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N UMERO 43 SEPT-OCT 2009 SUD SUD SUD SUD VERSION VERSION VERSION VERSION 85 JOURNAL D’INFORMATION DU SYNDICAT SUD ÉDUCATION VENDÉE Solidaire Unitaire et démocratique Sommaire Edito 1-2 Compte- rendu CAPD Qui suis-je ? 3 Jardins d’éveil 4-7 Bulletin d’adhésion- 5 Le collège des privilèges 6 La résistance continue 8 Privatisation de la poste - Poires et dépêches 9-10 Contacts 10 Le parlement et le gouvernement n’ont pas chômé cet été. C’est devenu une habitu- de depuis l’adoption des ordonnances en juil- let 2004 sur le CNE (contrat nouvel embau- che) désormais reconnu illicite par les organi- sations internationales, les pires régressions sociales se font désormais l’été ! Mardi noir pour le statut de fonctionnaire Ainsi le 7 juillet, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi du gouvernement dénom- mé« mobilité et parcours profes- sionnels » et le 23 juillet de ma- nière définitive sans qu’aucune modification n’ait été apportée. Parmi les mesures les plus dan- gereuses pour les fonctionnaires, on peut citer : Le principe de l’inégalité salariale, car dé- sormais pour un même emploi, les agents pourront être rémunérés différemment (vive la prime au mérite !) Lors d’une restructuration d’un servi- ce, le fonctionnaire « restructuré » devra ac- cepter une des 3 propositions de reclasse- ment faite par l’administration sous peine d’ê- tre licencié ou mis en disponibilité d’office, ce qui signifie la fin « de la garantie de l’em- ploi » La généralisation de la précarité avec la possibilité de recrutements de contractuels ou d’intérimaires dans toute la fonction publique, le cumul de 3 emplois à temps partiels dans les 3 fonctions publiques. Autre- ment dit, ce texte entérine la fin du recrutement statutaire par concours ! En remettant ainsi en cause le sta- tut, le gouvernement s’attaque au principe même de la fonction publi- que établi au lendemain de la seconde guer- re mondiale : le principe de neutralité des agents, qui assure ainsi l’égalité de traite- ment des citoyens. Cette loi complète la RGPP, car elle va permettre au gouvernement de restructurer et de licencier des dizaines de milliers de fonctionnaires… pour que les quelques mis- sions de service public restantes puissent être assurées par des sociétés privées. Le 15 juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le travail le dimanche, loi validée par le conseil constitu- tionnel le 6 Août. Pendant l’été les mauvais coups pleuvent… Pendant l’été les mauvais coups pleuvent… Pendant l’été les mauvais coups pleuvent… Pendant l’été les mauvais coups pleuvent…

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NUMERO 43

SEPT-OCT 2009

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JOURNAL D’ INFORMATION DU SYNDICAT SUD ÉDUCATION VENDÉE

S o l i d a i r e Un i t a i r e e t d émo c r a t i q u e

Sommaire

Edito 1-2

Compte- rendu CAPD

Qui suis-je ? 3

Jardins d’éveil 4-7

Bulletin d’adhésion- 5

Le collège des privilèges 6

La résistance continue 8

Privatisation de la poste - Poires et dépêches 9-10

Contacts 10

Le parlement et le gouvernement n’ont pas chômé cet été. C’est devenu une habitu-de depuis l’adoption des ordonnances en juil-let 2004 sur le CNE (contrat nouvel embau-che) désormais reconnu illicite par les organi-sations internationales, les pires régressions sociales se font désormais l’été !

Mardi noir pour le statut de fonctionnaire

Ainsi le 7 juillet, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi du gouvernement dénom-mé« mobilité et parcours profes-sionnels » et le 23 juillet de ma-nière définitive sans qu’aucune modification n’ait été apportée. Parmi les mesures les plus dan-gereuses pour les fonctionnaires, on peut citer :

→ Le principe de l’inégalité salariale, car dé-sormais pour un même emploi, les agents pourront être rémunérés différemment (vive la

prime au mérite !)

→ Lors d’une restructuration d’un servi-ce, le fonctionnaire « restructuré » devra ac-cepter une des 3 propositions de reclasse-ment faite par l’administration sous peine d’ê-tre licencié ou mis en disponibilité d’office, ce qui signifie la fin « de la garantie de l’em-ploi »

→ La généralisation de la précarité avec la possibilité de recrutements de contractuels ou d’intérimaires dans toute la fonction publique, le cumul de 3 emplois à temps partiels dans les 3 fonctions publiques. Autre-ment dit, ce texte entérine la fin du recrutement statutaire par concours !

En remettant ainsi en cause le sta-tut, le gouvernement s’attaque au principe même de la fonction publi-

que établi au lendemain de la seconde guer-re mondiale : le principe de neutralité des agents, qui assure ainsi l’égalité de traite-ment des citoyens.

Cette loi complète la RGPP, car elle va permettre au gouvernement de restructurer et de licencier des dizaines de milliers de fonctionnaires… pour que les quelques mis-sions de service public restantes puissent être assurées par des sociétés privées.

Le 15 juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le travail le dimanche, loi validée par le conseil constitu-tionnel le 6 Août.

Pendant l’été les mauvais coups pleuvent…Pendant l’été les mauvais coups pleuvent…Pendant l’été les mauvais coups pleuvent…Pendant l’été les mauvais coups pleuvent…

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C’est la régression sociale pour tous avec ce gouvernement. Avant, sans doute, le retour programmé de l’esclavage !

En généralisant la possibilité de travailler le dimanche, le gouvernement grignote nos acquis sociaux…car nul doute que très bientôt cette mesure sera généralisée à tous les tra-vailleurs.

Concrètement le texte prévoit que les commer-ces puissent ouvrir le dimanche s’ils sont situés dans une zone touristique (fixée par le préfet). De 600 à 6000 communes seraient concernées et aucune compensation salariale ne sera obli-gatoire (repos compensateur, majoration sala-riale…) : un texte sur mesure pour le patronat ! Les PUCE (périmètre d’usage de consomma-tion exceptionnelle) seront instaurés dans les agglomérations de plus de 1 million d’habitants et pourront ouvrir le dimanche. Le texte prévoit que les salariés devront être « volontaires ». Quelle hypocrisie, c’est bien méconnaître le lien entre employeur et salarié qui exclut tout application du volontariat…

Ce gouvernement n’a d’autres projets que de faire des centres commerciaux l’horizon indé-passable de la vie en société…

Le 29 juillet, le gouvernement publiait les décrets sur la for-mation des enseignants

SUD éducation s’est toujours prononcé contre la masterisation et a voté contre les textes du gouvernement lors des différentes instances consultatives.

Le concours des enseignants aura lieu désormais en septembre /octobre de la 2ème année de master, la porte ouverte aux prépara-tions privées pendant l’été ! En deuxième an-née, les candidats reçus devront assurer 12 heures de cours tandis que dans le 1er degré, les stagiaires se verront déchargé d’une jour-née de cours : temps très insuffisant qui ne per-met pas de réfléchir à nos pratiques !

Des décrets et des circulaires devront préciser le contenu de la formation. Cependant il est pré-vu que l’université soit au centre du dispositif de formation.

13500 postes en moins en cette rentrée, 16 000 postes l’année pro-chaine (dt 14 000 postes d’ensei-gnants stagiaire en moins), se sont les dernières annonces du nou-veau ministre Luc Chatel. Il n’y a donc rien à espérer ou à attendre d’éven-tuelles négociations (auxquelles SUD éducation n’a jamais été invitée). Il nous faut développer un mouvement fort dans l’Education nationale pour stopper l’hémorragie : grèves reconducti-bles, blocages, boycott des examens…Si cela ne devait pas suffire, il nous faut construire la grève générale car l’ensemble du salariat est concerné – public et privé-.

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Outre la nomination d’enseignants sur les postes restés vacants, l’Inspecteur d’Académie s’est en-core félicité de l’obtention de la moitié des postes créés dans l’Académie (16 fermetures de postes tout de même pour la Vendée). Mais les faits sont têtus, la Vendée se place quasi au dernier rang des départements français pour le rapport entre le nombre d’enseignants et le nombre d’é-lèves, c’est un cadeau à l’école catholique qui bénéficie de l’attention particulière de nos hiérar-ques.

L’Inspecteur d’Académie était très content de nous présenter sa nouvelle grille de notation. Elle prend déjà en compte ce qui n’existe pas dans la réalité : 42 ans de carrière. J’ai seulement com-pris qu’il attachait beaucoup d’importance à l’é-quité mais j’en ai déduit un fétichisme de la note qui ne pourrait tenir, face à la réalité d’inspec-tions aléatoires dans le temps.

Il est également revenu sur les primes aux éva-luations et sur l’aide personnalisée. J’ai encore perçu une statistique des résultats montés au pinacle (encore un totem?). Les biais sont pour-tant nombreux qui infirment la validité de ces ré-sultats.

Nous avons évoqué la situation des personnels du CMPP, sans direction administrative ni propo-sition d’intérim pour les personnels en place. Nous n’avons pas trouvé trace ou publicité d’ap-pel national pour ce poste ; il paraît qu’il y aura un appel départemental ! Nous préférerions cela à un contrat de droit privé envisagé par certains.

M.T.

1) J’ai obtenu de « haute lutte » un collège « public » novateur dans le nord Vendée, grâce à moi.

2) Grâce à moi, je maintiens la Vendée à son 88ème rang pour son encadrement professeur élève. Pour-tant, je me glorifie d’avoir obtenu une très bonne dotation en postes.

3) Malgré tout, grâce à moi, j’ai réussi à fermer 13 classes. Pour cela, j’ai modifié les seuils en mater-nelle.

4) Grâce à moi, les collègues appliqueront au delà les textes réglementaires sur les 60 heures : l’inté-gralité devra s’effectuer devant élève, na ! Eh oui, il faut faire « aussi bien » que dans le privé. Car moi, j’aide les élèves en difficulté.

5) Dans mon système à moi (grâce), le remède mi-racle (pour la grippe A), la solution unique est l’aide individualisée.

6) Je refuse de réemployer les EVS-AVS dont le contrat arriverait à terme en court d’année, il y va de l’intérêt de l’enfant, grâce à moi. Toujours grâce à moi, 68 licenciés seront accompagnés par pôle emploi.

7) Grâce à moi, la formation sera formidable, mais ne concernera que 5 % des collègues.

8) Grâce à moi, les jardins d’éveil ne sont pas d’ac-tualité, mais je participe à un forum où il en est lar-gement question.

9) Grâce à moi, les fonctionnaires vont obéir.

Vous avez une idée ? Envoyez votre réponse à Sud éducation Vendée, les 10 premières réponses rece-vront un abonnement à SudVersion.

Compte rendu de la CAPD Compte rendu de la CAPD Compte rendu de la CAPD Compte rendu de la CAPD Qui suisQui suisQui suisQui suis----jejejeje ????

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Les jardins d’éveilLes jardins d’éveilLes jardins d’éveilLes jardins d’éveil LesLesLesLes jardinsjardinsjardinsjardins dddd'éveiléveiléveiléveil...unununun jardinjardinjardinjardin dddd'EdenEdenEdenEden pourpourpourpour llll'écoleécoleécoleécole

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Alors que le premier jardin d’éveil vient d’ouvrir à Caussade dans le Tarn et Garonne, avec un taux d'encadrement de 3 adultes pour 12 à 24 enfants et un coût, à la charge des familles, allant de 45 à 425 €uros par mois, l’enseignement catholique et particulièrement celui de Vendée avance ses pions.

L’école catholique de France compte « mettre en place son projet éducatif fondé sur un sens chrétien de l’homme », ce qui entre en contradiction avec la loi qui reconnaît aux établissements privés leur "caractère propre" à la condition que le contenu de leur projet soit neutre et qu'ils soient ouverts à tous sans distinction.

Or, les statuts de ces nouveaux établissements catholiques laissent cachés préambule et règlement intérieur « qu’il n’est ni utile, ni pertinent de faire apparaître ». Ce préambule « précise les valeurs du projet, les relations avec l’enseignement catholique »(1).

La logique marketing est digne de l'humanisme chrétien : étant donné « la fermeture de classes réservées aux enfants de 2 ans… le recrutement des écoles maternelles et élémentaires de l’enseignement catholique …risque d’être gravement déstabilisé ». L’enseignement catholique doit donc « imaginer des dispositifs pour rester présent dans la tranche des 2 ans »(2). « Au moment où l’Éducation Nationale se désengage à l’égard des moins de trois ans, le temps est sans doute venu pour les établissements catholiques de redécouvrir leurs savoir-faire spécifiques pour l’accueil des tout petits dès dix-huit mois (ou même en deçà)" (3).

Les partenaires sont déjà trouvés et sollicités : PMI, CAF, etc… «s’il y avait un projet d’expérimentation de l’enseignement catholique, je vois mal la branche famille refuser d’y participer d’une manière ou d’une autre », « si l’enseignement catholique est le premier à lancer des expérimentations, il ne peut qu’être favorablement accueilli» (4).

Tout ceci doit nous inciter à la vigilance...non seulement pour protéger la laïcité, mais aussi pour préserver l'existence même de la maternelle publique.

François-Jean Lefebvre de La Barre Sources ; (1)enseignement catholique de Vendée, novembre 2008,(2) orientations du comité national de l’enseignement catholique pour l’accueil de la petite enfance, juillet 2008, (3) de Labarre secrétaire général de l’enseignement catholique, 02/2008, (4) Jean-Louis Deroussen (secrétaire général adjoint de la CFTC et président la CNAF),février 2008

DéshabillerDéshabillerDéshabillerDéshabiller JulesJulesJulesJules pourpourpourpour habillerhabillerhabillerhabiller BenoîtBenoîtBenoîtBenoît...

"Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ?"

C'est ainsi que Xavier Darcos intervenait devant le Sénat en juillet 2008 au sujet du travail des enseignants de l'école maternelle. Cette phrase éclaire la mise en place des jardins d'éveil, qui bien qu'elle ne concerne pour l'instant que les enfants de 2 ans, est bien la matérialisation de cet objectif : la fin programmée de l'école maternelle publique et sa privatisation

Le denier de César

Car le but premier et affiché de cette "grande réforme innovante" dans l'accueil des jeunes enfants est bien de faire des économies sur le budget de l'Education nationale en diminuant ses obligations de scolarisation.Le financement de ces jardins d'éveil incombera en effet aux collectivités territoriales et aux famillles. Ainsi l'Etat se désengage en créant des situations d'inégalités entre les territoires et une ségrégation sociale entre les familles

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Le collège des privilèges au XXIème siècle, Le collège des privilèges au XXIème siècle, Le collège des privilèges au XXIème siècle, Le collège des privilèges au XXIème siècle,

oui c’est possibleoui c’est possibleoui c’est possibleoui c’est possible !!!! Les médias l’ont annoncé, la campagne de

com. l’a imposé au sein même de nos institutions. Il suffit d’aller sur le site de l’inspection académique de Vendée et vous le trouverez à la Une. Un collège no-vateur basé sur les humanités : vous apprécierez la contradiction. Evidemment, très vite, les syndicats dans les instances représentatives courant juin de-mandent des éclaircissements sur l’obscurantisme des tractations Darcos-Villiers.

Eh bien c’est le 15 juillet 2009 (date laissée à l’appréciation des lecteurs de SUD Version 85) que les syndicats ont été conviés à un groupe de travail pour évoquer la réalisation de ce collège particulier, bien que celui-ci réponde, selon les dernières études démographiques, à un réel besoin sur le canton de Montaigu.

Mais est-ce bien de cela que l’inspecteur de la Sarthe (chargé de la mise en œuvre du projet) est venu évoquer avec nous ? :

- l’insuffisance du service public d’éducation en Vendée que ce soit dans le premier degré que dans le second.

Vous en doutiez, non ! On nous parle d’un collège attractif au-delà de son secteur, une chance de redon-ner le goût du grec et du latin à certains (2h en sixiè-me et du grec en quatrième..) quand on supprime ces options faute soi disant de candidats ailleurs (dans le bocage ou dans les lycées vendéens).

Eh oui, ce futur collège ne jouera pas dans la même cour que ses semblables, il ne sera pas as-treint à la réduction drastique de ses moyens, quand les autres tenteront de sauver l’allemand, lui il aura une classe bi langue à proposer.

Les enseignants recrutés sur profil et donc hors des règles du mouvement auront eux aussi un statut particulier, un futur modèle pour remettre en cause prochainement le statut des enseignants. Tout le monde s’y retrouve : le ministre et les bien pen-seurs vendéens qui auront comme au bon vieux temps des personnes corvéables à merci…..Merci Monsieur Darcos, quel cadeau de départ pour la belle Vendée. L’allégeance en ce début septembre de Vil-liers en était sûrement la contrepartie en vue des futu-res élections régionales, personne n’est dupe, tout le monde fait semblant…inspection académique et rec-torat coude à coude pour faire passer la pilule, sou-riez pour la photo !

L’effet d’annonce, le maître mot...

Qui définit les programmes de l’EN ?

On s’en fiche, puisque apparemment c’est M De Villiers qui lance le contenu, les humani-tés... Les compétences du Conseil général auraient-elles changé ?

Depuis quand les œuvres caritatives sont-elles dans un programme laïc ?

Pour redonner au privé ce qu’il a perdu en créant lui-même ce collège, et tout le monde se réjouit : oui, mais quand même, c’est un collège public ! Ah! la belle affaire! Un collè-ge public seulement en apparence…

Ce collège n’existe nulle part ailleurs. Par quelle circulaire est-il régi, quelle préconisa-tion ministérielle ?

Aucune, tout est dérogatoire. C’est merveil-leux n’est-ce pas ? Tout est possible au XXIème siècle !

Sauf peut-être, messieurs mesdames, de prendre les gens pour des cons !

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Pourtant de nombreuses études ont montré que l'ac-cueil précoce des enfants en maternelle favorisait leur réussite scolaire...dans les milieux les plus défa-vorisés...cherchez l'erreur.

Quant au paiement selon le quotient familial, ce n'est que de la poudre aux yeux qui fait intégrer l'idée que les familles doivent payer pour l'école.

L'école au ban public

Le jardin d'éveil, présenté comme un "mode d'accueil innovant", se positionne en concurrence avec la ma-ternelle publique qui est critiquée du fait " des locaux peu adaptés, des effectifs nombreux, des activités imposées".

Depuis longtemps, les enseignants et les associa-tions de parents demandent des locaux plus adaptés et mieux équipés, des adultes en nombres suffisants, des effectifs réduits et des moyens matériels pour faire vivre l'école publique et gratuite. Nous attendons encore.

D'ailleurs, les jardins d'éveil doivent s'ouvrir dans des locaux intégrés aux crèches et aux écoles maternel-les existantes.l s'agit donc de prendre de l'espace à des institutions, soi-disant inadaptées!

De plus, il y a peu de garantie sur la nature de l'enca-drement, pour le moins à géométrie variable. Un rap-port parlementaire a même proposé l'intervention d'un réseau de seniors à la retraite dans ces structu-res.

Comme le petit Poucet

D'autres indices sont révélateurs du projet de dé-mantèlement de l'école maternelle. Les structures d’accueil de la petite enfance sont remodelées de façon à élargir leur compétence. Le Code de la santé publique organise le développement de "structures d’accueil de la petite enfance de 0 à 6 ans"... Le statut des aides maternelles a été modifié: des for-mations ont été mises en place afin de leur enseigner l’art de s’occuper d’enfants jusqu’à 6 ans, et elles peuvent accueillir un enfant de plus. La volonté de transformer les écoles en établissements publics de coopération intercommunale ou en établissements publics locaux d’enseignement ont pour but de faire des économies d'échelles sur les postes et de rat ional iser" la gest ion des moyens.

Travail, famille...

Le projet pousse le cynisme jusqu'à affirmer qu'en augmentant l'offre d'accueil, les jardins d'éveil apporteraient « une véritable liberté de choix aux femmes qui souhaitentnt travailler au lieu de subir un congé parental". Qu'est-ce à dire? Une annonce de la prochaine remise en cause du droit au congé parental? Pourquoi ne pas simplement proposer plus de place aux enfants de 2 ans dans les écoles maternelles existantes?

En novembre 2008, dans une interview au Parisien, Nadine Morano affirmait "qu'à 2 ans, les petits ne sont pas propres et font la sieste. Vous appelez ça de la scolarisation ? Pour moi, c’est de la garderie. Cessons de faire l’amalgame entre mode de garde et école. »

Laissons de côté les absurdités de cette phra-se et affirmons bien fort que la maternelle n'est pas une garderie mais bien une école à part entière qui participe de l'Education nationale.

Parce qu'une école publique, laïque et gra-tuite est à notre sens une nécessité fonda-mentale, nous exigeons :

- l’arrêt du démantèlement de la maternelle publique

- des conditions matérielles favorisant l’ac-cueil des tout petits au sein des écoles publiques

- la mise en place d'un encadrement de 3 adultes pour 12 enfants

- le maintien et le renforcement de la for-mation de ces mêmes personnels dans le cadre de la fonction publique

Les jardins d’éveil suite...Les jardins d’éveil suite...Les jardins d’éveil suite...Les jardins d’éveil suite...

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Notre ex-ministre affirmait encore en juin que la grande majorité des enseignants sont satisfaits des réformes en cours… alors pourquoi cette floraison de collectifs , d’actions d’enseignants et de pa-rents d’élèves unis , de pétitions ... contre le dé-mantèlement organisé et accéléré du service public d’éducation ?

Une année bien agitée

Déjà en mai 2008, le mécontentement montait, donnant naissance aux premières « Nuits des éco-les ». A la rentrée suivante, la mise en place de l’ai-de personnalisée et des programmes 2008 se heur-tait à la conscience de collègues de plus en plus nombreux, harassés par l’avalanche de mesures alarmantes (évaluations nationales, EPEP, agence de remplacement…) et les premiers courriers de désobéissance atterrissaient sur les bureaux des IEN dans toute la France.

La résistance s’organise

♦ Le réseau des Enseignants du Primaire en Résistance poursuit sa résistance avec une charte (http://resistancepedagogique.org) reven-diquant la possibilité de mettre en place toute alternative pédagogique dans l’intérêt des en-fants.

♦ La coordination nationale des collectifs de sa-lariés de l’Education et de parents mobilisés « Ecole en danger » (http://www.ecoleendanger.org) s’organise et poursuit son travail pour mutualiser et fédérer les luttes contre les réformes Darcos et Pécresse menées au niveau départemental.

Le collectif 85 qui rassemble des enseignants de la maternelle à l’université et des parents d’élè-ves

([email protected])

est partie prenante de cette coordination en Vendée.

♦ 205 directeurs et directrices signataires de l’ap-pel à l’application « Base Elèves » rédigé par le Collectif National de Résistance à Base Elè-ves (CNRBE)

(http://retraitbaseeleves.wordpress.com)

4 d’entre eux ont été sanctionnés (mutés

d’office ou démis de leur fonction)

♦ 800 plaintes de parents d’élèves au Tribunal de Grande Instance contre Base Elèves (voir site du CNRBE

L’administration réagit

Après avoir fait pression sur les enseignants qui les interpellaient sur les mesures en cours et refu-saient de les appliquer sans réfléchir, nos hiérar-ques sont passés aux sanctions (retenues de sa-laire, mutations d’office, retraits de la fonction de directeur…).

Mais… dans plusieurs cas déjà, le Tribunal Ad-ministratif a donné raison aux collègues déso-béisseurs en suspendant des retenues de sa-laire parce que « les modalités des obligations de service n’ont pas été précisées » (T. A. de Mar-seille) et ne peuvent donc pas servir de référence pour justifier un service non fait ou « mal fait » concernant l’aide personnalisée.

Et le comité des droits de l’enfant de l’ONU rappelle la France à l’ordre au sujet de Base élèves , se disant « préoccupé par l’utilisation de cette base de données à d’autres fins telles que la détection de la délinquance et des enfants mi-grants en situation irrégulière, et par l’insuffisance des garde-fous légaux empêchant son intercon-nexion avec les bases de données d’autres admi-nistrations » (recommandations du 11 juin).

Et maintenant ?...

La lutte est-elle finie ? Les questions de fond sont-elles réglées ? Bien sûr que non ! Pourtant, le mouvement de l’an dernier a permis de créer des liens, du dialogue entre collègues et avec les pa-rents. Nos inspecteurs eux-mêmes ont dû mettre de l’eau dans leur vin et l’application de l’aide per-sonnalisée, par exemple, est plus souple en cette rentrée. Voilà ce qui nous prouve que l’énergie déployée n’a pas été perdue ! Alors continuons et défendons une école publique équitable, humaine et respectueuse !

La résistance continueLa résistance continueLa résistance continueLa résistance continue !!!!

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Au collège Edouard Herriot, les personnels ATOSS ont assuré seuls et, en très grande partie le surplus de travail dû au déménage-ment du collège vers les locaux de Piobetta. Nouvelles missions, heures supplémentaires, vacances écourtées, accident du travail.... Pour seul remerciement, des applaudissements le jour de la pré-rentrée : dociles, serviables et corvéables, les 3 qualités requises et attendues par le Conseil Général leur employeur ! Sud Education défend tous les salariés de la communauté éducative afin de faire respec-ter leurs droits face aux différentes hiérarchies. Une plaquette sur la précarité, ainsi qu'un livret AED sont disponibles sur simple demande. [email protected] Au collège Haxo, saluons l'arrivée de M. For-ge, nouveau principal, où, depuis quelques an-nées, des projets autour des droits de l'homme et de la lutte contre le racisme, ont donné une certaine image de l'établissement. Peut-être que son parcours facilitera et encouragera cet-te dynamique ? En effet, chargé des étudiants étrangers au cabinet du Ministre de l’immigra-tion, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, M. Forge, gendar-me réserviste, pourra apporter toutes ces com-pétences au dynamisme du collège. Sud Education participe aussi au dévelop-pement de la solidarité avec les élèves sans papiers à travers le Réseau Education Sans Frontière .

[email protected], téléphone 06 76 12 92 79.

Les permanences se déroulent en même temps que celles d’Actif et de la Cimade

. Prochaine réunion le vendredi 18 septembre à 18h30 salle 2 Bourse du Travail.

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Dépêches et des poiresDépêches et des poiresDépêches et des poiresDépêches et des poires

Permanence ACTIF : le lundi de 17h30 à 19h30

Résidence des Forges Bâtiment A entrée D,étage 10 appt. 113 La Roche sur Yon

MobilisonsMobilisonsMobilisonsMobilisons----nous contre la nous contre la nous contre la nous contre la privatisation de la poste!privatisation de la poste!privatisation de la poste!privatisation de la poste!

A la prochaine session parlementaire sera pré-senté un projet de loi qui fera passer la Poste du statut d’une entreprise de droit public à une en-treprise de droit privé. L’objectif de ce projet est de permettre à la poste de se doter de finance-ments à la hauteur de 3 milliards (capitaux ap-portés par la Caisse des dépôts et consigna-tions) mais surtout la possibilité de faire appel à des capitaux privés. Pourquoi un tel besoin de financement ? Pour les dirigeants de la poste, la Banque Postale doit devenir une multinationale du secteur postal donc rentrer dans le grand jeu des acquisitions à l’étranger. Le résultat de cette orientation est connu. Appliquée à France Télé-com, elle a conduit cette entreprise au bord de la faillite. Elle n’a été sauvée que par une interven-tion massive de l’état.

Les missions de service public de la poste se sont fortement dégradées ces dernières an-nées (nombreuses fermetures de bureaux de poste, allongement des délais d’attente aux gui-chets, transformation de la poste en entreprise commerciale). La privatisation de la Poste ag-graverait encore cette situation. En effet, le pro-jet de loi ne garantit nullement les missions de service public concernant la distribution univer-selle du courrier et l’accessibilité bancaire.

Le service public postal va mal mais la trans-formation de la poste en société anonyme serait pour lui le début de la fin. Nous devons réagir en participant à

la « votation citoyenne » *

le samedi 3 octobre .

Il s’agit d’obliger le gouvernement à reconsi-dérer sa position sur l’organisation d’un référen-dum sur l’avenir de la poste et à engager un vé-ritable débat sur l’avenir du service public postal.

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La bourse du travail 16 bd Louis Blanc 85000 la Roche-sur-Yon

SUD 85

JOURNAL D’ INFORMATION DU SYNDICAT SUD ÉDUCATION VENDÉE

Téléphone : 02 51 05 93 72 06 75 60 44 07

Messagerie : [email protected] Site internet : www.sudeducation.org

Sud éducation Vendée - 16 bd Louis Blanc 85000 La Roche/Yon

Imprimé par nos soins

Directeur de la publication :

Stéphane Thobie

Prix : 1 €

Abonnement : 10 €

CPPAP : 0211 S 05689

ISSN : 1625-6069

N°43 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2009

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La Roche sur Yon CTC

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Déposé le 15/09/09

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Suite…. Les AVS des 6 UPI du département ont été remer-ciées15 jours avant la sortie. Sous le statut d'assistant d'éducation, elles effectuaient leur travail depuis plu-sieurs années et suite à une « injonction ministérielle », elles se sont retrouvées du jour au lendemain sans tra-vail ou sur d'autres missions complètement différentes. Leur remplacement par des contrats aidés préfigure de l'avenir sombre de tous les AVS et renforce encore plus la précarité dans l'Education Nationale.

Sud Education s'engage à défendre tous les précai-res et a donc participé localement à la création du col-lectif EVS AVS 85. Celui-ci a pour objectifs de faire va-loir une autre vision du véritable métier d'accompa-gnant des personnes en situation de handicap et de dénoncer la précarité !

Collectif EVS-AVS 85 (local de Sud Education )

Bourse du travail 16 boulevard Louis Blanc 85000 La Roche sur Yo n

Permanences (au local Solidaires )

16 bd Louis Blanc 85000 La Roche sur Yon

Les mardi et jeudi de 9 à 12H et de 14 à 17H

Prochaine AG des adhérents et sympa-thisants le mardi 13 octobre à 18 h 15 à la bourse du travail (local solidaires)

Qui siège? CAPD : Michel Taveneau et Isabelle Beaulier

[email protected]

CTPD: Véronique Gorce et Abdel Mekkaoui

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CDEN :Michel Archambaud et Stéphane Thobie

CHSD: Stéphane Thobie

CAPA : Certifiés Michaël Guihard

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