rico propose un découpage temporel encore plus

complexe, car la deuxième moitié du XXe siècle a rendu

quasiment impossible l’exposition graphique dans les

espaces publics des villes brésiliennes.

Néanmoins, ce qui s’impose comme un problème, sous le

regard du commissaire de l’exposition, se transforme en riche

matériel de découverte et reconnaissance. Parce que Rico Lins

décide d’explorer la diversité au Brésil et de l’amener sur scène.

Sous le signe d’une fraîcheur insouciante, il nous présente

ainsi quelques oeuvres visuelles brésiliennes extrêmement

populaires. Les murs de Chaumont, habitués par la richesse

d'un Lautrec ou d’un Chéret, ou encore par la production

contemporaine des centres de design international, seront

exposés à un curieux assemblage d’œuvres des meilleurs

designers brésiliens, ainsi que d’anonymes imprimeurs

typographes des affiches lambe-lambe.

Pages précedentes:

Sélection de réferences graphiques brésiliennes

Pour d'autres examples, bien comme pour l'ensemble de crédits,veuillez consulter: www.brasilemcartaz.com.br

Page 9: Catalogo br em cartaz

1716

A n t o n i o M a l u f1ère Biennale de São Paulo 1951 | 64 x 94 cm | offset

G o e b e l We y n e9ème Biennale de São Paulo 1967 | 64 x 94 cm | offset

Page 10: Catalogo br em cartaz

1918

A l ex a n d r e Wo l l n e r e t G e ra l d o d e B a r r o sFestival International de Cinéma 1953 | 58.5 x 87 cm | offset

G e ra l d o d e B a r r o s e t A l ex a n d r e Wo l l n e r Festival International de Cinéma1953 | 58.5 x 87 cm | offset

Page 11: Catalogo br em cartaz

2120

Les exemplaires sélectionnés ici appartiennent à la série

d'affiches créées pour la Fundação Cultural do Distrito

Federal entre 1966 et 67, période où le designer collabore

avec cette institution. A l’âge de 21 ans, il intègre une équipe

d'artistes qui bouleverse la vie culturelle de Brasília dans un

rythme frénétique. Mais si à l’époque il y avait beaucoup de

travail, le budget était réduit.

Sans conditions d’imprimer le matériel de diffusion des

manifestations culturelles dans les imprimeries de Rio de

Janeiro, São Paulo ou Belo Horizonte, il se voit contraint de

l’imprimer à Brasília, dans une ville où le marché de

l’imprimerie était encore aux balbutiements.

Le affiches ont été imprimées en typographie, avec des

équipements modèle « minerva », et puisque la fabrication des

clichés était onéreuse, elles ne sont pas illustrées. Le designer

crée ainsi une méthode inventive pour structurer le

message: travailler la typographie en lignes constructives,

utiliser la couleur et équilibrer les blocs de texte.

Les ressources en composition manuelle étaient aussi

limitées, avec une variété réduite de caractères. Pour les

affiches, on utilisait la police «Grotesca Reforma», disponible

en métal jusqu'au corps 72 et en bois, au corps 144. Selon le

designer, “cette période était riche d’enseignements, nos

actes étaient guidés par la volonté et l’enthousiasme”.

Guilherme Cunha Lima

Affiches typographiques des annés 60 par

G u i l h e r m e C u n h a L i m a

Le Cri et le Vide1966 | 32.5 x 47 cm | typographie

Festival de Cinéma Japonais1966 | 22 x 43 cm | typographie

L’amour Après Onze1966 | 22 x 47 cm | typographie

Madrigal de la Renaissance1966 | 21 x 47 cm | typographie

Page 12: Catalogo br em cartaz

2322

Z i ra l d oSérie Amazonie (3 affiches)1970 | 74 x 110 cm | offset

Page 13: Catalogo br em cartaz

2524

C a r l o s P e r r o n e | Desenholøgico7ème Prix Design Museu da Casa Brasileira1993 | 33 x 53 cm | offset

S i l v i a S t e i n b e r gII Salon National d’Arts Plastiques 1979 | 38.5 x 65 cm | offset

Affiche pliée. Tirage en 3 couleurs (bleu, rouge et jaune) imprimées au verso

Page précédente:

H e l e n i c e B i ava | Studio Caiubi4ème Prix Design Museu da Casa Brasileira1989 | 61.5 x 43 cm | offset

H e l e n i c e B i ava | Studio Caiubi5ème Prix Design Museu da Casa Brasileira1990 | 63 x 43 cm | offset

Page 14: Catalogo br em cartaz

2726

G l ó r i a A ff l a l o, B i t i z A ff l a l o e t M a r c i a M a r t i n s | a+a designL’Art de la Gravure2004 | 120 x 180 cm | sérigraphie

S u l a D a n o ws k i | Danowski DesignArt Est/Art N’Est Pas1983 | 41 x 63 cm | offset

S u l a D a n o ws k i | Danowski DesignTunga 1982 | 42 x 63 cm | offset

G l ó r i a A ff l a l o e t S u l a D a n o ws k i Arts Graphiques1985 | 52 x 72 cm | offset

Page 15: Catalogo br em cartaz

2928

G l ó r i a A ff l a l o e t S u l a D a n o ws k iEdusp 1990 | 52 x 70 cm | offset

A l ex a n d r e Wo l l n e r | wollnerdesignoArt Concret Paulista2002 | 60 x 84 cm | offset

Page 16: Catalogo br em cartaz

3130

J o ã o B a p t i s t a d a Co s t a A g u i a r | Costa Aguiar Desenho GráficoVille de São Paulo1992 | 96 x 64 cm | offset

Ro m e r o C ava l c a n t i Mort Accidentelle d’un Anarchiste 1980 | 42 x 53 cm | offset

Page 17: Catalogo br em cartaz

3332

J a i r d e S o u z a | Vinte Zero Um Coca-Cola, 50 ans avec Art1992 | 60 x 90 cm | offset

L u i z Pa u l o B a rave l l iCoca-Cola, 50 ans avec Art1992 | 60 x 90 cm | offset

R a f i c J o r g e Fa ra h | São Paulo CriaçãoCoca-Cola, 50 ans avec Art1992 | 60 x 90 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins+StudioCoca-Cola, 50 ans avec Art1992 | 60 x 90 cm | offset

Page 18: Catalogo br em cartaz

3534

J a i r d e S o u z a | Vinte Zero Um 14ème Rio Cine Festival1998 | 32 x 46 cm | 32 x 46 cm | offset

G u t o L i n s e t A d r i a n a L i n s | Manifesto DesignBrazilian Cinema1996 | 61 x 90 cm | offset

Page 19: Catalogo br em cartaz

3736

Page précédente:

Ro g é r i o D u a r t eLe Dieu Noir le Diable Blond1964 | 60 x 90 cm | offset

De gauche à droite,du haut en bas:

I r m ã o s R i p p e rTerre en Transe1967 | 60 x 90 cm | offset

Ru b e n s G e r c h m a nLe Brave Guerrier1968 | 70 x 100 cm | offset

Ro g é r i o D u a r t eMeteorango Kid - Le HérosIntergalactique1969 | 60 x 90 cm | offset

E wa l d H a c k l e r Marilyn Miranda1974 | 46 x 64 cm | sérigraphie

Page 20: Catalogo br em cartaz

3938

R a f i c J o r g e Fa ra h | São Paulo CriaçãoToulouse Farah2001 | 68 x 98 cm | offset

K i ko Fa r ka s | Máquina EstúdioVoyage au Centre de la Terre1992 | 60 x 85 cm | offset

Page 21: Catalogo br em cartaz

4140

Hugo Werner | Hugo Werner Design Semaine Brésilienne2003 | 82 x 60 cm | offset

R i c a r d o L e i t e Religion de la Consommation2002 | 90 x 60 cm | offset

Page 22: Catalogo br em cartaz

42 43

R a f i c J o r g e Fa ra h | São Paulo CriaçãoEco – Rio 921992 | 46 x 64 cm | offset

N i l a B a n d e i raGéométrique 2 0 0 4 | 42 x 59.5 cm | impression numérique

G a b r i e l Ze l l n e i s t e rIl Potere, I Poteri2003 | 56 x 84 cm | impression numérique

G u t o L a c a z | Arte ModernaEco – Rio 921992 | 46 x 64 cm | offset

Page 23: Catalogo br em cartaz

4544

Fá b i o Z i m b r e sEd. Tonto Présente des Dessins Jamais Vus2003 | 51 x 71 | offset

T h e o d e O l i ve i ra C a r va l h o | TecnopopNew Ideas in Medallic Sculpture 2005 | 50 x 70 cm | offset

H u g o We r n e r e t G u i l h e r m e S e a r a | Bureau de Design Guilherme SearaGrupo Corpo Tournée 20032003 | 47 x 68 cm | sérigraphie

M a r co s M i n i n i Amour Difficile2004 | 44 x 64 cm | offset

Page 24: Catalogo br em cartaz

4746

B i l l y B a co n | Nú-DësJ’ai tué une Police dans le DNA Typographique2005 | 42,5 x 61,5 cm | offset

Marcos Leme, Tonho et Ricardo Leme | 3oitãoPop1999 | 40 x 60 cm | sérigraphie

M a r co s L e m e e t N e r e o Z a g o | Zago Design Inc.Be a Friend to Art2001 | 61 x 91 cm | sérigraphie

D e n i s Ka m i o ka ( C i s m a ) | LoboResfest Brasil 2003 | 59 x 84 cm | offset

D e n i s Ka m i o ka ( C i s m a ) | LoboResfest Brasil 2003 | 59 x 84 cm | offset

Angela Detanico et Rafael Lain | Detanico LainUtopie 2004 | 60 x 80 cm | offset

M a r co s L e m e | Amster Yard / McCann Ericsson NYWall of Sound2001 | 60 x 90 cm | impression numérique

M a t e u s d e Pa u l a S a n t o s | Lo b oPanzertúnel 2001 | 40 x 60 cm | offset

Page 25: Catalogo br em cartaz

4948

F l áv i a N a l o n e t Fá b i o P ra t a | ps.2 arquitetura + designFILE 20042004 | 90 x 60 cm | offset

De gauche à droite:

To n h o | Quinta-feiraMa Chérie 2004 | 59,4 x 84 cm | offset

A l ex a n d r e S u a n n e s Totonho & Os Cabra2001 | 46 x 64 cm | offset

Yo m a r A u g u s t o | vo6Mi_Yo Exhibition 2004 | 30 x 40 cm | sérigraphie

Page 26: Catalogo br em cartaz

5150

Va n e s s a K n o r s tLa Vieille2005 | 60 x 40 cm | sérigraphie

Ru t h K l o t z e l | Estúdio InfinitoDans le Fleuve des Amazones1992 | 64 x 94 cm | offset

Page 27: Catalogo br em cartaz

5352

H e l o í s a Fa r i a | 19 DesignCarnaval2004 | 46 x 64 cm | offset

Ro d o l fo Va n n i20ème. Biennale Internationale de São Paulo 1989 | 63.5 x 92 cm | offset

Page 28: Catalogo br em cartaz

5554

Page précédente:

Ce z a r B i a n c h i | Cezar Bianchi DesignBéni par Dieu. Et Beau par Nature?2004 | 73 x 103 cm | impression numérique

G u t o L i n s e t H a m i l t o n Va z P e r e i raCœur Déchiré2000 | 44 x 63 cm | impression numérique

Pa b l i t o Ku c a r z | Design do DesassossegoAperitifs2005 | 64 x 46 cm | offset

Page 29: Catalogo br em cartaz

5756

A n d r é Co e l h oDélai de Validité2004 | 40 x 60 cm | offset

M a r co s M i n i n i Chaos Leminski2000 | 40 x 55 cm | offset

V i c t o r G a r c i aADG. Poster Contest II. Violence

Ce l s o L o n g o | Imageria EstúdioSESC São Paulo – 40 Ans de Travail Social avec des Personnes Âgées 2003 | 46 x 64 cm | impression numérique

D a n i e l Tr e n c h | Estúdio MolaAtemporel. SESC São Paulo – 40 Ans de Travail Social avec des Personnes Âgées2003 | 46 x 64 cm | impression numérique

J a i r d e S o u z a | Vinte Zero Um Comment Naissent les Anges1995 | 60 x 90 cm | offset

Va n e s s a K n o r s t | Opus Múltipla Comunicação IntegradaM’eau 2004 | 34 x 38 cm | sérigraphie

C h r i s t i a n o C a l ve t | resistro®sponsored® 2003 | 60 x 80 cm | impression numérique

Page 30: Catalogo br em cartaz

5958

Page précédente:

N e y Va l l e e t C l a u d i a G a m b o a | Dupla DesignOccupations/Découvertes 1998 | 42 x 70 cm | offset

R a f i c Fa ra hFlávio Império sur Scène1987 | 32 x 50 cm | offset

A n a L u i s a E s co r e l | Ouro Sobre AzulConcert de Guitares 1993 | 42 x 54,9 cm | offset

N e y Va l l e e t C l a u d i a G a m b o a | Dupla DesignPromoting Human Rights Through Good Governance in Brazil 2003 | 50 x 70 cm | offset

De gauche à droite, du haut en bas:

Fe r n a n d a L e m o sCycle de la Vie - Rituels de Passage 1997 | 30.5 x 60.5 cm | offset

L u c i a n a C a b ra l | OpusMúltipla Comunicação IntegradaEspaço das Artes 2004 | 37.5 x 58 cm | impression numérique

G u t o L i n s e t A d r i a n a L i n s | Manifesto DesignOù la Terre Finit2001 | 60 x 90 cm | offset

Wa s h i n g t o n D i a s L e s s a e t Pa u l o Ce s a r Ro c h a Estado Novo 1997 | 41 x 63 cm | offset

Page 31: Catalogo br em cartaz

6160

K i ko Fa r ka s | Máquina EstúdioSérie d'affiches pour l'OSESP - Orchestre Symphonique de l'État de São Paulo 2004-2005 | 85 x 125 cm | impression numérique

Page 32: Catalogo br em cartaz

62 63

Plus... Nous allons mettre l’accent sur trois manifestations

complémentaires à l’exposition Brésil à l’Affiche:

Tout d’abord, une sélection d'affiches du designer

Rico Lins, le commissaire de cette exposition.

Ensuite, une sélection d'affiches lambe-lambe brésiliennes,

notamment les affiches typographiques du Groupe

Piratininga/Espaço Coringa, de São Paulo, et de la Galerie

Adesivo, de Porto Alegre, accompagnées d’analyse critique.

Et, finalement, une sélection d'affiches créées dans le

cours de Développement de Projet de l’Ecole Supérieure de

Design Industrielle (ESDI), à Rio de Janeiro, une expérience

fascinante dans l'enseignement du design au Brésil.

Il faut signaler également trois groupes d'affiches issus de

quelques actions qui ont contribué et qui contribuent à la

diffusion de l'affiche au Brésil: Le premier groupe réunit les

affiches créées pour le Prix Museu da Casa Brasileira, institué en

1986 par le Service Culturel de la Préfecture de São Paulo.

Considéré comme l’événement le plus marquant dans la

catégorie au Brésil, il contribue à la reconnaissance et à la

création de design dans le pays.

Le deuxième groupe présente les affiches créées pour

l'exposition Coca-cola, 50 Ans avec Art, à l’occasion de la

commémoration du cinquantenaire de son implantation au

Brésil. Cette exposition, datant de 1992, a réuni 25 artistes de

renom pour interpréter librement la mythique image de

Coca-Cola en rapport avec la diversité culturelle brésilienne.

Le troisième groupe réunit les affiches créées

pour la Biennale Internationale de São Paulo. La plus

ancienne manifestation du genre au Brésil établit un

rapprochement entre la production d'affiches et les arts

plastiques et le design graphique. Conçue par l'industriel

Francisco Matarazzo Sobrinho, la Biennale représente, depuis

1951, le moment fort dans la production culturelle brésilienne,

accueillant à chaque édition des créateurs de dizaines de pays.

Pa u l o M o r e t t o São Paulo - 450 ans 2004 | 66 x 96 cm | typographie

Page 33: Catalogo br em cartaz

65

André CoelhoPrazo de Validade2004, 40 X 60 cm

Pa g e p ré c é d e n t e

Rico Lins | Rico Lins + StudioReciclato 2001 | 66 x 96 cm | offset

De gauche à droite,du haut en bas

Rico Lins | Rico Lins + StudioJe sais que t’aimerai 1994 | 40 x 60 cm | offset

Rico Lins | Rico Lins + StudioContes d’été 1983 | 40 x 60 cm | offset

Rico Lins | Rico Lins + StudioGrimm 1986 | 60 x 30 cm | offset

Rico Lins | Rico Lins + StudioBooks for Language Retarded Children 1984 | 40 x 60 cm | offset

Rico Lins | Rico Lins + StudioPixinguinha 1995 | 64 x 64 cm | offset

Page 34: Catalogo br em cartaz

66 67R i co L i n s | Rico Lins + StudioPanamericana 96 Graphic 1996 | 44 x 60 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins + StudioKultur Revolution1990 | 38 x 60 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins + StudioLes Droits de l' homme et du Citoyen1989 | 63 x 77 cm | offset

Rico Lins | Rico Lins + StudioLa Boca del Lobo 1989 | 69 x 99 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins + StudioLabyrinth of Passion 1982 | 64 x 95 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins + StudioBrésil: le Trafique de la Mémoire 1988 | 71 x 49.5 cm | offset

R i co L i n s | Rico Lins + StudioDoux Pouvoir 1996 | 60 x 90 cm | offset

Page 35: Catalogo br em cartaz

68 69

Léchant les murs de la ville

Paris est une ville riche de beautés. De l’ampleur des

boulevards, en passant par le charme des cafés et la richesse

des musées, la capitale française fait un appel constant au

regard du touriste. Si le regard est graphique - au sens où il

cherche dans le paysage urbain une multitude de traces

imprimées - il est quasiment impossible de résister aux

antiquaires de St-Germain-des-Prés, où les éditions rares

s’exhibent dans les vitrines, et aux bouquinistes installés le

long de la Seine, avec des reproductions de célèbres affiches.

Jeter un coup d’œil sur ces œuvres, c’est entamer un voyage

dans le temps, où les personnages et les mœurs d’autrefois

s’instaurent dans notre imaginaire pour longtemps.

São Paulo, de son côté, cache ses beautés. Elle demande

au flâneur distrait un regard plus attentif. Chaotique et sans

planification, fruit incohérent de l’initiative privée, on la voit

se livrer au hasard et à l’improvisation: les édifices, les

panneaux indicateurs et les voitures se superposent dans un

vacarme agressif aux yeux du passant. Puisque l’affiche est

une image fixe qui s’adresse à l’observateur en mouvement,

São Paulo, en négligeant ses piétons, privilégie le format

panneau publicitaire, destiné aux automobilistes et d’un

coût très élevé. Les affiches de petit et moyen formats,

idéales pour recevoir la signature de talentueux artistes

graphiques, malheureusement, sont confinées dans des

espaces fermés.

L’affiche lambe-lambe (lèche-lèche) devient, donc, l’imprimé

urbain le plus accessible et démocratique adopté par des

nombreuses villes brésiliennes. De spectacles de théâtre aux

bals des banlieues, ces imprimés d’apparence médiocre et de

coût réduit ont envahi les murs de chantiers, de la voie ferrée,

les piles de ponts et encore des lieux moins prisés. Par leur

dispersion dans la ville, de manière excessive et insolente, ils

sont devenus la cible numéro un dans le combat contre la

pollution visuelle de grandes métropoles. C’est dommage, car

ils préservent une importante tradition typographique.

C’est une famille d’immigrés italiens qui sera à l’origine

et perpétuera l’histoire de cet imprimé à São Paulo. Installée

depuis les années 30 dans le centre ville, l’imprimerie

Cinelândia va collaborer à l’intense activité culturelle de la

région. Pendant quelques décennies, Monsieur José Raphael

Firmino Tiacci dirige le bureau et sert une clientèle

diversifiée, allant des somptueuses salles de cinéma aux

théâtres de vaudevilles. Personnage aimé, Mr Firmino

conquiert d’importants clients comme le Théâtre Municipal,

pour qui il imprime des centaines d’affiches,

programmations et billets. Les affiches de Cinelândia ont

porté les noms de vedettes comme Mazaroppi, Tônia Carrero,

Cacilda Becker, entre autres, imprimés avec des caractères

en bois importés d’Italie. Quelques artistes, d’ailleurs, sont

devenus amis de la famille et visiteurs assidus de l’imprimerie.

C’est Mr Odilon Tiacci, petit-fils de Mr Firmino, qui nous

raconte cette histoire. Il dirige l’imprimerie depuis 1980,

après le décès de son grand-père. Bien qu’il ne travaille plus

avec des affiches en typographie, Odilon se souvient de

l’époque où il aidait à placer les caractères en bois dans les

rames d’impression. «J’adorais faire ça.», avoue-t-il sans

cacher sa nostalgie. Il se souvient que les clients

choisissaient les caractères sur un catalogue de polices

accroché au mur pour faire les affiches avec le typographe.

Les caractères aux corps plus grands étaient fabriqués dans

l’imprimerie, découpés en eucatex (latte) et fixés sur une

base de bois contreplaqué. Ces caractères « faits maison »

recevaient souvent des noms curieux. Le caractère Rita Lee,

par exemple, – nommé ainsi suite à une belle affiche réalisée

pour la chanteuse pop brésilienne – est devenu le favori de

la clientèle.

La galerie dans les rues

Au début des années 90, le jeune artiste plasticien Ernesto

Bonato participe à une exposition d’art collectif qui occupait

une galerie et quelques murs de la région centrale de São

Paulo. Après avoir vu ses gravures juxtaposées aux affiches

lambe-lambe, Bonato décide de se servir de cette technique

pour multiplier et éparpiller ses œuvres à São Paulo. C’est

alors qu’il frappe aux portes de l’imprimerie Cinelândia pour

reproduire la gravure en taille naturelle Cœur d’une baleine.

Son objectif était d’insérer dans le paysage urbain une

image graphique qui bouleverse, par son étrangeté, le regard

du passant, habitué aux panneaux publicitaires. C’est la

naissance du Projet Lambe-Lambe, un travail collectif des ateliers

Piratininga et Coringa, qui jusqu’à maintenant a crée plus de

5OOO affiches en xylogravure et caractères mobiles en bois,

collées partout à São Paulo et dans d’autres villes brésiliennes.

«Notre intervention cherche à créer un repos, un silence

dans cette cacophonie d’images, puisque l’usage de la ville

comme support de publicité est allé trop loin.», déclare

Bonato, qui n’est pas un critique entêté du lambe-lambe.

Au contraire, il signale que ce type d’imprimé occupe des

espaces dégradés de la ville, et qu’il serait donc hypocrite

de pénaliser uniquement les personnes engagées dans cette

activité. «Notre regard est critique par rapport à ce genre

d’appropriation de l’espace. La ville a abandonné des lieux

qui aimeraient revivre. Si la ville est vouée à l’abandon, seule

l’interdiction de l’affiche lambe-lambe paraît arbitraire.»

Il s’agit plutôt d’un problème d’ordre politique et

économique. Au contraire du panneau publicitaire, qui

Page 36: Catalogo br em cartaz

L’esthétique du précaire

Les chemins frayés par les arts graphiques brésiliens sont

plus que tortueux. Installée officiellement en 1808, plus de

trois siècles après Gutenberg, la première presse brésilienne

est amenée dans le bagage de la Cour portugaise, en fuite

de l’invasion napoléonienne. Même sous le joug de la

censure, la presse brésilienne se diversifie rapidement en

plusieurs gazettes et périodiques prêts à défier le discours

monarchique et former une conscience civilisatrice dans le

pays. Malheureusement, les conditions matérielles de ces

publications étaient précaires; les presses étaient abîmées,

le papier de mauvaise qualité et les équipements achetés

d’occasion. Le saut qualitatif viendrait seulement en 1880,

avec la Proclamation de la République. A cette occasion, la

presse endosse une plus grande responsabilité face à la vie

publique brésilienne, et abandonne, peu à peu, l’aspect

artisanal de ses premières années. Cependant, il faut

attendre le XXe siècle, pour qu’elle incorpore les nouveautés

technologiques importées d’Europe et des Étas-Unis, comme

l’impression rotative, le papier en bobine et l’agencement

mécanisé de texte. A partir des années 30, avec l’apparition

des agences de communication, elle se développe

considérablement et se perfectionne.

L’affiche lambe-lambe est le reflet de ce chemin incertain.

Au contraire de l’affirmation de son héritage culturel dans

des nombreux pays, l’affiche au Brésil demeure une curieuse

relique dans son précaire stade technologique. Son antipode

demande une complexe planification de création, production

et distribution, le lambe-lambe est encore une pratique

d’amateur. C’est le client qui rédige son texte, accompagne

l’impression et le pose sur les murs de la ville. Son affichage,

cependant, n’assure pas le temps d’exposition de l’imprimé;

ils sont souvent superposés, par le manque d’espace libre.

Bien qu’il existe un «code d’éthique», qui prône la non-

superposition d’imprimés et interdit son affichage sur des

édifices publiques, commerciaux et privés, il est quasiment

impossible de contrôler sa distribution. Ainsi, les restes

d’affiches se juxtaposent à de nouvelles, dans une

composition chaotique et assourdissante. Le service de

nettoyage public n’assure pas le ramassage de ces déchets,

et c’est la ville qui en subit les conséquences.

Lécher c’est sympa

Actuellement, Bonato et les artistes du Projet Lambe-Lambe

impriment leurs affiches à l’atelier typographique Fidalga,

situé au cœur de Vila Madalena, quartier des artistes de São

Paulo. L’imprimerie ressemble plutôt à un garage, voire à une

ferraille, contrastant avec l’atmosphère hostile des modernes

imprimeries. Son espace réduit accueille à peine une

imprimante et les employés de l’atelier, la seule surface

blanche disponible étant celle du papier vierge. Sans parler

de l’odeur d’encre qui imprègne l’air. Les nostalgiques

diraient qu’elle ressemble à une imprimerie pour machos.

De l’esquisse de l’affiche à son impression en dégradé,

Fidalga est probablement l’une des dernières imprimeries de

le plus évident est l’historique imprimerie américaine Hatch

Show Print Shop. Inaugurée en 1879, dans le ville de

Nashville, et toujours en pleine activité, la Hacht a imprimé,

avec des caractères en bois, les affiches des plus importants

musiciens américains. Rassemblées dans la collection du

Musée Country Music Hall of Fame (dont le Website met à

disposition des souvenirs historiques de l’imprimerie pour

la vente sur Internet), les affiches de la Hatch ont une qualité

graphique remarquable qui a su créer une véritable identité

visuelle pour la musique populaire américaine, dont

beaucoup de designers contemporains s’inspirent.

Au Brésil, le paysage est différent. Banda Fettyche (Bande

Fétiche), Moleca Manhosa (Fillette Rusée), Banda Cachorrões

(Bande de Salauds) e Lábios de Mel (Lèvres de Miel) sont

quelques noms annoncés aujourd’hui par les affiches

lambe-lambe. Loin de tout jugement de valeur, ces exemples

illustrent sa marginalisation au cours de quelques

décennies. Récemment, quelques artistes et designers,

comme Bonato et ses compagnons, ont décidé de sortir cet

imprimé du limbe, pour le rendre aux qualités expressives

des mutilés caractères en bois. Tandis qu’on le remet à sa

place, le lambe-lambe classique quitte timidement la scène

– remplacé par la version imprimée en sérigraphie – en

laissant ses derniers (et parfois indésirables) vestiges dans

le paysage urbain. Un jour, peut-être, il nous manquera.

Norberto Gaudêncio Junior,designer graphique et professeur

Cet article a été publié dans la Revue Tecnologia Gráfica (Technologie Graphique),éditée par ABTG (Association Brésilienne de Technologie Graphique) et par l’ÉcoleSENAI Theobaldo de Nigris, en mai 2005.

São Paulo, en pleine activité, qui rend hommage à l’invention

de Gutenberg. Selon Ernesto Bonato, le plus fascinant dans

l’impression de lambe-lambe est sa ressemblance avec la

xylogravure, car chez elle «la machine d’impression devient

un outil d’expression qui aide le typographe à comprendre

mieux la dimension humaine de son travail». Selon lui, la

typographie classique permet «un rapport avec le monde

à travers la connaissance des matériaux, des encres et

des équipements».

Monsieur Mauricio Campos, le vétéran imprimeur de

Fidalga, illustre parfaitement la pensée de Bonato.

Ce petit homme se déplace en toute souplesse autour de

l’imprimante, pour ajuster la rame, charger l’encrier, battre

le papier et, finalement, imprimer l’affiche. La technique

d’impression des lambe-lambe remonte à l’origine du métier,

où il fallait avoir une connaissance totale du processus

d’impression : de la capacité à concevoir visuellement

l’imprimé à l’habilité dans l’exécution. C’est exactement le

contraire de ce qui se passe dans les actuels systèmes

d’impression qui fragmentent le travail du typographe avec

le choix des procédés photographiques et numériques.

L’affiche lambe-lambe est appréciée également par les traces

que les caractères en bois laissent sur le support imprimé,

contrairement à la précision de la typographie numérique.

Ce « défaut» fascine les designers du monde entier, qui se

servent des limitations techniques de vieux caractères en

bois, pour créer des motifs graphiques intéressants.

70 71

Page 37: Catalogo br em cartaz

72 73

G a l e r i e A d e s i voP ro j e t Rues MirobolantesL u c a s R i b e i r o e t Eve l i s e S t r o t t m a n n2005 | 66 x 96cm | sérigraphie

Artistes participants (images dessus):B r u n o 9 l i , S p e c t r o g i r l , G e ra l d o Tava r e s ,Tra m p o, M a t e u s G r i m m , P l i m , E m e r s o n P i n g a r i l h o,C a r l a B a r t h et Po b r e , A l ex a n d r e C r u z “ S e s p e r ”

Page précédente:

E s p a ço Co r i n g a e t At e l i e r P i ra t i n i n g aProjet Lambe-Lambe1993-94 | 66 x 96 cm | typographie

Artistes participants:E l i s a D i a s B a t i s t a , U l y s s e s B o s co l o d e Pa u l a ,M a r g o t D e l g a d o, G i l b e r t o To m é , M a r i a V i l a r e s ,Pa u l a E r b e r, A n d r é S a l e r n o, F l av i a R i b e i r o,Re g i n a M a c h a d o, L e t í c i a To n o n , V i c t o r R i q u e ,E r n e s t o B o n a t o, J e r ô n i m o S o a r e s , C l e i r i C a r d o s o.

Page 38: Catalogo br em cartaz

7574

sérigraphie ou plotter. Au cours de l’année scolaire, on allait

créer un total de trois livres et trois affiches.

Dans la première activité, l’étudiant transforme le texte

d’un manuel sur la composition d’un livre, en livre illustré.

C’est une activité qui aide l’étudiant à mémoriser les règles

lors de son application. La deuxième activité est un essai

photographique sous forme de livre, avec texte et

illustration. Finalement, dans la troisième activité, l’étudiant

développe un projet au libre choix. Le seule règle à respecter

est la limite de capacité des équipements disponibles pour

la réalisation du projet.

L’ensemble des activités qui s’en suivent porte sur l’affiche,

un support graphique familier aux étudiants. Le thème à

choisir doit avoir un lien avec la jeunesse: les loisirs, la

culture, les soucis d’identité culturelle et écologique ou les

sujets d’ordre social. Le thème est très important pour la

conception du projet, car c’est le contenu du message qui

rend le travail personnel. Avec un format d’affiche fixé à

l’avance, nous passons à la première activité qui se réfère au

cinéma. L’étudiant choisi un film parmi cinq qui lui sont

présentés. Sur l’affiche à créer, on a imposé une restriction:

les illustrations ne sont pas permises – seulement

l’utilisation de couleurs et la typographie.

Dans la deuxième activité, l’étudiant crée une affiche

illustrée sur le même film. Il est intéressant de remarquer

les différences dans l’emplacement des textes dans les deux

versions, ainsi que dans l'usage personnel des logiciels, dans

la composition de lignes et l’équilibre des forces et formes.

La troisième affiche présente également un thème à choisir

parmi une série de propositions: le quartier où l’on habite, une

exposition, un projet d’intérêt social, et ainsi de suite.

Cet enseignement excelle en trois points: l’interaction

de l’étudiant dans le processus de production; l’expérience

de créer un objet en série; et l’occasion de travailler sur de

nouveaux concepts, sans violer les règles du possible.

Guilherme Cunha Lima,professeur et designer graphique

Une proposition d’enseignement sur Projet Graphique à l’Université

Avant l’expansion de l’informatique, l’enseignement

de projet en design graphique souffrait d’une certaine

précarité, dûe au coût élevé dans la fabrication des

prototypes. Même dans les bureaux de graphisme, on optait

pour créer des maquettes assez complexes. Dans les écoles

techniques, la situation était encore pire; nous étions

contraints de réaliser un seul essai, pour éviter que les

projets soient onéreux.

Avec l’avènement des ordinateurs personnels, surtout

après l’introduction du langage postscript, nous avons vu

naître un univers de technologie de pointe qui a permis au

designer de mieux contrôler les étapes de production.

La pratique changeait. Ce qui était un rêve de consommation

est devenu une réalité quotidienne. Il ne manquait qu’un pas

pour arriver aux prototypes.

En 1996, j’ai commencé à enseigner le Projet Graphique à

la ESDI (Escola Superior de Design Gráfico) de l’Universidade

do Estado de Rio de Janeiro. Je venais de Recife, d’une

expérience très enrichissante à l’Universidade Federal de

Pernambuco. J’y avais essayé des nombreuses alternatives

d’enseignement, assez novatrices pour l’époque, et j’étais

prêt à entreprendre une nouvelle expérience. L’année

suivante, j’ai mis en place le cours Développement du Projet

de Programmation Visuelle 2 afin de permettre aux

étudiants de travailler directement avec des prototypes.

A partir des aptitudes acquises sur la mise en page et la

typographie, on allait travailler sur la conception de projet

et sa mise en application dans la création de prototypes

d’objets graphiques en tant qu’œuvre sérielle.

Notre création serait appliquée aux supports livre et

affiche. Pour que les livres soient composés et reliés, les

étudiants devaient acquérir des connaissances préalables

sur les procédés de reliure et finition. Afin de se rapprocher

de la fabrication en série, les supports seraient fabriqués

selon des critères fixés à l’avance, d’un minimum de trois

exemplaires. Les affiches auraient un format maximal BB

(96 x 66 cm), selon l’équipement utilisé pour l’impression:

G o e b e l We y n e40 ans de l’École Supérieure de Design Industriel2003 | 59.5 x 84 cm | offset

Page 39: Catalogo br em cartaz

76 7777Dans ces pages:

Affiches créées par les étudiants de l’Universidade do Estado do Rio de Janeiro – ESDI (Escola Superior de Design Industrial), dans le cadre du cours «Développement du Projet de Programmation Visuelle 2»,dispensé par le professeur Guilherme Cunha Lima, Phd.

D u h a u t e n b a s :

56 x 90 cm | impression numérique

M a i t ê M o n t e n e g r oThe Graduate | 2004

T h i a g o L a c a z e t R a q u e l S o a r e sCopacabana | 2002

Ta mya Ro c h a e t L u i z a Co r r e i aCopacabana | 2002

B á r b a ra E m a n u e lClub de la Lutte | 2002

M a r i a n a D o u ra d oVertigo | 1999

Pa g e s u i va n t e :

Pa b l o U g áVertigo | 1999

G a b r i e l a C a r n e i r oO Auto da Compadecida | 2005

T h i a g o M a i aTrainspotting | 2004

L u a n a d e S o u z aTrainspotting | 2004

Pa b l o Ro s s iLes Monde | 1999

Fe r n a n d o L a t i n eHedwig | 2002

T h i a g o L a c a zHedwig | 2002

D i a n a F i d e l i sAmores Perros | 2004

E d u a r d o Co n c e i ç ã oNina | 2005

Page 40: Catalogo br em cartaz

78 79

De gauche à droite, du haut en bas:

Prix Design Museu da Casa Brasileira | 42 x 60 | offsetS i l v i a R i b e i r o e t Ro b e r t o S t e l z e n e r | D e n i s M o s e s | C l a u d i a Faya d A u r e s n e d e P i r e s S t e p h a n | L u c i a n e V i e i ra B a r b o s a | C l a u d i o F ra n co F l e t s c h E l i a n a Ta c h i b a n a | Ro b e r t o G o d o y | E d u a r d o A l b u q u e r q u e

De gauche à droite, du haut en bas:

Coca-Cola – 50 Ans avec Art | 60 x 90 | offsetE l i a n e S t e p h a n | A m i l c a r d e C a s t r o | O s wa l d o M i ra n d a C a r l o s Ve r g a ra | L u i z S t e i n | O z D e s i g n J o s é C l á u d i o d a S i l va | R i c a r d o Va n S t e e n | L e o n i l s o n

Page 41: Catalogo br em cartaz

80 81

De gauche à droite, du haut en bas:

B i e n n a l e I n t e r n a t i o n a l e d e S ã o Pa u l o | 64 x 94 | offsetRe g i s M a d u r e i ra C a r d i e r i | C l a u d i o M o s c h e l l a | D a r i o C h i ave r i n i , D o n a t o Fe r ra r i e t A n t o n i o C e l s o S p a ra p a n C l a u d i a S c a t a m a c c h i a | J o s é M a r i a L o p e z P r i e t o - P e p ó n | R i c o L i n s Fe r n a n d o B a ko s | L o u i s e B o u r g e o i s | L e o n i l s o n et R a u l L o u r e i r o

De gauche à droite, du haut en bas:

B i e n n a l e I n t e r n a t i o n a l e d e S ã o Pa u l o | 64 x 94 | offsetA n t o n i o B a n d e i ra | A l ex a n d r e Wo l l n e r | A r n a l d o G r o s t e i n L u i s O sva l d o Va n n i | D a n i l o d i P r e t e | D e r s i o B a s s a n i | M a r i a A r g e n t i n a B i b a s | G o d u b i n B e l m o n t e e t M o a c y r Ro c h a | C l a u d i o M o s c h e l l a

Page 42: Catalogo br em cartaz

82 83

[email protected]

Afflalo, Glória | Afflalo, Bitiz | Martins, Marciaa+a [email protected]

Aguiar, João Baptista da Costa Costa Aguiar Desenho Grá[email protected]

Albuquerque, Eduardo | Mistura [email protected]

Augusto, Yomar | [email protected]

Bacon, Billy | Nú-Dë[email protected]

Bandeira, Nila | T19/[email protected]

Baravelli, Luiz Paulo [email protected]

Barbosa, Luciane [email protected]

Barros, Geraldo de [email protected]

Bianchi, Cezar | Cezar Bianchi [email protected]

Biava, Helenice | Studio [email protected]

Bienal Internacional de São [email protected]

Cabral, Luciana | OpusMúltipla Comunicação [email protected]

Calvet, Christiano | resistro®[email protected]

Cardoso, [email protected]

Carvalho, Theo de Oliveira | [email protected]

Castro, Amí[email protected]

Cavalcanti, Romero [email protected]

Coelho, André [email protected]

Danowski, Sula | Danowski [email protected]

Detanico, Angela | Lain, Rafael | Detanico [email protected]

Duarte, Rogé[email protected]

Escorel, Ana Luisa | Ouro Sobre [email protected]

ESDI | Escola Superior de Desenho [email protected]

Farah, Rafic Jorge | São Paulo Criaçã[email protected]

Faria, Heloísa | 19 [email protected]

Farkas, Kiko | Máquina Estú[email protected]

Fayad, Claudia Maria [email protected]

Fletsch, Claudio [email protected]

Galasse, David | Galasse [email protected]

Garcia, Victor | Interface [email protected]

Gaudêncio Junior, Norberto | [email protected]

Gerchman, [email protected]

Godoy, Roberto | ar [email protected]

Hackler, [email protected]

Irmãos [email protected]

Kamioka, Denis (Cisma) | [email protected]

Klotzel, Ruth | Estúdio [email protected]

Knorst, Vanessa [email protected]

Kucarz, Pablito [email protected]

Lacaz, Guto | Arte [email protected]

Leite, Ricardo | Crama Design Estraté[email protected]

Leme, Marcos | Leme, Ricardo | 3oitã[email protected]

Lemos, Fernanda [email protected]

Leonilson | Loureiro, [email protected]

Lessa, Washington Dias | Rocha, Paulo [email protected]

Lima, Guilherme da [email protected]

Lins, Guto | Lins, Adriana | Manifesto [email protected]

Lins, Rico | Rico Lins + [email protected]

Longo, Celso | Imageria Estú[email protected]

Maluf, Antonio [email protected]

Minini, Marcos | Master Comunicação [email protected]

Miranda, Oswaldo (Miran)[email protected]

Moretto, Paulo [email protected]

Moses, Denis | Sociedade da Comunicaçã[email protected]

Nalon, Flávia | Prata, Fábio ps.2 arquitetura + [email protected]

Oz [email protected]

Perrone, Carlos | Desenholø[email protected]

Pletsch, Claudio Franco [email protected]

Projeto [email protected]

Ribeiro, Lucas | Strottmann, Evelise Galeria [email protected]

Ribeiro, Silvia | Estúdio Silvia [email protected]

Santos, Mateus de Paula | [email protected]

Schnell, Marcellus | lápis-lazú[email protected]

Silva, José Claudio [email protected]

Souza, Jair de | Vinte Zero Um [email protected]

Stein, [email protected]

Steinberg, Silvia [email protected]

Stephan, Auresnede Pires | [email protected]

Stephan, [email protected]

Suannes, Alexandre [email protected]

Tachibana, Eliana [email protected]

Tonho | [email protected]

Trench, Daniel | Estúdio [email protected]

Valle, Ney | Gamboa, Claudia | Dupla [email protected]

Van Steen, [email protected]

Vanni, Rodolfo | Cia. de [email protected]

Vergara, [email protected]

Werner, Hugo | Seara, GuilhermeEscritório de Design Guilherme [email protected]

Weyne, [email protected]

Wollner, Alexandre | wollner designo [email protected]

Zellmeister, Gabriel | W/[email protected]

Zimbres, [email protected]

[email protected]

Page 43: Catalogo br em cartaz