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  • ebimensuel

    ro,e •aire

    parti communiste international (programme communiste)C. qui distingue notre '.rti

    La revendic.tion d. 1. ligne qui va du " Manifeste commlUlniste" li le réyolution d'Oetobtoe et à lafondation d. l'internationole comm'unistej la lutte contre la dqénérelCence de Moscou, le refus ciel Frontspopulaires et de. bloes de la Résistance; 10 tâche difficile de restau'ratioll ~ la doctrine et de 1'0r'9CIni.ationrévolutionnaire.. en liaison onc .. claise oumère, contre la politiqv. personnelle et parlementariste.

    En Pologne •aUSSI, les se•ouvriersAucune convulsion sociale, parmi celles qui

    sont survenues depuis vingt ans d'errière le « rideaude fer », n'a peut-être révélé un cerectère prolé-tarien aussi in,cisif que les grèves et émeutes desouvriers des ports polona,is de la Balltique. Cecaractère n'est pas nouveau dans l'Est européen,et il s'était déjà affirmé lors des événements deBerlin-Est en 1953, de Poznan et de Hongrie en1956. Mais à la différence des mouvements pas-sés, général,ement englobés dans une revendica-tion d'ensemble nationale et démocratique,l'explosion sociale, cette fois, ne comporte aucuneconcession à l'idéologie bou'rgeoise ; ce qui est unfait remarquable dans un pays où le nationalis-me traditionnel se renforce de la tyr'annie exer-cée par les « frères-Russes ». Ce coup-ci, c'est

    Pour l'immédiat, en contre-partiede ses morts - certainement plusnombreux qu'on ne le dit - le pro-létariat polonais n'obtient doncqu'un banal changement de person-nel politique dirigeant. Ce qui, dansles autres pays, surgit de l'urneélectorale, se paie, en régime pseu-do-socialiste, au prix du song. Maisle résulter est le même qui accré-dite le mensonge solennel s'elon le-quel, pour mettre un terme aux mi-sères de 10 société, il suffit de chan-ger les hommes et non le mode deproduction. Des flots de poroles, etde pcqes imprimées sont en effetdest inées, po-tout, mois bien entoen-du en Pologne surtout, à persuaderles masses en colère que les événe-ments sanglants des ports de la Bal-tique sont le fait de malentendus,d'une mauvaise organisation, d'uneinformation insuffiscnte, etc... Uncertain personnage haut-placé, quine paraît d'ailleurs pas touché parla purge expéditive de ces derniersjours, n'a-t-il pas eu le front de direque grèves et émeutes étaient ({ lesrésultats douloureux d'un manque deréflexion, de reS!1Onsabilité, de laport de ceux qui ont abandonné letravail et sont sortis dans larue ... » ? Dons la bouche de cetteengeance de canailles, l'offensiveconsciente et déterminée de l'Etatnational contre la classe ouvrière estqualifiée de « regrettable insuffi-sance », le crime devient « erreur ;)et ses victimes sont tancées commedes coupables !

    Quel « provocateur » est donc ,]l'origine de cette révolte? Qui dorea suscité tout à la fois les grèves c tle matraquage de la police, allt,,(i2les incendies et déchaîné les ternes ~Le nom de ce responseble s'inscriten filigrane sur les écriteauxcriant: ({ Nous voulons du pain ~ ».C'est le capitalisme dont les ~>ol;.ticiens, les technocrates et eut-esfalsificateurs staliniens du m:.:;;x:·me ne sont que les serviles agentsd'exécution. De ({ situation nouvel-le » en ({ voie spécifique )} du so-cialisme, ils ont prétendu concilierce dernier avec les lois du morch ..;,de la concurrence et de l'accumula-tion du capital. Ils en récoltent au-jourd'hui les fruits. Un seul « insti-gat.eur )} est capable de dresser lesouvr iers contre un régime féroce-ment policier; un seul « houliçcn »peut porter leur colère ou paroxys-me, et sOn nom s'écrit: capital !

    *« Un quart de siècle après l'éli-» rninc'tion du système capitaliste et» des vestiges féodaux, ce qui vient» de se passel' (en Polcqne, NDR)» serait inexplicable sons erreur O'..J» insuffisance de la direction du» Parti et de l'Etat », écrit E. Fa-jon dons "L'Humanité", Nos inénar-rables « communistes )} nationaux,tirés de leur douiliette fornicationélectoro.le par les coups de feu deGdansk ou de Szczecin, ne sauraientévidemment se poser d'autres ques-tiOons concernant cette « él irninc-'t ion » du capitalisme qui, non seu-lement perpétue l'esclavage salariéde la force de travail, mois encore,comme dans les plus dignes pays

    LE NUMERO:

    liQI' jan,vier - 17 janvier 1971 0,50 F - 5 F. B.

    battent tontre le tapitalune atteinte directe à leurs ccndltlcns i'mmédiatesde vie qui a mobilisé les ouvriers polonais. C'estla défense de leur survie physiqu,e de travailleurssalariés qui les a contraints à affronter la répres-sion et à mettre pratiquement en accusation unsystème qui appelle « socialisme}) les salaires demisère, assimile la g,rève à un délit, répond auxrevendications ouvrières par la mitrailleuse.

    Il en fallait certes bien plus pour le renverser.Les d,irigeants de Varsovie ont su réagir très vite.Sans hésiter à décapiter leur propre équipe aupouvoir, iis ont rapidement changé de ton, admisque la révolte ouvrière n'était pas - selon laversion primitive - le seul fait de ({ houligans »et « anarchistes », mais bien « le résultat de dU-ficultés réeUes ». Ce lest ne fut ',âché, bien enten-

    du, que pour rétablir l'ordre au plus vite et pour-suivre le même but que précédemment, mais sousdes formes plus habiles. Leurs intentions, mieuxd'issimulées, ne diffèr'ent pas pour autant de cellesde leurs prédécesseurs. Sur le plan revendicatif,Ils n'envisagent que « d'amélior,er le sort desfamilles aux revenus les plus bas ». Sur le planpolitique, ils p'rotestent de, leur désir d#un « lienplus étroit avec la classe ouvrière ». Ils promet-tent ({ le dialogue », une {( discussion, créatrice »,mais n'oublient pas d'exiger « un sens élevé desresponsabilités » ; ce qui signifie, en clair, qu'ilsn'entendent rien changer au programme d'austé-rité dont la première a'pplication est à l'origined'es troubles de Gdansk, Sopot, Gdynia, Sscsecinet Slu,psk.

    bourgeois du monde, réduit pcrdécret le solaire ou profit de l'accu-mulction du capital. Quant à leur ho-mologue Gériek, nouvecu promu àla tête du P.e. polonais, il « expli-que » l'émeute et la grève par lefait qu'on n'ait pas {{ largementconsulté la clesse ouvrière ». Com-me si les ouvriers, dans ce cas, eus-sent accepté de bon cœur des aug-mentations de prix de l'ordre de30 % ! Comme si Jo brutalité mê-me de cette majoration n'impli-quait pas qu'on l'adopte sans pren-dre l'avis des intéressés !

    Trêve donc d'étonnement feint etde jésuitique indignation : tout cebeau monde savait déjà de quoi ilretournait. Même ceux qui ont au-jourd'hui pour charge de tirer l'Etatpolonais de ce bourbier song lant. Ilsdivergent peut-être de l'ancienneéquipe dirigeante en matière de po-litique extérieure, notamment àl'égard de l'Allemagne de l'Ouest,mais sûrement pas en ce qui con-cerne la nécessité de produire pllus

    et à meilleu'r peix. Parmi tous cesbureaucrates bien nourris et bienvêtus, qui a pu croire une secondel'affirmation officielle selon laquelledes majora.tions de prix de 20 à30 % « n'abaisseraient passo,g'ère-ment que de 2 % le niveau réel desfamilles de travailleurs aux revenusles plus bas )}, et ce dons un paysoù les produits textiles, par exem-ple, coûtent deux fois plus qur enFronce ? De tels calculs rcppellentcertaines acrobaties arithmétiquesqui escamotaient l'augmentation duS.M.I.G. en réduisant le prix p'unarticle superflu et en ouçmentontcelui d'un produit nécessaire. Il estvrai qu'en Pologne, la manœuvreporte, rion plus sur la balle de ten-nis, mais sur le rétroviseur !

    Contre la propagande impudentequi prétend expllquer émeutes etles morts par des « insuffisances »dedirection ou des « conceptions irré-fléchies » de certains chefs, nousaffirmons que tous les fonctionnai-res de l'Etat et du Parti polonais

    étaient pcrfcitement conscients dubut poursuivi por les mesures qu'ilsavaient eux-mêmes décidées. Ils sa-vaient qu'Ils fallait fa:ire payer auxt'ravailleurs l'effort de rajeunisse-ment et de modernisation de l'in-dustrie nationale. Ce qu'ils n'avaientpas imaginé c'est la vigoureuseréaction des ouvriers et c'est cette« imprévision » que se jettent à latête les diverses fractions d'une co-horte de bandits politiques parfai-tement d'accord entre eux. .. aussilongtemps que le prolétariat acceptesans protester leurs décisions com-munes.

    Le communiqué officiel du gou-vernement poloncis expliquait d'ail-leurs très clairement de quoi ils'agissait et "L'Humanité" du17/12/70, qui en reproduit le pas-sage le plus important, souligne que,en Pologne, « la production agrico-le n'a pas suivi l'augmentation dela demande », ce qui a motivé « ledécret cnnonçcnt un réajustementdes prix », Selon les termes mêmes

    du communiqué polonais, les modi-ficctions des prix « auront des ré-» percussions, la chose .est daif'e,» SUr le bu,dget des falm,iUes selon» le niveau de leurs revenus et de» leurs dépenses », « La décision du)} changement des prix - poursuit le» texte - 0 été prise par le gouver-» nement afin d'opérer une néces-)} sa'ire adG!ptatio,n de 10 demande)} à l'approvisionnement en produits)} alimentaires, principalement la)} viande, aux possibilités réelles du» marché, comme à la nécessité» d'adapter le barème des prix de}) détail et donc les stf'ucture. de» con,sommation aux exigences du» IdévelOplpelmient de n'Otre éeene-» m,ie. Jusqu'à présent les prix» d'une grande quantité de produits» alimentaires ne couvraient plus)} leur coût de production et même,» dans cer toins cas, l'echet de fer-» tilisants agricoles. En conséquen-» ce l'équilibre devait être rétabli

    (Suite en page 4)

    ESPAGNE 1970 : Nationalisme etnouvelles armes de la

    Et ou~, l'unité s'est faite ! Tous les ennemis avoués d.u comm,u-nisme et tOlUS les prétendlus ccmmunistes. toutes les n'uances de lapetite-,bOou,rgeo,isie « hu'manitaire » et « 'p,rog'ressiste », tous les dé-mocrates, tous ceux qui veulent 'p'rolo,nger l'es,c:lavage salarié poue laclosse ouvrière, en la trom,pant, en l'abreu,vant de leurs théoeies f.u-mesuses SUlr la Iiberté et 'e respect de la vie humaine. les voilàtous ,réu'nis 'p,our « sa,ulver » les seize militants notion'alistes basquesde l'E.T.A. ,Des intellectuels, des artistes, des in'dustriels et toutes sor-tes d'aspirants-propf'iétaires font la grève de la faim, les politiciensinvoquent l'ange de la Justice et de la D'é'mocratie et la Liguedes D'J'IOits de l'Homme envoie son télégiramme de protestation,'

    Quel ta'page ! Souvenons-noes des trOois peolétuires assassinés àGrenade il y a juste quelques mois ; quelles ont été les réactions detous nos démocrotes ? N'ulles, ou presque. C'étoit nctueel i que desouveiees se fassent massacrer quand ils ,m,a,nifestent pour des reven-dications de clesse, pou'r défendre leu,r force de travail est chose bana-le dons les démocraties, même popu,laif'es, et q'ui ne soulève doncpas leu'r i,ndignation ; 'mais que des milita,nts d'une org'anisatio·n petite-bOlUrgeoise, n'ationaliste et démorotique soient en dang'er, alors voilàla levée de bouc liers, et même les socialistes français crient au crime,e,Uat que ,l'on 'a vou à l'œu,vre en Algérie.

    Su'r 10' base de ,particularités ethniques que le relief montagneuxdu pays avait préservées de l'inHuence espagnole (sCl'Uf dans les régions'pla,tes de la vallée de l'Ebre, dons l'Alava et le Nava,rre), engendrépar l'im'plontation des p..emières exploitations de mines et des pre-mières aciéries et usines d'armes dans le pays, alimenté par l' « ami»anglais, le nationalisme bosque est né d.u développement copitoliste.de la ..égion, qui exigeait une m

  • IŒUX

    Le 29 décembre 1920, naissait au Congrès de Tours le Parti Communiste Franoais

    le .. cinquantenaire du parti qui n'a jamais existéEn cette fin décembre 1970, 50 ans, jour pour jour, nous

    séparent du Congrès de Tours de 1920, qui vit la scission duvieux Parti Socialiste français. On peut verser tous les flotsd'insanités politiques possibles et imaginables SUr la natureet la portée exactes d'es débats de ce congrès pour f·aire croireque ce fut une « erreur », un « accident », quelque chosede « regrettable ». Ce qu'on ne parviendra pas à cacher,c'est la signification générale de la période historique d'Onslaquelle s'inscrit la formation du Parti communiste, sectionfrançaise de 1'1nflernationale communiste.

    A cette époque, en écho à la grande Révolution d'Octo-bre, rletentissait le plus grand défi que classe exploitée aitjamais lancé à classe exploiteuse, écla'tait, dans tous lespartis $,ocialistes du monde, une formidable bataille politi-que dont on peut dire, avec le recul, que le sort de toute lasociété, pour' un d'ami-siècle, a dépendu : d'un côté les parti-sans fervents de la nouvelle International,e, de l'autre sesadversaires acharnés.

    REFORMISME DEMOCRATIQUEET COMMUNISME REVOLUTIONNAI-RE : DEUX ENNEMIS IRRECONCILIA.BLES

    TI faut Ieter avec force toute,la vérité histortque à la face detoute une génération de polïti-ciens qui, aujourd'hui, veulentettacer cet événement décisif.Contre la poignée de jeunes mi-Utants enthousiastes qui répon-daient « présents» à l'appel dela lIIpue Internationale, ne sedressait qu'une cohorte de traî-tres et de renégats. Ceux quiavaient renié leurs engagements[es plus formels et étaient pas-sés, avec armes et bagages, àû'adversaire social. Oeux quiavaient promis, en cas de guer-'re, de déclancher la grève géné-m[e et qui appelèrent au con-traire Iles ouvrlers à se faireétriper dans les tranchées.Ceux qui, oubliant que « lesprolétaires n'ont pas de pa-trie », avaient bafoué l'interna-tionalisme au nom de la défen-se nationaile. Ceux qui, foulantaux !pieds le fameux amende-'ment de Lénine et Rosa Luxem-oourg voté à l'unanimité duCongrès de stuttgart de 1907 etprescrivant « d'utiliser les mi-sères de la guerre pour préclpi-ter Ilia chute du capitalisme »,continuaient, la paix rev enue,Ia même défense du capitalqu'Hg avaient assumé durant laguerre.

    On comprend que les actuelsdirigeants du P.C.F. qui, vingtans après Tours, ont perpétré lamëme trahison (avec un degrésupplémentalre d'Infamle, puis-qu'ils ne devaient leur propreexistence politique qu'au faitqu'Hs l'avaient précédemmentcondamnée) ne manifestent au-cun enthousiasme à rappeler cequ'ils considèrent comme unesorte de péché de jeunesse. Maisleurs plus habiles déclarationsne peuvent dénaturer les faits :derrière les deux groupesd'hommes (fui s'affrontaient à':Dours, s'opposaient des princi-pes inconciliables. Les uns dé-fendaient le «rèformisme »,c'est-à-dire la transformationsoctaâe par voie légale et par-Iementatre ; les autres étaientpartisans de la dictature duprolétartat. Les premiers s'inti-tulaient sociaux - tiémocraies

    Direct_-GérantF. GAMIINI

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    Di.tribu. pGr 1. N. M. P. p_

    parce qu'à leur yeux le socia-lisme n'était que le prolonge-ment naturel de la démocratiebourgeoise. Les seconds répé-taient, après Lénine, que « laplus démocratique des Républt-ques n'est que dictature du ca-pital », que l'Etat bourgeois est« un instrument de contrainteau service de la classe domi-nante » et que l'émancipationde la classe ouvrière est impos-sible sans sa destruction préa-

    lable. En reprenant les princi-pes du "Manifeste communiste"de 1848, ils en revendiquaientaussi le nom. Les uns étaientceux que Lénine apoelait les« social-traîtres », les « social-chauvins », les autres incar-naient l'espoir révolutionnairede toute une génération, jetéeà dix-huit ans dans le carnagede la guerre impérialiste.

    A Tours, aussi bien derrièreles manœuvres les plus discuta-bles que derrière les mvectivesles plus ouvertes, c'était doncdeux perspectives historlcuesqui s'affrontaient. Ce combatpour la direction d'organisa-tions que la classe ouvrières'était données au prix de tantde luttes passées, c'était la pro-jection en champ clos d'un deces grands alignements histori-ques que la société ne connaîtqu'en des phases cructales oùrévolution et conservation so-etale s'affrontent à visage dé-couvert. C'était, en un mot, tou-te la lutte de classe un ins-tant enfermée dans la salle duManège de Tours, où se tenaitIe congrès. D'un côté des chefsdéshonorés, avilis, qui se pla-çaient sous la protection direc-te de leurs martres bourgeois.De l'autre une promotion demilitants tournés vers un ave-nir qui semblait alors promet-tre la fin proche de tout escla-vage capitaliste. Prolétairescontre bourgeois! Dictature ré-volutionnaire contre parlemen-tarisme capitaliste ! Rougescontre tricolores ! Révolutioncontre conservation sociale !

    L'OPPORTUNISME « COMMUNISTE», RENOUE AVEC L~ TRADITION

    SOCIAL·DEMOCRATELe mouvement prolétarien ne

    peut échapper à ses erreurs etsurmonter ses défaites que parde terribles ruptures survenantau sein de ses forces organisées.La rupture de 19Z(} était néces-saire, indispensable, pour re-trouver la voie révolutionnairetracée par Marx et abandonnéepar l'opportunisme social-dé-mocrate et réformiste. Maisceux-là mêmes qui l'ont con-sommée à Tours en faveur de larrr= Internationale, l'ont parla suite annulée et effacée enreprenant à leur compte le pro-gramme, les méthodes d'actionet même l'idéologie de leursadversaires d'alors. Ils sont ain-si exactement revenus au pointd'où ils étaient partis. Ils ontrefait leurs les positions qu'ilsavaient vigoureusement dénon-cées. Quiconque a la patiencede se replonger dans la lectu-re du compte rendu sténogra-phique du Congrès de Tours endécou vre la preuve flagran tedans le discours de BJum, amide Renaudel, socialiste « de gou-vernement » durant la guerre.Le langage que tenait cet ad-versaire acharné de la UI'me In-ternationale, les argumentsqu'il évoque et les conceptions,qu'i:!développe sont exactementidentiques, point par point, àceux du P.C.F. actuel !

    Ecoutons donc Blum déclarerque le Parti socialiste « est unparti de recrutement aussi larçeque po~sïble », ouvert « à. tousceux qui veulent travailler à lasubstitution d'un régime écono-mique par un autre » et danslequel « toutes les nuancesd'opinion sont tolérées » entre«ceux

  • cédants, le jouât en cas de dé-route d:e la révolution commu-nlste européenne. Ce sont tou-jours les erreurs politiques quidéterminen t la corruption duparti du prolétariat, et non l'in-verse. Sans doute, dans le oasdu P.C.F., l'erreur majeure in-'combe-t-elle à la Ill" Interna-tionale. Mais eUe lui fut impo-sée en quelque sorte de l'exté-rieur, au travers des multiplesvicissitudes d'un rapport deforce défavorable. Elle existaitpar contre à l'état endémiquedans le parti français. L'I.C., ense fourvoyant, violentait littéra-lement ses propres principes, sapropre tradition. En agissantdans le même sens, le P.C.F., lui,obéissait à ses plus profondestendances congénitales. Oe sontles fautes mêmes de l'Interna-ttonale qui permirent à ce partide répandre dans tout le mou-vement internationaJ. les ger-mes d'opportunisme et de rèvi-sionnlsme qu'ü incubait depuissa naissance, mais il le fit enportant cette contagion à sonpoint extrême : le stalinisme.Il n'avait jamais dépouillé sesillusions parlementaristes : lenéfaste mot d'ordre du « frontunique » lancé par l'I.C. laissale champ libre à son éleciora-lisme. Il n'avait jamais renoncéau réformisme et au « mtnisté-rialisme » : la formule malheu-reuse du « gouvernement ou-vrier » s'épanouit par ses soinsen Front populaire. li n'avaitjamais désarmé contre ses élé-ments de gauche : il donna àfond dans la curée contreTrotsky, exclu de l'Internatio-nale - Ô ironie ! - au coursd'une séance présidée par le tri-colore Cachin ! Quand les bol-cheviks luttaient désespérémentcontre l'encerclement, la misère,la famine, le comité central duP.C.F. sabotait les directives deI'ïntennattonaje et protégeaitdans ses propres rangs, ceux quicalomniaient I'Armée rouge etl'U.R.S.S. Mais quand la cliquemanœuvrée par Struline élimina.J'opposition de gauche sous pré-texte de bolchevtsatton, le P.C.F.se découvrit toute une armée dechetaülons serviles, de bureau-crates politiquement incultes etde stakhanovistes de la déma-gogie politique prompts à seprosterner devant le génial ex-terminateur de la vieille gardebolchevique!

    De 1924 à 1934, durant les dixannées qui virent l'Interna.tio-naâe dévaler la pente opportu-niste jusqu'à n'être plus que leservüe instrument de I'Etatnational russe issu de la contre-révolution stalinienne, le tristerôle assigné par I'histoire auP. C. F. fut de transformerchaque défaite en déroute, cha-que repli en débandade, chaquemanœuvre en capitulation. Sousles insultes impuissan tes àl'adresse des socialistes, l'adhé-sion progressive à leur Idéolo-logie. Derrière l'internationalis-me verbal, les volte-faces com-mandées par Ja stratégie diplo-matique de Moscou. Même dansle déploiement forcené de lafolle « tactique de l'offensive s,l'argument en réserve pour lafuture capitulatdon devant lesBlum et Daladier.

    Durant cette décennie fatale,toutes les sections de la III'llll'Internationale sont mortes entant que partis communistes etc:ela seul permet de comprendrele développement monstrueuxde l'une d'elle qui, tout encontinuant à se réclamer dela destruction révolutionnairedu capitalisme, en est devenule principal pilier. Le triomphede la contre-révolution fut unfait interruitioruü. Violente ousournoise, elle a ra vagé tous lespartis communistes sans excep-tion. Le P. C. F. agissait dansla partie de l'E:urope que la va-gue révolutionnaire internatio-

    nade n'avait même pas effleu-rée. Le capitalisme n'eut doncpas besoin de la répression dety.pe 'fasciste pour désarmer leprolétariat. S'il y parvint, ce futgrâce à la complicité du stali-nisme qui transforma substan-tiellement les communistes en

    sociaux-démocrates. Les P. C.d'Europe centrale ou balkanl-que, d'Italie ou d'Allemagne,furent défaits dans une luttearmée. Le P. C. F. était, lui,destiné à la démission iâéolo-logique avec tous les honneursbourgeois, au renoncement à lalutte de classe avec l'approba-tion des urnes étectortües. Dé-faite la plus ignominieuse :elle le laissait numériquementintact, grossissait même sesrangs, mais au prix du passagede l'autre côté de la barricadesociale : pour la patrie contrel'internationalisme, pou rIeparlementarisme contre la lutterévolutionnaire, pour la produc-tion capitaliste contre la reven-dication ouvrière !

    Contre ceux

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