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7/25/2019 Les associations de quartier
1/22
Les
associations
de
quartier
par Michle SELLIER
Matre-Assistante
I'Uniyersit
d'Amiens
.
(chapitre
III,
les
col-
lectivits
ocales et
la
dcentralisation).
Cependant, depuis
1972, I'attitude de
la
gauche,
et en
particulier
celle du Parti soc-ialiste,a volu ; le manifeste municipal socialiste
paru
,en
septembre
1976
stipule
:
(
une
gestion municipale socialiste
se
caracterlse
ar
:
-
Une
recherche
constante du dialogue
avec
les
associations
qui
agissent ur
le
terrain du
cadre
de vie...
La cration
dans
les
quartiers
des
grandes
villes
de
commissions
de
quartiers
reprsentatives ds
habitants
-ayant,
sous
la responsabilit
des onseillersmunicipaux, des
comptences
rcises...
Ainsi le
Parti
socialiste se montre
favorable
aux associations
de
quar-
tier mais
condition qu'elles
soient,
en
fait, bien
contrles
par les
[us.
Par contre, le Parti communiste n'accorde aucune place particulireaux associationsde quartier et reste trs vasif au sujet des organisa-
tions
en
gn&al
;
l nouveau
contrat
municipal
publi par le
Parti
communiste
en
iuin
1976 dit simplement
: .
On
retrouve ici la ligne < interclasse
> du Parti
communiste
italin
reprise
lors
du Congrs eltraordinaire
du
Parti
communiste fran-
ais travers a notion < d'Union du peuple de France>.
En
fait travers
I'existence
d'associations
de
quartier
se
pose le
pro-
blme
de
la
dmocratisation des
institutions
rnunicipales
et des
relations
entre les
lus et
la population.
Il importe d'analyserd'abord
les
associations
xistantes
qui se
prsen-
tent comine
des
inslitutions
ralisant davantage
de
dmcratie
Iocale
dans
le
cadre
des
grandes
villes,
puis
d'tudier
les stratgies
.locales
et
les
types de
relations qui
se sonf
instaurs
entre
les
associations
de
quartier
et
les
lus.
A
la lumire
de ces analyses
l
sera
permis de se demander dans
quelle mesure la dmocratisationet Ia dcentralisationde I'action muni-
cipale
travers les
associationsde
quartier entralnent
vritablement
une
dmocratisation
e
la
vie
locale.
I.
-
LES
ASSOCIATIONS
DE
QUARTIER,
SYMBOLES
DE
DEMOCRATIE
LOCALE.
La
dmocratie
est
impossible dans
un
tat
centralis
;
c'est au
ni-
veau du ouart ier. unit e
dimensions
encore
humaines,
que
nait
et
s'panouit
1a
dmocratie
;
telles
sont
les ides vhicules.
ai. le1
dfen-
sers des associationsde
quartier.
Une
union
de
quartier
Grenoble
formulait ainsi son objectif : < la dmocratie, tous les chelons (la
dmocratie
c'est--dire
e
commandement
du
peuple)
qui
ne
peut
s'exef-
7/25/2019 Les associations de quartier
3/22
Les associations
de
quartier
TI7
cer
que
de.
bas
en haut,
partir
du
quartier
jusqu'
I'Etat,
charg
de
Ia
seule
excution
>
(2).
A la
lumire.de
quelques
expriences
ranaises
et trangres
qui
ont
t
dcrites
(3),
nos
nbus
proposons
d'tudier comment
lei
associa-
tions
de quartier
se sont efforces^ 'atteindre leur objectif : la dmo-cratle.
A.
-
LA CREATION
DES
ASSOCIATIONS
DE
QUARTIER
Certaines
associations
e
quartier
sont
ancienneset de cration
plus
ou
moins
spontane.
Vers
1900,une cinquantainede syndicats
de
quaitier
se
sont
constitus
Bordeaux.
On note ncore
I'appafition
de comits
de
quartier
Marseille
dans les
annes
20,
de
< communes
ibres >
et
d'as-
sociations
de
dfense
des habitants
dans
les
quartiers priphriques
de
Grenoble
vers 1930
;
la
premire
union de^
quartier^ grnobl
7/25/2019 Les associations de quartier
4/22
118
Michle
SELLIER
Mais
trs rapidement
les associations
de
quartier
ne
se contentent
plus
d'tre
de
simples
associations
e dfense
ds
intrts des
habitants
5ll';
liili
t'iriiii";"
;;;;ii.ipii""
-
c"ui-"i
a
r;-"ag-""t
la ville
^et
elles entendent dpasser e cadre troit de
I'action revendica-
tive pour permettre aux habitnts de raliser leur plein panouissement.
Et I'on
constate
que
les militants
des associations
de quartiers
se
recrutent
alors
gnralment
dans
un
milieu de
techniciens, de cadres
moyens milieu-
qualifi
de
P.B.N.
(petite
bourgeoisie
nouvelle).
Ainsi
daris
leur
tude
ralise
en
1968, sur
la
particifation
des
citoyens
au
dveloppement
urbain,
P. BOLLE,
C.
POUYET
et
P.
VERGES
(7)
re-
Ivent^fa
sur-reprsentation
e
cadres
suprieurs
et
I'absence
d'ouvriers
dans
les
unions de
quartier de
Grenoble.
Il apparalt galement
que l'initiative
de
la cration d'associationde
quartier
-ppartiet
surtout
des
groupes d'habitants
non
intgrs
au
dpart
dans
un
cadre
institutionnel, de
urbains
;
ces
nou-
veux habitants se trouvent dans les ZUP, les nouveaux quartiers en
priphrie
des
grandes
villes
qui
deviennent
le
cadre de
leur
action.
Dans
la pluparf
des
cas, en e^ffet,
ce sont
les
quartiers
nouYeaux
qui
se dotent-en
premier
d'associations
de
quartier,
tandis
que
les
centres
villes sont, soit^ pourvusd'associations,
it
les derniers
-s'organiser.
Parmi
les
motivations
qui
entralnent,
chez
les habitants d'un
quar-
tier, Ie
dsir de
crer
une
association
de
quartier
ou d'y adhrer,
Ies
facteurs
Dersonnels ouent
un
grand
rle
: certains
habitants
adhrent
parce qutils
se sentnt
isols,
n opposition
avec
la
ville,
et
qu'ils
at-
tendent
de
I'association
une
action^
fficace sur
un
problme
prcis
;
d'autres
habitants
rclament
un
quipement
socio-culturel
ui
doit
leur
assurer
e
moyen de dvelopper
'animtion
du
quartier
;
d'une
faon
g-
nrale, ces hbitants estinient que I'association-doit avoir une fonction
< udique>
d'orsanisat ionde
fts et de
ieux
de
quart ier
;
i l
s 'agit
en
quelqde
sorte d"e
recrer
des
organisation"
omparables
celles eiistant
d'ans'des
villes
d'origine
mdiiale
comme
Sinne
en
Italie. De
plus,
pour
un nombre impbrtant d'habitants,
I'association
doit avoir
pour
but
de
crer
une
nouvelle
communaut,
de
refaire
(
une
paroisse>
;
ainsi
les
statuts
de
I'Union
de
quartier
Allis-Alpins
Grenoble, adopts
en
1967,
prcisent
:
< L'assocition
entend
crer une
communaut de
ren-
contre
;
elle aura
comme
proccupation' ssentielle
elle
d'tre
le lieu
de
rencontre
de toutes
personhes
du
quartier
plutt que
de
constituer un
syndicat des
habitants >.
Cette
motivtion se
retrouve videmment souvent
chez les militants chrtiens.
Mais
au-del
d'une
organisation
communau-
taire, des
habitants
ont
pris
conscience
de
la ncessitde se
grouper
pour pouvoir faire entendie leur voix ; ils ambitionnent de devenir une
structre de
participation
des
citoyens dans
le
processus
urbain
;
il s
veulent
intervnir
dns
I'amnagementurbain
et
^mme
apprhender
e
devenir de
la
ville
en tant
que
socit.
Cependant
les
organismes de
quartier
ne
sont
pas
seulement
des
cratioris
de
la
base
i
ils peuvent
rsulter d'une volnt
politlqu-e cen-
trale
soit
de
la part
de forcs d'opposition
la
majorit
municipale, soit
de
la part
de l municipalit elleirme.
Dans
le
fremier
cas,
ils
appa-
(7)
BOLLE
(P.),
POTIYET
(C.)
et VERGES
(P.)
-
La
participation des citoyens
au
dveloppemen-tr-
bain. n
:
I'information,
'ducationet
a
participation
des
citoyens
ns e
processus
e dvelop_pcment.urbain.
Institut d'Etudes politiquesde Grenobl. M'inistrede I'quipementt du Logement.DAFU, dcembre
1968,
p.
1 -118 .
7/25/2019 Les associations de quartier
5/22
Les associations
e
quartier
(8)
Depuis
1968-1%9,
des associations
e
quartiers
rs actives
avaient
pris
naissance pontanment
et avaient
on-tribu
u succs
e a liste
de
gauche,
ux lectionsmunicipales
e 1973.
(9)
BOLLE
(P.)
et
al.
-
op. cit.
p.
VI .
- - . gq)
ION
(J.)
Lesquipements
ocio-cultures
t
a
ville.
Grenoble,
CRESAL,ADIRES, avril
7972,
pp.
185-197.Actionconcentree'recherchesrbaines).
119
raissent
comme
des contre-pouvoirs
destins
prparer Ie
renversement
de
majorit
aux
lections
municipales
suivantes
i1s
se situent
alors dans
une
stratgie
lectorale.
Dans
le-deuxime
cas, ils
peuvent
tre des
instru-
ments participant
au
jeu
politique
local
aux Cts de
la municipalit
en
place.
Ainsi
Grenoble,
la
municipalit
GAM
lue
en
1965 confie aux
unions
de_
quartier
dj existantes
des tches beaucoup
plus importantes
que
p?r
le pass
et
leur
donne les
moyens
matriels d'assurer
leurs
nouvelles
onctions.
.
A Bologne,
en-1956,
c'est la
dmocratie
chrtienne
minoritaire
la
mairie
qui
propose
a
cration
de
commission
d'information
des
habitants,
pour
entamer
le
monopole
du Parti communiste
italien
qui
est
maiori-
taire
au conseil
municipal
depuis 1945. Le conseil
municipl
met
alori
en
place
des
conseils
de
-quartir
qui,
en
fait,
vont
renfoicer
sa
position
politique.
A Pavie,
en 1973.
aprs
l'lection d'une
municipalit de
eau-
he
cnduitepar
un maire'soial iste,a
vil le
est
partag
n
huit qar-
tiers, chacundot d'un comit lu par la population (8).
Ainsi
coexistent
dans les
quartiers
des associations
de tvpe trs
dif-
frent,
quant
leur
histoire, qant
aux
motivations des
habilnts qui les
ont
constitues,
et quant
au'
contexte
politique
dans
lequel
elles
se
situent.
De
plus
la
cration
d'associations e
quartier
est
parfois gne par
le
caractre
vasue
et
imprcis
de
la notion
^de
quartier.
En
effeit
a
bse
de travail
d'un-
clcoupa^ge
e
la
ville
en
quartiers
repose
sur
Ia notion
sociologiqu.e
de sentimnt
d'apgartenance
.
Mais
la notion
mme
de
quartier
n'est
pas
admise
sans
rserve
certes,
on
ne peut nier que le
quartier
a, de
tout
temps, occup
une
place importante
dans
la
vie
quotidienne
des habitants
des
villes
;
nnmoins dans
leur
analyse de
l_ participation des citoyens au dvloppement urbain, les auteurs P.
BOLLE,
C.
POUYET
et P. VERGES
-stiment
:
(
que
dans certains
cas, le
quartier
n'a pas
une
existence
elle avant
la
ciation d'une
as-
sociation.
I-r.,
quartier
ne
serait donc
pas
une
ralit
vcue, mais
I'ex-
pression
pa.l
qelques-uns
'une volont d'appropriation d'un
espace
ur-
bain,
du
dsir
de
reconstituer
une
communaut suivant
la
projection
d'un < modle
> issu
de I'image idalise
du
village
traditionnel. La re-
cherche
de < racines
)
par
des-< migrants
>
urbaini se
ferait
donc tra-
vers
une rfrence
uh style
de vi du
pass
et
non
par
I'invention
de
formes
orisinales
de
la
socit
urbaine
>
(9).
Du
point
d vue de
Ia
muni-
cipalit,
J.- ION,
met
I'hypothse
que
de
la
ville.
A
_Pavie,
partir
de 1968,
des
projets
spculatifsd'urbanisme
provo-
quent
la
cratiori
de cornits
de
quartir qui
laborent des contre-roiets
g_plan
d'urbanisme
leurs
dif frentes
ations
expl iquent 'lect in,-en
1973,
d'une
municipal i t
de
gauche qui
obt ient
I
r irajor i t
du
consei l
(16)
_;ds son lectin, a muiicipalit met l'tude un plan gnral dela ville et en 1974
]e
plan
des
seivices est approuv
aprs^ n
lrge
dbat
public.
Mais le
plan
d'urbanisme
propreniet
dit
fi 'est
accept
ou'en
1976
aprs
des
m-ois
de
discussions
ubliques
et
de
runions
d conimis-
sions
spcialises
ans
les
comits
de
quartier.
I-e
comit
de
quartier
donne.
galement
son
avis et
fait
des
propositionsquant
au budget
com-
munal
(17).
En
F_range,
ous
les
exemples
tudis
(18)
vont
beaucoup
moins
loin
;
les
habitants
ne
participent
pas
vraiment
l'laboration
d budeet
et la
municipal i t. . tent
lutt
un
expl icat iondu budget
dans
un
but
peoagoglque
t
pot l t lque.
^ .
Le1
organismes_de
uartier
sont galement
sollicits
pour
assurer
des
tchesde _gestion.Ces puvoirsde geslion peuvent s'exerer ur les qui-
pements
du quartier,
sur
les
subventions
ccordes
par
Ia
municipalit
ou
sur les
services
municipaux
qui
font
I'objet
d'une dcentralisation.^
bibliothques
de
.quaitier,
Ies
dispensairei
prventifs
(19)
et les
centres
clvlques.
Les
comrts
de quartier
ne
possdent as
de budget
propre,
sauf
pour
I'information
;
ce
soht les
quiements
qi
recoivent-un
sulbvention
de
la
ville et les
conseils
d'admiirisiration
ds qriipements
qui rendent
compte.
A Pavie,
les
comits
de
quartier
ont la responsabilit
de fonction-
nement
des centres
civiques
et-
s'occupent,
avec
l
municipalit,
des
ser-
vicesmunicipaux
dcential iss
ont
i ls
ont la charge.
De^nombreux
ser-
vices tels que les crches et maternelles,certaines- ctivits sportives et
celles
des ehfants
aprs l'cole
()
sont administrs
par
des
7/25/2019 Les associations de quartier
10/22
t24
Michle
SELLIER
comits
de
gestion,
o
sigent
des
membres des
comits
de
quartier.
L'autogestionl
des
services t des
activits a
fait
I'objet
d'effoits trs
importnts
de
la
part
de
la
municipalit
qui
se
rclame d'une
volont
de
gestion
dcentralise
u
plus
prs des usagers.
A Grenoble, I'expriencedes unions de quartier paralt actuellement
avoir
provoqu
Ia
deption des
grenoblois
;
1e
Parti
^socialiste
local re-
,
-t t
grette
que
l.
gestion
municipale, elle-mme
entralise,,chappe,
n
grande
partie
ux
cityens
qui
ne
peuvent
exercer
acilement
leur contrle
et, en
i976,
le
GAM- de Genobl constate
que
.
'exprience
ds C.I.e.
s'est
poursuivie
et
ii
vilie
compte
maintenant quelques
cent
soixantecomits
d
quartier
:
la
muni-
cipalit
leur
a
fourn
un local
(commun)
et
une secrtire.
Dans
chaque
grald
secteur
de
la
ville,
les projets
d'urbanisme
sont
prsents
et
riis-
cuts
entre
fonctionnaires,
lus t ieprsentants
des
habitats.
A
Lyon
la
concertation
est loin
d'tre
aussi
pousse,
mais il
existe
une
centaine
de
comits
de quartier
dont certains
snt trs
actifs
(22).
A Bordeaux
galement,
. CHABAN-DELMAS,
en tant
que
la
ville,
a
su tabfir
des
relations
troites
et confiantes
avec
a
des
syndicats
de
dfense
des
intrts
des quartiers
(23).
maire
de
fdration
B.
-
RELATIONS
CONFLICTUELLES
certaines
municipalits
ont
eu cependant
des
difficults
avec Ies
associations
e
quartir
de
leur
ville,
sovent
cres
par
des forces
d'oo-
position
la-
pajgrit municipale
ou
simplement
par
^des
habitants
hosfi-
les
aux notables
ocaux
;
ces
associations
pparaissent
alors comme
des
contre-poyvoirs
destins
lutter
contre les^dirigeants
communaux
et
prparer
le
renversement
de maiorit
aux lectionl suivantes.
(22)
(23)
Le Monde. 18 mai 1976.
POTIYET (C.) - op. cit. p. 601.
7/25/2019 Les associations de quartier
12/22
126
Michle SELLIER
Ainsi
Valence,
I'quipe
municipale
radicale-socialiste
ui
a
t
au
pouvoir
de 1947
1965
6t
trs foitement
conteste
par
ls unions
de
quartier
;
ces
unions
se
sont
cres
spontanment
I'iniiiative
de
groupes
d'habitants,
partir
de 1966
:
une^ dration
des
comits
de
quartier
coordonne 'activitdes divers cmitsde quartier de Ia ville qui iouissent
chacun
d'une
grande
autonomie
: ces comiis sont
des
organis-ations
oly-
valentesqui
entendent
prendre
n compte la
globalit de-s
problmes
qu i
se
posent
dans le
quartier.
La fdration a refus d'tre une
structure
offiialise.
charge
e
reprsenter es quartiers
devant
les pouvoirs pu-
blics
;
cette charge ui
paraissait
rop lourde de
compromissions t d'en-
traves.
Parmi
les quartiers,
certains ont
dvelopp des actions dures
avec
des manifestat ions^de
ue
tandis
que
d'autres-
taient
plus
I 'aise
dans
les ngociations,
tayes
de dossieri techniques.
Outre eur rle
d'anima-
tion dir
quartier.
Ies-
associationsse sont trduves
confrontes avec le
pro-
blme
de la
prise
en charge des
quipements
qu'elles
avaient rclams
elles couraieni
le risque
de se
laissei bsorUr
rar
des tches de
gestiori
au dtriment des thes d'animation ; suivant^les quartiers, la rponse
apporte
ce
problme
a t diffrente.
Une
des orisinalits
des
associationsde
quartier
valentinoises
rside
dans le
type
de"rapports
qui
s'est
instaur
eirtre la base des
militants
et ceux
quton peut
bpeler
^les
dirigeants
;
< I'accent a t
mis
sur
la ro-
tation
ds dlgus,
de
faon de
que
l'ensemble
des
gens intresss
ppjs.s.e
voir I'eiprience
des contacts
^avec
les
pouvoirs publ,ics,
et afitl
d'viter
que
se constitue une quipe
de
personnes < comptentes
qu i
prenne
le pouvoir
au dtriment de I'ensemble
des
membres des
quartiers
t
des habitants
Qq.
Les
dleations des comits de
quartier, qui
comprenaient donc
chaque dmaiche
des
personnes
diffrntes,
se sont
hetirtes la mairie
et l'-ont vivement critiqire. Le climat tait favorable la naissanced'un
GAM
(Groupe
d'Actioi Municipale)
qui
se
constitua en
1970.
Ce
groupe prit
le nom de
G.E.A.M.
(Groupe
d'Etude et d'Action
Municiple)
t
pbsa
aux comits de
quartier
le
prbblme
de
leur
position
face
ari
pouvoir^
municipal.
Une
majrit se dgagea
nettement pbur re-
fuser
de s'engagerdans I'exprience
I'action
des
associations e
quar-
tier devait rester de type revendicatif
syndical
.et
qop s'orienter vers
la
conqute du
pouvoir
olitique ;
nanmoins,
le
G.E.A.M.
profita
des
unions
de
quartier qui
lui
fournit, lors de
la campagne
letorale,des
militants
dj
formi
(en
ce sens,
J.P.
CLERC, dans
Le Monde, a
pu
parler
de
),
et des
tudes ralises
par
les
ommissions^de^
uartir
;
le sucs
eiatif de
la Iiste prsente^par e
G.E.A.M. (nanminsbattue 27 voix prs par la liste UDR) peut s'ex-
pliquer
en
partie par
le travail
de sensibilistion
effectu
par fes unions
de
quartier.
A Rennes,
la situation s'est
prsente
en termes trs diffrents
et
a
t caractrise
par
un changemnt d'attitude
de la municipalit
vis--
vis des unions
de'quart ier
:
premier
comii
de
quart ier
^qui
se
soit
cr Rennes,
dans^
es
annes
S0, s'est
heurt
une forte lostilit de
la municipalit
d'H.
FREVILLE M.R.P.,
aujourd'hui toujours
maire de
la
Ville, prident
du conseil
gnral et ancie-n
dput.
Puis,
vers
1960
fut'
cr,
f I'initiative
conjointe
de
la
ville
et de
la
^caisse
d'allocations
ami-
(24)
BERTHET
(J.L.)
et al.
-
op. cit.
p.
196.
7/25/2019 Les associations de quartier
13/22
Les
associations
de
quqrtier
l iales,
'office
social
et
culturel(O.s.C.)qui
s'est
dfini lui-mme
comme
:
< a
plate-forme
permanente
du
dialosu
des associationsavec les
Dou-
voirs
.pub^lics
.
Sus
I'impulsion
du
d'irecteurde I'o.s.c.,
Ies
union
de
quartier
furent
alors
reconnues
comme
des interlocuteurs
valables avec es-
quels
.le _dialoguetait possible ; I'office favorisa mme la cration descomitsde quartier et tndit leur
confier
la
sestion
de certains quipe-
ments
;
la
municip?lit,
d'abord
hostile
aux
un"ionsde
quartier,
leur
e-
vint favorable.
_Quant
aux
unions
de
quartier,'
leur' attitude
vis--vis
de I'o.S.C
et
de la
municipalit
a
"onriu
des
variations
;
ainsi,
dans
une
tude
effectue
en 1968
par
A.
SAUVAGE
sur les comits
d
quartier
(25),
les
unio.ns
de
quartier'
rennoises
taient p"ror
comme-des
relais
qui
transmettaient
lei
revendications
des habiianis
aux
pouvoirs
p.ublics
et taient
charges
enslrite
de
populariser
et d'expliquer
fes dci-
sions
prises par
la
maifie.
Le
fonctionnnient
des unions e
quartier
tait
caractris
ar
la
non
rotation
des
dirieeants
:
la municipalit
oaraissait
soucieuse
'avoir
dans
les
quartiers
des
"eens
foims.
comptents.
ont
elle
pouvait
faire
ses nterlocuteurs
privilsii.
Ces responsabls
e
quartier
se
sont faits ainsi les porte-parole'de a"municipalit^ t le rle de^charnire
qui
leur
tait
dvolu
a
accentu
nvitablemnt
eur
prestise
et a
tendu
les
transformer
en
du
quartier.
A. SAUVAGestimait
alors
que
les
quartiers
taient
amens
exrcer
une
fonction
interatrice.
adao-
tative
:
(26).
Depuis
1968,
e
comportement
des unions de
quartier
vis--visde la
municipalit
tend
voluer
;
on
constate un net
drcissement
dans I'at-
titude
de
plusieurs
comits
qui
se montrent
trs critiques
l'gard
de la
mairie. ce climat, comme - valence. a t favorable la crtion d'un
GAM,
en 1970.
Nanmoins,
aux
lectionsmunicipales
de
7977,
la
liste
g-olqu_lte
ar
H.
FREVILLE
a
t rlue
ds le
premier
tour et
H. FRE-
VILLE
cnserve
Rennes
une forte
position
loale.
Quant
aux
comits
de
quartier,
ils
semblent
s'tre
affermis
en
;
ils
reoiverrt
une
aide frnancire et
technique
que
leur
dispense
e._ ouvoir
et le
dialogue
qui
s'instaure entre ce
pduvoii
et eux
est
susceptible
de connatre
encre
6ien
des
variations.
C.
-
RELATIONS
INSTITUTIONNELLES
Entre
la
municipalit et les organismesde quartier se sont instauresdans le cas de Grenloble,et en Itaie dans ceux de Bologne et de Pavie,
des
relations
de
type
institutionnel
qui
chappent rs lar"gement
u
droit
en
vigueur
.;
en
effet
le
droit
franais,
comme
le
droit italien,
s'oppose
toute
dlgation
de
pouvoir
du
mire
des associations.
A
Grenoble,
du fait
du
dynamisme
d'associationsde
quartier
di
anciennes
t du fait
de la
volont politique
des
lus, les
unions
de
quai-
tier
ont
t
apparemment
autant
q'il
soit
possible,
associes
ux
affaires
. .
(25)
SAUVAqE
(A.) . -
t es
comi ts
de
quart ier .
L ' in format ion, 'ducat ion
et a
par t ic ipat ion
des
ci tovens
dans.le
processrls
de
dvelopgemen_t
rbain.
Instit-ut Rennois de Recherches
Socio'logiqus.
Ministr
de
I
Equrpement
et du Logement ,
DAFU,
dcembre
1968,
pp.
l l9 -1 j6 .
(26) SAUVAGE(A.) . - op. ci t . p. 143.
7/25/2019 Les associations de quartier
14/22
128
Michle
SELLIER
(2D
HOLLARD
(F.)
-
Grenoble
Les Unions
de
Quartier.
n
:
Utbanisme,
n" 107.
-
Correspondance
municipale, o 114,octobre1970,
.24.
d'amnagementurbain
par
le
pouvoir municipal.
depuis
1965. Grenoble
constitue
e
terrain
d'letion
de
unions
de
qartier,
c'est
la
< ville-test
>,
Ia
ville
o
les unions
de
quartier,
tout
la fis structures
de
contestation
et structures de gestion, divent russir.
Les
premires
associations de
quartier
se sont
cres
^
partir
de
1922
:
d,;
1922 1950, ces unions
nt
eu
en commun,
en
mme temps
que
des
actions
revendicativesauprs
des
pouvoirs
publics, I'orgaqisation
cie la
vie
dans
leur
quartier
com^me
ans^un
villae
autonome-.
Ensuite
Grenoble a
connu
uire
deuxime
vaque
de
cradion d'associations
de
1957 1961 l'poque de
I'expansio-n
e
la
ville
au-del de
ses rem-
parts
;
chaque nouea
quartier
3'est alors
dot
d'une
union de
quartier
;
buis
de
1964
1968, les
quartiers
du centre
ville
se sont
leur tour
rganisset en
1968,'
l existait
19 unions
de
quartier
qgi
s'tendaie_nt
sui toute
la
superficide la ville.
Ds
1963, des
ontacts
s'taient
tablis
entre les
diffretes unions
qui
avaient
alors
dcid
la cration
du
Comit
de Liaison des Unions de Qartier (C.L.U.Q.).
Jusqu'en 1965,
ces
unions de
quartier
ne diffraient
gure
q9
-qg r-es
unions
dxistant en
France
:
la
maiiie, conduite
par
le doteur
MICHAL-
LON,
maire UDR lu en
1959, ne
reconnaissait
pas les unions de
quar-
tier en
tant
qu'interlocuteurs
;
I'exception
d'un
adjoint
au
maire, les
contacts avec a mairie taient
rares
et
pu
efficaces
;
les
unions de
quar-
tier
avaient nanmoins acquis,
du
fait de
leur
tradition
d'action
revendi-
cative, et de
I'audience
q'elles
rencontraient
parmi les couches
sociales
nouvelles
e
la
ville,
un tl
impact
que
leur concours
devint
prcieux ors
des lections
municipales
de
19i65
7/25/2019 Les associations de quartier
15/22
Les associationsde
quartier
-
pour
certaines,
'union
de
quartier
habitants
et
les pouvoirs
publics
;
elle doit
expnmes
ou supposes
Dour
les
transmettre
qu
elle
prenne
en charg
es rponses
ces
n'a pas.
pallier
les
crences
des
pouvoirs
ments
du
quartier
;
doit
tre le relais
entre les
faire
la
synthsedes besoins
la
mairie
et exiger d'elle
besoins
;
I'union de
quartier
publics et
grer
les quipe-
t29
Ds
le
dbut
de son mandat,
la
municipalit
s'est
efforce de fournir
aux
citoyens
ous les
lments
possibles
'apbrciation
sur
I'avenir
de
leur
ville :
elle a mis
en
place
des movens
et
a
int
des expriences
estines
assurer
informatin
et la
participation
des
citadins
:^
publication
d'une
revue
municipale
rnove.
envoi
aui
(
corps intermdiairs d'un bulletin
priodique d'information tir 3.000 exmplaires, tenue de confrences
de
presse-rgulires,
tilisation
systmatiqu
de
la presse ocale et
des
antennes
de la
radro.
Elle
a recherch
a
confrontation
directe avec la
population
au
cours
d'expriences
elles
que
les
runions
publiques
sur
le^bdget. Elle
a mis
en
place
des
commisiions
extra-municpalesl
t cr
un
posle
d'attach de
presse.
Dans
ce contexte,
les
unions
de
quartier
ont
alors conu de
grands
espoirs.
Puis
trs rapidement,
au
bout
de
2 ou 3 ans,
les relations entre les
unions
de
quartier
et la municipalit
se sont dtriores
tous les
auteurs
qui ont tuiti es unions de qurtier Grenobleont relev a phrasecri-
te e n 1968 par
F. HOLLARD,
alors un des
responsablesu
-C.L.U.Q.
:
des
habitants
que
Ia mise
en cuvr
d'un
pouvoir
de
contrle
D.
(29)
Cependant
Ie
GAM
de Grenoble
reste
trs attach
I'existence
des
unions de quartier et cherche, la lumire des expriencestransres
essentiellement
taliennes,
comment
institutionnaliser^
ces
que
sont les
associations
e
quartier, pour pallier
la
menace
consrante
d'un pouvoir
municipal
central is,
monojrol is'par uelques-uns.
Ces
expriences
taliennes
que
sont-elles
?
A Bologne,
le
conseil
municip
al
a cr en son
sein une < commis-
sion
pour
la.dcentralisation
,,
avc
des
membres
appartenant
tous
les
grgupg.s
olitiques,
majoritaires
et d'opposition,
et
diiige par
un ; en fait des asie-bles
aussi
nombreuses
et aussi
rares
ne
peuvent
gure
avoir
de signi-
fication.
Par
contre,,
l
est
de
rgle
que
les
prsidents
de chaque
comit
de
qu_artier,
onsidrs
omme
adjoints
au mire,
forment
un
clleedes
pr-
sidents
a9joints
au
maire
qui
se runit normalement
une fois"
par
rirois
et qui.a
la.m3in
sur
tout piojet
global,
ascendant
ou
gescendantl
et
peut
ainsi
devenir
'interlocuteur^
rivilgi
de la municipalit.
^ ,^
D'autre
parJ,
chaque
comit
de quartier peut,
la majorit
des
t/J
de
ses membres,
proposer
au
conseil municipal
tous
proiets
de dli-
brations
ou
textes
de^ iolutions,
dans les limites
de sa omptence.
En
cas
de
diffrcult,
une
rencontre
est
toujours
possible
entre le^
comit
de
quartier et le conseil municipal.
_A
Pavie,
la
municipalit
a mis
en
place
un
seryice dit
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