Extraits de "Architecture insolite"

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Commentaires et refléxions sur l'architecture vernaculaire

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1Bernard Rudofsky(April 19 1905 - March 12, 1988)was an Moravian-born American writer, architect, collector, teacher, designer, and social historian.

Rudofsky earned a doctorate in architecture in Austria before working in Germany, Italy, and a dozen other countries. He temporarily settled in Brazil in the 1930s and opened an architectural practice there, building several notable residences in São Paulo. An entry in a 1941 design competition brought an invitation from MOMA to tour the US; in the wake of Pearl Harbor, as an Austrian native, he was given the option of staying in the US. He remained based in New York City until his death, although he continued to travel (sometimes for years at a stretch). Rudofsky variously taught at Yale, MIT, Cooper-Hewitt, Waseda University in Tokyo, and the Royal Academy of Fine Arts in Copenhagen. He was a Ford, Fulbright and Guggenheim Fellow.

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Bernard Rudofsky

Rudofsky was most influential for organizing a series of controversial MOMA exhibits in the 1940s, 1950s and 1960s. He is best remembered today for a number of urbane books that still provide relevant design insight that is concealed in entertaining, subversive sarcasm. His interests ranged from vernacular architecture to Japanese toilets and sandal design. Taken together, his written work constitutes a sustained argument for humane and sensible design.

For instance, Now I Lay Me Down to Eat is an entertaining tour of historical and cultural alternatives to the design problems of everyday life—dining, sleeping, sitting, cleansing, and bathing—and was "neither meant to spread dangerous heresies nor to undermine our birthright to make the worst of possible choices. Rather, it demonstrates by means of random examples that life can be less dull than we make it." By contrasting current western design solutions with earlier practices, he makes our current "solutions" look open to improvement, if not outright ridiculous and arbitrary. For instance, he asks why the standard American-style toilet is effectively a septic humidifier, and why American-style bathtubs are impossible for adults to lie down in and are as a matter of routine permanently fixed two or three feet away from a septic humidifier.

In 1944 Rudofsky and his wife Berta were invited to Black Mountain College for two weeks. Bernard gave two lectures on the sad state of clothing design, calling contemporary dress "anachronistic, irrational, impractical and harmful" and literally unsuitable. One of his lectures was called "How Can People Expect to Have Good Architecture When They Wear Such Clothes?". Berta was convinced to organize an impromptu course on sandalmaking. Berta was invited back the following year, and their successful venture Bernardo Sandals was organized in 1947 and still thrives.

3Bernard RudofskyFig. 17.

Cette gravure de 1712, tirée du Voyage dans l'Asie Mineure, de Paul Lucas, offre une version très stylisées des habitations rocheuses de la Cappadoce. Cependant, comme le montre la photographie de la figure 15, sa description n'est pas très éloignée de la vérité.

4Bernard Rudofsky, fig. 24. Habitat troglodytique

Ces photographies montrent des structures hybrides, mi-grottes, mi-trianon. La roche brute se mue en façades polies, agrémentées d'élégantes moulures, de porte-fenêtres et de volées d'escaliers, tandis qu'un fourré végétal impénétrable se substitue au toit conventionnel. L'ensemble est une architecture à la fois surréaliste et d'un confort rassurant.

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Bernard Rudofsky, fig. 25-26.

Les architectes contemporains ne dédaignent pas d'appliquer certaines méthodes troglodytiques. Les demeures de cette communauté rurale chinoise sont creusées dans du loess friable et groupées autour de cours de 9 m de profondeur, accessibles par des escaliers en forme de L.Le quartier général de l'Unesco, à Paris, enfoui de la mêle façon au-dessous du sol, possède la paricularité de rester invisible aux passants.

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Bernard Rudofsky, fig. 27.

Un vulgaire déjeûner sur l'herbe n'est rien à côté d'un “pique-nique” suspendu dans les frondaisons. Le souvenir subconscient de quelque existence arboricole antérieure devait aviver l'appétit des Chinois de cette illustration, fin gormets comme toujours.

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Bernard Rudofsky, fig. 29L'image de la vierge confère une aura de sainteté à ce saule, lequel rend la politesse en formant un halo vivant autour de celle-ci. Tiré de Arte Popolare Italiana, Paolo Teschi et Carlo Bestetti

Fig. 31A force d'acrobaties architecturales, cet arbre mort d'un village chinois a été transformé en édifice religieux à la verticale. Chine 1882

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Bruno Rudofsky, fig. 34.

Autres demeures arboricoles de l'Orénoque, d'après Hulsius :Fünfte Kurte wunderbare Beschreibung (1603)

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Bernard Rudofsky, fig. 47 & 48.

Le pigeonnier peut adopter des styles variés, ainsi qu'en témoignet ces deux versions diamétralement opposées. Le premier est à Barcelone et a ses racines dans le vernaculaire urbain. Le second est à Mykonos (Grèce) et irradie le charme dce l'authenticité de l'art populaire

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Bernard Rudofsky, fig. 64.

Les jouets astronomiques d'un maharadja, Jaïpur (Inde), 1724.

11Bernard Rudovsky

Fig. 65

Intérieur d'un Ram Yantra, instrument cylindrique servant à mesurer l'altitude du soleil.

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Bernard Rudofskyfig. 73. Trilithe de Mnaijdra, MalteLes petits trous qui criblent la surface des pierres sont un genre de décoration

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Bernard Rudofskyfig. 76

En Inde, sur le haut plateau du Dekkan, on peut voir plus de deux mille dolmens qui sont remarquables par une caractéristique que l'on ne rencontre nulle part ailleurs : une petite ouverture dans une des plaques de pierre latérales, destinée, croit-on, à servir de la nourriture aux morts, ou à permettre aux âmes de s'enfuir.D'après Pre-Historic Times, par John Lubbock, 1865.

14Bernard Rudofsky, fig. 77

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Bernard Rudofsky,fig. 79

16Bernard Rudovsky,Fig. 80

Tombe étrusque reconstruite à partir de matériaux provenant des fouilles archéologiques. Le pilier était indispensable au soutien de la pseudo-coupole, qu'on ensevelissait sous une masse de terre.Musée archéologique de Florence

Bernard RudofskyFig. 88

Les villageois préhistoriques enfouissaient leurs temples sous des tumuli de terre,

comme autant de tombes. Les chambres étaient regroupées selon un plan assez

libre. Plan de Hagar Qim, Malte

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Bernard RudofskyFig. 89

Bien que l'élégance ne puisse pas toujours être associée avec l'architecture néolithique, elle émane de chaque pierre du sanctuaire maltais de Hal Tarxien. La spirale omniprésente était probablement un symbole d'éternité.

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Bernard RudofskyFig. 90 Hal Tarxien, Malte

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Bruno Rudovsky, Fig. 91 Femme endormie, argile, Malte

21Bernard RudofskyFig. 93 Statuette Femme sans tête

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Bernard RudofskyFig. 95 Hypogée, Malte

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Bernard Rudofsky, Fig. 97 Voyages en Tartarie

24Bernard RudofskyFig. 98, Döner Kümbet, Kayseri

25Bernard RudofskyFig. 120 Floating Church Hudson River 1844

26Bernard RudofskyFig. 121 Tombeau souverain musulman, Songaï 16e s. Mali

27Bernard RudofskyFig. 127 Tour funéraire péruvienne

28Bernard RudofskyFig. 128 Tour funéraire Parsie

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Bernard RudofskyFig. 129 Kasbah des morts, Espagne

30Bruno RudovskyFig. 130

31Bernard Rudofsky

Fig. 131Entrepôts à Medenine, Tunisie

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Bernard RudofskyFig. 133

Ce monument mégalithique de l'île de Hoy, dans les Orcades, fut le résultat d'un labeur forcené.Le bloc de grès, mesurant 8,5 m de long sur 2 m de haut, a d'abord été creusé pour accomoder une tombe, qui, comme beaucoup, se convertit plus tard en habitation. Une porte en est la seule ouverture

33Bernard RudofskyFig. 139Urne cinéraire représentant une maison sur pilotis, trouvée dans une maison italique, VIIe siècle av. J.-C.

34Bruno RudovskyFig. 140L'absence de fenêtres de ce modèle haniwa suggère quelque genre d'entrpôt; ses piliers font penser à un grenier à blé

35Bernard RudofskyFig. 150

Jarres géantes duSoudan

36Bernard Rudofsky

Fig. 156

Les greniers de Galice ont parfois l'apparence de tombes royales. Mais, en dépit de cet aspect distinctement mortuaire, on les considère comme source de vie.La croix qui les couronne évoque l'ancien caractère sacré de la nourriture, la multiplication des pains, et l'hostie de la sainte communion

Bernard RudofskyFig. 158Grenier portugais

Ce mutant de la branche galicienne (ouest-ce l'inverse?) semble solide et bien conçu; cependant, même un examen supeficiel révèle qu'il a été bâti sans recours à un plan précis et sans sanci des mensurations.Piliers de pierre et montants de bois n'ont pas la disposition régulière qui caractériserait un édifice conçu sur la planche à dessin ; ils ont trouvé leur place au fur et à mesure de la progression des travaux. Cette désinvolture, aussi typique soit-elle de l'architecture populaire, ne trouve pas à nos yeux d'explication convaincante.

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Bernard RudofskyFig. 160Ce grenier du XIXe siècle (dont la toiture moderne est coupée par la photo) se trouve dans la plaine d'Elmali, en Turquie, où le type local de menuiserie n'a pas matériellement changé depuis l'âge de bronze.

39Bernard RudofskyFig. 163

Monument de misanthropie et de piété, Simopetra compte parmi les constructions les plus extravagantes du Mont athos

La fragilité des coursives de bois qui relient les habitations des moines forme un contraste frappant avec l'aspect colossal de l'édifice

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Bernard RudofskyFig. 166

Las d'une architecture aérée jusqu'à la transparence, quelques bâtisseurs modernes construisent de purs volumes dénués de toute ouverture.

41Bernard RudofskyFig. 167

Ce gratte-ciel pour ainsi dire organique résulta de l'amalgame entre une invraisemblable formation rocheuse et une architecture assez banale. Il s'agit du château alsacien de Fleckenstein (bâti au XıI siècle, détruit en 1680), l'une des dix mille forteresses qui parsemaient autrefois le territoire allemand.New York Public Library, Collection spencer.

42Bernard RudofskyFig. 173

Vélez-Blanco, dans la province espagnole d'Almeria, est dominé par un château polygonal du XVIe siècle

43Bernard RudofskyFig. 174

Ces tours médiévales anticipent par leur forme des bastions du XXe siècle, tel le World Trade Center de New York. San Geminiano, Toscane.

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Bernard RudofskyFig. 175

Dans les cités médiévales d'Italie, parmi la prolifération d'une architecture ecclésiastique ou princière, se dressent des tours vertigineuses qui illustrent la rivalité de certains nobles très au-dessus du commun des mortels. La tour Garisenda de Bologne, penchée de façon menaçante sur ses voisines, date de l'an 1100.

45Bernard RudofskyFig. 178

On suspendait probablement les hostilités les jours de canicule, quand les chevaliers risquaient de griller sous leurs carapaces, et que leurs ombrelles se révélaient trop encombrantes pour le combat rapproché.Dessin du XVIe siècle extrait d'un manuel de tailleur

Bernard RudofskyFig. 180

Le château d'Himeji, près de Kobe, est considéré comme la perle des forteresses féodales japonaises. Le Japon ayant opéré un revirement total par rapport à son vandalisme culturel d'il y a un siècle, cet édifice complexe vient d'être déclaré, un peu tard, trésor national.

47Bernard RudofskyFig. 181

Ces tours, qui évoquent une prison, abritent, paradoxalement, un luxueux hôtel. La forteresse maure du XIIIe siècle qui domine la ville espagnole de Jaen a été adroitement restaurée, et transformée en auberge appartenant à l'Etat.

Bernard Rudofsky, Fig. 182Les passages souterrains des châteaux du moyen-âge confinent souvent au labyrinthe mythique. Le conquérant d'une place forte, retranché entre ses murs, était parfois victime d'une attaque-surprise de l'ennemi, resté caché durant des mois dans des celliers obscurs – un genre de cheval de Troie à demeure. Ces méandres surimposés au plan du châteaiu de Pottenstein, en Autriche, représentent des corridors secrets.

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Bernard RudofskyFig. 185

Les triples remparts du village-forteresse d'Harman, en Roumanie, semblent confirmer la croyance populaire que rien ne vaut un mur épais pour s'isoler des clameurs de la guerre

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Bruno RudovskyFig. 187A

L'abri civil en temps de guerre ne manquait certes pas d'attrait dans le village fortifié de Tartlau, alias Prejmer, en Transylvanie.Les habitations chargées de fournir un refuge temporaire aux citoyens pendant un siège se nichaient au creux de l'enceinte protectrice, avec étables,et entrepôts juste en-dessous. Pour mieux apprécier cette architecture communautaire, il convient de la peupler en imagination d'une foule grouillante.A droite : plan de la ville.

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Bernard RudofskyFig. 191

L'architecture vernaculaire est plus qu'un style; c'est un code de bonnes manières qui n'a pas son équivalent dans notre monde urbain moderne.A en juger sur l'apparence, on pourrait confondre cette ferme japonaise de l'île de Shikoku avec un sanctuaire sacré.

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Bernard RudofskyFig. 193

Une promenade à travers le village de Pentedattilo, en Calabre, relève en certains endroits de l'alpinisme

53Bernard RudofskyFig. 195

Jusqu'à ces derniers temps, l'architecture domestique des îles Cyclades était d'une géométrie austère.Seule une chapelle pouvait à l'occasion se distinguer par des enjolivures stylistiques

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Bernard RudofskyFig. 200

Entrepôts d'un utilitarisme intransigeant à Medenine, en Tunisie

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Bernard RudofskyFig. 204

Conçus par le gouvernement pour abriter les victimes d'un tremblement de terre, ces logements standardisés voulant imiter le style local de Théra furent dédaignés par les sinistrés.Ce qui prouve que les gens simples sont plus attachés à leur architecture traditionnelle que ne soupçonneraient les citadins.

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Bernard RudofskyFig. 210

Parmi les curiosités architecturales de Pantelleria, on peut remarquer des enceintes de pierre ovales, destinées à protéger du vent un unique citronnier

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Bernard RudofskyFig. 211

Ces généreux mamelons d'un blanc immaculé sont des trulli, demeures préhistoriques natives des Pouilles, en Italie. En dépit de leur structure arrondie et de leur toit cônique, l'intérieur est en général de forme carrée.

58Bernard RudofskyFig. 214

59Bernard RudofskyFig. 215

Aussi archaïque qu'il paraisse, un trullo est supérieur sur bien des points à la maison conventionnelle ; ses murs et son toit de pierre en font un abri incombustible et salubre, chaud en hiver, frais en hiver

Bernard RudofskyFig. 222(b)

“La mosquée subit son nettoyage de printemps” Le travail d'équipe emprunte ici la gravité d'un jeu d'enfants. Les pieux de bois servent d'échafaudage aux maçons, qui rajeunissent la surface des édifices après les pluies.D'après Lumière d'Afrique, par Raphaël Mischkind.

Bernard RudofskyFig. 227

La fragilité délibérée de notre architecture commerciale contraste fortement avec le caractère de solidité permanante de certaines constructions rurales. Cette maison portugaise est bâtie selon un système archaïque, qui mèle des plaques de granit de 5 à 30 cm d'épaisseur à des moëllons ; cette technique s'applique aux murs, aussi bien qu'aux plafonds et aux sols.

Bernard RudofskyFig. 228

Deux versions extrêmes de l'abri de fortune: à gauche, refuge de montagne dans la Serra de Estrela, la plus haute chaîne du Portugal ; à droite maison de carton érigée par des vacanciers sur les côtes méditerranéennes de Turquie.

63Bernard RudofskyFig. 239

Schéma d'un aérateur; Aujourd'hui, les Sindi emploient du métal et du béton à sa construction, mais la forme est la même depuis tous temps (Iran)

64Bernard RudofskyFig. 246

L'absence de toits plats poussa les Vénitiens à ériger des plate-formes de bois au sommet de leurs maisons. Les femmes y passaient autrefois des journées entières au soleil, afin de donner à leurs cheveux le blond vénitien adéquat.Détail de la Procession de la Piazza San Marco, de Bellini (1496)

65Bernard RudofskyFig. 256

Des pergoles de citronniers de 12 m de haut s'étagent sur les rives du lac de Garde, en Italie du nord. Pendant la saison froide, elles sont converties en serres.

66Bernard RudofskyFig. 257

Bien que l'ancêtre de la porte – deux mégalithes droits en supportant un troisième en guise de linteau – soit omniprésent dans l'architecture préhistorique de Malte, les anciens bêtisseurs de l'île n'hésitaient pas à découper une ouverture de la taille d'un homme dans un unique bloc de pierre.

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